20 septembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2676 du 20.09.2007

 archives : www.tunisnews.net

ALTT: Communiqué PDP Info: Deux dirigeants du PDP en grève de la faim illimitée FTCR: Message de soutien aux dirigeants du PDP en grève de la faim AFP: Tunisie: deux dirigeants politiques entament une grève de la faim AP: Tunisie: deux dirigeants d’un parti d’opposition entament une grève de la faim AFP: Tunisie: 29 présumés terroristes inculpés de complot contre l’Etat REUTERS: Tunisia FDI rises 47 percent in year to end of Aug Nader Ben Slama: Pourquoi je soutiens le bipartisme comme une alternative au régime de Ben Ali ? Kahina: Entre «la démocratie à la Jrad» et  «la dignité à la Zehi» Sami Ben Gharbia :Je soutiens Salwa Charfi et je soutiens la nature engagée du travail de Tahar Ben Hassine, mais… Réalités: Questions autour de l’islamisme Réalités: Nouri Bouzid : “Le cinéma doit jouer un rôle avant-gardiste et anticiper le danger” Reuters:Turquie – Erdogan veut « résoudre le problème » du foulard Associated Press:Le gouvernement turc veut lever l’interdiction de porter le voile à l’université Le Monde :Immigration et éthique

Le Matin: Adel Chedli: «Je n’ai peur que de Dieu»


ASSOCIATION DE LUTTE CONTRE LA TORTURE EN TUNISIE ALTT Communiqué
Hafedh Barhoumi  étudiant, 23ans, détenu dans le cadre de la loi dite « anti-terroriste » depuis Août 2005, vient d’apprendre que son œil gauche est condamné et qu’il lui faut une prothèse. C’est ce que le médecin lui a affirmé, il y a quelques jours, à l’hôpital ophtalmologique de Bab Saadoun à Tunis où  il a eu, enfin, droit à une consultation. Ce drame aurait pu être évité si le jeune Hafedh avait eu droit, à temps, aux soins nécessaires. Depuis plus d’un an, ses parents mènent un combat pour lui obtenir le droit d’être examiné par un spécialiste. Les lettres qu’ils ont adressées à la présidence, à l’administration pénitentiaire et au haut comité pour les droits de l’homme et les libertés publiques afin de demander que leur fils soit secouru, ont été totalement ignorées. Il est à rappeler que le jeune Hafedh se portait bien avant d’être torturé dans les locaux du ministère de l’intérieur, au cours de la garde à vue, et avant de subir, à plusieurs reprises, des passages à tabac dans les prisons de Mornaguia (Tunis), de Sfax et de Kasserine. Selon la plainte déposée par son avocat au parquet à Tunis le 27 novembre 2006 sous le numéro 7045548\06  c’est un gardien à la prison de Kasserine, Monçef Zerii, qui a été le plus sauvage de tous les agents, et qui serait, en grande partie, responsable de l’incapacité permanente occasionnée à Hafedh au niveau de l’œil gauche. A la prison de Mornaguia, plusieurs agents, aidés par un détenu de droit commun, Marwan dit « jarboô » (le rat), l’ont déshabillé en présence d’autres détenus et l’ont roué de coups. Toujours selon la plainte, Hafedh pouvait subir ces passages à tabac deux fois par jour. A la prison de Sfax, l’agent Anis Krarti, l’a frappé sur tout le corps lui occasionnant des blessures et des hématomes. Malgré tous les mauvais traitements et tortures   qu’il a subis et l’extrême gravité des séquelles, ce jeune détenu n’a jamais eu droit à l’ouverture d’une enquête sérieuse afin que soient traduits en justice tous ceux qui en sont responsables. Sa plainte, comme toutes celles déposées par d’autres détenus ou prisonniers politiques ou de droit commun, a été tout simplement oubliée.     L’association de lutte contre la torture en Tunisie: 1.      Condamne énergiquement les mauvais traitements et tortures subis par Hafedh  Barhoumi depuis son incarcération et l’attitude de l’administration pénitentiaire vis-à-vis de ses problèmes de santé. 2.      Exige qu’il soit hospitalisé d’urgence et que tous les soins nécessaires lui soient garantis. 3.      Appelle les autorités compétentes à ordonner une enquête judiciaire dans les plus brefs délais, afin de traduire en justice tous ceux qui sont responsables de ces actes. Tunis le 21 septembre 2007 Pour l’association La présidente Radhia Nasraoui


