23 avril 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2526 du 23.04.2007

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LTDH – Section de Bizerte: Communiqué AISPP: Constitution d’un comité de soutien au prisonnier politique Oualid Layouni Reuters: Al Qaïda au Maghreb menace l’Espagne et la France – El Pais AFP: Appel de Ben Ali à la vigilance contre le terrorisme AFP: « Profonde considération » du président tunisien pour Benoît XVI Le Temps: M. Ahmed Ounaïes : « C’est l’obstination et l’aveuglement de l’ancien PSD qui ont donné naissance à la dérive fondamentaliste » Le Temps: Notre époque: L’infidélité conjugale – Désunis pour le meilleur; unis dans le pire


Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Section de Bizerte 40 rue Ferhat Hached, 7001 Bouguetfa Tel/fax : 75 544 372 Bizerte, le 21 avril 2007 Communiqué
La LTDH de Bizerte informe que les arrestations se poursuivent au sein de la jeunesse dans la plupart des régions de Tunisie. Il est confirmé pour la section de Bizerte que lors de leur garde à vue, les jeunes sont sujets à des brimades et des investigations dans les postes de police, puis ils sont relâchés. Par la suite, ils sont convoqués à une ou deux reprises et rejoignent alors les disparus. Les recherches de leurs parents se heurtent au : « Nous n’avons pas son nom chez nous, nous ne l’avons pas convoqué ». C’est ainsi qu’ont été arrêtés et que continuent d’être arrêtés des jeunes, dont voici quelques noms : 1-     Aymen Hamdi, 23 ans, étudiant à la faculté de sciences de Bizerte, originaire de Sidi Bouzid. Sa famille ne connaît toujours pas son lieu de détention. 2-     Faouzi Chouaïbi, 24 ans, étudiant à la faculté de sciences de Bizerte, originaire de Sidi Bouzid. Sa famille ne connaît pas non plus son lieu de détention. 3-     Dans la matinée du 11 avril 2007, des policiers en civil ont investi le domicile de monsieur Rabah Tajini, et à l’issue d’une perquisition, ils ont arrêté son fils, le jeune Mohammed Tajini. Lorsque son père s’est rendu au poste, la police a nié le détenir !! Au bout de quelques jours, la famille a appris qu’il était incarcéré à la prison de Mornaguia et qu’il avait été accusé d’avoir adopté la pensée salafiste. La LTDH de Bizerte ( …) Pour la section de la Ligue de Bizerte Le président Ali Ben Salem (Traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Section de Bizerte Bizerte, le 21 avril 2007 Communiqué
Les agents de la prison de la Béja continuent de brimer de différentes manières le jeune Aymen Ben Belgacem Dridi (20 ans), déféré en vertu de la loi antiterroriste, pour l’obliger à revenir sur ses déclarations faites devant le Procureur de la République, relatives aux tortures perpétrées par les agents et Imed Ajmi, le directeur de la prison de Borj Er Roumi, accusé d’avoir profané le Coran. Après l’enregistrement de l’affaire par sa famille au Tribunal de Première Instance de Bizerte le 17 mai 2006 sous le numéro 11018, les représailles ont redoublé contre lui et sa famille. Après avoir fait goûter au prisonnier toutes formes de torture physique et morale, c’est à sa famille de payer : elle a été empêchée de lui rendre visite à plusieurs reprises. Après la fatigue et le coût du voyage à partir du village d’Oum Heni (6 km au sud de Menzel Bourguiba), après des heures d’attente devant la porte de la prison, sous la chaleur du soleil au mois de juillet et en août, ou sous un déluge de pluie et de vent en hiver, on dit à cette malheureuse mère, soit : « Votre fils est puni et interdit de visite », soit : « votre fils refuse de venir au parloir » !!! La dernière fois qu’on lui a interdit la visite à la prison de Béja remonte au 21 avril ; il n’a pu recevoir le couffin non plus. A la prison de Borj Er Roumi à Bizerte, le jeune Aymen Dridi avait été mis dans un pavillon surpeuplé manquant d’oxygène à cause de l’entassement et de la fumée, sans compter le manque d’hygiène. La loi y était faite par des droits communs sans conscience, au service des geôliers qui fermaient les yeux sur leurs comportements déviants s’il en est. Les agressions contre le jeune Aymen Dridi n’ont pas cessé de jour comme de nuit, avec le blanc-seing de l’administration pénitentiaire qui l’a accusé d’avoir agressé violemment ses co-détenus-le Tribunal de Première Instance de Bizerte l’avait condamné à une amende. Dans le cadre du transfert des prisonniers, notamment politiques, loin de leurs familles, le jeune Aymen Dridi a été transféré de la prison de Borj Er Roumi à Bizerte à la prison civile de Béja. C’est là qu’a commencé un nouveau cycle de torture visant à le faire revenir sur sa plainte. La famille du jeune Aymen s’attend à ce que cela empire et s’aggrave s’il ne revient pas sur ce qu’il a affirmé concernant la profanation du Coran par le directeur de la prison de Borj Er Roumi à Bizerte, le 4 mai 2006. Elle lance un appel aux institutions, organisations et partis épris d’humanisme pour sauver son fils innocent des accusations vides qui ont été montées contre lui.
La section de la LTDH (…) Pour la section de la Ligue de Bizerte Le Président Ali Ben Salem (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 354 984 aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 21 avril 2007

