21 mars 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2129 du 21.03.2006

 archives : www.tunisnews.net


Tunisie Verte: Lettre ouverte au Président de la République Tunisienne – Les fossoyeurs de l’histoire la quitteront sans gloire
AISPP: Communiqué
La police s’en prend à Samia Abbou à son retour à Tunis ! Syndicat tunisien des Radios Libres: La radio en Tunisie: Cinquante ans sous le contrôle
WiPC: Tunisia: Mohammed Abbou on hunger strike to protest prison conditions
WPFC welcomes release of detainees, condemns on-going imprisonment, attacks on freedom of expression and assembly Libération : Malgré la répression, le parti Ennahda, interdit, s’affiche désormais aux côtés de l’opposition démocratique Libération : Pour les 50 ans de l’indépendance de la Tunisie, le raïs monopolise l’image du «combattant suprême».

Sihem Bensedrine: En hommage à Om Zied

Slim Bagga: Journée ordinaire d’un flic a l’ambassade de tunisie a paris
Mehrez: Les Dernières Mesures Présidentielles et Secteur Privé en Tunisie
O.F: C’est malheureux ; mais c’est comme ça ! AFP: Tripoli va restituer des biens confisqués et indemniser les propriétaires AFP: Première pierre jeudi d’un mémorial aux combattants musulmans de 14-18 AFP: 117 défenseurs des droits de l’Homme assassinés dans le monde en 2005

 
 

TUNSIE VERTE

 Lettre ouverte au Président de la République Tunisienne

Les fossoyeurs de l’histoire la quitteront sans gloire

 

 

Monsieur le Président,

Après nos salutations, nous venons par la présente lettre vous informer de ce qui suit :

Nous avons présenté au ministère de l’intérieur le 19 Avril 2004 un dossier complet et une demande légale pour l’obtention d’un visa pour notre parti écologique « La Tunisie Verte ». Notre parti a inscrit dans ses objectifs la défense de l’environnement et de la démocratie.

 

Le jour de la remise de notre demande, nous avons subi, du matin au soir, toutes les tracasseries administratives et on nous a fait traîné de bureau en bureau et de couloir en couloir au ministère de l’intérieur sans que personne nous reçoive.

C’est vers 19H, lorsque nous étions sur le point de faire une déclaration à l’AFP qu’un fonctionnaire du ministère de l’intérieur nous communique par téléphone que le gouverneur de Tunis Monsieur Mahmoud Mehiri (actuellement conseiller politique du Président) va nous recevoir pour la réception de notre demande. Cette information nous a été confirmée par un journaliste qui nous a accompagné.

Notre surprise est grande lorsque nous n’avons pas été reçu par le gouverneur comme prévu mais par le responsable des affaires politiques du gouvernorat qui a reçu le dossier et refusé de remettre le récépissé du dépôt comme l’exige la loi.

Le lendemain, nous avons été reçu par Monsieur Mohamed Bouchiha, Secrétaire du PUP (accompagné par les membres de son bureau politique). Il a voulu nous féliciter le premier de cet événement et nous a confirmé qu’effectivement il a vu le gouverneur qui l’a informé que notre dossier est en « bonnes mains ».

Tous les journaux et périodiques ont repris l’information et l’ont publié. Un Hebdomadaire, qui se veut réaliste, a même publié un long article sur le printemps des verts Tunisiens ainsi que la liste des membres fondateurs et du bureau provisoire du Parti « Tunisie Verte ».

Plusieurs communiqués de l’AFP et sites WEB ont annoncé la naissance du parti « Tunisie Verte ».

 

Monsieur le Président,

 

Notre parti a toujours inscrit son action sur un environnement sain et une économie durable dans le cadre de la Constitution tunisienne et selon la loi, refusant de nous compromettre avec les luttes pour le pouvoir et ne portant allégeance à personne (nous ne sommes pas un parti « Alibi »). En agissant ainsi nous renforçons les institutions républicaines. Notre Parti s’inscrit aussi dans la lutte de la société civile indépendante pour la défense des droits de l’Homme et de la femme.

Soudainement le ministère de l’intérieur a annoncé le 3 Mars 2006 une douloureuse surprise pour les verts et pour tous les tunisiens épris de démocratie, en annonçant la création d’un autre parti soit disant « Vert pour le progrès » et a désigné Monsieur Khammassi comme responsable de ce parti. Ce parti est un cadeau empoisonné pour les verts tunisiens dans leur troisième printemps et au cinquantième anniversaire de l’indépendance.

En effet, Monsieur Khammassi, comme vous le savez,  est encore membre du PSL et n’a jamais démissionné de son parti et encore député de ce parti.

 

Monsieur le Président,

 

En tant qu’acteur actif de l’Histoire de notre pays, nous les verts tunisiens, nous vous prenons comme premier témoin de l’histoire et garant de la Constitution comme vous l’avez exprimé à plusieurs reprises, nous vous demandons :

Premièrement, d’ouvrir une enquête officielle et de mettre fin aux agissements de tous les responsables de ce « Hold-up » politique (le premier dans l’histoire de notre pays)

Deuxièmement, mettre fin aux décisions administratives iniques dont nous sommes victimes et qui menacent toute la société civile indépendante (seul soutien des institutions républicaines)

Troisièmement, retirer toutes les prérogatives qui permettent au ministère de l’intérieur de désigner qui elle veut à la tête de parti politique d’opposition, car elle ne peut être juge et partie à la fois.

 

Monsieur le Président,

 

Nous terminons cette lettre en citant ABRAHAM LINCOLN :

 

« ON PEUT TROMPER QUELQU’UN TOUT LE TEMPS

ON PEUT TROMPER TOUT LE MONDE DE TEMPS EN TEMPS

ON NE PEUT TROMPER TOUT LE MONDE TOUT LE TEMPS »

 

 

Veuillez recevoir, Monsieur le Président, mes salutations. 

 

ABDELKADER ZITOUNI

COORDINATEUR NATIONAL « TUNSIE VERTE »


Sauvez la vie de Mohammed Abbou Sauvez la vie de tous les prisonniers politiques   Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis   Tel : 71 340 860, fax : 71 351 831   Tunis, le 18 mars 2006   Communiqué
 
L’AISPP a appris que nombre de familles de prisonniers politiques s’étaient rassemblées hier, vendredi 17 mars 2006 devant la prison civile du 9 avril à Tunis et avaient scandé des slogans exigeant la libération des leurs, des prisonniers politiques confinés dans les prisons tunisiennes depuis près de 15 ans. L’AISPP a appris que beaucoup de forces de la police politique avaient encerclé les rues menant à la prison du 9 avril et avaient agressé physiquement et verbalement des personnes sans défense qui se trouvaient devant la prison, pour la plupart des femmes, mères, sœurs, filles et épouses des prisonniers politiques qui n’avaient d’autre tort que d’exprimer leur ressentiment face à la situation vécue par les familles, dues aux longues périodes passées par les leurs en prison et d’avoir tenté d’exposer à l’opinion publique tunisienne de façon civilisée ce qu’elles endurent depuis plus d’une décennie et leur pénible situation, ainsi que celle des leurs, emprisonnés. L’AISPP a appris également que monsieur Lotfi Amdouni, qui se trouvait à Kabbaria, où il habite, a été gardé à vue de 11 heures à 22 heures. De même, monsieur Mohammed Jelassi a été arrêté alors qu’il se trouvait boulevard du 9 avril et est resté en garde à vue jusqu’à 15 heures. Messieurs Amdouni et Jelassi sont membres de l’AISPP. Par ailleurs nous avons appris l’arrestation de l’étudiant Abdelhamid Sghaïer à 6 heures du matin. Il est resté au poste jusqu’à la fin de la journée. Il nous a informés lui-même qu’on l’avait arrêté pour l’empêcher d’assister au rassemblement appelé par le comité du 18 octobre pour les droits et les libertés et que l’ex prisonnier politique Salah Ben Abdallah avait été violemment agressé. L’AISPP, qui avait exprimé sa joie lors de la libération de 87 prisonniers politiques au début de ce mois, condamne de telles pratiques et informe qu’il reste beaucoup de personnes confinées dans les prisons tunisiennes qui attendent leur libération. Elle exige leur libération (…) Pour l’Association Maître Mohammed Nouri   (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


La police s’en prend à Samia Abbou à son retour à Tunis !

 

Mme Samia Abbou est rentrée lundi 20 mars en Tunisie après une semaine passée à Genève dans le cadre de diverses manifestations organisées en faveur de la libération de son mari, Me Mohammed Abbou. A son arrivée à l’aéroport de Carthage, elle était attendue par plusieurs policiers en civil.

 

Mme Abbou a été soumise une fouille totale de toutes ces affaires; les policiers ont trouvé une affiche publiée à l’occasion du meeting de Genève organisé en faveur de la libération de Me Abbou: celle-ci reproduit le texte de l’appel lancé par la société civile tunisienne. Une photo de son mari lui a été également confisquée, sans justification de la saisie.

 

Mme Abbou a été bloquée pendant cinq heures à l’aéroport de Carthage, malmenée par les policiers, et a été l’objet d’insultes et agressions verbales.

 

Un agent l’a ensuite tenue par l’épaule pendant qu’un deuxième la menaçait d’agression physique (« je vais te casser la gueule » disait-il). Il lui a clairement dit qu’il n’hésiterait pas d’user de tout son pouvoir répressif si elle ne se plierait pas à leurs demandes.

 

Appelés à son soutien, un groupe de plusieurs membres de la société civile s’est rendu à l’aéroport, accompagné par un médecin (Mme Abbou souffre de chutes de tension depuis l’arrestation de son mari), afin de manifester dans l’enceinte même de la salle d’arrivée. Finalement Samia Abbou a pu sortir, sans pouvoir pour autant récupérer les objets confisqués.

 

A noter que pendant toutes ces heures les enfants de Mme Abbou sont restés dans l’attente de leur mère, terrifiés, ayant assisté à l’ensemble de ces faits.

 

La coordination pour la libération de Maître Abbou :

 

– dénonce cette intervention et l’atteinte à Mme Samia Abbou.

