TUNISNEWS
6 ème année, N° 2129 du 21.03.2006
Tunisie Verte: Lettre ouverte au Président de
AISPP: Communiqué
La police s’en prend à Samia Abbou à son retour à Tunis ! Syndicat tunisien des Radios Libres: La radio en Tunisie: Cinquante ans sous le contrôle
WiPC: Tunisia: Mohammed Abbou on hunger strike to protest prison conditions
WPFC welcomes release of detainees, condemns on-going imprisonment, attacks on freedom of expression and assembly Libération : Malgré la répression, le parti Ennahda, interdit, s’affiche désormais aux côtés de l’opposition démocratique Libération : Pour les 50 ans de l’indépendance de la Tunisie, le raïs monopolise l’image du «combattant suprême».
Sihem Bensedrine: En hommage à Om Zied Slim Bagga: Journée ordinaire d’un flic a l’ambassade de tunisie a paris
Mehrez: Les Dernières Mesures Présidentielles et Secteur Privé en Tunisie
O.F: C’est malheureux ; mais c’est comme ça ! AFP: Tripoli va restituer des biens confisqués et indemniser les propriétaires AFP: Première pierre jeudi d’un mémorial aux combattants musulmans de 14-18 AFP: 117 défenseurs des droits de l’Homme assassinés dans le monde en 2005
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TUNSIE VERTE
Lettre ouverte au Président de
Les fossoyeurs de l’histoire la quitteront sans gloire
Monsieur le Président,
Après nos salutations, nous venons par la présente lettre vous informer de ce qui suit :
Nous avons présenté au ministère de l’intérieur le 19 Avril 2004 un dossier complet et une demande légale pour l’obtention d’un visa pour notre parti écologique «
Le jour de la remise de notre demande, nous avons subi, du matin au soir, toutes les tracasseries administratives et on nous a fait traîné de bureau en bureau et de couloir en couloir au ministère de l’intérieur sans que personne nous reçoive.
C’est vers 19H, lorsque nous étions sur le point de faire une déclaration à l’AFP qu’un fonctionnaire du ministère de l’intérieur nous communique par téléphone que le gouverneur de Tunis Monsieur Mahmoud Mehiri (actuellement conseiller politique du Président) va nous recevoir pour la réception de notre demande. Cette information nous a été confirmée par un journaliste qui nous a accompagné.
Notre surprise est grande lorsque nous n’avons pas été reçu par le gouverneur comme prévu mais par le responsable des affaires politiques du gouvernorat qui a reçu le dossier et refusé de remettre le récépissé du dépôt comme l’exige la loi.
Le lendemain, nous avons été reçu par Monsieur Mohamed Bouchiha, Secrétaire du PUP (accompagné par les membres de son bureau politique). Il a voulu nous féliciter le premier de cet événement et nous a confirmé qu’effectivement il a vu le gouverneur qui l’a informé que notre dossier est en « bonnes mains ».
Tous les journaux et périodiques ont repris l’information et l’ont publié. Un Hebdomadaire, qui se veut réaliste, a même publié un long article sur le printemps des verts Tunisiens ainsi que la liste des membres fondateurs et du bureau provisoire du Parti « Tunisie Verte ».
Plusieurs communiqués de l’AFP et sites WEB ont annoncé la naissance du parti « Tunisie Verte ».
Monsieur le Président,
Notre parti a toujours inscrit son action sur un environnement sain et une économie durable dans le cadre de
Soudainement le ministère de l’intérieur a annoncé le 3 Mars 2006 une douloureuse surprise pour les verts et pour tous les tunisiens épris de démocratie, en annonçant la création d’un autre parti soit disant « Vert pour le progrès » et a désigné Monsieur Khammassi comme responsable de ce parti. Ce parti est un cadeau empoisonné pour les verts tunisiens dans leur troisième printemps et au cinquantième anniversaire de l’indépendance.
En effet, Monsieur Khammassi, comme vous le savez, est encore membre du PSL et n’a jamais démissionné de son parti et encore député de ce parti.
Monsieur le Président,
En tant qu’acteur actif de l’Histoire de notre pays, nous les verts tunisiens, nous vous prenons comme premier témoin de l’histoire et garant de
Premièrement, d’ouvrir une enquête officielle et de mettre fin aux agissements de tous les responsables de ce « Hold-up » politique (le premier dans l’histoire de notre pays)
Deuxièmement, mettre fin aux décisions administratives iniques dont nous sommes victimes et qui menacent toute la société civile indépendante (seul soutien des institutions républicaines)
Troisièmement, retirer toutes les prérogatives qui permettent au ministère de l’intérieur de désigner qui elle veut à la tête de parti politique d’opposition, car elle ne peut être juge et partie à la fois.
Monsieur le Président,
Nous terminons cette lettre en citant ABRAHAM LINCOLN :
« ON PEUT TROMPER QUELQU’UN TOUT LE TEMPS
ON PEUT TROMPER TOUT LE MONDE DE TEMPS EN TEMPS
ON NE PEUT TROMPER TOUT LE MONDE TOUT LE TEMPS »
Veuillez recevoir, Monsieur le Président, mes salutations.
ABDELKADER ZITOUNI
COORDINATEUR NATIONAL « TUNSIE VERTE »
La police s’en prend à Samia Abbou à son retour à Tunis !
Mme Samia Abbou est rentrée lundi 20 mars en Tunisie après une semaine passée à Genève dans le cadre de diverses manifestations organisées en faveur de la libération de son mari, Me Mohammed Abbou. A son arrivée à l’aéroport de Carthage, elle était attendue par plusieurs policiers en civil.