Communiqué Constitution d’un comité de soutien au prisonnier politique Oualid Layouni

Madame Ftima Bouraoui, mère du prisonnier politique Oualid Layouni, incarcéré actuellement à la prison de Mornaguia, qui a perdu la mémoire et la santé sous l’effet de la torture, nous a appris que son fils était toujours en prison et que les membres de sa famille étaient accablés et désespérés depuis qu’ils avaient compris que leur fils avait perdu ses facultés mentales. L’AISPP exige à nouveau la libération du prisonnier politique Oualid Layouni, son maintien en prison constituant une torture permanente pour lui et les membres de sa famille. De nombreux militants ont répondu à la demande d’aide formulée par l’AISPP et un comité ouvert s’est constitué pour défendre ce prisonnier et exiger sa libération. Pour qui voudrait aider sa famille et contacter sa mère : Madame Ftima Bouraoui, 3 rue Ibn Khaldoun, Kelibia, gouvernorat de Nabeul Tel : 21 506 850 ou 20 477 815 Contact du comité des familles des victimes de la loi antiterroriste : 21 555 907 Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri  (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

Al Qaïda au Maghreb menace l’Espagne et la France – El Pais

Reuters, le 22 avril 2007 à 15h28 MADRID, 22 avril (Reuters) – Les services de sécurité espagnols ont averti le gouvernement de Madrid que l’Espagne et la France risquaient d’être attaquées par l’aile nord-africaine d’Al Qaïda et que le groupe était actif en territoire espagnol, rapporte dimanche El Pais. Le journal cite des informations récentes des services de´renseignement (CNI) selon lesquelles l’Organisation Al Qaïda pour le Maghreb islamique s’emploie à récolter des fonds en Espagne et à recruter des activistes pour les envoyer en Irak et dans des camps d’entraînement en Afrique. D’après ces renseignements, l’organisation, connue précédemment sous le nom de Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), pourrait absorber d’autres groupes – au Maroc, en Libye et en Tunisie – que leur union rendrait plus dangereux que lorsqu’ils opèrent séparément. Aucun représentant du gouvernement ou du ministère de l’Intérieur espagnols n’était joignable dans l’immédiat pour commenter ces informations. L’Afrique du Nord a connu ce mois-ci plusieurs attentats à la bombe. Des explosions ont notamment fait 33 morts à Alger et, à Casablanca, des kamikazes se sont fait sauter devant des locaux diplomatiques américains. Al Qaïda affirme avoir pour objectif de reconquérir des régions jadis musulmanes telles que l’Andalousie espagnole. Après ces attentats, l’Espagne a renforcé à titre préventif ses dispositifs de sécurité dans les présides de Ceuta et de Melilla, ses enclaves côtières nord-africaines. Selon El Pais, la police et les services de sécurité n’ont découvert aucun projet d’attaque concret contre l’Espagne mais ont fait savoir que le pays était en danger. « Le véritable danger, dans ce qui est arrivé ce mois-ci au Maghreb, est le GSPC algérien. Nous concentrons sur lui toute notre attention », a déclaré au journal un responsable de police chargé de la lutte antiterroriste. « C’était un travail de professionnels. Al Qaïda sous sa forme la plus pure. » El Pais précise que la France et l’Espagne étudient de concert les moyens par lesquels le groupe lié à Al Qaïda finance ses activités sur leurs deux territoires. REUTERS

Appel de Ben Ali à la vigilance contre le terrorisme

AFP, le 23.04.07 à 17h19

Le président tunisien Zine El Abidien Ben Ali a appelé lundi à Tunis à la vigilance face aux menaces terroristes et aux risques accompagnant la mondialisation.

