23 avril 2008

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TUNISNEWS

 8 ème année, N°  2892 du 23.04.2008

 archives : www.tunisnews.net


AISPP: Communiqué Committee to Protect Journalists: Tunisian weekly faces censorship AFP: Une mission de la FIDH interdite en Tunisie, dénonce l’organisation Le Soir: Tunisie –  Gros nuages au-dessus d’un journal libre L’Expression: Confidentiels L’Expression: Confrères, encore un effort ! Juif.org Tunisie : Une première reconnaissance pour les juifs Taïeb Moalla: De Tunis à Québec AFP: Sahara: l’ONU et l’Afrique du Sud font rebondir la polémique Alger-Rabat


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 22 avril 2008  

 

La vingt septième chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis, présidée par le juge Mannoubi Hamidane, a examiné aujourd’hui, vendredi 18 avril * 2008 : – l’affaire n°11042 dans laquelle sont déférés Khaled Layouni, Khaled Ghannoudi, Mohammed Ali Talbi, Monji Mansouri, Chaker Jendoubi, Makram Dakhlaoui, Mounir Euchhi, Mohammed Rabbah, Saber Ksila en vertu de la loi du 10 décembre 2003, dite “antiterroriste”, l’acte d’accusation comporte les chefs d’adhésion sur le territoire de la République à une organisation terroriste ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs, d’entraînements militaires en Tunisie et à l’étranger en vue de commettre un acte terroriste sur le territoire de la République, de fourniture d’armes, d’explosifs, de munitions et d’autres produits ou équipements similaires à une organisation en rapport avec les infractions terroristes, de mise à disposition d’informations pour une organisation en rapport avec les infractions terroristes. Maîtres Abdelfattah Mourou, Anouar Aouled Ali, Radhia Nasraoui, Samir Ben Amor et Samir Dilou se sont présentés pour assurer leur défense. Le juge a décidé de repousser l’examen de l’affaire au 29 avril 2008. En première instance, les condamnations allaient de deux à dix ans d’emprisonnement. – l’affaire n°10959 dans laquelle sont déférés Mohammed Adhari, Mohammed Rahim, Mohammed Haïkel Sahraoui, Aymen Mzali, Rochdi Turkmène, Zouhaïer Marzouki, Atef Trabelsi et Tarek Ouergli (en état d’arrestation) ainsi que Mourad Loghmari et Ahmed Bettaïeb (en fuite) en vertu de la loi du 10 décembre 2003, dite “antiterroriste”. Maîtres Dhaou Hamercha, Samir Ben Amor et Choukri Belaïd ont plaidé pour leur défense puis le juge a décidé de lever la séance pour le délibéré et le prononcé du jugement. En première instance, les accusés avaient été condamnés à cinq ans d’emprisonnement. Pour la commission de suivi des procès Le secrétaire général de l’Association Maître Samir Dilou *sic, LT (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  


Committee to Protect Journalists

330 Seventh Avenue, New York, NY 10001 USA     Phone: (212) 465‑1004     Fax: (212) 465‑9568     Web: www.cpj.org     E-Mail: media@cpj.org  Web: www.cpj.orgContact: Abi Wright  E-mail: awright@cpj.orgTelephone:  (212) 465-1004 x105

