23 novembre 2010

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TUNISNEWS    10 ème année, N° 3836 du 23.11.2010  archives : www.tunisnews.net 


AISPP: 20 ans d’emprisonnement pour Zyed Labidi AISPP: Procès des 20 et 22 novembre 2010 AISPP: Appel Urgent pour sauver la vie d’Abdellatif Bouhjila IFEX-TMG: Tunisian “siege” on free expression intensifies, say rights groups Afef Bennaceur: Carte de visite Vert info du parti « Tunisie Verte » harcèlements et menaces par les barbouzes de la dictature en Tunisie Reuters: Tunisia hands out jail terms for militant links Ennaharonline: Tunisia: seven Tunisians convicted of terrorist activities Maghreb Emergent: Tunisie – La fulgurante ascension de Mohamed Sakher El Materi Jeune Afrique: LTDH : six mois pour réussir Kapitalis: Un Suédois originaire de Tunisie meurt dans un attentat suicide en Irak


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques Aispp.free@gmail.com 43 rue Eldjazira, Tunis Tunis, le 23 novembre 2010

Prononcé des jugements dans l’affaire n°21156


Hier dans la soirée, la cinquième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Touhami Elhafi, a prononcé ses jugements dans l’affaire N°21156 : Zyed Labidi : 20 ans d’emprisonnement Rafik Ali : 5 ans d’emprisonnement Héni Mechichi : 2 ans d’emprisonnement Ghaith Ghazouani : 8 mois d’emprisonnement Houda Ouertani : non lieu   Pour la commission de suivi des procès politiques Le secrétaire général Maître Samir Ben Amor  (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques Aispp.free@gmail.com 43 rue Eldjazira, Tunis Tunis, le 22 novembre 2010

·         Clôture des plaidoiries dans l’affaire de l’étudiante Houda Ouertani et de son mari Aujourd’hui, lundi 22 novembre 2010, Zyed Labidi […], Houda Ouertani […], Rafik Ali […], Héni Mechichi […) et Ghaith Ghazouani […] ont été présentés en état d’arrestation devant la cinquième chambre du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Touhami El Hafi dans l’affaire n°21156, […] Après la lecture de l’acte de la chambre d’accusation, les jeunes déférés ont été interrogés, puis vint le tour des plaidoiries de la commission de la défense composée de Maîtres Abdelfattah Mourou, Ahmed Seddik, Samir Ben Amor, Najet Laabidi, Chaker Alaouane et Ines Harrath. La défense a demandé que soient considérée comme nulle la procédure, au vu des vices procéduraux commis à différents stades de l’affaire et un non-lieu à titre conservatoire. La défense a mis en exergue que l’enquêteur avait grossi l’affaire et monté des faits, ainsi que l’atteste le rapport de l’expert des computers saisis. La défense a condamné le recours des agents de la Sûreté aux coups de feu tirés contre le jeune et son épouse enceinte sans justification, des tirs qui les avaient atteints tous les deux et avait entraîné un avortement. Puis l’affaire a été mise en délibéré et le jugement sera prononcé à l’issue de la séance. […] ·         Samedi 20 novembre, la quatrième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Mehrez Hammami, a rendu son jugement dans l’affaire N°21108. Elle a déclaré coupables tous les accusés et condamné Nasreddine Chahlaoui à une peine de sept ans d’emprisonnement et le reste des accusés à cinq ans. Tous seront soumis au contrôle administratif pour une durée de cinq ans.   Pour la commission de suivi des procès politiques Le secrétaire général Maître Samir Ben Amor (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques Aispp.free@gmail.com 43 rue Eldjazira, Tunis Tunis, le 22 novembre 2010

