15 octobre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2337 du 15.10.2006

 archives : www.tunisnews.net


Nawaat: Les prisonniers politiques et les condamnations multiples : Une injustice qui doit cesser El Watan : Les Tunisiennes changent leurs habitudes vestimentaires: Le pouvoir fait la chasse au voile islamique Samir Sobh : IRAK : Recours aux militaires
AFP: Première au Japon: une femme donne naissance à l’enfant de sa fille

 
Les prisonniers politiques et les condamnations multiples

Une injustice qui doit cesser

 
(…) Les prisonniers et leurs familles ont attiré l’attention des militants des droits de l’homme (1) sur le fait que des condamnations multiples leur avaient été infligées pour des accusations sur la base desquelles ils avaient été jugés plusieurs fois !! L’affaire paraît difficile à croire, car lorsque la loi incrimine un acte, elle ne peut en condamner l’auteur plus d’une fois. Mais une comparaison entre les copies des jugements suffit à provoquer la stupéfaction et à inviter les militants et nombre d’avocats à s’arrêter longuement sur la plupart des injustices qui ont broyé ces prisonniers politiques et leur ont causé des préjudices. La voix des prisonniers s’est enrouée à force d’exiger la révision des jugements qui avaient été prononcés contre eux sans pouvoir faire valoir leur droit à la jonction des affaires, d’autant qu’ils n’étaient pas en mesure d’étayer leurs assertions puisque l’administration des prisons ne délivrait pas les numéros des jugements et que le greffe du tribunal à son tour ne donnait pas copie de ces derniers, le greffe ne délivrant pas de jugement dans les affaires à caractère politique.
 
Pour rendre les choses plus claires voici quelques exemples :
Zouhaïer Ben Hassine a été condamné à deux reprises pour appartenance à une association non autorisée : dans l’affaire n°24570 le 16/12/1994 à Sousse et dans l’affaire n°99261 le 31/05/97 à Tunis
Doniel Ben Mohammed Sadok Zarrouk a été condamné à trois reprises pour appartenance : dans l’affaire n°72922 le 11/11/1992 et dans l’affaire n°18980 le 26/01/1994 ainsi que dans l’affaire n°19630 le 23/05/1995..
 
Même chose pour Farid Ben Ali Rezgui qui a été condamné à deux reprises : dans l’affaire n°23672 le 10/07/1997 en appel à Tunis et dans l’affaire n°23303 le 25/11/1996 en appel à Tunis Frej Jami a lui aussi été condamné pour ce motif à deux reprises par la Cour d’Appel de Tunis : dans l’affaire n°19102 le 05/05/1994 et dans l’affaire n°18926 le 30/03/1994
Toujours pour cette même accusation, Mohammed Bouazza a été condamné dans deux affaires par la Cour d’Appel de Tunis, dans l’affaire n°23672 le 10/07/1997 et dans l’affaire n°23303 le 25/11/1996
De même pour le prisonnier Sami Nouri qui a été condamné dans deux affaires par la Cour d’Appel de Tunis : dans l’affaire n°23672 le 10/07/1997 et dans l’affaire n°23303 le 25/11/1996 Quant à Adel Ben Amor, il a été condamné à deux reprises pour les mêmes accusations : dans l’affaire 76111 le 30/08/11992 par le tribunal militaire de Bouchoucha à Tunis et dans l’affaire n°20702 le 13/04/1995 par la Cour d’Appel de Tunis.
La Cour d’Appel du Kef a condamné Hamadi Labidi pour les mêmes accusations cinq fois : dans l’affaire n°41553 le 25/03/1992, dans l’affaire n°2296 le 30/03/1992, dans l’affaire n°28339/41168 le 25/03/1992,dans l’affaire n°28288/41376 le 29/01/1992 et enfin dans l’affaire n°39574/28287 le 29/01/1992.
 
