TUNISNEWS
8 ème année, N° 2646 du 21.08.2007
CNLT: Un transfert au profit de la famille Abbou de Western Union détourné par la police avec la complicité de la poste. C.R.L.D.H. Tunisie: UNE POLITIQUE PROPRE AUX VOYOUS Tunisie Verte :Gafsa menacée d’asphyxie AFP: Tunisie: premier pèlerinage juif à Nabeul en présence du Grand Rabbin AFP:Mission du Congrès américain en Tunisie: entretiens économique et politique Associated Press:La LDH algérienne dit avoir été empêchée d’assister au procès d’un journaliste tunisien Associated Press:Procès Mestiri: Tunis dément les accusations de la Ligue algérienne des droits de l’homme Le Temps :Le site de l’Organisation des Tunisiens à l’Etranger OTE en veille depuis 2004 Le Temps :Enseignement – Perspectives pour l’année scolaire 2007-2008 Le Temps :Mémoires collectives – Août 1946:Les enseignements du congrès de la Nuit du Destin Malta Star :Arafat’s widow kicked out of Tunisia, seeks shelter in Malta AFP:Liban: plus de 200 militants du Fatah al-Islam (parmi eux 1 tunisien) inculpés de meurtre AFP:Le Premier ministre turc invite l’armée à rester à l’écart de la politique AP: Turquie: l’armée dément toute négociation avec Gül Reuters:Turquie/Election – Erdogan exhorte l’armée à se tenir à l’écart AFP:Seif Al-Islam adopte un ton modéré pour faire passer son plan de réformes Reuters:Gaza/Hamas-Une Force exécutive à la fois rassurante et menaçante Le Monde :Des prêtres catholiques se forment à l’islam « pour faire la part des choses entre ce qui est colporté et la réalité »
Conseil National pour les Libertés en Tunisie
Tunis le 21 août 2007
Un transfert au profit de la famille Abbou de Western Union détourné par la police avec la complicité de la poste.
Le vendredi 18 août au soir, Frontline defenders effectue un virement d’un montant de 3700 dinars tunisiens au nom de Sami Ben Hamouda Abbou, destiné à couvrir les frais de billets d’avion, de visa et de timbre de voyage pour le couple Abbou et leurs enfants, invités par l’ONG des droits humains pour un voyage en Europe.
Samia Abbou a été informée du transfert par un appel téléphonique (probablement intercepté) puis reçut par SMS le code confidentiel servant au retrait de l’argent.
Lorsque Samia Abbou s’est présentée le 21 août au bureau de poste principal de Tunis pour retirer le virement, on lui a appris que la somme a déjà été retirée le samedi à 8.05 du matin ! Samia Abbou compte déposer plainte pour faux, extorsion de fonds publics et escroquerie.
Ce n’est pas la première fois qu’un détournement de fonds est opéré au détriment d’activistes de la société civile.
La dernière victime d’un vol similaire a été le journaliste Abdallah Zouari, maintenu en résidence surveillée à Zarzis depuis 2002. Le 10 juillet dernier il avait été victime de la meme escroquerie avec le même scénario. Il avait été informé d’un transfert effectué depuis Londres par un ami à 20 heures, après la fermeture des bureaux de poste. Il se présente le lendemain à 08.45 et il trouve le retrait déjà effectué en son nom à 08.24 par une personne qui connaissait le montant et le code secret et qui avait usurpé son identité. Dans ce cas, le code secret a été transmis par téléphone, qui était évidemment sous écoute. Abdallah Zouari a déposé une plainte auprès du tribunal cantonal de Zarzis pour faux, escroquerie et extorsion de fonds le 14 juillet et aucune suite n’a été donnée à cette affaire à ce jour.
Il est à rappeler que Western Union a décerné à la Poste Tunisienne la Grand Oscar « Best of the Best » au titre de « meilleur opérateur postal et financier en Afrique au titre de l’année 2006 » en mai dernier en Turquie.
Le CNLT
- Considère que de tels actes relevant de la délinquance exécutés par des fonctionnaires travaillant dans des structures publiques portent atteinte à la crédibilité des institutions tunisiennes et sont indignes d’un Etat de droit.
- S’élève contre l’atteinte à la vie privée que constitue l’écoute téléphonique opérée de façon systématique à l’encontre des activistes de la société civile par la police politique.
- S’indigne de tels procédés touchant et visant à priver les défenseurs de ressources et appelle l’Etat tunisien à sanctionner les coupables.
Pour le Conseil
La porte parole
Sihem Bensedrine
C.R.L.D.H. Tunisie
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme
21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34
contact@crldht.org / www.crldht.org
Maître Mohamed ABBOU et sa famille viennent d’être victimes d’une opération frauduleuse inimaginable, digne du conte « Ali Baba et les quarante voleurs !! »
L’organisation Front Line, Fondation Internationale pour la Protection des Défenseurs des Droits Humains, basée à Dublin, a offert à Maître Mohamed ABBOU, à son épouse Samia et à leur trois enfants un séjour d’une dizaine de jours à Paris, en signe de soutien et de solidarité avec le défenseur tunisien des droits humains et ses proches, et ce à partir du début de du mois prochain.
La fondation a envoyé le vendredi 17 août 2007 pour cet effet la somme de 3 700 DT, le prix de cinq billets d’avion et de toutes les formalités du voyage, par le biais de Western Union. A Paris, la famille sera prise en charge par le REMDH et le CRLDHT.
Aujourd’hui, le mardi 20 août, le couple ABBOU est parti retirer son argent et acheter ses billets. Western Union leur a affirmé que l’argent a été retiré depuis le samedi 18 août au matin !
Le CRLDHT est scandalisé par ces pratiques crapuleuses, propres aux bandits et trafiquants de tout genre.
Exige la restitution de la somme d’argent à Maître Mohamed ABBOU et à sa famille afin qu’ils puissent bénéficier de leur séjour.
Dénonce avec fermeté ces procédures de délinquants politiques qui disent long sur la nature du pouvoir politique qui dirige le pays.