Appel Urgent pour sauver la vie d’Abdellatif Bouhjila


La grève de la faim illimitée de l’ex prisonnier politique Abdellatif Bouhjila se poursuit depuis le 11 octobre 2010. Il exige son droit garanti par la Constitution à pouvoir voyager pour traiter des pathologies contractées lors des années d’emprisonnement, de sévices et d’oppression. Bouhjila a battu tous les records de grèves de la faim, en nombre et en longueur et il fait face à chaque fois au silence puis à des promesses non tenues. Au lieu de répondre à ses revendications légitimes, qui relèvent de la citoyenneté élémentaire, les autorités l’acculent à des solutions extrêmes, et endossent la responsabilité des risques pour sa vie ; la délégation qui lui a rendu visite aujourd’hui a noté la grave dégradation de son état de santé. L’association appelle les autorités à répondre immédiatement aux revendications légitimes de Bouhjila, à lui accorder son passeport pour qu’il puisse se soigner […] Pour l’Association Le Vice-président Maître Abdelwahab Maatar (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Tunisian “siege” on free expression intensifies, say rights groups


London: The International Freedom of Expression Exchange Tunisia Monitoring Group (IFEX-TMG), a coalition of 20 IFEX members, is deeply concerned that five years after hosting the World Summit on the Information Society (WSIS), Tunisia remains one of the most repressive countries for independent journalists, bloggers and human rights defenders.Access to the internet is heavily censored, independent websites are blocked or hacked, and emails and phone calls are intercepted.Tunisia hosted the UN-organized WSIS on 16-18 November 2005 on the premise that free expression would improve in the country. Instead, the siege on freedom of expression has continued to intensify.Three journalists have been jailed in less than ten months for doing their job. Zouhaier Makhlouf, a blogger and correspondent of a news website, and Taoufik Ben Brik, a contributor to French media outlets were released earlier this year after serving respectively four and six months in prison.But an ailing journalist with acute asthma is currently serving a four-year jail sentence imposed on him in July. On 15 November, Fahem Boukaddous, correspondent for the satellite channel Al-Hiwar Ettunisi (Tunisian Dialogue) ended a five-week hunger strike to protest this unfair sentence and his dire prison conditions. His wife, Afaf Bennacer, also complained of police harassment and intimidating police surveillance near the family home and business. Letter continues and is signed by: Arabic Network for Human Rights Information ARTICLE 19: Global Campaign for Free Expression Bahrain Center for Human Rights Cairo Institute for Human Rights Studies Canadian Journalists for Free Expression Cartoonists Rights Network International Egyptian Organization for Human Rights Index on Censorship International Federation of Journalists International Federation of Library Associations and Institutions International PEN Writers in Prison Committee International Press Institute International Publishers Association Journaliste en danger Maharat Foundation (Skills Foundation) Media Institute of Southern Africa Norwegian PEN World Association of Community Radio Broadcasters Source: Article 19 website, London


Carte de visite


 

22 novembre 2010 Lorsque j’ai rencontré Fahem Boukaddous aujourd’hui, j’ai vu qu’il ne s’était pas encore remis des suites de la grève de la faim. Il souffrait encore de douleurs de l’appareil digestif et il m’a affirmé que l’insuffisance respiratoire le gênait beaucoup. Il y a donc une crainte que sa santé ne s’altère avec le refroidissement de la température et la recrudescence de l’humidité et des microbes qui s’en suit. Par ailleurs, il m’a fait part de sa consternation face à la poursuite des procès des étudiants, comme c’est le cas à Gafsa où seront jugés le 24 décembre prochain des militants de l’UGET de la région, à savoir Farouk Amroussia, Mohammed Slimani, Zyed Amroussia et Fares Alibi, pour des accusations montées de toutes pièces faisant suite aux mobilisations syndicales de l’année dernière. Fahem a affirmé qu’il avait fait partie de ceux qui avaient suivi ces mouvements et avaient averti que leurs dirigeants verraient leurs comptes réglés et il voit qu’ils surviennent dans le cadre de la politique d’éradication sociale mise en place depuis juin 2008, visant à vider la région de Gafsa de tous ceux qui revendiquent des droits, mineurs, journalistes et étudiants, en utilisant tous les moyens coercitifs, dont l’instrumentalisation de la justice. Boukaddous considère que la démarche des autorités consistant à modifier l’image connue des populations de la région, celle du refus et de la révolte, sera un échec tant qu’elle tournera le dos à la justice sociale et au développement régional équitable, au droit de protester pacifiquement et d’avoir un avis différent. Le jeûne de solidarité se poursuit avec Fahem tous les lundis jusqu’à sa libération, mené par un groupe de femmes dont le nombre augment chaque lundi. Il s’agit de : Luiza Toscane Marguerite Rollinde Radhia Nasraoui Samia Abbou Najet Hosni Zina Nooman Afef Bennaceur Que toute personne qui souhaiterait rejoindre ce groupe pour inscrire son nom dans la liste des soutiens me contacte Afef Bennaceur (traduction ni revue ni corrigée par l’auteure de la version en arabe, LT)

