22 avril 2011

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TUNISNEWS
10 ème année, N°3986 du 22.04.2011


Appel à la constitution d’un front patriotique uni

Front du 14 janvier Paris: Communiqué

Noureddine Bhiri: Le mouvement Ennahdha est un parti civil, pacifique contre le terrorisme

Noureddine Bhiri: Ennahda party – A civil peace adherent party against terrorism


REVUE DE PRESSE

Appel à la constitution d’un front patriotique uni


Chers amis,

Le temps presse, nous sommes à J-94 des élections du 24 juillet 2011.

Nous lançons de façon solennelle cet appel afin que les forces de progrès et de modernité de notre pays se présentent unies pour les élections à la Constituante.

Nous souhaitons impliquer les partis, les forces politiques, les syndicats, les associations, les différentes initiatives citoyennes, les organisations de la société civile pour la mise en place d’un front patriotique uni rassemblant toutes ces forces.

Nous souhaitons avoir votre adhésion à ce projet unitaire.

Notre objectif est de réunir dans les plus bref délais toutes ces forces afin qu’elles se mettent en ordre de bataille le plus tôt possible et pour définir entre elles la plate-forme électorale de ce pôle ainsi que la désignation de ses candidats sur l’ensemble des circonscriptions de la République.

Vu l’urgence de la situation, nous serons déjà en campagne officielle courant juin -et nous sommes déjà à J-60 du dépôt des listes -nous attendons vos réponses rapidement afin de pouvoir organiser une rencontre pour lancer le front le samedi 30 avril à Tunis.

Faouzia Farida CHARFI
Sami BEN SASSI
Saadeddine ZMERLI
Riad BEN FADHEL
Envoyez vos signatures : assezdedivisions@gmail.com

ASSEZ DE DIVISIONS !

ALLONS DE L’AVANT !

 

Notre pays vit aujourd’hui une étape historique délicate, au cours de laquelle se précisera l’avenir de la Tunisie pour les décennies à venir après que la révolution du 14 janvier 2011 ait mis fin au régime de la corruption et du despotisme qui a étouffé les énergies, annihilé les libertés et a précipité le pays au bord de l’abîme.

Conscients de notre responsabilité nationale en vue de concrétiser les objectifs de la révolution et de la nécessité de la protéger des dangers d’une remise en cause et de la régression,

Considérant que la rupture définitive avec l’ancien régime, avec toute forme de despotisme, avec les inégalités politiques, sociales et économiques et avec l’acculturation qui l’ont accompagné exige de toutes les forces convaincues par la démocratie en tant que valeur civilisationnelle, la justice sociale et les principes universels des droits de l’homme, quel’on agisse ensemble pour la réalisation des objectifs de la révolution afin de construire un Etat démocratique moderne et juste qui repose sur les fondamentaux suivants :

1-La fidélité aux martyrs de notre pays, tombés dans la lutte nationale contre le colonialisme et pour l’indépendance de la Tunisie et la fidélité aux martyrs du 14 janvier qui ont sacrifié leur vie pour défendre la liberté, la dignité et la justice sociale.

2-La préservation et le développement des acquis modernistes et rationalistes sur la base de la complémentarité entre les nombreux aspects éclairés de notre patrimoine arabo-musulman, approfondis par le mouvement tunisien réformiste et les droits universels et tout particulièrement la pleine et totale égalité entre homme et femme.

3-La séparation structurelle des pouvoirs et la garantie de l’indépendance de la justice, la liberté de la presse et de l’information, de la pensée et de la création.

4-La séparation de la religion du politique par la neutralisation des espaces religieux de toute instrumentalisation politique, ainsi que la neutralisation des espaces publics de toute pratique religieuse, la lutte contre le fanatisme et la consécration des valeurs de tolérance et de modération, car les mosquées sont des espaces publics que l’Etat met à la disposition de toutes et de tous pour l’exercice du culte et non pour la compétition politique, car «les mosquées appartiennent à Dieu et à lui exclusivement ».

5-L’affirmation des valeurs de solidarité entre les différentes couches de la société et l’entraide entre citoyens, la protection et le développement du secteur des services publics, l’adoption d’une politique fiscale juste et efficace, dans le cadre d’une économie qui garantit la concurrence honnête et transparente et assure un climat propice à la réalisation du développement équilibré et juste entre les régions et les couches sociales.

6-La protection de l’environnement comme priorité nationale et l’élaboration d’une politique basée sur l’exploitation rationnelle de nos ressources naturelles de manière à préserver les intérêts des générations futures, garantir l’équilibre entre le développement durable et solidaire et la préservation de notre qualité de vie, et notre biodiversité.

7-La nécessité de respecter la neutralité des écoles en les maintenant à l’écart de la compétition politique. L’obligation de renforcer les valeurs éducationnelles saines qui préservent l’élève de toute forme d’intimidation spirituelle et existentielle et à fortiori de tout embrigadement idéologique et de toute instrumentalisation à des fins électorales.

Tous les établissements préscolaires doivent être soumis à l’inspection sanitaire et pédagogique.

Au vu des larges prérogatives que détiendra la future Assemblée Constituante, dont la durée du mandat pourrait être limitée à une année, les élections du 24 juillet 2011 revêtent à ce titre, une importance décisive.

C’est pourquoinous lançons un appel pressant à tous les partis et forces politiques, aux syndicats, aux associations professionnelles et aux organisations de la société civile, à toutes les citoyennes et citoyens convaincus des principes définis plus haut,pour œuvrer ensemble à la constitution d’un front patriotique uni en vue de participer aux élections du 24 juillet 2011 sur des listes communes sous un mot d’ordre, plaçant l’intérêt du pays et la réussite de la transition démocratique modernisteau dessus de toute autre considération.

Nous sommes déterminés à contacter au plus vite, l’ensemble de ces partis et forces politiques, les représentants de la société civile, du monde syndical et professionnel, et les défenseurs des droits de l’homme, pour les inciter à répondre favorablement à cet appel et à contribuer concrètement à définir les modalités pratiques de la mise en place de ce front et de son programme pour les élections, ainsi que le choix des ses candidats dans toutes les circonscriptions électorales afin de garantir la mobilisation générale de toutes les forces du progrès et de la démocratie que le devoir national leur impose plus que jamais.

Ces mêmes forces plus que jamais, doivent surmonter leurs divisions qui leur ont suffisamment couté cher ainsi qu’à notre pays. Plus aucun différend politique ou partisan ne peut justifier aujourd’hui, qu’elles ne puissent pas se rassembler pour que nous nous engagions dans cette bataille électorale afin que le suffrage universel conduise à l’Assemblée Constituante une majorité de démocrates et progressistes permettant d’élaborer un projet de société à même de consacrer les choix démocratiques, modernistes et de justice sociale par des élections libres et transparentes.


