TUNISNEWS
6 ème année, N° 2071 du 22.01.2006
Al Mawqif: Communiqué AP: Tunisie: saisie d’un journal de l’opposition, démenti des autorités KUNA: Arab Dissidents call on US for more support Sadreddine Sarray: A mon avis, Comment doit on investir l’argent de la Zakat ? AP: Aide française de 50 millions d’euros pour le tourisme tunisien Le Temps :Léon Bertrand :« Le tourisme balnéaire de masse ne me paraît pas nécessairement la seule voie d’avenir de la Tunisie » UN: Le Tunisien Ali Hachani élu président de l’ECOSOC La Presse : Recherche médicale – Coopération tuniso-américaine La Presse : Hugo Loetscher – Choix prolétaires et revendicatifs d’un auteur au-dessus de tout soupçon Le Temps :Mémoire collective – Janvier 1948: Le procès des grévistes de l’UGTT
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Tunisie: saisie d’un journal de l’opposition, démenti des autorités
Kuwaiti News Agency Reports on AEI Conference
Arab Dissidents call on US for more support
WASHINGTON, Jan 13 (KUNA) – A group of dissidents from around the Arab world called for greater US support on Friday in pressuring Middle East governments to reform and widen the playing field to political parties.
Speaking at the conservative American Enterprise Institute, a Washington-based think tank, the handful of Arab dissidents shared their personal stories of what they described as oppression, a lack of freedom and intimidation from ruling parties in their home countries.
The dissidents also argued against the current US policy of not officially supporting one political group over another.
Some panelists urged the US Government to stop offering political training to parties with conservative leanings and instead offer funds and training to the more secular, liberal parties in the region.
But Egyptian dissident Saad Eddin Ibrahim, who was recently released after being imprisoned by the Egyptian government, said the conservative Muslim Brotherhood should be recognized as a political party with rights in Egypt.
In the recent Egyptian parliamentary elections, Muslim Brotherhood candidates made substantial gains from the ruling National Democratic Party, but did so as independents because the group is banned from the political sphere.
Although Ibrahim acknowledged he is a secularist and not a supporter of the Muslim Brotherhood, he said the group, which has renounced violence, should not be excluded from the government if it has the support of Egyptian voters.
In a democracy political parties should not have the right to choose their opponents because that right is reserved for voters, said Ibrahim.
Taking a different point of view, Tunisian dissident Neila Hachicha argued that before political parties run in any election governments must allow freedom of speech and voters must be better informed of the various political platforms.
Hachicha said she feared that, without freedom of _expression, ill-informed voters may elect conservative candidates to powerful political posts and strip women and minorities of their rights.
Despite concerns raised by Hachicha, Ibrahim said that governments in the region must immediately open the political sphere for voters regardless of the timing.
Although the panelists disagreed over how reform should take place in the region, the panelists agreed that the issue of women’s rights is central to the debate about democracy.
Speaking in support of women’s rights in Kuwait, Rola Dashti commended the Kuwaiti Government and the members of parliament who voted in support of granting women the right to vote last May.
Dashti, senior consultant at the Kuwait Economic Society and former economist at the National Bank of Kuwait and the World Bank, told the audience that Kuwaiti society is moving in the right direction following this move.
She said she is working to ensure that women have an active role in public participation and will continue to advocate for women’s rights around the world, even in the face of pressure and intimidation from those who oppose her.
(Source : dépêche de l’agence koweitienne KUNA en date du 13 janvier 2006)
A mon avis, Comment doit on investir l’argent de la Zakat ?
