22 janvier 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2071 du 22.01.2006

 archives : www.tunisnews.net


Al Mawqif: Communiqué AP: Tunisie: saisie d’un journal de l’opposition, démenti des autorités KUNA: Arab Dissidents call on US for more support Sadreddine Sarray: A mon avis, Comment doit on investir l’argent de la Zakat ? AP: Aide française de 50 millions d’euros pour le tourisme tunisien Le Temps :Léon Bertrand :« Le tourisme balnéaire de masse ne me paraît pas nécessairement la seule voie d’avenir de la Tunisie » UN: Le Tunisien Ali Hachani élu président de l’ECOSOC La Presse : Recherche médicale – Coopération tuniso-américaine La Presse : Hugo Loetscher – Choix prolétaires et revendicatifs d’un auteur au-dessus de tout soupçon  Le Temps :Mémoire collective – Janvier 1948: Le procès des grévistes de l’UGTT

 
Al Mawqif Hebdomadaire politique   Communiqué
Tunis, le 21 janvier 2006    Les autorités tunisiennes ont procédé, vendredi 20 janvier, à la saisie du numéro 342 de l’hebdomadaire politique « Al Mawqif ». les agents de police ont retiré de tous les kiosques l’ensemble des exemplaires mis en vente.   Il est à rappeler que l’article 73 du Code de la Presse accorde au ministre de l’intérieur le pouvoir discrétionnaire de  « saisir le numéro de tout périodique dont la publication serait de nature à troubler l’ordre publique ».   Aucune explication n’a été, cependant, fournie à l’appui de cette décision. La direction du journal n’a reçu aucune notification ni information quant aux raisons éventuelles de cette saisie.   Cette mesure intervient quelques jours après l’abrogation des dispositions du Code de la presse relatives au dépôt légal. Cette mesure a été louée par la presse gouvernementale comme le signe d’une grande libéralisation de l’espace médiatique tunisien, le dépôt légal constituait en effet une arme redoutable dans le système de censure auquel sont soumis les journaux en Tunisie.   Cependant, Al Mawqif n’est pas le seul journal à connaître cette nouvelle forme de censure : l’hebdomadaire d’information générale « Akhbar al Joumhouria »a connu le même sort : tous les numéros de sa livraison du 20 janvier ont été saisis dans les kiosques sans qu’aucune explication n’ait été fournie à sa rédaction..    Au cours de la même semaine la livraison du périodique culturel, « al Hayet al Thakafia »,  pourtant publié par le ministère de la Culture, a  été retirée de la vente et son rédacteur en chef limogé. L’opinion publique est toujours dans l’attente d’une explication de cette nouvelle forme de censure.   La direction du journal Al Mawqif alerte l’opinion publique sur ces violations graves de la liberté d’__expression et de presse.   Outre sa signification politique désastreuse dans un pays classé parmi les derniers de la liste en matière de liberté de la presse, cette mesure arbitraire peut avoir les conséquences financières les plus graves sur la survie d’un journal d’opposition qui vit du produit exclusif de ses ventes. Il est à rappeler en effet que Al Mawqif souffre de toutes les formes de discriminations et de privations de la part des autorités publiques (exclusion des insertions publicitaires dont le porte feuille a été confié à la gestion d’une agence gouvernementale, l’ATCE, et privation de toutes les subventions publiques accordées à la presse d’opinion et aux journaux des partis).   Le journal Al Mawqif demande à toutes les associations nationales et internationales concernées par le respect des libertés d’__expression et de presse d’élever au près du gouvernement tunisien leurs protestations les plus vives et de manifester leur solidarité avec l’équipe du journal dans la campagne de dénonciation qu’elle compte organiser pour obliger le gouvernement à respecter la liberté d’opinion et à réparer les dommages causés au journal par ses mesures arbitraires.   Tunis le 21 janvier 2006   Pour l’équipe du journal, le Directeur de la Publication : Ahmed Nejib Chebbi    Al Mawqif, 10, rue Eve Nohelle, 1001 Tunis, Tél: +216 71 33 22 71, Fax: +216 71 33 21 94   