– appelle à la vigilance et souligne son total soutien à l’action de Mme Abbou ainsi qu’à son combat juste et équitable.

– tient les autorités tunisiennes pour responsables de la sécurité de Mme Abbou et sa famille.

 

Genève le 20 mars 2006


Syndicat tunisien des Radios Libres
 

La radio en Tunisie: Cinquante ans sous le contrôle.

 

  A l’occasion de l’anniversaire de cinquante ans d’indépendance, le Syndicat tunisien des Radios Libres rappelle que la libéralisation des ondes en Tunisie demeure un vœu pieu et appelle les autorités à engager une véritable ouverture du secteur.
La radio continue à être régie par le décret beylical du 25 avril 1957 qui a été réaménagé pour les besoins de Canal Horizon en mai 1990 et des stations décors en janvier 2001.
Avec la convention du 29.08.1956 sur le transfert du contrôle de la radio de l’administration française au gouvernement tunisien, option a été prise pour faire de ce média un instrument de propagande au service du pouvoir.
Tout en dotant les radios régionales publiques d’une certaine autonomie, le décret du 25.12.1982 fixait le contrôle du service d’information à la direction de la RTT dont le principe continue à être appliqué à ce jour à l’ensemble des radios existantes.
De même le monopôle sur la diffusion et sur les installations de radiodiffusion qui est passé du contrôle de la RTT à celui l’Office National de Télédiffusion demeure en vigueur à ce jour.
L’absence d’une véritable instance d’attribution et de régulation indépendante, qui à la lumière de cahier de charge octroie les autorisations d’émission, risque de remettre en cause toute ambition de démocratisation des ondes dans le pays. Pour l’opinion publique internationale le SMSI a été une occasion pour découvrir l’état des lieux notamment en matière de liberté radio.
Alors que de  la Mauritanie au Bahreïn les états arabes se hâtent à libéraliser le secteur audiovisuel, la Tunisie continue à chercher des solutions artificielles pour gagner du temps.
Le Yémen  vient d’annoncer une libéralisation totale du secteur audiovisuel pour la fin de 2007 alors que le Liban, la Palestine, l’Irak et la Jordanie ont totalement banalisé l’octroi des autorisations.
 La haute autorité de la communication audiovisuelle du Maroc a annoncé pour le début avril 2006 l’attribution d’une trentaine de permis d’émission.             Au contraire  et en l’absence d’initiatives avant-gardistes la Tunisie risque une prolifération de radios non autorisées pour revendiquer un droit reconnu et garanti par l’article XIX de la déclaration des droits de l’homme.
A cet effet le Syndicat tunisien des Radios Libres demande la révision de l’approche actuelle et rappelle qu’il n’y a pas de liberté sans radios libres.   
Le Secrétaire Général Fourti Salah

 
To: IFEX Autolist (other news of interest) From: Writers in Prison Committee of International PEN (WiPC)  cmccann@wipcpen.org 21 March 2006

Tunisia: Mohammed Abbou on hunger strike to protest prison conditions

 

The Writers in Prison Committee of International PEN is deeply alarmed by the reported ill-treatment of lawyer and human rights activist Mohammed Abbou who is currently serving a three and a half year prison term in El Kef prison following the publication of an article on the internet on 28 February 2005. According to reports received by PEN, Mohammed Abbou began a hunger strike on 11 March 2006 to protest the worsening of his prison conditions which have  reportedly deteriorated since a 2 March 2006 gathering of protesters calling for his release took place outside the prison where he is being held. Abbou has been imprisoned since 1 March 2005. Since 2 March 2006, Abbou has been subjected to various forms of harassment including attacks by prison guards who have reportedly woken him and beaten him in the middle of the night, searches and threats to tarnish the reputation of his wife and family. Authority officials have reportedly been instructed to harass Abbou’s wife, family and lawyers during weekly visits (although since 2 March Abbou’s wife has decided not to meet her husband in detention but to stage a weekly sit-in in front of the prison each Thursday on visiting day) and on 9 March Abbou’s elderly mother was only allowed to see her Mohammed Abbou for three minutes despite not having seen her son for three months. According to reports received by PEN, the prison authorities have also been inciting Abbou’s fellow prisoners to harass him. Abbou was sentenced on 29 April 2005 to two years in prison for an incident at a 2002 conference in which the lawyer supposedly physically attacked a colleague.  He was also sentenced to 18 months for “having published information that would disturb public order” and “insulting the judiciary” in an article posted on the Tunisnews website in August 2004 which compared torture committed against political prisoners in Tunisia to abuses carried out by US soldiers in Iraq’s Abu Ghraib prison. It is thought that Abbou’s arrest and subsequent prison sentences are in fact linked to a 28 February 2005 article posted on the Tunisnews website in which he ironically compared Tunisian President Ben Ali to Israeli Prime Minister Ariel Sharon. International PEN calls for the quashing of Abbou’s sentence and for his immediate release. PEN also demands that Mohammed Abbou is not subjected to ill-treatment whilst in detention and that the Tunisian authorities make an investigation into the reported attacks on Mohammed Abbou and that those found to be responsible be brought to justice. Please send appeals: – Calling upon the Tunisian authorities to quash the prison sentences handed down to Mohammed Abbou and to release him immediately and unconditionally; – Expressing alarm at reports that Mohammed Abbou is being ill-treated in detention and urging that an investigation be made into the reported attacks on him by prison guards and that those responsible for carrying out such attacks be brought to justice as a matter of urgency; – Seeking assurances that whilst detained his basic rights are respected and that he is granted full access to his family, lawyers and any necessary medical care. Appeals to: Président Zine El Abidine Ben Ali Président de la République Palais Présidentiel Tunis Tunisie Fax: +216 71 744 721   Hedi M’Henni Ministre de l’Intérieur Avenue Habib Bourguiba 1001 Tunis Tunisie Fax: +216 71 340 888 Email: mint@ministeres.tn M. Bechir Takkari Ministre de la Justice 31, Av. Bab Benat 1006 Tunis  La Kasbah Tunisie Fax: +216 71 568 106 Email: mju@ministeres.tn Also send copies if possible to: The Tunisian representative in your country The Tunisia Desk officer at your government’s Foreign Office Your country official representative in Tunisia For further details contact Sara Birch at the Writers in Prison Committee London Office: 9-10 Charterhouse Buildings, London EC1M 7AT UK Tel: + 44 (0) 20 72 53 32 26 Fax: + 44 (0) 20 72 53 57 11 e-mail: sbirch@wipcpen.org **The information contained in this autolist item is the sole responsibility of WiPC**


IFEX – News from the international freedom of _expression community _______________________________________________________________  ALERT- TUNISIA  21 March 2006

WPFC welcomes release of detainees, condemns on-going imprisonment, attacks on freedom of _expression and assembly

 SOURCE: World Press Freedom Committee (WPFC), Reston
 **For further information on the Abbou case, see IFEX alerts of 15, 6 and 2 March and 28 February 2006, 21 September, 27 July, 13 June and 4 May 2005; for the Jebali case, see alerts of 28 February, 4 November, 31, 6 and 3 October, 3 September, 4 May, 21 and 15 April 2005, and others**  (WPFC/IFEX) – The following is a 20 March 2006 WPFC letter to the Tunisian ambassador to the U.S.:  The Honorable Mohamed Nejib Hachana Ambassador of Tunisia to the United States of America 1515 Massachusetts Avenue, N.W. Washington, DC 20005 VIA FACSIMILE (202) 862 1858
 Dear Sir,  Thank you for your most welcome fax of February 28, in which you inform us of President Zine El Abidine Ben Ali’s pardon of several detainees.  We welcome the release of Hamadi Jebali, the « youth of Zarzis, » and other prisoners, and urge the Tunisian government to release promptly the remaining political prisoners and to end attacks on freedom of assembly and association.  We wish to call to your attention to the following:  – President Ben Ali’s decision on February 25 to « grant presidential pardon » to hundreds of prisoners – including scores of detainees whose sole crime (according to local and international rights groups, including Amnesty International, Human Rights Watch, and Human Rights First) was to exercise their constitutionally-guaranteed right to freedom of _expression and association – comes at a time when attacks on these basic rights continue unabated.  – On February 24, the Tunisian police prevented legal opposition parties and political and rights activists from holding a peaceful demonstration in Tunis.  – The « presidential pardon » was made public the same day a court in Tunis postponed once again the examination of the case brought by individuals close to the government against the Tunisian League for Human Rights (LTDH). Both LTDH and the Tunisian Journalists Syndicate were arbitrarily prevented, in early September of 2005, from holding their general conferences (which our Executive Director experienced personally). Even countries on friendly terms with President Ben Ali, such as the United States, acknowledge that the Tunisian Judiciary is heavily influenced by the Executive Branch.  – Tunisian rights groups and Mohamed Abbou’s wife, Samia, were prevented on March 2 from holding a peaceful demonstration in front of the prison of the City of Kief, where Abbou is detained, after what multiple international observers deemed an unfair trial, for exercising his right to freedom of _expression.  – Sixteen political prisoners and prisoners of conscience being held at the Borj Erroumi Prison in the suburbs of the City of Bizerte, went on hunger strike on March 3 to draw the attention once again of local and international public opinion to their plight and unfair imprisonment which began nearly 15 years ago.  We call for the release of Mohamed Abbou, for the return of his credentials and office materials, and for the elimination of all restrictions of freedom of _expression, assembly and association in the spirit of the WSIS II.  Mr. Abbou is a prominent figure of the Tunisian Bar who was sentenced in June of 2005 to three-and-a-half years of prison after what has been characterized internationally as a parody of a trial, where the court, after having ordered the expulsion of all the lawyers, denying them the right to plead, refused to hear either the defendant or the witness for the defense. International Civil Society groups consider Mohamed Abbou a political hostage for his having published on the Internet an opinion which the authorities disliked. We are reminded repeatedly during our numerous visits to Tunisia that freedom of _expression is guaranteed by the Tunisian Constitution.  In summary, along with numerous international press freedom, freedom of _expression and human rights organizations, we welcome the recent « presidential pardon » of numerous detainees, and call upon the Tunisian government to utilize this as a first step to increase reforms within Tunisian culture to create robust and free civil society discussion without any hindrance from police harassment or interference.  The international reputation of the Tunisian government depends upon this occurring relatively soon.  Sincerely,  James A. Ottaway, Jr. Chairman  E. Markham Bench Executive Director  RECOMMENDED ACTION:  Send appeals to the Tunisian ambassador: – calling for the release of Mohamed Abbou and for the return of his credentials and office materials – calling for the elimination of all restrictions to freedom of _expression, assembly and association  APPEALS TO:  The Honorable Mohamed Nejib Hachana, Ambassador of Tunisia to the United States of America 1515 Massachusetts Avenue, N.W. Washington, DC 20005 Fax: +202 862 1858  Please copy appeals to the source if possible.  For further information, contact the WPFC, 11690-C Sunrise Valley Drive, Reston, Virginia 20191 U.S.A., tel: +1 703 715 9811, fax: +1 703 620 6790, e-mail: freepress@wpfc.org, Internet: http://www.wpfc.org The information contained in this alert is the sole responsibility of WPFC. In citing this material for broadcast or publication, please credit WPFC. _________________________________________________________________ DISTRIBUTED BY THE INTERNATIONAL FREEDOM OF _EXPRESSION EXCHANGE (IFEX) CLEARING HOUSE 555 Richmond St. West, # 1101, PO Box 407 Toronto, Ontario, Canada M5V 3B1 tel: +1 416 515 9622, fax: +1 416 515 7879 alerts e-mail: alerts@ifex.org general e-mail ifex@ifex.org, Internet site: http://www.ifex.org/ __________________________________________________________________  