Et enfin, la Cour d’Appel de Tunis a condamné le prisonnier Sadok Akkari à deux reprises au moins pour les mêmes accusations : dans l’affaire n°23672 le 10/07/1997 et dans l’affaire n°23303 du 25/11/1996.
 
Une relecture des jugements prononcés contre les prisonniers politiques (quand ils ont pu les obtenir) révèle des situations identiques à celles des dix précitées (…) dont le nombre dépasse les trente, ainsi : Houssine Ghodhbane, Abdallah Drissa, Ali Ghodhbane, Taoufik Zaïri, Béchir Laouati, Mondher Béjaoui, Maher Selmane, Mohammed Galoui, Abdelkarim Baalouche, Nabil Nouri, Choukri Ayari, Ahmed Bouazizi, Maher et Ramzi Khalsi, Aïssa Amri, Anouar Belhajj, Chedly Mahfoudh, Lotfi Snoussi, Hamadi Ben Abdelmalek, Adel Ben Amor, Abdelbasset Sli’i et Khaled Drissi.
 
Signalons que plus de 120 prisonniers politiques ont passé en prison une période dépassant la durée légale, et ce en vertu de condamnations multiples pour les mêmes faits avant leur élargissement à diverses occasions dans le passé. Parmi eux quatre prisonniers qui ont bénéficié de la « grâce de 2005 » et de la « grâce de février 2006 » : Ali Neffati, Taoufik Fatnassi, Ahmed Abdelli, et Nacer Bejaoui qui n’ont été intégrés à la liste des prisonniers libérés qu’après que l’organisation Human Rights Watch ait soulevé le problème des condamnations multiples.
 
Quant aux prisonniers Taoufik Chaïeb et Lotfi Amdouni qui ont mené des grèves de la faim en prison, respectivement de 52 jours et de plus de 67 jours (dont 15 jours de coma), ils n’ont été libérés qu’après avoir été exténués par leurs grèves et suite à une intervention de l’organisation Human Rights Watch, de la Croix Rouge Internationale, de l’AISPP et d’Amnesty International, qui ont adopté leur cas, car ces prisonniers n’avaient d’autre recours que la grève de la faim pour sensibiliser la société civile tunisienne et faire parvenir leur voix aux organisations internationales et leur faire connaître l’injustice qui les poursuivait (2).
 
Il n’est plus guère utile aujourd’hui de se demander si ces procès remplissaient les conditions de procès équitables car au regard de ce qu’ont produit les prisons et de ce qu’elles continuent de produire, la question est aujourd’hui de savoir comment une justice en arrive à consumer les prisonniers politiques et à les priver de leurs mères, de leurs femmes et de leurs enfants sans raison légale ? Qu’est-ce qui pousse une justice qui s’enorgueillit de son indépendance à refuser la jonction des affaires (…) ? La mort a rattrapé le prisonnier politique Ridha Khemiri à la suite d’une grève de la faim qu’il a entamée lorsqu’il s’est vu refuser la jonction des affaires car il avait été condamné à plusieurs reprises pour les mêmes faits (3). Paradoxalement et bizarrement, la justice a prononcé un non-lieu à son endroit après sa mort… Quant au prisonnier politique Hechmi Mekki, décédé le 15 juillet 2006, soit quatre mois après sa libération, qui avait été condamné lui aussi à plusieurs reprises pour les mêmes accusations, il aurait pu remédier à sa maladie par des soins s’il avait été mis un terme à l’exécution des condamnations multiples à son endroit : il aurait pu quitter la prison en bonne santé s’il avait pu bénéficier de la jonction des affaires et être libéré avant 2000 (4).
 
Mais il est trop tard pour se poser ces questions. Des dizaines de prisonniers politiques pâtissent jusqu’à aujourd’hui du refus de leur droit à la jonction des affaires, et on peut craindre que leur destin ne soit identique à celui de leurs pairs avant eux. Qu’est-ce qui peut bien inciter à repousser l’examen de leurs plaintes à plus tard, s’il y a encore de la justice dans la « justice » ?
 