Mme Abbou a été soumise une fouille totale de toutes ces affaires; les policiers ont trouvé une affiche publiée à l’occasion du meeting de Genève organisé en faveur de la libération de Me Abbou: celle-ci reproduit le texte de l’appel lancé par la société civile tunisienne. Une photo de son mari lui a été également confisquée, sans justification de la saisie.
Mme Abbou a été bloquée pendant cinq heures à l’aéroport de Carthage, malmenée par les policiers, et a été l’objet d’insultes et agressions verbales.
Un agent l’a ensuite tenue par l’épaule pendant qu’un deuxième la menaçait d’agression physique (« je vais te casser la gueule » disait-il). Il lui a clairement dit qu’il n’hésiterait pas d’user de tout son pouvoir répressif si elle ne se plierait pas à leurs demandes.
Appelés à son soutien, un groupe de plusieurs membres de la société civile s’est rendu à l’aéroport, accompagné par un médecin (Mme Abbou souffre de chutes de tension depuis l’arrestation de son mari), afin de manifester dans l’enceinte même de la salle d’arrivée. Finalement Samia Abbou a pu sortir, sans pouvoir pour autant récupérer les objets confisqués.
A noter que pendant toutes ces heures les enfants de Mme Abbou sont restés dans l’attente de leur mère, terrifiés, ayant assisté à l’ensemble de ces faits.
La coordination pour la libération de Maître Abbou :
– dénonce cette intervention et l’atteinte à Mme Samia Abbou.
– appelle à la vigilance et souligne son total soutien à l’action de Mme Abbou ainsi qu’à son combat juste et équitable.
– tient les autorités tunisiennes pour responsables de la sécurité de Mme Abbou et sa famille.
Genève le 20 mars 2006
La radio en Tunisie: Cinquante ans sous le contrôle.
Tunisia: Mohammed Abbou on hunger strike to protest prison conditions
The Writers in Prison Committee of International PEN is deeply alarmed by the reported ill-treatment of lawyer and human rights activist Mohammed Abbou who is currently serving a three and a half year prison term in El Kef prison following the publication of an article on the internet on 28 February 2005. According to reports received by PEN, Mohammed Abbou began a hunger strike on 11 March 2006 to protest the worsening of his prison conditions which have reportedly deteriorated since a 2 March 2006 gathering of protesters calling for his release took place outside the prison where he is being held. Abbou has been imprisoned since 1 March 2005. Since 2 March 2006, Abbou has been subjected to various forms of harassment including attacks by prison guards who have reportedly woken him and beaten him in the middle of the night, searches and threats to tarnish the reputation of his wife and family. Authority officials have reportedly been instructed to harass Abbou’s wife, family and lawyers during weekly visits (although since 2 March Abbou’s wife has decided not to meet her husband in detention but to stage a weekly sit-in in front of the prison each Thursday on visiting day) and on 9 March Abbou’s elderly mother was only allowed to see her Mohammed Abbou for three minutes despite not having seen her son for three months. According to reports received by PEN, the prison authorities have also been inciting Abbou’s fellow prisoners to harass him. Abbou was sentenced on 29 April 2005 to two years in prison for an incident at a 2002 conference in which the lawyer supposedly physically attacked a colleague. He was also sentenced to 18 months for “having published information that would disturb public order” and “insulting the judiciary” in an article posted on the Tunisnews website in August 2004 which compared torture committed against political prisoners in Tunisia to abuses carried out by US soldiers in Iraq’s Abu Ghraib prison. It is thought that Abbou’s arrest and subsequent prison sentences are in fact linked to a 28 February 2005 article posted on the Tunisnews website in which he ironically compared Tunisian President Ben Ali to Israeli Prime Minister Ariel Sharon. International PEN calls for the quashing of Abbou’s sentence and for his immediate release. PEN also demands that Mohammed Abbou is not subjected to ill-treatment whilst in detention and that the Tunisian authorities make an investigation into the reported attacks on Mohammed Abbou and that those found to be responsible be brought to justice. Please send appeals: – Calling upon the Tunisian authorities to quash the prison sentences handed down to Mohammed Abbou and to release him immediately and unconditionally; – Expressing alarm at reports that Mohammed Abbou is being ill-treated in detention and urging that an investigation be made into the reported attacks on him by prison guards and that those responsible for carrying out such attacks be brought to justice as a matter of urgency; – Seeking assurances that whilst detained his basic rights are respected and that he is granted full access to his family, lawyers and any necessary medical care. Appeals to: Président Zine El Abidine Ben Ali Président de la République Palais Présidentiel Tunis Tunisie Fax: +216 71 744 721 Hedi M’Henni Ministre de l’Intérieur Avenue Habib Bourguiba 1001 Tunis Tunisie Fax: +216 71 340 888 Email: mint@ministeres.tn M. Bechir Takkari Ministre de la Justice 31, Av. Bab Benat 1006 Tunis La Kasbah Tunisie Fax: +216 71 568 106 Email: mju@ministeres.tn Also send copies if possible to: The Tunisian representative in your country The Tunisia Desk officer at your government’s Foreign Office Your country official representative in Tunisia For further details contact Sara Birch at the Writers in Prison Committee London Office: 9-10 Charterhouse Buildings, London EC1M 7AT UK Tel: + 44 (0) 20 72 53 32 26 Fax: + 44 (0) 20 72 53 57 11 e-mail: sbirch@wipcpen.org **The information contained in this autolist item is the sole responsibility of WiPC**
WPFC welcomes release of detainees, condemns on-going imprisonment, attacks on freedom of _expression and assembly
L’INDEPENDANCE DE LA TUNISIE
Ben Ali dans les habits de Bourguiba
Pour les 50 ans de l’indépendance de la Tunisie, le raïs monopolise l’image du «combattant suprême».