 

  Samedi 26 et dimanche 27 mars sur la chaine “FRANCE 5” ..  A NE PAS LOUPER Samedi 25 mars 2006   Début : 23h17 Fin : 0h16 Durée : 0h58  UN PRINTEMPS 56

L’INDEPENDANCE DE LA TUNISIE

Série documentaire en 2 épisodes de 52′ écrite et réalisée par Frédéric Mitterrand et produite par Electron libre productions, en association avec France 5. 2006. Le Maroc et la Tunisie célèbrent en 2006, à quelques jours d’intervalle, le cinquantenaire de leur indépendance. Une occasion unique de s’intéresser à l’histoire contemporaine de ces deux pays et de revenir sur les principaux événements qui ont mené à la victoire du nationalisme. S’inscrivant dans le contexte du ‘ travail de mémoire ‘, les deux documentaires de Frédéric Mitterrand plongent le téléspectateur dans un passé commun et permettent de mieux comprendre les liens complexes qui unissent la France à ses ex-colonies. L’indépendance de la Tunisie. Attribuée en 1878 au congrès de Berlin comme un ‘ lot de compensation ‘ à une France encore traumatisée par la perte de l’Alsace-Lorraine, la Tunisie n’a jamais eu l’importance stratégique de sa voisine algérienne. Ce n’est donc que trois ans plus tard que la France se décide à prendre possession de ce petit territoire que Gambetta définit comme ‘ l’annexe nécessaire ‘ de l’Algérie. Mais l’emprise française sur la Tunisie va être rapidement contestée, car la revendication nationaliste se fait sentir dès 1907, avec le mouvement des Jeunes Tunisiens. Dans les années 30, la lutte pour l’émancipation sera incarnée par un homme dont la destinée se confondra avec celle de son pays : Habib Bourguiba. Après la Seconde Guerre mondiale, émeutes populaires, attentats nationalistes et anti-nationalistes se succèdent, jusqu’à ce que la fin du conflit indochinois et l’insurrection algérienne viennent favoriser l’accession de la Tunisie à l’indépendance. (Programme sous-titré par télétexte pour les sourds et les malentendants)   Samedi 25 mars 2006 à 23h17    Dimanche 26 mars 2006 à 15h59    : 16h00     Mercredi 5 avril 2006 à 19h58   (Source : le site de France 5) URL: http://www.france5.fr/programmes/resultat_recherche.cfm?chemin=%2Fprogrammes%2F&texte=tunisie

 

Ben Ali dans les habits de Bourguiba

Pour les 50 ans de l’indépendance de la Tunisie, le raïs monopolise l’image du «combattant suprême».

par José GARÇON

 

C’est en grande pompe que le président Zine ben Ali a célébré hier le 50e anniversaire de l’indépendance de la Tunisie. Il devait notamment déposer une gerbe au mausolée de Habib Bourguiba, le «combattant suprême» qu’il démit le 7 novembre 1987 par coup d’Etat médical et contraignit à finir sa vie treize ans plus tard en reclus dans sa ville natale de Monastir. Après plus d’une décennie passée à tenter d’effacer jusqu’au nom du père de l’indépendance de la Tunisie, Ben Ali monopolise depuis sa mort son image comme pour mieux s’en attribuer les mérites. Fort d’une ambition modernisatrice exceptionnelle dans le monde arabo-musulman, Bourguiba fit beaucoup pour lever les tabous sociaux et religieux qu’il voyait comme autant d’entraves au développement de son pays. Et il dota les femmes d’un statut quasi-révolutionnaire car abolissant la polygamie et les rendant électrices et éligibles dès 1957.

 

Commémorations. Si rien n’aura manqué à la célébration, hier, de cet anniversaire (du «rassemblement populaire» au défilé «illustrant 50 ans de réalisations»), les cérémonies voulues par Ben Ali sont aux antipodes des commémorations organisées par le Maroc. Ce pays célébrait aussi le cinquantenaire de sa libération, la France ayant reconnu son indépendance dix-huit jours avant celle de la Tunisie. Multipliant festivités et colloques à l’étranger, les Marocains en profitaient pour publier deux rapports visant à accréditer la volonté de changement de Mohammed VI et à promouvoir «le nouveau Maroc» : celui de l’Instance équité et réconciliation sur le règlement des années de plomb et celui sur «cinquante ans de développement humain et perspectives pour 2025».

 

Ben Ali ne s’est guère aventuré à trop externaliser ces cérémonies de crainte qu’elles occasionnent des manifestations de protestation contre les atteintes aux libertés et la caporalisation ubuesque de la société. Du coup, le ministre des Affaires étrangères, Abdelwahab Abdallah, a préféré s’en prendre ­ une constante à Tunis ­ à «la minorité de détracteurs qui cherchent à déstabiliser la marche du pays, à ternir son image de marque et à nuire à ses intérêts en faisant antichambre dans les chancelleries des pays étrangers».

 

Gérant la Tunisie comme le chef de la sécurité intérieure qu’il fut, Ben Ali, une fois enterrées ses promesses de changement, n’aura fait que provoquer l’élargissement du cercle des opposants au-delà du petit noyau de militants des droits de l’homme. Quadrillant un pays paisible et peu enclin à l’extrémisme, il a privatisé l’Etat au profit des clans qui cherchent aujourd’hui à prendre l’avantage en vue de sa succession.

 

Dérive autoritaire. Il aura ainsi réussi une double prouesse : recréer un mythe Bourguiba en dépit de la fin de règne désastreuse et marquée par la dérive autoritaire d’un «combattant suprême» très diminué. Mais surtout, il aura créé un vide politique tel qu’en dépit de la répression, les islamistes apparaissent comme la seule opposition crédible.

 

(Source : « Libération » du 21 mars 2006)

URL : http://www.liberation.fr/page.php?Article=368662


 

Les islamistes tunisiens ressortent au grand jour

Malgré la répression, le parti Ennahda, interdit, s’affiche désormais aux côtés de l’opposition démocratique.

 

Par Christophe AYAD et Christophe BOLTANSKI

 

Au soir du 25 février, plusieurs hauts responsables islamistes tunisiens se sont crus obligés de passer des coups de fil à leurs partenaires de la gauche démocratique pour les assurer que la libération de quelque 70 d’entre eux, dans le cadre d’une vaste amnistie surprise décrétée par le président Ben Ali, n’était le résultat d’aucun «pacte» secret.

 

En deux ans, la plupart des cadres d’Ennahda, le principal parti islamiste tunisien, sont sortis des prisons où ils croupissaient depuis la grande répression du début des années 90. La plupart ont purgé la quasi-totalité de leur peine, à l’instar d’Ali al-Harith, 50 ans, ex-membre du bureau politique et du Majlis al-Choura d’Ennahda, et ex-porte-parole : il a passé quatorze ans sous les verrous dont plus de treize en isolement total. Depuis sa sortie, en novembre 2004, cet ingénieur doit pointer au commissariat de son quartier tous les matins. «La répression nous a traumatisés, explique-t-il. Nous, les islamistes, nous vivons dans la peur et au jour le jour. On peut retourner en prison à tout moment.»

 

Absence de libertés. Pourtant, jamais depuis quinze ans, les islamistes n’ont été aussi visibles en Tunisie. «C’est comme si Ennahda réexiste», concède Ali al-Harith. Le parti reste bien entendu interdit mais ses cadres sortent au grand jour. Ils s’affichent aux côtés de l’opposition démocratique et comptaient même un représentant parmi les huit grévistes de la faim du «18 octobre», Samir Dilou. Ce mouvement, destiné à protester contre l’absence totale de libertés politiques et d’_expression, a rencontré un grand écho à la faveur de la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information, mi-novembre à Tunis.

 

Ali al-Harith, mais aussi l’avocat Abdelfatah Mourrou, invisible depuis plus d’une décennie, sont passés régulièrement au petit local abritant les grévistes. «C’est notre seule occasion de nous croiser, s’exclame Me Mourrou. Je n’ai pas été détenu mais je n’ai pas de passeport depuis des années. On vit en prison à l’air libre. Comment voulez-vous qu’on ait des débats de fond ?» Le mouvement du 18 octobre a donné lieu à une plateforme politique, qualifiée de «Smic démocratique», à laquelle participent les «nahdaoui» représentés par Ziad Daoulatli, libéré en 2003 après quinze ans de prison.

