Amor Harouni:REFLEXION SUR LES DROITS DE L’HOMME EN TUNISIE
REFLEXION SUR LES DROITS DE L’HOMME EN TUNISIE
Ecrit par Amor père de Abdelkarim et de Hend Harouni
Tunis le 23 août, 2008-21 chabane 1429 D’après le journal LA PRESSE du 23.08.2008, « l’état ne cesse d’entreprendre des réformes et décisions pour que chaque Tunisien et chaque Tunisienne partout où ils se trouvent bénéficient de leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels et pour que ces précieuses valeurs universelles soient respectées par tous. Nous avons entendu et ce, à maintes reprises que depuis le changement des droits de l’homme sont intimement liés à notre identité, à notre dignité et à notre bien-être à l’autonomie de notre décision politique et à l’invulnérabilité de la nation à la faveur de l’état de droit et des institutions de la république citoyenne. La promotion, le renforcement et l’enrichissement des droits de l’homme sont dans notre pays un dispositif qui se construit au quotidien ». Or, ce que l’on constate actuellement et cela dure depuis belle lurette, cette orchestration assourdissante du Comité Supérieur des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales qui dit généralement qu’en la matière, tout beigne dans l’huile et alors là on se demande s’il n’y a pas contradiction. Dernièrement, (un cas parmi tant d’autres) un citoyen ancien prisonnier politique, Monsieur Lotfi Ouerghi a demandé à ce Comité Supérieur d’intervenir (20 demandes adressées) pour la réhabilitation de ses droits les plus élémentaires, tels que le droit au retour à son travail pour subvenir aux besoins de sa famille, l’accès aux soins médicaux, l’obtention du passeport et dédommagements et autres droits civils. Mais malheureusement, rien ne s’est pointé à l’horizon et point de réponses. Par ailleurs, la plupart des anciens prisonniers politiques se trouve dans des cas similaires sans oublier ceux qui croupissent encore en prison depuis voilà 18 années, sans parler des grèves de la faim, dernier recours de certains d’entre eux et n’engendrant aucune réaction de la part des autorités, harcèlements policiers quotidiens, interdiction de certains déplacement dans la république, ni de visites chez les amis exception faite en cas de présentation de condoléances et encore, à l’invitation à une noce sans oublier le muselage du droit à la parole ainsi que l’interdiction de contacts audiovisuels, filatures policières quotidiennes pour la majorité des cas. Tout ceci est inconcevable surtout en ce qui concerne la censure de l’internet, écoutes téléphoniques et j’en passe. Il s’avère que dans ce contexte que certains partis politiques et les activistes des organisations des droits de l’homme ne sont pas également épargnés et aucune prise de conscience pour le retour des exilés à la mère patrie. Finalement, il s’avère qu’entre théorie et pratique, il n’ya pas de crédibilité dans les discours raisonnants que dans les faits. En conclusion, il ne reste plus qu’une seule solution que je crois la meilleure, c’est la concrétisation d’un réel changement qui englobe toutes les catégories Tunisiennes sans aucune discrimination ni exclusion (pain quotidien du pauvre peuple à l’heure actuelle) mais l’histoire retiendra que de tels procédés anticonstitutionnels et inhumains ne sauraient durer éternellement et ALLAH saura reconnaitre les siens. Démocratiquement Votre. Amor Harouni-Tunisie
Le Tunisien de Nantes est toujours en prison
Naceur veut remuer ciel et terre pour faire libérer son frère, « condamné de manière arbitraire ». Il compte notamment sur la mobilisation des Nantais.
Ess’ghaier Belkhiri, Nantais originaire de Redeyef, croupit depuis trois semaines dans les geôles tunisiennes. Ses proches restent sans nouvelles.
« Je n’ai plus aucune nouvelle d’Ess’ghaier… Même ses avocats n’en ont pas… » La voix de Vanessa s’étrangle lorsqu’elle évoque son compagnon. Voilà un peu plus de trois semaines que ce maçon de 29 ans, qui réside à Nantes depuis une dizaine d’années, se morfond dans une prison « sans confort », à Gafsa, en Tunisie (Ouest-France du 8 août). « On devait se marier le 12 août, raconte Vanessa. Il était parti quelques jours avant pour tout organiser à Redeyef, où vit le reste de sa famille. »
Depuis plusieurs mois, cette petite ville minière de 30 000 habitants, située à 400 km au sud de Tunis, est en ébullition. Sur fond de grande pauvreté et de flambée des prix, le « peuple des mines », comme on l’a surnommé là-bas, se bat contre le chômage et la corruption du pouvoir en place.
« Prisons pleines »
C’est dans ce contexte exalté que la police tunisienne a arrêté Ess’ghaier Belkhiri à sa sortie du bateau, le 1er août dernier. Accusé de « financer la rébellion » à cause d’une petite somme d’argent retrouvée sur lui, il attend d’être jugé. « Il risque vingt ans de réclusion, poursuit son frère Naceur. Mais l’argent retrouvé n’est qu’un prétexte. En fait, le pouvoir de Ben Ali ne lui pardonne pas d’avoir participé, à Nantes, aux manifestations de soutien à la population de Redeyef. »
Depuis l’arrestation d’Ess’ghaier Belkhiri, les initiatives se multiplient. Un courrier a été adressé à Rama Yade, la secrétaire d’État en charge des Droits de l’homme, pour lui demander d’intervenir « fermement » auprès des autorités tunisiennes. Vanessa s’est également déplacée quelques jours à Redeyef.