Tunisie: saisie d’un journal de l’opposition, démenti des autorités

 Associated Press, le 21 janvier 2006 à 19h07 TUNIS (AP) – Les responsables de l’hebdomadaire «Al Mawkif» ont fait état samedi de la saisie par les autorités tunisiennes du dernier numéro de cet organe du Parti démocratique progressiste (PDP/opposition), une information aussitôt démentie côté officiel. Dans un communiqué transmis à l’Associated Press, le directeur de la publication, Ahmed Néjib Chebbi, accuse les agents de police d’avoir «retiré de tous les kiosques l’ensemble des exemplaires mis en vente».   Il souligne que l’article 73 du Code de la presse accorde au ministre de l’Intérieur le pouvoir discrétionnaire de «saisir le numéro de tout périodique dont la publication serait de nature à troubler l’ordre public», notant qu’»aucune explication n’a été fournie à l’appui de cette décision». Une «source officielle» reflétant la position du gouvernement a qualifié ces allégations d’»infondées», affirmant qu’»aucun numéro d’un des journaux de l’opposition n’a été saisi».   Le parlement tunisien a récemment adopté un projet gouvernemental portant abrogation des dispositions relative au dépôt légal. Décriée par l’opposition comme étant une forme de censure, cette procédure soumettait les journaux et autres publications à un contrôle avant diffusion notamment des ministères de l’Intérieur et de la Justice. Sa suppression avait été perçue comme un signe de libéralisation de l’espace médiatique.   Le numéro d’»Al Mawkif» annonce une prochaine augmentation des prix du pain, un produit sensible pour l’opinion publique. En 1984, à l’époque de l’ancien président Habib Bourguiba, une hausse des prix de cette denrée de base avait été à l’origine d’une flambée de violence dans le pays.   Un autre article répliquait de manière virulente à une »information» publiée par deux journaux de la place. Il traitait de »chiens enragés» ses auteurs selon lesquels le chef du PDP, Me Néjib Chebbi, aurait fait adhérer à l’organisation internationale des Frères Musulmans, lors du dernier pèlerinage à La Mecque.   M. Chebbi a démenti cette information qui, selon lui, vise à »entraver sa marche politique et sa lutte pour les libertés et la démocratie».   Associated Press


 

Kuwaiti News Agency Reports on AEI Conference

 

Arab Dissidents call on US for more support

 

WASHINGTON, Jan 13 (KUNA) – A group of dissidents from around the Arab world called for greater US support on Friday in pressuring Middle East governments to reform and widen the playing field to political parties.

 

Speaking at the conservative American Enterprise Institute, a Washington-based think tank, the handful of Arab dissidents shared their personal stories of what they described as oppression, a lack of freedom and intimidation from ruling parties in their home countries.

 

The dissidents also argued against the current US policy of not officially supporting one political group over another.

 

Some panelists urged the US Government to stop offering political training to parties with conservative leanings and instead offer funds and training to the more secular, liberal parties in the region.

 

But Egyptian dissident Saad Eddin Ibrahim, who was recently released after being imprisoned by the Egyptian government, said the conservative Muslim Brotherhood should be recognized as a political party with rights in Egypt.

 

In the recent Egyptian parliamentary elections, Muslim Brotherhood candidates made substantial gains from the ruling National Democratic Party, but did so as independents because the group is banned from the political sphere.

 

Although Ibrahim acknowledged he is a secularist and not a supporter of the Muslim Brotherhood, he said the group, which has renounced violence, should not be excluded from the government if it has the support of Egyptian voters.

 

In a democracy political parties should not have the right to choose their opponents because that right is reserved for voters, said Ibrahim.

 

Taking a different point of view, Tunisian dissident Neila Hachicha argued that before political parties run in any election governments must allow freedom of speech and voters must be better informed of the various political platforms.

 

Hachicha said she feared that, without freedom of _expression, ill-informed voters may elect conservative candidates to powerful political posts and strip women and minorities of their rights.

 

Despite concerns raised by Hachicha, Ibrahim said that governments in the region must immediately open the political sphere for voters regardless of the timing.

 

Although the panelists disagreed over how reform should take place in the region, the panelists agreed that the issue of women’s rights is central to the debate about democracy.

 

Speaking in support of women’s rights in Kuwait, Rola Dashti commended the Kuwaiti Government and the members of parliament who voted in support of granting women the right to vote last May.

 

Dashti, senior consultant at the Kuwait Economic Society and former economist at the National Bank of Kuwait and the World Bank, told the audience that Kuwaiti society is moving in the right direction following this move.

 

She said she is working to ensure that women have an active role in public participation and will continue to advocate for women’s rights around the world, even in the face of pressure and intimidation from those who oppose her.

 

(Source : dépêche de l’agence koweitienne KUNA en date du 13 janvier 2006)


A mon avis, Comment doit on investir l’argent de la Zakat ?

Sadreddine Sarray, B.Sc.A.,M.ing., Membre de l’Ordre des Ingénieurs du Québec     La Tunisie passe aujourd’hui par une situation politique très délicate qui est quand même surmontable si tout les Tunisiens décident de mettre la main dans la mains, en utilisant des méthodes pacifiques et progressistes.   Chers Tunisiens à l’étrangers, ingénieurs, scientifiques et chercheurs, ce message s’adresse particulièrement à vous, vu que vous êtes très bien placés pour choisir et envoyer la meilleure documentation scientifique aux universités Tunisiennes.   Par ce message j’invite donc tous les Tunisiens concernés de consacrer l’argent de la Zakat à l’achat et à l’envoi de livres scientifiques aux universités Tunisiennes pour participer au développement des compétences en Tunisie et pour développer aussi une mentalité progressiste et nationaliste chez nos jeunes.   Une mentalité progressiste chez nos jeunes aura pour effet immédiat, le changement des valeurs politiques chez nos chefs qui n’auront pas le choix dans ce cas d’opter pour le multipartisme et pour la démocratie, sinon ils vont risquer l’isolement par rapport à la nouvelle masse intellectuelle progressiste.   Mes amis, je crois profondément qu’un changement positif n’aura lieu en Tunisie que si tous les citoyens Tunisiens participent à ce changement. Et pour que les citoyens participent il va falloir développer tout d’abord chez eu l’esprit de l’initiative et la pensée critique et progressiste. Et c’est donc notre devoir en tant que Tunisiens à l’étranger d’alimenter la volonté du peuple par de l’énergie positive moyennant des gestes concrets.   Mes amis, personne d’entre vous ne risque sa tête parce qu’il a envoyé un livre à une université X ou Y, donc pour quoi ne pas faire ce noble geste qui fera la différence et qui va permettre de changer notre vie et la vie de nos familles et de nos amis.   Mes amis, moi personnellement, j’ai déjà commencé par faire ce geste et j’ai déjà reçu un accusé de réception pour un don que j’ai fait à une université Tunisienne, donc n’hésitez pas de faire la même chose et vous allez voir comment ce geste fera l’effet de la boule de neige.   Merci pour votre attention,   Sadreddine Sarray, B.Sc.A.,M.ing., Membre de l’Ordre des Ingénieurs du Québec
 