Tunisian weekly faces censorship

New York, April 22, 2008—The Committee to Protect Journalists deplores the Tunisian government’s apparent censorship of the opposition weekly Al-Mawkif. Over the past month, Tunisian authorities have prevented distribution of four successive issues of Al-Mawkif, published since 1984 by the opposition Progressive Democratic Party (PDP). Rachid Khechana, editor of Al-Mawkif, told CPJ that plainclothes police have seized copies of the newspaper at kiosks throughout the country. In a statement, the newspaper said authorities have acted “without any judicial or legal ground.” “We deplore the ongoing harassment and censorship of Al-Mawkif and call on the Tunisian government to put an end to it at once,” CPJ Executive Director Joel Simon said. The censorship comes at a time when Al-Mawkif faces a major civil defamation lawsuit, a case that Khechana claims is politically motivated. Khechana told CPJ that five companies that market cooking oil filed a lawsuit against the weekly this month, alleging that the paper “spread false news” and “harmed their interests.” Ahmed Nejib Chebbi, the paper’s managing editor, and Khechana have been summoned to appear in court on May 10. Each company seeks 100,000 Tunisian dinars (US$87,000) in damages. The lawsuit was triggered by an April 4 opinion piece by Khechana that called for a transparent investigation into allegations that contaminated Tunisian cooking oil was illegally exported to neighboring Algeria. The April 4 edition was among those seized by police. Chebbi, the paper’s managing editor, plans to run for president in 2009 against incumbent Zine El Abidine Ben Ali—a bid that has been covered in the pages of Al-Mawkif. Tunisian law has been tailored to prevent political figures critical of Ben Ali from running for president. Al-Mawkif has also produced critical coverage of the cost of living, unemployment, and social unrest in the south of the country. In September 2007, Chebbi and Maya Jribi, secretary-general of the PDP, went on a long hunger strike to denounce what they called “the systematic exploitation of the judicial system by the government to silence all opposition voices.” The hunger strike came to an end when a politically motivated court case was dropped. The case was aimed at evicting Al-Mawkif from the premises it has been using in downtown Tunis since 1994. CPJ is a New York–based, independent, nonprofit organization that works to safeguard press freedom worldwide. For more information, visit www.cpj.org.  


Une mission de la FIDH interdite en Tunisie, dénonce l’organisation

 

AFP, le 22 avril 2008 à 18h35

PARIS, 22 avr 2008 (AFP) – La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) a dénoncé mardi l’interdiction “pour la deuxième fois en six mois” d’une mission que l’organisation entendait mener en Tunisie en vue des élections présidentielles de 2009.   Selon la FIDH, une mission emmenée par sa vice-présidente Amina Bouayach, présidente de l’Organisation marocaine des Droits humains (OMDH) et Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue française des droits de l’homme, devait se rendre à Tunis le 20 avril “afin d’y rencontrer les autorités tunisiennes dans le cadre d’échanges sur la préparation des échéances électorales de l’année 2009”.   “Le ministère tunisien de l’Intérieur a informé la FIDH en date du 16 avril que la +mission de la FIDH était indésirable+ et que ses chargés de mission seraient refoulés à leur arrivée à l’aéroport de Tunis”, a déploré l’organisation de défense des droits de l’Homme dans un communiqué.   “Bien qu’aucun motif n’ait été donné à cette nouvelle interdiction, tout porte à croire que la FIDH est sanctionnée pour remplir son mandat de surveillance de la situation des droits de l’Homme et soutenir ses organisations membres”, poursuite le texte.   Mme Bouayach assure que cette interdiction “n’est pas un évènement isolé”, précisant que “tous les quatre ans depuis 1996, la FIDH se voit déclarer personna non grata en Tunisie”.   Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, 70 ans, qui a succédé le 7 novembre 1987 à Habib Bourguiba, a été réélu en octobre 2004 avec 94,4% des voix à un quatrième mandat de cinq ans.   AFP  