par José GARÇON
C’est en grande pompe que le président Zine ben Ali a célébré hier le 50e anniversaire de l’indépendance de la Tunisie. Il devait notamment déposer une gerbe au mausolée de Habib Bourguiba, le «combattant suprême» qu’il démit le 7 novembre 1987 par coup d’Etat médical et contraignit à finir sa vie treize ans plus tard en reclus dans sa ville natale de Monastir. Après plus d’une décennie passée à tenter d’effacer jusqu’au nom du père de l’indépendance de la Tunisie, Ben Ali monopolise depuis sa mort son image comme pour mieux s’en attribuer les mérites. Fort d’une ambition modernisatrice exceptionnelle dans le monde arabo-musulman, Bourguiba fit beaucoup pour lever les tabous sociaux et religieux qu’il voyait comme autant d’entraves au développement de son pays. Et il dota les femmes d’un statut quasi-révolutionnaire car abolissant la polygamie et les rendant électrices et éligibles dès 1957.
Commémorations. Si rien n’aura manqué à la célébration, hier, de cet anniversaire (du «rassemblement populaire» au défilé «illustrant 50 ans de réalisations»), les cérémonies voulues par Ben Ali sont aux antipodes des commémorations organisées par le Maroc. Ce pays célébrait aussi le cinquantenaire de sa libération, la France ayant reconnu son indépendance dix-huit jours avant celle de la Tunisie. Multipliant festivités et colloques à l’étranger, les Marocains en profitaient pour publier deux rapports visant à accréditer la volonté de changement de Mohammed VI et à promouvoir «le nouveau Maroc» : celui de l’Instance équité et réconciliation sur le règlement des années de plomb et celui sur «cinquante ans de développement humain et perspectives pour 2025».
Ben Ali ne s’est guère aventuré à trop externaliser ces cérémonies de crainte qu’elles occasionnent des manifestations de protestation contre les atteintes aux libertés et la caporalisation ubuesque de la société. Du coup, le ministre des Affaires étrangères, Abdelwahab Abdallah, a préféré s’en prendre une constante à Tunis à «la minorité de détracteurs qui cherchent à déstabiliser la marche du pays, à ternir son image de marque et à nuire à ses intérêts en faisant antichambre dans les chancelleries des pays étrangers».
Gérant la Tunisie comme le chef de la sécurité intérieure qu’il fut, Ben Ali, une fois enterrées ses promesses de changement, n’aura fait que provoquer l’élargissement du cercle des opposants au-delà du petit noyau de militants des droits de l’homme. Quadrillant un pays paisible et peu enclin à l’extrémisme, il a privatisé l’Etat au profit des clans qui cherchent aujourd’hui à prendre l’avantage en vue de sa succession.
Dérive autoritaire. Il aura ainsi réussi une double prouesse : recréer un mythe Bourguiba en dépit de la fin de règne désastreuse et marquée par la dérive autoritaire d’un «combattant suprême» très diminué. Mais surtout, il aura créé un vide politique tel qu’en dépit de la répression, les islamistes apparaissent comme la seule opposition crédible.
(Source : « Libération » du 21 mars 2006)
URL : http://www.liberation.fr/page.php?Article=368662
Les islamistes tunisiens ressortent au grand jour
Malgré la répression, le parti Ennahda, interdit, s’affiche désormais aux côtés de l’opposition démocratique.
Par Christophe AYAD et Christophe BOLTANSKI
Au soir du 25 février, plusieurs hauts responsables islamistes tunisiens se sont crus obligés de passer des coups de fil à leurs partenaires de la gauche démocratique pour les assurer que la libération de quelque 70 d’entre eux, dans le cadre d’une vaste amnistie surprise décrétée par le président Ben Ali, n’était le résultat d’aucun «pacte» secret.
En deux ans, la plupart des cadres d’Ennahda, le principal parti islamiste tunisien, sont sortis des prisons où ils croupissaient depuis la grande répression du début des années 90. La plupart ont purgé la quasi-totalité de leur peine, à l’instar d’Ali al-Harith, 50 ans, ex-membre du bureau politique et du Majlis al-Choura d’Ennahda, et ex-porte-parole : il a passé quatorze ans sous les verrous dont plus de treize en isolement total. Depuis sa sortie, en novembre 2004, cet ingénieur doit pointer au commissariat de son quartier tous les matins. «La répression nous a traumatisés, explique-t-il. Nous, les islamistes, nous vivons dans la peur et au jour le jour. On peut retourner en prison à tout moment.»
Absence de libertés. Pourtant, jamais depuis quinze ans, les islamistes n’ont été aussi visibles en Tunisie. «C’est comme si Ennahda réexiste», concède Ali al-Harith. Le parti reste bien entendu interdit mais ses cadres sortent au grand jour. Ils s’affichent aux côtés de l’opposition démocratique et comptaient même un représentant parmi les huit grévistes de la faim du «18 octobre», Samir Dilou. Ce mouvement, destiné à protester contre l’absence totale de libertés politiques et d’_expression, a rencontré un grand écho à la faveur de la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information, mi-novembre à Tunis.
