Communiqué de presse : 3ème     anniversaire du parti « Tunisie Verte »
 19 Avril 2004 – 19 Avril 2007
  
 
         Depuis la remise de notre dossier de légalisation le 19 Avril 2004 au     ministère de l’intérieur par une délégation mandatée par tous les membres     fondateurs, trois ans déjà sont passés et nous rappelons que le ministère a     toujours refusé de nous remettre notre récépissé de légalisation comme     l’exige la loi c’est-à-dire 4 mois après le dépôt. Passant outre toutes les     demandes et démarches de notre parti, soutenu par la société civile, pour se     conformer à la loi et la Constitution, les services de ce ministère ont     subitement légalisé le 3 Mars 2006 un faux parti vert.          Le faux parti a bénéficié, depuis sa fallacieuse création, d’une large     couverture médiatique officielle, de soutien financier et d’un local.     Actuellement moribond, il est abandonné par la majorité de son Bureau     désigné (démissionnaire) après avoir découvert la supercherie. Dès le début     du Hold-up politique sur notre parti, les membres fondateurs et le bureau,     réunis le jour même, ont fixé un agenda de travail et des objectifs pour     défendre légalement l’existence de « Tunisie Verte » et faire éviter à nos     militants tout affrontement et provocations en vue de préserver nos forces.          Premièrement, nous avons entamé une large campagne de défense et     d’information rapide et moderne. Avec le soutien sincère de toute     l’opposition démocratique et nos amis les verts en Afrique et en Europe,     nous avons réussi à placer notre parti au rang de partenaire politique avec     qui il faut compter comme le soulignent tous les observateurs politiques     sérieux.          Deuxièmement, nous avons axé notre travail vers les formations politiques,     les associations et personnalités écologiques pour les sensibiliser à notre     cause et leur faire connaître notre plateforme écologique et notre charte     politique de défense de l’environnement.          Troisièmement, nous avons participé à plusieurs meetings politiques     écologiques en Europe et à des rencontres des verts Euro-méditerranéens.     Nous avons réussi à présenter et défendre démocratiquement, nos positions     politiques écologiques sur toutes les questions et problèmes     environnementaux et leurs conséquences en Afrique et dans le monde. Nous     enregistrons avec grande satisfaction la reconnaissance officielle de notre     parti « Tunisie Verte » par le parti vert européen au congrès de Genève en     Octobre 2006. Cette reconnaissance n’a pas plu aux ennemis du parti «     Tunisie Verte » et de la Démocratie dans notre pays et nous a exposés aux «     foudres » du journal « Echourouk » proche du ministère de l’intérieur qui a     dénigré dans un article « courageusement » provocateur (non signé) notre     parti et son coordinateur national le 1/11/2006. Ce dénigrement qui     s’apparente à une mesure d’intimidation, n’a trouvé chez les verts tunisiens     et la société civile que le mépris et plus de soutien et sympathie dans les     milieux politiques envers notre parti.          A l’heure actuelle toute la planète est préoccupée par les conséquences     graves du grand désastre écologique : les changements et réchauffement     climatique sous l’effet de serre. Notre pays, l’Afrique et le monde sont     menacés constamment par la désertification, les catastrophes naturelles,     l’élévation du niveau de la mer, la rareté de nos réserves halieutiques, les     atteintes de nos plages et cotes, les lourdes menaces sur nos ressources     d’eau douce et leur biodiversité non préservée.          D’autres menaces de conséquence grave pèsent aussi sur le développement     socio-économique et la vie des populations dans notre pays et en Afrique     particulièrement. La pauvreté s’accompagne de conditions de vie exactement     précaire et se traduit en de difficultés d’accès à la santé, l’éducation     aussi qu’à la Démocratie et les droits de l’Homme. Et ce sont les plus     pauvres qui subissent de plein fouet les effets de dégradations de     l’environnement et l’épuisement des ressources naturelles. L’absence de la     bonne gouvernance au service du développement durable aggrave toujours la     précarité et la pauvreté. Actuellement, le nombre de chômeurs en Tunisie,     qui se compte par centaines de milliers, surtout des jeunes et nouveaux     diplômés, ne cesse d’augmenter.          Dernier objectif de notre agenda, c’est la mobilisation de tous les verts en     Tunisie ainsi que le renforcement de nos relations avec la société civile et     les partis de l’opposition démocratique. Nous allons consacrer tous nos     efforts pour répondre à ces objectifs, afin de nous organiser mieux et     démocratiquement pour la préparation de notre congrès constitutif.          Nous allons ouvrir un dialogue, le plus large possible, avec toutes les     composantes de la société civile et coordonner nos actions durables pour     l’aboutissement le plus rapide des réformes fondamentales qu’exige la     situation politique de notre pays pour lui épargner les violences et la     terreur des pays voisins.          VIVE LE PARTI « TUNISIE VERTE »     Pour une Démocratie véritable, un environnement sain et un     développement durable
     