Le CRLDHT
Le : 20/08/2007
« Tunisie Verte »
Gafsa menacée d’asphyxie
1) Les autorités régionales ont décidé d’arracher 4.000 arbres « Eucalyptus » à l’entrée de la ville de Gafsa sur le route de Tunis afin de construire une école supérieure de sports. Ce terrain a été vendu au Ministère de l’enseignement supérieur afin de combler le déficit financier du budget du Conseil de Gouvernorat. Il est à rappeler que ces arbres ont été plantés juste après l’indépendance vers les années 60 par tous les élèves des classes primaires et du cours complémentaire de la ville, opération dirigée par Mr Taieb Ellouze directeur du cours complémentaire. Depuis cette date, cette forêt constitue le poumon de Gafsa et la protège de la pollution. L’arrachage de 4.000 arbres constitue un véritable crime écologique d’autant plus que le complexe universitaire de Sidi Ahmed Zarroug dispose suffisamment de terrains vastes non construits susceptibles d’abriter d’autres instituts universitaires. 2) Ceux qui connaissent la ville se souviennent de ces enfants de 3 à 4 ans sautant d’un palmier situé à plus de 10 m au dessus de la piscine construite plus de 2.000 ans par les romains appelée « Oued El Bey ». A cause d’une politique de sondages exécutés à la hâte et sans étude, la nappe phréatique a disparu, le fond de la piscine a été cimenté et les sources naturelles d’eau bouchées. Cette piscine s’est alors transformée en piscine d’eau stagnante et non renouvelée créant une nouvelle source de pollution et de danger permanent pour les enfants qui veulent se baigner. 3) La station thermale de Sidi Ahmed Zarroug qui a les mêmes caractéristiques que la station italienne Salsamaggiore et mondialement connue pour guérir les maladies cutanées et ORL, abritait les familles en été, faute de plage, qui venaient pour se baigner. Son eau a été dirigée vers l’usine ICM de Mdilla pour lavage du Phosphate, comme si l’ICM ne peut pas financer les sondages en eau profonde près de l’usine. Cette usine est la source permanente de la pollution et la dégradation de l’écosystème des oasis environnantes et principalement celles d’El Guettar. 4) Les autorités régionales, dont le rôle est de protéger les oasis, ont encouragé la création des salles de fêtes à l’intérieur de l’oasis, ce qui a provoqué un désordre écologique sans précédent. 5) La compagnie des Phosphates dont le bénéfice voisine les 90 millions de Dinars et l’ICM dont le bénéfice voisine les 250 millions de Dinars n’ont fait aucun effort pour recruter les jeunes diplômés de Redeyef, Moularès, Mdilla, Metlaoui, Snad et Gafsa. Le taux de chômage a atteint 75% chez les jeunes, taux jamais atteint dans un autre gouvernorat. Non à l’arrachage de 4.000 arbres à Gafsa. Oui pour traduire en justice les responsables des crimes écologiques. Oui pour trouver une solution urgente à la piscine romaine. Oui pour rendre à la population la station thermale de Sidi Ahmed Zarroug. Oui pour l’emploi des jeunes diplômés en chômage. Tunis le 21/08/2007 Abdelkader Zitouni Coordinateur National du parti « Tunisie Verte » membre du Parti Vert Européen, membre de la fédération des verts africains, membre de « Global Green ». E- mail : tunisie.verte@gmail.com Tel : 00.216.98.510.596 Fax : 00.216.71.750.907
Tunisie: premier pèlerinage juif à Nabeul en présence du Grand Rabbin
TUNIS, 21 août 2007 (AFP) – La communauté juive de Tunisie a organisé un premier pèlerinage médiatisé sur la tombe d’un saint vénéré du judaïsme à Nabeul, capitale du Cap Bon touristique sur la Méditerranée (65 km de Tunis), a-t-on appris mardi auprès de la communauté. « Le pèlerinage annuel au cimetière juif de la ville, où s’élève le mausolée du Rabi Yacoub Salam, a eu lieu le 16 août sous la plus haute autorité juive, le Grand Rabbin Haïm Bittan qui a fait le déplacement à Nabeul pour la première fois », a indiqué à l’AFP Monique Hayoun, native de Nabeul résidant en France, promotrice de l’événement. De nombreux juifs et invités de Nabeul, et d’ailleurs, notamment de France ont participé au rituel et écouté le Grand Rabbin psalmodier des versets de la Torah, selon Mme Hayoun. Le Grand Rabbin a prononcé une bénédiction pour le président Zine El Abidine Ben Ali et des représentants du gouvernement ont assisté au rituel en hommage au Rabbin Bittan et à l’ensemble des Tunisiens de confession juive, a ajouté Mme Hayoun. Selon la tradition, les pèlerins ont allumé des cierges, formulé des voeux et fait des offrandes. Le quotidien de langue française Le Temps (privé) avait décrit ce pèlerinage comme « un grand jour de liesse et de fête ». « Le recueillement sur la tombe du Rabi Yakoub Slama est devenu, aujourd’hui, le symbole vivant de la fraternité et de la tolérance que musulmans et juifs tunisiens se vouent mutuellement », avait-il écrit. Selon Monique Hayoun, Rabi Yakoub Slama était un talmudiste originaire de Tunis, ayant vécu et enseigné au 18e siècle. En 1733, il se rendit en visite chez sa fille épouse de rabbin à Nabeul, où il décéda un an plus tard. A la veille de l’indépendance tunisienne en 1956, Nabeul comptait sept synagogues et 1.161 Israélites, une présence extrêmement réduite aujourd’hui. Dans la région touristique du Cap bon, à Kélibia, a été récemment mise au jour une mosaïque évoquant un lieu sacré du judaïsme remontant à la fin de l’antiquité. Au sud, l’île de Djerba accueille chaque année des milliers de juifs d’Europe et d’Israël en pèlerinage à la plus ancienne synagogue d’Afrique.