L’administration des prisons y perdrait-elle en prestige si elle délivrait aux prisonniers les numéros de leurs affaires ? Qu’est-ce qui empêche les greffes des tribunaux de remettre aux avocats et aux familles des prisonniers politiques des copies de leurs jugements afin qu’ils défendent un droit piétiné, qu’ils corrigent une erreur qui s’est répétée au détriment d’une catégorie spécifique de prisonniers et qu’ils évitent ce qui, avec la durée de l’incarcération, deviendra une injustice qui a happé de longues années des vies de ces Tunisiens. Lorsque le prisonnier est acculé à faire le choix entre : la libération ou la mort, comme l’a fait le prisonnier Ridha Khemiri, car il sait qu’une injustice programmée le vise depuis longtemps,-son procès était en soi en injustice, que les incriminations qui le visaient relevaient de calculs politiques, que les condamnations étaient multiples, que ni le prisonnier ni sa famille ni son avocat n’ont eu les moyens de se défendre pour stopper l’exécution des condamnations multiples-, lorsque l’injustice atteint ce degré de complexité, on ne peut éviter que le prisonnier ne soit au bout du rouleau, et à bout de ressources pour en arriver à croire que la mort par la faim ou liberté immédiate soient les termes uniques du choix qui s’offre à lui.
 
A l’instar de la libération du prisonnier politique Lotfi Amdouni après la délivrance d’une levée d’exécution de la peine par le procureur auprès de la Cour d’Appel, suite à l’examen de ses condamnations multiples, on peut dire que ces injustices ne prendront fin qu’avec le respect dû au droit des prisonniers de voir leurs condamnations révisées et la levée de l’exécution de leurs peines. (…)
 
Faouzi Sadkaoui
 
(1)   L’AISPP a mentionné dans son communiqué du 28 avril 2006, ce que les familles lui répercutaient à savoir que nombre de prisonniers politiques étaient alors incarcérés, au titre de condamnations multiples pour les mêmes faits. L’association a exhorté les autorités judiciaires, dans ce même communiqué, à réviser les dossiers d’environ trente prisonniers dont elle a cité les noms, qui sont à ce jour toujours victimes de cette injustice.
(2)   L’ex prisonnier politique Taoufik Chaïeb a été condamné à trois reprises pour la même accusation et par le même juge. Dans le cas du prisonnier Lotfi Amdouni par exemple, on aurait pu supposer que les peines qui lui avaient été infligées prendraient fin en 2001, mais il a supplié les officiels et les organisations pendant quatre années jusqu’à ce que les organisations interviennent. Suite à quoi, l’administration l’a convoqué pour qu’il rencontre un représentant du ministère de la Justice qui lui a confirmé après investigation qu’il s’avérait qu’il avait effectivement été prononcé contre lui des condamnations multiples et qu’il aurait dû être libéré depuis belle lurette.  Notre prisonnier aura ainsi passé en prison un « surplus de justice » de quatre ans.
(3)   Ridha Khemiri a rendu le dernier soupir avant que l’ambulance ne parvienne à l’hôpital de Monastir.
(4)   Jusqu’en 2000, Hechmi Mekki n’avait pas été affecté par la maladie qui est devenue par la suite en tumeur maligne, et lorsqu’il a été libéré en mars 2006, les médecins ne pouvaient plus lui éradiquer le mal avait fait des métastases sur l’ensemble du corps.
 
(Source : Nawaat, reprise d’El Maoukef n°374 du 22 septembre 2006)
 
(Traduction d’extraits ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT)

Les Tunisiennes changent leurs habitudes vestimentaires

Le pouvoir fait la chasse au voile islamique

 
C’est devenu une véritable affaire d’Etat que celle relative au port des vêtements dits « islamiques » en Tunisie. Le président Zine El Abidine Ben Ali avait stigmatisé mercredi dernier le voile (hidjab) « d’inspiration sectaire importé de l’extérieur », tout en prônant la « décence et la pudeur » vestimentaires et soulignant que son pays était soucieux de « consacrer les valeurs de décence et de pudeur de par son attachement à la sublime religion islamique ».
 
