22 novembre 2011

11 ème année, N°4163 du 22.11.2011

AP: Tunisie: séance inaugurale mardi de l’Assemblée constituante

Le Point: Tunisie : l’opposant historique Moncef Marzouki va devenir président

Le Temps d’Algerie: Ghannouchi : La Tunisie a besoin de se concerter avec l’Algérie pour bénéficier de son expérience

El Watan: Ghannouchi : un «frère» au pouvoir

Investir en Tunisie: Tunisie : les urgences du tourisme

Liberation: Tunisie: colère et douleur lors d’un hommage aux “martyrs” de la révolution

Gnet: Tunisie/Afek Tounes : “La démocratie en danger” (Yassine Brahim)

Business News: Tunisie – Guerre ouverte entre l’UGTT et le CPR

20 minutes: Tunisie: Les ministres de la Défense, des Finances inchangés

Business News: Hachemi Hamdi exécute ses menaces : il gèle ses activités politiques !

Le Nouvel Observateur: Non, les “islamistes” n’ont pas “gagné” en Tunisie

WMC: Tunisie: L’émir du Qatar et le ministre turc des Affaires étrangères s’invitent à la Constituante


Tunisie: séance inaugurale mardi de l’Assemblée constituante


Publié le 21-11-11 à 18:30 Modifié à 18:50
TUNIS (AP) — Près d’un an après la chute du régime de l’ancien président Ben Ali, la Tunisie entame mardi la deuxième phase de son processus de transition, avec la séance inaugurale de l’Assemblée constituante élue au suffrage universel du 23 octobre dernier.
La mission essentielle de la Constituante sera d’élaborer une nouvelle Constitution qui devrait aboutir à “un nouvel ordre républicain, civil, démocratique”, selon les souhaits exprimés par nombre de partis et d’association de la société civile.
La nouvelle loi fondamentale doit notamment définir les contours du régime politique devant régir le pays à l’avenir et les critères des prochaines élections présidentielle, législatives et municipales. Le premier acte fort de l’assemblée après l’élection de son président et de deux vice-présidents, consistera dans la mise en place des deux commissions, l’une chargée du règlement intérieur et l’autre de l’organisation provisoire des pouvoirs publics.
Ce sera ensuite au tour du nouvel exécutif transitionnel avec l’élection du président de la République, prévue d’ici fin novembre. Il aura à désigner un Premier ministre, dont le gouvernement devra recueillir la confiance des élus.
C’est le “premier moment démocratique tunisien, avec sa magie et ses lumières, ses dérives et ses ombres aussi”, selon les termes de Chedly Ayari, ministre de l’Economie dans les années 70 sous la présidence Bourguiba.
La nouvelle institution est dominée par trois partis disposant d’une majorité confortable. Au mouvement islamiste “Ennahdha”, grand vainqueur de l’élection d’octobre avec 89 sièges sur les 217 que compte l’assemblée, se sont alliés deux partis de gauche, le Congrès pour la République (CPR) qui a remporté 29 sièges et le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) ou “Ettakatol” avec 21 sièges. Les trois formations majoritaires se sont, du reste, partagées les trois postes-clés de ce qui devrait être le nouvel exécutif lors de tractations ardues ayant précédé l’avènement de la Constituante.
La présidence du conseil des ministres est “logiquement” revenue à l’homme fort d’Ennahdha Hamadi Jebali, seul candidat à ce poste jusqu’ici, alors que le chef du CPR, Moncef Marzouki et le dirigeant d’Ettakatol, Mustapha Ben Jaâfar, se sont vu attribuer respectivement la présidence de la république et celle de l’assemblée constituante à l’issue d’un bras de fer qui a finalement penché en faveur du premier. “L’accord de principe” conclu dans ce sens devra cependant être approuvé par les élus. En face, les autres partis de gauche dont les résultats électoraux ont été en-deçà de leurs attentes, ont choisi de se ranger dans ce qui sera la nouvelle opposition.
C’est la cas notamment du Parti démocratique progressiste (PDP) de Néjib Chebbi et Maya Jribi (16 sièges), du Pôle démocratique moderniste (PDM), une coalition formée autour d'”Ettajdid” (ex-parti communiste) d’Ahmed Brahim et de la “Moubadara” (L’Initiative) dirigée par Kamel Morjane, ancien ministre sous Ben Ali, avec chacun cinq sièges.
Un responsable du PDP, issam Chebbi a aussitôt donné le ton en s’attaquant à la démarche empruntée “en catimini” par les trois partis majoritaires. Il leur a reproché de se soucier des postes plutôt que des programmes et prérogatives du nouvel exécutif et des exigences de la prochaine étape.
Un point d’interrogation subsiste toutefois sur l’attitude qu’observera l’inattendue “Aridha Chaâbia” (Pétition populaire) qui, à la surprise générale, a raflé pas moins de 26 sièges, devenant la troisième force politique du pays.
Ce courant qui a avancé des promesses “populistes” pendant la campagne électorale, est conduit par l’homme d’affaires Hachemi Hamdi, basé à Londres où il dirige une chaîne de télévision “Al Mustakilla”. Lâché par plusieurs de ses élus et confronté à un rejet des principaux partis, il a fini par annoncer son retrait de la vie politique en Tunisie, en s’estimant victime d’une “campagne orchestrée” pour l’exclure de la scène.
Au risque de se heurter à “des dérapages et des dysfonctionnement”, le couple Constituante-exécutif transitionnel devra “impérativement” s’investir dans son pré-carré constitutionnel pour s’attaquer aux besoins économiques pressants de la population, avertit Chedly Ayari, un expert économique de référence internationale. “Le débat constitutionnel est insuffisant pour nourrir son homme”, lance-t-il dans un entretien au journal électronique ” Leaders “. Au terme d’une année 2011 “à la fois la plus terrible et la plus prometteuse de toutes les années de braise que la Tunisie indépendante a connues”, le futur Etat aura à composer, en plus de la démocratie et des libertés, avec des urgences et à des attentes sociales et économiques en donnant “une priorité absolue à la lutte contre la privation et le dénuement dont souffrent des millions de nos concitoyens”, suggère-t-il. AP  