Tunisie « Al-Maoukif » est l’un des rares organes qui n’encensent pas le régime 

Gros nuages au-dessus d’un journal libre

Ainsi va la Tunisie du président Ben Ali : l’un des rares organes de presse qui ne consacre pas l’essentiel de son énergie à flatter les réalisations « civilisationnelles » et « irréversibles » du régime se trouve menacé de mort par asphyxie financière par une procédure judiciaire. Al-Maoukif, émanation du seul parti d’opposition légal digne de cette appellation, le PDP (Parti démocrate progressiste), a non seulement subi la saisie de ses quatre derniers numéros, soit depuis le 14 mars, mais ses directeur et rédacteur en chef sont maintenant cités à comparaître devant un tribunal de Tunis le 10 mai pour répondre aux accusations de cinq sociétés tunisiennes spécialisées dans le conditionnement et la commercialisation de l’huile végétale. Les cinq plaignants sont représentés par le même avocat, ont utilisé les services du même huissier et font valoir les mêmes chefs d’inculpation. Elles réclament un total d’environ 274.000 euros de dommages et intérêts. En cause, un éditorial du 4 avril (dans un numéro saisi !) qui leur aurait porté préjudice en mettant en cause certaines huiles distribuées en Tunisie et qui, passées en fraude en Algérie, se sont révélées frelatées. Des sujets trop sensibles ? Pour Al-Maoukif, il n’y a pas de doute : ces poursuites sont l’effet de « la publication d’articles portant sur trois sujets sensibles : la révolte populaire dans le bassin minier de Gafsa-Redeyef, la hausse des prix des produits de première nécessité et le énième rafistolage du code électoral en préparation des élections [présidentielles] de 2009 ». De son côté, le pouvoir nie tout harcèlement de l’organe du PDP. Un communiqué officiel a répondu aux accusations du journal, évoquant des allégations « totalement infondées qui relèvent (…) de prises de position trompeuses que ne cessent de propager certaines figures du parti dont Al-Maoukif est l’organe. Al-Maoukif continue, à l’instar des autres organes de l’opposition en Tunisie, à éditer et à distribuer ses numéros, en toute liberté ». Pourtant, les responsables du PDP ont même recouru à la vente à la criée à Tunis pour tenter de briser l’encerclement (une militante a été malmenée dans la capitale le 17 avril par des policiers). Le rédacteur en chef, Rachid Khechana, dénonce ces harcèlements destinés à « étouffer l’une des rares voix libres qui restent au pays ». Lundi, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme s’est vu notifier pour la énième fois le refus des autorités de la laisser enquêter en Tunisie. BAUDOUIN LOOS

(Source: Le lournal “Le Soir” (Quotidien – Belgique) du  23 avril 2008)


Confidentiels 

 