Aussi, selon l’AFP, plusieurs ministres et autres hauts dignitaires ont condamné le port du voile et du qamis (longue tunique de coton) et de la barbe par les hommes et ont mis la population en garde contre le « danger » que représentent ces habitudes vestimentaires vecteurs qualifiés d’« obscurantisme ». Le ministre des Affaires étrangères, Abdelwaheb Abdallah, avait « mis l’emphase », vendredi, lors d’une réunion du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) à Nabeul (Ouest) sur « le danger que représente la tenue vestimentaire d’inspiration sectaire, étrangère à notre pays, notre culture et nos traditions… Le voile est un slogan politique affiché par un groupuscule qui se dissimule derrière la religion pour réaliser des desseins politiques… C’est un signe distinctif d’une frange dure et renfermée sur elle-même ». Le ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, y voit le « symbole d’une appartenance politique qui se cache derrière la religion, qui en est innocente, et qui cherche à faire revenir la réalité de la société aux heures très anciennes ». L’autorisation du port du voile provoquerait, selon M. M’henni, secrétaire général du RCD, « une véritable régression et une atteinte à l’un des principaux attributs qui fondent la stabilité de la société, le progrès du peuple et l’invulnérabilité du pays ». Les autorités insistent notamment pour qu’une circulaire interdisant le port du voile « dans les établissements publics, éducatifs et universitaires, ainsi que dans tous les espaces publics » soit bien appliquée. Cette « circulaire 108 » interdit le port du voile depuis le début des années 1990, juste après l’interdiction du parti islamiste Ennahda (Renaissance) dont de nombreux militants emprisonnés ont bénéficié au printemps dernier d’une amnistie.
 
K. S.
 
(Source: El Watan (Algérie), le 15 octobre 2006) Lien : http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=52035

IRAK : Recours aux militaires

Samir Sobh (*)                       Réalisant enfin que les formules de gouvernance qu’il a mis en place depuis l’occupation de l’Irak ont été toutes vouées à des échecs cuisants, Washington se tourne aujourd’hui vers l’imposition d’un gouvernement dirigé par des militaires où les sunnites seront fortement représentés. Une « ordonnance » prescrite par le tandem Abi Zeid- Zalmay Khalil Zad.
 
