TUNISNEWS
6 ème année, N° 2160 du 21.04.2006
Marguerite Rollinde: Mohammed Abbou. Dernières Nouvelles Human Rights First: International campaign for release Mohamed Abbou
Amnesty International: Cas de Lassad Jouhri – Action urgente
Pétition relative au passeport de Mme Souhayr Belhassen
Tunisie – Un journaliste et un cyberdissident en grève de la faim
Mondher Sfar: Eclaircissements sur l’Affaire Sahbi-Hamadi Le Libre Tunisien : Editorial – Le pouvoir et l’action AFP: Le président algérien poursuit son séjour “pour suivi médical” à Paris Reuters: Bouteflika-Interrogations sur la nouvelle hospitalisation AFP: La santé de Bouteflika soulève “plus que des doutes” (député français) AFP: Le Hamas prêt à la paix après le retour aux frontières de 1967 (Mechaal) AP: Voile: la “Route d’Elissa”, un message de paix en Méditerranée
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Mohammed Abbou. Dernières Nouvelles
Samia Abbou jointe par téléphone hier soir, jeudi 20 avril, m’a informée que son mari, Mohammed ABBOU, a accepté d’arrêter sa grève de la faim, au 35 ème jour, à la suite de sa visite précédente (jeudi 13 avril) durant laquelle elle lui avait transmis les demandes pressantes de ses confrères.
Pour cette dernière visite, elle était accompagnée de Sihem Bensedrine, de Oum Zied et de trois membres du réseau IFEX (International freedom of _expression exchange). Ces derniers avaient précédemment été reçus par le ministre de la Justice tunisien avec qui ils s’étaient entretenu du cas de Mohamed Abbou.
Contrairement aux semaines précédentes, le trajet entre Tunis et le Kef s’est déroulé sans incident. Arrivés devant la prison, les membres d’IFEX ont demandé, sans succès, à rencontrer le directeur de la prison. Alors qu’ils avaient tous un autocollant portant la mention “Libérez Abbou”, les gardiens ont demandé à Samia de l’enlever avant de voir son mari, ce qu’elle a refusé.
Elle a donc pu voir Mohammed Abbou, avec son autocollant, pendant 1/4 d’heure, ce qui lui a permis de constater qu’il avait repris des forces, se tenant mieux debout et parvenant à parler. Elle lui a fait part des communiqués et des articles de presse en sa faveur, ainsi que de la décision prise le 28 novembre dernier par le groupe de travail sur les détentions arbitraires des Nations unies de considérer sa détention comme une détention arbitraire en violation de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Quant à lui, il l’a informée que ses conditions de détention étaient toujours aussi pénibles et qu’il était toujours dans la même cellule avec les détenus de droit commun qui continuent à le maltraiter.
A la fin de notre conversation téléphonique, Samia Abbou a insisté pour que nous continuions tous à agir en faveur de la libération de Mohammed Abbou.
Marguerite Rollinde, vendredi 21 avril 2006
Free Mohamed Abbou: Jailed for Denouncing Torture in Tunisia
Pétition relative au passeport de Mme Souhayr Belhassen
Nom et Prénom |
Qualité |
Signature |
Sidiki Kaba |
Président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) |
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Eric Sottas |
Directeur de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) |
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Kamel Jendoubi |
Président du Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et du Comité Pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) |
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Mourad Allal |
Coordinateur de la Plate-forme Euromed |
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Michel Tubiana |
Vice-président de la FIDH et Président d’honneur de la LDH |
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Mokhtar Trifi |
Président de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH) |
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Khemais Chammari |
Fondation Euro-méditerranéen de soutien aux défenseurs des droits de l’Homme |
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Pétition relative au passeport de Mme Souhayr Belhassen
Nom et Prénom |
Qualité |
Signature |
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Amnesty International
Groupe de la Côte
Case postale
CH-1260 Nyon
ACTION URGENTE le 20 avril 2006
Bonjour,
Une nouvelle action urgente vous est adressée car nous craignons pour la sécurité de Monsieur Lasad Jouhri depuis qu’il a fondé, fin mars, avec d’autres personnes, une nouvelle organisation dont le but est de faire traduire en justice les responsables d’actes de torture. Monsieur Lasad Jouhri est un ancien prisonnier d’opinion, détenu plus de six ans pour avoir fait partie d’Ennahda; il a été libéré en 1998. Suite à des actes de torture qu’il a subis entre 1991 et 1994, sa jambe droite est aujourd’hui partiellement paralysée et il ne peut plus marcher sans l’aide d’une béquille.