 

Drôle d’attelage qui fait cohabiter des militants de gauche, comme Najib Chebbi, voire d’extrême gauche à l’instar de Hamma Hammami, et leurs anciennes bêtes noires. Une bonne partie de la gauche tunisienne avait en effet applaudi à l’éradication d’Ennahda au début des années 90. Quand elle n’y a pas participé comme l’a fait Mohamed Charfi, ex-ministre de l’Education et de l’Enseignement supérieur de Ben Ali et auteur d’une réforme visant à expurger les manuels de tout contenu à caractère islamiste. Depuis, la répression s’est étendue à l’ensemble de la société civile. Et le même Charfi n’hésite plus à siéger aux côtés d’islamistes lors de réunion de l’opposition. «Certains à gauche nous voyaient comme des talibans alors que nous nous considérons comme des islamistes démocrates, à l’instar des chrétiens démocrates en Europe. Chacun a fait un pas vers l’autre», insiste Mohamed ben Salem, vice-président d’Ennahda qui vit exilé en France depuis 1990.

 

Sans reconnaître de virage idéologique, les islamistes insistent sur leur acceptation pleine et entière du code de statut personnel, legs de Bourguiba, qui interdit la polygamie et accorde le droit de divorcer aux femmes. Ils l’ont encore réaffirmé «solennellement» dans un communiqué signé par le collectif du 18 octobre et publié à l’occasion de la journée internationale des femmes, le 8 mars. En revanche, ils restent hostiles à l’égalité des sexes en matière d’héritage. «Nous ne le demandons pas, mais nous n’avons jamais revendiqué un droit de veto en matière religieuse», déclare prudemment Mohamed ben Salem.

 

Différences de tonalité. Après avoir embastillé 20 000 à 30 000 islamistes, Ben Ali paraît lâcher du lest. L’an dernier, il a esquissé un dialogue avec Ennahda. Un des chefs du parti, Amer el-Arayadh, a été reçu par l’ambassadeur de Tunisie à Berne.

 

La rencontre n’a pas eu de suite et, avec le recul, semblait surtout destinée à jeter le trouble dans les rangs islamistes où des différences de tonalité sont perceptibles entre les cadres de l’intérieur et les leaders en exil, à commencer par Rached Ghannouchi, l’émir d’Ennahda réfugié à Londres. «C’est sûr qu’il ne peut pas exactement concevoir la situation sur place, concède Ali al-Harith. Mais il essaie le plus possible.»

 

(Source : « Libération » du 21 mars 2006)

URL : http://www.liberation.fr/page.php?Article=368664

 

Cinquante ans d’indépendance

   

20 mars 1956 : indépendance après 75 ans de protectorat français. Habib Bourguiba, rentré d’exil, est Premier ministre.

25 juillet 1957 : destitution du dernier bey et proclamation de la République. Bourguiba est élu président.

7 novembre 1987 : Bourguiba est déposé pour «sénilité» par Zine el-Abidine ben Ali qui lui succède.

1992:la répression s’abat sur le parti islamiste Ennahda.

6 avril 2000 : décès de Bourguiba.

24 octobre 2004 : Ben Ali réélu pour la quatrième fois avec 94,48 % des voix.

Octobre-novembre 2005 : grève de la faim d’opposants, dont des islamistes, pour la défense des libertés publiques.

 

(Source : « Libération » du 21 mars 2006)


En hommage à Om Zied

Ma Joconde à moi dont le sourire éternel irradie ceux qu’elle approche et fait fondre la méchanceté.
Sihem Bensedrine Toute personne a eu un jour l’occasion de vérifier cette vérité : La douleur ressentie par ceux qu’on aime est encore plus douloureuse que celle que l’on peut ressentir par le fait de sa propre douleur. Le régime tunisien l’a bien compris, il a usé et abusé de cette corde à souhait, en instituant ce que l’on appelle couramment les « représailles collectives », celles qui sanctionnent un proche pour punir une personne. Ce régime s‘est appliqué à effacer les frontières entre privé et public, à s’ingérer dans la vie privée des citoyens, à la fouiller à la loupe comme un voyeur et la travestir, la torturer pour obtenir un effet de dissuasion sur le champ de la sphère publique. Et comme toute personne qui a peur d’un juste retour des choses, il s’est évertué à se prémunir contre l’usage de ces mêmes procédés par ses adversaires – car toute chose, et surtout la dictature, a une fin – en édictant une série de lois pour s’en protéger. La plus célèbre est sans conteste, la loi sur la protection des données personnelles (1) . Une loi dont ne bénéficieraient, jusqu’à présent, que ceux qui dirigent et leur entourage. Ces derniers temps il semblerait que les services spéciaux du ministère de l’Intérieur soient secoués par une dérive maniaco-délinquante où la vie privée des opposants est travestie et étalée sur la place publique. Je ne parlerais ici que du préjudice qui a atteint mon amie, Om Zied ; non pas que ce qui arrive aux autres est moins grave, mais parce que ce qui vient de lui arriver (2) me blesse profondément. Cela me fait mal pour deux raisons. La première est personnelle : Oui ça réveille ces obscurs souvenirs que j’ai bien enfoui dans les archives de ma mémoire. Un matin de juillet 1992, quelques jours après la décision de dissolution la LTDH prise par le ministre de l’Intérieur et dont le pouvoir me rendait responsable, je recevais une enveloppe à l’entête de la FIDH contenant un album de photos pornographiques avec un sous-titrage « La pute, SBS » ! Notre première réaction était d’en rire, mon mari et moi. Puis, lorsque les «heureux récipiendaires» de ces albums commençaient à se multiplier par centaines; lorsque le ministre de l’Intérieur demanda aux journaux les «plus respectables» de publier l’information selon laquelle madame Bensedrine a retiré sa plainte après enquête de la police, alors que c’est tout le contraire qui s’est produit au moment où l’inspecteur de police était venu me voir et que j’avais accusé nommément les services spéciaux du MI d’avoir fabriqué ce montage, tout comme ils ont fabriqué les vidéos contre les autres opposants; Lorsqu’il s’est trouvé des gens bien pensants pour dire «il n’y a pas de fumée sans feu !» et que des moineaux égorgés échouaient sous l’essuie-glace de la voiture de mon mari, nous commencions à prendre la mesure du message. La suite n’a pas été décevante : un feuilleton de harcèlements s’étalant sur plus d’une décennie tirés d’une imagination perverse et malade, mais qui n’en était pas moins efficaces, s’appuyant sur la force publique et le pouvoir coercitif de l’Etat. La seconde est moins personnelle, bien que l’on puisse dire qu’il s’agit là d’une perception toute subjective des choses. Oui, probablement et je l’assume entièrement. Oui j’ai été éduquée dans une haute idée de l’Etat républicain qui recouvre une certaine solennité, une aura qui rejaillit sur l’ensemble des citoyens. Je me sentais appartenir à quelque chose de bien grand. Oui cette petite Tunisie était grande à mes yeux et me semblait mériter tous les égards et les sacrifices. Je ne peux me faire aujourd’hui à l’idée que de telles saletés puissent émaner d’une institution républicaine. Je me sens dépossédée d’une partie de moi-même, ce fonds public qui fait mon sentiment d’être une citoyenne de la Tunisie. Je ne peux me résoudre à accepter cette prise en otage de l’Etat et cette déliquescence des mœurs politiques. Et j’ai honte aujourd’hui de l’avilissement dans lequel ceux qui veillent aux destinées du pays abaissent ou laissent abaisser aujourd’hui nos institutions étatiques. Je trouve particulièrement indécentes les déclarations récentes des hauts responsables qui donnent des leçons aux opposants sincères sur le «patriotisme» et «l’intérêt national» au moment où ils couvrent ceux qui déshonorent la république, bradent tout un pays et privatisent l’Etat au profit de clans mafieux. Il est tout à fait clair qu’on ne parle pas de la même patrie, ni du même intérêt national. Nous, nous parlons de la Tunisie et eux parlent d’une famille, à laquelle ils ont juré fidélité et loyauté. Notre loyauté à nous va à la patrie et consiste précisément à la débarrasser de cette mafia en dénonçant ses pratiques aux Tunisiens et également aux partenaires de la Tunisie. Oui Om Zied, j’ai mal pour mon pays et j’ai mal pour toi; toi qui cristallise à mes yeux l’idée de la citoyenneté dans ce qu’elle a d’engagement pour la chose publique. Et tu n’as cessé de t’engager même physiquement pour «ce qui ne te regarde pas», pour reprendre le lexique de ces voyous qui te tiennent rigueur de ce que tu n’as pas su «profiter» de ton confort matériel, tenir ta langue et brider ta plume. Je sais que ces poubelles qu’on déverse sur toi et ton mari ne t’atteignent pas et glissent sur ton personnage imperméable à la laideur. Mais je connais comme toi les célèbres paroles du philosophe et homme d’Etat anglais, Francis Bacon : «Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose». Il s’en trouvera, comme toujours, qui donneront crédit à ces indignités et les justifieront pour mieux s’installer dans leur petites lâchetés et grandes démissions et trouver ainsi un apaisement à leur mauvaise conscience. Ils s’offriront à prix réduit une échine moins baissée et le regard scrutateur de l’effronté «qui sait» ! Mais, Om Zied, «Il y a une chose plus terrible que la calomnie, c’est la vérité !» comme le dit Talleyrand. Et toi tu les as mitraillés avec tes vérités ; tu les as mis à nu tant et tant de fois, ôtant ce qui leur reste d’oripeaux leur tenant lieu de cache-laideur en toute insouciance et en « toute naïveté » comme diraient certains professionnels de la politique. Ceux-là ignorent que cette « naïveté » qui consiste à ne pas savoir « calculer » les retombées de ses actes, fait ta force et ton charme. Tu as raison de continuer à ignorer la force de nuisance d’une grosse machine sécuritaire, qui a pris en otage l’Etat, quand on l’affronte, plutôt que de tomber dans la lâcheté et la veulerie au prétexte que l’ennemi est plus fort. Cette machine infernale se nourrit de notre peur et ne se perpétue que par nos lâchetés. On a vu des systèmes autrement plus puissants s’effondrer comme des châteaux de cartes le jour où ceux qui subissaient leur joug ont cessé de participer au jeu. 1- Cf http://www.kalimatunisie.com/html/num27/loi%20perso.htm 2- Un montage vidéo pornographique vient d’être fabriqué par les services spéciaux du ministère de l’Intérieur sur son mari, l’avocat opposant Mohamed Mokhtar Jallali, ancien député de l’UDU, célèbre par ses prises de postions contre les lois liberticides.