 Le coordinateur national du parti « Tunisie     Verte »     Abdelkader Zitouni  
  
 
 
Mémoire collective –     Avril 1839     Projet d’édification de la chapelle Saint Louis à Carthage sous Ahmed     Bey 1er
 
     
              Ahmed Bey 1er, qui succéda à son père, décédé, en 1837, soit quelques années     après l’occupation de l’Algérie par la France, allait être celui qui allait     raffermir les liens avec celle-ci et lui ouvrir une brèche l’amenant au fil     des années, à s’ancrer pour finir par s’installer dans le pays.          Il était émerveillé par la civilisation européenne, étant de mère italienne,     et attiré par les réalisations entreprises en France. Il voulait également     procéder à quelques réformes de sa régence, tendant à la modernisation et au     développement du pays. Cela avait suscité le mécontentement de la sublime     porte qui voyait dans l’attitude de ce régent un manquement à l’allégeance     dont il était tenu à l’empire turc.          Le sultan avait envoyé une expédition dirigée par Tahir Pacha qui débarqua à     la Goulette, en vue de rappeler Ahmed Bey 1er à l’ordre, ou à défaut de s’y     soumettre, de le détrôner.          Le gouvernement français profita de cette occasion pour intervenir et faire     échouer cette expédition en chargeant à cet effet les amiraux Lalande et     Gallois et dissuader Tahir Pacha qui changea de cap en direction de Tripoli.          Ahmed Bey 1er saura être reconnaissant à la France pour son attitude, durant     tout son règne.          Pour raffermir les liens davantage avec son ange gardien, il fit appel à des     officiers français afin d’enseigner la tactique militaire à l’école du Bardo.          Parmi les gestes attentionnés et témoignant d’une affection particulière à     la France, l’autorisation donnée par ce même souverain à ériger une chapelle     à la mémoire de Saint-Louis.          Cette réalisation dans un pays musulman, n’avait pas pour autant suscité de     réactions, ni de la part des autochtones et des ulémas, ni de la part de la     sublime Porte qui se considérait comme ayant toujours un droit de regard sur     la régence, encore province Ottomane.          Bien au contraire, à la même époque, Ahmed Bey 1er, eut le titre de Mouchir     ou maréchal par le sultan ottoman. C’est dire, également, l’esprit de     tolérance religieuse, qui avait toujours régné en Tunisie. Plusieurs églises     avaient été érigées bien avant Ahmed Bey 1er, et sous Mourad III, la messe     fut célébrée même dans le palais de celui-ci.          La chapelle Saint Louis qui surplombe encore la ville de Carthage Byrsa de     nos jours fut édifiée aux frais du roi Louis-Philippe, à la mémoire,     cependant de celui qui mourut de la peste après une écrasante défaite lors     des croisades à l’époque des Hafsides.          L’architecte intervenant à la réalisation de ce projet, M. Jourdain, avait     réuni l’art français et l’architecture gothique.          J.J.Marcel, historiographe français écrivait, à ce     propos :          « Dans le jardin qui entoure la chapelle ont été disposées ça et là quelques     belles colonnes trouvées dans les fouilles nécessitées par la construction.     On y remarque aussi un beau torse d’une statue en marbre, une élégante     mosaïque qu’on a ingénieusement placée au fond d’un bassin d’eau limpide,     dont le cristal fait vivement ressortir les couleurs diverses dont les     dessins sont diaprés. Enfin, la même enceinte renferme des dépendances où un     logement a été préparé pour l’abbé, aumônier de la chapelle ».          Cet aumônier avait, d’ailleurs, écrit un ouvrage intitulé « Soirées de     Carthage » et dont le produit doit être consacré à augmenter les ressources     aidant à la construction d’autres monuments sous le même Bey.          En effet, cet abbé a, dans le but de propager la civilisation européenne,     obtenu l’autorisation de Ahmed Bey 1er afin d’ériger le collège européen, où     étaient admis les enfants des chrétiens en Tunisie, à côté des enfants des     autochtones, afin d’apprendre notamment la langue française.          C’était donc le point de départ de l’institution et du développement de la     francophonie en Tunisie, bien avant l’avènement de la colonisation.          Mais c’était également, par l’institution de ces monuments que la France a     pu constituer une infrastructure favorable à une occupation du pays qui eut     lieu quelque quarante deux ans plus tard. L’intention y était de toute façon,     depuis 1830, date de l’occupation de l’Algérie par cet Etat qui voulait à     l’époque justifier sa grandeur par l’expansionnisme.          Ahmed YOUNES (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le     24 avril 2007)
  