AFP, le 20 août 2007 à 20h11 Mission du Congrès américain en Tunisie: entretiens économique et politique
TUNIS, 20 août 2007 (AFP) – Une mission du Congrès américain a eu lundi en Tunisie des discussions politiques et économiques officielles portant notamment sur l’établissement d’une liaison aérienne et une collaboration dans l’aéronautique, a-t-on appris de source officielle. Une délégation composée de onze membres du Congrès, la deuxième du genre à visiter la Tunisie en moins de trois mois, s’est entretenue avec le Premier ministre Mohamed Ghannouchi et le ministre des Affaires étrangères Abdelwaheb Abdallah. La mission dirigée par Jerry Costello (démocrate, Illinois),membre des commissions sciences et technologique, transport et infrastructure du Congrès, a eu également une séance de travail élargie avec le ministre du Transport Abderrahim Zouari. M. Costello, cité par l’agence officielle TAP, a indiqué que sa mission visait à « renforcer les liens déjà solides » entre les Etats-Unis et la Tunisie et la coopération bilatérale dans le secteur des transports notamment. L’ouverture d’une liaison aérienne directe, les possibilités de collaboration dans l’industrie aéronautique, le tourisme et l’investissement, ont en particulier été évoqués, a-t-on indiqué de même source. La Tunisie et et les Etats-unis négocient un accord de libre-échange, ainsi que l’extension d’un accord sur « la technologie et les sciences », conclu en novembre 2006 avec le Maroc. La construction de la démocratie était en outre au centre des entretiens de la délégation américaine, le ministre des Affaires étrangères ayant exposé le processus politique dans son pays et souligné la nécessité de « préserver la stabilité » pour davantage de progrès. Début juin, une délégation Congrès avait rencontré le président Zine El Abidine Ben Ali et évoqué devant des journalistes l’intérêt des libertés publiques et de la presse pour la réalisation du progrès, de l’investissement et de l’emploi. AFP
Associated Press, le 19 août 2007 à 14h41 La LDH algérienne dit avoir été empêchée d’assister au procès d’un journaliste tunisien
ALGER (AP) — Me Hocine Zahouane, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), a été empêché de se rendre à Tunis pour assister jeudi au procès du directeur de la rédaction du journal en ligne « Kalima », accuse dimanche la LADDH. Dans un communiqué, la Ligue « dénonce le subterfuge auquel ont eu recours les services de sécurité tunisiens pour empêcher notre président (…) de se rendre en Tunisie pour suivre le procès intenté à Omar Mestiri ». Selon Reporters sans frontières, le procès a été reporté jeudi au 28 août. M. Mestiri est poursuivi pour « diffamation » après avoir dénoncé la réhabilitation d’un avocat autrefois radié du barreau de Tunis pour « faux et escroqueries ». Selon la LADDH, les autorités tunisiennes ont exercé des pressions sur l’antenne algéroise de la compagnie Tunis Air afin d’obtenir l’annulation de la réservation de Me Zahouane. « Les réservations et le paiement ont été assurés par voie électronique et le titre de voyage devait être disponible au comptoir de l’agence, à l’aéroport d’Alger. Or, le 15 août, un appel téléphonique de Tunis (…) donnait l’alerte (selon laquelle) les réservations ont été annulées sur pression des services tunisiens », affirme l’ONG. Réaffirmant son soutien au directeur de la rédaction de « Kalima », la LADDH accuse les services de sécurité tunisiens d’avoir ainsi agi pour « priver Omar Mestiri de la présence d’observateurs extérieurs et de surcroît venant d’un pays frère du Maghreb ». Associated Press
Associated Press, le 20 août 2007 à 17h01 Procès Mestiri: Tunis dément les accusations de la Ligue algérienne des droits de l’homme
TUNIS (AP) – Les autorités tunisiennes ont démenti lundi les accusations de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH) selon lesquelles elles auraient empêché son président, Me Hocine Zahouane, de se rendre à Tunis pour assister jeudi au procès du directeur de la rédaction du journal en ligne « Kalima ». Selon un communiqué de la LADH, les services de sécurité tunisiens auraient eu recours à « un subterfuge » pour empêcher Me Zahouane de se rendre en Tunisie afin de suivre le procès d’Omar Mestiri, poursuivi pour « diffamation » après avoir dénoncé la réhabilitation d’un avocat radié du barreau de Tunis pour « faux et escroqueries ». Le communiqué accuse les autorités tunisiennes d’avoir exercé des pressions sur l’antenne algéroise de la compagnie Tunisair afin d’obtenir l’annulation de la réservation du président de la LADH. Réaffirmant son soutien au directeur de la rédaction de « Kalima », la LADDH avait dans son communiqué accusé les services de sécurité tunisiens d’avoir ainsi agi pour « priver Omar Mestiri de la présence d’observateurs extérieurs et de surcroît venant d’un pays frère du Maghreb ». « Ces allégations sont dénuées de tout fondement », a déclaré à l’Associated Press un responsable gouvernemental, selon lequel « aucune intervention n’a eu lieu de Tunis » dans ce sens. Associated Press
Le site de l’Organisation des Tunisiens à l’Etranger OTE en veille depuis 2004
Ce sont ses services qui veillent à garantir la liaison entre les Tunisiens des deux rives et même avec ceux d’outre-mer. Et comme l’Internet est le moyen le plus indiqué pour ce genre de communication, on est allé sur le site de l’OTE : www.ote.nat.tn pour s’informer. Grande fut notre surprise en découvrant qu’il n’a pas été actualisé depuis 2004 ! Ce n’est sûrement pas de cette manière que l’OTE assume sa vocation de vecteur de communication et s’intègre à l’ère des TIC. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 21 août 2007)
Enseignement – Perspectives pour l’année scolaire 2007-2008 Nos enfants n’iront à l’école que durant 182 jours en neuf mois * Un premier semestre trop long ; un troisième trop court !