« Les visites en prison m’ont été refusées parce que nous ne sommes pas mariés,précise-t-elle, les larmes aux yeux. L’ambassade de France m’a promis de faire tout ce qui est en son pouvoir. Tout en m’affirmant que l’affaire prenait une tournure très politique… »
Sur place, Vanessa a été frappée par le climat qui règne à Redeyef. Elle évoque le rouleau compresseur d’un régime policier, « des militaires à tous les coins de rue, une population qui vit dans la peur, des prisons pleines, des gens qui ont fui dans les montagnes pour échapper à la répression… »
Si Ess’ghaier n’est pas libéré dans les prochains jours, Vanessa et Naceur comptent sur la mobilisation des Nantais. Sous quelle forme ? « Nous ne le savons pas encore… Mais il faut qu’Ess’ghaier sache qu’on ne l’oublie pas ».
Joël BIGORGNE.
(Source: le site www.ouest-france.fr le 23 août 2008)
JO-2008 – Tunisie: Oussama Mellouli accueilli en héros à Tunis
C’est offciel : Facebook est mort !
par Escalier7 Ce matin samedi 23 Août 2008, facebook le plus populaire des réseaux sociaux en Tunisie vient d’être censuré par notre vieil ami Ammar. Merci à tous ceux et celles qui regardent internet se rétrécir tous les jours sans piquer une crise. (Source: le blog « Escalier7 », le 23 août 2008 à 08h30) Lien : http://escalier7.blogspot.com/2008/08/cest-offciel-facebook-est-mort.html
Italie: nouvelles arrivées de clandestins, le centre de Lampedusa surpeuplé
Une vie singulière et multiple
Par Marina Da Silva
Journaliste.
« Mais à qui pourrais-je bien parler ? Qui serait prêt à m’écouter à une heure pareille ? » C’est la nuit. « Une lente nuit » qui laisse le narrateur, un jeune immigré tunisien, « le corps brisé, l’esprit atteint de mille coups ». Ce beau titre, La Nuit de l’étranger, déjà nous interroge : y aurait-il dans la nuit de l’étranger quelque chose d’autre que dans la nuit de tout un chacun ?
Né à Kairouan (Tunisie) en 1951, Habib Selmi est agrégé d’arabe et vit à Paris depuis 1983. Il a publié six romans et deux recueils de nouvelles. Il est considéré comme un des meilleurs écrivains tunisiens de langue arabe. Cette expérience de la Nuit de l’étranger, c’est aussi la sienne.Singulière et multiple. Comme celle de ses personnages, constituée dans le déracinement, cette avancée sur un fil lorsque les amarres ont été rompues, les repères balayés et qu’il faut se reconstruire des amis, une langue, un pays qui ne seront jamais tout à fait les siens. Faire le deuil de ce que l’on a quitté, se fabriquer une nouvelle vie. Etre d’ici et de là-bas au risque de n’être ni de là-bas ni d’ici.
La nuit agit comme un révélateur. Elle est le lieu d’accueil de tous les souvenirs et donne des indications sur la manière d’être au monde du narrateur. Dans sa chambre parisienne, il a pour seul antidote à l’angoisse et à la solitude un petit carnet d’adresses défraîchi où les noms qu’il a jetés sont pour la plupart ceux de compatriotes exilés comme lui.
Hamouda et sa femme Hadhria : « Ils étaient comme la plupart des émigrés qui se réfugient dans la parole pour lutter contre le temps qui passe, contre une vie qu’ils n’ont pas choisie. » Souad, qui ne se remet pas du changement d’attitude de son père lorsqu’elle est devenue une jeune fille : « Comme si ça ne lui était jamais venu à l’esprit, comme si j’appartenais à un temps immuable. » Hamouda et Hadhria ont quitté Haoureb parce que « les spermatozoïdes d’Hamouda n’avaient pas assez de force pour atteindre les ovules de Hadhria ». Le traitement en France, long et coûteux, sera leur seule solution de rechange. Souad se laissera appeler « la putain de Belleville » comme une provocation assumée envers ce père aimant et aimé qui s’est érigé en gardien d’une vertu qu’elle ne veut pas lui céder.
Et puis, il y a encore Adel, rencontré dans un Airbus A300, avant son arrestation pour interrogatoire, puis dans un café, et qui va devenir son ami. Adel, qui a perdu le goût de devenir médecin, « ce grand rêve sans lequel il n’aurait pas émigré en France ». Il médite sur son itinéraire et sur celui de son père avant lui. Tous ont une raison de fuir, qui n’est pas forcément d’ordre économique. On entre dans cette histoire pleine et dense par petites touches, avec des allers-retours entre ici et là-bas.
La structure narrative du roman, qui s’ancre dans quatre histoires de vie, les esquisse, les découvre, les emmêle, se révèle captivante et vient donner une consistance commune aux personnages. Elle déroule les événements tragiques sous une fausse insignifiance, hors de tout misérabilisme. Ce parti pris, qui amène le lecteur à partager le déplacement géographique et existentiel des personnages, est aussi une invitation au déplacement hors de ses propres frontières, pour aller à la rencontre de l’Autre.
La Nuit de l’étranger de Habib Selmi, traduit de l’arabe (Tunisie) par Evelyne Larguèche et Françoise Neyrod, Actes Sud, coll. « Mondes arabes », Arles, 2008, 190 pages, 19 euros.
(Source: “Le Monde diplomatique ” (Mensuel – France) juillet 2008) Lien: http://www.monde-diplomatique.fr/2008/08/DA_SILVA/16198
Quotidien- Oran: Siné, Badiou et Fallaci, ou les indignations sélectives