(Source: le site de Kalima mis en ligne le 19 mars 2006)

 

JOURNEE ORDINAIRE D’UN FLIC A L’AMBASSADE DE TUNISIE A PARIS

Slim Bagga   Ils sont cent ? deux cents ? A en croire nos sources beaucoup plus à être désignés à l’ambassade et dans les divers consulats français avec statut de diplomates, mais qui dépendent directement du ministère de l’Intérieur avec pour missions, la filature des opposants, l’infiltration des meetings et des réunions, la surveillance de la communauté juive tunisienne et même … la surveillance de l’ambassadeur, du représentant de la Tunisie à l’UNESCO, les déplacements et autres contacts des ministres et hommes d’affaires lors de leurs séjours en France. Réveille-toi Ceausescu…   D’ailleurs, de qui le Général Ben Ali tient-il cet « art » de la surveillance tous azimuts et de l’embrigadement de toute une société ? Une source bien informée m’a assuré, il y a quelques années déjà, qu’à la chute du Mur de Berlin en 1989, tous les généraux de la STASI (police politique de l’Allemagne de l’Est) se sont retrouvés hors jeu et mis à la retraite d’office. Notre Généralissime président, aux oreilles bien longues mais à la courte vue, a recruté un bon nombre d’entre eux afin qu’ils apportent leur savoir-faire à nos petits flics sans envergure et leur apprendre comment quadriller la société, effectuer les filatures… briser l’âme d’une population. Ainsi, de la germèrent et furent mises sur pied les fameux comités de quartier, naquirent les citoyens espions et tutti quanti… Cette brève anecdote aussi vraie que grave relatée, revenons à l’objet de cette enquête qui concerne le quotidien d’un agent à l’ambassade ou aux consulats tunisiens.   LES NOMINATIONS   Pour les nominations des agents de la DST et des RG dans toutes nos représentations diplomatiques, du reste, la compétence de l’agent  est l’exception. La règle est le clientélisme et la corruption. Expliquons-nous : s’il est vrai que le poste d’un agent à Paris n’est pas une sinécure, il n’en demeure pas moins que son salaire multiplié sur trois ans (c’est la moyenne générale pour une mission à l’étranger) lui garantit son avenir. Cela lui permet de rentrer en fin de mission avec une voiture neuve et de construire un logement dans le pays (nous y reviendrons). Donc, hormis quelques agents issus des services, la grande majorité offre parfois jusqu’à un an de salaire à Tunis pour tel ou tel responsable à même de lui faciliter cette nomination. Généralement, ils vont jusqu’à s’endetter auprès de la famille, des proches, certaines de leurs femmes ont hypothéqué leurs bijoux pour garantir des lendemains meilleurs. Ce sont principalement les sinistres Mohamed ENNACEUR HLESS et Mohamed CHOKRI, dit gouverneur des gouverneurs, qui ont usé et abusé de ces méthodes crapuleuses. Notre enquête ne nous a pas permis de savoir si ces deux corrompus ont profité seuls de ces pratiques ou s’ils ne constituent que le sommet de l’iceberg. Les mutations et les nominations décidées en juin, voilà nos barbouzards bleus en territoire français en septembre.   LE CASSE-TETE DU LOGEMENT   A peine arrivés, nos espions sont pris en charge par les anciens encore en mission, et commence alors le branle-bas de la recherche du logement.   Il faut préciser que depuis le président BOURGUIBA, une consigne était donnée à ces « diplomates » peu ordinaires : se comporter de manière irréprochable et habiter dans des quartiers décents. La diplomatie tunisienne considérait alors que si elle payait bien ces fonctionnaires, c’est pour l’image de marque de la Tunisie. Mais le problème est qu’avant la militarisation et la « policiarisation » de la diplomatie tunisienne, ce type d’agents n’étaient qu’au nombre de quatre, à l’ambassade de France par exemple, exerçant autour de leur chef d’antenne. Mais aujourd’hui, ils sont plusieurs dizaines rien que sur Paris.   Depuis des décennies, des appartements situés rue Berger dans le 15ème, rue La Fontaine, dans le 16ème, entre autres, sont passés d’agent en agent avec les mêmes propriétaires.   Mais depuis une quinzaine d’années que la déferlante des espions sur le territoire français, d’autres logements ont été acquis à Bobigny, à Bondy, à Drancy, à Villeneuve Saint-George, etc et seront vraisemblablement maintenus d’agent en agent tant que cette dictature continuera de respirer. Les matinées de nos espions   En bon maris et pères de familles, la journée de nos espions commence par un coup de fil à leurs épouses ou à leurs dulcinées restées au bled. Pour cela, hors de question d’utiliser leurs portables. Les temps sont durs et à l’économie. Toutes les semaines, ils s’approvisionnent ainsi en cartes prépayées pour le Maghreb.   Après ces quelques minutes de tendresse au bout du fil de cabines téléphoniques, direction l’ambassade ou les consulats où une séance quotidienne de briefing les attend avec le patron, généralement un commissaire central parachuté à ce poste en fonction du rapport de forces régnant au ministère de l’Intérieur. Nos agents reconnaissent d’ailleurs eux-mêmes que Paris, essentiellement, est pour eux un terrain miné. Le big boss à l’ambassade ne peut donc être qu’un proche de l’homme fort du ministère de la répression, de la torture et de tous les coups montés. A ce sujet, il serait intéressant de rappeler que, Ganzoui tombé en disgrâce en 2002 après l’attentat contre la synagogue de Djerba, son protégé à l’ambassade à Paris a aussi sauté et remplacé par Taoufik Sebai. Ganzoui revenu aux affaires fin 2005, c’est Taoufik Sebai, le flic-nabot qui affectionne la bière Heineken et la préfère à un bon Bordeaux lors de ses repas arrosés, qui sauta à son tour pour être remplacé par Mansour Abid, un proche de Ganzoui…   Donc le deaspaching matinal des tâches effectué, nos espions qui viennent du pays chaud vont vaquer à leurs occupations favorites/ chacun active alors son réseau d’informateurs pour préciser la tenue de telle ou telle réunion de l’opposition, le départ ou l’arrivée de tel ou tel opposant etc.   Pour obtenir ces informations, il y a bien sûr les indicateurs traditionnels qui perçoivent des miettes en fin de mois ou qui sont payés à l’information (l’équivalent de la pige pour les journalistes). Desz noms comme Sayed Haddaji, Mohamed Tahar, Tarek Bachraoui et bien d’autres sont des visages connus du mercenariat à la tunisienne. Mais il y a surtout des étudiants -nombreux- et autres émigrés démunis et sans le sou qui sont mis à contribution et orientés vers les salons de thé du quartier de Belleville ou dans les cafés du quartier Latin où leur mission est de tendre l’oreille et de rapporter ce qui s’y dit sans commentaire. Sans commentaire, en effet, car l’analyse appartient au roi de l’espionnage: Ben Ali lui-même et son vassal Ganzoui.   Ces délateurs un peu spéciaux sont récompensés grâce à la manne bimestrielle à laquelle ont droit nos diplomates bien particuliers -et qui s’appelle baga – contenant toutes sortes de liqueurs, tabac, et même du parfum acheté en détaxe. En effet, en bons « diplomates », font régulièrement leurs commandes pour obtenir ces produits onéreux, y compris ceux qui ne boivent ni ne fument et qui trouvent là l’occasion de faire du trafic et d’arrondir leurs fins de mois.   D’autres échangent une marchandise avec une autre, mais tous en « offrent » à leurs précieux délateurs. Lors des vacances scolaires, ce sont leurs femmes et enfants qui débarquent: Paris, c’est joli…Pendant une quinzaine de jours, le temps est alors suspendu pour nos espions. Point de filatures ni de rédaction de fiches et autres rapports « Oustoufida ». Et entre collègues, on s’entraide, on refile les tâches quotidiennes au copain pour pouvoir se consacrer entièrement à la famille. Qui peut dire ainsi que nos tortionnaires ne sont pas humains? Oh! On ne les voit pas faire leurs courses rue Faubourg Saint-Honoré où la première Dame Tunisie a ses habitudes et laisse même des ardoises d’impayés. Eux, ils vont chez Tati, Eram, CA et parfois se permettent un petit caprice aux Galeries Lafayette. Nos flics sont attentionnés à l’égard de leurs familles et savent récompenser la patience de la chérie laissée au bled. Une anecdote assez rigolote nous a été contée lors de notre enquête. Un étudiant de mèche avec les services tunisiens nous a raconté comment son mentor à l’ambassade l’avait harcelé trois journées entières jusqu’à tomber enfin sur le produit recherché par sa femme pour ses cheveux crépus. Ces produits ne se vendent qu’à la rue du Château d’eau, dans le 10ème arrondissement de Paris où plusieurs boutiques sont spécialisées dans la vente des produits capillaires pour les femmes d’origine africaine. « On a dû faire toutes les boutiques à trois pour tomber sur ce fameux gel qui lisse sa chevelure ». L’amour a en effet ses raisons que la raison ne connait point…   Des salaires à faire saliver les flics du pays   C’est autour de 3000 euros mensuels (4800DT tout de même) que sont rétribués nos agents bien spéciaux en Europe. De plus, sont naturellement ajoutées les allocations pour les enfants scolarisés; l’ancienneté et le grade sont aussi pris en compte. Le big boss, quant à lui, a un salaire de 5500 euros 9000DT) en plus de la voiture de fonction. A tout seigneur, tout honneur, bien sûr…A priori, pour une ville comme Paris, ces salaires n’ont rien de mirobolant, mais comparés aux salaires de misère des flics tunisiens, il y a de quoi faire tourner des têtes. Ces salaires ne sont certes pas mirifiques, mais il faut savoir que nos espions, qui vivent à l’étranger un célibat de fait, s’arrangent pour habiter à deux ou trois dans le même appartement, ce qui réduit les charges. Leurs seules dépenses se résument généralement au transport ou à l’approvisionnement en pâtes et des pâtes et encore des pâtes. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont presque tous de gros postérieurs. Quant à la semoule pour le couscous dominical, elle vient du pays tout comme l’harissa faite maison, l’huile d’olive, les piments etc. En effet, dès qu’ils arrivent en mission en territoire étranger, nos flics ont un seul but: amasser le maximum d’oseille pour acquérir la voiture FCR et pouvoir construire un logement à la fin de leur mission. C’est donc ce fameux logement qui justifie toutes les compromissions de nos tortionnaires-diplomates.   Certains, plus cupides que d’autres, s’arrangent parfois pour traficoter par ci par là pour faire importer une voiture en Tunisie et la revendre. Mais le plus grand nombre restent plutôt discrets dans leurs comportements quotidiens.   On ne leur connait pas de soirées dévergondées à l’image de certains agents libyens, par exemple. Ils ont leurs habitudes dans les cafés de « Chicha » pour fumer le narguilé, au restaurant « Le rendez-vous », avenue de Wagram et dans quelques autres pizzérias discrètes tenues en général par des Tunisiens. Investis d’une mission qui n’est certes pas de tout repos, les flics de Tunis à l’étranger dont le nombre s’est multiplié par cent sous Ben Ali profitent de la bêtise d’un régime prêt à dilapider ses devises étrangères et à pénaliser l’économie nationale sans pour autant guérir une maladie incurable chez Ben Ali: l’espionnite.   L’incident Larbi Khayat   Généralement, les missions de nos espions s’achèvent sans incident. Seuls les patrons de services sont mutés, comme nous l’avions signalé dans l’article, au gré du rapport de forces au sein même du ministère. Cependant, un agent affecté à l’ambassade à Paris pour être garde du corps des personnalités étrangères tunisiennes qui visitent la capitale française, Larbi Khayat, a dû prendre la poudre d’escampette avec femme et enfants vers la Suède où il a obtenu l’asile politique. Leila Ben Ali l’a prévenu à temps que son Président de mari avait ordonné son rapatriement à Tunis où il comptait lui faire la peau. Tout le monde cherche les raisons de cette affaire. On parle d’une affaire d’adultère. Mais les mauvaises langues ne laissent personne en paix. Et toc…!   (Source : « L’Audace », N° 133 de mars 2006)      