Moins d’un mois nous sépare de la rentrée scolaire 2007-2008, prévue comme d’habitude pour le 15 septembre prochain. Des élèves ont déjà entamé la nouvelle année scolaire avec un rythme accéléré de révision grâce aux cours particuliers dispensés par certains enseignants. Après les vacances, les parents vont devoir préparer un gros budget pour les dépenses de la rentrée, d’un côté, et pour les cours particuliers d’un autre côté. Sur un total d’environ 9 mois, les élèves ne seront en classe que pour 182 jours seulement. C’est le premier trimestre qui paraît le plus long avec 70 jours d’études. Ensuite 60 jours au deuxième trimestre et 52 jours au troisième et dernier trimestre. Théoriquement, les cours démarreront le 17 septembre 2007. Mais pratiquement, ils pourront démarrer même plus tard que cette date. Il y aura ensuite les trois jours de l’aïd El Fitr, les vacances de novembre qui dureront du 03 au 11 du mois, les vacances d’hiver, la fête de l’aïd El Idha et du nouvel an du 15 décembre au 1er janvier 2008, la fête du nouvel an de l’hégire, les vacances de février du 06 au 10 du mois, les vacances du printemps, les fêtes de l’indépendance, de la jeunesse et du mouled du 15 au 30 mars 2008, la fête des martyrs le 9 avril et finalement la fête du travail le 1er mai 2008. En plus de ces cinquante jours de vacances, certains enseignants prennent encore quelques jours de congé. A la fin de l’année, le rythme devient très accéléré, les séances de rattrapage pour terminer le programme, les cours particuliers pour mieux assimiler quitte à payer des centaines de dinars par mois. La circulaire du ministère de l’Education et de la Formation indique que l’année scolaire s’achève bel et bien le 30 juin 2008 aussi bien pour les élèves que pour les enseignants. Réellement l’année s’achève après le passage des examens de fin d’années, soit à la dernière semaine de mai. Exception faite bien sûr pour les candidats aux examens nationaux. Les autres élèves seront donc en vacances dès le début du mois de juin. Ils ne reviendront à leurs établissements que pour prendre leurs bulletins de notes. Et malgré ce grand nombre de jours de vacances, certains élèves et spécialement ceux des lycées secondaires auront l’inconscience de s’absenter pour passer les heures de cours hors de leurs classes avec les amis au coin d’une rue fumant des cigarettes et jouant aux cartes. C’est toujours désolant de savoir que dans certains établissements, les billets d’entrée peuvent être achetés ou que certains parents négligent leur responsabilité et pensent que l’essentiel c’est de payer les cours particuliers pour se rattraper. La responsabilité du corps enseignant, notamment dans la réduction ou même la suppression des heures creuses et celle des parents qui consiste à accorder davantage d’intérêt à leurs enfants est commune. Afef BEN ABDELJELIL (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 21 août 2007)
Mémoires collectives – Août 1946 Les enseignements du congrès de la Nuit du Destin
Ce congrès qui se tint un 23 août 1946, date correspondant à la veille du 27 Ramadan, nuit sacrée, marquant le début de la révélation du Coran au Prophète Mohamed, avait réuni toutes les catégories sociales et tous les partis et organisations nationales et militantes. Il y avait près de 300 personnes, venues y assister afin de dénoncer les agissements intolérables de l’occupant à l’égard des citoyens tunisiens, ainsi qu’une répression à outrance menée par les autorités coloniales. Ce congrès avait également pour but de réclamer haut et fort le droit du pays à recouvrer sa souveraineté et la dignité de ses hommes. Il était présidé par Laroussi El Haddad, haut magistrat et non moins militant. A l’époque, Moncef Bey, le souverain martyr était destitué par l’administration coloniale et envoyé en exil, hors de nos frontières. Salah Ben Youssef, alors secrétaire général du Neo Destour prit la parole pour dénoncer cet état de fait. Il était acclamé par toute l’assistance à laquelle il demanda dans son élan. » Il est temps que le pays recouvre son indépendance. Tout le monde en convient n’est-ce pas, Et l’assistance reprit en chœur : » l’indépendance ! l’indépendance ! la liberté la liberté ! » A ce moment la police coloniale fit irruption au local situé au cœur de la Médina où se tenait le congrès, pour procéder à des arrestations en masse et sur le tas. Le lendemain une grève générale fut décidée et largement suivie. Lamine Bey, qui remplaça Moncef Bey au trône, intervint à l’occasion de la fête de l’Aïd pour apaiser le peuple lui promettant d’intervenir afin d’obtenir des réformes. Il a fallu attendre trois mois plus tard pour que le général Mast, annonçât au nom du gouvernement français la libération des détenus politiques. En juillet de l’année suivante (1946) des réformes furent appliquées et le gouvernement du Bey fut élargi par six ministres tunisiens au lieu de trois. Au grand conseil, le nombre des membres tunisiens en son sein a également augmenté. Par ailleurs, les militants relâchés de prison reprirent de plus belle. Des meetings à travers la Tunisie ont été tenus par les leaders du Neo Destour, Materi, Bourguiba, Ben Youssef et tant d’autres. Le leader Ben Youssef déclarait dans ces différents meetings que les simulacres de réforme ne doivent pas induire les militants en erreur, n’étant que de la » poudre dans les yeux » de la part de l’occupant dans l’intention de se détourner du problème essentiel à savoir : l’indépendance totale du pays. Or, ajouta- t-il, les autorités coloniales ont l’intention de garder à jamais la main mise aussi sur la Tunisie que sur tout le Magrheb. » Notre est cause est nue et unique et nous devons aller jusqu’au bout sans accepter de solutions de rechange ni de marchandage » avait conclu, le leader Ben Youssef dans l’un de ces meetings. Le leader Bourguiba ainsi que les membres du Neo Destour soutenaient cette idée et appelaient tout le peuple à une lutte sans merci et quels que fussent les moyens préconisés par les autorités coloniales en vue de mettre les bâtons dans les roues. Ce congrès de la Nuit du Destin qui restera à jamais ancré dans la mémoire collective, avait porté ses fruits et prouvé surtout que tous les militants tunisiens étaient solidaires à toutes les étapes du mouvement national, quelles que fussent les dissensions qu’il pouvait y avoir entre eux, quant à la stratégie à suivre ou la méthode de lutte à préconiser. Ils menaient tous en effet, le même combat pour une même cause : la libération du pays du joug du colonialisme Ahmed YOUNES (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 21 août 2007)