Entente entre Boulehya et Moada   Le courant passe très bien en ce moment entre l’actuel et l’ancien secrétaire général du Mouvement des démocrates socialiste (MDS, parti de centre gauche) Ismail Boulehya et Mohamed Moada. Les deux, qui sont parmi les fondateurs du parti, s’activent pour bien préparer le Berne congrès de leur mouvement qui se tiendra les 12 ,13 et 14 août 2008. A cet effet ils ont présidé conjointement des réunions avec les fédérations du parti du nord, du centre et du sud axées sur les projets des motions du congrès.                                          «L’intellectuel et la politique»   Tel a été le thème d’un colloque organisé vendredi 11 avril par le Forum du progrès, cercle de réflexion du Parti de l’unité populaire (PUP, parti d’opposition proche du régime). La présence de nombreux représentants de la société civile et le débat qui s’en est suivi montrent l’intérêt de l’élite pour la politique                                  Les étudiants du RCD   Le congrès de l’Organisation des étudiants du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, parti de la majorité) se tiendra quelques jours après le Sème congrès du parti placé sous le signe du «Défi» et prévu le 31 juillet et les 1er et 2 août 2008.   L’Organisation a déjà entamé les préparatifs pour la tenue de son congrès. Elle a commencé le renouvellement des bureaux de ses fédérations universitaires. Une opération qui se poursuivra jusqu’au 31 mai                                   Ligue des magistrats du Maghreb   Le Conseil national de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), qui s’est réuni dimanche 13 avril au Club des magistrats de la Soukra, a appelé à la création d’une Ligue maghrébine des magistrats (LMM) pour consolider les relations entre les associations de magistrats des pays de l’Union .du Maghreb arabe (DMA)                                    Le SNJT, seul représentant de la profession   Les membres du bureau constitutif du Syndicat des journalistes tunisiens (SNJ), qui n’a jamais pu réunir son congrès constitutif, notamment Lotfi Hajji, Mahmoud Dhaouadi et Mohamed Maâli, ont rejoint le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), qui, lui, a pu tenir son premier congrès en janvier 2008 suite à la dissolution de l’Association des journalistes tunisiens (AJT). Le SNJT est donc aujourd’hui le seul représentant la profession.                                     A l’écoute des jeunes avocats   Le président de l’Association tunisienne des jeunes avocats (ATJA), Me Mounir Ben Smida, et les membres du Comité directeur élus le 18 mars dernier ont entamé la semaine dernière des tournées dans les régions pour écouter les doléances des jeunes avocats y travaillant et aussi pour désigner un représentant de l’association dans chaque tribunal de première instance.                                    “AI-Mawqef” vendu à la criée   Des membres du bureau politique et à leur tête la secrétaire générale du Pari démocratique progressiste (PDP), Mme Maya Jribi, ont procédé, jeudi 10 avril, à la vente à la criée dans les artères de la capitale de leur organe de presse, l’hebdomadaire “AI-Mawqef”. Car, selon la direction du parti, la distribution du journal dans les kiosques à Tunis et dans les régions souffre d’irrégularités et se fait en quantité limitée.                                     Ingénieurs arabes expatriés   Le 1er congrès international des ingénieurs arabes expatriés se tiendra à Gammarth, les 28, 29 et 30 avril. 150 ingénieurs originaires des pays arabes et exerçant à l’étranger seront présents à cette manifestation ainsi que des représentants des Conseils de l’ordre des ingénieurs des 16 pays arabes membres de l’Union des ingénieurs arabes. A noter que selon le Rapport du développement humain dans le monde arabe publié en 2002 par le PNUD, il y a 450 000 cadres arabes hautement qualifiés qui exercent à l’étranger.                                             Prix COMAR du roman   Les onzièmes prix COMAR du roman tunisien seront décernés au cours d’une soirée de gala, le samedi 26 avril, au Théâtre municipal de Tunis, probablement en présence du ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, ainsi que des représentants des milieux culturel, médiatique et diplomatique. Six romans (et leur auteur) seront primés en cette occasion, trois en langue arabe et autant en français. Des séances de signatures et des rencontres avec les auteurs primés sont prévues en marge de la Foire du Livre de Tunis, qui aura lieu du 25 avril au 4 mai prochain.   (Source : « L’Expression » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 27 du 18 au 24 avril 2008) Lien : http://www.lexpression.com.tn/rubriques.php?id_rub=12  


Confrères, encore un effort !

 