Le 28 mars, Monsieur Lasad Jouhri a découvert qu’on avait touché au système de direction de sa voiture. Il a alerté la police. Le 10 avril, à 20 heures, une dizaine de policiers sont venus chez lui afin de lui demander pourquoi il ne s’était pas présenté à deux convocations qu’il a reçue. Il a réussi de justesse à s’enfermer chez lui. Avant ces faits, son fils, âgé de dix-neuf ans, a été convoqué le 10 avril à 17heures, au poste de police, au sujet de sa demande de passeport. Sa demande a été rejetée. On lui a demandé pourquoi son père ne s’était pas présenté, et il a été insulté.
Merci d’envoyer les lettres ci-jointes au Président de la République: Monsieur Zine El Abidine Ben Ali, fax 00216 71 744 721 / 731 009, au Ministre de l’Intérieur: Monsieur Rafik Belhaj Kacem, 00216 71 340 888 / 340 880 et, ou, au mail mint@ministeres.tn
Vous pouvez envoyer des copies à :
Monsieur Zakaria Ben Mustapha et Ambassade
Président du Comité supérieur de la République de
des droits de l’homme et des libertés fondamentales Tunisie
85 Avenue de la Liberté Kirchenfeldstrasse 63
1002 Tunis Belvédère 3005 Berne
Tunisie Fax 031 351 04 45
Fax 00216 71 796 593 / 784 038
Merci de votre collaboration et meilleures salutations.
Pour le groupe:
Marlyse Allenbach
Grand Rue 46
1297 Founex
Tél: 022.776.10.18
Fax: 022.776.73.84
E-mail: m.allenbach@safemail.ch
Reporters sans frontières
TUNISIE
11.04.06
TUNISIE : UN JOURNALISTE ET UN CYBERDISSIDENT EN GRÈVE DE LA FAIM
Reporters sans frontières est inquiète de l’état de santé du journaliste tunisien Slim Boukhdir, en grève de la faim depuis le 4 avril 2006 et de l’avocat Mohammed Abbou, en grève de la faim depuis le 11 mars 2006. L’organisation appelle les autorités tunisiennes à prendre en considération les revendications des deux hommes.
“Quatre mois après le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), les pressions et menaces contre les journalistes et cyberdissidents n’ont pas cessé. Le cas de Slim Boukhdir illustre à lui seul cette situation : pour avoir publié des articles, son passeport a été confisqué et son salaire gelé. Il est inacceptable que la grève de la faim constitue le seul recours possible pour les journalistes réprimés parce qu’ils ont tenté de s’exprimer librement”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Nous tenons également a rappeler que le président Zine el Abidine Ben Ali, qui a grâcié plus de 80 prisonniers politiques le 25 février 2006, est resté sourd aux revendications des organisations internationales des droits de l’homme et de la société civile tunisienne concernant la libération de Mohammed Abbou, emprisonné depuis plus d’un an”, a ajouté l’organisation.
Journaliste au quotidien progouvernemental Al-Chourouk et correspondant à Tunis du site Internet de la chaîne de télévision satellite Al-Arabiya, Slim Boukhdir aurait critiqué les autorités tunisiennes dans des articles parus sur alarabiya.net. Il a notamment publié des déclarations des membres du mouvement des “grévistes de la faim du 18 octobre” et des responsables de partis politiques non reconnus en Tunisie. Il a également commenté la situation des prisonniers politiques dans le pays, en insistant sur le cas de Mohammed Abbou.
Contacté par Reporters sans frontières, Slim Boukhdir a déclaré avoir été mis au ban de son quotidien, aucun de ses articles n’ayant été publié depuis novembre 2005. “Mon salaire est gelé depuis février 2006, mais on refuse de me signifier officiellement mon licenciement. On me refuse également l’attribution d’une carte de presse. Aujourd’hui, je demande le droit à la liberté d’__expression et au travail”, a-t-il expliqué.