Arafat’s widow kicked out of Tunisia, seeks shelter in Malta
Kurt Farrugia Suha Arafat, widow of late Palestinian Authority leader Yasser Arafat, was kicked out of Tunisia and is residing in Malta, in a Madliena Villa, after she was stripped of her Tunisian citizenship. maltastar.com had exclusively revealed that Suha Arafat and her daughter Zahwa were in Malta a month ago, on 14 July 2007. Read more: EXCLUSIVE: Suha Arafat and daughter Zahwa in Malta – 14 July 2007 Suha and her 12-year old child have been in Malta since the first week of July and are living in the residence of her brother Jubran D Taweel, who is the Palestinian Authority Ambassador in Malta. Her mother Raymonda, an outspoken former high profile journalist, is also accompanying them in Malta. Ambassador Taweel was not available for comment on Tuesday afternoon when maltastar.com tried to reach him on his mobile number. Details of why Suha and her daughter left Tunisia were only revealed on Tuesday when AP reported that a formal decree published on 2 August from Tunisia’s official register indicated that 44-year old Suha Arafat, born in Jerusalem and naturalized Tunisian last year, had lost her citizenship. The decree does not make any reference to Zahwa’s Tunisian citizenship. Arafat’s widow had been living in Tunisia for the last three years, since Yasser Arafat’s death in 2004. In 2006 she was granted Tunisian citizenship and a villa, said the Jerusalem Post. The Jerusalem Post and other major news agencies quoted maltastar.com reports saying that other family members are in Malta with her, including her mother Raymonda. Suha Arafat, nee Taweel, was born in 1963 and raised as a catholic in Ramallah and Nablus. She studied at the Sorbonne in Paris. Yasser Arafat met Suha when she was on an assignment in Amman for a French newspaper. She was then employed as a public relations adviser and later as an economics adviser for the Palestine Liberation Organisaton. They married privately in 1990, at Arafat’s house in Tunisia and kept the wedding secret for 15 months. Arafat was 62 and Suha was 28 when they married. In 1995 their only daughter, Zahwa, was born. She was named after the Palestinian leader’s late mother. (Source : « Malta Star » (quotidien – Malte), le 14 août 2007) Lien : http://www.maltastar.com/pages/msFullArt.asp?an=14280
AFP, le 20 août 2007 à 17h06 Liban: plus de 200 militants du Fatah al-Islam (parmi eux 1 tunisien) inculpés de meurtre
BEYROUTH, 20 août 2007 (AFP) – Plus de 200 personnes soupçonnées d’appartenir au groupuscule islamiste Fatah al-Islam, dont 108 ont été arrêtées, ont été inculpées lundi de « meurtres et actes terroristes » par la justice libanaise, a annoncé une source judiciaire à l’AFP. Parmi ces suspects figure le chef du Fatah al-Islam, Chaker el-Abssi, qui a été inculpé par contumace, selon la même source. Le procureur général du Liban, Saïd Mirza, a lancé des poursuites à l’encontre de 227 personnes, pour le meurtre de « 11 officiers et 129 soldats » libanais. 108 d’entre elles ont été arrêtées depuis le début des combats le 20 mai entre l’armée libanaise et ce groupuscule islamiste dans le nord du pays. Les suspects sont également accusés d’avoir « perpétré des actes terroristes, porté atteinte à l’Etat et à ses institutions civiles et militaires, tiré des coups de feu et des roquettes sur l’armée libanaise, les forces de sécurité intérieures et des civils ». Le procureur a réclamé l’application des peines prévues par le Code pénal pour les affaires de terrorisme, allant jusqu’à la peine de mort. Les suspects ont été déférés devant le juge d’instruction qui devra émettre l’acte d’accusation. Ils sont en majorité libanais. Des Palestiniens, cinq Saoudiens, deux Syriens, un Tunisien et un Algérien figurent également sur la liste. Les combats ont éclaté le 20 mai entre l’armée libanaise et les islamistes retranchés dans le camp de réfugiés palestinien de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, proche de la grande ville de Tripoli. 139 soldats, selon l’armée, ont été tués depuis le début de ces combats, à Nahr al-Bared et dans ses environs. Un autre soldat avait été tué le 23 avril par des tirs à l’entrée du camp. Ses agresseurs présumés, deux Libanais et un Palestinien, avaient été arrêtés. Au premier jour des combats, 27 soldats avaient été tués dans une série d’attaques lancées par les islamistes aux environs de Nahr al-Bared. Des suspects ont été arrêtés par la police et l’armée lors de plusieurs perquisitions effectuées notamment à Tripoli et dans ses environs. D’autres ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de fuir Nahr al-Bared. Les Etats-Unis ont inscrit le 13 août le Fatah al-Islam sur leur liste des organisations terroristes. On ignore si Chaker el-Abssi est toujours en vie, et s’il se trouve toujours dans le camp. Quant au numéro deux du Fatah al-Islam, Abou Houreira, il a été tué fin juillet à un barrage routier, selon le gouvernement libanais. AFP
AFP, le 20 août 2007 à 09h57 Le Premier ministre turc invite l’armée à rester à l’écart de la politique