Ridha Kéfi ridha.kefi@laposte.net   Si la Tunisie ne participait pas à une phase finale de la CAN de football ou si elle se classait au-delà de la 30e”” place africaine, seriez-vous choqués ? Pourquoi je pose cette question ? Et bien voilà, j’ai eu l’honneur de faire partie du jury de la Sème édition du Prix africain du journalisme d’éducation – Akintola Fatoyinbo, dont les résultats ont été proclamés, le 8 avril, au siège de la Banque africaine de développement  (BAD),  à Tunis.   L’Association pour le développement   de   l’éducation   en   Afrique (ADEA), institution organisatrice de ce prix, a reçu 95 articles en français en provenance de nombreux pays africains francophones du nord et du sud du Sahara. Mais sur les 30 articles présélectionnés que nous avions eu la difficile tâche de départager, car ils étaient tous d’excellente qualité professionnelle, j’ai eu la désagréable surprise de ne compter aucun portant la signature d’un journaliste tunisien.   Cela m’a beaucoup attristé. Et pour cause : ce métier qui est le mien, le journalisme, a toujours compté, dans un passé récent, de grandes plumes en Tunisie. J’ai été triste, surtout, parce que mon pays a toujours su, jusque là, faire bonne figure dans les compétitions internationales quelles qu’elles soient.   Cela m’a beaucoup donné à réfléchir aussi. Pourquoi aucun confrère n’a jugé utile de postuler à ce prix ? Est-ce par manque de confiance en soi ? Est-ce à cause de l’absence de production journalistique de qualité, sur le double plan de l’investigation et de l’écriture, à même de concourir pour un prix international ? Les deux explications, n’en font, en vérité, qu’une seule, ceci expliquant cela.   Dans un récent document intitulé «Rapport préliminaire du Comité de réflexion et de sauvetage de “La Presse”», diffusé sur le web, un groupe de six journalistes – et pas des moindres – travaillant dans la prestigieuse maison de presse étatique a cru devoir mettre le doigt sur les carences structurelles dont souffre leur journal, une première dans les annales des médias dans notre pays.   Les six signataires dudit rapport soulignent, entre autres carences, «une grave détérioration de la qualité du journal (…) devenu le véhicule d’une information insipide et stéréotypée, traitée d’une manière très peu professionnelle et qui ne sert ni le gouvernement, ni les lecteurs, ni l’image du pays». Ils attribuent cette détérioration de la qualité du journal à la disparition progressive de ses pages des «genres, appelés dans le jargon journalistique “nobles”, tels que les enquêtes, les reportages, les dossiers, les portraits, les commentaires pluridisciplinaires». Or, on le sait, ce sont des articles appartenant à ces genres-là, devenus aujourd’hui très rares dans notre presse écrite, qui sont le plus susceptibles d’être acceptés dans un concours international de journalisme.   Les auteurs du document soulignent aussi la censure qui s’est transformée d’«une incommodité gênante mais tolérable», dont les journalistes s’étaient toujours accommodés jusque là, «en un fléau qui menace le journal d’anémie profonde». Pour montrer que «la censure systématique dont sont victimes tous les journalistes» frappe, dans leur journal, tous les domaines sans exception et même les sujets les plus anodins, ils écrivent: «Quand il pleut beaucoup, nous ne pouvons pas enquêter sur les dégâts causés par les inondations. Et quand il ne pleut pas assez, on ne peut pas enquêter non plus sur les conséquences de la sécheresse».   Sachant que ce diagnostic reste valable, en tout cas dans ses grandes lignes, pour la plupart des journaux tunisiens, qu’ils soient publics ou privés, on ne peut s’empêcher de se poser cette question : comment, dans les conditions qui sont aujourd’hui celles de notre presse écrite, produire des enquêtes ou des reportages dignes de ce nom, qui soient intéressants parce que crédibles, objectifs et portés par un souci de rigueur et de vérité ?   Comment, dans ces conditions, des talents peuvent-ils éclore dans ce domaine où la médiocrité, la déformation voire le bidonnage sont souvent vite débusqués par un lectorat d’autant plus avisé qu’il a les moyens de comparer avec ce qui s’écrit, parfois sur les mêmes sujets, dans les journaux du monde entier ?   Conclusion : l’absence d’un journaliste tunisien dans la liste des lauréats des 5 éditions du Prix africain du journalisme d’éducation – Akintola Fatoyinbo, si elle nous attriste, ne nous surprend pas. Elle confirme notre diagnostic – très réservé -de la situation de la presse dans notre pays : un corps malade sous perfusion.   (Source : « L’Expression » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 27 du 18 au 24 avril 2008) Lien : http://www.lexpression.com.tn/details_article.php?ID_art=61  


 

Tunisie : Une première reconnaissance pour les juifs

 

, par Souhail FTOUH  

 

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Des soldats britanniques à la bataille d’El Alamein, en Egypte, fin octobre 1942