Ali al-Harith, mais aussi l’avocat Abdelfatah Mourrou, invisible depuis plus d’une décennie, sont passés régulièrement au petit local abritant les grévistes. «C’est notre seule occasion de nous croiser, s’exclame Me Mourrou. Je n’ai pas été détenu mais je n’ai pas de passeport depuis des années. On vit en prison à l’air libre. Comment voulez-vous qu’on ait des débats de fond ?» Le mouvement du 18 octobre a donné lieu à une plateforme politique, qualifiée de «Smic démocratique», à laquelle participent les «nahdaoui» représentés par Ziad Daoulatli, libéré en 2003 après quinze ans de prison.
Drôle d’attelage qui fait cohabiter des militants de gauche, comme Najib Chebbi, voire d’extrême gauche à l’instar de Hamma Hammami, et leurs anciennes bêtes noires. Une bonne partie de la gauche tunisienne avait en effet applaudi à l’éradication d’Ennahda au début des années 90. Quand elle n’y a pas participé comme l’a fait Mohamed Charfi, ex-ministre de l’Education et de l’Enseignement supérieur de Ben Ali et auteur d’une réforme visant à expurger les manuels de tout contenu à caractère islamiste. Depuis, la répression s’est étendue à l’ensemble de la société civile. Et le même Charfi n’hésite plus à siéger aux côtés d’islamistes lors de réunion de l’opposition. «Certains à gauche nous voyaient comme des talibans alors que nous nous considérons comme des islamistes démocrates, à l’instar des chrétiens démocrates en Europe. Chacun a fait un pas vers l’autre», insiste Mohamed ben Salem, vice-président d’Ennahda qui vit exilé en France depuis 1990.
Sans reconnaître de virage idéologique, les islamistes insistent sur leur acceptation pleine et entière du code de statut personnel, legs de Bourguiba, qui interdit la polygamie et accorde le droit de divorcer aux femmes. Ils l’ont encore réaffirmé «solennellement» dans un communiqué signé par le collectif du 18 octobre et publié à l’occasion de la journée internationale des femmes, le 8 mars. En revanche, ils restent hostiles à l’égalité des sexes en matière d’héritage. «Nous ne le demandons pas, mais nous n’avons jamais revendiqué un droit de veto en matière religieuse», déclare prudemment Mohamed ben Salem.
Différences de tonalité. Après avoir embastillé 20 000 à 30 000 islamistes, Ben Ali paraît lâcher du lest. L’an dernier, il a esquissé un dialogue avec Ennahda. Un des chefs du parti, Amer el-Arayadh, a été reçu par l’ambassadeur de Tunisie à Berne.
La rencontre n’a pas eu de suite et, avec le recul, semblait surtout destinée à jeter le trouble dans les rangs islamistes où des différences de tonalité sont perceptibles entre les cadres de l’intérieur et les leaders en exil, à commencer par Rached Ghannouchi, l’émir d’Ennahda réfugié à Londres. «C’est sûr qu’il ne peut pas exactement concevoir la situation sur place, concède Ali al-Harith. Mais il essaie le plus possible.»
(Source : « Libération » du 21 mars 2006)
URL : http://www.liberation.fr/page.php?Article=368664
Cinquante ans d’indépendance
20 mars 1956 : indépendance après 75 ans de protectorat français. Habib Bourguiba, rentré d’exil, est Premier ministre.
25 juillet 1957 : destitution du dernier bey et proclamation de la République. Bourguiba est élu président.
7 novembre 1987 : Bourguiba est déposé pour «sénilité» par Zine el-Abidine ben Ali qui lui succède.
1992:la répression s’abat sur le parti islamiste Ennahda.
6 avril 2000 : décès de Bourguiba.
24 octobre 2004 : Ben Ali réélu pour la quatrième fois avec 94,48 % des voix.
Octobre-novembre 2005 : grève de la faim d’opposants, dont des islamistes, pour la défense des libertés publiques.
(Source : « Libération » du 21 mars 2006)
En hommage à Om Zied
JOURNEE ORDINAIRE D’UN FLIC A L’AMBASSADE DE TUNISIE A PARIS
Les Dernières Mesures Présidentielles et Secteur Privé en Tunisie
Par : Mehrez
Les bouleversements survenus à l’échelle mondiale depuis la fin de la guerre froide en 1989 ont fait naître un nouveau modèle de développement durable qui, en dehors de variations mineures selon le contexte local, présente les grandes caractéristiques suivantes:
• intégration du processus de stabilisation politique et économique;
• bonne gestion des affaires publiques;
• investissement dans les ressources humaines
• libre jeu des forces du marché
• compétitivité
• respect de l’environnement;
• développement d’un secteur privé dynamique.
Ce dernier point, essentiellement basé sur la stimulation de l’esprit d’entreprise, de l’initiative privée et de la prise de risques, revêt une importance toute particulière.
Nul ne conteste que depuis son indépendance la Tunisie a adopté des politiques propices au développement du secteur privé, renforçant ainsi le potentiel d’une croissance dynamique de ce secteur. L’évolution s’est accentuée depuis la fin des années 1980 ou le rôle déterminant du
secteur privé en tant que moteur de croissance économique a été renforcé, de même que la nécessité pour l’État de renoncer progressivement à son implication directe dans les secteurs productifs.
Un autre élément a été fermement établi à savoir les mesures présidentielles prises pour le
développement de l’activité agricole – pilier économique de l’économie tunisienne. Les agriculteurs fournissent en effet à l’industrie manufacturière une part importante des matières premières et la population rurale représente, pour les produits industriels, une part importante du marché local. La
politique adoptée repose donc sur un développement industriel qui s’opère parallèlement au développement rural plutôt que de le précéder.