ANKARA, 21 août 2007 (AFP) – Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que l’armée devait se tenir à l’écart de la politique, alors que le Parlement s’apprête à élire un président de la République issu de la mouvance islamiste, a rapporté mardi l’agence de presse Anatolie. Les militaires « devraient rester à leur place (…) Toutes les institutions devraient agir au vu du mandat qui leur est attribué par la Constitution », a déclaré tard dans la nuit M. Erdogan, cité par Anatolie. « Si nous croyons en la démocratie, nous ne devons pas impliquer les forces armées turques » dans le jeu politique, a-t-il poursuivi. « Pour nous, les forces armées sont sacrées (mais) en démocratie elles ont leur propre place et les politiciens en ont une autre ». Le Parlement a entamé lundi une série de votes pour élire le prochain président de la République. Largement favori, le chef de la diplomatie Abdullah Gül, candidat du Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan, n’est pas parvenu à obtenir lors du premier tour la majorité exigée des deux tiers des voix, soit 367 sur 550. Mais il devrait être élu sans problème le 28 août lors du troisième tour, pour lequel seule une majorité absolue de 276 voix est requise, l’AKP détenant actuellement 340 sièges au Parlement. Une première candidature de M. Gül au printemps s’était soldée par une grave crise politique -les milieux attachés à la laïcité refusant de voir un politicien qu’ils accusent de vouloir islamiser le pays devenir président- et l’invalidation du scrutin faute de quorum, l’opposition ayant boycotté le vote. La crise a culminé avec la publication par l’armée d’un communiqué menaçant d’une intervention militaire en cas de non respect de la laïcité par le gouvernement. Les généraux sont restés silencieux depuis l’annonce de la nouvelle candidature de M. Gül, qui fait suite à la tenue d’élections législatives anticipées le 22 juillet, remportées haut la main (46,5% des voix) par l’AKP. M. Gül a pour sa part multiplié les déclarations d’allégeance au régime laïc. »Quand M. Gül sera élu, son lien avec notre parti sera rompu. A partir de ce moment, il sera le président de la République turque », a pour sa part assuré M. Erdogan. AFP
Associated Press, le 21 août 2007 à 14h29 Turquie: l’armée dément toute négociation avec Gül
ANKARA (AP) — Priée de rester à l’écart de la politique par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, l’armée turque a démenti mardi des informations de presse selon lesquelles des généraux s’entretiendraient en secret avec Abdullah Gül, le candidat à la présidence du parti islamiste au pouvoir, l’AKP. Celui-ci, considéré comme un fondamentaliste par l’opposition laïque, n’a pas obtenu lundi les deux tiers des voix du Parlement nécessaires à son élection au poste essentiellement honorifique de président. Au troisième tour prévu pour le 28 août, il n’aura besoin que de la majorité simple pour l’emporter. La Turquie traverse une grave crise politique depuis la première tentative candidature de M. Gül à la présidence il y a quatre mois. Les laïques soupçonnent ce musulman pratiquant, dont l’épouse Hayrunisa porte le voile et milite pour qu’il soit autorisé dans les universités et administrations publiques, de vouloir saper les principes laïques inscrits dans la Constitution, alors que M. Erdogan le présente comme un réformateur qui a travaillé dur pour rapprocher la Turquie des portes de l’Union européenne. Le Premier ministre et le chef de la diplomatie ont toutefois cherché à améliorer les relations d’Ankara avec le monde islamique, y compris des pays radicaux comme la Syrie. Le camp Erdogan obtiendra probablement la présidence turque, fort de sa victoire aux élections législatives anticipées de juillet dernier. L’armée, qui se considère comme la garante de la laïcité voulue par le fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk, et a renversé quatre gouvernements depuis 1960, l’acceptera-t-elle? M. Erdogan l’a enjointe lundi soir de rester à l’écart. « Pour nous, les forces armées sont sacrées », a-t-il déclaré sur la chaîne Kanal D. « Si nous croyons en un Etat démocratique, séculier, social et légal, nous ne devrions en premier lieu pas mêler les forces armées turques à ceci. » L’armée a démenti mardi avoir conclu un accord avec M. Gül au sujet de sa candidature. « Il est hors de question pour les forces armées turques de marchander avec tout individu ou institution sur quelque question que ce soit », a-t-elle assuré dans un communiqué. Associated Press
Reuters, le 21 août 2007 à 11h46 Turquie/Election – Erdogan exhorte l’armée à se tenir à l’écart
ANKARA, 21 août (Reuters) – Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan a exhorté lundi soir l’armée à se tenir à l’écart des affaires politiques du pays à l’approche d’un nouveau scrutin présidentiel prévu vendredi à Ankara. Le commentaire du leader du Parti de la justice et du développement (AKP) intervient au lendemain du vote du parlement turc appelé à désigner un successeur à Necdet Sezer. Le candidat du parti de gouvernement Abdullah Gül n’a pas obtenu la majorité des deux tiers pour être élu directement au premier tour. Un second tour est prévu vendredi dans les mêmes conditions que le premier. En cas de nouvel échec, un troisième tour sera organisé et désignera cette fois à la majorité simple le prochain président de la République turque. L’armée, gardienne des traditions laïques héritées du kémalisme, est fortement opposée à l’accession de Gül à la magistrature suprême. Allié à l’élite laïque du pays, l’état-major n’apprécie pas le passé islamiste du ministre des Affaires étrangères turc en qui il voit poindre une menace pour le pays. « NE MELANGEONS PAS » En avril, l’armée et le camp laïque avaient fait invalider un premier scrutin présidentiel en boycottant la candidature de Gül. Convié à consulter la population sur la question, Erdogan avait dû par la suite organiser des élections législatives anticipées en juillet. Arrivé en tête avec 47% des voix, l’AKP est sorti grandi de ce scrutin et considère désormais que la candidature de Gül au poste de président est naturelle. « Ne mélangeons pas les Forces armées turques et la politique. Il faut qu’elles restent à leur place. Car l’ensemble de nos institutions effectuent leurs tâches dans le respect de la Constitution », a déclaré lundi soir Erdogan dans une interview accordée à la chaîne Kanal D. « Si vous les entraînez dans la politique, alors pourquoi sommes-nous là? », s’est interrogé le Premier ministre, reconnaissant toutefois le caractère « sacré » de l’armée turque. A 56 ans, Gül a recueilli lundi 341 voix sur 550 lors du premier scrutin et il devrait, sauf surprise, battre son adversaire du CHP (gauche laïque) et le candidat ultra-nationaliste du MHP lors du troisième tour, à la majorité simple, le 28 août. REUTERS