 
Amnesty dénonce la condamnation de     l’opposant syrien Anouar Bounni
 
     
 LONDRES, 24 avr 2007 (AFP) – Amnesty     International a dénoncé la condamnation mardi de l’opposant syrien et     militant des droits de l’homme Anouar Bounni à cinq ans de prison par le     tribunal pénal de     Damas pour “propagation de fausses informations”.          L’ONG, basée à Londres, a condamné dans un communiqué la “peine sévère”     infligée à M. Bounni, à la suite d’un “procès injuste qui apparaît avoir été     politiquement motivé et au cours duquel on ne lui     a pas donné un plein accès à ses avocats”.          “Cela porte un nouveau coup aux droits de l’homme et aux militants des     droits de l’homme en Syrie, qui ont été l’objet d’une campagne     d’intimidation de la part des autorités”, a déclaré Malcolm Smart, directeur     du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty.          M. Bounni a été condamné en outre à “verser 2.000 dollars d’indemnités au     ministère des Affaires sociales et du Travail”, le militant appartenant à     une organisation des droits de l’homme qui n’a pas “obtenu une autorisation”     officielle, selon son avocat Khalil Maatouk.          L’intéressé avait été incarcéré en mai 2006 en compagnie de neuf autres     opposants, arrêtés après avoir signé une déclaration en faveur d’une réforme     radicale des relations libano-syriennes et de la souveraineté du Liban, pays     sur lequel la Syrie a exercé 29 années de tutelle entre 1976 et 2005.          AFP
 
Turquie: le chef de la diplomatie     cosmopolite candidat à la présidence
 
  
     
 Par Burak AKINCI ANKARA, 24 avr 2007 (AFP) – Le ministre turc     des Affaires étrangères Abdullah Gül, présenté mardi comme le candidat du     parti au pouvoir à l’élection présidentielle, est un fidèle du Premier     ministre Recep Tayyip Erdogan.          Economiste par sa formation, théoricien au langage pro-occidental du parti     de la Justice et du Développement (AKP), aux origines islamistes, M. Gül, 56     ans, aura dirigé la diplomatie de     son pays pendant quatre ans.          Il a su garder le sourire aux temps les plus difficiles quand il s’agissait     notamment d’ouvrir le sud-est de son pays aux troupes américaines     s’apprêtant à envahir l’Irak en 2003 (décision finalement rejetée par le     parlement turc), ou de lancer en 2005 de difficiles négociations d’adhésion     tant attendues avec l’Union européenne pour lesquelles il a beaucoup œuvré.          Considéré comme le bras droit et l’homme de confiance de M. Erdogan, il     avait pris sa place à la tête du gouvernement à l’issue des élections     législatives de novembre 2002, la justice ayant décidé     que le dirigeant du parti ne pouvait lui-même être Premier ministre en     raison d’une ancienne condamnation pour “incitation à la haine religieuse”.          M. Erdogan a pu ensuite remporter un siège au parlement à l’occasion d’une     élection législative partielle et prendre donc la tête du gouvernement cinq     mois après.          Né dans une famille modeste le 29 octobre 1950 dans le fief islamiste de     Kayseri (centre), où il a été quatre fois élu député depuis 1991, Abdullah     Gül, est diplômé de la faculté des sciences     économiques de l’Université d’Istanbul.          Parlant anglais, il a fréquenté par la suite des universités en     Grande-Bretagne, où il a obtenu une maîtrise, puis un doctorat en économie.          Il aurait affirmé lors d’un entretien qu’il préférerait vivre aux Etats-Unis     où en Europe, plutôt que de s’installer en Iran ou en Libye.          De 1983 à 1991 il a travaillé comme économiste à la Banque de développement     islamique, dont le siège se trouve à Jeddah (Arabie Saoudite).          Il a regagné la Turquie afin de mener campagne pour les législatives de 1991     aux côtés de l’ex-Premier ministre Necmettin Erbakan, pionnier de l’islam     politique en Turquie et dont le parti,     Refah, fut interdit en 1998 pour “activités anti-laïques”.          Elu député, il est nommé vice-président du Refah.          Réélu aux législatives de 1995, il devient porte-parole du premier     gouvernement de coalition islamiste de l’histoire de la Turquie moderne,     dans lequel il occupe le poste de ministre d’Etat chargé des relations     extérieures, dont l’épineux dossier chypriote.          Chassé du pouvoir en juin 1997 par la pression de la hiérarchie laïque     turque, civile et militaire, le Refah est interdit début 1998.          A l’instar de nombre de députés du Refah, M. Gul rejoint alors le parti de     la Vertu (Fazilet).          Représentant les “modernistes” contre les “traditionalistes”, il est battu     au congrès qui sonne le glas du parti, accentuant les divergences entre les     deux courants.          Le Fazilet est également dissous par la justice pour “activités anti-laïques”     en 2001. L’AKP lui succède.          Réputé méthodique et apprécié également des diplomates de carrière, M. Gül     avait milité aux côtés de son épouse, qui porte le voile, pour le port du     foulard islamique, interdit dans les universités et la fonction publique en     Turquie, pays musulman à l’Etat strictement laïque.          Son épouse a finalement abandonné une procédure engagée contre son propre     pays devant la Cour européenne des droits de l’Homme sur le port du voile.          M. Gül est père de trois enfants.          AFP  
 