Communiqué

Front du 14 janvier Paris


 

Paris le 17/04/2011  

Le Front du 14 janvier Paris exprime son attachement au texte fondateur du Front du 14 janvier Tunisie comme expression des combats de la gauche tunisienne et de toutes les forces progressistes pour la période à venir.

Considère que les élections prévues le 24 juillet 2011 ne permettent pas à une grande majorité des immigrés de participer à ces élections (délais très courts, vacances, manque de préparation,…). Le Front du 14 janvier Paris demande en conséquence le report de ces élections à octobre-novembre 2011.

Appelle les camarades du Front du 14 janvier Tunisie (quelle que soit la date retenue) à constituer dès maintenant des listes uniques qui porteront les couleurs du Front sur tout le territoire national. L’objectif étant de créer une dynamique et un rapport de force politique et électoral permettant l’élection d’un grand nombre de représentants du Front dans la future assemblée constituante sur une plate forme qui apporte des réponses aux aspirations de notre peuple.

Nous nous associons au rejet légitime du peuple tunisien de toute tentative de remise en cause des acquis de la révolution. Nous refusons catégoriquement de voir les responsables, dirigeants et cadres de l’ex-RCD se porter candidats aux élections de l’assemblée constituante.  

Front du 14 janvier Paris


Tunis le 22 avril 2011
Clarification

Le mouvement Ennahdha est un parti civil, pacifique contre le terrorisme


Après la lecture de l’article publié par l’ honorable « Assabah » du 22 avril 2011, j’étais surpris par le titre attribué, par monsieur le rédacteur, à notre conversation. Ce titre cache des indications non objectives et n’a rien à voir avec le texte du dialogue.

Pour lever toutes vraisemblances, j’ai le droit d’éclaircir ce qui suit :

1. J’ai peur que ce choix du titre comme il a été publié, après avoir retirer des bonnes parties intéressantes du dialogue, ainsi que la manière de traitement adoptée par la revue « Assabah » concernant le document de « Wikileaks » dans un numéro précédent , rentre dans le cadre d’une campagne qui ne vise pas uniquement notre Parti mais plutôt tout notre pays et sa sécurité économique en induisant la peur d’une manière gratuite.

2. la recherche de l’excitation a dominée le choix du deuxième titre au dépends de la vérité. Une révision rapide du texte de dialogue comme il a été publié suffit pour témoigner que je n’ai fais qu’une comparaison entre notre mouvement (Parti) et ceux de « Hamas » et les « frères musulmans » en Egypte. Je n’ai absolument rien dis à propos du dit « Al-Qaida ».

3. le mouvement « Ennahdha » est un mouvement pacifique et civile qui a clairement et catégoriquement condamné tous les actes de violence sur la vie humaine et les biens des gens, et ce quelques soient les origines.

Maitre Noureddine Bhiri

Membre du bureau exécutif

Parti Ennahdha


Tunis:22/04/2011
Clarification
Ennahda party

A civil peace adherent party against terrorism


After reading the interview that has been published on the 22nd of April 2011 in Assabah newspaper, I have been shocked by the divergence towards which the editor has opted when reporting the interview.

That is by choosing a defamatory secondary title which induces connotations and indications which have no relation with actual interview I have given to the newspaper.

I would like, by this occasion, to clarify the following:

1- My fears of an orchestrated campaign which targets not only Ennahdha party but indeed targets all the country. This fear is legitimated not only by the chosen secondary title, the negligence of important portions of the interview, but also by the strategy of the coverage published in a previous number of the news paper in regard to what is named as wikileaks documents.

2- The secondary title chosen by the editor has no relation to the actual content of the interview. The title seems to be looking after stimulation above the truth. It is enough to mention that I have restricted my views on the comparison between Ennahdha party, Hamas and the Muslim brotherhood of Egypt, without mentioning in a neither a negative, nor a positive way what is named as « Al-Qaida ».

3- Ennahdha party is civil, peace adherent party. Our party has clearly and radically condemned violence and all violations of human lives and goods, inconsiderably of however is the perpetrator or the source of this violence.

Noureddine Bhiri

Member of the executive bureau

Ennahdha Party


Le niqab pour Leila, la prière pour Ben Ali… les mémoires aussi


 

Comme les médias et la toile sont chiches en infos sur l’état actuel du couple Ben Ali-Leila, certains y vont de leurs confidences, strictement invérifiables, tel le journal emirati “Al Bayane”.

Selon cet hebdomadaire, le déchu est devenu vieux à en mourir. A part ses cinq prières quotidiennes, il a comme livre de chevet « Ne sois pas triste » d’El Qarni. Ainsi, pendant qu’il essaye de laver ses péchés dans le wahabisme le plus pur – Dieu étant clément et mésicordieux – Leila se déhanche en niqab. L’info ne précise pas si elle aussi fait ses cinq prières où si circule nue sous le niqab.

Bref, la révélation qu’ « Al Bayane » est censé nous faire avaler, c’est que Ben Ali, dont l’étendue de l’ignorance et de l’inculture est connue de tous, projette d’écrire ses mémoires pour relater les circonstances de son départ et évoquer ses « réalisations » en Tunisie.

Mis à part le fait qu’il ferait appel aux services d’un nègre pour écrire lesdits mémoires, on se demande comment un criminel comme lui, qui n’a pas une once de culture va pouvoir raconter dans ce bouquin.

Re-bref, « Al Bayane » assure que cela ne pas avec Leila et qu’elle est quasi-divorcée du déchu qui lui reproche, elle et sa famille, d’avoir attisé les haines du peuple contre lui.

Une haine qu’il aura du mal à expliquer au pauvre Mohamed Zin El Abidine, qui sera un des rares humains à porter le fardeau d’un père qui lui lèguera l’image d’un criminel doublé d’un mafieux inculte et crapuleux. Personne n’aimerait être à sa place.

Source: ”Webdo” Le 22-04-2011

Bière tunisienne : Pourquoi la vente a-t-elle chutée après la révolution ?


« Les tunisiens boivent de plus en plus de boissons gazeuses ! »

Selon le rapport de la SFBT, publié à l’occasion des résultats du premier trimestre 2011, la société fait état d’une chute dans le chiffre d’affaire de la vente de la bière tunisienne, lequel accuse un déficit de plus de 2% par rapport aux trois premiers mois de 2010. Le premier brasseur en Tunisie et en même temps le principal fabricant de boissons gazeuses, annonce en contrepartie, une augmentation de 10% enregistrée au niveau de celui de la vente de boissons gazeuses. A première vue, on croirait au recul de la consommation de bière, de peur d’avoir des problèmes avec des islamistes… Et bien non, ce n’est pas du tout cela ! Les motifs sont bien clairs, il s’agit de l’absence de touristes, donc les brasseries accusent automatiquement une baisse dans la vente de bière comme de l’alcool. L’autre raison, c’est le fait que la Tunisie a vécu pendant plusieurs semaines sous le couperet du ‘’couvre-feu’’, l’activité nocturne en a été lésée (ni restaurants, ni discothèques, ni brasseries, ni hôtels…).