Le gouvernement a opté par ailleurs pour des mesures d’ajustement structurel visant à instaurer un contexte macro-économique favorable au bon fonctionnement du secteur privé: libéralisation des échanges, adoption de politiques monétaires non inflationnistes et création d’un climat plus
propice aux investissements. L’Etat est aujourd’hui beaucoup plus réceptifs à l’égard des investissements étrangers directs en tant que mode de transfert d’un savoir-faire, de qualifications et de ressources financières.
La Tunisie qui a opté pour une stratégie d’industrialisation tournée vers l’extérieur encourageant ainsi l’exportation décroche un avantage comparatif par rapport à beaucoup de pays du sud du bassin méditerranéen.
Je suis convaincu que les mesures économiques prises à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance favorisent l’investissement privé et ne manqueront pas de renforcer davantage la croissance économique de notre pays et l’impulsion nécessaire pour qu’il continue sa marche vers la
prospérité dans les conditions les plus favorables.
Cependant certaines dispositions du cadre réglementaire du secteur public méritent une revue en profondeur afin de le mettre en harmonie avec les politiques économiques d’encouragement de l’initiative privée et du rôle dévoué au secteur privé dans sa participation à la croissance
économique de la Tunisie. Je cite à titre la politique de promotion de l’emploi des cadres
qui est le cheval de bataille du Gouvernement.
En effet je pense que la Décision présidentielle prise hier et consistant en la révision des dispositions légales relatives aux concours nationaux de recrutement, de manière à permettre aux diplômés d’y participer jusqu’à l’âge de quarante ans est à saluer. Cependant il me semble des plus urgent
aussi d’encourager la mobilité des ressources humaines entre secteur public et secteur privé surtout dans les secteurs concurrentiels. Je cite a titre d’exemple la Loi n 33 du 23 mai 1998 et son article 97 (ter) qui interdit à tout employé du secteur public d’exercer une activité privée ayant un lien direct avec ses responsabilités sans autorisation préalable du Ministre chargé du secteur, et ce pour une période de 5 ans après avoir quitté son emploi dans le secteur public. Tout contrevenant à cette disposition
est passible d’une amende de 2000 dinars et de deux ans d’emprisonnement.
A mon avis cette disposition constitue aujourd’hui un frein au développement du secteur privé et n’est plus d’actualité. Il est recommandé de réduire la durée de la période transitoire de cinq à deux ans ou une année comme dans la plus part des pays du bassin méditerranéen, concurrents directs de la
Tunisie dans la course vers l’attraction des Investissements Directs Etrangers.
Ceci contribuerait aussi à permettre aux entreprises publiques de réduire leurs charges salariales pour une meilleure compétitivité mais aussi donnerait plus d’opportunités d’emplois aux nouveaux diplômés.
Mehrez
21 Mars 2006
1. C’est malheureux ; mais c’est comme ça !
Le 20 mars 2006, c’est-à-dire cinquante ans d’indépendance de la Tunisie et c’est un jour comme tous les autres jours, aucune spontanéité ni ferveur réelle pour faire la fête. C’est plutôt « la fête de la jeunesse » et surtout la jeunesse des apparatchiks du rcd et des pauvres jeunes désoeuvrés qui s’ennuient, que l’on fait semblant de fêter.
En toute illégalité et dans le non respect du code du travail , les magasins petits et grands ont ouverts, les indépendants (mécaniciens, menuisiers etc…) au travail aussi.
Pas de signe de patriotisme ni extérieur ni intérieur. Les gens s’enfoutent complètement de l’indépendance, du « changement 7 novembre », de tout. Ils sont tristes et accablés par les problèmes et surtout ils ont en marre de ben ali et des trabelsi (dommage que l’ont ne les sonde pas librement).
D’ailleurs, ce n’est pas le cinquantième anniversaire de l’indépendance de la Tunisie que Yassine Hamila glorifie mais celui de son parrain ben ali.
Les façades de son Duty free sont beaucoup plus « folkloriquement » décorées par les effigies de son protecteur que les locaux des sangsues du rcd.
Car ce qui suit explique cela
O.F
« Tunisie
Une success story fumeuse
Coup de projecteur sur Yassine Hamila, homme de l’ombre du monde tunisien des affaires, très bien implanté sur le marché du duty free, qu’il n’entend partager avec personne.
Par Pierre FAUCHART
Je vous conseille de ne pas trop fouiller dans ses affaires et de ne pas tenter d’écrire quelque chose sur lui », nous disait Ezzeddine M. Ce tunisois connaît apparemment bien M. Yassine Hamila, originaire de Msaken, dans la région de
Dans la capitale tunisienne, on apprend qu’Hamila Group, qui détient, depuis les années 80, le monopole du marché de duty free des ambassades et a obtenu, en 2005, celui des ventes à bord des avions de TunisAir, lorgne déjà sur les magasins duty free des aéroports.
Le scandale dans lequel a été impliqué M. Abderrahmane Tlili, ex-président de l’Office de l’aviation civile et des aéroports – actuellement en prison – lorsque les autorités ont découvert son association avec la société suisse Duty Free Weitnauer, devrait ouvrir encore plus l’appétit de Yassine Hamila. Le changement de raison sociale de l’entreprise, devenue Dufry afin de sauver la face, n’atténuera pas l’ampleur de la détermination de Cotanav, la filiale d’Hamila Group. Celle-ci met son plan au point pour lancer son « OPA » dans les prochains mois. Elle a confié à des enquêteurs, proches de l’appareil judiciaire tunisien, le soin de mener une enquête parallèle pour recenser les erreurs commises par Duty Free Weitnauer, notamment en ce qui concerne les détournements de fonds et les frais fictifs.