Le dimanche 10 février 2008 n’a pas passé inaperçu pour les quelques 20000 Juifs originaires de la Tunisie vivant actuellement en Israël. En effet, la Cour de District de Tel-Aviv a décidé que « Les juifs tunisiens qui vivaient sous le régime nazi méritent le même statut que leurs homologues européens et ont droit à des dédommagements en tant que victimes des persécutions nazies ». C’est une première pour la communauté juive de Tunisie, car la législation israélienne considérait, jusqu’à ce moment, que loi des dédommagements ne s’appliquait qu’aux réfugiés juifs européens. Avec cette décision, les juifs tunisiens auront le droit d’être reconnus comme victimes des persécutions nazies au même titre que les juifs européens et ils auront droit à un dédommagement du gouvernement israélien.

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La campagne de Tunisie

Beaucoup ignorent le fait que les juifs tunisiens ont bien été victimes des persécutions allemandes, pendant l’occupation nazie, de novembre 1942 à mai 1943, alors même que le pays était sous protectorat français. En six mois d’occupation, sur une population de 75000 juifs, 4000 âmes seront envoyés aux travaux forcés dans des camps -sans compter les « Tunisiens de France » qui seront déportés à Auschwitz.

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Débarquement allié en Algérie, le 8 novembre 1942

Les Allemands, qui étaient refoulés d’Egypte et de Libye depuis leur défaite à la bataille d’El Alamein, ont occupé la Tunisie aussitôt après les débarquements alliés au Maroc et en Algérie, le 8 novembre 1942. Les alliés ont lourdement bombardé Tunis, à cause de son port stratégique pour les troupes italiennes et allemandes. Mi-novembre 1942, le quartier des rues du Caire et Sadi Carnot ont été le théâtre de nombreux massacres. Tous les hommes juifs âgés de plus de 16 ans ont été pris au travail obligatoire sur le port de Tunis et il y a eu encore des morts, car les Allemands leur interdisaient de se protéger pendant les bombardements. A Tunis les conditions de vie des juifs étaient bien pires qu’à Sfax ou à Sousse.

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Des blindés allemands à Tunis, fin 1942

Alors que les Allemands s’installaient dans le pays, les six mois de tous les dangers ont débuté. La France les avait abandonnés aux mains des nazis, alors qu’elle continuait à se soucier, attentionnée, du sort des Français non juifs. Durant ces terribles six mois d’occupation, des jeunes hommes de la communauté étaient conduits vers l’un des plus grands camps de travail forcé, du coté de Bizerte. Les familles des travailleurs forcés, quand à elles, subissaient l’humiliation et toute l’injustice de l’occupant nazi. Chaque famille juive commença à coudre sur ses vêtements « l’étoile jaune ». Les travailleurs juifs forcés l’ont portée. Défilant sur l’Avenue de Londres, la pioche ou la pelle sur l’épaule, ils se rendaient, tous les matins, à leur travail, sous les insultes et les huées des Arabes tunisiens et protégés par des soldats allemands. Les Allemands n’étaient pas les seuls à se réjouir de la situation des juifs de Tunisie. Français, Arabes, Maltais : tous manifestaient leur joie de voir les juifs martyrisés. Bien que les Allemands n’aient gouverné la Tunisie que pendant six mois, qu’ils étaient sans cesse harcelés par les alliés, qu’ils étaient incapables, sans la collaboration des indigènes, de mener à bien leurs sévices contre les juifs, il y a eu des réquisitions, des spoliations, des numerus clausus, des amendes infligées aux communautés, le tout sous les bombardements intensifs des forces alliées.

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Photo de classe d’une école juive à Tunis

Durant la rafle des juifs de Tunis, le 10 décembre 1942, quelque 2000 juifs furent arrêtés. Les Allemands les ont raflés jusque dans les synagogues. Des centaines d’entre eux ont trouvé la mort et plusieurs d’entre eux ont été déportés. Les juifs qui ont vécu sous la botte nazie, en Tunisie, ont supporté les sévices, les souffrances, les humiliations, le travail obligatoire, l’étoile jaune, les privations, les assassinats. Une situation comparable à celle des juifs d’Europe.