 
 

Les Dernières Mesures Présidentielles et Secteur Privé en Tunisie

Par : Mehrez

   

Les bouleversements survenus à l’échelle mondiale depuis la fin de la guerre froide en 1989 ont fait naître un nouveau modèle de développement durable qui, en dehors de variations mineures selon le contexte local, présente les grandes caractéristiques suivantes:

 

• intégration du processus de stabilisation politique et économique;

• bonne gestion des affaires publiques;

• investissement dans les ressources humaines

• libre jeu des forces du marché

• compétitivité

• respect de l’environnement;

• développement d’un secteur privé dynamique.

 

Ce dernier point, essentiellement basé sur la stimulation de l’esprit d’entreprise, de l’initiative privée et de la prise de risques, revêt une  importance toute particulière.

 

Nul ne conteste que depuis son indépendance la Tunisie a adopté des politiques propices au développement du secteur privé, renforçant ainsi le potentiel d’une croissance dynamique de ce secteur. L’évolution s’est accentuée depuis la fin des années 1980 ou le rôle déterminant du

secteur privé en tant que moteur de croissance économique a été renforcé, de même que la nécessité pour l’État de renoncer progressivement à son implication directe dans les secteurs productifs.

 

Un autre élément a été fermement établi à savoir les mesures présidentielles prises pour le

développement de l’activité agricole – pilier économique de l’économie tunisienne. Les agriculteurs fournissent en effet à l’industrie manufacturière une part importante des matières premières et la population rurale représente, pour les produits industriels, une part importante du marché local. La

politique adoptée repose donc sur un développement industriel qui s’opère parallèlement au développement rural plutôt que de le précéder.

 

Le gouvernement a opté par ailleurs pour des mesures d’ajustement structurel visant à instaurer un contexte macro-économique favorable au bon fonctionnement du secteur privé: libéralisation des échanges,  adoption de politiques monétaires non inflationnistes et création d’un climat plus

propice aux investissements. L’Etat est aujourd’hui beaucoup plus réceptifs à l’égard des investissements étrangers directs en tant que mode de transfert d’un savoir-faire, de qualifications et de ressources financières.

 

La Tunisie qui a opté pour une stratégie d’industrialisation tournée vers l’extérieur encourageant ainsi l’exportation décroche un avantage comparatif par rapport à beaucoup de pays du sud du bassin méditerranéen.

 

Je suis convaincu que les mesures économiques prises à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance favorisent l’investissement privé et ne manqueront pas de renforcer davantage la croissance économique de notre pays et l’impulsion nécessaire pour qu’il continue sa marche vers la

prospérité dans les conditions les plus favorables.

 

Cependant certaines dispositions du cadre réglementaire du secteur public méritent une revue en profondeur afin de le mettre en harmonie avec les politiques économiques d’encouragement de l’initiative privée et du rôle dévoué au secteur privé dans sa participation à la croissance

économique de la Tunisie. Je cite à titre la politique de promotion de l’emploi des cadres

qui est le cheval de bataille du Gouvernement.

 

En effet je pense que la Décision présidentielle prise hier et consistant en la révision des dispositions légales relatives aux concours nationaux de recrutement, de manière à permettre aux diplômés d’y participer jusqu’à l’âge de quarante ans est à saluer. Cependant il me semble des plus urgent

aussi d’encourager la mobilité des ressources humaines entre secteur public et secteur privé surtout dans les secteurs concurrentiels. Je cite a titre d’exemple la Loi n 33 du 23 mai 1998 et son article 97 (ter) qui interdit à tout employé du secteur public d’exercer une activité privée ayant un lien direct avec ses responsabilités sans autorisation préalable du Ministre chargé du secteur, et ce pour une période de 5 ans après avoir quitté son emploi dans le secteur public. Tout contrevenant à cette disposition

est passible d’une amende de 2000 dinars et de deux ans d’emprisonnement.

 

A mon avis cette disposition constitue aujourd’hui un frein au développement du secteur privé et n’est plus d’actualité. Il est recommandé de réduire la durée de la période transitoire de cinq à deux ans ou une année comme dans la plus part des pays du bassin méditerranéen, concurrents directs de la

Tunisie dans la course vers l’attraction des Investissements Directs Etrangers.

 

Ceci contribuerait aussi à permettre aux entreprises publiques de réduire leurs charges salariales pour une meilleure compétitivité mais aussi donnerait plus d’opportunités d’emplois aux nouveaux diplômés.

 

Mehrez

21 Mars 2006


 

1 C’est malheureux ; mais c’est comme ça !

 

Le 20 mars 2006, c’est-à-dire cinquante ans d’indépendance de la Tunisie et c’est un jour comme tous les autres jours, aucune spontanéité ni ferveur réelle pour faire la fête. C’est plutôt « la fête de la jeunesse » et surtout la jeunesse des apparatchiks du rcd et des pauvres jeunes désoeuvrés qui s’ennuient, que l’on fait semblant de fêter.

En toute illégalité et dans le non respect du code du travail , les magasins petits et grands ont ouverts, les indépendants (mécaniciens, menuisiers etc…) au travail aussi.

Pas de signe de patriotisme ni extérieur ni intérieur. Les gens s’enfoutent complètement de l’indépendance, du « changement 7 novembre », de tout. Ils sont tristes et accablés par les problèmes et surtout ils ont en marre de ben ali et des trabelsi (dommage que l’ont ne les  sonde pas librement).

 

D’ailleurs, ce n’est pas le cinquantième anniversaire de l’indépendance de la Tunisie que Yassine Hamila glorifie mais celui de son parrain ben ali.

Les façades de son Duty free sont beaucoup plus « folkloriquement » décorées par les effigies de son protecteur que les locaux des sangsues du rcd.

 

Car ce qui suit explique cela

 O.F

 

« Tunisie

Une success story fumeuse

 

Coup de projecteur sur Yassine Hamila, homme de l’ombre du monde tunisien des affaires, très bien implanté sur le marché du duty free, qu’il n’entend partager avec personne.

 

Par Pierre FAUCHART

Je vous conseille de ne pas trop fouiller dans ses affaires et de ne pas tenter d’écrire quelque chose sur lui », nous disait Ezzeddine M. Ce tunisois connaît apparemment bien M. Yassine Hamila, originaire de Msaken, dans la région de Sousse. D’après lui, ce dernier fait partie d’un réseau très puissant dans le pays et déteste les médias. La preuve, il a presque toujours travaillé dans l’ombre, faisant le plus souvent profil bas. « C’est grâce à cela qu’il a réussi à percer dans les domaines de l’industrie et du business, chasses gardées pour une catégorie de la population », ajoute Ezzeddine avant de conclure : « Du jour au lendemain, beaucoup sont venus manger dans sa main. Cela répond à toutes les interrogations. »

 

Dans la capitale tunisienne, on apprend qu’Hamila Group, qui détient, depuis les années 80, le monopole du marché de duty free des ambassades et a obtenu, en 2005, celui des ventes à bord des avions de TunisAir, lorgne déjà sur les magasins duty free des aéroports.

Le scandale dans lequel a été impliqué M. Abderrahmane Tlili, ex-président de l’Office de l’aviation civile et des aéroports  – actuellement en prison – lorsque les autorités ont découvert son association avec la société suisse Duty Free Weitnauer, devrait ouvrir encore plus l’appétit de Yassine Hamila. Le changement de raison sociale de l’entreprise, devenue Dufry afin de sauver la face, n’atténuera pas l’ampleur de la détermination de Cotanav, la filiale d’Hamila Group. Celle-ci met son plan au point pour lancer son « OPA » dans les prochains mois. Elle a confié à des enquêteurs, proches de l’appareil judiciaire tunisien, le soin de mener une enquête parallèle pour recenser les erreurs commises par Duty Free Weitnauer, notamment en ce qui concerne les détournements de fonds et les frais fictifs.