Tunisie : l’opposant historique Moncef Marzouki va devenir président


Le militant, longtemps réfugié en France, parvient au poste suprême grâce à son alliance avec les islamistes d’Ennahda. Défenseur des droits de l’homme et opposant de toujours à l’ancien régime de Ben Ali, Moncef Marzouki, dont il est prévu qu’il accède à 66 ans à la présidence tunisienne, est réputé pour son intransigeance et ses talents de tribun, mais reste critiqué pour son alliance avec les islamistes. Visage brun taillé à la serpe, grosses lunettes qui font le délice des caricaturistes, Moncef Marzouki préside le Congrès pour la République (CPR), un parti de gauche nationaliste qu’il a fondé en 2001. Ce parti a réalisé le deuxième score aux élections et remporté 29 sièges (contre 89 à Ennahda) dans l’Assemblée constituante, validant la stratégie de Marzouki qui s’était rapproché dès l’été des islamistes d’Ennahda. L’homme est tranchant, ses phrases font souvent mouche. Salué par les uns comme “une personnalité intègre” au “parcours irréprochable”, il est critiqué par d’autres qui lui reprochent d’être “le pion d’Ennahda” ou ne lui pardonnent pas de s’être déclaré candidat à la présidence de la République trois jours après la fuite de Ben Ali, le 14 janvier. Médecin Né le 7 juillet 1945 à Grombalia, à 40 kilomètres au sud-est de Tunis, Moncef Marzouki est médecin de formation, spécialiste en neurologie et santé publique. Docteur en médecine de l’université de Strasbourg en 1973, il a été professeur de médecine à l’université de Sousse (sud-est) de 1981 à 2000. Très engagé en faveur des droits de l’homme, il entre en 1980 à la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), dont il deviendra président neuf ans plus tard, avant d’en être exclu en 1994, lorsque les partisans de Ben Ali reprennent le contrôle de l’organisation. Il présente une candidature de témoignage à la présidentielle de 1994, avant d’être emprisonné, privé de passeport. Après la création du CPR, il est contraint à l’exil et se réfugie en France, où il poursuit le combat contre le régime de Ben Ali. Il ne reviendra en Tunisie qu’après la révolution. Au fil des ans, il s’est peu à peu écarté de ses compagnons de route, défenseurs des droits de l’homme et autres opposants de gauche, qui ne lui pardonnent pas une “déclaration de Tunis” signée en 2003 avec notamment des islamistes d’Ennahda qui ne fait plus mention de laïcité. “Ennahda n’est pas le diable” (Marzouki) Si son positionnement de gauche n’a jamais varié, il s’est en revanche rapproché des islamistes, notamment sur la question de l’identité arabo-musulmane, qu’il a brandie haut et fort pendant la campagne pour les élections. Quelques mois avant le scrutin, il fustigeait “la vieille gauche laïcarde et francophone, totalement déconnectée des vrais problèmes de la société tunisienne”. Au lendemain du scrutin, il réfutait les critiques de ceux qui l’accusaient d’avoir “pactisé avec le diable” : “Non, non, non, Ennahda n’est pas le diable (…), il ne faut pas les prendre pour les talibans de la Tunisie, c’est quand même une fraction modérée de l’islamisme”, déclarait-il. Tout en soulignant qu’il y avait “des lignes rouges” sur lesquelles il ne transigerait pas : “les libertés publiques, les droits de l’homme, les droits de la femme, de l’enfant”. “Islamiste ne veut pas dire terroriste. En Tunisie, l’islamisme est un mouvement conservateur de droite avec une connotation religieuse”, déclarait-il encore récemment à Mediapart. Divorcé de sa femme, Moncef Marzouki est père de trois enfants. Il a publié une quinzaine de livres, certains en français. Parmi eux figure Dictateurs en sursis. Une voie démocratique pour le monde arabe, écrit avec le sociologue français Vincent Geisser et publié en 2009.

Ghannouchi : La Tunisie a besoin de se concerter avec l’Algérie pour bénéficier de son expérience


Le président du mouvement tunisien Ennahda, M. Rached Ghannouchi a affirmé, dimanche à Alger, que son pays traversait une étape cruciale et qu’il avait besoin d’une concertation et d’un échange de vues avec l’Algérie qui jouit d’une «riche expérience».
M. Ghannouchi a précisé, à l’issue de sa rencontre avec le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem, que sa visite en Algérie intervenait à une «étape cruciale» que traverse la Tunisie qui a besoin de «se concerter avec l’Algérie qui jouit d’une riche expérience». Les entretiens ont porté notamment sur la situation dans le monde arabe en général et dans les deux pays en particulier. De son côté, M. Belkhadem s’est déclaré satisfait des développements enregistrés sur la scène politique tunisienne qui représentent, selon lui, «un bond qualitatif» qui permettra à la Tunisie de «mener à bien sa transition». Evoquant les réformes initiées par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le secrétaire général du parti du FLN a précisé que les projets de lois organiques relatifs à ces réformes «sont sur le point d’être adoptés par la chambre basse du parlement». S’agissant la révision de la Constitution, M. Belkhadem a annoncé la création d’une commission chargée de formuler des propositions d’amendements de la loi fondamentale qui seront soumises, par la suite, à l’Assemblée populaire nationale (APN) lors de sa prochaine législature. Le président du mouvement tunisien Ennahda, M. Rached Ghannouchi a entamé samedi une visite en Algérie.
(Source:« Le Temps d’Algerie » Le 21-11-2011) Lien :http://www.letempsdz.com/content/view/66201/1/  