Source : « Tunivisions » Le 22-04-2011

Tunisie : le procès d’Imed Trabelsi déchaîne les passions


 

Malgré la volonté affichée d’aller dans le sens d’une justice apaisée, le procès d’Imed Trabelsi a débuté dans l’hystérie collective, à tel point qu’il a dû être reporté.

La comparution, mercredi 21 avril, du neveu de Leïla Ben Ali devant un tribunal tunisien s’est déroulée dans la plus grande confusion. Imed Trabelsi, qui comparaissait pour « consommation de stupéfiants », a été copieusement insulté dès son apparition dans le prétoire, encadré par des policiers encagoulés, en treillis et gilets pare-balles.

Incarcéré depuisla chute de Zine el-Abidine Ben Ali à la base militaire de l’Aouina, près de Tunis, cet homme détesté des Tunisiens parce qu’il symbolise le clan mafieux de l’ancien pouvoir fait figure de bouc émissaire pour tous les crimes commis avant la fin du régime. L’ambiance, à la limite de l’hystérie, était telle dans le tribunal, que le juge Lassad Chamakhi a décidé de reporter le procès au 7 mai prochain.

Dans la presse comme dans la rue, les Trabelsi sont qualifiés de « clan quasi mafieux » impliqué dans plusieurs affaires d’escroquerie. « Apparemment, la moitié du monde des affaires en Tunisie peut se prévaloir d’une connexion avec Ben Ali par le mariage [avec Leila Trabelsi] et bon nombre de ces relations auraient grandement profité de cette parenté. L’épouse de Ben Ali et sa famille élargie, les Trabelsi, sont ceux qui suscitent le plus la colère des Tunisiens », écrivait en juin 2008 l’ambassade des États-Unis à Tunis dans un télégramme diplomatique révélé par WikiLeaks.

Pour une justice « sans esprit de vengeance »

Pourtant, depuis des semaines, les juges et avocats tunisiens réclament une justice dépassionnée et dénuée de tout esprit de vengeance.

« Je suis contre toute forme de vengeance. L’un des principes de ce métier est de respecter le droit de tous les prévenus, loin des tensions et des surenchères et quels que soient leurs crimes », a indiqué Me Samir Ben Amor, également secrétaire général de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques. Il appelé ses collègues « à éviter ces pratiques pour enflammer le public ».

L’avocat d’Imed Trabelsi, Me Wissem Saïdi, qui s’est refusé à tout commentaire, a simplement déploré le fait d’être « traité comme un condamné du simple fait que je suis l’avocat d’Imed Trabelsi ».

Radhia Nasraoui, avocate et présidente de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie, qui s’est refusée à défendre les familles Trabelsi et Ben Ali parce qu’elle défend déjà « leurs victimes », a toutefois estimé : « On peut pas, sous prétexte que ces gens-là ont pillé le pays et commis des crimes crapuleux, les priver d’un procès équitable […]. Un avocat, c’est comme un médecin, il doit aider toute personne qui a besoin de lui. »

De son côté, Mokthar Trifi, avocat et président de la Ligue tunisienne de la défense des droits de l’homme (LTDH), est allé dans le même sens, ajoutant : « La dignité de chacun doit être préservée et nous sommes tous contre les traitements dégradants. Tout prévenu est innocent jusqu’à ce que sa culpabilité soit prouvée. »

Source : « Jeune Afrique » Le 22-04-2011

« La Tunisie doit arriver à parler d’une seule voix »


 

« Là, tu vois, je viens d’accomplir un acte historique », lance Chahrazed, sourire aux lèvres et les yeux rivés surLa Tunisie de Ben Ali, un livre qu’elle vient d’acheter dans une librairie en plein cœur de Tunis. Elle en a la chair de poule. « Il y a quelques mois, cela aurait été impensable », confie-t-elle. La régente de Carthage, La Révolution des Braves, Le Canard Enchaîné,Le Monde, autant d’écrits et de titres que les Tunisiens n’auraient jamais pensé pouvoir lire un jour.

Et pourtant, ils sont désormais disponibles dans toutes les librairies du coin. « Je t’avouerais qu’en l’achetant, j’ai regardé quelques secondes par-dessus mon épaule, réflexe oblige. Mais j’étais surtout très fière de pouvoir sortir de cette librairie avec ce livre à la main. » Expatriée en Tunisie depuis près d’un an, cette jeune Franco-Tunisienne a vécu la révolution de l’intérieur, mais avec un regard extérieur.

« C’était incroyable, exaltant et effrayant à la fois. Personne, que ce soit ici ou ailleurs, ne pensait que Ben Ali partirai. Tout le monde depuis un quart de siècle s’était accommodé à composer avec lui, que ce soit le peuple tunisien ou au niveau international. Les manifestants n’auraient jamais imaginé un seul instant qu’il partirai. » raconte Chahrazed. Au lendemain de la révolution, comme beaucoup, elle a du mal à réaliser.

« Premier sentiments, j’y crois pas, c’est pas possible. J’ai eu un sentiment étrange en prenant le taxi, pour la première fois, on pouvait parler de politique sans crainte que l’un ou l’autre soit un espion de Ben Ali. Auparavant, personne ne se risquait à aborder un sujet politique. La paranoïa a disparu en même temps que Ben Ali. Les voix se sont libérées, et tous se sont découvert des connaissances et capacités de réflexion et d’analyses politiques encore jamais utilisées. » En effet, aujourd’hui, tous abordent sans complexe des sujets autrefois tabous. On découvre les joies du débat politique enflammé au café du coin, et on s’improvise politologue en buvant un verre dans un resto branché.