Vert info du parti « Tunisie Verte » harcèlements et menaces par les barbouzes de la dictature en Tunisie


 

Depuis trois ans et après le holdup de notre parti par le ministère de l’intérieur, nous avons lancé notre VERT INFO par sms le 4 Mars 2006. Ainsi nous avons réussi par des SMS simples et rapides à dénoncer ce hold-up et informer nos militants et sympathisants sur les atteintes répétées à l’encontre de l’environnement et de notre pays (arrachage de milliers d’arbres centenaires, atteintes à l’écosystème marin………) Nous avons envoyé aujourd’hui plus de 200 sms environ qui sont diffusés par nos militants et les amis de l’environnement. Le dernier « vert info » (injazates7[1] ; main basse sur la ville …et la presse, fuite capitaux 1,7 milliards de dollars par an, dette extérieure multipliée par 4, holdup de notre parti Tunisie verte, présidence à vie). Ce vert info a dérangé la dictature. La réponse est venue ce matin (23 Novembre 2010 à 11h08) par la voix d’un barbouze qui a utilisé le téléphone public (79.925.251) menaçante et vulgaire. Nous appelons nos amis verts africains, européens et mondiaux, la société civile en Tunisie, les partis d’opposition non inféodés à la dictature et l’opinion nationale et internationale à dénoncer ces atteintes à la liberté d’expression. [1] Injazates  réalisations — Abdelkader ZITOUNI Coordinateur National Parti “Tunisie Verte”, membre du Parti Vert Européen, membre de la fédération des verts africains, membre de “Global Greens”.


Chers amis, chers camarades,  Le Bureau d’Ettajdid France a le plaisir de vous inviter à une rencontre débat sur le thème :

« L’Appel  nous sommes des Tunisiens inquiets » pourquoi ?

Avec Monsieur Salah ZEGHUIDI, militant démocrate progressiste, membre du comité directeur de la Ligue Tunisienne pour la défebse des droits de l’homme et l’un des initiateurs de cet appel.  Le vendredi 26 novembre 2010 à 19h00 A l’Espace Farabi 3, rue Louis Blanc 75010 Paris Métro Colobnel Fabien L2    Le Bureau d’Attejdid France


 

Tunisia hands out jail terms for militant links


 

Reuters Tue Nov 23, 2010 10:40am GMT Tunisia has sentenced 12 men to prison terms of up to 20 years after they were found guilty in two separate trials of having links to Islamist militant groups, their lawyer told Reuters. Tunisia, a Muslim north African country which attracts millions of European tourists each year, has been mounting a crackdown on Islamist militancy since a synagogue bombing in 2002 killed 21 people. In one of the two trials, seven Tunisian men were sentenced to prison terms ranging from 5 to 7 years, their lawyer, Samir Ben Amor, said late on Monday. “They were accused of belonging to a terrorist group in Tunisia and trying to join the ranks of a terrorist network in Algeria,” he said. The north African branch of al Qaeda is active in Algeria, Tunisia’s neighbour. Ben Amor said that another court ruled late on Monday that five young men would be jailed for periods ranging between two and 20 years on charges of providing explosives and weapons to a terrorist organisation. Tunisian government officials were not immediately available to comment on either of the trials. Lawyers say about 2,000 people have been arrested in Tunisia on suspicion of links to violent groups since legislation cracking down on Islamist militants was introduced in 2003. The Justice Ministry says no more than 400 have been arrested. Critics of the government say the legislation allows the authorities to carry out political repression and abuse human rights, but officials deny this and say they are focused on keeping Tunisia safe from militant violence.