AFP, le 20 août 2007 à 14h57 Seif Al-Islam adopte un ton modéré pour faire passer son plan de réformes
BENGHAZI (Libye), 21 août 2007 (AFP) – Après avoir usé de la critique, le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seif Al-Islam, défend désormais un projet de réformes politiques pour moderniser le régime sans remettre en question le pouvoir du « Guide » ou bouleverser les grands principes de sa théorie. Il y a exactement un an, Seif Al-Islam s’était attiré les foudres de la vieille garde du régime en critiquant violemment la « mafia » des fonctionnaires qui s’opposent aux réformes, et en mettant en cause le « pouvoir du peuple » stipulé dans le « Livre vert », condensé de la théorie de son père. Lundi soir, face à des milliers de jeunes dans la ville de Benghazi (1.000 km à l’est de Tripoli), il a fait preuve de modération, affirmant que le système politique actuel de la Libye était un « bon système en théorie » mais souffrait de « certains défauts ». « Nous voulons renforcer le système actuel et le rendre plus efficace », a-t-il précisé. Il a donné les grandes lignes d’un projet de constitution, tout en soulignant que la première déclaration de la révolution de 1969 menée par un groupe d' »officiers libres », dirigé par le colonel Kadhafi, doit être la « base de tout texte constitutionnel en Libye ». Cette phrase faisait mardi le titre de la dépêche de l’agence officielle Jana qui publie l’intégralité du discours, retransmis en direct lundi soir par la télévision d’Etat ainsi que par la première chaîne privée du pays, Al-Libiya, lancée il y a quelques jours sous l’égide de Seif Al-Islam. Homme d’influence régulièrement présenté comme le successeur de son père, Seif al-Islam, qui n’occupe pas de fonction officielle, s’est défendu de toute ambition politique affirmant que « la Libye ne deviendra pas une dynastie ou une monarchie, ni une dictature ». Par son discours, il semble vouloir apaiser les tensions avec les hommes forts du régime et faire passer en douceur son plan de réformes sans se heurter à la vieille garde conservatrice de Kadhafi. Il a ainsi affirmé que Mouammar Kadhafi était parmi les « lignes rouges » à respecter en préalable à toute réforme politique. Il a cité aussi « l’islam et l’application de la charia (la loi islamique), la sécurité et la stabilité de la Libye et l’unité du territoire national ». Mouammar Kadhafi, qui n’est en théorie qu’un « guide » prodiguant ses conseils, prône le « pouvoir du peuple » à travers la « démocratie directe » exercée par des « congrès populaires ». Après le renversement en 1969 de la monarchie senoussite, le colonel Kadhafi avait aboli la Constitution de 1951 qui faisait de la Libye une monarchie Constitutionnelle. Une courte Constitution provisoire a été remplacée en 1977 par la « Déclaration sur l’institution du pouvoir du peuple » qui comprend quatre articles. Pour seif Al-Islam, les nouveaux textes des lois doivent garantir également l’indépendance de la Banque centrale libyenne, de la Haute Cour, des médias et de la société civile. Il a appelé à un « dialogue national impliquant tout le peuple libyen pour parvenir le plus tôt possible à la formule idéale » pour la rédaction d’une constitution, et souligné la nécessité d’élargir le dialogue politique en dehors des « congrès populaires ». Tout débat politique ou à caractère politique est interdit en dehors de ce cadre en Libye. Il a plaidé également pour le renforcement du pouvoir du chef du gouvernement pour qu’il puisse choisir ses ministres qui sont désignés pour l’instant par les congrès populaires. La vieille garde s’opposait à tout changement à ce sujet, invoquant une « atteinte au pouvoir du peuple ». Sur le plan économique et social, Seif Al-Islam a exposé un plan de développement doté de 80 milliards de dollars et affirmé la nécessité de renforcer la lutte contre l’immigration clandestine qu’il a qualifiée par « une deuxième forme du colonialisme ». AFP
Reuters, le 21 août 2007 à 14h28 Gaza/Hamas-Une Force exécutive à la fois rassurante et menaçante
par Nidal al Moughrabi GAZA, 21 août (Reuters) – Porteurs de T-shirts frappé d’une aigle aux ailes déployées, les 6.000 policiers de la « Force exécutive » du Hamas sont omniprésents à Gaza depuis la prise de contrôle du territoire par le mouvement islamiste à la mi-juin. Cette unité composée de jeunes barbus armés, créée l’an dernier pour faire pièce aux forces de sécurité fidèles au président Mahmoud Abbas, qui la considère comme illégale, rassure aujourd’hui les Gazouis autant qu’elle les inquiète. « La Force exécutive a maté les gens », estime Abou Abdallah, un commerçant qui se félicite du retour à l’ordre à Gaza après des mois de chaos armé qui ont culminé avec la défaite des forces d’Abbas. « Ils me font peur avec leurs barbes et leurs airs méchants », confie pour sa part Siham, une jeune secrétaire qui craint de dévoiler son patronyme. « Oui, la criminalité a baissé, mais je pense que c’est le fruit de la peur, pas de la persuasion. » Débarrassés de leurs adversaires loyalistes, les policiers du Hamas se consacrent aujourd’hui à la chasse aux armes à feu dans les mariages, où la tradition veut que l’on tire en l’air mais aussi que l’on entonne des chants nationalistes du Fatah. Dans les rues de Gaza, les clans rivaux, qui avaient pour habitude de s’affronter à coups de feu et de grenades, règlent maintenant leurs comptes à coups de bâton et de pierres. Ainsi, les protagonistes d’une récente querelle de voisinage en sont ressortis avec des plaies et des ecchymoses, mais vivants. « Il y a trois mois, ils auraient compté leurs morts », explique Abou Abdallah. « DES HOMMES DE DIEU, PAS DES BANDITS CORROMPUS » Des volontaires du Hamas aident la Force exécutive à régler la circulation chaotique dans les rues populeuses de la ville, et les conducteurs semblent aujourd’hui plus disciplinés que naguère. On murmure qu’une fois un policier du Hamas a pourchassé sur une distance d’un demi-kilomètre un chauffard qui avait brûlé un feu