« Les tensions, les conflits, la violence et le terrorisme, qui affectent aujourd’hui notre monde, ainsi que les regroupements régionaux, les alliances internationales, les déséquilibres économiques et les disparités scientifiques et technologiques nous commandent de faire preuve d’un surcroît de vigilance et de clairvoyance », a déclaré M. Ben Ali à l’occasion de la Journée nationale des associations.

Il a notamment mis en garde, dans un long discours public au palais présidentiel de Carthage, contre les risques de « tomber dans la dépendance par rapport à des parties étrangères, dont les objectifs et les prises de position ne sont pas forcément compatibles avec nos spécificités et nos constantes nationales ».

Ces déclarations sont intervenues après une série d’attentats islamistes meurtriers en Algérie et au Maroc. Les attentats d’Alger ont été revendiqués par la nébuleuse al-Qaïda, qui a annoncé vouloir développer ses activités en Afrique du Nord et sahélienne.

Les mesures de sécurité ont depuis été renforcées en Tunisie, notamment dans les régions frontalières de l’Algérie.

M. Ben Ali a aussi exhorté les Tunisiens à « plus de cohésion, de coopération et de solidarité, en élargissant les domaines de dialogue, de concertation et de consensus ».

Il a souligné « l’attachement » de la Tunisie aux « valeurs de tolérance, de juste-milieu et de modération, en endiguant tous les phénomènes de fanatisme, d’extrémisme et de violence ».

Des projets d’attentats islamistes, notamment contre deux ambassades occidentales et un centre commercial à Tunis, avaient été déjoués en décembre dernier par les forces de sécurité tunisiennes.

A l’issue d’accrochages, fin décembre 2006 et début janvier 2007 dans la banlieue Sud de Tunis, la police, la Garde nationale (gendarmerie) et les forces spéciales avaient mis hors de combat un groupe d’islamistes infiltrés d’Algérie pour exécuter cette série d’opérations.

Douze terroristes avaient été tués, selon un bilan officiel, et quinze autres avaient été capturés.

Le dernier attentat perpétré en Tunisie remonte à 2003. Vingt-et-une personnes, dont quatorze touristes allemands, avaient été tuées par l’explosion d’un camion piégé le 11 avril devant une synagogue de l’île méridionale de Djerba. L’attentat avait été revendiqué par Al Qaïda.

(Source: lemonde.fr, le 23 avril 2007 d’après l’AFP)


 

« Profonde considération » du président tunisien pour Benoît XVI

AFP, le 23/04/2007 à 16h07

TUNIS, 23 avr 2007 (AFP) – Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a exprimé sa « profonde considération » envers le pape Benoît XVI, à l’occasion du deuxième anniversaire de l’élection du souverain pontife, a indiqué lundi l’agence officielle Tunis Afrique Presse (TAP).

M. Ben Ali a exprimé, dans un message de félicitations au pape, sa « profonde considération pour ses efforts visant à consolider les valeurs de dialogue, de tolérance et de solidarité entre les peuples et les religions et pour soutenir les causes justes », a indique TAP.

Il a aussi réaffirmé la volonté de renforcer davantage les « liens d’amitié entre la Tunisie et le Vatican au service de la paix et de la sécurité dans le monde. »

Benoît XVI est devenu pape le 19 avril 2005.

AFP


DECES

Ses filles Kawther, Dora, Azza et Emna

Ses petits-enfants Alia, Aïcha, Jibril, Mériem, Nicolas, Thomas, Clémence, Kaïs et Sélima

Ses frères Béchir, Tahar, Mohamed Latiri, Béchir Barka

Ses neveux et nièces

Les familles Laatiri, Chahed, Souki, Carpenter, Megarbane, Ben Mustapha, Achour et Bouhaouala

Les amis, parents et alliés ont la tristesse de faire part du décès de leur cher et regretté

Mokhtar LAATIRI

Le cortège funèbre quittera son domicile sis au 4, avenue de la République, La Goulette, aujourd’hui, dimanche 22 avril 2007, à 11h00.