Aide française de 50 millions d’euros pour le tourisme tunisien

 

 Associated Press, le 21 janvier  2006 à 18h24     TUNIS (AP) – Le ministre français délégué au Tourisme, Léon Bertrand, a achevé samedi une visite officielle de trois jours en Tunisie sanctionnée par l’octroi d’un prêt concessionnel de 50 millions d’euros destiné à financer un programme de mise à niveau des établissements hôteliers.   Ce programme prévoit dans une première étape la rénovation de 45 unités d’une capacité de 20.000 lits. Le prêt sera fourni par l’Agence française de développement (AFD) qui accordera à la Tunisie une subvention, sous forme de don, d’un montant d’un million d’euros pour apporter la logistique nécessaire au programme de modernisation des hôtels.   Au cours de son séjour tunisien, M. Bertrand qui était accompagné de plusieurs opérateurs français, a signé avec son homologue tunisien Tijani Haddad un nouvel accord de coopération touristique visant à diversifier le partenariat franco-tunisien dans ce domaine.   Engagé en 2003, ce partenariat a permis de réaliser plusieurs projets mixtes dans la thalassothérapie, l’activité golfique, la plaisance et le tourisme culturel, s’agissant notamment de la valorisation du site de Dogga, une région du nord-ouest tunisien riches en vestiges romains.   Des experts français de la société de services et de conseils en environnement marin et océanographique Créocéan ont élaboré à cet effet une étude approfondie, «un véritable schéma directeur d’aménagement du littoral tunisien (long de 1.300 km) pour les activités de plaisance et de croisière».   Un autre consultant français a par ailleurs conçu «une démarche qualité dans la filière thalassothérapie», où la Tunisie occupe la deuxième place mondiale après la France.   Lors d’une conférence de presse, M. Bertrand a salué la détermination des autorités tunisiennes à réussir la rénovation des installations hôtelières, relevant «les résultats positifs» enregistrés par ce secteur malgré une conjoncture difficile.   »La Tunisie se place au premier rang des partenaires de la France en matière de coopération touristique», a-t-il assuré en qualifiant de «particulièrement intense» la relation franco-tunisienne dans le domaine du tourisme.   Selon le ministre français, la coopération franco-tunisienne dans ce domaine «contribue certainement à ralentir la tendance à l’émigration», dans la mesure où elle profite aux populations locales à travers le transfert des richesses.   En 2005, la Tunisie a dépassé le cap des six millions de touristes, un record par rapport aux années précédentes où la moyenne tournait autour des cinq millions de visiteurs.   La Tunisie demeure l’une des destinations préférées des touristes français. Depuis plus de trois ans, le marché français est le premier émetteur pour la Tunisie, avec 1.170.000 touristes recensés en 2005. Plusieurs tour opérateurs français, dont Accor, Club Med et Fram sont présents sur le marché tunisien.   Associated Press

Tourisme : Interview du ministre français du Tourisme Léon BERTRAND :

« Le tourisme balnéaire de masse ne me paraît pas nécessairement la seule voie d’avenir de la Tunisie »

 