Contre toute attente, le groupe de M. Hamila a repris la vente de produits duty free à bord des vols de TunisAir. Or, selon plusieurs personnes, TunisAir n’aurait aucun moyen de vérifier les chiffres de vente annoncés par le groupe Hamila. Là encore, on parle de possibles dérapages.

Interrogé par Arabies, Tarek Hamila,

P-DG de la société Hamila pour le Commerce et l’Industrie, tient à préciser : « En ce qui concerne la vente à bord des avions de TunisAir, il s’agit d’un marché public accordé à notre société à la suite d’un appel à la concurrence internationale […]. Notre société communique régulièrement avec son partenaire et n’a reçu aucune réclamation à ce propos. »

 

L’aventure a commencé lorsque le jeune Yassine Hamila cherchait à tout prix à quitter le pays où il ne trouvait pas de travail. Il se tourna alors vers son frère aîné, chauffeur à l’ambassade du Soudan à Rome. Ce dernier a pu lui arranger un déplacement à khartoum ainsi qu’à un parent de l’attaché militaire en poste dans la capitale italienne, grâce auquel il réussit à monter une petite affaire. Il s’agissait d’une baraque près de la principale caserne militaire de Khartoum où il vendait des sandwichs et des cigarettes. C’est là qu’il fit la connaissance de militaires qui l’ont aidé à développer, petit à petit, ses activités. En d’autres termes, à acquérir des marchandises en provenance des pays voisins par la voie de la contrebande.

Le véritable tournant pour lui fut sa rencontre avec le sous-officier Jaafar Numeiri, avec qui il tissa, au fil des jours, des relations très étroites. Quand ce dernier prend le pouvoir au Soudan, lors d’un coup d’État, Hamila devient son intermédiaire officieux dans le business. Il démarre alors son activité d’entrepreneur de travaux publics. Peu à peu, il se positionne sur l’échiquier des affaires à Khartoum et devient membre de l’entourage incontournable du président. Pour ne pas placer tous ses œufs dans le même panier, M. Hamila prend contact avec des milieux influents en Tunisie, afin de diversifier ses intérêts. Lorsque le régime de Numeiri saute, Hamila est prêt à voler de ses propres ailes.

Tarek Hamila nous signale qu’à l’époque : « Consul honoraire de la Tunisie au Soudan, et entretenant une relation purement diplomatique avec M. Numeiri, je n’avais aucune relation d’affaires avec ce dernier. »

 

La fin des années 70 marque le retour triomphal. Yassine Hamila ne tarde pas, avec le support de certains responsables de l’époque – dont l’ancien premier ministre, Mohamed Mzali, qui, dit-on, aurait été bien rémunéré pour accorder l’agrément –, à décrocher le gros lot avec les duty free des ambassades étrangères à Tunis. En effet, la présence du siège de la Ligue arabe dans le pays rend les affaires florissantes. Position consolidée par la ruée des ambassades présentes à Tripoli vers le groupe Hamila, installé à La Soukra, banlieue de Tunis.

Entre 1985 et 1989, il entre dans la cour des grands, par le biais de l’acquisition de deux usines importantes : les Savonneries africaines et Plastique Tunisie. Deux leaders dans ce domaine. En dépit de ces percées, le parcours de Yassine Hamila a été cependant entaché par un grand scandale. En effet, en 1987 et 1988, il a été mêlé à un trafic de devises et de cigarettes. Les vitrines des duty free en étaient l’instrument. Cependant, l’affaire fut vite étouffée, car celui qui organisait le trafic n’était autre qu’un des fils d’un haut responsable militaire de l’époque. Les autorités se sont contentées de lui faire payer une amende symbolique. Pour un trafic évalué à 24 millions de dollars, il a fini par payer 70 000 dollars, sans pour autant que la marchandise soit saisie. Malgré ce scandale, Hamila continue à bénéficier du soutien des hautes sphères de l’État tunisien.

Tarek Hamila nous a déclaré : « Durant ses premières années d’exploitation, notre société a fait l’objet d’un contrôle douanier de routine qui a révélé des irrégularités dues à des fautes professionnelles. Des sanctions ont été infligées et l’affaire est close. Depuis, notre société a fait l’objet d’autres contrôles douaniers qui ont conclu que tout était dans les règles. »

 

Il ne faut pas trop s’étonner lorsqu’on apprend que cet homme d’affaires insolite a tissé sa toile tout autour du pouvoir. À titre d’exemple, son fils, qui gère la majorité des affaires du groupe, est marié à la nièce de l’ancien premier ministre et membre du bureau politique du Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti au pouvoir. Tandis que sa fille aînée est mariée au fils d’Habib Al-Chatti, ancien secrétaire général de l’Organisation du congrès islamique et ancien ministre des Affaires étrangères. Sa deuxième fille est mariée au fils du grand entrepreneur ruiné, Moncef Abouzganda. Les perspectives de développement de son « petit empire » ne manquent donc pas.

Tarek Hamila, à la suite de nos questions, nous a conviés à visiter sa société : « Ce que je vous propose, si je peux prendre la liberté de vous inviter à Tunis, c’est que vous preniez contact avec notre groupe. Voyez qui nous sommes, comment on travaille, pour que vous puissiez comprendre un peu la réputation de cette société et de ce groupe qui s’appelle YKH Holding. Si vous voulez, on peut même faire un article avec des publicités, un petit résumé de ce que nous faisons à Tunis… Au lieu d’écrire un article vite fait, je préfère que vous décaliez sa parution pour le mois d’après et qu’entretemps vous acceptiez mon invitation à Tunis pour voir tout ce que nous faisons. » 

 

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2. « Les traîtres avant l’heure »

 

Pour rafraîchir les mémoires des donneurs de leçons sur la traîtrise.

 

Le « putsch médical » qui destitua Bourguiba

  Newsport, vendredi 7 avril 2000

 

« Pour le socialistes italiens et pour Bettino Craxi en particulier il fut un ami fraternel et sincère… » Bobo Craxi, le fils de l’ancien Premier italien Bettino qui trouva refuge en Tunisie, jusqu’a sa mort, pour échapper aux poursuites des juges de « mains propres », se rappelle ainsi de l’ex-président tunisien, disparu hier à l’age de 96 ans. Il aurait été intéressant de recueillir l’avis du défunt Bourguiba pour connaître son opinion sur ses « amis » italiens… Il n’est pas sûr que les termes « fraternels et sincères » auraient été également au rendez vous…

 

En effet, ce fut surtout grâce aux agissements des services secrets italiens que le grand combattant tunisien perdit son royaume. Bettino Craxi était le président du Conseil italien, quand, au début de l’année 1985, il rencontra le président algérien Chadli Bendjedid. Ce dernier expliqua au dirigeant italien que la situation en Tunisie était en train d’échapper au contrôle de l’ancien héros de la lutte de libération nationale. Selon Bendjedid, Bourguiba n’était plus en mesure de faire face à la montée des groupuscules islamistes et cela était intolérable pour la nomenklatura au pouvoir à Alger qui considérait que leurs intérêts stratégiques étaient menacés. L’armée algérienne était donc prête à envahir la partie du territoire tunisien où transite le pipeline qui conduit le gaz algérien jusqu’en Sicile! Craxi, après s’être consulté avec le ministre des affaires étrangères de l’époque, l’incontournable Giulio Andreotti, chargea Fulvio Martini, le directeur du Sismi (le service secret militaire italien) de rechercher une solution politique. Les services italiens organisèrent donc une série de contacts entre différents pays du bassin méditerranéen, y compris la France. A l’époque, le patron des services militaires français était le général René Imbot. « Il fit une erreur impardonnable. Il me traita avec arrogance. Il me dit que l’Italie ne devait même pas s’approcher de la Tunisie car celle-ci faisait encore partie de l’empire français… » déclara l’amiral Fulvio Martini au quotidien « La Repubblica » en expliquant que les services italiens arrivèrent à garantir l’appui politique de l’Algérie et de la Libye à la solution concoctée par Rome.

 

Il s’agissait d’organiser un coup d’Etat, le plus invisible possible et c’est ainsi que l’idée d’un « putsch médical » prit forme. L’Italie avait garanti le ralliement du Premier ministre tunisien Ben Ali, et ce choix avait rencontré l’approbation des Algériens, ainsi que des voisins libyens. Ce fut ainsi que dans la nuit du 6 novembre 1987, un « commando » de sept médecins tunisiens signèrent un rapport médical qui certifiait l’incapacité mentale du président Habib Bourguiba. La nuit même, son « fidèle » Premier ministre Ben Ali le remplaça à pied levé. Silencieux et invisible le coup d’Etat avait fonctionné.

 

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Correspondance particulière.

 

Italie. La capitale agitée par deux affaires Agents secrets et coup d’État

Rome aurait joué la carte Ben Ali pour mieux faire chuter Bourguiba en Tunisie. Une liste d’anciens espions du KGB vient d’être exhumée, où figurent des journalistes et des hommes politiques, qui démentent toute implication.

 

Comme dans toutes les bonnes histoires d’espionnage, il ne pouvait manquer le chapitre  » coup d’État « . Un chapitre bien connu de l’amiral Fulvio Martini, ancien chef du Sismi (services secrets militaires), ce dernier ayant affirmé dimanche dernier lors d’une audition à porte closes en présence de membres de la commission chargée des attentats, que l’Italie aurait participé au renversement du président tunisien Bourguiba pour défendre ses intérêts dans cette région.