Ghannouchi : un «frère» au pouvoir


Le «cheikh» séduit autant qu’il inspire la crainte et la méfiance. Personnage haut en couleur, leader historique du mouvement islamiste tunisien et grand vainqueur des élections du 23 octobre dernier, Rached Ghannouchi, de son vrai nom Kheriji, 70 ans, fait sensation à chacune de ses apparitions.
Son look BCBG d’islamiste «light», moderniste et ouvert «sur le monde» est, certes, sujet à supputation et suspicion, mais ne laisse personne indifférent. Son aura d’opposant authentique, de la «première heure», à la dictature : celle de Bourguiba d’abord – qui le condamnera à la prison à perpétuité – puis celle de Ben Ali – dont il saluera, dans un premier temps, le coup d’Etat (1987) avant de s’opposer frontalement à lui – a contribué à forger sa victoire électorale.
Ses adversaires politiques lui reprochent sa duplicité, son «double discours», ses affinités et amitiés douteuses avec les monarchies du Golfe. On lui reproche également son «silence» troublant durant les vingt ans qu’a duré son exil à Londres, d’avoir surfé la vague de la révolution, son «hypocrisie» politique élevée au rang de stratégie de conquête du pouvoir, ou encore sa supposée grosse fortune ou son penchant polygame, etc. Bête noire des démocrates tunisiens à qui il emprunte la rhétorique, le chef d’Ennahda, agréé le 1er mars 2011, prêche la démocratie et les droits de l’homme. «Ce n’est pas le diable», disait de lui, au lendemain de la victoire d’Ennahda, Moncef Marzouki. «Les islamistes d’Ennahda, il ne faut pas les prendre pour les talibans de la Tunisie, c’est quand même une fraction modérée de l’islamisme», ajoutait le leader du parti de gauche nationaliste CPR, arrivé derrière Ennahda aux dernières élections.
Né à Hamma en 1941, oasis du sud-est de la Tunisie, Rached Ghannouchi est issu d’une modeste famille d’agriculteurs. Son oncle était connu pour être un des leaders du mouvement fellagha. Après des études de théologie à Zitouna, il quitte Tunis en 1964 pour se rendre au Caire, où il s’inscrit à l’université pour des études en génie agricole. C’est son premier exil, forcé par le «bourguibisme» qui «pensait que le modèle français était celui de la modernisation et que tout ce qui vient du Machrek n’était qu’anarchie», déclarait-il. Au lendemain de l’indépendance, Bourguiba a décidé de fermer la Zitouna et de faire appel aux 4500 diplômés de l’école moderne pour construire la Tunisie nouvelle. «Les Zitouniens étaient marginalisés, aliénés et leurs horizons fermés ; ils se consolaient du Machrek comme refuge spirituel.»
Au Caire, Ghannouchi, flirtera d’abord avec l’Union socialiste nassérienne. De ce parti, il se retirera, déçu par le nassérisme, pour épouser le projet de la confrérie des Frères musulmans, découvert au Caire, à Damas puis à Paris en 1968 au contact de Jamaâ Al Dâoua.
En 1969, retour au bercail après des études à la Sorbonne. Sur la route le menant chez lui, il fera la rencontre, en Algérie, de Malek Bennabi. «Moi, j’étais de l’avis de Malek Bennabi, et je crois que le musulman peut être civilisé, s’il comprend bien l’islam, et peut ne pas l’être s’il le comprend mal.» Professeur de philosophie dans un lycée à Tunis, il dirige parallèlement la revue Al Ma’arifa et prêche la «bonne parole» dans les mosquées avec Abdelfattah Mourou, longtemps son bras droit.
Ghannouchi créera ensuite le Mouvement de la tendance islamique (MTI), qui deviendra en 1989 Ennahda, et se révélera un opposant acharné au régime de Bourguiba. Il est condamné, en 1981, à 11 ans de prison dont 3 ont été purgés. La répression dirigée contre les islamistes sous Bourguiba était des plus sanglantes. Plus de 10 000 militants ont été arrêtés en 1987 et avant, en 1984, après les «émeutes du pain». Quelques semaines avant sa destitution, Bourguiba fait de nouveau condamner Ghannouchi aux travaux forcés à perpétuité (27 septembre 1987). Le «vieux maquisard» sera destitué bien avant l’exécution de cette peine. Ghannouchi et son mouvement participent, sous Ben Ali, aux premières législatives avant de se voir interdire par le nouveau maître de Carthage. Contestant les résultats des législatives (son parti était crédité de 14% des voix), il est contraint à l’exil en Algérie, en 1989, puis condamné par contumace, en 1991, à l’emprisonnement à vie. Il séjournera deux ans dans l’Algérie du FIS avant de rallier, pour 20 ans, la Grande-Bretagne.
Le parti de Rached Ghannouchi se défend d’être religieux, se refuse d’appliquer la charia, dit respecter les libertés, les droits des femmes, des minorités, religieuses notamment. Son modèle politique est l’AKP, le parti au pouvoir en Turquie. Son credo : la «renaissance de la Tunisie».
Mohand Aziri (Source: “El Watan” (Quotidien – Algerie) le 21 novembre 2011) Lien:http://www.elwatan.com/actualite/ghannouchi-un-frere-au-pouvoir-21-11-2011-148053_109.php