Présidentielle: Erdogan ne se présente pas     et désigne Gül, un fidèle
 
     
 Par Burak AKINCI ANKARA, 24 avr 2007 (AFP) – Le Premier ministre     turc Recep Tayyip Erdogan a finalement renoncé mardi à se présenter à la     présidence au profit de son bras droit, le ministre des Affaires étrangères     Abdullah Gül, qui sera le candidat de leur parti à l’élection dont le     premier tour est prévu vendredi.          M. Erdogan, dont l’éventuelle candidature à la magistrature suprême a été     combattue par les milieux laïques craignant qu’il n’islamise le pays une     fois à la tête de l’Etat, a ainsi mis fin à des semaines de conjectures sur     ses propres ambitions présidentielles.          L’éventualité de sa candidature faisait frémir les laïcs qui ont manifesté     en masse (jusqu’à 1,5 million selon des estimations) le 14 avril à Ankara     pour le dissuader d’accéder au palais présidentiel, considéré comme le “dernier     bastion” de la laïcité.          De l’avis des observateurs et de l’opposition, cette plus grande     manifestation de l’histoire de la Turquie et les critiques auraient joué un     rôle dans la décision de M. Erdogan.          “Ce sont les centaines de milliers de gens réunis à Ankara qui ont influé     sur cette décision. C’est une victoire de la démocratie”, s’est félicité     Deniz Baykal, le chef de l’opposition social-démocrate au Parlement.          “Mon frère, avec qui nous avons créé ce mouvement, est apparu comme le     candidat de notre parti pour devenir le 11e président de la République de     Turquie à l’issue de nos consultations”, a dit de M. Gül le Premier ministre      au groupe parlementaire de son Parti de la Justice et du Développement (AKP,     issu de la mouvance islamiste). M. Erdogan qui renie son passé d’islamiste,     a entretenu jusqu’au bout le suspense sur les ambitions présidentielles que     tout le monde lui prêtait.          Certains membres de l’AKP ont vu dans sa décision un “sacrifice”, notamment     pour conduire l’AKP au scrutin législatif prévu en automne. “Il s’agit d’un     sacrifice personnel de M. Erdogan”, a affirmé le ministre de la Santé Recep     Akdag.          M. Gül a déposé officiellement sa candidature et organisé une conférence de     presse pour dire qu’une fois élu, il serait attaché aux principes laïques de     l’Etat et pour demander aussi que l’on respecte sa femme, qui porte le     voile.          “Il s’agit d’une préférence, d’un droit individuel. Tout le monde doit la     respecter”, a-t-il dit.          Depuis la victoire électorale de l’AKP aux législatives de 2002, la bataille     entre la hiérarchie pro-laïque et l’AKP a plusieurs fois fait rage sur le     sujet sensible du voile islamique, strictement interdit dans la fonction     publique et les universités.          La plupart des épouses des ministres de l’AKP, dont celui du Premier     ministre et du président du Parlement, Bülent Arinç, sont voilées, du jamais     vu depuis la création de la République turque en 1923.          Mme Gül, elle aussi, porte le foulard et avait même déposé un recours devant     la Cour européenne des droits de l’homme contre la Turquie avant d’y     renoncer en 2004.          A 56 ans, M. Gül, compagnon de route politique de M. Erdogan, qui détient     également le portefeuille de vice-Premier ministre, est certain d’accéder au     plus haut poste de l’Etat, l’AKP disposant de la majorité absolue (353 des     550 sièges) au Parlement, qui élira le futur chef de l’Etat pour un mandat     unique de sept ans.          Le président a des fonctions largement honorifiques, hormis la promulgation     des lois et des nominations à des postes-clés de l’administration.          367 voix sont nécessaires pour être élu au premier tour, vendredi. Si deux     petits partis de centre-droit ne votent pas pour lui, M. Gül sera sans doute     élu au troisième tour, le 9 mai, où la majorité absolue (276 voix) suffit.          M. Gül est à la tête de la diplomatie turque depuis 2003 et c’est pendant     son mandat que la Turquie a entamé, en octobre 2005, de difficiles     négociations d’adhésion à l’Union européenne.          AFP
Turquie/Gul défend le port du foulard     islamique par son épouse
     