« Aujourd’hui, tout le monde parle d’une seule voix, tout le monde veut que les enfants retournent à l’école, que les manifestations s’arrêtent. On veut montrer au gouvernement sortant et à son parti déchu, le RCD, que le peuple est fort et conscient, et qu’il va se prendre en main. Que toute l’éminence grise présente en Tunisie va travailler à créer une véritable liberté, une véritable unité et une cohésion sociale » poursuit la jeune femme. Cela étant dit, la Tunisie a traversé une période d’insécurité, et en tant que fille toute seule, ce n’était pas facile tous les jours. « Je n’étais pas rassurée. J’avais peur pour moi, il y avait des partisans de Ben Ali qui rodaient et qui voulaient créer le chaos. Puis la rumeur s’est emparée de l’information, une psychose était en train de naitre, on parlait de milices cachées sur les toits, tout le monde avait peur et tout le monde restait scotché devant les informations à la télé. Moi j’étais au aguets, constamment. »

Aujourd’hui, cette insécurité disparaît peu à peu, mais le pays n’en demeure pas moins instable, ce qui est tout a fait normal en période de transition. « Le problème aujourd’hui, c’est que tout le monde veut se réapproprier ce qui appartient à l’État, et donc ce que Ben Ali a volé, mais malheureusement, on est en plein début de la création de la “Faoutha” qui signifie anarchie en arabe. » Ce que craint Chahrazed, c’est que la Tunisie se transforme en dictature du peuple. « Après la chute du régime, il y a eu une période où tous les patrons étaient considérés comme des corrompus et beaucoup de salariés ont licencié leurs chefs. C’était le cas par exemple d’une entreprise du secteur public où le gouvernement provisoire a donné raison aux salariés. »

En effet, de peur d’être assimilé à l’ancien régime, le gouvernement provisoire cède presque tout aux manifestants.« Des manifestants sont sortis dans la rue pour réclamer une allocation chômage, car ça n’existait pas avant. Le gouvernement a accepté de leur allouer tout d’abord 150 DT [environ 75 euros] puis 200 DT. Sauf qu’il existe en Tunisie des employés qui sont moins payés que cette allocation. Du coup eux aussi sont également sortis dans la rue pour réclamer une augmentation. Et ça risque d’aller crescendo, débordements, manifs, etc. Pour le moment, nous n’avons pas de gouvernement stable qui prenne des décisions collégiales. »

Pour la jeune expatriée, il faudrait dans l’immédiat que tout le monde retrousse ses manches: « Nous avons besoin que les Tunisiens du monde entier apportent leur pierre à l’édifice. Que des investisseurs étrangers reviennent, et que le tourisme reprenne. » Et d’ajouter qu’« il ne faut pas que d’une potentielle démocratie belle et rayonnante naisse un chaos ou un régime totalitaire ». Selon elle, pour que la contagion soit productive, il faut que les tunisiens se prennent en main et qu’ils ne sabotent pas eux-même leur révolution.

Le « Dégage, dégage » à tout bout de champ n’est pas une solution. « On ne peut pas demander la démission à chaque mot de travers, c’est contreproductif. Il faut laisser libre cours au pluralisme, à la discussion, pour arriver à un consensus et à parler d’une seule voix. » C’est ainsi, selon elle, que la Tunisie redonnera confiance à l’extérieur, en prouvant que la situation est bonne, saine et positive. « Alors oui cette révolution a un côté exaltant, une page de l’histoire s’est écrite sous notre plume et c’est juste un sentiment incommensurable. Mais tout reste encore à construire… »

Source: ”Bondy Blog” Le 22-04-2011

Pour les Néerlandais, la Tunisie présente un bon climat pour l’horticulture


 

Une délégation néerlandaise de haut niveau dans le secteur d’horticulture a séjourné du 13 au 16 avril 2011, Cette visite officielle, organisée par le Bureau agricole régional de l’ambassade du Royaume des Pays-Bas à Tunis, était la première du genre depuis les années 80. La délégation comptait dans ses rangs des représentants du ministère des Affaires économiques, de l’Agriculture et de l’Innovation, d’instituts d’expertise, ainsi que des représentants de l’horticulture et des entreprises dans ce domaine. A l’occasion de la visite de cette délégation, l’ambassadeur des Pays-Bas à Tunis, Mme Caroline Weijers, a offert une réception dans sa Résidence, à laquelle était invité. Mokhtar Jallali, ministre tunisien de l’Agriculture et l’Environnement, ainsi que d’autres opérateurs publics et privés tunisiens du secteur de l’agriculture. Pendant la réception, qui s’est déroulée dans un cadre agréable et chaleureux, le Ministre a fait plus ample connaissance avec les membres de la délégation et ils ont discuté ensemble des éventuelles formes de coopération agricole entre les deux pays. Pour sa part, Mme Caroline Weijers a exprimé, lors d’un speech improvisé, sa conviction que la coopération entre son pays et la Tunisie connaîtra une évolution positive au vu de la nouvelle donne politique après la Révolution. Concernant le programme de visite de la délégation, il était riche et diversifié. Depuis la pépinière jusqu’à la commercialisation du produit agricole, les membres de la délégation ont pu voir toute la chaîne. En effet, ils ont visité une ferme modèle qui produit des fruits et des olives, une ferme qui produit des herbes fines et des légumes et qui exporte vers des clients de grande renommée internationale et un domaine vinicole où après une séance de dégustation, les participants ont trouvé que le vin tunisien est d’une excellente qualité. La visite au marché de gros de Bir El Kassâa ainsi qu’à un des grands centres commerciaux de Tunis était aussi intéressante, sans oublier enfin la visite au port de Radès. En plus de ces visites officielles, les membres de la mission, soucieux de voir la « nouvelle Tunisie » n’ont pas raté une promenade sur les côtes de Carthage et Sidi Bou Saïd afin de découvrir quelques aspects culturels de la Tunisie. A l’issue de ce programme bien chargé, les hôtes néerlandais sont rentrés avec une impression très positive, sans oublier qu’ils étaient très émus par l’hospitalité des Tunisiens. Ils sont persuadés que cette mission était « très utile et que la Tunisie présente un bon climat pour l’horticulture ».

Source : « Business News » Le 22-04-2011

 

Parité tunisienne


 

La Tunisie vient d’envoyer un signal fort. Adopter le principe de la parité hommes-femmes pour les élections de l’Assemblée constituante prévues le 24 juillet. Tous les partis politiques organisés, des plus progressistes aux plus intégristes, ont applaudi. Plus réjouissant, le débat bouillonne autour d’un concept qui n’a rien d’une évidence. Les sceptiques s’interrogent. Faut-il imposer la présence de femmes ? N’est-ce pas un constat d’échec ? Pourquoi ne pas l’étendre à d’autres groupes discriminés ? Les partisans de la parité leur répondent. Qu’il s’agit d’une constituante, et non d’une législative. De candidats proposés et non de quotas en vue d’élire obligatoirement 50 % d’hommes et 50 % de femmes. Ce qui change tout. Mais n’épuise pas le débat.

Ces arguments, passionnants et complexes, rappellent furieusement ceux qui ont agité la France en 1999. A l’époque aussi, le concept de « parité » avait divisé. Chez certains, il s’agit d’une stratégie provisoire en vue de faire avancer l’égalité. Chez d’autres, de réaffirmer le principe de la différence hommes-femmes. Avec tous les clichés qui peuvent aller avec. La fracture est allée jusqu’à diviser le camp féministe. Entre universalistes et différentialistes. Le principe du « coup de pied dans la fourmilière » l’a emporté. Le retard était si grand qu’on a cru devoir user de ce stratagème pour en sortir.

