24 avril 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2527 du 24.04.2007

 archives : www.tunisnews.net


Le site PDPinfo.org  “Hacké”

Kalima: Souhayr Belhassen élue présidente de la FIDH Tunisie Verte: 3ème anniversaire du parti « Tunisie Verte » -Communiqué de presse Le Temps: Mémoire collective – Avril 1839:Projet d’édification de la chapelle Saint Louis à Carthage sous Ahmed Bey 1er AFP: Amnesty dénonce la condamnation de l’opposant syrien Anouar Bounni AFP: Turquie: le chef de la diplomatie cosmopolite candidat à la présidence AFP: Présidentielle: Erdogan ne se présente pas et désigne Gül, un fidèle Reuters: Turquie/Gul défend le port du foulard islamique par son épouse AFP: Italie: une charte prohibant le voile intégral proposée aux musulmans AFP: Iran: la police fait la chasse aux femmes “mannequins” 

Mohamed Tahar Bensaada: Les théologies islamiques de la libération (9):La théologie de la libération de Munir Chafiq


 

Le site PDPinfo.org a été “Hacké”

 
Bonjour, Ce message est pour informer que le site du PDP (Parti démocrate progressiste) a été “HACKÉ” et que toutes les bases de données ont été détruites. Nous saurons l’ampleur des dégâts dès que les services techniques de l’hébergeur auront effectué toutes les vérifications, qui sont en cours. Nota: La base de données de la liste d’information de PDPinfo à été elle aussi détruite. C’est l’œuvre d’un “HACKER” turc (en tout cas, c’est ce que semble indiqué la page qu’il a installée pour annoncé son méfait). Merci admin@pdpinfo.org

Souhayr Belhassen élue présidente de la FIDH

Sihem Bensedrine

24 avril 2007 La Tunisienne Souhayr Belhassen vient d’être élue présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme à Lisbonne, ce soir du 24 avril 2007. Il s’agit de la première femme élue à la tête de la FIDH dans l’histoire de la fédération qui a été fondée en 1922 et qui compte 141 Ligues dans 100 Pays. « je vis aujourd’hui mon élection comme l’aboutissement d’un parcours et comme une reconnaissance. Mon élection dépasse ma personne et constitue un signal fort à l’adresse des femmes et des hommes de cette région, qui ont besoin de votre soutien afin d’avancer dans leur combat pour la jouissance de leur droit à liberté, à l’égalité, à la justice. » a-t-elle déclaré à l’issue du vote qui était serré et démocratique. Souhayer Belhassen est vice présidente de la LTDH depuis 2000 et vice présidente de la FIDH depuis 2004.
 
(Source: le site de Kalima le 24 avril 2007)


Communiqué de presse : 3ème anniversaire du parti « Tunisie Verte »

19 Avril 2004 – 19 Avril 2007

 