Contre toute attente, le groupe de M. Hamila a repris la vente de produits duty free à bord des vols de TunisAir. Or, selon plusieurs personnes, TunisAir n’aurait aucun moyen de vérifier les chiffres de vente annoncés par le groupe Hamila. Là encore, on parle de possibles dérapages.
Interrogé par Arabies, Tarek Hamila,
P-DG de la société Hamila pour le Commerce et l’Industrie, tient à préciser : « En ce qui concerne la vente à bord des avions
L’aventure a commencé lorsque le jeune Yassine Hamila cherchait à tout prix à quitter le pays où il ne trouvait pas de travail. Il se tourna alors vers son frère aîné, chauffeur à l’ambassade du Soudan à
Le véritable tournant pour lui fut sa rencontre avec le sous-officier Jaafar Numeiri, avec qui il tissa, au fil des jours, des relations très étroites. Quand ce dernier prend le pouvoir au Soudan, lors d’un coup d’État, Hamila devient son intermédiaire officieux dans le business. Il démarre alors son activité d’entrepreneur de travaux publics. Peu à peu, il se positionne sur l’échiquier des affaires à
Tarek Hamila nous signale qu’à l’époque : « Consul honoraire de la Tunisie au Soudan, et entretenant une relation purement diplomatique avec M. Numeiri, je n’avais aucune relation d’affaires avec ce dernier. »
La fin des années 70 marque le retour triomphal. Yassine Hamila ne tarde pas, avec le support de certains responsables de l’époque – dont l’ancien premier ministre, Mohamed Mzali, qui, dit-on, aurait été bien rémunéré pour accorder l’agrément –, à décrocher le gros lot avec les duty free des ambassades étrangères à Tunis. En effet, la présence du siège de la Ligue arabe dans le pays rend les affaires florissantes. Position consolidée par la ruée des ambassades présentes à
Entre 1985 et 1989, il entre dans la cour des grands, par le biais de l’acquisition de deux usines importantes : les Savonneries africaines et Plastique Tunisie. Deux leaders dans ce domaine. En dépit de ces percées, le parcours de Yassine Hamila a été cependant entaché par un grand scandale. En effet, en 1987 et 1988, il a été mêlé à un trafic de devises et de cigarettes. Les vitrines des duty free en étaient l’instrument. Cependant, l’affaire fut vite étouffée, car celui qui organisait le trafic n’était autre qu’un des fils d’un haut responsable militaire de l’époque. Les autorités se sont contentées de lui faire payer une amende symbolique. Pour un trafic évalué à 24 millions de dollars, il a fini par payer 70 000 dollars, sans pour autant que la marchandise soit saisie. Malgré ce scandale, Hamila continue à bénéficier du soutien des hautes sphères de l’État tunisien.
Tarek Hamila nous a déclaré : « Durant ses premières années d’exploitation, notre société a fait l’objet d’un contrôle douanier de routine qui a révélé des irrégularités dues à des fautes professionnelles. Des sanctions ont été infligées et l’affaire est close. Depuis, notre société a fait l’objet d’autres contrôles douaniers qui ont conclu que tout était dans les règles. »
Il ne faut pas trop s’étonner lorsqu’on apprend que cet homme d’affaires insolite a tissé sa toile tout autour du pouvoir. À titre d’exemple, son fils, qui gère la majorité des affaires du groupe, est marié à la nièce de l’ancien premier ministre et membre du bureau politique du Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti au pouvoir. Tandis que sa fille aînée est mariée au fils d’Habib Al-Chatti, ancien secrétaire général de l’Organisation du congrès islamique et ancien ministre des Affaires étrangères. Sa deuxième fille est mariée au fils du grand entrepreneur ruiné, Moncef Abouzganda. Les perspectives de développement de son « petit empire » ne manquent donc pas.
Tarek Hamila, à la suite de nos questions, nous a conviés à visiter sa société : « Ce que je vous propose, si je peux prendre la liberté de vous inviter à
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2. « Les traîtres avant l’heure »
Pour rafraîchir les mémoires des donneurs de leçons sur la traîtrise.
Le « putsch médical » qui destitua Bourguiba
Newsport, vendredi 7 avril 2000
« Pour le socialistes italiens et pour Bettino Craxi en particulier il fut un ami fraternel et sincère… » Bobo Craxi, le fils de l’ancien Premier italien Bettino qui trouva refuge en Tunisie, jusqu’a sa mort, pour échapper aux poursuites des juges de « mains propres », se rappelle ainsi de l’ex-président tunisien, disparu hier à l’age de 96 ans. Il aurait été intéressant de recueillir l’avis du défunt Bourguiba pour connaître son opinion sur ses « amis » italiens… Il n’est pas sûr que les termes « fraternels et sincères » auraient été également au rendez vous…
En effet, ce fut surtout grâce aux agissements des services secrets italiens que le grand combattant tunisien perdit son royaume. Bettino Craxi était le président du Conseil italien, quand, au début de l’année 1985, il rencontra le président algérien Chadli Bendjedid. Ce dernier expliqua au dirigeant italien que la situation en Tunisie était en train d’échapper au contrôle de l’ancien héros de la lutte de libération nationale. Selon Bendjedid, Bourguiba n’était plus en mesure de faire face à la montée des groupuscules islamistes et cela était intolérable pour la nomenklatura au pouvoir à Alger qui considérait que leurs intérêts stratégiques étaient menacés. L’armée algérienne était donc prête à envahir la partie du territoire tunisien où transite le pipeline qui conduit le gaz algérien jusqu’en Sicile! Craxi, après s’être consulté avec le ministre des affaires étrangères de l’époque, l’incontournable Giulio Andreotti, chargea Fulvio Martini, le directeur du Sismi (le service secret militaire italien) de rechercher une solution politique. Les services italiens organisèrent donc une série de contacts entre différents pays du bassin méditerranéen, y compris la
Il s’agissait d’organiser un coup d’Etat, le plus invisible possible et c’est ainsi que l’idée d’un « putsch médical » prit forme. L’Italie avait garanti le ralliement du Premier ministre tunisien Ben Ali, et ce choix avait rencontré l’approbation des Algériens, ainsi que des voisins libyens. Ce fut ainsi que dans la nuit du 6 novembre 1987, un « commando » de sept médecins tunisiens signèrent un rapport médical qui certifiait l’incapacité mentale du président Habib Bourguiba. La nuit même, son « fidèle » Premier ministre Ben Ali le remplaça à pied levé. Silencieux et invisible le coup d’Etat avait fonctionné.