 

Tunisia: seven Tunisians convicted of terrorist activities


Seven Tunisians were sentenced to prison terms ranging from 5 to 7 years in prison for “membership in a terrorist group and attempted to join a network in Algeria, said Monday their lawyer who told AFP. Aged between 22 and 32 and from the region of Sousse, 120 km from Tunis, the defendants were tried Saturday by the Court of First Instance in Tunis under the Terrorism Act, said Me Samir Ben Amor. Me Ben Amor, also general secretary of the Association for Political Prisoners (AISPP) said that the defendants had denied in court the charges against them. They were accused of belonging to a “terrorist group” and trying to join the ranks of a terrorist network in Algeria, said the lawyer. The youngest, Naserddine Chahlaoui, was sentenced to seven years in prison also for incitement to commit terrorist crimes and to prepare a room for illegal meetings. Hundreds of young people are prosecuted or tried in Tunisia under the Terrorism Act, widely criticized by human rights law since its entry into force seven years ago. During a mission in Tunis in January, the UN special rapporteur for the protection of human rights while countering terrorism Martin Scheinin noted inconsistencies in the anti-terrorism law that makes “in most cases, mere intentions are punished.” Source: “Ennaharonline” Le 22-11-2010 Lien: http://www.ennaharonline.com/en/international/5242.html

 


 

Tunisie – La fulgurante ascension de Mohamed Sakher El Materi


 