« Je suis attaché au concept de tourisme durable : il doit profiter aux population locales et cela contibue à ralentir l’émigration »   Une forte délégation française opérant dans le secteur touristique et présidée par le ministre français du Tourisme Léon BERTRAND se trouve actuellement en Tunisie (du 19 au 21 janvier) pour participer à une manifestation de partenariat et de business et durant laquelle le programme de mise à niveau de l’hôtellerie tunisienne a eu la part du lion dans les discussions.   Léon BERTRAND, qui a pris part « activement » aux travaux, manifeste dans cet entretien l’intérêt que porte la France à la coopération bilatérale  publique et privée dans le  domaine touristique, principale ressource de devises du pays tunisien et deuxième employeur après l’agriculture . D’ailleurs les indicateurs positifs réalisés la saison écoulée  confirment le signaux de redémarrage après les années de crise conjoncturelle. Interview.         1)Question : Qu’espère t-on de la manifestation touristique tuniso-française -jugée ici très importante et qui s’est  déroulée  à Tunis hier?   Léon Bertrand. Nous sommes dans le même état d’esprit. Si j’ai répondu à l’invitation de mon collègue et ami Tijani HADDAD, c’est parce que c’est avec la Tunisie que la coopération de la France est la plus importante. Depuis l’accord signé en 2003 entre les deux ministres du tourisme, les principaux secteurs de la nouvelle politique touristique tunisienne ont fait l’objet d’un travail conjoint.   Je prendrais l’exemple de la mise à niveau des établissements hôteliers. Une étude de faisabilité a été réalisée par le bureau d’études tunisien SAMEF, sur financement français et avec l’aide d’un expert français. Et nous sommes en train d’examiner la manière dont nous pourrions soutenir la phase pilote du programme. De plus, je viens avec une délégation d’une dizaine de bureaux d’étude qui ont participé à un séminaire tuniso-français, organisé par le ministère tunisien du tourisme, dans le but de trouver des partenariats avec leurs homologues tunisiens qui ont assisté aussi à ce séminaire.   Dans le domaine des ports de plaisance, de la thalassothérapie ou bien encore de la formation, les possibilités de coopération sont également nombreuses.         2)Certains observateurs estiment que le marché touristique français en Tunisie ne reflète pas encore les liens historiques aussi bien  le niveau de coopération entre les deux pays, malgré la tendance haussière du marché français (+ 15% prévue en 2005); qu’en pensez vous?.       En 2005, 1,17 million de Français sont venus en Tunisie, soit plus de 18 % du total des touristes reçus par votre pays. Les touristes français sont, traditionnellement très nombreux en Tunisie, compte tenu des liens entre nos deux pays mais aussi, bien sûr, parce qu’ils y trouvent les produits touristiques qu’ils recherchent. Mais le tourisme est un secteur en évolution : c’est ce qu’a parfaitement intégré le gouvernement tunisien qui a décidé de diversifier son offre touristique et de la faire monter en gamme. Le tourisme balnéaire de masse ne me paraît pas nécessairement la seule voie d’avenir de la Tunisie.   Dans ces conditions, je suis persuadé que, malgré la concurrence d’autres destinations méditerranéennes mais aussi de certains pays des Caraïbes, les touristes français seront, à l’avenir, encore plus nombreux en Tunisie. J’ajouterais que ce qui compte, ce n’est pas seulement le nombre mais aussi les dépenses de ces touristes : avec la montée en gamme vos recettes devraient connaître une progression sensible.        3- Le secteur touristique, bien qu’il soit fluctuant,  participe à hauteur de 8% au PIB tunisien. Comment peut-on, selon vous, inciter les investisseurs français pour qu’ils  préservent leur classement « leader » en Tunisie?        Deux facteurs sont essentiels pour les investisseurs : le marché et l’environnement des affaires. Pour le marché, j’ai confiance dans la capacité des investisseurs français à saisir les nouvelles opportunités du développement touristique en Tunisie. C’est un marché qu’ils connaissent bien et sur lequel ils sauront affronter l’éventuelle concurrence étrangère, par exemple en multipliant les partenariats déjà nombreux avec les investisseurs tunisiens. Quant à l’environnement des affaires, il est d’abord du ressort des autorités tunisiennes, puisqu’il est directement lié à la stabilité du cadre d’action des investisseurs et au caractère favorable de la réglementation et de son application.      4- Le deuxième employeur en Tunisie (tourisme) pourrait être considéré comme un « freinage » pour l’immigration. Qu’en dites- vous?  »          La coopération franco-tunisienne dans le tourisme ne s’inscrit pas dans le cadre de la politique française en matière d’immigration. Il est cependant tout aussi vrai  que le développement économique provoqué par le tourisme contribue certainement à ralentir la tendance à l’émigration. C’est d’ailleurs pour cela que je suis très attaché au concept de tourisme durable : faire en sorte que le tourisme profite plus qu’il n’en est actuellement aux populations locales. Que ce soit en termes de transfert de richesse ou d’équilibre des territoires, le tourisme, dès lors qu’il est bien maîtrisé, joue un rôle important dans la structuration d’une économie nationale.     Entretien conduit par Aisha BEN MAHMOUD   (Source : « Le Temps » du 21 janvier 2006)  
 

 

Message (du PTPD) au président Evo Morales

  A l’occasion de votre investiture, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique (Tunisie)  adresse au MAS et au peuple bolivien ses plus chaleureuses félicitations pour la victoire qu’ils viennent de remporter sur le chemin de la réappropriation  de la souveraineté et des richesses nationales et de l’instauration d’un système démocratique au service du peuple bolivien.   Votre victoire vient consolider le mouvement des peuples d’Amérique Latine pour leur émancipation du joug ravageur de l’ultra-libéralisme et l’hégémonisme US.   Votre victoire est  source d’inspiration et d’espoir pour les progressistes dans le monde, et particulièrement dans le monde arabe.   Le Parti du Travail Patriotique et Démocratique vous adresse ses vœux de réussite devant les défis qui se posent au peuple de Bolivie, et vous assure de son soutien dans la réalisation de votre programme électoral.   Paris, le 21 janvier 2006.   Parti du Travail Patriotique et Démocratique