 ANKARA, 24 avril (Reuters) – Le chef de la     diplomatie turque Abdullah Gul, désigné par son parti, l’AKP, comme candidat     à la présidentielle, a défendu mardi comme l’expression d’un choix librement     consenti le principe du port du foulard islamique par son épouse.          “Il existe des préférences individuelles et chacun se doit de les respecter”,     a dit Gul lors d’une conférence de presse.          Les laïcs craignent que Gul, qui devrait devenir en mai le premier président     turc avec un passé d'”islamiste”, ne tire parti de son poste pour s’attaquer     au principe de séparation de l’Etat et de la religion. Le foulard est     considéré par les laïcs turcs comme un symbole provocateur d’un islam     militant.           REUTERS
 
Italie: une charte prohibant le voile     intégral proposée aux musulmans
 
     
 ROME, 24 avr 2007 (AFP) – Les communautés     religieuses d’Italie, où vivent un million de musulmans, sont invitées     depuis mardi par le ministère de l’Intérieur à signer une “charte des     valeurs de la citoyenneté et de l’intégration” qui prohibe notamment le     voile intégral et la polygamie.          Cette charte élaborée par un comité scientifique avec la coopération de     plusieurs organisations religieuses, présentée lundi soir par le ministre de     l’Intérieur Giuliano Amato, proclame également “le droit à la liberté     religieuse” et “l’égalité entre l’homme et la femme”.          Elle affirme l’attachement à la “famille monogamique et veut éviter aux     femmes de connaître l’humiliation de la polygamie”, a souligné le président     du comité scientifique, Carlo Cardia, cité par l’agence Ansa.          Le document de sept pages qui s’appuie sur les valeurs de l’Europe et de la     Constitution italienne souligne qu'”il n’existe pas en Italie de     restrictions sur les vêtements”, précisant toutefois que “ne sont pas     acceptables ceux qui couvrent le visage car ils empêchent de reconnaître la     personne et sont un obstacle pour établir des rapports avec autrui”.          La charte condamne par ailleurs le terrorisme, l’antisémitisme et la     xénophobie.          Selon le ministre, ce texte servira de guide aux rapports entre le ministère     et les différentes communautés religieuses présentes en Italie et devrait     contribuer “à consolider l’islam italien”, deuxième communauté religieuse     avec plus d’un million de membres.          La charte que les organisations religieuses sont invitées à signer “ne     pourra être imposée à quiconque”, a ajouté le ministre, soulignant qu’elle     marquait le début d’un processus.          La principale organisation musulmane, l’Ucoii, a accueilli la charte plutôt     fraîchement, bien qu’elle ait participé à son élaboration.          “Le voile n’est jamais humiliant pour la femme”, a déclaré son président     Mohamed Nour Dachan, qui aurait en outre souhaité que le texte mentionne “le     rôle positif de l’islam dans l’histoire de l’Europe”.          AFP 
 
Iran: la police fait la chasse aux femmes     “mannequins”
   
 
     