Aide française de 50 millions d’euros pour le tourisme tunisien
« Le tourisme balnéaire de masse ne me paraît pas nécessairement la seule voie d’avenir de la Tunisie »
Message (du PTPD) au président Evo Morales
A l’occasion de votre investiture, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique (Tunisie) adresse au MAS et au peuple bolivien ses plus chaleureuses félicitations pour la victoire qu’ils viennent de remporter sur le chemin de la réappropriation de la souveraineté et des richesses nationales et de l’instauration d’un système démocratique au service du peuple bolivien. Votre victoire vient consolider le mouvement des peuples d’Amérique Latine pour leur émancipation du joug ravageur de l’ultra-libéralisme et l’hégémonisme US. Votre victoire est source d’inspiration et d’espoir pour les progressistes dans le monde, et particulièrement dans le monde arabe. Le Parti du Travail Patriotique et Démocratique vous adresse ses vœux de réussite devant les défis qui se posent au peuple de Bolivie, et vous assure de son soutien dans la réalisation de votre programme électoral. Paris, le 21 janvier 2006. Parti du Travail Patriotique et DémocratiqueLe Tunisien Ali Hachani élu président de l’ECOSOC
Port en eaux profondes à Enfidha
L’appel d’offres prévu pour le 3e trimestre 2006
• 1,5 km de quais, 3.000 ha de réserves foncières et activité de transbordement de niveau mondial
• Négociations du contrat de concession dès 2007
Le lancement de l’appel d’offres relatif à la réalisation à Enfidha, selon la technique de concession, d’un port en eaux profondes et d’une zone d’activités logistiques, est prévu pour le troisième trimestre 2006, a affirmé vendredi M. Mokhtar Rachdi, directeur général de la marine marchande au ministère du Transport.
Il a ajouté, lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec les responsables des bureaux d’études tunisiens et étrangers chargés du projet, que la première phase de l’étude de faisabilité du projet sera achevée en février 2006.
Cette phase, a-t-il dit, a porté sur l’étude de marché, l’analyse multicritère et le choix d’un site en eaux profondes ainsi que l’étude de réalisation du port sur ce site et la détermination de la forme de concession.
Quant à la prochaine phase, elle sera consacrée à la préparation du plan d’affaires (business plan), du dossier d’appel d’offres et d’actions marketing en vue de passer ensuite au dépouillement des offres et la négociation du contrat de concession, prévue pour 2007.
Pour M. Mahmoud Ben Salah, directeur d’IDC (International Développement Consultants), la société d’ingénierie chargée de l’étude du projet, en collaboration avec la compagnie néerlandaise Royal Haskoning, ce projet, qui devrait faire d’Enfidha un grand pôle portuaire en Méditerranée, doit pouvoir profiter du déficit de capacité portuaire, qui se fera sentir en Méditerranée centrale à partir de 2008.
Démarrage avec 800 m de quais
Dans cette perspective, il a évoqué la possibilité de procéder à la réalisation de ce projet par étapes en commençant par la réalisation de 800 m de quais pour atteindre par la suite 1,5 km de quais, l’objectif étant de capter l’offre disponible au moment où elle se fera sentir.
Pour sa part, M. Antonio Passaro, chef du projet au Royal Haskoning, a passé en revue les avantages comparatifs qu’offre la Tunisie en tant que site d’investissement dans le domaine portuaire, mettant en exergue les atouts du site d’Enfidha. Parmi ceux-ci figurent la proximité des lignes maritimes, terrestres et ferroviaires principales et la disponibilité d’une réserve foncière de 3.000 hectares.
Il s’agit également de la possibilité de combiner une activité de transbordement de niveau mondial avec une desserte efficace du marché local.
Les potentialités de transbordement de ce port varieront, selon l’étude, entre 1,2 million d’EVP (équivalent vingt pieds, unité de mesure de conteneurs) et 3,9 millions d’EVP en 2020, en fonction de la concurrence dans la région méditerranéenne. (TAP)
(Source : « La Presse » du 22 janvier 2006)
Recherche médicale – Coopération tuniso-américaine
Génétique et neurologie : des opportunités pour des recherches croisées
La coopération scientifique en matière de recherche médicale est actuellement à l’honneur chez nous avec la visite d’une délégation américaine qui représente le National Institutes of Health (NIH), un organisme qui fédère 24 instituts et 3 centres de recherche et qui, d’autre part, représente quelque 6.000 scientifiques, 17.000 employés et 50% des budgets réservés à la recherche médicale aux Etats-Unis «Dont 85% vont aux universités, dans le cadre d’un processus compétitif très transparent», indique le directeur, Dr Elias Zerhouni, un Américain d’origine algérienne.
Ce dernier confie en outre que l’organisme qu’il dirige a considérablement augmenté la part de son budget réservé à la coopération autour des problèmes de santé à l’échelle mondiale. Puisque cette part a évolué dans un passé relativement récent de 300 millions à 800 millions de dollars.