Plus d’un responsable américain, y compris le secrétaire d’Etat, Condoleeza Rice- qui vient de visiter Baghdad, la semaine dernière – a dit explicitement que le gouvernement de Nouri al-Malki n’a pas réussi à mettre fin aux massacres perpétrés par les Brigades de la mort (Formations paramilitaires appartenant dans sa majorité à Faylak Badr du Haut Conseil de la révolution islamique du leader chiite, Abdel Aziz al-Hakim) ; et, par là, il n’a plus beaucoup de temps pour se rattraper. Sinon, il sera contraint à partir.
Les leaders de la coalition chiite au pouvoir, formée de ce cette formation, en plus du Parti al-Dâawa dont est issu al-Malki, soutenu par le jeune enturbané, Saïd Moktada al-Sadr, ont compris parfaitement le sens du message de Mme Rice. De ce fait, ils n’ont pas tardé à agir en conséquence. La réaction la plus significative vis-à-vis de l’éventuel changement qui pourrait intervenir de l’administration Bush est venu d’Ayatollah Banchir al-Najafi, un des quatre marjâaïates chiites d’Irak. Ce dernier a tiré la sonnette d’alarme à l’égard de la position des Etats-Unis qui s’éloigne de la neutralité. Ce qui pourra déclencher une détérioration régionale et confessionnelle que les marjâaïates chiites ne peuvent tolérer.
Autre réaction qui a presque coïncidé avec la première de par son timing, était celle du vice-président de la République irakienne, Adel Abdel Mahdi, un des dirigeants du Haut conseil de la révolution islamique. Celui-ci, pourtant proche de la CIA, a considéré que le rôle américain rend la situation interne de plus en plus complexe. Il est allé encore plus loin en accusant, sans le nommer, l’ambassadeur des Etats-Unis, Zalmay Khalil Zad, d’exercer des pressions sur le chef du gouvernement Nouri al-Malki (lui aussi comme Abdel Mahdi, membre du Parti Al-Dâawa) qui est confronté à une opposition de la « minorité sunnite ». Ce qui rendra sa mission de gouverner quasi-impossible.
Les chiites haussent de plus en plus le ton envers les Américains qui, d’après eux, prennent des distances avec ceux qui les avaient aidé à destituer le régime de Saddam Hussein. Certains de leurs symboles n’hésitent plus à accuser les généraux américains d’opter, avec l’aide de certains pays arabes voisins, pour la préparation d’un retour des Baâsistes dans l’objectif de défendre les sunnites contre les massacres organisés par les Brigades chiites de la mort. Les leaders de la coalition chiite disent qu’ils sont persuadés que l’appel de l’Armée islamique (sunnite) en Irak à des négociations avec Washington, sans aucune condition préalable, est compatible avec le virage en cours de cette dernière. Surtout qu’il a été diffusé par la chaîne d’Al-Jazirah le jour même de l’arrivée de Condoleeza Rice à Baghdad. La déclaration de cette dernière à Arbil, en présence du dirigeant Kurde, Massaoud Barazani, concernant la distribution des équitables des revenus pétroliers entre les différentes composantes de l’Irak qui devra rester uni a été très mal prise par les chiites qui, à maintes reprises, avaient montré leur intention d’appliquer la fédération. Ils visaient par là, de bénéficier de la manne pétrolière des régions du Sud où ils sont majoritaires.
Les observateurs sur le terrain remarquent depuis quelques mois un changement d’attitude aussi bien des dirigeants militaires américains que de l’ambassadeur, Zalmay Khalid Zad par rapport aux anciennes alliances. Ce qui était valable après l’occupation, ne l’est plus aujourd’hui. Notamment, après que les services américano-britanniques ont établi des rapports « accablants » sur une coordination en profondeur entre les partis de la coalition chiite, soutenu par Ayatollah Ali al-Sistani, et Téhéran. Quelques uns de ces rapports font état de la probabilité d’une révolte chiite, à l’instar de « Thaourat Al-Ichrine » contre l’occupation britannique de l’époque. Ce qui a accéléré l’ouverture des Américains à l’égard des sunnites.
 