Tunisie : les urgences du tourisme


Par Afif Kchouk D’ici la fin novembre 2011, la Tunisie aura un nouveau gouvernement qui ne sera opérationnel que vers le 15 décembre. Un mois, c’est long très long, particulièrement dans la conjoncture actuelle, où les réservations à partir de l’Europe se sont ralenties, pour ne pas dire qu’elles sont à l’arrêt.
Qu’y a-t-il donc lieu de faire pour que les réservations sur la Tunisie redémarrent?
Il faudrait rassurer le citoyen, consommateur, client, touriste européen afin qu’il vienne passer ses vacances en Tunisie ? Motiver l’agent de voyages, les réseaux de vente et les circuits de distribution à vendre la destination Tunisie ? Encourager les tours opérateurs à s’engager dans la programmation de chaînes de charter ?
Pour y parvenir, il faudrait mener, en premier, une action politico diplomatique :
– réunir les ambassadeurs étrangers accrédités à Tunis et de leur donner les assurances et les garanties nécessaires sur la situation sécuritaire en Tunisie, et sur tout le territoire tunisien. – réunir, le plus tôt possible, les ambassadeurs de Tunisie et les mobiliser pour l’amélioration de l’image, sécuritaire en particulier, de la Tunisie dans les pays –européens en premier lieu. Ces deux actions urgentes ont pour objectif de lever les restrictions et les recommandations négatives sur la Tunisie et qui se trouvent dans les sites web des ministères des Affaires étrangères des différents pays émetteurs de touristes vers notre pays et qui handicapent sérieusement la reprise du trafic touristique. En effet, tant que ces sites affichent ces consignes, les citoyens des pays concernés rechigneront à venir en Tunisie et les opérateurs de tourisme, voyagistes et agents de voyages, ne prendront aucun risque à vendre un séjour en Tunisie. Sur le plan médiatique, et pour toucher le consommateur final, celui que l’on veut faire venir en Tunisie, il faudrait -pour changer un peu- inviter les média régionaux, notamment les radios FM et les journaux locaux et gratuits. Sur le plan professionnel, il y a lieu aussi d’innover et inviter, en collaboration avec les tour-opérateurs et les réseaux de vente, les agents de comptoir pour 24h en Tunisie, juste pour faire la fête. Il faut aussi soutenir les tour-opérateurs dans leurs programmes aériens et d’affrètement d’avions, et mener des campagnes de publicité sur les chaînes de télévision les plus regardées, quitte à prendre un crédit pour le faire. Il est à préciser que le tourisme tunisien doit pallier –et le plus rapidement possible- un déficit de communication, qui est souvent faite par d’autres sur son compte. Cette période de l’année est particulièrement cruciale pour le tourisme tunisien. C’est une période de réservations pour les vacances d’hiver et les fêtes de fin d’année : les réveillons de Noel et du jour de l’an. C’est aussi la période de réservations pour les mois d’hiver et du premier trimestre 2012 et du début de réservations pour l’été prochain. C’est aussi la période où se négocient les groupes des vacances de Pâques et de l’Ascension. Par ailleurs, pendant cette période, les marchés local et algérien sont à travailler de près, car ils peuvent encore sauver le mois de décembre. Mais, avons-nous des ambulances pour toutes ces urgences ? (Source: ”Investir en Tunisie” Le 21-11-2011) Lien :http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=12183

Tunisie: colère et douleur lors d’un hommage aux “martyrs” de la révolution


“Nous n’avons pas fait le deuil de nos enfants!” crie une femme en sanglots, le portrait de son fils sous le bras. La tension, la colère et la douleur ont pris le dessus dimanche lors d’une cérémonie à Tunis à la gloire des “martyrs de la révolution”.
Les proches, les veuves et les enfants des “martyrs” veulent “connaître la vérité sur les assassins”. Parmi eux se trouve Manoubia, la mère de Mohammed Bouazizi, le vendeur ambulant qui s’est immolé par le feu le 17 décembre à Sidi Bouzid (centre-ouest), et dont le geste a déclenché l’insurrection qui a fait fuir Ben Ali le 14 janvier.
Un désordre chaotique a fait place à la cérémonie organisée par l’Instance électorale indépendante (Isie) en présence de représentants politiques et d’artistes. Protestations et cris ont étouffé la musique et la poésie prévues au programme.
“L’expression de la souffrance que je viens d’entendre est la plus belle des musiques”, lance le poète Seghaier Ouled Ahmed, quittant les lieux, où il devait déclamer ses vers avec l’Egyptien Ahmed Foued Nejm. Un grand drapeau tunisien avec les noms de martyrs inscrits dessus avait été installé sous la coupole du stade El Menzah.
Mais la tribune a rapidement été envahie par les proches de “martyrs” qui ont laissé éclater leur colère dès les premiers mots du président de l’Isie, Kamel Jendoubi. Amenés par bus de Sidi Bouzid, du Kef, de Kasserine et d’autres villes de l’intérieur, les parents de morts devaient se faire remettre des blasons avec l’inscription: “En hommage aux martyrs de la révolution, l’Isie décerne ce blason à la famille de …”.
“Comment peut-on nous inviter à faire la fête lorsque nous n’avons pas fait notre deuil”, s’étonne Sihem Jeffel, 37 ans, dont le mari Tahar a été abattu sous ses yeux le 13 janvier dans un quartier proche du Palais présidentiel de Carthage.
La jeune femme serre sontre elle Mohamed Taha, son bébé aux yeux bleus né trois mois après la mort de son père. “Je suis ici pour lui et pour mes deux autres enfants”. Selon un décompte de l’ONU, 300 Tunisiens ont été tués et 700 blessés durant le soulèvement de décembre-janvier.
“Nos blessures ne se fermeront pas tant que les assassins de nos enfants ne seront pas connus et punis”, affirme Hayet Laroussi, 30 ans, au milieu de femmes agglutinées autour du président de l’Isie ne sachant plus où donner de la tête à vouloir calmer les uns et les autres.
“Mon mari et son frère ont été abattus dans le dos et dans la poitrine devant notre maison le 16 janvier à 02H00 du matin”, se souvient cette diplômée sans emploi. “La scène ne m’a plus quittée”, dit-elle en s’étranglant d’émotion.
“Nous avons droit à la vérité, je ne renoncerai jamais”, sanglote une mère de trois enfants.
“Merci à M. Jendoubi, rendre hommage à nos martyrs est un bon geste”, tempère toutefois la mère de Bouazizi.
Pour une autre mère endeuillée, “les familles ont en ras le bol, les gens n’ont pas compris le sens de cet hommage, M. Jendoubi a essuyé la colère mais il n’y est pour rien”, raisonne-t-elle. “C’est de l’Assemblée constituante que nous devons exiger la vérité sur le sang versé de nos martyrs”, ajoute cette femme de Kabaria, un des quartiers les plus pauvres au sud de Tunis. Sur un stand traînent toujours une centaine de coffrets contenant des blasons qui n’ont pas trouvé preneurs.