Lettre spéciale  et urgente du site du PDP Deux dirigeants du PDP en grève de la faim illimitée

 
URGENT – Aujourd’hui le 20 septembre 2007, la Secrétaire Générale du Parti Démocrate Progressiste Madame Maya Jribi ainsi que Maître Ahmed Néjib Chebbi l’ancien SG et directeur du journal « Al Mawkef » ont déclenchés une grève de la faim illimitée pour protester contre la décision des autorités tunisiennes d’expulser le PDP de son siège central à Tunis. PDPinfo (Source : le site pdpinfo.org, le 20 septembre 2007)


Fédération des Tunisien-nes Pour une Citoyenneté des deux Rives
Association nationale loi 1901 3 rue de Nantes 75019 Paris Tél. : 00 33 (0)1 46 07 54 04 Fax : 00 33 (0)1 40 34 18 15 e-mail : ftcr2@wanadoo.fr ________________________________________________________________________________________

Message de soutien aux dirigeants du PDP en grève de la faim

 

De Maya Jribi secrétaire générale du Parti Démocrate  Progressiste Tunisien et de maître Néjib Chebbi ancien serétaire général et directeur du journal d’opposition « Al Mawkaf » Cher(e) s ami(e) s  , La FTCR vient d’être informée du déclenchement de la grève de la faim illimitée de la secrétaire générale du PDP Madame Maya Jribi et du maître Néjib Chebbi, ancien secrétaire général et directeur de l’hebdomadaire « Al Mawquaf » Le lundi 24 septembre 2007 la direction du parti a reçu une  convocation de comparution devant le tribunal cantonal de Tunis, pour annulation du contrat de location du siège du parti à Tunis et du journal hebdomadaire « Al Mawquif ». La décision de se mettre en grève de la faim illustre la gravité de la situation et se présente comme l’ultime moyen contre le tour de force que mène le régime tunisien contre l’opposition démocratique en Tunisie depuis deux décennies. Le régime tunisien afin d’étouffer toutes les voix libres cherche à réduire votre parti au silence en éliminant le « dernier carré de la liberté d’expression et de réunion » en Tunisie use de tous les stratagèmes pour déloger votre parti de son local historique. La FTCR (fédération des tunisiens pour une citoyenneté des deux rives) suit avec beaucoup d’inquiétude l’évolution de la situation et adresse toute sa sympathie et son soutien aux dirigeants et aux militants de votre parti. La FTCR dénonce le harcèlement continu de l’opposition en Tunisie et demande aux autorités publiques d’arrêter la procédure du délogement du parti démocratique et progressiste de son local. Mohieddine Cherbib, Président de la FTCR Paris le 20/09/07 


Tunisie: deux dirigeants d’un parti d’opposition entament une grève de la faim

Associated Press, le 20 septembre 2007 à 16h11
TUNIS (AP) — La secrétaire générale du parti démocratique progressiste (PDP), Maya Jribi, et son prédécesseur, Me Néjib Chebbi, directeur de l’hebdomadaire « Al Mawkef », organe de cette formation de l’opposition légale en Tunisie, ont annoncé jeudi avoir entamé une grève de la faim illimitée pour protester contre la menace imminente de les déloger des locaux que leur parti occupe depuis 13 ans à Tunis. Une procédure judiciaire a été engagée en urgence par le propriétaire du bâtiment sous prétexte que le bail était destiné uniquement aux activités du journal et non pas du parti. Une décision d’expulsion des lieux devrait intervenir lundi prochain, selon le PDP. Lors d’une conférence de presse, Maya Jribi a dénoncé ce qu’elle considère comme une « volonté délibérée du gouvernement de venir à bout du dernier carré de liberté d’expression et de réunion, après la paralysie des activités de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) ». Outre le siège central du PDP, plusieurs fédérations régionales sont en butte à des mesures similaires, selon elle. Un document distribué à la presse qualifie ce développement de « menace grave contre ce qui reste de la liberté d’action politique et témoigne de la dégradation et de la régression de la vie politique dans notre pays contrairement aux promesses (faites depuis 20 ans par le pouvoir) de mettre la Tunisie sur la voie du pluralisme et de la démocratie ». « Malgré la précarité de mon état de santé après avoir subi une opération à coeur ouvert et de celui de ma camarade qui ne pèse pas plus que 45kg, nous poursuivrons la grève n’importe où jusqu’à ce que ces mesures oppressives soient levées », a martelé Me Chebbi. Cet avocat de 64 ans avait pris part à une grève de la faim observée pendant plus d’un mois par huit personnalités de l’opposition et de la société civile, à la veille du sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) tenu à Tunis en novembre 2005. Ils revendiquaient le respect des droits et des libertés. AP Associated Press