 

Le Tunisien Ali Hachani élu président de l’ECOSOC

Les Nations Unies à New York 18 janvier 2006 – Le Conseil économique et social des Nations Unies a élu hier, par acclamation, son président pour l’année 2006 – Ali Hachani de la Tunisie qui succède à Munir Akram du Pakistan – ainsi que ses quatre vice présidents – Gediminas Serksnys de la Lituanie, le Haïtien Léo Mérorès, Hjalmar Hannesson de l’Islande et le Sri Lankais Prasas Kariyawasam.
« Cette année sera cruciale dans la mesure où elle déterminera le cours des réformes entreprises », a déclaré hier Ali Hachani, nouveau président du Conseil économique et social (ECOSOC).
« Ces réformes, a-t-il précisé, amélioreront le travail des Nations Unies, mais elles seront surtout décisives pour le renforcement de la coopération internationale pour le développement », a souligné Ali Hachani.
Invitant les délégations à saisir les opportunités offertes au Conseil par le sommet mondial, le nouveau président a souligné qu’il faudrait donner effet à ces nouveaux mandats afin d’accroître la capacité du Conseil à agir avec efficacité et avec le sens des responsabilités.
Ali Hachani a aussi estimé qu’il fallait maintenant déterminer la voix à suivre pour procéder à un examen régulier, unifié et politiquement porteur de la mise en œuvre de l’agenda de l’ONU pour le développement.
À cet égard, il a qualifié l’Examen ministériel annuel de « point culminant » des différents mécanismes de suivi mis en place par les entités du système de l’ONU, des institutions de Bretton Woods et par les gouvernements, souhaitant institutionnaliser ce processus afin d’assurer l’application rapide et intégrée de l’agenda de développement des Nations Unies.
Cet Examen ministériel annuel doit être, selon lui, considéré comme un processus permanent aux objectifs de moyen et long terme.
Rappelant par ailleurs l’importance du thème du débat de haut niveau pour 2006, la création d’emploi et l’emploi décent pour tous, le nouveau président a en outre insisté sur l’établissement d’un Forum biennal pour la coopération en matière de développement, mandaté par le sommet mondial.
Aujourd’hui, il n’existe pas de forum de ce type, capable de réunir tous les acteurs du développement pour faire le point sur la coopération bilatérale, multilatérale et Sud-Sud et pour promouvoir l’efficacité de l’aide au développement, a ajouté Ali Hachani.
Ainsi, il a espéré que la préparation de ce Forum soit lancée dans les mois à venir afin qu’il soit effectif dès 2007.
Le nouveau président a enfin estimé que les capacités de l’ECOSOC à répondre aux situations de crise devaient être renforcées. Le Conseil, a insisté Ali Hachani, est dans une position unique pour promouvoir des réponses plus adaptées et mieux coordonnées de la part des Nations Unies et de leurs partenaires dans les cas de crise humanitaire.   Voir l’ensemble des déclarations de la séance dans le communiqué de l’ONU.
Sur la réforme des Nations Unies, voir la dépêche du 28 décembre 2005, dépêche du 17 septembre 2005 et notre dépêche du 14 septembre 2005.  Recherche des dépêches
Critère : mot-clé, thème ou nom   15 derniers jours 30 derniers jours 45 derniers jours  OU Recherche INTEGRALE (Source: site du Centre de nouvelles de l’ONU, le 18 janvier 2006) URL: http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=11707&Cr=Hachani&Cr1=ECOSOC

 

Port en eaux profondes à Enfidha

 L’appel d’offres prévu pour le 3e trimestre 2006 

• 1,5 km de quais, 3.000 ha de réserves foncières et activité de transbordement de niveau mondial

 

• Négociations du contrat de concession dès 2007

 

Le lancement de l’appel d’offres relatif à la réalisation à Enfidha, selon la technique de concession, d’un port en eaux profondes et d’une zone d’activités logistiques, est prévu pour le troisième trimestre 2006, a affirmé vendredi M. Mokhtar Rachdi, directeur général de la marine marchande au ministère du Transport.

 

Il a ajouté, lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec les responsables des bureaux d’études tunisiens et étrangers chargés du projet, que la première phase de l’étude de faisabilité du projet sera achevée en février 2006.

 

Cette phase, a-t-il dit, a porté sur l’étude de marché, l’analyse multicritère et le choix d’un site en eaux profondes ainsi que l’étude de réalisation du port sur ce site et la détermination de la forme de concession.

 

 Quant à la prochaine phase, elle sera consacrée à la préparation du plan d’affaires (business plan), du dossier d’appel d’offres et d’actions marketing en vue de passer ensuite au dépouillement des offres et la négociation du contrat de concession, prévue pour 2007.