 Par Farhad POULADI  TEHERAN (AFP) – Le car de la police s’arrête     dans un crissement de pneus au milieu d’un énorme embouteillage sur une     place de Téhéran, et ses passagers en descendent pour contrôler les     passantes et les voitures.          Les policiers ont pour cible les “femmes mannequins” qui ne respectent pas     le voile islamique, conformément à la mise en garde du chef de la police, le     général Esmaïl Ahmadi-Moghadam.          “Pour l’amour de Dieu, pas de photos”, s’écrie une mère de famille dont la     fille vient d’être immobilisée par un policier parce que son voile ne couvre     pas toute sa chevelure.          Cette descente dans le quartier de Shahrak-e Gharb (ouest) s’inscrit dans     une nouvelle campagne de la police contre les femmes mal voilées, afin de     les “guider” et les aider à mieux respecter le code vestimentaire islamique,     qui oblige toute femme à couvrir ses cheveux et à dissimuler ses formes.          “Lorsque nous arrêtons une voiture, nous demandons poliment aux femmes     d’ajuster leur voile. Si elles nous écoutent, nous les laissons partir”,     explique le caporal Habib Mohammad.          “Mais si une femme commence à protester, on lui demande les papiers de la     voiture, et elle est emmenée au poste de police”, ajoute-t-il.          De telles offensives ont lieu chaque année à l’approche de l’été. Mais cette     fois, elle semble plus sérieuse car les manteaux sont de plus en plus courts     et les voiles de plus en plus négligés.          Le courage de certaines femmes qui montrent leur chevelure en portant des     foulards légers, qui dévoilent leurs chevilles avec des pantalons courts, ou     qui soulignent leurs formes avec des manteaux moulants, a provoqué la colère     des conservateurs.          La presse conservatrice soutient avec véhémence la     campagne de la police.          “La situation actuelle est une honte pour le gouvernement islamique. Un     homme qui voit les mannequins dans la rue ne fait plus attention à sa femme     quand il rentre à la maison, ce qui détruit les fondements de la famille”,     déclare ainsi Mohammad Taghi Rahbar, un député conservateur de province,     cité par la presse.          Lorsque le conservateur Mahmoud Ahmadinejad avait été élu président en juin     2005, tout le monde s’attendait à un tour de vis en matière de mœurs, et     particulièrement à un contrôle plus sévère des habits des femmes, mais rien     n’a vraiment changé.          Cette fois, un conseiller du président a remercié le chef de la police pour     cette campagne.          “Je constate que vos forces sont entrées en action contre cette invasion     culturelle, qu’on peut appeler sous sa forme la plus sale un Otan culturel,     et je vous en remercie”, a écrit Mehdi Kalhor.          Mais la campagne de la police ne fait pas l’unanimité.          “Ce n’est pas un bon plan. Pourquoi devraient-ils s’occuper de ce que les     gens portent? Leur présence dans la rue augmente le stress. Nos parents     approuvent les vêtements que nous portons”, affirme une jeune fille qui     préfère garder l’anonymat.          “S’ils veulent lutter contre le vice, pourquoi autorisent-ils l’importation     de tels vêtements en Iran. Ils doivent empêcher l’importation de tels     manteaux, pantalons et foulards”, remarque un marchand.          “Ils ont arrêté ma fille sur l’avenue Jordan. Elle était avec sa copine dans     sa voiture”, se plaint un homme barbu.          “Elles ont été arrêtées pour quelques cheveux qui dépassaient. Leur voiture     a été saisie. On doit traiter les étudiants avec plus de délicatesse. Si on     les dérangent trop, ils quitteront l’Iran”, ajoute M. Mohammadian.          Et il va se plaindre auprès de l’officier en charge de l’opération de     contrôle.           “Je suis un vétéran de guerre et j’ai rempli mon devoir dans la révolution.     Allez vérifier. Ce n’est pas une façon de se comporter avec les jeunes”,     ajoute-t-il.          “Nous allons vérifier”, répond le colonel Mehdi Ahmadi. “Lorsqu’il y a une     opération d’une telle ampleur, il peut y avoir des erreurs”, reconnaît-il.          AFP
 
Les théologies     islamiques de la libération (9)     La théologie de la libération de Munir Chafiq
  
 
     