Tractations d’Amman
 
Le début du véritable virage de Washington a commencé, début septembre, notamment après le retour à Washington du général-major, John Abi Zeid de la capitale jordanienne Amman. Ce, après avoir passé plus d’une semaine au cours de laquelle il avait rencontré de hauts responsables jordaniens ainsi que d’anciens chefs militaires de l’armée de Saddam Hussein dont certains ont été formés aux Etats-Unis lors de la guerre Iran-Irak. Abi Zeid qui a passé environ deux ans de mission en Jordanie, connaît de très près les spécificités irakiennes, mieux encore l’importance du voisinage totalement sunnite : est un allié stratégique des Etats-Unis, à commencer par l’Arabie Saoudite et la Jordanie, finissant par la Turquie et l’Egypte. Pour ce qui est de la Syrie, Abi Zeid est convaincu, semble-t-il, qu’elle finira par s’aligner si l’administration américaine découvre la meilleure voie qui la conduira vers Damas. Comme cela a été le cas lors de la deuxième guerre du Golfe où le feu président, Hafez al-Assad, a envoyé ses troupes à Hafr al-Baten, pour participer, indirectement certes, à la campagne militaire menée contre l’armée de Saddam Hussein qui avait envahi le Koweit.
Le général Abi Zeid, d’origine libanaise, qui lit et écrit l’arabe, qui a, en plus, vécu longtemps dans la région du Moyen- Orient a défendu devant le Hearings, en août dernier son point de vue appelant à changer de stratégie et d’alliances en Irak. Car, d’après lui, si les Etats-Unis continuent sur la même voie, ses troupes ne pourront plus rester dans ce pays plus d’un an encore. Abi Zeid a présenté lors de sa rencontre avec le comité des Affaires étrangères auprès du Congrès, des documents compromettants, montrant l’implication des membres des gouvernements actuels et précédents dans l’instabilité sécuritaire ainsi qu’au niveau de leurs liaisons avec les services de renseignements iraniens. Le général-major Abi Zeid, se basant sur un rapport qui lui a été remis par l’ambassadeur en Irak, Zalmay Khalil Zad, a prouvé que toutes les formules adoptées depuis août 2003 jusque-là, commençant par le Conseil de gouvernement provisoire, ensuite par le gouvernement provisoire, dirigé par Iyad Allaoui, suivi par celui d’Ibrahim Jâafari et aujourd’hui par Nouri al-Malki ont été toutes vouées à l’échec. Ce qui devra inciter l’establishment américain, administration politique, pentagone et services de renseignements à se mettre d’accord sur une nouvelle formule. Là, Abi Zeid a sorti sa carte qu’il considère comme gagnante.
Ce dernier ne s’est pas contenté de présenter une analyse de son nouveau projet, mais il a fait visualiser à l’assistance un schéma voire un organigramme de ceux qui seront derrière le nouveau gouvernement formé majoritairement de militaires dont les principaux piliers seront issus de l’ancienne armée de Saddam Hussein. Abi Zeid a encore prouvé, documents à l’appui, qu’il était impossible dorénavant de reproduire un 5ème gouvernement de civils. Car celui-ci serait incapable de faire face à la dégradation accélérée de la situation. Notamment, l’éventuelle explosion de la guerre communautaire et ethnique.
Tout l’establishment américain est, semble-t-il, maintenant convaincu du schéma du gouvernement militaire proposé par le général-Major John Abi Zeid. Le voisinage sunnite est au courant de ce projet et a donné sa bénédiction. Ils se sont engagés de plus à lui octroyer toute l’aide possible et imaginable. Ce qui explique l’appel de certaines formations irakiennes sunnites, mis à part, Al-Qaïda Fi Bilad Al-Rafidaïnes, à négocier sans conditions avec les Américains. Messages qui commencent à inquiéter la coalition chiite qui fait d’ores et déjà marche arrière, faisant l’éloge des rôles que pourraient jouer aussi bien les pays limitrophes, l’Arabie Saoudite et la Jordanie.
De son côté, Zalmay Khalil Zad qui fait depuis trois semaines la tournée des leaders irakiens, toutes confessions et ethnies confondues, n’hésitent pas à faire savoir à ses interlocuteurs que les centres de décision à Washington ont d’ores et déjà pris leur décision concernant le changement de la formule civile actuelle à la gouvernance ; ce, si le premier ministre, Nouri Al-Malki, n’arrive pas dans l’espace de trois mois, à arrêter l’hémorragie, et contrecarrer les projets de partition de l’Irak, et, le plus important conduire avec succès le processus de réconciliation nationale.
Pis, encore, l’ambassadeur américain n’a pas hésité à citer des noms des militaires qui auront un rôle à jouer dans l’avenir pour ramener la stabilité et l’ordre au pays. Et comme par hasard, la majorité des noms cités par le diplomate sont issus de la communauté sunnite. Ce qui a créé un tollé chez les dirigeants chiites qui ont accusé Zalmay Khalil Zad, le sunnite, de jouer un rôle déterminant dans le changement d’attitude de Washington.
 