Tunisie/Afek Tounes : “La démocratie en danger” (Yassine Brahim)


Fidèle à leur organisation collégiale, plusieurs dirigeants d’Afek Tounes ont défilé ce lundi devant les médias pour présenter leur vision de la deuxième période transitoire qui démarre demain, avec l’ouverture des travaux de l’assemblée nationale constituante. C’était une conférence de presse programme, où les figures de proue d’Afek ont esquivé au départ les derniers remous ayant secoué leur parti, avec la démission de 17 membres du comité central, dont Mustapha Mezghani, SG et Emna Mnif, porte-parole. A ce sujet, Mohamed Louzir, président du parti, met l’accent sur le fonctionnement démocratique d’Afek Tounes,
regrettant les démissions de ses ex-coéquipiers : “certains peuvent parfois ne pas accepter d’être en désaccord avec l’opinion de la majorité, et préfèrent partir. C’est dommage que des gens qui ont donné de leur temps et de leur énergie pour la formation du parti démissionnent”, souligne-t-il, reprochant avec diplomatie aux démissionnaires l’étalage qu’ils ont fait dans les médias.
Mais, cet épisode semble oublié, ou plutôt mis entre parenthèses et Afek Tounes veut continuer son petit bonhomme de chemin, en regardant le cap qu’il s’est fixé au départ. Dans sa lecture des résultats des élections, Yassine Brahmi se réjouit de la réussite des élections du 23 octobre. “Même s’il y avait des dépassements, ça ne changeait en rien les résultats du scrutin, l’assemblée constituante élue représente le peuple tunisien”, souligne-t-il en substance. Tout ne semble pas toutefois rose pour le directeur exécutif d’Afek Tounes. “Nous avons une crainte pour la réussite de la démocratie dans notre pays. Cette peur réside dans l’écart important dans les résultats du scrutin entre le mouvement Ennahdha et les autres partis. Il y a un parti populaire qui est parvenu dans une période courte à réaliser une large réussite”, indique-t-il, en prévenant : “la démocratie est en danger, car, celle-ci ne peut se concrétiser sans une possibilité d’alternance au pouvoir. La démocratie veut dire que le parti aujourd’hui au pouvoir, peut-être demain dans l’opposition, et inversement. C’est-à-dire que l’opposition a l’espoir d’accéder un jour au pouvoir”, fait valoir Yassine Brahim, estimant que le pari est de former des forces politiques ayant suffisamment de poids pour qu’elles puissent concurrencer le premier parti. “Pour ce faire, dès les premières semaines, nous avons œuvré à avoir des positions communes avec les partis appartenant à la même famille politique sur notre rôle dans la période à venir, notre participation au gouvernement, mais hélas, il n’y avait pas de présence positive, des partis ont travaillé seuls, sans avoir une vision envers la période à venir”, regrette-t-il, déclinant la position de son parti du futur gouvernement : “nous étions favorables soit à un gouvernement d’unité nationale, dirigé par une personnalité indépendante où tous les partis sont représentés, soit à un gouvernement indépendant. Le mouvement Ennahdha a souhaité diriger le gouvernement, nous n’avons pas jugé bon d’y participer ; nous œuvrerons à former un parti capable avec d’autres partis et personnalités indépendantes de consacrer la démocratie et l’alternance politique”. “Nous participerons à l’action du gouvernement à partir de l’opposition” Sami Zaoui, membre du comité central, affirme lui qu’Afek Tounes exercera une opposition constructive. “Le parti aura un rôle en matière de discussion de la feuille de route du gouvernement qui sera soumise à l’assemblée constituante. Il aura voix au chapitre en matière des priorités socio-économiques de la prochaine période”, fait-il savoir, déniant au prochain gouvernement le droit de procéder à un changement total dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement ou de la santé, car il s’agit d’un gouvernement de transition”. “Les élections qui ont eu lieu ne sont pas des législatives, mais celles d’une assemblée constituante. Le gouvernement doit expédier les affaires courantes, et non avoir un programme sur cinq ans”.
Selon Sami Zaoui, Afek Tounes participera à l’action gouvernementale de sa posture d’opposition constructive. “Nous avons des idées de grands projets pouvant générer des milliers de postes d’emplois, nous serons également impliqués dans l’examen du budget de l’Etat au sein de la constituante, en tenant à la préservation des grands équilibres du pays”. “Nous défendrons l’idée d’un référendum populaire sur la constituante” Afek Tounes qui se définit comme un parti politique, rationnel, va recentrer le débat sur les problèmes réels du pays, dit Faouzi Abdrahman en déclinant la perception du parti envers les priorités du gouvernement au cours de cette deuxième période transitoire. Le premier point qui sera évoqué par Afek Tounes au sein de la constituante est la détermination de cette période transitoire à une année. “Même si nous ne sommes pas signataires du document du processus transitoire, nous sommes pour que cette durée ne dépasse pas une année”. Afek Tounes oppose une fin de non-recevoir à tous les appels qui préconisent une prorogation de cette période, “si c’était le cas, les partis signataires du document précité auraient failli à leurs engagements”, relève-t-il en substance. Il s’agit de limiter cette deuxième période transitoire, pour pouvoir passer à une période pérenne avec des pouvoirs exécutif et législatif élus, et pouvoir ainsi rétablir la confiance”, dit-il. La deuxième priorité pour Afek Tounes porte sur la justice transitionnelle. Le parti propose, à ce sujet, de charger une commission de ce dossier au sein de l’assemblée constituante. “Nous aurions voulu qu’une lecture soit donnée aux noms des martyrs lors de la séance inaugurale de l’assemblée nationale constituante”, indique Faouzi Abdrahman. Afek Tounes défendra au sein de la constituante l’idée d’un référendum populaire sur la constituante, et appellera à la généralisation des périmètres communaux, conclut-il. Afek Tounes a refusé l’offre d’Ennahdha
A la question de savoir si Afek Tounes a été approché par la troïka qui planche sur la formation du prochain gouvernement, Yassine Brahim rétorque que son parti s’est entretenu, à plusieurs reprises, avec Ettakatol ainsi qu’avec le PDP ; Ettajdid et d’autres partis en vue de définir ses positions envers la période à venir. Le directeur exécutif du parti s’est montré un tantinet déçu de la position d’Ettakatol qui a changé de position, sans même tenir compte des discussions survenues avant les élections (ndlr : il était question d’une coalition entre le PDP, le PDM ; Ettakatol et Afek Tounes au sein de la constituante). Afek Tounes a été également approché par Ennahdha, dans ses consultations pour former un gouvernement de coalition le plus large possible et nous leur avons fait part de notre position, selon laquelle nous voulons focaliser sur la rédaction de la constitution et sur la préparation de l’alternance, fait savoir Yassine Brahim, en faisant remarquer : “si des élections venaient à avoir lieu avant l’été prochain, Ennahdha vaincra une autre fois pour cinq ans”. S’agissant de la position d’Afek Toune envers la répartition des trois postes clefs de l’Etat, Yassine Brahim estime qu’il faut éviter l’emploi de l’expression “trois présidences”, estimant que “le mouvement Ennahdha veut nous habituer à cela car il prône un régime parlementaire auquel nous nous opposons”. Et de renchérir : “Nous sommes pour un régime parlementaire mixte, ou un régime présidentiel mixte, avec un équilibre entre les pouvoirs”. “Quant aux trois postes clefs à la tête de l’Etat qui seront attribués, d’après ce qu’on a compris et entendu, à Moncef Marzouki en tant que Président de la République, Mustapha Ben Jaâfar, Président de la constituante et Hamadi Jebali, Premier ministre, c’est une question qui sera soumise à l’assemblée constituante ; quant à nous nous avons une position et nous sommes en train de la discuter avec d’autres partis”.
En prélude de la conférence de presse, les quatre élus à la constituante d’Afek Tounes se sont présentés aux médias. Il s’agit de Samira Maraï, tête de liste de Médenine, 48 ans, professeur universitaire, et pneumologue ; Rym Mahjoub, tête de liste de Mahdia, 45 ans et radiologue ; Chokri Yaïche, professeur d’enseignement supérieur, et docteur en géologie appliquée, tête de liste de Sfax 2 et Noôman Fehri, tête de liste de Nabeul 1, ingénieur et chef d’un bureau d’études. Tous ont exprimé leur détermination à défendre les principes et la vision d’Afek tounes au sein de la constituante et à contribuer à la construction de la Tunisie future.