Depuis la remise de notre dossier de légalisation le 19 Avril 2004 au ministère de l’intérieur par une délégation mandatée par tous les membres fondateurs, trois ans déjà sont passés et nous rappelons que le ministère a toujours refusé de nous remettre notre récépissé de légalisation comme l’exige la loi c’est-à-dire 4 mois après le dépôt. Passant outre toutes les demandes et démarches de notre parti, soutenu par la société civile, pour se conformer à la loi et la Constitution, les services de ce ministère ont subitement légalisé le 3 Mars 2006 un faux parti vert. Le faux parti a bénéficié, depuis sa fallacieuse création, d’une large couverture médiatique officielle, de soutien financier et d’un local. Actuellement moribond, il est abandonné par la majorité de son Bureau désigné (démissionnaire) après avoir découvert la supercherie. Dès le début du Hold-up politique sur notre parti, les membres fondateurs et le bureau, réunis le jour même, ont fixé un agenda de travail et des objectifs pour défendre légalement l’existence de « Tunisie Verte » et faire éviter à nos militants tout affrontement et provocations en vue de préserver nos forces. Premièrement, nous avons entamé une large campagne de défense et d’information rapide et moderne. Avec le soutien sincère de toute l’opposition démocratique et nos amis les verts en Afrique et en Europe, nous avons réussi à placer notre parti au rang de partenaire politique avec qui il faut compter comme le soulignent tous les observateurs politiques sérieux. Deuxièmement, nous avons axé notre travail vers les formations politiques, les associations et personnalités écologiques pour les sensibiliser à notre cause et leur faire connaître notre plateforme écologique et notre charte politique de défense de l’environnement. Troisièmement, nous avons participé à plusieurs meetings politiques écologiques en Europe et à des rencontres des verts Euro-méditerranéens. Nous avons réussi à présenter et défendre démocratiquement, nos positions politiques écologiques sur toutes les questions et problèmes environnementaux et leurs conséquences en Afrique et dans le monde. Nous enregistrons avec grande satisfaction la reconnaissance officielle de notre parti « Tunisie Verte » par le parti vert européen au congrès de Genève en Octobre 2006. Cette reconnaissance n’a pas plu aux ennemis du parti « Tunisie Verte » et de la Démocratie dans notre pays et nous a exposés aux « foudres » du journal « Echourouk » proche du ministère de l’intérieur qui a dénigré dans un article « courageusement » provocateur (non signé) notre parti et son coordinateur national le 1/11/2006. Ce dénigrement qui s’apparente à une mesure d’intimidation, n’a trouvé chez les verts tunisiens et la société civile que le mépris et plus de soutien et sympathie dans les milieux politiques envers notre parti. A l’heure actuelle toute la planète est préoccupée par les conséquences graves du grand désastre écologique : les changements et réchauffement climatique sous l’effet de serre. Notre pays, l’Afrique et le monde sont menacés constamment par la désertification, les catastrophes naturelles, l’élévation du niveau de la mer, la rareté de nos réserves halieutiques, les atteintes de nos plages et cotes, les lourdes menaces sur nos ressources d’eau douce et leur biodiversité non préservée. D’autres menaces de conséquence grave pèsent aussi sur le développement socio-économique et la vie des populations dans notre pays et en Afrique particulièrement. La pauvreté s’accompagne de conditions de vie exactement précaire et se traduit en de difficultés d’accès à la santé, l’éducation aussi qu’à la Démocratie et les droits de l’Homme. Et ce sont les plus pauvres qui subissent de plein fouet les effets de dégradations de l’environnement et l’épuisement des ressources naturelles. L’absence de la bonne gouvernance au service du développement durable aggrave toujours la précarité et la pauvreté. Actuellement, le nombre de chômeurs en Tunisie, qui se compte par centaines de milliers, surtout des jeunes et nouveaux diplômés, ne cesse d’augmenter. Dernier objectif de notre agenda, c’est la mobilisation de tous les verts en Tunisie ainsi que le renforcement de nos relations avec la société civile et les partis de l’opposition démocratique. Nous allons consacrer tous nos efforts pour répondre à ces objectifs, afin de nous organiser mieux et démocratiquement pour la préparation de notre congrès constitutif. Nous allons ouvrir un dialogue, le plus large possible, avec toutes les composantes de la société civile et coordonner nos actions durables pour l’aboutissement le plus rapide des réformes fondamentales qu’exige la situation politique de notre pays pour lui épargner les violences et la terreur des pays voisins. VIVE LE PARTI « TUNISIE VERTE » Pour une Démocratie véritable, un environnement sain et un développement durable
 
Le coordinateur national du parti « Tunisie Verte » Abdelkader Zitouni  

Mémoire collective – Avril 1839 Projet d’édification de la chapelle Saint Louis à Carthage sous Ahmed Bey 1er