Profils et noms
 
Interrogé par La Gazette du Maroc sur les noms et les profils des éventuels militaires qui participeront à un gouvernement militaire irakien au cas où, un ancien ministre jordanien des Affaires étrangères, ami de longue date avec le général-major, Abi Zeid, a répondu après avoir requis l’anonymat, que trois personnalités sont sollicités par Washington pour constituer le noyau dur du prochain haut conseil militaire. Il s’agit d’abord du général-major, Nassir Arkane al-Abbadi, qui occupait un poste clé dans l’état-major de l’aviation du temps de l’ancien régime. Issu d’une famille chiite arabe du centre d’Al-Fourat. D’une mère sunnite de Baghdad, sœur de l’ancien premier ministre feu Jamil Madfaï, son père était membre du Majliss Al-Ayâane du temps de la monarchie alors que son oncle paternel est le général Kazem al-Abbadi, ancien chef des forces aériennes.
Deuxième figure, c’est le général Mohamed Abdallah al-Chahwani, actuel chef des services de renseignements. Ce militaire de carrière, ancien conseiller du ministre irakien de la Défense, Adnan Khairallah Telfah, cousin de Saddam Hussein, est issu d’une tribu originaire de Moussol. Quant au troisième militaire, il s’agit du général d’aviation, Kamal Barzanji, qui occupe, à l’heure actuelle, le poste de commandant des forces aériennes. C’est le président de la République irakienne, Jalal Talabani, qui l’a convaincu de regagner à nouveau l’armée.
Tous ses militaires réputés pour leur intégrité et leur patriotisme auxquelles s’ajoutent des compétences indiscutables, auront de fortes chances de se trouver aux commandes si le gouvernement de Nouri al-Malki demeure incapable d’assumer ses responsabilités et tenir ses engagements pris vis-à-vis des responsables américains qui l’avaient rencontré ces dernières semaines.
En tout état de cause, le voisinage sunnite qui ne cache plus ses intentions en faveur de la formule Abi Zeid/ Zalmay Khalil Zad, laisse entendre qu’il n’a plus d’inconvénient à ce que leur ennemi, l’ancien président irakien, Saddam Hussein, soit libéré et transféré dans un pays du Golfe. Notamment, après que l’émirat d’Abou Dhabi a fait savoir qu’il était prêt à le recevoir.
 
(*) Analyste libanais résidant à Paris
 
(Source: “La Gazette du Maroc” du 9 octobre 2006) Lien : http://www.lagazettedumaroc.com/articles.php?r=2&sr=133&n=493&id_artl=11487

 

Première au Japon: une femme donne naissance à l’enfant de sa fille

AFP 15.10.06 | 11h05 Une femme d’une cinquantaine d’années a donné naissance l’an dernier à l’enfant de sa propre fille, une première au Japon où la pratique des « mères porteuses » est proscrite par les autorités médicales, a annoncé dimanche le médecin ayant facilité le processus. Cette femme, dont l’identité a été maintenue secrète, s’est fait implanter un ovule provenant de sa propre fille et fécondé avec le sperme du mari de cette dernière. L’enfant a d’abord été reconnu par sa « grand-mère » avant d’être adopté par ses « véritables » parents, âgés d’une trentaine d’années, a expliqué le docteur Yahiro Netsu, directeur d’une maternité dans le centre du Japon. La femme ayant accouché a agi ainsi « parce qu’elle voulait aider sa fille », qui avait subi une ablation de l’utérus à cause d’un cancer, a ajouté le médecin au cours d’une conférence de presse. C’est le premier cas de ce genre à être enregistré au Japon, où la pratique des mères porteuses, tout en étant légale, est proscrite par le conseil de l’ordre des gynécologues. Le docteur Netsu était déjà le premier médecin du pays à être passé outre, en aidant une naissance par mère porteuse en 2001. « Je veux que les gens parlent des mères porteuses car cette question pourrait avoir un impact sur leur vie à l’avenir », a justifié le médecin. L’infertilité tend à devenir un problème de société de plus en plus sérieux au Japon, où la population vieillit et diminue inexorablement.


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