Les possibilités de coopération en Tunisie font l’objet, en fait, d’un travail d’exploration, et ce, à la faveur de visites effectuées dans certains instituts nationaux, mais aussi de rencontres avec des chercheurs.
Il semble à ce propos que les travaux effectués chez nous dans le domaine de la génétique offrent des possibilités réelles. D’autant qu’ils témoignent, aux dires des membres de la délégation, d’une «expertise unique» à l’échelle de la région.
Mme Sharon Hrynkow, directrice du Centre international Fogarty au sein du NIH, indique que les possibilités de coopération dépendent en premier lieu des priorités de la recherche dans notre pays, mais aussi du développement des contacts entre chercheurs. «A partir de là, des mécanismes existent qui peuvent venir en soutien à ces collaborations», précise-t-elle.
Dans ce cadre, les recherches effectuées chez nous en ce qui concerne des cas, relativement fréquents, de handicaps mentaux d’origine génétique offrent d’ores et déjà matière à échange de savoirs et d’expériences. Le Dr Rodney Howell, également membre de la délégation, évoque même la possibilité, ici, d’une conférence régionale sur le dépistage et la prévention de ce type de pathologies. Un autre axe tournerait autour des cas de dystrophie musculaire, liés à un manque de vitamine E, et sur lesquels travaille l’Institut de neurologie de La Rabta.
En fait, les possibilités de croisement des travaux de recherche sont fort nombreuses. Dans le domaine de la lutte contre le VIH-sida, où l’on note la faible prévalence de la maladie dans notre pays, il s’agit, commente le Dr Karl Western, d’analyser les raisons de cette faible prévalence afin de la consolider. En outre, un travail d’évaluation peut être fait concernant les méthodes de traitement. Etant entendu que le National Institute of Health représente la plus forte proportion des recherches effectuées sur la maladie ainsi que des médicaments mis au point.
Le cas du sida pose le problème de l’approche en matière de prévention de la transmission du virus à l’entourage du malade. Or le petit nombre de personnes atteintes, fait-on encore remarquer, favorise un travail d’amélioration de cette approche préventive.
«Il ne faut jamais sous-estimer le danger», conclut le Dr Elias Zerhouni à propos de cette pandémie face à laquelle de nombreux pays se trouvent dans une situation d’échec.
Notons pour finir que le Dr Zerhouni, avant d’être nommé à la tête de l’INH, a été doyen de l’Université Johns Hopkins, à Baltimore, qui est spécialisée dans la recherche médicale. Après des études effectuées à la Faculté de médecine d’Alger, il émigre vers les Etats-Unis en 1975 et se distingue par un certain nombre de brevets d’invention dans le domaine de l’imagerie médicale et de la résonance magnétique appliquées au diagnostic, en particulier, des cancers et des maladies cardiovasculaires.
Raouf SEDDIK
(Source : « La Presse » du 22 janvier 2006)
Hugo Loetscher, écrivain suisse, au Goethe Institut
Choix prolétaires et revendicatifs d’un auteur au-dessus de tout soupçon
C’est à une rencontre plutôt insolite que le Goethe Institut, en coopération avec l’ambassade de Suisse et la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia, programmait jeudi dernier une rencontre avec un grand écrivain suisse, très emblématique quant à ses choix, Hugo Loetscher.
A travers une lecture croisée et simultanée (allemand et arabe) a été présenté, devant un public nombreux, le livre Der Buckel, ou La Bosse en français, publié en 2004 et traduit en arabe par les soins de l’Egyptien Dr Aladin Nada. Moez M’rabet, acteur tunisien convaincant, s’est chargé de présenter des extraits de La bosse en arabe.
L’homme, ce loup solitaire
Hugo Loetscher, écrivain, essayiste et journaliste suisse, est né en 1929 à Zurich. Il a étudié les sciences politiques et sociales à Zurich et ensuite à Paris. Il a débuté sa carrière en tant que journaliste et a visité de nombreux pays. Ce qui lui a permis de renforcer ses connaissances et de consolider sa formation. C’est un conteur fascinant. Qu’il évoque la turpitude et les actions honteuses du genre humain, les espoirs et les illusions des hommes, on est dans le récit avec ce que cela comporte d’enchantement, de rebondissements, de fascination et de tragédie poétique.