 
Ahmed Bey 1er, qui succéda à son père, décédé, en 1837, soit quelques années après l’occupation de l’Algérie par la France, allait être celui qui allait raffermir les liens avec celle-ci et lui ouvrir une brèche l’amenant au fil des années, à s’ancrer pour finir par s’installer dans le pays. Il était émerveillé par la civilisation européenne, étant de mère italienne, et attiré par les réalisations entreprises en France. Il voulait également procéder à quelques réformes de sa régence, tendant à la modernisation et au développement du pays. Cela avait suscité le mécontentement de la sublime porte qui voyait dans l’attitude de ce régent un manquement à l’allégeance dont il était tenu à l’empire turc. Le sultan avait envoyé une expédition dirigée par Tahir Pacha qui débarqua à la Goulette, en vue de rappeler Ahmed Bey 1er à l’ordre, ou à défaut de s’y soumettre, de le détrôner. Le gouvernement français profita de cette occasion pour intervenir et faire échouer cette expédition en chargeant à cet effet les amiraux Lalande et Gallois et dissuader Tahir Pacha qui changea de cap en direction de Tripoli. Ahmed Bey 1er saura être reconnaissant à la France pour son attitude, durant tout son règne. Pour raffermir les liens davantage avec son ange gardien, il fit appel à des officiers français afin d’enseigner la tactique militaire à l’école du Bardo. Parmi les gestes attentionnés et témoignant d’une affection particulière à la France, l’autorisation donnée par ce même souverain à ériger une chapelle à la mémoire de Saint-Louis. Cette réalisation dans un pays musulman, n’avait pas pour autant suscité de réactions, ni de la part des autochtones et des ulémas, ni de la part de la sublime Porte qui se considérait comme ayant toujours un droit de regard sur la régence, encore province Ottomane. Bien au contraire, à la même époque, Ahmed Bey 1er, eut le titre de Mouchir ou maréchal par le sultan ottoman. C’est dire, également, l’esprit de tolérance religieuse, qui avait toujours régné en Tunisie. Plusieurs églises avaient été érigées bien avant Ahmed Bey 1er, et sous Mourad III, la messe fut célébrée même dans le palais de celui-ci. La chapelle Saint Louis qui surplombe encore la ville de Carthage Byrsa de nos jours fut édifiée aux frais du roi Louis-Philippe, à la mémoire, cependant de celui qui mourut de la peste après une écrasante défaite lors des croisades à l’époque des Hafsides. L’architecte intervenant à la réalisation de ce projet, M. Jourdain, avait réuni l’art français et l’architecture gothique. J.J.Marcel, historiographe français écrivait, à ce propos : « Dans le jardin qui entoure la chapelle ont été disposées ça et là quelques belles colonnes trouvées dans les fouilles nécessitées par la construction. On y remarque aussi un beau torse d’une statue en marbre, une élégante mosaïque qu’on a ingénieusement placée au fond d’un bassin d’eau limpide, dont le cristal fait vivement ressortir les couleurs diverses dont les dessins sont diaprés. Enfin, la même enceinte renferme des dépendances où un logement a été préparé pour l’abbé, aumônier de la chapelle ». Cet aumônier avait, d’ailleurs, écrit un ouvrage intitulé « Soirées de Carthage » et dont le produit doit être consacré à augmenter les ressources aidant à la construction d’autres monuments sous le même Bey. En effet, cet abbé a, dans le but de propager la civilisation européenne, obtenu l’autorisation de Ahmed Bey 1er afin d’ériger le collège européen, où étaient admis les enfants des chrétiens en Tunisie, à côté des enfants des autochtones, afin d’apprendre notamment la langue française. C’était donc le point de départ de l’institution et du développement de la francophonie en Tunisie, bien avant l’avènement de la colonisation. Mais c’était également, par l’institution de ces monuments que la France a pu constituer une infrastructure favorable à une occupation du pays qui eut lieu quelque quarante deux ans plus tard. L’intention y était de toute façon, depuis 1830, date de l’occupation de l’Algérie par cet Etat qui voulait à l’époque justifier sa grandeur par l’expansionnisme. Ahmed YOUNES (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 24 avril 2007)
 


Amnesty dénonce la condamnation de l’opposant syrien Anouar Bounni

 
LONDRES, 24 avr 2007 (AFP) – Amnesty International a dénoncé la condamnation mardi de l’opposant syrien et militant des droits de l’homme Anouar Bounni à cinq ans de prison par le tribunal pénal de Damas pour “propagation de fausses informations”. L’ONG, basée à Londres, a condamné dans un communiqué la “peine sévère” infligée à M. Bounni, à la suite d’un “procès injuste qui apparaît avoir été politiquement motivé et au cours duquel on ne lui a pas donné un plein accès à ses avocats”. “Cela porte un nouveau coup aux droits de l’homme et aux militants des droits de l’homme en Syrie, qui ont été l’objet d’une campagne d’intimidation de la part des autorités”, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty. M. Bounni a été condamné en outre à “verser 2.000 dollars d’indemnités au ministère des Affaires sociales et du Travail”, le militant appartenant à une organisation des droits de l’homme qui n’a pas “obtenu une autorisation” officielle, selon son avocat Khalil Maatouk. L’intéressé avait été incarcéré en mai 2006 en compagnie de neuf autres opposants, arrêtés après avoir signé une déclaration en faveur d’une réforme radicale des relations libano-syriennes et de la souveraineté du Liban, pays sur lequel la Syrie a exercé 29 années de tutelle entre 1976 et 2005. AFP