Mohammed Abbou, lui, a entamé sa grève de la faim le 11 mars 2006 pour protester contres les conditions de sa détention qui se sont détériorées depuis le 2 mars 2006, date d’un rassemblement devant la prison de Kef, où il est détenu. Ce jour-là, son épouse, Samia Abbou était parvenue à manifester quelques instants, accompagnée de quatre de ses avocats. Le petit groupe avait brandi des portraits de l’avocat en scandant son nom. Leur voiture avait été arrêtée une quinzaine de fois par la police sur la route menant de Tunis au centre pénitentiaire. D’autres militants des droits de l’homme qui cherchaient à rejoindre le rassemblement avaient été forcés de rebrousser chemin.
Interrogée par Reporters sans frontières, Samia Abbou a déclaré que son mari avait beaucoup maigri et que son état de santé était inquiétant.
Mohammed Abbou, surnommé « l’avocat de la liberté » est emprisonné depuis le 1er mars 2005. Il a été condamné, le 29 avril 2005, à trois ans et six mois de prison, à l’issue d’un simulacre de procès. Sa peine a été confirmée en appel deux mois plus tard. L’avocat était jugé dans le cadre de deux affaires. Dans le premier dossier, il a été condamné à deux ans de prison pour la prétendue agression de l’une de ses consœurs, en 2002, sans qu’aucune preuve ne soit venue étayer cette accusation. Dans un deuxième dossier, Mohammed Abbou a été condamné à un an et demi de prison pour la publication sur Internet d’un article dans lequel il comparait les tortures infligées en Tunisie à des prisonniers politiques aux exactions de soldats américains à Abou Ghraib.
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Maghreb & Middle-East Desk
Lynn TEHINI
Reporters Without Borders
5 rue Geoffroy-Marie
F – 75009 Paris
33 1 44 83 84 84
33 1 45 23 11 51 (fax)
middle-east@rsf.org
Eclaircissements sur l’Affaire Sahbi-Hamadi
« Le Libre Tunisien », Edition 1, Numéro 1, est paru le 20 avril 2006
SOMMAIRE : EDITORIAL :………….. page 2 ACTUALITES – Grippe aviaire : Pourquoi les tunisiens doutent-ils des déclarations officielles ? Malek Khadhraoui………..page 3 – Grippe aviaire : quels risques pour l’Homme ? Chiheb Lakhoua………….page 4 – Rapprochement stratégique entre la Tunisie et l’Algérie dans le domaine des hydrocarbures Selma Alouani……………page 6 – Pour la promotion d’une économie libre Mourad Dridi………………page 8 AFFAIRES INTERNATIONALES – Menaces américaines de frappes nucléaires sur des sites stratégiques iraniens Malek Khadhraoui………..page 9 – La communauté internationale hésite devant l’intransigeance de l’Iran Walid Snoussi…………..page 10 – L’Ukraine peine à se libérer de l’emprise de son voisin Russe Leila Fourati……………..page 11 REFLEXIONS ET OPINIONS – Discours et réalités des clans de la démocratie en Tunisie Mokhtar Yahyaoui………page 13 – Toutes les économies libres mènent à la liberté Mourad Dridi…………….page 17 HISTOIRE ET CIVILISATIONS – histoire, mémoire et identité où les piliers de la conscience citoyenne Cyrine Ben Hammouda..page 20 CULTURE – Anslem Kiefer, majestueux ! Fraj Brik………………….page 22 PINCE-SANS-RIRE – Péage douloureux Zahwa……………………page 24 Le Libre Tunisien est un mensuel payant. Toutefois, nous le proposons, pour les prochains mois, gratuitement à tous nos lecteurs. Ceci ne vous empêche pas de soutenir le développement, la promotion et la production dudit mensuel en l’achetant en ligne. Nous vous remercions d’avance pour votre soutien financier et participation active à la promotion du mensuel, Le Libre Tunisien. Pour consulter le mensuel, Le Libre Tunisien: http://libre-tunisien.org
EDITORIAL
Le pouvoir et l’action