 

L’amiral Martini va encore plus loin en déclarant au quotidien la Repubblica  » avoir à l’époque contacté le gouvernement français par le biais du général René Imbot, ancien chef d’état-major de l’armée française « . Selon Martini, Imbot aurait réagi de façon arrogante, en déclarant que  » l’Italie ne doit en aucun cas se mêler des affaires de la Tunisie qui faisait partie de l’empire français « . On connaît la suite, Bourguiba fut déclaré  » incapable de vouloir et d’entendre  » par ses médecins personnels, endoctrinés par Ben Ali, l’actuel président tunisien. Des déclarations ambiguës et délicates mais qui laissent toutefois rêveur si l’on pense à Bettino Craxi, réfugié en Tunisie après les scandales de  » mains propres ». Et surtout le fait que la Tunisie fasse la sourde oreille en ce qui concerne l’extradition de Craxi réclamée par l’Italie depuis maintenant plus de cinq ans.

 

Ariel F. Dumont

Les archives de l’Humanité

Article paru dans l’édition du 13 octobre 1999.

 

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Tunisie

 

Fulvio Martini confirme que Rome « a choisi Ben Ali » pour remplacer Bourguiba

 

 ROME, 11 oct 1999 (AFP) – L’ancien chef des services secrets militaires italiens, l’amiral Fulvio Martini, a confirmé lundi que l’arrivée au pouvoir en Tunisie du président Zine El Abidine Ben Ali était un choix de l’Italie et raconté « la longue opération de politique étrangère et des services secrets italiens » qui y avait abouti en 1987. « C’est vrai, l’Italie a remplacé Bourguiba par Ben Ali », a déclaré M. Martini à La Repubblica, journal qui avait fait état dimanche de l’intervention de Rome dans l’accession de M. Ben Ali à la présidence en citant un rapport du chef des services secrets militaires (de 1984 à 1991) devant un commission parlementaire italienne le 6 octobre dernier. « Tout a commencé avec la visite en 1984 en Algérie du président du Conseil italien Bettino Craxi », explique M. Martini. « Les Algériens, inquiets de la déstabilisation croissante en Tunisie, étaient alors prêts à intervenir » dans ce pays. « En 1985, M. Craxi m’a demandé de me rendre en Algérie pour y rencontrer les services secrets (…) l’objectif était d’éviter un coup de tête » algérien, poursuit-il. « A partir de ce moment a commencé une longue opération de politique étrangère dans laquelle les services secrets ont eu un rôle extrêmement important. A la fin, nous avons estimé que le général Ben Ali était l’homme capable de garantir, mieux que Bourguiba, la stabilité en Tunisie », ajoute Martini. « Nous avons proposé cette solution aux Algériens, qui en ont parlé aux Libyens. Je suis allé en parler aux Français (…) Le chef des services secrets de l’époque, le général René Imbot, m’a traité avec arrogance, me disant que les Italiens n’avaient pas à se mêler de la Tunisie ». Dans la nuit du 6 au 7 novembre 1987, M. Bourguiba, qu’un certificat médical proclamait « dans l’incapacité psychophysique » d’exercer ses pouvoirs, a été destitué et remplacé par son Premier ministre M. Ben Ali. L’ancien président du Conseil italien Bettino Craxi a démenti dimanche une participation des services secrets italiens à l’accession au pouvoir de M. Ben Ali. « Il n’y a aucune manoeuvre, ni interférence italienne dans les événements qui ont porté le président Ben Ali au pouvoir en 1987 », a affirmé M. Craxi au bureau de l’AFP à Tunis. M. Craxi, 65 ans, s’est réfugié il y a plusieurs années en Tunisie, la justice de son pays le poursuivant dans diverses affaires politico-financières et l’ayant condamné à plus de 25 ans de prison.

 

Articles compilés et commentaires de Tunis


 

Tripoli va restituer des biens confisqués et indemniser les propriétaires

   

AFP, le 21.03.2006 à 12h55

                      TRIPOLI, 21 mars 2006 (AFP) –  Tripoli va restituer aux Libyens  leurs biens confisqués au milieu des années 1970 ou indemniser les  anciens propriétaires, selon un décret pris par le conseil des  ministres, a annoncé mardi un responsable de la Fondation Kadhafi à  l’AFP.

                      « Le décret pris par le conseil des ministres doit entrer en  vigueur dans les prochains jours », a précisé cette source.  L’indemnisation se ferait sur la base de la « valeur actualisée » des  biens, a-t-elle souligné.

                      La Fondation Kadhafi est présidée par le fils du dirigeant  libyen Mouammar Kadhafi, Seif el-Islam, qui est à l’origine de la  mesure. Seif el-Islam n’a cessé de plaider depuis août dernier en  faveur des victimes auprès du gouvernement et des autres  institutions du pays.

                      A l’initiative du colonel Kadhafi, la Libye avait retiré à leurs  propritaires des biens fonciers et immobiliers, des terres agricoles  et des établissements commerciaux et industriels, dans le cadre des  mesures socialistes prises au milieu des années 1970. La valeur  réelle des biens confisqués n’est pas connue.

                      M. Kadhafi avait brandi plusieurs mots d’ordre pour justifier  cette politique de confiscation: « la maison à celui qui l’occupe »,  « la terre à celui qui la travaille », « partenaires et non salariés »,  « le commerce à celui qui le gère », notamment.

                      Durant les trois dernières années, la justice libyenne, saisie  par les victimes, avait qualifié d' »illégales » cette confiscation  des biens et ordonné leur restitution aux propriétaires lésés ou  leur indemnistation. Les tribunaux avaient statué sur 400 plaintes  au moins, selon des sources judiciaires.

                      Le dirigeant libyen avait ordonné l’an dernier la constitution  d’une commission, chapeautée par la Fondation Kadhafi, pour prendre  contact avec les exilés libyens, qui avaient fui leur pays après la  vague de confiscation de biens.

                      Depuis l’an 2000, Tripoli s’emploie à démanteler l’économie  administrée mise en place dans les années 1970, pour s’orienter vers  l’économie de marché.


                                           

Première pierre jeudi d’un mémorial aux combattants musulmans de 14-18

 

AFP, le 21.03.2006 à 13H11

                      PARIS, 21 mars 2006 (AFP) – La première pierre d’un monument  dédié aux 70.000 combattants musulmans morts pour la France pendant  la Première guerre mondiale sera posée jeudi à Douaumont, près de  Verdun (nord-est), par le ministre délégué aux Anciens combattants  Hamlaoui Mekachera.

                      La décision d’ériger un tel monument avait été prise par le Haut  conseil de la mémoire musulmane le 18 novembre dernier. Il permettra  de rendre hommage aux soldats musulmans tombés pour la France entre  1914 et 1918, a fait valoir M. Mekachera mardi lors d’un point de  presse.

                      Sur la nécropole nationale de Douaumont reposent 15.000 soldats  identifiés, chrétiens, juifs et musulmans, morts lors de la bataille  de Verdun, alors que l’ossuaire voisin abrite les ossements de  130.000 soldats non identifiés.

                      « Il existait sur le site de Douaumont un mémorial juif et un  mémorial chrétien. Il manquait la troisième religion du Livre pour  représenter la sphère du combattant », a expliqué M. Mekachera.

                      D’une centaine de mètres carrés, ce monument, d’un coût de  500.000 euros, financé par l’Etat, sera bâti dans le carré musulman  de la nécropole qui abrite 592 tombes de soldats algériens,  marocains et tunisiens.

                      Inspiré de l’art arabo-musulman, il comprendra, au centre d’une  esplanade, un dôme soutenu par des colonnes qui abritera la stèle  musulmane, a expliqué le ministre.

                      Le mémorial devrait être inauguré par le président Jacques  Chirac en juin lors des cérémonies qui marqueront le 90e  anniversaire de la bataille de Verdun (février-novembre 1916).

                       Lors de la présentation de ce projet à M. Chirac en novembre  dernier, Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris et  président du Conseil français du culte musulman (CFCM), s’était dit  « frustré de ne pas voir à côté des grandes stèles commémoratives de  Douaumont quelque chose qui symbolise l’engagement, l’amour pour la  France d’un grand nombre d’entre nous ».


 

117 défenseurs des droits de l’Homme assassinés dans le monde en 2005 (rapport)

 

AFPm le 21.03.2006 à 14h24

                      PARIS, 21 mars 2006 (AFP) – Cent-dix sept défenseurs des droits  de l’Homme ont été assassinés dans le monde en 2005, dont 47 pour la  seule Colombie, selon le rapport annuel publié mercredi par la  Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et  l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT).

                       « Nous constatons l’accroissement de la répression contre les  défenseurs des droits de l’Homme qui dénoncent l’arbitraire au prix  de leur vie et de leur sécurité », a déclaré M. Sidiki Kaba,  président de la FIDH lors de la présentation de ce rapport à Paris.

                      Il recense notamment 92 cas de mauvais traitements ou de  tortures et 56 agressions physiques et estime que « les techniques  répressives s’universalisent, et ce, dans la plus grande impunité ».

                      La situation des défenseurs des droits de l’Homme « s’est  détériorée dans bien des pays, particulièrement après les événements  tragiques (attentats d’Al-Qaïda aux Etats-Unis, ndlr) de septembre  2001 », note Louise Arbour, Haut Commissaire des Nations unies aux  droits de l’Homme, dans la préface au rapport de l’Observatoire pour  la protection des défenseurs des droits de l’Homme, créé par la FIDH  et l’OMCT.

                      « En 2005, les défenseurs des droits de l’Homme ont continué  d’être confrontés à un contexte national et international dominé par  la multiplication de mesures exceptionnelles au nom de la lutte  anti-terroriste », souligne le rapport.

                      Il cite également « l’échec du processus de transition  démocratique dans de nombreux pays, la persistance de conflits et de  graves violations du droit international humanitaire (attentats,  viols, actes de torture, massacres etc.), la résurgence des  extrémismes religieux et de l’intolérance, l’accroissement des  inégalités dues aux dérives de la mondialisation. »

                      Le rapport cite une longue liste d’exactions: assassinats de  syndicalistes et de dirigeants paysans en Colombie, d’une religieuse  défendant les paysans sans terre au Brésil, menaces contre des  victimes de viols en Centrafrique pour les dissuader de témoigner,  enlèvements et assassinats d’observateurs de la mission de l’Union  Africaine au Darfour (Soudan), harcèlement contre les militants qui  luttent pour les droits des séropositifs, des gays et lesbiennes en  Jamaïque.


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