Dans un pays où la première constituante remonte à plus de deux siècles, la représentation des femmes n’était pas au programme. Le suffrage s’est longtemps dit « universel », bien que réservé aux hommes. Grâce à Mustapha Kemal Atatürk, les femmes turques ont même obtenu le droit de vote avant les Françaises. Grâce à Bourguiba et à des ministres de l’éducation comme Mohamed Charfi, la Tunisie peut s’enorgueillir de compter une classe moyenne féminine éduquée.

C’était le seul « bon côté » de l’autoritarisme dit « laïque », même si la séparation entre le politique et le religieux n’a jamais existé. Il était temps de se débarrasser de l’autoritarisme, mais faut-il renoncer à aller vers une vraie laïcité ? Par peur d’apparaître comme néo-benalistes ou d’ouvrir une brèche, aucun parti d’envergure ne semble revendiquer la fin de l’islam comme religion d’Etat.

Du coup, la question se pose : la démocratie va-t-elle permettre de continuer à avancer vers l’égalité hommes-femmes ou autoriser certains reculs ?

Les progressistes tunisiens ont voulu la « parité » pour préserver les acquis de la modernité tunisienne contre un éventuel retour de bâton obscurantiste. Le problème, c’est que la parité – et non l’égalité – ne pose aucun problème aux intégristes. Puisqu’elle recoupe leur vision différentielle des hommes et des femmes. Et qu’ils n’auront aucune difficulté à présenter des candidates intégristes pour porter leurs idées…

Voilà bien longtemps qu’ils ont imaginé un « féminisme islamique » capable de prôner la parité mais de réfuter l’égalité. Sous prétexte de s’opposer au féminisme dit « occidental ». Officiellement, il s’agit de soutenir un féminisme dit de l’intérieur, basé sur des références musulmanes. En réalité, il s’agit de réfuter toute revendication réellement moderniste comme « extérieure » et « occidentale ». En vue de prôner un féminisme pudibond et réactionnaire, où la femme porte le voile, accepte une petite tape symbolique si elle désobéit, et ne « doit pas se libérer au détriment de la famille », traditionnelle bien sûr. Un condensé de sexisme déguisé, applaudi par certains intellectuels français – chrétiens de gauche ou tiers-mondistes – comme le comble de l’avant-garde.

En France comme en Tunisie, le chemin menant de la démocratie à l’émancipation est long à parcourir. La démocratie compliquée, mais belle.

Source:”Le Monde.fr” Le 22-04-2011

La justice tunisienne devient-elle aveugle et équitable?


 

Par Sofiene Ben Hamida

Après Hédi Djilani, ancien chef de la centrale patronale, qui a été rétabli dans ses droits la semaine dernière par un tribunal de Tunis, un tribunal de Sidi Bouzid vient de relaxer Fédia Hamdi, l’agent municipal qui avait eu une altercation le 17 décembre dernier avec Mohamed Bouazizi ; altercation qui a conduit ce dernier à s’immoler par le feu et a déclenché la révolution tunisienne qui a abouti, le 14 janvier 2011, à la destitution de la dictature. Ces deux décisions judiciaires semblent n’avoir aucun lien. Pourtant, elles marquent les contours d’une nouvelle justice qui se profile, une justice qui se veut autonome, libre, rompant avec les pesanteurs d’un passé peu glorieux où les salles des tribunaux étaient, ou presque, des chambres de résonnance, et où les affaires sont traitées à plusieurs vitesses au gré des influences et des intérêts de ceux qui y sont impliqués. Qu’une cour d’appel rétablisse Hédi Djilani dans ses droits dans un procès contre l’Etat et annule une décision de première instance ne peut que rassurer. Pas Hédi Djilani qui visiblement, n’aura pas une retraite calme, au vu des procès contre lui qui fusent de toutes parts, mais pour tous les autres Tunisiens anonymes qui peuvent se trouver confrontés, un jour ou l’autre, à l’administration ou à des groupes influents. Quant au jugement rendu en faveur de Fédia Hamdi, il a fait abstraction de l’effervescence et des passions qui ont entouré l’affaire. Rappelons que l’agent municipal avait été incarcérée le 30 décembre 2010 sur instruction téléphonique de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali. Ses collègues de Sidi Bouzid avaient bien essayé de rétablir une version des faits plus proche de la réalité, mais le contexte ne se prêtait guère à l’émergence de la vérité. Qu’importe si une mère de famille croupisse en prison sans jugement, la Tunisie avait son martyr et la révolution ne s’embarrassera point d’une injustice mineure, un dommage collatéral en somme, diront certains. C’est dans ce contexte que le tribunal de première instance de Sidi Bouzid choisit de ne juger que l’affaire, de ne traiter que le dossier, de ne voir que les faits. Et les faits ne permettaient pas de retenir une quelconque charge contre Fédia Hamdi. Les faits ne toléraient pas non plus l’opération de marketing politique tentée par la famille Bouazizi, opération qui a été balayée sec par le tribunal. Bien sûr que ce jugement rétablit une vérité et montre que la révolution tunisienne ne peut désormais tolérer l’injustice. Il est tout autant sûr que c’est un jugement qui ne peut, en aucun cas, être assimilé à un désaveu de feu Mohamed Bouazizi. Son acte reste toujours un acte héroïque et un geste de désespoir ultime qui a secoué la conscience collective des Tunisiens les poussant dans les rues pour réclamer la liberté, la justice et la dignité. C’est en cela que Mohamed Bouazizi est le martyr de notre révolution. C’est en cela aussi que son statut symbolique de héros national reste intact et ne peut, en aucun cas, pâtir du jugement rendu en faveur de Fédia Hamdi. Les révolutions, toutes les révolutions, ont besoin de symboles. La nôtre, celle du 14 janvier 2011, a choisi Mohamed Bouazizi pour en faire le symbole d’une jeunesse désespérée, en rupture avec l’Etat mais capable par des moyens atypiques, violents ou pas, de bousculer les équilibres qu’on croyait immuables. Les jugements rendus par le tribunal de première instance de Sidi Bouzid et du tribunal d’appel de Tunis ont, donc, le mérite de vouloir rendre justice. Peu importent les parties en présence, ces verdicts n’ont semblé retenir que les faits consignés dans les dossiers et n’ont pris en compte, ni le contexte passionné d’un pays encore porté par le souffle révolutionnaire, ni la pression d’une certaine presse qui continue de traiter les questions les plus importantes posées après la révolution avec des reflexes anciens, populistes à souhait et voyeuristes sur les bords. Pour s’en convaincre, il n’ya qu’à regarder la couverture de la première séance du procès de Imed Trabelsi. Mais là encore, les médias ne sont pas les seuls à montrer du doigt, les avocats n’ont pas démérité non plus.