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Correspondance particulière.
Italie. La capitale agitée par deux affaires Agents secrets et coup d’État
Comme dans toutes les bonnes histoires d’espionnage, il ne pouvait manquer le chapitre » coup d’État « . Un chapitre bien connu de l’amiral Fulvio Martini, ancien chef du Sismi (services secrets militaires), ce dernier ayant affirmé dimanche dernier lors d’une audition à porte closes en présence de membres de la commission chargée des attentats, que l’Italie aurait participé au renversement du président tunisien Bourguiba pour défendre ses intérêts dans cette région.
L’amiral Martini va encore plus loin en déclarant au quotidien la Repubblica » avoir à l’époque contacté le gouvernement français par le biais du général René Imbot, ancien chef d’état-major de l’armée française « . Selon Martini, Imbot aurait réagi de façon arrogante, en déclarant que » l’Italie ne doit en aucun cas se mêler des affaires de la Tunisie qui faisait partie de l’empire français « . On connaît la suite, Bourguiba fut déclaré » incapable de vouloir et d’entendre » par ses médecins personnels, endoctrinés par Ben Ali, l’actuel président tunisien. Des déclarations ambiguës et délicates mais qui laissent toutefois rêveur si l’on pense à Bettino Craxi, réfugié en Tunisie après les scandales de » mains propres ». Et surtout le fait que la Tunisie fasse la sourde oreille en ce qui concerne l’extradition de Craxi réclamée par l’Italie depuis maintenant plus de cinq ans.
Ariel F. Dumont
Les archives de l’Humanité
Article paru dans l’édition du 13 octobre 1999.
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Tunisie
Fulvio Martini confirme que
ROME, 11 oct 1999 (AFP) – L’ancien chef des services secrets militaires italiens, l’amiral Fulvio Martini, a confirmé lundi que l’arrivée au pouvoir en Tunisie du président Zine El Abidine Ben Ali était un choix de l’Italie et raconté « la longue opération de politique étrangère et des services secrets italiens » qui y avait abouti en 1987. « C’est vrai, l’Italie a remplacé Bourguiba par Ben Ali », a déclaré M. Martini à La Repubblica, journal qui avait fait état dimanche de l’intervention de Rome dans l’accession de M. Ben Ali à la présidence en citant un rapport du chef des services secrets militaires (de 1984 à 1991) devant un commission parlementaire italienne le 6 octobre dernier. « Tout a commencé avec la visite en 1984 en Algérie du président du Conseil italien Bettino Craxi », explique M. Martini. « Les Algériens, inquiets de la déstabilisation croissante en Tunisie, étaient alors prêts à intervenir » dans ce pays. « En 1985, M. Craxi m’a demandé de me rendre en Algérie pour y rencontrer les services secrets (…) l’objectif était d’éviter un coup de tête » algérien, poursuit-il. « A partir de ce moment a commencé une longue opération de politique étrangère dans laquelle les services secrets ont eu un rôle extrêmement important. A la fin, nous avons estimé que le général Ben Ali était l’homme capable de garantir, mieux que Bourguiba, la stabilité en Tunisie », ajoute Martini. « Nous avons proposé cette solution aux Algériens, qui en ont parlé aux Libyens. Je suis allé en parler aux Français (…) Le chef des services secrets de l’époque, le général René Imbot, m’a traité avec arrogance, me disant que les Italiens n’avaient pas à se mêler de la Tunisie ». Dans la nuit du 6 au 7 novembre 1987, M. Bourguiba, qu’un certificat médical proclamait « dans l’incapacité psychophysique » d’exercer ses pouvoirs, a été destitué et remplacé par son Premier ministre M. Ben Ali. L’ancien président du Conseil italien Bettino Craxi a démenti dimanche une participation des services secrets italiens à l’accession au pouvoir de M. Ben Ali. « Il n’y a aucune manoeuvre, ni interférence italienne dans les événements qui ont porté le président Ben Ali au pouvoir en 1987 », a affirmé M. Craxi au bureau de l’AFP à
Articles compilés et commentaires de T
Tripoli va restituer des biens confisqués et indemniser les propriétaires
AFP, le 21.03.2006 à 12h55
TRIPOLI, 21 mars 2006 (AFP) – Tripoli va restituer aux Libyens leurs biens confisqués au milieu des années 1970 ou indemniser les anciens propriétaires, selon un décret pris par le conseil des ministres, a annoncé mardi un responsable de la Fondation Kadhafi à l’AFP.
« Le décret pris par le conseil des ministres doit entrer en vigueur dans les prochains jours », a précisé cette source. L’indemnisation se ferait sur la base de la « valeur actualisée » des biens, a-t-elle souligné.