 

Pour M. Mahmoud Ben Salah, directeur d’IDC (International Développement Consultants), la société d’ingénierie chargée de l’étude du projet, en collaboration avec la compagnie néerlandaise Royal Haskoning, ce projet, qui devrait faire d’Enfidha un grand pôle portuaire en Méditerranée, doit pouvoir profiter du déficit de capacité portuaire, qui se fera sentir en Méditerranée centrale à partir de 2008.

 

 Démarrage avec 800 m de quais

 

Dans cette perspective, il a évoqué la possibilité de procéder à la réalisation de ce projet par étapes en commençant par la réalisation de 800 m de quais pour atteindre par la suite 1,5 km de quais, l’objectif étant de capter l’offre disponible au moment où elle se fera sentir.

 

Pour sa part, M. Antonio Passaro, chef du projet au Royal Haskoning, a passé en revue les avantages comparatifs qu’offre la Tunisie en tant que site d’investissement dans le domaine portuaire, mettant en exergue les atouts du site d’Enfidha. Parmi ceux-ci figurent la proximité des lignes maritimes, terrestres et ferroviaires principales et la disponibilité d’une réserve foncière de 3.000 hectares.

 

Il s’agit également de la possibilité de combiner une activité de transbordement de niveau mondial avec une desserte efficace du marché local.

 

Les potentialités de transbordement de ce port varieront, selon l’étude, entre 1,2 million d’EVP (équivalent vingt pieds, unité de mesure de conteneurs) et 3,9 millions d’EVP en 2020, en fonction de la concurrence dans la région méditerranéenne. (TAP)

 

(Source : « La Presse » du 22 janvier 2006)

 


 

Recherche médicale – Coopération tuniso-américaine

 Génétique et neurologie : des opportunités pour des recherches croisées 

 

La coopération scientifique en matière de recherche médicale est actuellement à l’honneur chez nous avec la visite d’une délégation américaine qui représente le National Institutes of Health (NIH), un organisme qui fédère 24 instituts et 3 centres de recherche et qui, d’autre part, représente quelque 6.000 scientifiques, 17.000 employés et 50% des budgets réservés à la recherche médicale aux Etats-Unis «Dont 85% vont aux universités, dans le cadre d’un processus compétitif très transparent», indique le directeur, Dr Elias Zerhouni, un Américain d’origine algérienne.

 

Ce dernier confie en outre que l’organisme qu’il dirige a considérablement augmenté la part de son budget réservé à la coopération autour des problèmes de santé à l’échelle mondiale. Puisque cette part a évolué dans un passé relativement récent de 300 millions à 800 millions de dollars.

 

Les possibilités de coopération en Tunisie font l’objet, en fait, d’un travail d’exploration, et ce, à la faveur de visites effectuées dans certains instituts nationaux, mais aussi de rencontres avec des chercheurs.

 

Il semble à ce propos que les travaux effectués chez nous dans le domaine de la génétique offrent des possibilités réelles. D’autant qu’ils témoignent, aux dires des membres de la délégation, d’une «expertise unique» à l’échelle de la région.

 

Mme Sharon Hrynkow, directrice du Centre international Fogarty au sein du NIH, indique que les possibilités de coopération dépendent en premier lieu des priorités de la recherche dans notre pays, mais aussi du développement des contacts entre chercheurs. «A partir de là, des mécanismes existent qui peuvent venir en soutien à ces collaborations», précise-t-elle.

 

Dans ce cadre, les recherches effectuées chez nous en ce qui concerne des cas, relativement fréquents, de handicaps mentaux d’origine génétique offrent d’ores et déjà matière à échange de savoirs et d’expériences. Le Dr Rodney Howell, également membre de la délégation, évoque même la possibilité, ici, d’une conférence régionale sur le dépistage et la prévention de ce type de pathologies. Un autre axe tournerait autour des cas de dystrophie musculaire, liés à un manque de vitamine E, et sur lesquels travaille l’Institut de neurologie de La Rabta.

 

En fait, les possibilités de croisement des travaux de recherche sont fort nombreuses. Dans le domaine de la lutte contre le VIH-sida, où l’on note la faible prévalence de la maladie dans notre pays, il s’agit, commente le Dr Karl Western, d’analyser les raisons de cette faible prévalence afin de la consolider. En outre, un travail d’évaluation peut être fait concernant les méthodes de traitement. Etant entendu que le National Institute of Health représente la plus forte proportion des recherches effectuées sur la maladie ainsi que des médicaments mis au point.

 

Le cas du sida pose le problème de l’approche en matière de prévention de la transmission du virus à l’entourage du malade. Or le petit nombre de personnes atteintes, fait-on encore remarquer, favorise un travail d’amélioration de cette approche préventive.

 

«Il ne faut jamais sous-estimer le danger», conclut le Dr Elias Zerhouni à propos de cette pandémie face à laquelle de nombreux pays se trouvent dans une situation d’échec.