Turquie: le chef de la diplomatie cosmopolite candidat à la présidence

 
Par Burak AKINCI ANKARA, 24 avr 2007 (AFP) – Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül, présenté mardi comme le candidat du parti au pouvoir à l’élection présidentielle, est un fidèle du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Economiste par sa formation, théoricien au langage pro-occidental du parti de la Justice et du Développement (AKP), aux origines islamistes, M. Gül, 56 ans, aura dirigé la diplomatie de son pays pendant quatre ans. Il a su garder le sourire aux temps les plus difficiles quand il s’agissait notamment d’ouvrir le sud-est de son pays aux troupes américaines s’apprêtant à envahir l’Irak en 2003 (décision finalement rejetée par le parlement turc), ou de lancer en 2005 de difficiles négociations d’adhésion tant attendues avec l’Union européenne pour lesquelles il a beaucoup œuvré. Considéré comme le bras droit et l’homme de confiance de M. Erdogan, il avait pris sa place à la tête du gouvernement à l’issue des élections législatives de novembre 2002, la justice ayant décidé que le dirigeant du parti ne pouvait lui-même être Premier ministre en raison d’une ancienne condamnation pour “incitation à la haine religieuse”. M. Erdogan a pu ensuite remporter un siège au parlement à l’occasion d’une élection législative partielle et prendre donc la tête du gouvernement cinq mois après. Né dans une famille modeste le 29 octobre 1950 dans le fief islamiste de Kayseri (centre), où il a été quatre fois élu député depuis 1991, Abdullah Gül, est diplômé de la faculté des sciences économiques de l’Université d’Istanbul. Parlant anglais, il a fréquenté par la suite des universités en Grande-Bretagne, où il a obtenu une maîtrise, puis un doctorat en économie. Il aurait affirmé lors d’un entretien qu’il préférerait vivre aux Etats-Unis où en Europe, plutôt que de s’installer en Iran ou en Libye. De 1983 à 1991 il a travaillé comme économiste à la Banque de développement islamique, dont le siège se trouve à Jeddah (Arabie Saoudite). Il a regagné la Turquie afin de mener campagne pour les législatives de 1991 aux côtés de l’ex-Premier ministre Necmettin Erbakan, pionnier de l’islam politique en Turquie et dont le parti, Refah, fut interdit en 1998 pour “activités anti-laïques”. Elu député, il est nommé vice-président du Refah. Réélu aux législatives de 1995, il devient porte-parole du premier gouvernement de coalition islamiste de l’histoire de la Turquie moderne, dans lequel il occupe le poste de ministre d’Etat chargé des relations extérieures, dont l’épineux dossier chypriote. Chassé du pouvoir en juin 1997 par la pression de la hiérarchie laïque turque, civile et militaire, le Refah est interdit début 1998. A l’instar de nombre de députés du Refah, M. Gul rejoint alors le parti de la Vertu (Fazilet). Représentant les “modernistes” contre les “traditionalistes”, il est battu au congrès qui sonne le glas du parti, accentuant les divergences entre les deux courants. Le Fazilet est également dissous par la justice pour “activités anti-laïques” en 2001. L’AKP lui succède. Réputé méthodique et apprécié également des diplomates de carrière, M. Gül avait milité aux côtés de son épouse, qui porte le voile, pour le port du foulard islamique, interdit dans les universités et la fonction publique en Turquie, pays musulman à l’Etat strictement laïque. Son épouse a finalement abandonné une procédure engagée contre son propre pays devant la Cour européenne des droits de l’Homme sur le port du voile. M. Gül est père de trois enfants. AFP  