Source : « Business News » Le 22-04-2011

Tunisie : Le RCD, de l’amnésie au «bain de sang»


 

 

Aujourd’hui, Béji Caid Essebsi se prononcera sur l’article 15 du décret-loi relatif à l’élection de l’Assemblée Nationale Constituante. Approuvé le 11 avril par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, cet article interdit aux hauts cadres du RCD de se porter candidat aux élections du 24 juillet 2011. Ce sont les membres du bureau politique, du comité central et des secrétaires généraux des comités de coordination ainsi que les présidents des cellules du RCD qui sont visés par cette mesure. Les membres des gouvernements de Ben Ali, ceux de la Chambre des députés et de la Chambre des conseillers ne pourront également pas présenter leurs candidatures aux élections de l’Assemblée Constituante. Idem pour les «Mounachidin» qui ont appelé Zaba à se présenter aux présidentielles de 2014.

 

RCD, l’immortel cauchemar !

 

Mais voilà ! Les RCDistes sont de retour dans la rue. Et ce n’est pas pour louer la bienveillance et les sages décisions de Ben Ali. Ils ont manifesté, samedi 16 avril, «contre l’exclusion des anciens constitutionnels démocrates des prochaines échéances politiques» selon leurs propres termes relayés par la TAP. La Télévision Nationale a consacré un reportage à cette manifestation. Les responsables de la chaîne télé ont ainsi diffusé un appel à la violence et une incitation à la haine sur une chaîne du service public. Un RCDiste particulièrement vindicatif a clairement fait planer la menace d’un «bain de sang», au cas où les responsables de son parti dissout, seraient écartés de la course électorale pour l’Assemblée Constituante. Une déclaration qui pourrait amener son auteur à comparaître devant la justice. Idem pour les propagateurs de la télé nationale, visiblement moins indépendante que ne pourrait le laisser croire ses déclarations de bonnes intentions d’après le 14 janvier.

 

Mais nommons les choses par leurs noms. Loin du discours des autoproclamés «Destouriens». En effet, ce groupuscule d’individu continue à défendre un principe qu’ils ont toujours prôné : l’impunité. Parce que si les criminels du RCD seront jugés par la justice, ceux qui les ont applaudi, soutenu leurs malversations et cautionné la dictature ne peuvent être qu’exclus de la construction d’une démocratie en Tunisie.

 

Politique de boomerang ?

 

D’ailleurs, l’histoire nous apprend que cette décision est élémentaire et nécessaire pour la réussite de tout processus révolutionnaire. Et c’est même ainsi qu’une part de la justice serait rendue. L’article 15 est synonyme d’une rupture avec l’impunité plutôt qu’ «une exclusion» ou un «règlement de comptes». Et même si la Haute Instance s’était inspiré de la tolérante spiritualité asiatique et du concept du Karma, les RCDistes seraient aujourd’hui privés de certains droits civiques et politiques accordés aux citoyens tunisiens. Mais Yadh Ben Achour et la majorité des membres de son Instance sont connus par leur rationalité. Commençons par ces manifestants. L’une des lois promulguée suite à un ordre de Ben Ali (incessamment applaudi et non-contredit par les RCDistes) peut condamner toute personne parlant aujourd’hui au nom du RCD. La loi pénale en question est «l’appartenance à un organisme politique non-autorisé». Les condamnés pour ne pas avoir respecté cette loi, à l’instar des militants d’Ennahdha, du POCT et autres, étaient emprisonnés sous ordre judiciaire et torturés dans les geôles du Ministère de l’Intérieur.

 

Et si les RCDistes devaient payer les pots qu’ils ont cassés ? Et si ceux qui ont violé la constitution, depuis l’ère de Bourguiba et tout au long de l’ère Ben Ali, était mis face à ses préceptes? Les idéaux spirituels exigent la purification. Sauf que nous sommes en plein dans le profane. Et châtier les profanateurs est un pas que nous ne franchirons pas. Fair-play, les Tunisiens se contenteront de les mettre hors-jeu. Reste que la grâce n’a pas encore touché la Révolution tunisienne. Ceux qui ont crié au Changement béni du 7 novembre sont toujours là. Et le peuple tunisien n’a pas encore trouvé la rédemption.

Source : « Tekiano » le 22-04-2011

Tunisie. Haro sur le prêche sauvage dans les mosquées


 

Les autorités montent au créneau pour mettre fin au prêche sauvage, qui s’apparente davantage au prosélytisme qu’à l’éducation religieuse.

Après les épisodes qui ont vu des activistes du mouvement islamiste Ennahdha empêcher des imams de conduire les prières et les prêches dans certaines mosquées et les remplacer de force par des imams proches de leur mouvement, les autorités semblent déterminées à reprendre le contrôle des lieux de culte et empêcher qu’ils ne soient transformés en des tribunes de propagande politique pour le mouvement islamiste. Dans ce cadre, le ministère des Affaires religieuses a rendu public, jeudi, un communiqué où il appelle les imams-prédicateurs régionaux et locaux, qui désirent donner des cours religieux dans les mosquées, à prendre contact, au préalable, avec ses représentants, afin de garantir une meilleure coordination de cette activité. Selon par le ministère, cette mesure vise à réunir les meilleures conditions pour le bon déroulement des cours et garantir le respect des circulaires régissant cette opération. Elle vise aussi à assurer que les compétences scientifiques tunisiennes puissent contribuer à l’animation de la vie religieuse dans les régions. Le ministère met l’accent, également, sur le rôle des mosquées dans la diffusion des nobles valeurs islamiques ainsi que dans la protection de la société contre la propagation d’interprétations qui n’ont aucun rapport avec la religion.

Source : « Kapitalis » Le 22-04-2011

Tunisie – Ennahdha dénonce une campagne anti-islamiste à 691.000 dinars


 