Tunisie – Guerre ouverte entre l’UGTT et le CPR


La tension semble être montée de plusieurs crans entre l’Union générale des travailleurs de Tunisie (UGTT) et le Congrès pour la République (CPR), notamment suite à la plainte déposée par Abderraouf Ayadi, SG adjoint du CPR contre Abdessalem Jerad l’accusant d’être impliqué dans des affaires de corruption. Le CPR a beau préciser, selon des médias de la place, qu’Abderraouf Ayadi a déposé cette plainte en sa qualité d’avocat. Rien n’y fait, Abid Briki assure et accuse le Congrès pour la République d’être derrière les rassemblements hostiles organisés devant les locaux de la centrale syndicale aussi bien à Tunis que dans certaines régions. Plus encore, il accuse ouvertement des membres appartenant au CPR d’avoir été présents parmi les assaillants du siège de l’UGTT. Cette dernière appelle à des mouvements sur le terrain pour exprimer son opposition catégorique à la candidature de Moncef Marzouki au poste de la présidence de la République. Des rassemblements de syndicalistes devaient avoir lieu aujourd’hui 20 novembre 2011 à Sfax et dans d’autres villes du pays. Affaire à suivre… Source : « Business News » Le 21-11-2011 Lien :http://www.businessnews.com.tn/Tunisie-%C4%80%E2%80%93-Guerre-ouverte-entre-l%C4%80%E2%80%99UGTT-et-le-CPR,520,27740,3

Tunisie: Les ministres de la Défense, des Finances inchangés


Les ministres tunisiens sortants de la Défense et des Finances ainsi que le gouverneur de la banque centrale conserveront leurs attributions dans le prochain gouvernement, a déclaré ce lundi une source proche de la coalition majoritaire. Selon cette source, qui appartient au parti islamique modéré Ennahda, premier parti de la nouvelle coalition, il y aura tout de même «beaucoup de changements» dans la composition du cabinet, qui sera «annoncée dans la journée». Le 23 octobre, Ennahda (Renaissance) est arrivé en tête lors de l’élection de l’assemblée constituante, sans pour autant disposer d’une majorité absolue. Il s’est entendu avec deux formations de gauche, le CPR (Congrès pour la République, gauche nationaliste) et Ettakattol (laïque, social-démocrate) sur un partage du pouvoir, aux termes le poste de Premier ministre revient à Hamadi Jbeli, secrétaire général d’Ennahda. Ennahda a remporté 90 des 217 sièges à l’assemblée constituante, le CPR en obtient 30 et Ettakattol 2

Hachemi Hamdi exécute ses menaces : il gèle ses activités politiques !