Présidentielle: Erdogan ne se présente pas et désigne Gül, un fidèle

 
Par Burak AKINCI ANKARA, 24 avr 2007 (AFP) – Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a finalement renoncé mardi à se présenter à la présidence au profit de son bras droit, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, qui sera le candidat de leur parti à l’élection dont le premier tour est prévu vendredi. M. Erdogan, dont l’éventuelle candidature à la magistrature suprême a été combattue par les milieux laïques craignant qu’il n’islamise le pays une fois à la tête de l’Etat, a ainsi mis fin à des semaines de conjectures sur ses propres ambitions présidentielles. L’éventualité de sa candidature faisait frémir les laïcs qui ont manifesté en masse (jusqu’à 1,5 million selon des estimations) le 14 avril à Ankara pour le dissuader d’accéder au palais présidentiel, considéré comme le “dernier bastion” de la laïcité. De l’avis des observateurs et de l’opposition, cette plus grande manifestation de l’histoire de la Turquie et les critiques auraient joué un rôle dans la décision de M. Erdogan. “Ce sont les centaines de milliers de gens réunis à Ankara qui ont influé sur cette décision. C’est une victoire de la démocratie”, s’est félicité Deniz Baykal, le chef de l’opposition social-démocrate au Parlement. “Mon frère, avec qui nous avons créé ce mouvement, est apparu comme le candidat de notre parti pour devenir le 11e président de la République de Turquie à l’issue de nos consultations”, a dit de M. Gül le Premier ministre  au groupe parlementaire de son Parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste). M. Erdogan qui renie son passé d’islamiste, a entretenu jusqu’au bout le suspense sur les ambitions présidentielles que tout le monde lui prêtait. Certains membres de l’AKP ont vu dans sa décision un “sacrifice”, notamment pour conduire l’AKP au scrutin législatif prévu en automne. “Il s’agit d’un sacrifice personnel de M. Erdogan”, a affirmé le ministre de la Santé Recep Akdag. M. Gül a déposé officiellement sa candidature et organisé une conférence de presse pour dire qu’une fois élu, il serait attaché aux principes laïques de l’Etat et pour demander aussi que l’on respecte sa femme, qui porte le voile. “Il s’agit d’une préférence, d’un droit individuel. Tout le monde doit la respecter”, a-t-il dit. Depuis la victoire électorale de l’AKP aux législatives de 2002, la bataille entre la hiérarchie pro-laïque et l’AKP a plusieurs fois fait rage sur le sujet sensible du voile islamique, strictement interdit dans la fonction publique et les universités. La plupart des épouses des ministres de l’AKP, dont celui du Premier ministre et du président du Parlement, Bülent Arinç, sont voilées, du jamais vu depuis la création de la République turque en 1923. Mme Gül, elle aussi, porte le foulard et avait même déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme contre la Turquie avant d’y renoncer en 2004. A 56 ans, M. Gül, compagnon de route politique de M. Erdogan, qui détient également le portefeuille de vice-Premier ministre, est certain d’accéder au plus haut poste de l’Etat, l’AKP disposant de la majorité absolue (353 des 550 sièges) au Parlement, qui élira le futur chef de l’Etat pour un mandat unique de sept ans. Le président a des fonctions largement honorifiques, hormis la promulgation des lois et des nominations à des postes-clés de l’administration. 367 voix sont nécessaires pour être élu au premier tour, vendredi. Si deux petits partis de centre-droit ne votent pas pour lui, M. Gül sera sans doute élu au troisième tour, le 9 mai, où la majorité absolue (276 voix) suffit. M. Gül est à la tête de la diplomatie turque depuis 2003 et c’est pendant son mandat que la Turquie a entamé, en octobre 2005, de difficiles négociations d’adhésion à l’Union européenne. AFP

Turquie/Gul défend le port du foulard islamique par son épouse

 
ANKARA, 24 avril (Reuters) – Le chef de la diplomatie turque Abdullah Gul, désigné par son parti, l’AKP, comme candidat à la présidentielle, a défendu mardi comme l’expression d’un choix librement consenti le principe du port du foulard islamique par son épouse. “Il existe des préférences individuelles et chacun se doit de les respecter”, a dit Gul lors d’une conférence de presse. Les laïcs craignent que Gul, qui devrait devenir en mai le premier président turc avec un passé d'”islamiste”, ne tire parti de son poste pour s’attaquer au principe de séparation de l’Etat et de la religion. Le foulard est considéré par les laïcs turcs comme un symbole provocateur d’un islam militant. REUTERS

Italie: une charte prohibant le voile intégral proposée aux musulmans

 
ROME, 24 avr 2007 (AFP) – Les communautés religieuses d’Italie, où vivent un million de musulmans, sont invitées depuis mardi par le ministère de l’Intérieur à signer une “charte des valeurs de la citoyenneté et de l’intégration” qui prohibe notamment le voile intégral et la polygamie. Cette charte élaborée par un comité scientifique avec la coopération de plusieurs organisations religieuses, présentée lundi soir par le ministre de l’Intérieur Giuliano Amato, proclame également “le droit à la liberté religieuse” et “l’égalité entre l’homme et la femme”. Elle affirme l’attachement à la “famille monogamique et veut éviter aux femmes de connaître l’humiliation de la polygamie”, a souligné le président du comité scientifique, Carlo Cardia, cité par l’agence Ansa. Le document de sept pages qui s’appuie sur les valeurs de l’Europe et de la Constitution italienne souligne qu'”il n’existe pas en Italie de restrictions sur les vêtements”, précisant toutefois que “ne sont pas acceptables ceux qui couvrent le visage car ils empêchent de reconnaître la personne et sont un obstacle pour établir des rapports avec autrui”. La charte condamne par ailleurs le terrorisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Selon le ministre, ce texte servira de guide aux rapports entre le ministère et les différentes communautés religieuses présentes en Italie et devrait contribuer “à consolider l’islam italien”, deuxième communauté religieuse avec plus d’un million de membres. La charte que les organisations religieuses sont invitées à signer “ne pourra être imposée à quiconque”, a ajouté le ministre, soulignant qu’elle marquait le début d’un processus. La principale organisation musulmane, l’Ucoii, a accueilli la charte plutôt fraîchement, bien qu’elle ait participé à son élaboration. “Le voile n’est jamais humiliant pour la femme”, a déclaré son président Mohamed Nour Dachan, qui aurait en outre souhaité que le texte mentionne “le rôle positif de l’islam dans l’histoire de l’Europe”. AFP