Tunisie: deux dirigeants politiques entament une grève de la faim

TUNIS – Deux dirigeants du Parti démocratique progressiste (PDP, légal) en Tunisie, Maya Jribi et Mohamed Néjib Chebbi, ont annoncé jeudi qu’ils commençaient une grève de la faim pour protester contre une menace d’expulsion de leurs locaux provoquée, selon eux, par le pouvoir.

Ils ont aussi évoqué le souci de « défendre le dernier carré des libertés » et « le droit à la participation politique » en Tunisie, lors d’une conférence de presse.

Mme Jribi, 48 ans, secrétaire générale du PDP et M. Chebbi, 64 ans, avocat fondateur du parti et directeur de son organe hebdomadaire « Al-Mawquif », ont motivé leur décision dans une déclaration écrite.

« Nous avons décidé de résister par tous les moyens aux tentatives de nous déloger et nous entrons en grève de la faim ouverte jusqu’à la cessation des procédures arbitraires (…) relevant d’une utilisation indigne de la justice pour asphyxier la liberté d’expression et l’action politique civile », ont-ils déclaré.

Les autorités ont, de leur côté, dénoncé des « allégations fallacieuses » et évoqué une tentative du PDP d’exploiter à des fins politiques « un litige civil immobilier (…) que seule la justice est habilitée à trancher ».

Mme Jribi et Me Chebbi ont indiqué que leur parti venait de recevoir un deuxième avis d’évacuation et une convocation au tribunal, suite à une plainte pour usage abusif du bail de location déposée par le propriétaire, sous pretexte que les locaux devaient servir uniquement aux activités de l’organe du parti, sans inclure celles du parti.

Ils ont dénoncé « une décision politique sous couvert de procédure judicaire » et annoncé que leur parti opposerait une fin de non-recevoir à la convocation du tribunal, énumérant d’autres procédures et « vexations » similaires contre une dizaine de sections régionales de leur parti.

« Ce développement menace gravement ce qui reste de liberté d’action et témoigne de la dégradation et de la régression de la vie politique dans notre pays », ont ajouté les deux dirigeants dans leur déclaration.

« En 20 ans, la Tunisie n’a pas progressé d’un iota sur la voie de la démocratie », a affirmé M. Chebbi, critiquant le règne du président Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987.

« Nous exigeons notre droit à la participation politique », a martelé cet opposant, qui avait participé en 2005 à une grève de la faim collective pendant plus d’un mois pour la défense des libertés publiques.

Les autorités ont qualifié d' »irresponsable » et « injustifié » le comportement des dirigeants du PDP accusés de vouloir « influencer la justice » et affirmé que « la liberté d’action politique est garantie par la loi en Tunisie » et que « neufs partis s’y activent et s’expriment en toute liberté ».

(©AFP / 20 septembre 2007 18h14)

 