Hachemi Hamdi, leader de la ”pétition populaire” a annoncé dimanche soir qu”’il a décidé de geler immédiatement et totalement ses activités politiques en Tunisie”, dans un communiqué diffusé sur la chaine Al-moustakella et publié sur son site électronique. Il a justifié sa décision par le fait qu’il n’a pas reçu les excuses demandées à plusieurs parties politiques et médiatiques au sujet de « la campagne de haine et d’exclusion» dont il estime être victime, lui et le courant qu’il représente. Selon Hachemi Hamdi ”la nouvelle Assemblée constituante est dépourvue de légitimité morale et politique”. Il a, par ailleurs, affirmé ne pas avoir demandé aux élus de la pétition de se retirer de l’Assemblée constituante ou de se solidariser avec lui.

Non, les “islamistes” n’ont pas “gagné” en Tunisie


LE PLUS. Antonin Grégoire vit en ce moment au Liban, où il travaille pour le portail d’informations iloubnan.info. Agacé par la lecture des résultats des élections tunisiennes faite par certains médias occidentaux, il présente la sienne.
Tunisie : les islamistes qui ont pris le pouvoir vont mettre le pays à feu et à sang. Ça y est lecteur, tu es harponné à la faveur d’une info assez effrayante qui colle bien à ce que des années de guerre contre le terrorisme, de Sarkozy et de Marine Le Pen, de dictateurs et de guerre au Moyen-Orient, ont mis dans la tête des honnêtes citoyens. Ennahdha n’a pas “gagné”
1er mythe : les islamistes n’ont pas pris le pouvoir. “Je suis inquiet de la façon dont [le résultat du scrutin] est interprété par les média occidentaux” m’avoue Khelil ben Osman de l’Association Tunisienne pour les Liberté Numériques, qui commence à en avoir ras le bol de la façon dont sont présentées ces élections et qui trouve anormal et “ahurissant” que l’Elysée se soit précipité pour “féliciter Ennahdha pour sa victoire, ce n’est pas une victoire, c’est une Assemblée constituante bordel !”.
Ennahdha n’a pas “gagné” les élections en Tunisie : il s’agit d’une Assemblée constituante, pas d’une présidentielle française ou américaine (deux démocraties fringantes comme peuvent en témoigner George W. Bush et Nicolas Sarkozy) et Ennahdha a remporté à la faveur du scrutin 89 sièges sur 217.
Autre mythe tenace : on oublie un peu de rappeler que 42% des Tunisiens n’ont pas voté, que 18% des bulletins étaient blancs ou nuls et que 60% de ceux qui ont voté ont choisi d’autres partis que “les islamistes”. Le résultat des élections est là, en infographie sur Tunisia-live ; proportionnellement à la population, Ennahdha c’est 18%.
Il convient aussi de dire, ce qui nous fut confirmé sur place par les chevaliers de la liberté d’expression et des nouveaux médias – aussi bien fhimt.com que l’ATLN ou Tunisia-Live – qu’Ennahdha a fait la meilleure campagne. Ses membres sont allés sur le terrain et ont multiplié les contacts avec la population, alors que d’autres ont cru au mythe de la “révolution Facebook” et ont oublié de se bouger IRL (in real life) et se sont fait piéger par le mythe “islamistes contre laïcs” à faire une campagne anti-islamistes. Puisque “islamiste” est un fantôme indéfinissable, ils se sont largement plantés et les Tunisiens que nous avons rencontrés semblent plutôt satisfaits que ce débat imbécile entre laïcité et islam soit définitivement dépassé et que l’on retrouve un paysage politique cohérent.
En démocratie, qui fait la meilleure campagne est élu, on se tait et on respecte. Lorsque Nicolas Sarkozy a été élu, on n’a pas eu droit à tout ce foutoir médiatique sur la laïcité en danger, alors qu’il jurait qu’elle devait être plus “positive” et vantait les “racines chrétiennes de la France”. Il serrait la main de Tom Cruise, icône de la scientologie, et voulait détecter les délinquants avant la maternelle, une idée qui revient presque chaque année, relancée par un second couteau de l’UMP différent à chaque fois…
Ennahdha promet tout, attendons de voir
Les “islamistes” que j’ai rencontrés et interviewés lors de mon travail sont des enfants de cœur à côté de ce qui est dit et fait par de nombreux hommes et femmes politiques en Europe. Nourredine Bhiri, porte-parole d’Ennahdha, prenait tellement soin à dire les bons mots et à ne pas déraper que si je n’avais pas posé la question, il n’aurait même pas prononcé le mot “islam” :
“Nous voudrions mettre l’accent sur le fait que l’Etat est un état civil et que l’ordre politique est républicain. Et aussi sur l’égalité sans considération de religion, de race, de sexe ni d’aucun autre aspect. Aussi le respect de la vie de tout le monde, et la liberté de conscience.
Moi : Vous allez mettre tout ça dans la constitution?
“Oui. Aussi le droit à l’éducation, à la santé, à la justice sociale, ainsi que la liberté d’expression et la liberté d’association. Le respect aussi de la propriété privée et publique et nous voudrions établir des relations internationales basée sur le respect mutuel.” (lire ici l’interview entière sur Iloubnan.info).
Ennahdha est un enfant politique de la Tunisie, même s’il a été interdit, comme d’autres partis, sous Ben Ali. Son programme économique est un mix délirant entre liberté des marchés, état providence et communisme. Il promet tout, est d’accord avec tout le monde et ouvert à tout ou presque, disant à chacun ce qu’il veut entendre. Aux islamistes, le parti parle de 6e califat, aux anciennes puissances coloniales il jure liberté de marché, et aux électeurs service sociaux gratuits…
Ennahdha ne sait pas très bien comment faire avec les médias qui ne lui pardonnent rien et l’attendent au tournant à chaque faux pas. Les membres disent un peu tout et n’importe quoi et peuvent facilement être piégés.
Lors d’un sommet, Hamadi Jebali, futur Premier ministre, a parlé malencontreusement de “6e califat”. Souad Abdurahim, égérie non voilée a fait une sortie sur “les mère célibataires” qui seraient “une infamie”. Elle a provoqué un tel tollé que du coup, elle “ne donne plus d’interview car elle est très occupée en ce moment, merci”.
Mais comparé aux propos de Nicolas Sarkozy sur la “pédophilie génétique”, à ceux de Brice Hortefeux sur la présomption de culpabilité, à ce que peut vomir Claude Guéant dès qu’il ouvre la bouche, à la responsabilisation des malades de Laurent Wauquiez, à Christine Boutin qui brandissait la Bible à l’Assemblée comme argument contre l’homosexualité… Ennahdha me semble être des centristes bien sages. Laissons la Tunisie créer son propre modèle
Les politiciens des pays du nord de la Méditerranée ne sont pas toujours de francs démocrates. Les atteintes graves aux libertés sont régulières en Europe et s’enchaînent à un rythme de plus en plus inquiétant. Les déclarations ahurissantes de racisme et de haine de certains politiques sont devenues tellement nombreuses qu’on s’y est habitué. Scandales, émeutes, corruption au sommet, atteinte à la liberté de la presse, lois d’exception, atteintes aux droits, népotisme et copinage, pas un mois ne s’est écoulé ces dernières années sans qu’il n’arrive au moins un de ces exemples-là en Europe.
La Tunisie n’a pas a être jugée sur des critères qui seraient ceux d’autres “démocraties”, ceux de Sarkozy, de Bush, de Berlusconi ou de la Grèce. Elle est en train de créer un nouveau modèle qui pourrait bien devenir une référence. “Ce qui fait aujourd’hui le cyber-activiste en Tunisie va faire le cyber-citoyen de demain partout dans le monde” dit Khelil ben Osman.
Ramla Jaber de Tunisia-live est en train, avec d’autres, de réinventer le journalisme en Tunisie, tous s’activent pour monter des projets d’open gouvernance et ce journalisme citoyen qui feront demain école dans le monde entier.
Réduire la démocratie tunisienne naissante à la “victoire des islamistes” est une insulte à la révolution, à la liberté et au lecteur qui est en droit d’être informé de la réalité par une information non polluée par les fantasmes d’islamisation initiés par la sphère de l’extrême droite.