Iran: la police fait la chasse aux femmes “mannequins”

 

 
Par Farhad POULADI  TEHERAN (AFP) – Le car de la police s’arrête dans un crissement de pneus au milieu d’un énorme embouteillage sur une place de Téhéran, et ses passagers en descendent pour contrôler les passantes et les voitures. Les policiers ont pour cible les “femmes mannequins” qui ne respectent pas le voile islamique, conformément à la mise en garde du chef de la police, le général Esmaïl Ahmadi-Moghadam. “Pour l’amour de Dieu, pas de photos”, s’écrie une mère de famille dont la fille vient d’être immobilisée par un policier parce que son voile ne couvre pas toute sa chevelure. Cette descente dans le quartier de Shahrak-e Gharb (ouest) s’inscrit dans une nouvelle campagne de la police contre les femmes mal voilées, afin de les “guider” et les aider à mieux respecter le code vestimentaire islamique, qui oblige toute femme à couvrir ses cheveux et à dissimuler ses formes. “Lorsque nous arrêtons une voiture, nous demandons poliment aux femmes d’ajuster leur voile. Si elles nous écoutent, nous les laissons partir”, explique le caporal Habib Mohammad. “Mais si une femme commence à protester, on lui demande les papiers de la voiture, et elle est emmenée au poste de police”, ajoute-t-il. De telles offensives ont lieu chaque année à l’approche de l’été. Mais cette fois, elle semble plus sérieuse car les manteaux sont de plus en plus courts et les voiles de plus en plus négligés. Le courage de certaines femmes qui montrent leur chevelure en portant des foulards légers, qui dévoilent leurs chevilles avec des pantalons courts, ou qui soulignent leurs formes avec des manteaux moulants, a provoqué la colère des conservateurs. La presse conservatrice soutient avec véhémence la campagne de la police. “La situation actuelle est une honte pour le gouvernement islamique. Un homme qui voit les mannequins dans la rue ne fait plus attention à sa femme quand il rentre à la maison, ce qui détruit les fondements de la famille”, déclare ainsi Mohammad Taghi Rahbar, un député conservateur de province, cité par la presse. Lorsque le conservateur Mahmoud Ahmadinejad avait été élu président en juin 2005, tout le monde s’attendait à un tour de vis en matière de mœurs, et particulièrement à un contrôle plus sévère des habits des femmes, mais rien n’a vraiment changé. Cette fois, un conseiller du président a remercié le chef de la police pour cette campagne. “Je constate que vos forces sont entrées en action contre cette invasion culturelle, qu’on peut appeler sous sa forme la plus sale un Otan culturel, et je vous en remercie”, a écrit Mehdi Kalhor. Mais la campagne de la police ne fait pas l’unanimité. “Ce n’est pas un bon plan. Pourquoi devraient-ils s’occuper de ce que les gens portent? Leur présence dans la rue augmente le stress. Nos parents approuvent les vêtements que nous portons”, affirme une jeune fille qui préfère garder l’anonymat. “S’ils veulent lutter contre le vice, pourquoi autorisent-ils l’importation de tels vêtements en Iran. Ils doivent empêcher l’importation de tels manteaux, pantalons et foulards”, remarque un marchand. “Ils ont arrêté ma fille sur l’avenue Jordan. Elle était avec sa copine dans sa voiture”, se plaint un homme barbu. “Elles ont été arrêtées pour quelques cheveux qui dépassaient. Leur voiture a été saisie. On doit traiter les étudiants avec plus de délicatesse. Si on les dérangent trop, ils quitteront l’Iran”, ajoute M. Mohammadian. Et il va se plaindre auprès de l’officier en charge de l’opération de contrôle. “Je suis un vétéran de guerre et j’ai rempli mon devoir dans la révolution. Allez vérifier. Ce n’est pas une façon de se comporter avec les jeunes”, ajoute-t-il. “Nous allons vérifier”, répond le colonel Mehdi Ahmadi. “Lorsqu’il y a une opération d’une telle ampleur, il peut y avoir des erreurs”, reconnaît-il. AFP