 par Mohamed Tahar Bensaada –     Enseignant-chercheur           Parti d’une tradition intellectuelle nationaliste de gauche, le penseur     palestinien contemporain, Munir Chafiq, a trouvé dans la théologie islamique     les fondements d’une nouvelle relecture politique révolutionnaire. En effet,     l’œuvre de Chafiq se présente comme une tentative de reposer la question de     la libération nationale et sociale dans les pays arabes et musulmans en tant     que problème civilisationnel.          Pour cela, il part de la problématique réformiste de la décadence/dépendance/renaissance     mais en tirant les enseignements des expériences du mouvement de libération     arabe à travers ses diverses expressions nationalistes et socialisantes     comme le nassérisme et le baathisme. La familiarisation de M. Chafiq avec     les thèmes du nationalisme arabe et du marxisme rend incontestablement sa     problématique plus riche.          Certes, l’œuvre de M. Chafiq n’est pas théologique au sens usuel du terme.     La culture militante de l’auteur sur fond de nationalisme révolutionnaire et     de marxisme reste prédominante dans l’analyse et le style. Mais le fait     qu’il inscrive désormais le processus de libération nationale et sociale     dans un cadre idéologique islamique conduit Chafiq à actualiser et à     développer les arguments politiques fondamentaux des théologiens réformistes     de la Nahda.          La conscience aigue du rapport des forces favorables à l’impérialisme et à     ses relais locaux amène Chafiq à accorder à la foi une place centrale dans     le dispositif idéologique de mobilisation sociale et politique des masses.     La force du capitalisme et de l’impérialisme est surtout d’ordre matériel (économique     et militaire). Les peuples dominés ne peuvent résister efficacement qu’en     redécouvrant et en mobilisant leur force spirituelle qui pourrait ainsi     fonder leur nécessaire unité d’action.          La critique du capitalisme n’est pas axée seulement sur ses conséquences     économiques, sociales et politiques néfastes comme c’est le cas dans     l’analyse des courants dits modernistes dans leurs versions nationalistes ou     marxistes vulgaires qui se contentent de réclamer un réaménagement sinon une     généralisation de la civilisation bourgeoise aux pays en voie de     développement. La critique de Chafiq vise essentiellement la dimension «     matérialiste » du système capitaliste qui, en mettant au centre de sa     reproduction générale un facteur matériel (le capital), ne peut qu’appauvrir     l’homme et la nature. C’est là que l’analyse politique de Chafiq rejoint la     théologie réformiste.          Rationalité islamique          Sur le plan méthodologique, Chafiq commence par reprendre le combat mené     précédemment par les maîtres de l’Islah ( réformisme musulman) contre les     courants dits modernistes qui opposent abstraitement raison et foi. La     démarche euro-centriste de ces courants les conduits à transposer     mécaniquement l’expérience européenne de sécularisation au contexte     historiquement différent de l’aire arabo-musulmane (1).          M. Chafiq ne nie pas l’objectivité de la raison mais il considère qu’il     n’est pas rationnel de chercher à importer coûte que coûte un modèle     historique surtout lorsque ce dernier a fini par montrer ses limites y     compris là où il a pris naissance en Europe.          Le rationalisme bien compris devrait plutôt commencer par une recherche     originale qui tienne compte des réalités propres à chaque société. A cet     égard, Chafiq conclut que la bataille ne se déroule pas entre les partisans     de la raison et ceux de la « déraison » mais bien entre les adeptes de deux     rationalités différentes. A cet égard, la raison fondée sur la foi musulmane     ne serait pas moins raisonnable que la raison fondée sur la philosophie des     Lumières.          Au lieu d’opposer dès le départ la religion aux autres conceptions sociales     du monde, il serait plus juste de considérer les réponses sociales qu’elles     soient religieuses ou non dans leurs contenus respectifs en partant d’une     démarche rationnelle et sociale. Pris dans l’engrenage de la polémique,     Chafiq n’hésite pas à défendre une conception de la foi qui sacrifie à un     rationalisme exagéré. Pour lui, ceux qui partent de la révélation la     considèrent comme un des hauts degrés de la raison : « La foi ne se produit     que dans et par la raison et le croyant n’atteint la foi que si la sa raison     l’a acceptée » (2)          Cette rationalisation outrancière conduit logiquement Chafiq à délégitimer     le recours, même limité au plan méthodologique, à d’autres doctrines     étrangères à l’Islam. Pour lui, on ne peut adopter la méthode     matérialiste-dialectique de Marx sans faire sien tout le système marxiste     (3).          Pourtant un examen attentif de son analyse des rapports de dépendance dans     lesquels se trouvent les sociétés arabes à l’égard du centre du capitalisme     mondial montre que Chafiq est loin de pouvoir respecter lui-même cette     consigne. Comme l’écrivait Marx, il ne faut pas juger un homme sur la     conscience qu’il a de soi mais sur ce qu’il est réellement dans les rapports     sociaux.          