 Écrit par Yassin Temlali    Mardi, 23 Novembre 2010 01:58     Le jeune Mohamed Sakher El Materi est devenu un acteur économique et… politique important en Tunisie. Qui est-il ? Comment expliquer sa fulgurante ascension ?  Profil d’un jeune homme promis à un grand avenir… Un établissement bancaire, El Zitouna Bank; une compagnie d’assurances, El Zitouna Takaful ; une société de distribution de véhicules, Ennakl,  possédant des participations dans Attijari Bank (2,27%) et Arab Tunisian leasing (10,67%) ; deux sociétés immobilières, les Hirondelles et le Marchand immobilier ; deux compagnies de services touristiques, Cruise Tours et Goulette Shipping Cruise ; une compagnie de consignation de navires, Goulette Shipping Services ; trois journaux, les quotidiens « Assabah » et « Le Temps » et l’hebdomadaire « Al Ousbouii » ; une radio, El Zitouna FM… Cette énumération des affaires florissantes dirigées par le Golden Boy tunisien Mohamed Fahd Sakher El Materi, n’est pas exhaustive : elle ne comprend pas ses récents investissements dans l’agroalimentaire et le dessalement de l’eau de mer. L’ascension de ce jeune homme d’à peine trente ans ne s’est pas faite dans la discrétion la plus totale. Elle s’est accompagnée d’une ascension aussi rapide au sein du monde politique officiel. Il est ainsi député du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), au pouvoir, et membre de son comité central. Sans parler de dignités subsidiaires comme, par exemple, la présidence du « Groupe d’amitié parlementaire tuniso-états-unien ». De solides appuis politico-familiaux Sakher El Materi a « accompli en quelques années l’une des plus spectaculaires percées jamais effectuées dans le monde des affaires tunisien », écrit le journal économique « Espace Manager » (28 octobre 2010). Tout emphatiques qu’ils soient, ces propos paraissent euphémiques au regard de tant d’exploits. On retrouve leur ton admiratif dans d’autres journaux tunisiens lorsqu’ils évoquent le « parcours fulgurant » de cet homme. Comme il y a quelques années la presse algérienne à propos d’Abdel Moumen Khalifa, la presse en Tunisie, soumise au contrôle du gouvernement, ne s’interroge pas : comment, avec pour toute qualification un master en sciences de gestion, il a pu constituer un tel empire en moins de six ans? Un « vif esprit entrepreneurial » suffit-il pour qu’en une seule année, l’année 2009, on puisse créer une banque, El Zitouna (51% des actions), acquérir, grâce à une « OPA amicale » (pour citer les termes utilisés sur www.sakher-el-materi.com), 70% des actions du groupe de presse Al Sabah, devenir le distributeur de KIA pour toute la Tunisie et mettre un pied ferme dans le secteur agricole par la plantation de 1.300 hectares d’oliviers ? Une telle succes story est-elle concevable sans les faveurs complaisantes du plus haut sommet de l’Etat, dans un pays où la bourgeoisie fait preuve d’une dépendance totale vis-à-vis du régime ? Le plus probable est que comme Abdel Moumen Khalifa, son devancier sur le chemin de l’enrichissement rapide, Sakher El Materi n’ait fait cette « percée spectaculaire » sans de solides appuis politico-familiaux. Il est le gendre du président Zine El Abidine Ben Ali, et c’est aussi, vraisemblablement, grâce à cette alliance qu’il siège au comité central du RCD sans avoir jamais eu la moindre expérience politique. Patrimoine familial ou délit d’initié ? Né en 1980, Sakher El Materi est le fils de Moncef El Materi, un ex-officier de l’armée souvent présenté (Florence Beaugé, « Le Monde », 25 octobre 2009, par exemple) comme un camarade de promotion du président Ben Ali. Il n’est pas issu d’une famille anonyme du fin fond du Nord-ouest mais d’une famille citadine aisée, qui a fourni au mouvement national tunisien un de ses leaders, Mahmoud El Materi, premier président du Néo-Destour et ministre du Bey de Tunis. Rien, cependant, dans cette extraction bourgeoise ne laissait prédire son étoile montante. Pas même les affaires prospères de son père et de son oncle, notamment un laboratoire pharmaceutique (Adwiya). La presse économique maghrébine met souvent l’accent sur le rôle du patrimoine familial dans l’essor du holding de Sakher El Materi. Elle ne précise pas de quoi celui-ci était constituée, pas plus qu’elle n’explique le passage miraculeux d’Adwiya à Princesse El Materi, qui s’est vite avéré tentaculaire. Elle omet, surtout, la coïncidence temporelle presque parfaite entre son mariage, en 2004, avec une des filles du président et la création de son groupe. Une année après cette union, le futur milliardaire frappait un premier grand coup. En l’été 2005, grâce à un emprunt fait à la Banque du Sud, il a racheté à un établissement bancaire italien (la Banca Monte Dei Paschi Di Siena) ses participations (16,9%) dans cette même banque pour les revendre, plus tard, au consortium AndaluMaghreb (les groupes bancaires marocain Attijariwafa Bank et espagnol Banco Santander Central Hispano) qui avait acquis les parts de l’Etat dans son capital. Au commencement fut… la spéculation L’opération, banalement spéculative, est dénoncée par la presse d’opposition (le journal électronique Nawaat, etc.) comme le fruit d’un authentique délit d’initié. Son montant a été estimé par le journal d’investigation français « Bakchich » (10 octobre 2006) à 17 millions d’euros. Ce chiffre n’est pas invraisemblable. Selon des articles