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Qu’elles se soient déroulées en Pologne ou en Tunisie, les souffrances endurées et les blessures qu’elles ont laissées dans les âmes étaient les mêmes pour toutes les communautés juives. Affamés, dépouillés, privés de leurs biens, de leurs droits, de leur dignité humaine : les nazis avaient tout prévu pour réduire les juifs tunisiens à la soumission. A Tunis, les nazis avaient mis en marche ces différentes étapes et avaient commencé à mettre en œuvre les moyens qu’ils avaient rodés en Europe pour atteindre leur but. Ils avaient même commencé à construire, à Djebel Djelloud et à Bou Kornine, non loin de Tunis, des fours crématoires qu’ils n’ont pas eu le temps d’utiliser. Dans ce pays, les juifs ont connu toutes les séquences, toute la suite ordonnée des éléments qui composaient la chaîne de la démarche qu’empruntait la haine nazie dans son application. Sauf la dernière séquence que les Allemands n’en ont pas eu le temps de mettre en application. Les alliés sont arrivés et les ont contraints à la capitulation.

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Des soldats français dans le secteur de Mansour, en mars 1943

Malgré leurs succès militaires, les Allemands se faisaient très peu d’illusions sur leurs chances de la vaincre les alliés qui étaient parvenus à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Tunis, au niveau de Medjez el-Bab. Les alliés disposaient d’un armement considérable et étaient maîtres de la mer et du ciel. Le 7 mai 1943 est le jour de la libération de Tunis par l’armée britannique. Les Allemands se sont repliés vers quelques ultimes poches de résistance et les prisonniers juifs ont été libérés.

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Un soldat britannique garde l’aérodrome d’El Aouina, au printemps 1943

Même si les nazis n’ont pas réussi à mettre à exécution l’ensemble de leur plan d’extermination à l’encontre des juifs de Tunisie, il y eut pourtant des morts, des déportés, des viols, des vols, des dommages physiques et psychologiques irréparables. Cette première reconnaissance, par un tribunal israélien, du statut de « victimes des persécutions nazies » pour les juifs de Tunisie devrait nous rappeler que la pérennité du peuple juif et d’Israël, découle de l’expérience de la souffrance de chaque juif. Comme en Europe, devant cette terrible période de l’Histoire, on attend qu’un jour des Tunisiens courageux lèvent le flambeau de la mémoire.

Souhail FTOUH

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Des soldats britanniques à Tunis, le 7 mai 1943

 

(Source: le site juif.org le 13 fevrier 2008)


[ Un an de conflit ]

De Tunis à Québec

MÉDIAMATIN QUÉBEC redaction@mediamatinquebec.com Je viens d’un pays, la Tunisie, où la liberté d’expression n’est qu’une chimère. En débarquant à Québec, je pensais naïvement avoir laissé derrière moi les questions liées à la censure et aux diverses pressions que mes confrères tunisiens ne connaissent que trop bien. Or, le conflit absurde que nous subissons depuis un an m’a permis de réaliser cette réalité: la liberté d’expression peut être menacée même dans les pays démocratiques. Nul besoin d’un régime despotique, allergique à la presse indépendante, pour mettre à mal ce principe fondamental de la vie citoyenne. Il suffit pour cela qu’un employeur tente de sabrer dans les conditions de travail, essaye d’imposer des cadences irréalistes aux travailleurs et cherche à profiter de leur labeur. Notre combat vise, en dernière analyse, à assurer un journal de qualité à nos lecteurs. C’est pourquoi je suis si fier de faire partie de la «belle gang des lock-outés». Taïeb Moalla, journaliste

 

(Source: Média Matin Québec, 22 avril 2008)