Nous présentons ces informations avec les réserves d’usage. Aucune de ces informations n’est vérifiée et celui qui les a divulguées n’a présenté aucune preuve matérielle quant à leur authenticité. C’est le journal hebdomadaire El Fejr (70.000 exemplaires) organe officiel du parti Ennahdha qui, dans son édition du vendredi 22 avril 2011, parle d’un document de travail élaboré par trois organisations tunisiennes dont l’objectif est la mise en place d’une stratégie pour créer une opinion publique hostile à l’entrée des Islamistes dans la Constituante lors des élections du 24 juillet. El Fejr ne précise pas qui sont ces organisations et si elles sont gouvernementales ou pas. Elle promet un feuilleton dont le prochain épisode nous dévoilera qui se cache derrière cette stratégie. En attendant, elle en donne les détails. Selon le document obtenu par El Fejr (on aurait apprécié un fac-similé), ces organisations déclarent que la majorité des femmes tunisiennes ne sont pas conscientes de leurs droits et du danger de la perte de ces droits. On y ajoute le nombre de jeunes tunisiens instruits, en chômage et n’ayant aucune idée sur leur avenir. D’où les grands risques pour que ces jeunes soient manipulés par les mouvements islamistes et de se laisser convaincre par leurs discours. D’autant plus que, depuis le 14 janvier, le pouvoir et l’hostilité des mouvements islamistes ont augmenté, selon le document dont parle El Fejr. L’objectif de la campagne est de sensibiliser les femmes tunisiennes sur l’exception tunisienne, d’orienter les jeunes tunisiens vers un projet social démocratique et de réduire l’attrait des courants intégristes. El Fejr parle carrément d’une campagne de communication dont le plan réside dans la diffusion de 20 spots sur les chaînes de télévision publiques et privées et les radios publiques nationales, régionales et privées. Une campagne d’affichage urbain touchant quelque 2000 points est également prévue, ainsi qu’une campagne sur internet (avec la création de sites web dédiés) et les réseaux sociaux. Selon le document dont parle El Fejr, le coût du plan de campagne serait de 691.000 dinars. Comme s’il insinue qu’il y a un financement étranger, le plan convertit le montant en euros. Toujours selon le document d’El Fejr, les promoteurs de la campagne vont chercher des financements auprès d’institutions américaines (new-yorkaises précise El Fejr), canadiennes (montréalaise précise-t-il), françaises en plus de financements tunisiens d’organisations et de particuliers. Une réunion de collecte de fonds aura lieu le 24 juillet dans un palais de la Marsa, indique El Fejr. Le journal donne même les détails du plan de la campagne : du 15 avril au 15 juillet pour la diffusion de vidéos documentaires ; du 15 mai au 23 juillet pour la diffusion de spots radiophoniques et télévisés. La campagne d’affichage urbain aura lieu en deux temps : du 1er au 15 juin et du 1er au 15 juillet. Qu’y a-t-il de vrai dans cette histoire ? Pourquoi le journal d’Ennahdha n’a présenté aucune preuve pour étayer ses dires, pourquoi étale-t-il son feuilleton sur plusieurs épisodes ? Qui sont ces « forces » démocratiques et pourquoi reporte t-il la révélation de leurs noms ? Est-ce pour des raisons commerciales afin de vendre plus leur journal ? Autant de questions qui restent en suspens en attendant une éventuelle vérification de l’authenticité des informations révélées par le journal.

Source : « Business News » Le 22-04-2011

Mansour Moalla : la Tunisie doit être gouvernée au centre


 

Appel de l’ancien ministre de Bourguiba, M. Mansour Moalla aux partis du centre « à s’unir au sein d’une alliance autour d’un programme commun devant leur servir de référence face aux électeurs en vue de remporter la prochaine consultation électorale. Ce faisant, ils favoriseront l’émergence d’une majorité à la Constituante suffisamment confortable pour leur permettre de gouverner ». Dans une tribune publiée dans le journal El Chourouk, M. Moalla souligne que « la scène politique comporte des partis de toutes obédiences qui vont de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, mais le bon sens commande que le pays soit gouverné au centre avec toutes ses nuances (centre-droit et centre-gauche), pour qu’un large consensus soit réuni ». Ceci est, selon lui, de nature « à écarter les risques induits par les extrêmismes comme cela s’est produit dans les pays proches ou lointains où des guerres civiles ont éclaté entraînant des dégâts qu’on a mis des années pour effacer ».

« Il s’agit d’un véritable défi », avertit l’ancien ministre. Pour le relever, « il convient de se focaliser sur l’essentiel et éviter l’accessoire et les querelles subalternes, prenant ainsi exemple sur les pays avancés. Car la préparation des élections dans les périodes transitoires est de la plus haute importance ». Et d’insister : « si on arrive avant les élections à former une alliance réunissant les partis centristes, il sera préférable de parvenir à un accord de principe sur un système de gouvernement que nous serons appelés à défendre au sein de la Constituante. Là aussi, il faudra faire preuve de sens des responsabilités et tenir compte de la conjoncture que traverse le pays, loin des théorisations et des ambitions personnelles ».

Source : « Leaders » Le 22-04-2011

France Stops Train Full of Tunisians from Italy


 

The war has begun over what to do with the Tunisian migrants who flooded Italy, which country then threatened to scatter them across Europe. Last week, France blocked a train carrying the Africans at its border with Italy, which prompted an immediate protest from the latter.

What to do with the 25,000 migrants who fled Tunisia after its government fell, and then flooded the Italian isle of Lampedusa, has been a matter of some concern since the « biblical exodus, » as officials termed it, began in January.

Now, Europeans are fighting with each other over how to stop the Tunisian hemorrhage.

Tunisia Falls; Lampedusa Swamped

The trouble began for Italy in January when the Tunisian government collapsed. In a matter of weeks, 5,000 Tunisians had swamped Lampedusa, a small tourist and fishing island in the Mediterranean 127 miles southwest of Sicily and only 75 miles from Tunisia. The first wave doubled the population. « There is an entire nation trying to escape Tunisia to reach Italy and then to go on to other countries, » Lampedusa Mayor Bernadino Rubeis said at the time.

 

By the end of March, about 20,000 migrants had landed. The African horde overwhelmed the island. Lampedusa’s former mayor worried about a food shortage. « If the ships promised by the government don’t come tomorrow, there will be a total shut down and no one will be able to eat on the island, including the immigrants who arrived last night, » Salvatore Martello said. The other peril was a water shortage, given that the island’s only source of water is rainfall.

Tunisians — and Libyans, who had also begun arriving because of the unrest in that country — trashed the island. London’s Daily Mail published photographs of piles of boats near the shores and the other debris and detritus that a mass migration of humanity sloughs off.

Visas Issued

In early April, Italy began transferring the Africans to its mainland, with Prime Minister Silvio Berlusconi claiming that Lampedusa would be inhabited only by Lampedusans. Italy then began issuing temporary visas. Those visas entitle the migrants to travel in the Schengen travel zone of Europe, which encompasses most of Western Europe, without being stopped. The move began a diplomatic dispute with France because French officials did not want thousands of Tunisians piling on trains and crossing the border.

As Agence France Presse noted, the conflict became a diplomatic war:

« Paris and Rome at War », « Italy-France Confrontation », « Row with France », read some of the headlines, with the Corriere della Sera daily accusing France of « duplicity » and Il Giornale saying that the migrants were « a human bomb ».

Italy argued that France was violating the terms of the Schengen travel agreement, because the temporary permits allow travel across Europe. Despite the controversy, the two nations began air patrols to stop migrants from reaching Italy.

Italy and Tunisia agreed that any of the boat refugees who landed on Italian soil before April 5 would be granted a six-month residence permit, while anyone arriving after that date would be deported. When the first plane left for Tunisia with 30 migrants aboard, a boat carrying 226 landed on Lampedusa. By that time, the population of Tunisians had been greatly reduced, having been packed off to the Italian mainland. The arrival of the 226 brought the number of Africans to 1,500. Despite the Italian hospitality, Tunisians on the island rioted to protest the repatriation plan.