L’enterrement aura lieu à Tunis au cimetière du Jellaz, à 11h30.

Que Dieu le Tout-Puissant lui accorde Son infinie Miséricorde et l’accueille dans Son éternel Paradis.

(Source : « La Presse » (Quotidien – Tunis), le 22 avril 2007)


Obsèques du doyen des ingénieurs tunisiens Mokhtar Laatiri

Le doyen des ingénieurs tunisiens, Mokhtar Laatiri, qui s’est éteint vendredi à l’âge de 81 ans, a été inhumé dimanche matin au cimetière El Jallez à Tunis.

M. Mohamed Najib Berriche, secrétaire d’Etat chargé de l’habitat et de l’aménagement du territoire a prononcé l’oraison funèbre du défunt et mis en exergue ses qualités, les différentes étapes de sa vie de militant et son parcours professionnel riche, marqué par son patriotisme et sa fidélité à la patrie.

Le secrétaire d’Etat a évoqué les étapes politiques, scientifiques et professionnelles mémorables de la vie du défunt qui a fondé l’école nationale des ingénieurs de Tunis (ENIT) et marqué de son empreinte, les réalisations et acquis accomplis en Tunisie après le changement du 7 novembre 1987.

Le secrétaire d’Etat a fait remarquer que le défunt était l’exemple de l’homme sincère qui s’est distingué par sa fidélité au président Zine El Abidine Ben Ali, et a été parmi les principaux acteurs ayant oeuvré à concrétiser la philosophie et les principes du changement, rappelant la sollicitude et la considération dont il a été l’objet de la part du chef de l’Etat qui l’a nommé conseiller durant quinze années.

Etaient présents a ses obsèques, plusieurs membres du gouvernement et des personnalités politiques et de la famille élargie des ingénieurs tunisiens.

(Source : www.infotunisie.com (Officiel), le 22 avril 2007)


L’opposition face aux nouveaux défis:

M. Ahmed Ounaïes ex-ambassadeur :

« C’est l’obstination et l’aveuglement de l’ancien PSD qui ont donné naissance à la dérive fondamentaliste »

Dans son discours à la clôture de la 6ème session ordinaire du comité central du RCD, le samedi 17 février 2007, le Président de la République a déclaré :

 

 « Nous tenons à souligner, aujourd’hui que la présence d’une puissant parti majoritaire impose l’existence de puissants partis nationaux d’opposition, tant il est vrai que dans la puissance de l’opposition, il y a puissance du parti majoritaire ».

Mais les partis de l’opposition malgré la volonté présidentielle demeurent faibles. Pour en savoir les causes nous allons donner la parole à des personnalités politiques et des représentants de la société civile. Nous commençons, aujourd’hui par M. Ahmed Ounaïes ex-ambassadeur qui suit de près la vie politique. Interview.

 

Le Temps : Quelles sont d’après vous les causes de la faiblesse des partis de l’opposition ?

 

M. Ahmed Ounaïes : La situation de l’opposition démocratique en Tunisie depuis de longues années est faible. Elle est le reflet de la scène politique. J’ai connu la Tunisie du Destour triomphant en mars 1956 réussissant à former un front national pour l’Assemblée constituante et rayonnant de toute sa force porté par la victoire et l’enthousiasme créateur de l’équipe au pouvoir. Il n’y avait pas qu’un chef mais une véritable équipe d’hommes politiques de grande envergure. Dans le temps, ce parti s’est rigidifié et bureaucratisé. Il est devenu le parti dominant et de l’intérieur même de ce parti, des élites ont exigé la démocratisation et ont fini par créer la brèche et forcer la constitution de mouvements politiques d’opposition qui ont à leur tour crées un véritable terreau national pour enclencher le processus de démocratisation. En octobre 1971, le congrès de Monastir1 a été absolument impressionnant par la qualité des débats et par les orientations qu’il a donné à la jeunesse et aux déçus du parti unique et en révélant de hautes compétences nationales comme le Zaïm Ahmed Mestiri. C’est alors qu’il a été possible de créer la LTDH, le comité pour les libertés publiques et le MDS ce combat pour le pluralisme et la démocratisation n’était pas alors parasité par le fanatisme islamiste. C’est l’obstination et l’aveuglement du PSD qui ont donné naissance à cette dangereuse dérive de la scène politique tunisienne. La rigidité que nous constatons aujourd’hui est porteuse du même danger. J’estime que les restrictions apportées à la liberté d’expression, au fonctionnement des partis de l’opposition et à la participation des élites éclairés dans le débat de société risque de polariser dangereusement la scène politique.