La Fondation Kadhafi est présidée par le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seif el-Islam, qui est à l’origine de la mesure. Seif el-Islam n’a cessé de plaider depuis août dernier en faveur des victimes auprès du gouvernement et des autres institutions du pays.
A l’initiative du colonel Kadhafi, la Libye avait retiré à leurs propritaires des biens fonciers et immobiliers, des terres agricoles et des établissements commerciaux et industriels, dans le cadre des mesures socialistes prises au milieu des années 1970. La valeur réelle des biens confisqués n’est pas connue.
M. Kadhafi avait brandi plusieurs mots d’ordre pour justifier cette politique de confiscation: « la maison à celui qui l’occupe », « la terre à celui qui la travaille », « partenaires et non salariés », « le commerce à celui qui le gère », notamment.
Durant les trois dernières années, la justice libyenne, saisie par les victimes, avait qualifié d' »illégales » cette confiscation des biens et ordonné leur restitution aux propriétaires lésés ou leur indemnistation. Les tribunaux avaient statué sur 400 plaintes au moins, selon des sources judiciaires.
Le dirigeant libyen avait ordonné l’an dernier la constitution d’une commission, chapeautée par la Fondation Kadhafi, pour prendre contact avec les exilés libyens, qui avaient fui leur pays après la vague de confiscation de biens.
Depuis l’an 2000, Tripoli s’emploie à démanteler l’économie administrée mise en place dans les années 1970, pour s’orienter vers l’économie de marché.
Première pierre jeudi d’un mémorial aux combattants musulmans de 14-18
AFP, le 21.03.2006 à 13H11
PARIS, 21 mars 2006 (AFP) – La première pierre d’un monument dédié aux 70.000 combattants musulmans morts pour la France pendant la Première guerre mondiale sera posée jeudi à Douaumont, près de Verdun (nord-est), par le ministre délégué aux Anciens combattants Hamlaoui Mekachera.
La décision d’ériger un tel monument avait été prise par le Haut conseil de la mémoire musulmane le 18 novembre dernier. Il permettra de rendre hommage aux soldats musulmans tombés pour la France entre 1914 et 1918, a fait valoir M. Mekachera mardi lors d’un point de presse.
Sur la nécropole nationale de Douaumont reposent 15.000 soldats identifiés, chrétiens, juifs et musulmans, morts lors de la bataille de Verdun, alors que l’ossuaire voisin abrite les ossements de 130.000 soldats non identifiés.
« Il existait sur le site de Douaumont un mémorial juif et un mémorial chrétien. Il manquait la troisième religion du Livre pour représenter la sphère du combattant », a expliqué M. Mekachera.
D’une centaine de mètres carrés, ce monument, d’un coût de 500.000 euros, financé par l’Etat, sera bâti dans le carré musulman de la nécropole qui abrite 592 tombes de soldats algériens, marocains et tunisiens.
Inspiré de l’art arabo-musulman, il comprendra, au centre d’une esplanade, un dôme soutenu par des colonnes qui abritera la stèle musulmane, a expliqué le ministre.
Le mémorial devrait être inauguré par le président Jacques Chirac en juin lors des cérémonies qui marqueront le 90e anniversaire de la bataille de Verdun (février-novembre 1916).
Lors de la présentation de ce projet à M. Chirac en novembre dernier, Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman (CFCM), s’était dit « frustré de ne pas voir à côté des grandes stèles commémoratives de Douaumont quelque chose qui symbolise l’engagement, l’amour pour la France d’un grand nombre d’entre nous ».
117 défenseurs des droits de l’Homme assassinés dans le monde en 2005 (rapport)
AFPm le 21.03.2006 à 14h24
PARIS, 21 mars 2006 (AFP) – Cent-dix sept défenseurs des droits de l’Homme ont été assassinés dans le monde en 2005, dont 47 pour la seule Colombie, selon le rapport annuel publié mercredi par la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT).
« Nous constatons l’accroissement de la répression contre les défenseurs des droits de l’Homme qui dénoncent l’arbitraire au prix de leur vie et de leur sécurité », a déclaré M. Sidiki Kaba, président de la FIDH lors de la présentation de ce rapport à Paris.
Il recense notamment 92 cas de mauvais traitements ou de tortures et 56 agressions physiques et estime que « les techniques répressives s’universalisent, et ce, dans la plus grande impunité ».
La situation des défenseurs des droits de l’Homme « s’est détériorée dans bien des pays, particulièrement après les événements tragiques (attentats d’Al-Qaïda aux Etats-Unis, ndlr) de septembre 2001 », note Louise Arbour, Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, dans la préface au rapport de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, créé par la FIDH et l’OMCT.
« En 2005, les défenseurs des droits de l’Homme ont continué d’être confrontés à un contexte national et international dominé par la multiplication de mesures exceptionnelles au nom de la lutte anti-terroriste », souligne le rapport.
Il cite également « l’échec du processus de transition démocratique dans de nombreux pays, la persistance de conflits et de graves violations du droit international humanitaire (attentats, viols, actes de torture, massacres etc.), la résurgence des extrémismes religieux et de l’intolérance, l’accroissement des inégalités dues aux dérives de la mondialisation. »
Le rapport cite une longue liste d’exactions: assassinats de syndicalistes et de dirigeants paysans en Colombie, d’une religieuse défendant les paysans sans terre au Brésil, menaces contre des victimes de viols en Centrafrique pour les dissuader de témoigner, enlèvements et assassinats d’observateurs de la mission de l’Union Africaine au Darfour (Soudan), harcèlement contre les militants qui luttent pour les droits des séropositifs, des gays et lesbiennes en Jamaïque.