de presse parus à l’époque, AndaluMaghreb a acquis les parts de l’Etat tunisien dans la Banque du Sud, 33,5% (le double de celles de Sakher El Materi), pour un peu plus que le double de cette somme, soit 37 millions d’euros au cours approximatif de la monnaie tunisienne en 2005 (60 millions dinars). La plus-value dégagée par cette transaction a permis à Sakher El Materi l’acquisition, en 2006, d’autres actifs publics, sur lesquels il assoira son holding. Il s’agit de la société Ennakl, distributeur automobile étatique privatisé à son bénéfice exclusif. Cotée à la Bourse de Tunis et à celle de Casablanca, Ennakl réalise une partie substantielle de son chiffre d’affaires grâce aux commandes de l’administration tunisienne. Elle paraît avoir été la rampe de lancement d’autres grands projets. Deux des projets les plus récents de Sakher El Materi sont d’ordre industriel. Le premier est la construction d’une unité de conditionnement et de mise en bouteille de l’huile d’olive produite par les oliveraies du groupe. Le second est l’exploitation et la maintenance, en partenariat avec Befesa Agua, d’une station de dessalement d’eau de mer (dans l’île de Djerba) dont la construction a échu, en juillet 2010, à cette firme espagnole (un investissement de 70 millions d’euros). On peut s’étonner que la gestion de cette station soit du ressort d’un consortium comprenant un holding, Princesse El Materi, n’ayant aucune expérience dans le domaine industriel. Mais faut-il s’en étonner lorsqu’on sait que ce sont la Société nationale des eaux (SONEDE), un établissement étatique non autonome, et le ministère tunisien de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques qui ont procédé à l’attribution de ce marché ? Il n’est d’ailleurs pas exclu que les tarifs de l’eau soient relevés afin de rendre rentable l’exploitation de cette station. En effet, Befesa Agua a estimé les revenus de la concession, en 20 ans, à 417 millions de dinars (220 millions d’euros), soit 20,9 millions de dinars (11 millions d’euros) par an. Pour atteindre ce niveau de revenus, et à moins que l’Etat ne la subventionne, l’eau produite devra être cédée durant deux dizaines d’années à 1,14 dinar (0,6 euros) le m3 en moyenne, un tarif bien plus élevé que ceux actuellement appliqués (entre 0,145 dinar/m3 et 0,89 dinar/m3) ! Phraséologie islamisante Sakher El Materi n’hésite pas à draper ses investissements dans le manteau de la religion. Beaucoup de ses entreprises s’appellent « El Zitouna » (l’olivier), nom d’une des plus anciennes mosquées du Maghreb (située dans la casbah de Tunis) mais, surtout, d’un arbre que le Coran qualifie de « béni », comme se charge de nous le rappeler un verset occupant le bandeau de la page d’accueil d’El Zitouna FM. Le virage islamisant de Sakher El Materi peut être daté de la fondation de cette radio à l’utilité sociale plutôt contestable, en ce sens que dédiée « à la récitation du Coran et à l’explication de ses nobles finalités » (www.sakher-el-materi.com), ses contenus non religieux se résument à un programme de santé publique et à un autre, destiné aux enfants. Ce virage s’est affirmé avec la fondation de la banque El Zitouna « spécialisée dans la finance islamique », dont le slogan publicitaire est aussi un extrait de verset coranique, « Li yatm’inna qalbi » (afin que mon cœur se rassure). Il s’est récemment prolongé par la création d’El Zitouna Takafoul, une « compagnie d’assurances islamique » agréée depuis janvier 2010. Il n’est pas sans signification que le lancement de la banque El Zitouna ait été salué par la presse tunisienne officielle et semi-officielle, d’ordinaire si prompte à dénoncer « l’instrumentalisation de la religion à des fins inavouées ». Dans une dépêche datée du 27 mai 2010, l’agence gouvernementale Tunisie Afrique Presse (TAP) a même emprunté aux islamistes leur enthousiasme pour la finance islamique en affirmant que « les études ont démontré la solidité des banques islamiques et leur résistance aux impacts de chocs comme la récente crise financière et économique internationale ». L’islam au service des affaires… et du régime La phraséologie islamisante de Sakher El Materi a de quoi surprendre dans une Tunisie où la tradition laïcisante bourguibienne demeure prégnante et qui, en septembre 2006, n’a pas hésité à interdire la commercialisation d’une poupée dite « islamique » ! Elle semble être une tentative d’épouser la vague de religiosité qui déferle sur l’ensemble du Maghreb. On ne peut, cependant, oublier qu’elle est survenue dans un contexte d’islamisation rampante du régime tunisien, qui espère lutter contre les courants religieux radicaux en occupant leur terrain. Pour le politologue Larbi Chouika (« Journal du dimanche », 24 octobre 2009) l’islamisation du régime tunisien ne fait que le mettre au diapason d’une « tendance lourde des autorités de la région à se réapproprier le message de l’islam ». Jeune dirigeant du RCD, Sakhr El Materi est plus à même que le déclinant chef de l’Etat – qui a un lourd passif de répression anti-islamiste – d’incarner une nouvelle idéologie étatique conservatrice, en rupture avec le bourguibisme. Serait-ce là le signe qu’il est le successeur désigné de son beau-père ? Probablement, mais pas dans l’immédiat. Ne l’a-t-il pas lui-même exhorté, le 18 septembre dernier, à se porter candidat à un énième mandat à la tête de la Tunisie ?
 