Les théologies islamiques de la libération (9) La théologie de la libération de Munir Chafiq

 
par Mohamed Tahar Bensaada – Enseignant-chercheur Parti d’une tradition intellectuelle nationaliste de gauche, le penseur palestinien contemporain, Munir Chafiq, a trouvé dans la théologie islamique les fondements d’une nouvelle relecture politique révolutionnaire. En effet, l’œuvre de Chafiq se présente comme une tentative de reposer la question de la libération nationale et sociale dans les pays arabes et musulmans en tant que problème civilisationnel. Pour cela, il part de la problématique réformiste de la décadence/dépendance/renaissance mais en tirant les enseignements des expériences du mouvement de libération arabe à travers ses diverses expressions nationalistes et socialisantes comme le nassérisme et le baathisme. La familiarisation de M. Chafiq avec les thèmes du nationalisme arabe et du marxisme rend incontestablement sa problématique plus riche. Certes, l’œuvre de M. Chafiq n’est pas théologique au sens usuel du terme. La culture militante de l’auteur sur fond de nationalisme révolutionnaire et de marxisme reste prédominante dans l’analyse et le style. Mais le fait qu’il inscrive désormais le processus de libération nationale et sociale dans un cadre idéologique islamique conduit Chafiq à actualiser et à développer les arguments politiques fondamentaux des théologiens réformistes de la Nahda. La conscience aigue du rapport des forces favorables à l’impérialisme et à ses relais locaux amène Chafiq à accorder à la foi une place centrale dans le dispositif idéologique de mobilisation sociale et politique des masses. La force du capitalisme et de l’impérialisme est surtout d’ordre matériel (économique et militaire). Les peuples dominés ne peuvent résister efficacement qu’en redécouvrant et en mobilisant leur force spirituelle qui pourrait ainsi fonder leur nécessaire unité d’action. La critique du capitalisme n’est pas axée seulement sur ses conséquences économiques, sociales et politiques néfastes comme c’est le cas dans l’analyse des courants dits modernistes dans leurs versions nationalistes ou marxistes vulgaires qui se contentent de réclamer un réaménagement sinon une généralisation de la civilisation bourgeoise aux pays en voie de développement. La critique de Chafiq vise essentiellement la dimension « matérialiste » du système capitaliste qui, en mettant au centre de sa reproduction générale un facteur matériel (le capital), ne peut qu’appauvrir l’homme et la nature. C’est là que l’analyse politique de Chafiq rejoint la théologie réformiste. Rationalité islamique Sur le plan méthodologique, Chafiq commence par reprendre le combat mené précédemment par les maîtres de l’Islah ( réformisme musulman) contre les courants dits modernistes qui opposent abstraitement raison et foi. La démarche euro-centriste de ces courants les conduits à transposer mécaniquement l’expérience européenne de sécularisation au contexte historiquement différent de l’aire arabo-musulmane (1). M. Chafiq ne nie pas l’objectivité de la raison mais il considère qu’il n’est pas rationnel de chercher à importer coûte que coûte un modèle historique surtout lorsque ce dernier a fini par montrer ses limites y compris là où il a pris naissance en Europe. Le rationalisme bien compris devrait plutôt commencer par une recherche originale qui tienne compte des réalités propres à chaque société. A cet égard, Chafiq conclut que la bataille ne se déroule pas entre les partisans de la raison et ceux de la « déraison » mais bien entre les adeptes de deux rationalités différentes. A cet égard, la raison fondée sur la foi musulmane ne serait pas moins raisonnable que la raison fondée sur la philosophie des Lumières. Au lieu d’opposer dès le départ la religion aux autres conceptions sociales du monde, il serait plus juste de considérer les réponses sociales qu’elles soient religieuses ou non dans leurs contenus respectifs en partant d’une démarche rationnelle et sociale. Pris dans l’engrenage de la polémique, Chafiq n’hésite pas à défendre une conception de la foi qui sacrifie à un rationalisme exagéré. Pour lui, ceux qui partent de la révélation la considèrent comme un des hauts degrés de la raison : « La foi ne se produit que dans et par la raison et le croyant n’atteint la foi que si la sa raison l’a acceptée » (2) Cette rationalisation outrancière conduit logiquement Chafiq à délégitimer le recours, même limité au plan méthodologique, à d’autres doctrines étrangères à l’Islam. Pour lui, on ne peut adopter la méthode matérialiste-dialectique de Marx sans faire sien tout le système marxiste (3). Pourtant un examen attentif de son analyse des rapports de dépendance dans lesquels se trouvent les sociétés arabes à l’égard du centre du capitalisme mondial montre que Chafiq est loin de pouvoir respecter lui-même cette consigne. Comme l’écrivait Marx, il ne faut pas juger un homme sur la conscience qu’il a de soi mais sur ce qu’il est réellement dans les rapports sociaux. Mais l’apport le plus important de Chafiq à la