Il me semble aussi que l’importance de l’acte électoral est à la base de la force de tous les partis politiques. Quand le citoyen se persuade du contraire les conséquences se répercutent sur l’ensemble du corps social et sur tous les partis politiques.

Faute de nous comparer aux sociétés occidentales, nous pouvons du moins nous comparer à la société mauritanienne ou des élections démocratiques ont redonné une légitimité aux institutions parlementaires et à tous les corps élus. Je suis fier en tant que Tunisien de la Mauritanie qui le 19 avril 2007 a couronné une transition démocratique exemplaire en moins de 50 ans d’indépendance.

 

• Que pensez-vous de l’alliance entre Ettajdid et des personnalités indépendantes qui vont ensemble organiser le 2ème congrès d’Ettajdid et constituer ainsi un Mouvement démocratique et progressiste ?

 

Les chances d’édification d’un pôle démocratique en Tunisie ne sont pas utopiques parce que la société tunisienne compte une longue histoire de combats pour les libertés et la démocratie plusieurs générations de militants poursuivent ce combat précisément parce que l’exigence démocratique reste contrariée. Tout est réuni pour qu’un pôle démocratique voit le jour et représente une alternative crédible pour le présent et l’avenir de la Tunisie.

 

Vous allez assister à ce congrès ?

 

Si je suis invité, je participerai aux travaux de ce congrès. J’ai déjà assisté à plusieurs phases et contribué aux réflexions qui ont conduit à cette initiative.

 

La préparation de ce congrès avance-t-elle ?

 

Les travaux du groupe indépendant avancent et marquent des points parce que l’exigence démocratique est forte. Je leur souhaite plein succès. Tout démocrate doit œuvrer dans ce sens.

 

Que pensez-vous des événements de Solimane et des attentats qui ont secoué dernièrement le Maroc et l’Algérie ?

 

On ne peut que déplorer le nihilisme qui se manifeste à travers l’action violente de ces jeunes maghrébins. Il faut bien réaliser que cette violence ne se projette pas dans la société à partir de rien. Notre société y compris dans le Maghreb arabe n’offre pas les conditions d’épanouissement familial, intellectuel et professionnel à la jeunesse. Sur ce point, l’occident ne peut rien. C’est à nous de nous réformer de mettre en œuvre la Déclaration de Tunis adoptée par le Sommet arabe de mai 2004 dans tous ses aspects et de faire face à l’édification de notre avenir dans un esprit d’ouverture et par les moyens du dialogue ouvert, du débat sans exclusion et aussi par une gouvernance saine faite de probité et de dévouement sincères au bien public.

 

Interview réalisée par

Néjib SASSI

 

(Source: “Le Temps” (Quotidien –Tunis), le 23 avril 2007)


Notre époque: L’infidélité conjugale

Désunis pour le meilleur; unis dans le pire

S’agissant d’un sujet généralement d’une sensibilité accrue, un tantinet tabou, voire hautement occulté, essayer de le traiter, va sûrement encourir la réprobation voire le courroux de plus d’un(e).

Le but, en disséquant les mécanismes de l’adultère, étant de contribuer un tant soit peu à attirer l’attention, à sensibiliser les différentes parties prenantes à prendre en considération les risques encourus par pareilles pratiques. Le sujet mérite, quand même, de se jeter à l’eau.

 

Qu’on veuille le reconnaître ou pas, le phénomène adultérin a toujours existé depuis la nuit des temps. Seulement, naguère non seulement la discrétion absolue régnait en maîtresse, mais personne n’en parlait, ne s’en vantait en plus. Une nuance de taille cependant, les proportions actuelles dépassent largement ce qu’elles le furent avant, nous le concédons bien volontiers.