(Source: “Maghreb Emergent” le 23 novembre 2010)

 

LTDH : six mois pour réussir


Le président Ben Ali appelle les deux parties en conflit au sein de la Ligue de défense des droits de l’homme à trouver un accord permettant de sortir de l’impasse. Cela fait dix ans que les activités de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) sont gelées à la suite d’une crise opposant sa direction à des militants « rebelles ». Une lueur d’espoir est apparue le 7 novembre dernier lors d’une intervention du président Zine el-Abidine Ben Ali, qui a appelé les parties en présence « à œuvrer avec sérieux en vue d’un accord qui rétablirait la Ligue dans son activité ». Il a réaffirmé que la LTDH « est un acquis national » et s’est placé au-dessus de la mêlée, exprimant son « estime et [sa] considération pour tous ceux qui œuvrent dans le domaine des droits de l’homme, qu’il s’agisse d’individus, d’organisations, d’associations ou de structures ». Des propos inhabituels destinés de toute évidence à rassurer le bureau directeur de la Ligue, qui accusait le pouvoir d’avoir pris le parti des « rebelles ». En dix ans, ces derniers ont obtenu une trentaine de décisions de justice favorables qui ont eu pour conséquence d’obliger la LTDH à cesser toute activité jusqu’à la tenue d’un congrès, lui-même finalement ajourné. Les tentatives de médiation de l’ex-bâtonnier Abdelwahab Béhi et de Moncer Rouissi, ancien ministre et actuel président du Haut Comité des droits de l’homme et des libertés fondamentales, avaient abouti à une impasse à la fin de mai 2010. Depuis, les contacts sont rompus entre les parties en litige. Les irréductibles de chaque camp ne veulent pas entendre parler d’un congrès consensuel, qui aurait pour conséquence de réduire leur influence. Cette fois, Ben Ali a donné six mois aux protagonistes pour « surmonter la crise » et s’est pratiquement porté garant de l’application de tout accord en promettant son « aide ». Autonomie L’heure est donc au dialogue. À la suite de l’appel lancé par le président, Moncer Rouissi s’est dit prêt à reprendre sa médiation. « Je suis disponible et mobilisable à tout moment pour aider à trouver une solution dès que les parties le souhaiteront, a-t-il déclaré. La situation qui dure depuis dix ans n’est pas normale. On peut même aller jusqu’à imaginer un conclave d’où l’on ne sortira qu’avec une solution. » Mokhtar Trifi, le président de la LTDH, qui se trouvait à Rome, a déclaré sur la chaîne qatarie Al-Jazira qu’il ferait tout, lors des prochaines discussions, pour que l’autonomie de l’organisation soit sauvegardée. Partenaire le plus en vue parmi les « rebelles », l’avocat ­Chedly Ben Younès (modéré) nous a indiqué qu’il était prêt à un « compromis historique ». « Nous voulons une Ligue autonome, ajoute-t-il, avec un consensus sur la représentation de toutes les tendances au sein de la direction, comme cela a été historiquement le cas, sans qu’aucune n’ait la majorité. » Si un accord n’est pas conclu dans les six mois, ce serait le saut dans l’inconnu. Ben Ali a précisé qu’il espérait que les parties parviendraient à un accord dans ce délai, « afin d’éviter les solutions judiciaires ». Certains parmi les « rebelles », avec à leur tête Ridha Mellouli, ont toujours défendu l’idée qu’il fallait recourir à la justice pour écarter l’actuelle direction de la LTDH et désigner à sa place un « administrateur judiciaire ». Nombreux sont ceux, y compris parmi les proches du pouvoir, qui jugent une telle mesure inefficace et inapplicable, tout en estimant qu’elle ne ferait qu’aggraver et prolonger la crise. Mais on n’en est pas encore là. Source : « Jeune Afrique » Le 23-11-2010 Lien : http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2601p049.xml0/ltdh-six-mois-pour-reussir.html