D’être né dans une famille aux ressources plus que limitées et en rupture avec la culture, a déterminé ses choix prolétaires et revendicatifs teintés d’ironie cinglante. Jeune, il a roulé sa bosse un peu partout, menant une vie aventureuse. Ce qui lui a permis de découvrir les multiples facettes de l’être humain. Sous des dehors trompeurs, l’homme, ce loup en liberté, peut avoir des aspects et des comportements très différents. Fourbe, il use souvent de ruse, de perfidie et d’hypocrisie pour leurrer son monde et paraître ce qu’il est loin d’être.
Dans ses écrits, ses personnages ont tous une bosse; il ne s’agit pas là de l’excroissance due à une déformation vertébrale, mais d’une métaphore qu’il utilise pour signifier que chacun de nous porte sa croix. «Jeder hat seine kreutz». La croix est synonyme d’épreuves pénibles et douloureuses qu’on doit supporter stoïquement au cours de notre existence.
La Suisse telle qu’il la voit
Hugo Loetscher écrit pour corriger les problèmes de la société. Il décrit les microsociétés, les communautés avec leurs jalousies, leurs envies, leurs mesquineries, leurs générosités aussi, leurs amours miraculeuses ou contrariées.
De son pays, la Suisse, il entraîne ses lecteurs au cœur de ce petit Etat que l’on chante et vante pour sa prospérité, son opulence, ses banques qui brassent tout l’argent du monde, même le plus sale, et son fameux chocolat. Le bleu du ciel et les eaux limpides des lacs de Genève et du Léman n’atténuent pas la cruauté des contrastes. L’auteur essaie de nous persuader qu’on se f… le doigt dans l’œil si on croit que tout baigne au pays de Guillaume Tell. Parce que les exclus, les rebuts de l’humanité y sont légion. Les sociétés, même les plus cossues, génèrent les laissés-pour-compte. Les cas sociaux existent et il y en aura toujours. Quant à la sacro-sainte neutralité, une des valeurs sur lesquelles se fonde le particularisme suisse, l’auteur a cessé d’y croire depuis belle lurette. Il s’emploie à la démystifier. De même, pour certains préjugés ou opinions ayant cours en matière de la proverbiale renommée de la Suisse.
Les histoires et anecdotes de Hugo Loetscher forment un kaléidoscope de ce monde moderne, devenu incompréhensible et qu’il nous aide, lui le conteur averti, à déchiffrer.
Dans Eaux troubles, (Abdweasser) il donne une idée de la réalité tellement inédite et originale qu’il finit par nous faire admettre une vérité, la sienne, infiniment plus vraie. Selon lui, le pasteur n’existe qu’à travers les péchés et les transgressions des fidèles, des ouailles; le médecin à travers les pandémies et les maladies de ses patients; les juges à travers les méfaits des repris de justice et les éboueurs de la voirie publique à travers les impuretés de la société.
Dans un style où l’ironie la plus cinglante perce à chaque détour, il parvient à nous communiquer son désarroi. Il le fait avec une certaine désinvolture, une élégance pleine de fantaisie, d’humour décapant et, même, de légère plaisanterie, tout cela à l’aide de petites phrases, comme pour nous rappeler que tout n’est pas parfait dans la vie.
S.R.
(Source : « La Presse » du 22 janvier 2006)
Mémoire collective – Janvier 1948
Le procès des grévistes de l’UGTT
L’Union Générale des Travailleurs Tunisiens fête cette année ses soixante ans.
Précédée d’un bureau provisoire, en novembre 1944 et un congrès en décembre 1945, l’UGTT fut instituée lors d’un congrès réunissant les délégués des syndicats autonomes à la Khaldounia le 20 janvier 1946. Ce fut le premier syndicat des travailleurs à 100% tunisiens.
Soixante ans nous séparent de cette date. Soixante ans pour un même idéal : la défense des droits des travailleurs tunisiens.