 

 L’infidélité devenant une mode gagnant dangereusement du terrain, et pas spécifiquement du côté de chez nous, banalisée serions –  nous tentés d’avancer, il serait opportun d’en citer les tenants et aboutissants ; de passer en revue les causes qui incitent les uns et les autres à franchir le pas ; faire endosser la responsabilité aux fautifs (ves) serait trop simpliste comme approche ; y- aurait-il des facteurs « précurseurs »à l’origine du déclenchement du processus ;  pourquoi un couple s’étant juré respect et fidélité en arrive-t-il à se disloquer ; serait -ce dans les gènes et donc du domaine de l’impossible à combattre ; est-ce l’apanage exclusivement des hommes communément réputés(à tort ou à raison) pour leurs tendances volages, où la gent féminine a également droit au chapitre, pique au jeu et inflige au passage aux conjoints la peu reluisante voire l’infamante étiquette de maris trompés ?

 

Sous le sceau du secret absolu leur assurant l’anonymat (on ne badine pas avec ces trucs là), nous avons sondé plusieurs partenaires des deux sexes ; jeunes et d’un âge certain ; appartenant à différentes classes socioculturelles et ayant reconnu leurs liaisons extraconjugales ; notre question étant simple :

Pourquoi vous être adonnés(es) à ce genre d’exercices ?

Enumérer les multiples argumentations, justifications, plaidoiries que nous avons recueillies serait fastidieux et à la limite répétitif, nous nous limiterons par conséquent à n’en citer que les plus frappantes, les plus poignantes.

 

Précarité féminine

 

Mais cédons la parole en premier aux dames:

 

Femme au foyer, gérant une flopée de gosses avec leurs demandes et exigences incessantes, interminables, comment y faire face avec seulement les deux malheureux dinars qu’il(le mari) daigne jeter des fois en sortant le matin ; le plus clair de son salaire très conséquent du reste, il le brade en beuveries, randonnées nocturnes tardives dans les hôtels et autres endroits louches. Sujette en plus aux maltraitances et violences coutumières d’un mari imposé par un paternel despotique et sans amour.

 

 A force d’emprunter perpétuellement de X ou Y pour faire face au quotidien sans pour autant avoir la latitude d’honorer ses engagements, on finit par succomber à l’appel du pied pressant de notre bienfaiteur, à partager sa passion…Le plus curieux, le mari, à son retour, ne pose même pas la question ne serait-ce pour la forme de la provenance des pitances et autres fruits garnissant la table, le réfrigérateur ; pire, il s’en empiffre goulûment, à satiété !

 

Le boulot prenant toute la plage horaire de l’époux, s’échinant à amasser argent, propriétés, immobilier sans relâche, départ le matin à 6 heures, retour au foyer à minuit ou plus  exténué harassé, 7 jours sur 7, l’année durant. Les communications entre les conjoints se faisant la plupart des cas par secrétaires interposées. L’oisiveté, l’esseulement, la solitude aidant, la jeune épouse disposant d’une somptueuse voiture, d’un crédit bancaire illimité, nippée des plus récentes modes milanaises, finit par succomber sous les coups de boutoir et le charme du bel apollon désœuvré du quartier, beau parleur, disponible et flairant la bonne proie.

 

Le manque d’hygiène pour ne pas utiliser un autre qualificatif peu laudateur ; bain maure, douches, toilettes sommaires, point…  Une barbe hirsute conférant au visage l’aspect peu engageant d’un oursin recroquevillé sur lui-même ; une tignasse inextricable de crasse, des dents affichant déjà ostensiblement les dégâts occasionnés par deux paquets de cigarettes quotidiens, et en délicatesse avec le dentifrice, ne serait-ce qu’une petite et orpheline fois par semaine ;des ongles noirs des trésors recueillis d’auto-grattages incessants et attribués selon ses allégations à un problème allergique, des sous- vêtements qu’on ne change qu’après moult disputes et altercations ; dormir avec des chaussettes puantes est du lot du quotidien désormais et n’offusque plus, l’impossibilité du conjoint de procurer du plaisir à sa partenaire ; par égoïsme, précipitation, ignorance, peur de procréer, incapacité, routine, allez savoir. Toujours est-il qu’à la longue, et de guerre lasse, elle se résigne la mort dans l’âme à lorgner ailleurs faute de se coltiner inévitablement une névrose.

 

Par dépit, désillusion, déception à la suite de doutes (fondés ou pas) quant à la conduite du mari. Un appel anonyme d’une soi-disant ancienne camarade de classe voulant son bien, une allusion perfide, à peine voilée d’une « amie » en pleine réunion mondaine, un faux numéro à minuit et tout de basculer sans autre forme de procès, sans la moindre investigation .