La politique, dans sa définition la plus noble est synonyme d’action et de proposition. Toute prétention politique doit forcement s’accompagner, pour être crédible, de propositions tangibles et de perspectives claires. A défaut, elle se transforme en une course effrénée et pathétique pour le pouvoir. Le pouvoir non plus comme un moyen d’action positive, mais le pouvoir en tant que fin en soi. Le mouvement, communément appelé, « mouvement du 18 octobre », qui, toute proportion gardée, peut être considéré comme l’action politique d’opposition, la plus aboutie depuis 1987, a révélé un fait inédit. Une configuration nouvelle qui, si elle est prise à sa juste mesure, pourrait changer à jamais la réalité de la scène politique tunisienne. Ce qu’a confirmé l’après 18 octobre c’est l’existence en Tunisie d’une nouvelle forme d’oppositions. A l’instar du pou -voir pour le pouvoir, il existe maintenant, l’opposition politique comme un moyen d’exister ; L’opposition comme une fin en soi. Une fois la fièvre de cet élan démocratique du 18 octobre retombée, et tous les beaux discours d’unions et de concertations se sont transformés en une grande sauterie politicienne, la nature profonde de chacun des protagonistes a repris le dessus. La nature de ces tractations entre les forces politiques d’opposition n’était pas de savoir comment faire pour être à la hauteur des espérances suscitées, mais comment faire pour étendre un peu plus son pouvoir d’opposant ! Alors que l’action et la proposition, donnent à la politique tout son pouvoir, l’action et la proposition sont devenues, pour l’opposition tunisienne, leurs pires ennemis. Cette peur viscérale de l’action et le manque de projets qui la caractérise, reflètent principalement, l’incapacité de l’opposition actuelle d’apporter une critique constructive aux actions du pouvoir en place. En dehors de ce qui sert le pouvoir à se maintenir, à savoir la répression, la censure et l’intimidation, inévitable au sein d’un régime totalitaire, les forces politiques d’oppositions n’arrivent pas à formuler la moindre contre proposition, le moindre projet d’alternance crédible. Pour pallier à ce manque d’idées, les chefs de files de l’opposition dite « démo -cratique » ont choisi la solution de la facilité. En anaphore au désert intellectuel qui caractérise leurs rangs, ils appellent à la révolution et au soulève- ment populaire. De la phraséologie, pour remédier aux manques de propositions ! Ce qui consiste en somme à vendre de l’utopie pour pouvoir condamner ce qui existe par ce qui n’existe pas. La force politique en place, en plus de posséder le pouvoir absolu, se trouve être dans les faits le vrai moteur de l’action politique, économique et sociale dans le pays. Le régime actuel, en plus de faire le nécessaire pour s’accaparer le pouvoir, tante tant bien que mal de s’inscrire dans une logique d’action. Apres presque vingt années du même pouvoir politique, personne ne peut contester que le vecteur du progrès soit incontestablement positif. Toutes les forces vives de cette nation qui acceptent par défaut le pouvoir politique en place, ont indubitablement fait le choix de l’action. Ils acceptent de payer de leur liberté cette action, en étant convaincu que c’est le prix à payer pour ne pas se complaire dans les affres de l’immobilisme et la régression. Entre être « des chien errants » selon le vocabulaire d’un baron de l’opposition, partir en croisade contre des moulins à vent ou sacrifier une partie de leurs libertés pour aller de l’avant, et cela même, à pas de tortu, les tunisiens semblent avoir choisi…mais avaient-ils vraiment le choix ? (Source : « Le Libre Tunisien », Edition 1, Numéro 1, le 20 avril 2006)
Site web : http://libre-tunisien.org
Forum social tunisien :
Demain, assemblée constituante
Tunis-Le Quotidien
L’Assemblée constituante du Forum social tunisien se tiendra demain au siège de l’UGTT.
De nombreuses organisations non-gouvernementales et associations ont manifesté leur attachement à adhérer à cette «dynamique» mondiale régie par la charte de Porto Alegre. Cette dernière préconise que seules les ONG indépendantes des partis politiques, des gouvernements et des patrons sont autorisées à adhérer aux forums sociaux locaux et régionaux.