A sa constitution, l’UGTT avait à sa tête Farhat Hached en tant que secrétaire général qui était un militant intègre et qui avait fini par payer de son sang et de sa vie les idéaux de justice et des droits de l’homme qu’il avait toujours défendus.
Mais il y avait également parmi ses membres Habib Achour, Béchir Bellagha, Abdelaziz Bouraoui, Hachemi Belkadhi, Fadhel Ben Achour qui était en même temps un dignitaire religieux et qui fut désigné président de l’UGTT à ce congrès.
Ils s’étaient réunis tous pour une même fin et un même combat : Aussi avaient-ils dès les premières années, commencé à militer au nom de ce syndicat.
En 1947 des événements ouvriers éclatèrent dans une tannerie à Sfax. Soutenus par l’UGTT, les ouvriers se mobilisèrent pour réclamer une augmentation de salaire, et se mirent en grève sur le tas.
Farhat Hached secrétaire général de l’UGTT réunit la commission administrative pour décider d’une grève générale illimitée à partir du 9 août 1947.
Les journaux colonialistes de l’époque titraient que la ville de Sfax avait été occupée par des grévistes et que de sévères sanctions s’imposaient.
Et à propos de l’UGTT ils faisaient remarquer qu’ « elle déclarait la guerre au gouvernement ».
Ce fut à Sfax où il y eut le plus de tension, puisque après une réunion des syndicalistes à laquelle avaient assistaient le Caïd (le Gouverneur de l’époque) le maire de Sfax, le chef de la police et le contrôleur civil qui représentait le résident général français. Celui-ci considéra la grève comme étant une entrave à la liberté du travail.
Ce principe qui a été conçu par ceux qui défendaient les travailleurs dans un but anti segrégationniste, devint une arme à double tranchant, puisqu’il avait souvent été utilisé surtout par ceux qui étaient contre le mouvement ouvrier. De ce fait ce principe au départ révolutionnaire, devint au fil du temps un principe plutôt réactionnaire.
Ce fut en effet, sur la base de ce principe d’entrave à la liberté du travail que toutes les grèves étaient considérées comme étant illégales et par conséquent répréhensibles.
Car d’autres grèves suivirent celle de la tamerie, dont notamment la grève de la compagnie de phosphate Sfax – Gafsa.
Des affrontements eurent lieu avec les forces de l’ordre des autorités coloniales. Les militaires avaient tiré à bout portant sur les grévistes qui étaient devant les entrées de cette compagnie et qui tombaient par centaines. En effet deux cents furent hospitalisés dont trente-deux périrent suite à leurs blessures.
Le résultat fut que plusieurs syndicalistes furent mis en prison à Sfax.
Une délégation de Tunis s’était déplacée, pour rendre visite aux blessés à l’hôpital. Elle était composée du secrétaire général de l’UGTT Farhat Hached, de plusieurs syndicalistes et de plusieurs membres du Néo-Destour, dont Salah Ben Youssef son secrétaire général à l’époque.
Un procès eut lieu au tribunal de Sfax le 10 janvier 1948 contre les syndicalistes qui étaient arrêtés pour entrave à la liberté du travail et atteinte à la sécurité de l’Etat, dont entre autres : Habib Achour, Ali Hamami Mokhtar Chiboub et quelques autres.
Le Caïd, et le contrôleur civil s’étaient constitués partie civile, c’est-à-dire qu’ils appuyaient la culpabilité de ces syndicalistes, pour laquelle il demandaient une condamnation exemplaire et une réparation pour le « dommage moral » qu’ils avaient subi et consistant en l’atteinte à leur autorité – les avocats de la défense étaient : Hédi Nouira et Salah Ben Youssef et l’avocat français : Andre Duran Angliviel.
Farhat Hached assista également au tribunal avec une délégation, pour suivre les débats.
Mais le procès fut expéditif et les débats baclés, malgré les brillantes plaidoiries des différents avocats.
Le verdict a été rendu le 19 janvier, avec des condamnations allant de : 5 ans de travaux forés (pour Habib Achour par exemple) avec une mesure administrative d’interdiction de séjour pour une durée de 10 ans, à 3 ans d’emprisonnement et quelques acquittements.
Ahmed YOUNES
(Source : « Le Temps » du 22 janvier 2006)