Tunisie: 29 présumés terroristes inculpés de complot contre l’Etat

AFP, le 19 septembre 2007 à 16h43
TUNIS, 19 sept 2007 (AFP) – Vingt-neuf présumés terroristes tunisiens ont été inculpés de « complot contre la sûreté de l’Etat » dans le dossier des affrontements sanglants de décembre-janvier près de Tunis et encourent la peine capitale, a indiqué mercredi l’avocat de la défense. Dix chefs d’accusation ont été retenus par l’instruction à l’encontre de 30 prévenus, parmi lesquels 29 encourent la peine de mort, a indiqué l’avocat de la défense, Me Samir Ben Amor, lors d’un entretien à l’AFP. Le dossier a été clôturé le 8 septembre et le procès devrait avoir lieu avant la fin de l’année, a affirmé Me Ben Amor, citant les conclusions de l’enquête judiciaire. Les 29 prévenus seront poursuivis entre autres pour « complot contre la sûreté de l’Etat » et « tentative d’attaques préméditées visant à renverser le régime », assassinat, maniement d’armes et d’explosifs en vue de perpétrer des actes terroristes et « adhésion à une organisation terroriste ». Le 30e prévenu, Zouheir Jrid, 27 ans, un complice, sera jugé pour avoir tu des informations sur la préparation d’actes terroristes, dans une ferme, propriété familiale, à Ain Tbournek, sur les hauts reliefs de Grombalia (40 km de Tunis). Son frère Makram compte parmi les éléments tués lors des affrontements qui ont opposé entre le 23 décembre 2006 et le 3 janvier 2007, dans cette même zone, à Hammam-Lif et Soliman, un groupe qualifié de « terroriste salafiste » aux forces de sécurité. Les autorités avaient alors fait état de 14 morts, dont deux policiers, annoncé l’arrestation de 15 personnes parmi les assaillants et évoqué comme cibles potentielles des ambassades, celle des Etats-Unis notamment. Ce groupe se prénommant « Armée d’Assad Ibn Fourat », avait pour mission de recruter, collecter de l’argent et planifier des attentats kamikaze notamment à Tunis et Sousse, pôle touristique du centre-est, a ajouté Me Ben Amor. Selon Tunis, un noyau de six personnes, dont un seul étranger de nationalité mauritanienne, s’était infiltré d’Algérie après avoir reçu une formation dans les maquis du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu branche d’Al-Qaïda au Maghreb. Sur ces six personnes, deux ont survécu. Arrêtés en avril 2006, huit mois avant les violences de décembre-janvier, Tarak Hammami et Mohamed Mahmoudi seront jugés séparément le 17 octobre prochain pour « appartenance à une organisation terroriste », a indiqué leur avocat. AFP

Tunisia FDI rises 47 percent in year to end of Aug

REUTERS, le 19 septembre 2007 à 15h52  
TUNIS, Sept 19 (Reuters) – Foreign direct investment (FDI) in Tunisia jumped 47 percent in the first eight months of the year, led by the fast-growing services sector, official data showed on Wednesday. FDI grew to to 921.2 million dinars ($735.7 million) for the January-to-August period versus 624 million dinars in the first eight months of 2006. Investment in services leaped to 146.6 million dinars from 26.1 million. The North African country has attracted foreign investment in textiles, car assembly and food processing over the past three decades and is now targeting offshore services such as call centres. Services are expected to account for half of gross domestic product by 2011, up from 45 percent now. About 40 call centres in Tunisia have already absorbed 5,000 job seekers. Analysts said Tunisia is struggling to expand those new industries quickly enough to meet growing demand for jobs in the country of 10 million. The official unemployment rate stands at 14.3 percent, with university graduates accounting for 60 percent of the jobless. The value of manufacturing FDI inched up 1.7 percent to 178 million dinars in the eight-month period, while the energy sector drew 520 million dinars, up from 334 million. Tunisia has forecast FDI of 1.3 billion dinars this year, up from 1.2 billion dinars in 2006, excluding privatisation income.


Pourquoi je soutiens le bipartisme comme une alternative au régime de Ben Ali ?

 