French patrols turned Tunisian migrants away at the French-Italian border, and then the matter escalated last week when France stopped a train. French officials said they stopped the train because political activists were planning demonstrations in France.

 

As well, The Associated Press reported,

France says it will honor the permits only if the migrants prove they can financially support themselves and it has instituted patrols on the Italian border — unprecedented since the introduction of the Schengen travel-free zone — bringing in about 80 riot police last week. Germany has said it would do the same.

In other words, neither France nor Germany wants to accept the Tunisians.

EU Wants Action from Tunisia

In mid April, the European Union demanded that Tunisia do more to stop the flight of its people to Europe. EU President José Manuel Barroso flatly stated that it expected action from Tunisia, the BBC reported, given the $202 million in extra aid the EU will give to the country.

 

According to the BBC,

 

« Europe is ready to help you with additional means, but we also need the Tunisian authorities to do more, » Mr Barroso said, referring to plans to make available up to 140m euros on top of the existing budget of 257m euros in 2011-2013.

 

« Migration should be regarded as a common challenge, a shared responsibility. We expect from Tunisia strong and clear action in accepting the readmission of its nationals who are in Europe illegally, and in the fight against illegal migration. »

Source: “ The New American” Le 22-04-2011

Gender parity at the ballot box, another Tunisian revolution


 

Tunisia’s ruling that men and women must feature in equal numbers as candidates in July polls is an Arab world first that builds on this year’s revolt and allays fears of conservative influence, observers say.

The decision by authorities preparing the July 24 constituent assembly poll after the uprising that toppled president Zine El Abidine Ben Ali, and sparked similar revolts in Arab nations, has been hailed as a regional breakthrough.

« It is historic, » said Sana Ben Assour, president of the Tunisian Association of Women Democrats, after international rights groups also welcomed last week’s announcement.

« And it is only right in a country where men and women fought side-by-side for democracy, » she said.

The weeks of demonstrations that led the authoritarian Ben Ali to quit in January after 23 years in power opened the way for unprecedented freedoms, including the unbanning of the Islamist party in the secular state.

Many had feared this could lead to reverses in gains for women amid some calls by Islamists for women to be made to wear headscarves or claims that their place is in the home.

But the Islamist Ennahda (Renaissance) movement, allowed to register in March for the first time since it was formed in 1981, was among those that voted in favour of the new ruling.

One of its leaders, Ali Laryadh, dismissed concerns it wanted to backtrack on women’s rights in Tunisia, saying such allegations came from « people who want to misguide public opinion and attack the movement ».

« We were the first to call for parity between men and women for the electoral lists, and with the principal of alternating men and women on the lists, » he said.

Women feature relatively strongly in public life in Tunisia compared to some of their more oppressive Muslim neighbours.

They represent 26 percent of the working population, half of students, 29 percent of magistrates and 24 percent of the Tunisian diplomatic corps.

The previous parliament, dissolved after the fall of Ben Ali regime, had the most women in the region.

The gender parity ruling « is the first in the Arab and Muslim world, which should encourage Tunisian women to involve themselves more in political life, » said political analyst Laarbi Chouikha.

The July 24 vote will elect a constituent assembly that will be charged with drawing up a post-Ben Ali constitution and hear submissions on issues involving women.

The move to full equality on the lists is « revolutionary » and « an historic step », said Ahmed Ibrahim, head of the main opposition Ettajdid (Renewal) movement.

Tunisia’s relatively progressive stance on women is rooted in the landmark 1956 Personal Status Code that abolished polygamy and repudiation, an exception in the Arab world.

It was unacceptable in today’s Tunisia for women to be excluded, Women’s Affairs Minister Lilia Laabidi told AFP.

« They took part in the revolution, condemned corruption and all forms of violence, it is completely normal that they should be represented 50 percent in all sectors, » she said.

However psychological and cultural obstacles to women’s integration remained, she said.

« Someone who has been raised in an environment in which a woman is not free cannot realise a woman’s real value straight away, » she said.

« That is why we must stop showing women in television series as a simple Bedouin, or a cleaner or, if she lives in the city, as a prostitute. »

She said Ben Ali’s regime, during which the humanitarian work of his corruption-accused wife Leila Trabelsi was vaunted, had stifled women.

« The ministry of women’s affairs and non-government groups could only work for her glory. Instead of giving out prizes, it was she who received them. It is the opposite of what should happen, » Laabidi said.

Source: “AFP” Le 22-04-2011

Tunisians wonder what happened to their revolution


 

It was young people who led the revolution, through their use of social media tools many of their elders barely understand.

Today, the country is being led by dinosaurs.

How could this happen? Our new prime minister is 85 years old. It’s true that Beji Caid Sebsi is a respected politician – he dared to defy former President Zine al-Abidine Ben Ali.

Still, there is a sense that little has actually changed since the revolution.

So far, many people are dissatisfied with the transitional government. Many wonder why those who served under Ben Ali have yet to face charges. And while it’s generally agreed that Ben Ali, along with his family and cronies, looted the country of billions of dollars, as of yet there has been no serious effort to bring him to justice.

Yes, the secret police force has been disbanded. But why have no charges been brought against those who in the past tortured prisoners or opened fire on demonstrators during the recent uprising? Instead, the government recently arrested several people who had called for another revolution on their Facebook page. They were accused of promoting violence and chaos in the country before being released.

Is the transitional government really more concerned about what people are saying on Facebook than prosecuting former officials who brutalized the country? Taken together, all these small details add to a growing sense of discontent.

When combined with the country’s shattered economy, it should come as no surprise that tens of thousands of Tunisians have chosen to flee their country, primarily for Italy and France.

It’s in Europe’s interests to help Tunisia gain its economic footing. The European Union is off to a good start by offering to finance some reconstruction projects. Others argue that the EU should consider either canceling or deferring Tunisia’s debts.

And there is still that matter of the fortune amassed by former president Ben Ali that is believed to be tucked away in European banks.

So, while neighboring nations emulate our uprising, they’d also be wise to carefully watch what happens here after the revolution.

ABOUT THE WRITER

Kacem Jlidi is an activist in Tunisia who writes for The Institute for War & Peace Reporting, a nonprofit organization that trains journalists in areas of conflict. Readers may write to the author at the Institute for War & Peace Reporting, 48 Grays Inn Road, London WC1X 8LT, U.K.; Web site: www.iwpr.net. For information about IWPR’s funding, please go to http://www.iwpr.net/index.pl?top-supporters.html.

 

This essay is available to McClatchy-Tribune News Service subscribers. McClatchy-Tribune did not subsidize the writing of this column; the opinions are those of the writer and do not necessarily represent the views of McClatchy-Tribune or its editors.

Source: “The Bellingham Herald” le 22-04-2011

 

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