théologie islamique de la libération doit beaucoup à la dimension historique héritée sans doute de son passé marxiste. Face aux problèmes actuels qui interpellent l’Islam, Chafiq n’a pas de réponse théologique abstraite mais il a le mérite de rappeler à chaque fois l’importance du contexte historique des normes qui posent problème dans l’islam tel qu’il est vécu par les sociétés musulmanes actuelles. Sans céder à la solution de facilité qui consiste à fragmenter la doctrine musulmane par une sorte de sélection arbitraire, notamment dans la sphère juridique, Chafiq affronte le dogmatisme par le recours à l’histoire en cherchant à sauvegarder la légitimité et la cohérence du système de référence islamique. C’est peut-être un des points les plus discutables de l’œuvre de Chafiq mais, au moins, il a eu le courage de l’affronter et de proposer une lecture renouvelée de la Tradition. Synthèse islamo-tiers-mondiste Politiquement, Chafiq se situe dans une perspective à la fois islamique et révolutionnaire. A ce titre, il considère que l’Islam fut dès sa naissance une révolution et que de ce fait il peut encore servir de cadre idéologico-politique à une révolution anti-capitaliste et anti-impérialiste (4). L’appartenance des sociétés musulmanes à l’aire géographique des pays dépendants conduit Chafiq à allier lecture islamiste et lecture « tiers-mondiste » des faits contemporains. Dans cette tentative de synthèse, Chafiq est amené à reprendre la critique de l’euro-centrisme qui explique généralement le capitalisme uniquement par référence au développement endogène qui aurait mené les sociétés européennes du féodalisme au capitalisme en omettant l’importance prise par la conquête et le pillage externes dès le départ dans la naissance même du système capitaliste. Cette analyse n’a pas seulement une importance historique puisque de la réponse donnée à la question peuvent découler des réponses radicalement différentes quant à la nature et aux forces de la révolution anti-capitaliste (5). Dans la définition des tâches révolutionnaires, Chafiq réfute la conception évolutionniste prédominante dans les milieux progressistes arabes. Avant d’opposer dans l’absolu progrès et arriération, il est nécessaire de déterminer le critère qui permet de dire qu’il s’agit vraiment d’un progrès. Parmi les forces dites « progressistes » dans les pays du Sud, beaucoup se contentent de partir d’une définition du progrès empruntée au système de valeurs dominant basé sur l’idéalisation du progrès économique et technique sans prendre en compte la dimension sociale, psychologique et spirituelle (6). Médiations politiques Le fait de se placer dans une perspective anti-systémique globale que Chafiq définit comme « une guerre totale contre une guerre totale » (7) ne l’empêche pas d’envisager des médiations politiques et sociales nécessaires. A cet égard, Chafiq rappelle que tout en affirmant la supériorité de la communauté islamique transnationale, l’Islam reconnaît le fait national et ne cherche pas à le dissoudre et à le dépasser par la contrainte. A la différence des nationalismes, l’Islam n’idéalise pas la nation qu’il considère comme une forme d’organisation sociale et historique comme le fut et continue de l’être dans certaines régions la tribu. A cet égard, Chafiq met l’accent sur le fait que l’universalisme islamique ne peut être qu’un universalisme concret qui intègre le particulier sans en faire un absolu : la famille, la tribu, la région, la nation, la classe,etc. Cette position a une implication sociale directe : on n’atteint pas une meilleure organisation de la solidarité sociale par la désagrégation des structures traditionnelles (famille, clan, quartier) dans la mesure où la réduction de la relation sociale au binôme Individu-Etat ou Individu-Syndicat risque d’affaiblir la capacité de résistance et de protection des groupes en situation précaire contre système capitaliste (8). Même s’il pose d’emblée la question politique dans une perspective de changement radical, Chafiq n’oublie pas la question de la démocratie mais il la rattache à sa problématique civilisationnelle de base. Pour lui, dans les sociétés dépendantes, l’occidentalisation des élites dirigeantes ne peut qu’engendrer l’autoritarisme voire le despotisme dans la mesure où l’absence d’enracinement socioculturel du pouvoir le met dans un rapport d’extériorité et de conflit avec la majorité de la population. D’un autre côté, les forces politiques qui posent la revendication démocratique tout en ignorant sa dimension culturelle auront du mal à établir une saine communication avec les masses, ce qui explique notamment leur faible audience sociale (9). Notes : (1) Munir CHAFIQ, L’Islam dans la bataille de la civilisation, Dar al-Bouraq, Tunis, 1991, p. 136 (2) Op.cit, p.138 (3) Op.cit, p.159 (4) Op.cit, p.75 (5) Op.cit, p.44 (6) Op.cit, p.134 (7) Op.cit, p.147 (8) Op.cit, p.100 (9) Op.cit, p.116 (Source : le site Oumma.com (France), le 24 avril 2007) Lien : http://www.oumma.com/spip.php?article2401


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