Un Suédois originaire de Tunisie meurt dans un attentat suicide en Irak


Un Suédois originaire de Tunisie, marié à une Suédoise et père de quatre enfants, s’est fait exploser, en août dernier, dans un attentat suicide à Mossoul, au nord de l’Irak, tuant et blessant plusieurs personnes. Les médias suédois parlent beaucoup ces derniers jours de l’un de leurs concitoyens, né en 1974 en Tunisie et naturalisé suédois en 2003, qui s’est fait exploser dans un attentat-suicide, début août 2010, à Mossoul, tuant et blessant plusieurs policiers irakiens.  L’homme, arrivé en Suède en 2000, un an après son mariage en Tunisie avec une Suédoise, a créé et dirigé une entreprise de nettoyage jusqu’en 2005. En 2006, il est parti vivre avec sa famille en Egypte. En 2008, il a laissé sa femme et ses quatre enfants en Egypte pour partir combattre en Irak au sein d’un groupuscule terroriste appelé l’Etat islamique d’Irak, soutenu par le réseau Al-Qaïda.   ‘‘Votre mari est mort. Il est devenu un martyr.’’ Sa femme, Anna, qui vit aujourd’hui dans une banlieue de Stockholm, savait que son mari était en Irak pour combattre. Après avoir attendu longtemps son retour, elle s’est résignée à quitter l’Egypte avec ses enfants pour rentrer en Suède. C’est ainsi qu’elle a reçu, la semaine dernière, un appel téléphonique anonyme. «Un homme m’a appelée. Il a dit très brièvement: ‘‘Votre mari est mort. Il est devenu un martyr.’’ Et il a raccroché», a-t-elle déclaré au journal ‘‘Expressen’’. Et d’ajouter: «Ce qu’il a fait est juste. Je suis fière de lui.» «Ce que nous savons, c’est qu’un citoyen suédois a commis un attentat-suicide, et qu’il a également trouvé la mort», a déclaré le porte-parole du ministère suédois des Affaires étrangères, Camilla Åkesson Lindblom, citée par l’agence TT. Elle a ajouté que son département n’est pas encore sûr de l’âge de l’homme, de la date de l’attentat, de son lieu exact et de ses conséquences. «C’est ce que nous essayons de vérifier à travers notre ambassade [en Irak].» Un porte-parole des services de sécurité suédois Säpo, Åsa Hedin, a déclaré, de son côté, que la Säpo n’a aucun commentaire à faire sur cette affaire. A suivre… (Source: ”Kapitalis” Le 23-11-2010) Lien: http://www.kapitalis.com/proximite/53-societe/1800-un-suedois-originaire-de-tunisie-meurt-dans-un-attentat-suicide-en-irak.html    

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