Sahara: l’ONU et l’Afrique du Sud font rebondir la polémique Alger-Rabat

 

AFP, le 23 avril 2008 à 16h42

Par Abdellah CHEBALLAH   ALGER, 23 avr 2008 (AFP) – La polémique entre Alger et Rabat sur le règlement du conflit du Sahara occidental a rebondi en début de semaine avec des prises de position contradictoires de l’envoyé spécial de l’ONU et du représentant de l’Afrique du sud au Conseil de sécurité. Dans un document soumis mardi au conseil de sécurité, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Peter van Walsum a estimé que l’indépendance du Sahara occidental, que se disputent le Maroc et le mouvement indépendantiste du Polisario, soutenu par Alger, n’était “pas un objectif réaliste”. C’est la première fois qu’un représentant de l’ONU chargé d’une médiation entre le Polisario et le Maroc se prononce contre l’indépendance de l’ancienne colonie espagnole, annexée par Rabat en 1975. M. van Waslum a été contré par l’ambassadeur d’Afrique du sud, Dumisani Kumalo, qui préside le Conseil de sécurité en avril. “Si nous nous engageons dans cette voie, nous devrions aussi dire aux Palestiniens de renoncer” à l’indépendance, a-t-il dit dans une déclaration à la presse. Tandis que le Polisario et la presse algérienne s’en prenaient vivement à M. van Waslum, estimant qu’il était de “parti pris” en faveur du Maroc, l’agence officielle marocaine de presse MAP a elle critiqué sévèrement M. Kumalo. M. van Waslum, qui se prononçait à titre personnel, avait estimé que “l’indépendance pourrait être hors d’atteinte pour le peuple sahraoui” et que “le Front Polisario devrait devenir réaliste”, selon un document remis au Conseil de sécurité. Il a ainsi marqué implicitement sa préférence pour l’adoption par le Conseil de sécurité du plan d’autonomie sous souveraineté marocaine, seule option préconisée par Rabat pour résoudre ce conflit vieux de 32 ans. M. Kumalo a souligné la “contradiction” entre les propositions de M. van Waslum et celles du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon préconisant, dans un rapport, la poursuite des négociations directes entre le Maroc et le Polisario pour trouver une solution politique au conflit. Rabat et le Polisario poursuivent depuis juin 2007 des négociations directes sous l’égide de l’ONU, à Manhasset, dans la banlieue de New-York, qui n’ont encore abouti à aucun résultat. Ils sont convenus d’une cinquième session de discussions à une date indéterminée. Le Polisario réclame l’organisation d’un référendum d’autodétermination, sous l’égide de l’ONU, qui laisserait aux électeurs sahraouis le choix entre le rattachement au Maroc, l’indépendance ou l’autonomie sous souveraineté marocaine. Rabat préconise une seule option l’autonomie sous souveraineté marocaine. Selon la MAP, “l’Afrique du sud s’est définitivement disqualifiée de tout éventuel rôle dans le dossier du Sahara, en affichant pour la énième fois son hostilité au Maroc et en s’en prenant violemment mardi à Peter Van Walsum”. Elle a accusé M. Kumalo d’avoir “violé les règles de bienséance diplomatique que lui dictait son statut, en prenant ouvertement parti en faveur de la thèse des autres parties, l’Algérie et le Polisario”. En revanche, les journaux algériens ont accusé M. van Walsum de “rouler pour Mohammed VI”, le roi du Maroc, comme l’écrit l’Expression, d’avoir “violé ses prérogatives de médiateur” et commis une “bavure”, comme l’écrit Liberté. De son côté, le représentant en France du Polisario, Omar Mansour, cité par Liberté, a affirmé que M. van Walsum “s’est disqualifié” comme médiateur entre le Polisario et le Maroc, et a réaffirmé la nécessité d’un référendum d’autodétermination pour sortir le conflit de l’impasse.      

 


 

 

 

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