 

Notons pour finir que le Dr Zerhouni, avant d’être nommé à la tête de l’INH, a été doyen de l’Université Johns Hopkins, à Baltimore, qui est spécialisée dans la recherche médicale. Après des études effectuées à la Faculté de médecine d’Alger, il émigre vers les Etats-Unis en 1975 et se distingue par un certain nombre de brevets d’invention dans le domaine de l’imagerie médicale et de la résonance magnétique appliquées au diagnostic, en particulier, des cancers et des maladies cardiovasculaires.

 

Raouf SEDDIK

 

(Source : « La Presse » du 22 janvier 2006)


 

Hugo Loetscher, écrivain suisse, au Goethe Institut

Choix prolétaires et revendicatifs d’un auteur au-dessus de tout soupçon 

 

C’est à une rencontre plutôt insolite que le Goethe Institut, en coopération avec l’ambassade de Suisse et la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia, programmait jeudi dernier une rencontre avec un grand écrivain suisse, très emblématique quant à ses choix, Hugo Loetscher.

 

 A travers une lecture croisée et simultanée (allemand et arabe) a été présenté, devant un public nombreux, le livre Der Buckel, ou La Bosse en français, publié en 2004 et traduit en arabe par les soins de l’Egyptien Dr Aladin Nada. Moez M’rabet, acteur tunisien convaincant, s’est chargé de présenter des extraits de La bosse en arabe.

 

L’homme, ce loup solitaire

 

Hugo Loetscher, écrivain, essayiste et journaliste suisse, est né en 1929 à Zurich. Il a étudié les sciences politiques et sociales à Zurich et ensuite à Paris. Il a débuté sa carrière en tant que journaliste et a visité de nombreux pays. Ce qui lui a permis de renforcer ses connaissances et de consolider sa formation. C’est un conteur fascinant. Qu’il évoque la turpitude et les actions honteuses du genre humain, les espoirs et les illusions des hommes, on est dans le récit avec ce que cela comporte d’enchantement, de rebondissements, de fascination et de tragédie poétique.

 

D’être né dans une famille aux ressources plus que limitées et en rupture avec la culture, a déterminé ses choix prolétaires et revendicatifs teintés d’ironie cinglante. Jeune, il a roulé sa bosse un peu partout, menant une vie aventureuse. Ce qui lui a permis de découvrir les multiples facettes de l’être humain. Sous des dehors trompeurs, l’homme, ce loup en liberté, peut avoir des aspects et des comportements très différents. Fourbe, il use souvent de ruse, de perfidie et d’hypocrisie pour leurrer son monde et paraître ce qu’il est loin d’être.

 

Dans ses écrits, ses personnages ont tous une bosse; il ne s’agit pas là de l’excroissance due à une déformation vertébrale, mais d’une métaphore qu’il utilise pour signifier que chacun de nous porte sa croix. «Jeder hat seine kreutz». La croix est synonyme d’épreuves pénibles et douloureuses qu’on doit supporter stoïquement au cours de notre existence.

 

La Suisse telle qu’il la voit

 

Hugo Loetscher écrit pour corriger les problèmes de la société. Il décrit les microsociétés, les communautés avec leurs jalousies, leurs envies, leurs mesquineries, leurs générosités aussi, leurs amours miraculeuses ou contrariées.

 

De son pays, la Suisse, il entraîne ses lecteurs au cœur de ce petit Etat que l’on chante et vante pour sa prospérité, son opulence, ses banques qui brassent tout l’argent du monde, même le plus sale, et son fameux chocolat. Le bleu du ciel et les eaux limpides des lacs de Genève et du Léman n’atténuent pas la cruauté des contrastes. L’auteur essaie de nous persuader qu’on se f… le doigt dans l’œil si on croit que tout baigne au pays de Guillaume Tell. Parce que les exclus, les rebuts de l’humanité y sont légion. Les sociétés, même les plus cossues, génèrent les laissés-pour-compte. Les cas  sociaux existent et il y en aura toujours. Quant à la sacro-sainte neutralité, une des valeurs sur lesquelles se fonde le particularisme suisse, l’auteur a cessé d’y croire depuis belle lurette. Il s’emploie à la démystifier. De même, pour certains préjugés ou opinions ayant cours en matière de la proverbiale renommée de la Suisse.

 

Les histoires et anecdotes de Hugo Loetscher forment un kaléidoscope de ce monde moderne, devenu incompréhensible et qu’il nous aide, lui le conteur averti, à déchiffrer.

 

 

Dans Eaux troubles, (Abdweasser) il donne une idée de la réalité tellement inédite et originale qu’il finit par nous faire admettre une vérité, la sienne, infiniment plus vraie. Selon lui, le pasteur n’existe qu’à travers les péchés et les transgressions des fidèles, des ouailles; le médecin à travers les pandémies et les maladies de ses patients; les juges à travers les méfaits des repris de justice et les éboueurs de la voirie publique à travers les impuretés de la société.

 

Dans un style où l’ironie la plus cinglante perce à chaque détour, il parvient à nous communiquer son désarroi. Il le fait avec une certaine désinvolture, une élégance pleine de fantaisie, d’humour décapant et, même, de légère plaisanterie, tout cela à l’aide de petites phrases, comme pour nous rappeler que tout n’est pas parfait dans la vie.