Mais l’apport le plus important de Chafiq à la théologie islamique de la     libération doit beaucoup à la dimension historique héritée sans doute de son     passé marxiste. Face aux problèmes actuels qui interpellent l’Islam, Chafiq     n’a pas de réponse théologique abstraite mais il a le mérite de rappeler à     chaque fois l’importance du contexte historique des normes qui posent     problème dans l’islam tel qu’il est vécu par les sociétés musulmanes     actuelles.          Sans céder à la solution de facilité qui consiste à fragmenter la doctrine     musulmane par une sorte de sélection arbitraire, notamment dans la sphère     juridique, Chafiq affronte le dogmatisme par le recours à l’histoire en     cherchant à sauvegarder la légitimité et la cohérence du système de     référence islamique. C’est peut-être un des points les plus discutables de     l’œuvre de Chafiq mais, au moins, il a eu le courage de l’affronter et de     proposer une lecture renouvelée de la Tradition.          Synthèse islamo-tiers-mondiste          Politiquement, Chafiq se situe dans une perspective à la fois islamique et     révolutionnaire. A ce titre, il considère que l’Islam fut dès sa naissance     une révolution et que de ce fait il peut encore servir de cadre     idéologico-politique à une révolution anti-capitaliste et anti-impérialiste     (4). L’appartenance des sociétés musulmanes à l’aire géographique des pays     dépendants conduit Chafiq à allier lecture islamiste et lecture «     tiers-mondiste » des faits contemporains.          Dans cette tentative de synthèse, Chafiq est amené à reprendre la critique     de l’euro-centrisme qui explique généralement le capitalisme uniquement par     référence au développement endogène qui aurait mené les sociétés européennes     du féodalisme au capitalisme en omettant l’importance prise par la conquête     et le pillage externes dès le départ dans la naissance même du système     capitaliste.          Cette analyse n’a pas seulement une importance historique puisque de la     réponse donnée à la question peuvent découler des réponses radicalement     différentes quant à la nature et aux forces de la révolution     anti-capitaliste (5).          Dans la définition des tâches révolutionnaires, Chafiq réfute la conception     évolutionniste prédominante dans les milieux progressistes arabes.          Avant d’opposer dans l’absolu progrès et arriération, il est nécessaire de     déterminer le critère qui permet de dire qu’il s’agit vraiment d’un progrès.     Parmi les forces dites « progressistes » dans les pays du Sud, beaucoup se     contentent de partir d’une définition du progrès empruntée au système de     valeurs dominant basé sur l’idéalisation du progrès économique et technique     sans prendre en compte la dimension sociale, psychologique et spirituelle     (6).          Médiations politiques          Le fait de se placer dans une perspective anti-systémique globale que Chafiq     définit comme « une guerre totale contre une guerre totale » (7) ne     l’empêche pas d’envisager des médiations politiques et sociales nécessaires.     A cet égard, Chafiq rappelle que tout en affirmant la supériorité de la     communauté islamique transnationale, l’Islam reconnaît le fait national et     ne cherche pas à le dissoudre et à le dépasser par la contrainte.          A la différence des nationalismes, l’Islam n’idéalise pas la nation qu’il     considère comme une forme d’organisation sociale et historique comme le fut     et continue de l’être dans certaines régions la tribu.          A cet égard, Chafiq met l’accent sur le fait que l’universalisme islamique     ne peut être qu’un universalisme concret qui intègre le particulier sans en     faire un absolu : la famille, la tribu, la région, la nation, la classe,etc.     Cette position a une implication sociale directe : on n’atteint pas une     meilleure organisation de la solidarité sociale par la désagrégation des     structures traditionnelles (famille, clan, quartier) dans la mesure où la     réduction de la relation sociale au binôme Individu-Etat ou     Individu-Syndicat risque d’affaiblir la capacité de résistance et de     protection des groupes en situation précaire contre système capitaliste (8).          Même s’il pose d’emblée la question politique dans une perspective de     changement radical, Chafiq n’oublie pas la question de la démocratie mais il     la rattache à sa problématique civilisationnelle de base. Pour lui, dans les     sociétés dépendantes, l’occidentalisation des élites dirigeantes ne peut     qu’engendrer l’autoritarisme voire le despotisme dans la mesure où l’absence     d’enracinement socioculturel du pouvoir le met dans un rapport d’extériorité     et de conflit avec la majorité de la population. D’un autre côté, les forces     politiques qui posent la revendication démocratique tout en ignorant sa     dimension culturelle auront du mal à établir une saine communication avec     les masses, ce qui explique notamment leur faible audience sociale (9).          Notes :          (1) Munir CHAFIQ, L’Islam dans la bataille de la     civilisation, Dar al-Bouraq, Tunis, 1991, p. 136          (2) Op.cit, p.138          (3) Op.cit, p.159          (4) Op.cit, p.75          (5) Op.cit, p.44          (6) Op.cit, p.134          (7) Op.cit, p.147          (8) Op.cit, p.100          (9) Op.cit, p.116 (Source : le site Oumma.com (France), le 24     avril 2007) Lien : http://www.oumma.com/spip.php?article2401