La dynamique des forums sociaux dont le «détonateur» était le congrès de Porto Alegre se veut le «dernier rempart» contre la mondialisation à visage inhumain ainsi que l’«unique alternative» pour l’instauration de la justice sociale et la défense des droits des travailleurs et des populations défavorisées, menacés par le libéralisme débridé.
(Source : « Le Quotidien » du 21 avril 2006)
Le président algérien poursuit son séjour “pour suivi médical” à Paris
AFP, le 21.04.2006 à 12h48
PARIS, 21 avr 2006 (AFP) – Le président algérien Abdelaziz Bouteflika poursuivait vendredi à Paris son séjour pour “suivi médical”, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères en refusant d’en préciser la durée.
“A ma connaissance, le président Bouteflika se trouve toujours en France”, a affirmé le porte-parole, Jean-Baptiste Mattei lors d’un point de presse. “Ce n’est pas à nous de donner des détails ni sur la durée ni sur la nature du séjour.”
M. Mattei a également refusé de préciser le lieu de séjour du chef de l’Etat algérien. “C’est une visite de caractère privée. On n’a pas l’habitude de donner de détails sur ce point là. Je vous renvoie plutôt aux autorités algériennes”, a-t-il répondu à une question.
Le porte-parole a redit que M. Bouteflika était en France “pour une visite de suivi médical qui était prévue de longue date et qui intervient à la suite de l’opération qu’il avait subie au mois de novembre dernier”.
Le président algérien avait été opéré et hospitalisé trois semaines l’année dernière, à l’hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce, officiellement pour un “ulcère hémorragique au niveau de l’estomac”.
Après cette hospitalisation, du 26 novembre au 17 décembre, il avait passé deux semaines de convalescence dans un palace de la capitale française, l’hôtel Meurice, avant de regagner Alger.
Son nouveau séjour survient dans une nouvelle période de tension entre la France et l’Algérie. Lundi, M. Bouteflika avait dénoncé un “génocide de l’identité” algérienne par la France durant la colonisation (1830 à 1962).
Le séjour de M. Bouteflika en France a été dénoncé par plusieurs députés de droite et par l’extrême droite.
AFP
Bouteflika-Interrogations sur la nouvelle hospitalisation
Reuters, le 21.04.2006 à 13h16
PARIS, 21 avril (Reuters) – La version officielle de l’hospitalisation à Paris d’Abdelaziz Bouteflika – un suivi médical de routine – suscite vendredi de nombreuses interrogations dans les journaux français et la sphère politique.
Le président algérien, qui est âgé de 69 ans, a été admis mercredi soir à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce pour un “bilan de santé”, cinq mois après y avoir été opéré d’un ulcère hémorragique à l’estomac.
Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé vendredi que ce suivi médical était lié à l’intervention chirurgicale alors subie par le président algérien.
“Je peux vous confirmer que M. Bouteflika se trouve en France pour une visite de suivi médical qui était prévue de longue date et qui intervient à la suite de l’opération qu’il avait subie au mois de novembre dernier”, a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Jean-Baptiste Mattei.
Il a précisé qu’à sa connaissance Abdelaziz Bouteflika se trouvait “toujours en France” vendredi.
“On ne doit pas nous prendre pour des naïfs”, s’indigne Bernard Debré, député UMP de Paris et chef du service urologie de l’hôpital Cochin dans les colonnes du Parisien.
“Ce qu’on nous annonce ne cadre pas avec ce qui se passe aujourd’hui”, explique-t-il.
“Quand un ulcère hémorragique a été traité puis guéri, il s’agit d’effectuer un simple contrôle fibroscopique, qui peut être fait dans n’importe quel hôpital algérien. On peut se demander pourquoi Bouteflika vient à Paris pour un contrôle aussi simple”.
La rareté des informations sur l’état de santé du président algérien lors de son hospitalisation à Paris fin novembre avait alimenté diverses rumeurs, qu’Abdelaziz Bouteflika s’était efforcé de dissiper en apparaissant à la télévision avant son départ de France.
On l’a vu depuis dans plusieurs grands rendez-vous internationaux et en tournée en Algérie. Lors de l’un de ces déplacements, dimanche, il s’en est de nouveau pris à la France, qu’il a accusée de “génocide de l’identité algérienne” pendant les 132 années de colonisation.