rouge. « Maintenant, même les femmes s’amusent à dire à leurs maris qu’elle vont appeler le 109 s’ils ne font pas ce qu’elles veulent », raconte un habitant, faisant référence du numéro d’urgence de la Force exécutive. Comme les affrontements armés, les vols de véhicules ont baissé depuis juin, mais d’autres formes d’atteintes aux biens et de crimes de sang persistent. Plusieurs femmes ont été tuées récemment par des proches qui leur reprochaient un comportement « déshonorant ». Abbas, qui revendique son autorité sur Gaza, a ordonné aux policiers officiels palestiniens et au procureur général de Gaza de ne pas coopérer avec le Hamas. Le mouvement islamiste a riposté la semaine dernière en limogeant le magistrat. « Le Hamas est une force en dehors de la loi, parce que la loi est privée de ses instruments – la police, les procureurs et le système judiciaire », affirme Khali Abou Chammala, responsable de l’association de défense des drois de l’homme Al Damir. Celle-ci a reçu quelque 200 plaintes de membres du Fatah qui disent avoir été détenus et torturés dans les prisons de Gaza sous contrôle du Hamas, lequel nie de telles atteintes aux droits de l’homme. Pour Aziz Amman, chauffeur de taxi à Gaza, l’affaire est même entendue: les policiers du Hamas « sont des hommes de Dieu, pas des bandits corrompus ». REUTERS
Des prêtres catholiques se forment à l’islam « pour faire la part des choses entre ce qui est colporté et la réalité »
Stéphanie Le Bars Dans mon quartier, l’église est vide et la mosquée est pleine ; cette réalité m’oblige à m’intéresser à l’islam. » La franchise n’empêche pas la prudence et le prêtre qui dresse ce constat préfère ne pas être identifié. Participant à la session de formation organisée récemment à Orsay (Essonne) par le service des relations avec l’islam (SRI) de la Conférence des évêques de France, il a, durant une semaine, découvert l’islam en France et dans le monde sous ses aspects historiques, spirituels, sociaux, culturels et religieux. Sur le terrain ou au niveau institutionnel, les contacts du monde catholique avec l’islam sont fréquents mais demeurent formels ou marqués par la méconnaissance, la peur et les clichés. Soucieux de prendre en compte cette réalité, les évêques, qui disposent par ailleurs d’un conseil pour « les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux », ont mis en place un groupe de travail pour réfléchir aux « types de dialogues possibles entre catholiques et musulmans ». « Dans l’épiscopat, les rapports avec l’islam vont de la diabolisation à la naïveté », reconnaît un évêque, engagé dans la réflexion sur le sujet. Aujourd’hui, près de la moitié des diocèses ont un délégué chargé des relations avec l’islam. « Mais l’offre de formation n’est pas suffisante », regrette Roger Michel, prêtre et formateur. « Pourtant, la demande existe. Cette année, nous avons accueilli plus de quarante personnes contre vingt-huit l’an dernier », indique Christophe Roucou, directeur du service des relations avec l’islam. Soeur Annie, membre d’une communauté religieuse installée dans des HLM de la banlieue du Mans est venue à Orsay en quête d’une formation « plus poussée » pour « faire la part des choses entre ce qui est colporté sur l’islam et la réalité ». « Jusque-là, les échanges avec mes voisins musulmans étaient terre à terre, dit-elle. Cette formation me permettra d’être plus sûre de moi pour discuter religion avec eux. » « On n’a appris l’islam ni à l’école ni au séminaire, témoigne aussi André Dhélin, prêtre dans le Nord. Je le découvre sur le terrain, mais je sais bien que l’islam est plus large que ce que je peux en voir dans ma paroisse ! » « Jusqu’à récemment, l’Eglise était plutôt axée sur l’accueil fraternel des immigrés. Aujourd’hui, il faut une formation pour approfondir le dialogue théologique », défend Max de Guibert, un prêtre nouvellement chargé du dialogue interreligieux dans son diocèse. QUESTIONS CONCRÈTES Plus inattendue, la présence d’un moine de l’abbaye de Cîteaux (Côte-d’Or) souligne la dimension spirituelle de l’islam. « Dieu saurait-il distinguer entre un musulman mystique et un chrétien mystique ? », lance frère Frédéric, engagé dans des échanges interreligieux, notamment avec une communauté de soufis installée près de son abbaye. Mais, pour la plupart des participants, les questions sont plus concrètes. « Dans les paroisses, on voit arriver de plus en plus de couples mixtes ; des musulmans participent aux mariages religieux. Quelle image doit-on leur donner de l’Eglise ? », s’interroge l’un d’entre eux. Faute de « savoir faire », certains curés refusent de procéder à des mariages dont l’un des conjoints est musulman. « Côté musulman, on ne sait pas à quel type d’interlocuteurs s’adresser pour résoudre ces questions », se plaignent aussi les acteurs de terrain. « Souvent, il faut baptiser les convertis en cachette car la pression sociale de leur communauté est trop forte », rapporte un prêtre. « Ce que les gens entendent de l’islam ne les incite pas à voir les choses d’un oeil positif et je suis frappé par le désarroi des familles (de culture catholique) qui voient leurs jeunes se tourner vers l’islam. Elles craignent qu’ils ne finissent terroristes », raconte un autre. Le prosélytisme réel ou supposé de certains groupes musulmans inquiète aussi. « Même dans les écoles catholiques (où les élèves de confession musulmane sont parfois majoritaires), des familles demandent la suppression de la viande de porc », s’indigne une participante. Tous demeurent néanmoins convaincus de « l’enrichissement mutuel » que procure le dialogue entre les deux religions. Un avis qui ne fait pas l’unanimité dans l’Eglise. « Le dialogue interreligieux tel qu’il se pratique est une comédie car on n’y parle pas des points de doctrine qui nous divisent ; les musulmans ne montrent qu’un aspect des choses et ne font que la moitié du chemin », indiquait récemment au Monde le prêtre responsable des relations avec l’islam pour le diocèse de Paris, François Jourdan. (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 14 août 2007) Lien : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-943971,0.html