 

S.R.

 

(Source : « La Presse » du 22 janvier 2006)

 

Mémoire collective – Janvier 1948

Le procès des grévistes de l’UGTT

 

L’Union Générale des Travailleurs Tunisiens fête cette année ses soixante ans.

 

Précédée d’un bureau provisoire, en novembre 1944 et un congrès en décembre 1945, l’UGTT fut instituée lors d’un congrès réunissant les délégués des syndicats autonomes à la Khaldounia le 20 janvier 1946. Ce fut le premier syndicat des travailleurs à 100% tunisiens.

 

Soixante ans nous séparent de cette date. Soixante ans pour un même idéal : la défense des droits des travailleurs tunisiens.

 

A sa constitution, l’UGTT avait à sa tête Farhat Hached en tant que secrétaire général qui était un militant intègre et qui avait fini par payer de son sang et de sa vie les idéaux de justice et des droits de l’homme qu’il avait toujours défendus.

 

Mais il y avait également parmi ses membres Habib Achour, Béchir Bellagha, Abdelaziz Bouraoui, Hachemi Belkadhi, Fadhel Ben Achour qui était en même temps un dignitaire religieux et qui fut désigné président de l’UGTT à ce congrès.

 

Ils s’étaient réunis tous pour une même fin et un même combat : Aussi avaient-ils dès les premières années, commencé à militer au nom de ce syndicat.

 

En 1947 des événements ouvriers éclatèrent dans une tannerie à Sfax. Soutenus par l’UGTT, les ouvriers se mobilisèrent pour réclamer une augmentation de salaire, et se mirent en grève sur le tas.

 

 Farhat Hached secrétaire général de l’UGTT réunit la commission administrative pour décider d’une grève générale illimitée à partir du 9 août 1947.

 

Les journaux colonialistes de l’époque titraient que la ville de Sfax avait été occupée par des grévistes et que de sévères sanctions s’imposaient.

 

Et à propos de l’UGTT ils faisaient remarquer qu’ « elle déclarait la guerre au gouvernement ».

 

Ce fut à Sfax où il y eut le plus de tension, puisque après une réunion des syndicalistes à laquelle avaient assistaient le Caïd (le Gouverneur de l’époque) le maire de Sfax, le chef de la police et le contrôleur civil qui représentait le résident général français. Celui-ci considéra la grève comme étant une entrave à la liberté du travail.

 

Ce principe qui a été conçu par ceux qui défendaient les travailleurs dans un but anti segrégationniste, devint une arme à double tranchant, puisqu’il avait souvent été utilisé surtout par ceux qui étaient contre le mouvement ouvrier. De ce fait ce principe au départ révolutionnaire, devint au fil du temps un principe plutôt réactionnaire.

 

Ce fut en effet, sur la base de ce principe d’entrave à la liberté du travail que toutes les grèves étaient considérées comme étant illégales et par conséquent répréhensibles.

 

Car d’autres grèves suivirent celle de la tamerie, dont notamment la grève de la compagnie de phosphate Sfax – Gafsa.

 

Des affrontements eurent lieu avec les forces de l’ordre des autorités coloniales. Les militaires avaient tiré à bout portant sur les grévistes qui étaient devant les entrées de cette compagnie et qui tombaient par centaines. En effet deux cents furent hospitalisés dont trente-deux périrent suite à leurs blessures.

 

Le résultat fut que plusieurs syndicalistes furent mis en prison à Sfax.

 

Une délégation de Tunis s’était déplacée, pour rendre visite aux blessés à l’hôpital. Elle était composée du secrétaire général de l’UGTT Farhat Hached, de plusieurs syndicalistes et de plusieurs membres du Néo-Destour, dont Salah Ben Youssef son secrétaire général à l’époque.

 

Un procès eut lieu au tribunal de Sfax le 10 janvier 1948 contre les syndicalistes qui étaient arrêtés pour entrave à la liberté du travail et atteinte à la sécurité de l’Etat, dont entre autres : Habib Achour, Ali Hamami Mokhtar Chiboub et  quelques autres.

 

Le Caïd, et le contrôleur civil s’étaient constitués partie civile, c’est-à-dire qu’ils appuyaient la culpabilité de ces syndicalistes, pour laquelle il demandaient une condamnation exemplaire et une réparation pour le « dommage moral » qu’ils avaient subi et consistant en l’atteinte à leur autorité – les avocats de la défense étaient : Hédi Nouira et Salah Ben Youssef et l’avocat français : Andre Duran Angliviel.

 

Farhat Hached assista également au tribunal avec une délégation, pour suivre les débats.

 

Mais le procès fut expéditif et les débats baclés, malgré les brillantes plaidoiries des différents avocats.

 

Le verdict a été rendu le 19 janvier, avec des condamnations allant de : 5 ans de travaux forés (pour Habib Achour par exemple) avec une mesure administrative d’interdiction de séjour pour une durée de 10 ans, à 3 ans d’emprisonnement et quelques acquittements.

 

Ahmed YOUNES

 

(Source : « Le Temps » du 22 janvier 2006)


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