Tunisie: L’émir du Qatar et le ministre turc des Affaires étrangères s’invitent à la Constituante


i cheik Hamad El Tahani, émir du Qatar, a mobilisé ses lobbies, ses réseaux et ses fans en Tunisie pour pouvoir assister à la première séance de l’Assemblée constituante, prévue, en vertu du décret du 14 novembre 2011, pour le mardi 22 novembre 2011, au Bardo, dans l’enceinte de l’ex-Chambre des députés, M. Ahmet Davutoglu, ministre turc des Affaires étrangères, a apparemment choisi, d’après certaines sources concordantes, la voie discrète de la diplomatie pour exprimer le souhait du gouvernement d’Ankara d’assister, aux côtés du peuple tunisien, à ces moments historiques, qui vont redéfinir, à l’avenir, la configuration politique de notre pays et préparer le terrain aux nouvelles échéances électorales.
En fait, la première séance de la Constituante, qui va débuter à 10h du matin, sera présidée, nous dit-on, par le plus âgé des élus, secondé, tout au long des travaux, par la femme ou l’homme le plus jeune de l’Assemblée. Après le serment solennel des représentants de la volonté populaire, l’élection du président de la Constituante aura lieu au suffrage secret et à la majorité absolue. Un deuxième tour, pour l’obtention d’une majorité simple, peut être organisé en cas de blocage.
Cette première séance, affirment des membres de l’alliance tripartite (Ennahdha, CPR, Ettakatol), peut demeurer ouverte durant des jours. Afin de laisser la porte ouverte à la venue de plusieurs personnalités du monde arabe et occidental, qui ont toujours été aux côtés du peuple tunisien dans sa lutte contre la dictature.
D’ailleurs, tout juste après l’indépendance du pays, pendant le déroulement de la Constituante, qui a ouvert la voie vers la proclamation de la République, les élus de la jeune nation avaient accueilli, le 3 janvier 1957, Mustapha Ben Halim, Premier ministre du gouvernement libyen de l’époque, qui avait exprimé, à cette occasion, dans un discours mémorable, la solidarité du royaume avec l’entité tunisienne naissante encore en lutte contre la présence française à Bizerte et dans certains portions du sud du pays.
Mehdi Ben Barka aussi, Président du Conseil National Consultatif Marocain et figure légendaire de l’opposition au temps du Roi Hassan II, a représenté, en janvier 1958, Mohammed VI, le Sultan du Royaume Chérifien et prononcé, dans l’enceinte de l’Assemblée constituante tunisienne, une allocution visant à raffermir les liens entre les deux pays, qui viennent à peine de conquérir leur liberté et de se débarrasser du tutorat du colon français.
A cette époque, d’après les archives nationales, le leader Habib Bourguiba n’a pas hésité à accorder, d’une manière honorifique, la citoyenneté tunisienne au docteur Fadhel Jemmali, ami des peuples de l’Afrique du nord dans leur combat pour l’indépendance et chef de la mission diplomatique de l’Irak aux Nations Unies, qui avait assisté, le 12 juillet 1956, aux travaux de la Constituante et présenté ses félicitations à l’assistance.
Ainsi donc, les Tunisiens, nous dit-on, ne devraient pas se braquer devant la perspective de recevoir des invités au sein de la première séance de la Constituante. Oui, mais le problème provient de ce peuple rebelle, initiateur du Printemps arabe, qui ne supporte plus les arrogances et les suffisances.

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Accueil TUNISNEWS 3ème année, N° 996 du 10.02.2003 http://site.voila.fr/archivtn https://www.tunisnews.net   Tunisie : comment s’enrichit le clan Ben Ali

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