Pour prouver à sa petite personne, flatter son égo, qu’elle n’a rien perdu de son attrait, que son sex-appeal fonctionne toujours, une sorte d’auto-défense, de non reconnaissance de l’âge qui avance inexorablement.

 

Lassitude?

 

 Volet masculin, les doléances sont d’une autre gamme, quoique toutes versant dans un même sens et accusant la femme de négligences manifestes à l’égard du conjoint :

 

Au bout d’un certain nombre d’années, la lassitude finit par prendre le dessus, la routine s’installe et il est tout à fait « normal  » qu’on cherche ailleurs, histoire de changer de rythme, de se ressourcer. Un bain de jouvence en quelque sorte. Etant du genre sang chaud.

Avant de regagner son travail (boulot dont la situation aisée du mari peut largement lui permettre de passer outre), la femme perd 1 heure à se maquiller, autant à passer en revue la totalité de sa garde robe, s’éclate toute la journée dehors pour rentrer le soir tombant de mauvais poil, grincheuse, imposant un silence d’un monastère moyenâgeux à tous les membres de la famille. Se barbotant le visage par une panoplie effarante de produits aussi variés que multicolores conférant à sa mimique de fée de rêve du matin même, un aspect grotesque, digne du plus grand pitre d’un cirque international…peu engageant.

 

Sans oublier au passage ses cheveux qu’elle prend le soin chaque nuit d’enrouler étroitement par un long turban pour  qu’ils gardent leur aspect ondulant savamment réussi par un coiffeur de renommée.

 

Pour ceux dont les femmes ne travaillent pas, même son de cloche pratiquement : des épouses attifées à la halloween, geignardes, se plaignant des enfants, de l’aide ménagère, de la voisine du palier, de l’épicier, stigmatisant ses belles sœurs, critiquant ouvertement son beau père, cherchant noise au mari de ne point sermonner les siens et  l’accusant de privilégier sa famille au détriment de la mère de ses enfants qui a « gaspillé » toute sa jeunesse à le servir lui et ses enfants( comme si elle n’était pas leur génitrice biologique).Sans oublier les effluves et émanations de poissons frits imprégnant toute sa personne et qu’elle transvase sans soucis aucun dans la chambre à coucher…

 

Les supposées et prétendues migraines, classique prétexte imposant le repos le plus absolu est curieusement, d’apparition uniquement nocturne !

 

Les critiques blessantes, avilissantes à l’endroit de l’époux et notamment en présence de tierces personnes, histoire de prouver à l’assistance qui mène la barque (surtout quand son salaire est supérieur à celui du mari).

 

Et plus récemment, sa volonté de s’éterniser jusqu’à des heures indues, très tardives, devant la TV à se délecter de certaines chaînes orientales en vogue où des pseudo-prêcheurs, mercenaires notoires à la solde de certaines forces occultes, déversent des heures durant des contres vérités, des slogans rétrogrades, bref des moralisateurs en herbe qui auraient mieux fait de balayer devant chez eux. La provenance louche des financements de leurs chaînes et programmes étant connue de tous. Et puis le Tunisien se passant allègrement de leurs idées saugrenues, de leurs « conseils » fallacieux et non moins mercantiles et richement monnayés.

 

Un match de football décisif, un film passionnant, un documentaire intéressant et à la limite star académie pour les gosses ?  Niet, c’est de la perte du temps et c’est dénué d’intérêt.

 

Infections vénériennes

 

Nous avons tenté de résumer dans leurs grandes lignes les raisons les plus couramment évoquées par les adultérins(es) dans le dessein que certains (es) se réveillent de leur torpeur, réalisent la portée de leurs manquements à l’endroit du partenaire, rétablissent les ponts et ce pour le plus grand bonheur de la famille.

 

Une petite parenthèse cependant pour terminer à l’attention des deux clans : les atteints(es) de maladies sexuellement transmissibles «  gonococcies, syphilis, sida… »  Ne portent pas d’étiquette mentionnant leur pathologie ; ils peuvent facilement donner le change volet aspect extérieur (élégance raffinée, parfums onctueux, opulence financière, voiture luxueuse etc.). L’habit ne fait pas le moine est à notre avis le meilleur dicton pour conclure.

 

Mohamed Sahbi RAMMAH

 

(Source: “Le Temps” (Quotidien –Tunis), le 23 avril 2007)


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