TROISIEME VISITE EN CINQ MOIS?
Pour les journaux français, cette “sortie” virulente prouve que l’hospitalisation d’Abdelaziz Bouteflika n’était pas prévue de longue date mais qu’elle est due à une brusque aggravation de son état de santé.
“On le voit mal en effet s’en prendre aussi violemment à la France cinq jours avant de venir y effectuer un contrôle médical au risque d’être moqué par des Algériens incrédules face à une telle contradiction”, écrit Libération.
Selon Le Figaro, cette nouvelle hospitalisation serait la troisième depuis l’intervention chirurgicale de l’an dernier.
Ces “fréquentes visites accréditent la thèse d’une maladie beaucoup plus grave qu’un simple ulcère, un cancer de l’estomac”, estime Le Parisien.
Le député UMP Jérôme Rivière a annoncé son intention de saisir le ministre des Affaires étrangères “pour connaître les raisons pour lesquelles la France accepte de recevoir et soigner un chef d’Etat qui, jour après jour, insulte notre pays, son histoire et ses concitoyens”.
Réélu en 2004 pour un second mandat de cinq ans, Bouteflika est considéré par de nombreux Algériens comme celui qui a ramené la paix après plusieurs années de violences islamistes.
“Il y a un sentiment national très puissant en Algérie”, confirme Benjamin Stora, historien spécialiste de l’Algérie, interrogé sur les propos antifrançais de Bouteflika.
Il y a à ses yeux plusieurs explications à cette nouvelle attaque du président algérien.
Alger considère notamment que Paris est “trop engagé aux côtés du Maroc” dans le dossier du Sahara occidental et a le sentiment que ses ressortissants ne sont pas traités sur un pied d’égalité avec les Marocains et les Tunisiens en matière de visas.
“C’est un contentieux qui dure depuis plusieurs années et dans ce contexte Alger s’est rapproché de Washington et même de Moscou” à l’heure où l’Algérie, grand producteur de pétrole et de gaz, occupe “une position très forte sur la scène internationale” en raison des tensions sur les marchés énergétiques.
REUTERS
La santé de Bouteflika soulève “plus que des doutes” (député français)
AFP, le 21.04.2006 à 07h47
PARIS, 21 avr 2006 (AFP) – Un député français et professeur de médecine, Bernard Debré, a déclaré avoir “plus que des doutes” sur l’état de santé du président algérien Abdelaziz Bouteflika, à Paris depuis jeudi officiellement pour passer des “examens médicaux”.
“Ce qu’on nous annonce ne cadre pas avec ce qui se passe aujourd’hui. Si à l’origine, c’était un simple ulcère, les médecins algériens pouvaient parfaitement le traiter en dix jours. Or, il est venu à Paris et est resté hospitalisé pendant plus d’un mois. On ne doit pas nous prendre pour des naïfs”, a-t-il déclaré dans le quotidien Le Parisien de vendredi.
M. Bouteflika avait été opéré et hospitalisé pendant trois semaines à Paris fin 2005 pour un “ulcère hémorragique au niveau de l’estomac”. Il séjourne de nouveau à Paris pour, officiellement, subir un contrôle de suivi post-opératoire, après avoir tenu des propos virulents contre la colonisation française.
Interrogé à propos de cette nouvelle hospitalisation du président algérien après ses déclarations contre la France, M. Debré a déclaré ressentir “une très grande fierté pour la médecine française. Et de la tristesse pour la médecine algérienne”.
“Après nous avoir copieusement injuriés, il vient nous demander de l’aider. Il aurait pu éviter ses déclarations intempestives”, a déclaré le Pr Debré.
M. Bouteflika avait dénoncé lundi un “génocide de l’identité” algérienne par la France durant la colonisation (1830 à 1962).
AFP
Le Hamas prêt à la paix après le retour aux frontières de 1967 (Mechaal)
AFP, le 21.04.2006 à 06h49
BERLIN, 21 avr 2006 (AFP) – Le Hamas est prêt à vivre en paix avec Israël si l’Etat hébreu se retire des territoires occupés depuis 1967 et de Jerusalem-Est, a affirmé vendredi à la télévision allemande le chef du bureau politique du mouvement islamiste palestinien, Khaled Mechaal.
“Israël doit se retirer des territoires qu’il occupe depuis 1967. Cela comprend la capitale Jerusalem et le droit des réfugiés (palestiniens) à retourner chez eux, ainsi que le démantèlement des colonies juives, la destruction du mur de séparation et la libération de tous les détenus”, a-t-il dit à la chaîne publique ZDF.
“Si et seulement si Israël fait cela, alors le Hamas, les Palestiniens, les Arabes et les musulmans seront prêts à une vraie paix”, a ajouté Khaled Mechaal.
Qualifiant l’attentat-suicide de Tel-Aviv lundi, qui a fait dix morts dont le kamikaze, et de nombreux blessés, “d’acte d’autodéfense”, le responsable du Hamas a estimé que la “communauté (internationale) aurait mieux fait de stopper l’agression israélienne que de punir le peuple palestinien pour avoir choisi son gouvernement lors d’élections libres”.
Les Etats-Unis et l’Union européenne ont décidé de cesser leur aide financière directe à l’Autorité palestinienne après la formation d’un gouvernement dirigé par le Hamas, exigeant du mouvement qu’il reconnaisse Israël, qu’il renonce à la lutte armée et qu’il respecte les engagements des précédents gouvernements palestiniens.
Selon le chef en exil du Hamas, de nombreux pays se sont déclarés prêts à soutenir financièrement le nouveau gouvernement palestinien. “L’Iran s’est engagé à hauteur de 50 millions de dollars, l’Arabie Saoudite à 92,5 millions, le Qatar à 50 millions et la Russie à 10 millions de dollars”, a affirmé Khaled Mechaal, ajoutant que d’autres pays allaient suivre et que la Ligue arabe avait déjà ouvert un compte bancaire.
Dans le quotidien allemand en ligne Netzeitung, le ministre délégué allemand aux Affaires étrangères Gernot Erler (SPD) a demandé à Moscou de stopper son aide financière au nouveau gouvernement palestinien après l’attentat de lundi.
AFP
Voile: la “Route d’Elissa”, un message de paix en Méditerranée
Associated Press, le 19.04.2006 à 20h23
TUNIS (AP) — Une cinquantaine de navigatrices de France, du Portugal, d’Espagne, d’Italie, d’Angleterre, de Grèce, de Monaco, du Liban et de Tunisie prendront part le 13 août à la deuxième édition de la “Route d’Elissa”, une régate qui retrace la traversée de la Méditerranée par la princesse phénicienne fondatrice de
Carthage.
Les concurrentes partiront de Carthage, en Tunisie, en direction du port de Tyr, au Liban, pour refaire en sens inverse le périple d’Elissa. Il y a plus de 2.800 ans, celle que les Romains appelaient la “reine Didon” a fui son royaume pour échapper aux complots de son frère Pygmalion qui voulait s’en débarrasser après
avoir assassiné son mari Sicharbas.
La course qui durera une dizaine de jours pour un parcours de 1.400 miles nautiques, verra la participation d’une douzaine de monotypes GIRO 34 (34 pieds, soit 10,65m de long).
Selon les organisateurs, ces bateaux à voilure importante spécifiques à la navigation au large et aux grandes traversées, sont équipés de tous les moyens de sécurité et des outils de communication modernes, ainsi que d’un compartiment de vie (couchette, cuisine, hygiène…).
“La route d’Elissa célèbre l’une des plus belles légendes de l’antiquité, la traversée de la princesse tyrienne venue donner naissance à la puissante Carthage en 814 avant JC”, a déclaré mercredi son promoteur, Néjib Gouia, lors d’une conférence de presse.
Selon lui, “elle constitue un mythe fort en symboles, aujourd’hui très significatifs: la fraternité et l’amitié entre les peuples et la consécration de la femme et de son rôle dans la société”.
Pour le ministre tunisien du tourisme, Tijani Haddad, cette manifestation, placée sous l’égide de l’ONU, entend aussi véhiculer “un message de paix dans un monde marqué par les turbulences conflictuelles”.
La première édition Tyr-Carthage avait été remportée à l’été 2004 par la navigatrice française Frédérique Brulé.
Associated Press