 
Lors des dernières élections au Maroc et en Algérie, le taux de participation était de 30 %. Ce faible taux démontre le désintérêt des maghrébins pour la politique. Même si l’enjeu de ces élections n’était pas important, car le véritable gagnant est toujours le roi pour le Maroc et la caste militaire en Algérie, il n’en demeure pas moins que tous les citoyens ne sont pas égaux devant le jeu électoral.
Par exemple, seul 50% des Américains votent lors des élections. La majorité des votants appartiennent à la classe moyenne et aisée. C’est cette catégorie qui a une conscience politique et sait que voter peut influencer positivement ou négativement son mode de vie et sa richesse.
Les autres catégories (exemple les jeunes) savent que pour s’en sortir, ils n’ont de choix que travailler pour accéder à la classe moyenne et avoir le luxe de voter. Cependant, il n’y a aucune interdiction contre un citoyen normal pour voter. Le même schéma est reproduit en France mais avec moins de visibilité.
Ce que je crains pour la Tunisie d’après Ben Ali, c’est la reproduction de l’erreur de multiplication des parties politiques, comme c’est le cas au Maroc et en l’Algérie (et dernièrement en Mauritanie). L’éparpillement des forces politiques sur plusieurs parties ne peut que désorienter le citoyen et consolider l’autoritarisme en place.
Avec nos ressources humaines et matérielles limitées, on ne peux pas  permettre la création d’une dizaine de partie politique qui n’arrivent pas à louer un local décent ou imprimer des tracts de campagne.
Déjà le citoyen Tunisien d’aujourd’hui à du mal à citer les noms des partis existants tellement leurs dénominations sont confuses et leurs philosophies obscures.
Ce que je préconise c’est la création de deux grands partis. Les couleurs politiques de ces deux partis seront, comme dans la majorité des pays démocratique, droite et gauche.
Les différents courants de pensée peuvent se ranger sous la bannière de l’un ou l’autre. Ils auront l’obligation de cohabiter dans un seul parti, désigner un seul leader charismatique et nommer des candidats ayant un maximum de chance pour gagner  des élections. Et prouver ainsi qu’on est soi-même démocratique, puisque on peut cohabiter avec d’autre opinion.
Ainsi commencera une démocratie Tunisienne, où la personnalisation d’un parti est banni, où chaque courant est représenté proportionnellement à sa véritable influence sans aucune discrimination.
 
20 septembre 2007
Nader Ben Slama
naderbenslama@yahoo.fr

 


Tunis le 14 septembre 2007

 

Entre «la démocratie à la Jrad»

et  «la dignité à la Zehi»

 

C’est vraiment pathétique et répugnant !!

 

 

 

Par : Kahina. R. R : Syndicaliste

 

Au cours des deux dernières réunions du Bureau Exécutif de l’UGTT (la deuxième et la troisième depuis le retour des vacances), si les questions, laissées en suspens, n’ont pas été tranchées  à cause, une fois de plus, de l’absence d’une bonne partie des membres du Bureau Exécutif, les contestataires ont, encore une fois, rappelé à Abdessalem Jrad qu’ils dénoncent les mesures unilatérales qu’il a pris sans les consulter. Rappelons que ces mesures, jugées hostiles et injustes envers les syndicalistes militants, allaient de la traduction devant les Comités d’Ordre Régionales et Nationales et du retrait des mises en disponibilité jusqu’à la destitution des responsabilités syndicales.

 

Face à la persistance de cette protestation, Abdessalem Jrad a réitéré qu’il ne compte pas revenir sur les décisions qu’il a pris, et que la seule issue, pour le faire contre son gré, c’est de l’obliger à partir (cet énergumène ne partira jamais sauf si c’est le pouvoir qui le lâche comme il l’a fait avec Ismail Essahbani), c’est-à-dire lui «retirer la confiance !!» de la majorité des membres du Bureau Exécutif (Motion de censure). Bref, mis à part le chantage que le «camarade Jrad !! » exerce ainsi sur ses acolytes en brandissant la menace, à peine cachée, de les dépouiller de leurs privilèges, il ne fait, une fois de plus, que nous rappeler son «sens hétérodoxe de la démocratie !!».

 

Par ailleurs, une nouvelle vague d’assaut, plus brutale que celle de l’été, a été déclenchée contre les syndicalistes militants du Secteur de l’Enseignement (surtout les grévistes du 05 et 11 avril 2007) et a donné lieu à:

 

          des ruptures unilatérales des contrats des enseignants: 100 assistants technologues dans l’Enseignement Supérieur et 03 dans l’Enseignement Secondaire: les M.A.C.A. (Maitres Auxiliaires Catégorie ¨A¨),

          des retraits de responsabilités administratives et pédagogiques qui ont touché                   40 Conseillers Pédagogiques Adjoints de l’Enseignement de Base,

          des mutations arbitraires qui ont touché 100 Professeurs de l’Enseignement Secondaire de la catégorie ¨M.A.C.A.¨,

          un refus systématique, de la part du Ministère de l’Education et de la Formation, d’honorer ses engagements envers les enseignants du Secondaire et de Base et de respecter les conventions qu’il a signé avec les Syndicats Généraux des deux secteurs, concernant les mutations des enseignants, les nomination en poste de direction des établissements, l’octroi des primes des «frets pédagogiques »…etc.

          des fins de non-recevoir des demandes d’audience présentées par les Syndicats Généraux de l’Enseignement Secondaire et de Base pour tenter de négocier, avec les responsables du Ministère de l’Education, une solution à ces problèmes et d’étouffer la crise avant qu’elle ne dégénère.

Face à cette attitude belliqueuse de la part des deux Ministères de tutelle, la Fédération  Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a réuni son Conseil  Sectoriel (le 08 septembre 2007) et pris des mesures d’escalade (port de brassards rouges pour le 05 octobre 2007, compagnes d’affichage et grèves à partir de la dernière semaine d’octobre…). Quant aux Bureaux Exécutifs des Syndicats Généraux de l’Enseignement Secondaire et de Base, ils ont été acculé à des occupations des lieux, dans les locaux du Ministère de l’Education et de la Formation (le mercredi 12 septembre 2007), qui ont duré jusqu’à 23h.00 et ont appelé les Syndicats Régionaux à faire pareil dans les locaux des Administrations Régionales de l’Enseignement, ce qui s’est traduit par des répressions policières sanglantes dans certaines régions.

 

Face à cette situation de blocage et de crise, le Bureau Exécutif de l’U.G.T.T. a pris la position du «Spectateur non concerné» et a même adopté une attitude de complicité tout au long de la journée du 12 septembre 2007 (qui a connu les mouvements d’occupation des lieux) et n’a, finalement, dédaigné intervenir, timidement, qu’après la fin des horaires administratives. En effet, le représentant du Bureau Exécutif (Moncef  Ezzehi) n’est arrivé au siège du Ministère de l’Education qu’à 18h.30.

 

Toutefois, les hauts responsables du Ministère ont laissé des directives sur la base desquelles les portiers ont refoulé Mr. le Secrétaire Général Adjoint de la Centrale Syndicale, Chargé du Département de la Fonction Publique. Ce vaillant représentant des travailleurs, blessé dans sa dignité et celle des travailleurs, s’est vu refusé le droit de représenter la Centrale Syndicale et de négocier au nom de cent milles (100.000) enseignants affiliés à l’UGTT. Pourtant, ce droit est inscrit dans la constitution du pays, dans le code du travail, et les différentes conventions internationales signées per le Gouvernement tunisien. En plus, ce refus vient au moment où une crise grave secoue le pays et risque de perturber la rentrée scolaire et universitaire. Finalement, le « camarade Zahi !! » a accepté l’affront, ravalé sa fierté, s’est retiré et est allé faire un compte rendu au Bureau Exécutif de l’UGTT.

 

Devant l’affront infligé à l’UGTT, aux travailleurs en général et au corps des enseignants en particulier, et face à l’intransigeance du Ministère de l’Education et de la Formation qui l’a conduit  à bafouer le droit du travail en vigueur, et à renier les engagements pris par le Gouvernement par la signature des conventions internationales et de plusieurs conventions avec l’UGTT et avec les Syndicats Généraux de l’Enseignement de Base et de l’Enseignement Secondaire, les syndicalistes s’attendaient, le lendemain,  soit le 13 septembre 2007, à ce que le « camarade Moncef  Ezzehi!! » (Secrétaire Général Adjoint Chargé du Département de la Fonction Publique) et le Bureau Exécutif de l’UGTT, prennent une position ferme contre ces dépassements intolérables (qui ferait, éventuellement, oublier le communiqué sur l’enseignement, moue et conciliant, publié par le Bureau Exécutif à l’issue de sa réunion du 11 septembre 2007) et annoncent l’intention de l’Organisation Syndicale de défendre énergiquement les droits et les acquis des travailleurs et ce en réactivant les mécanismes de solidarité syndicale. Ceci permettrait aux différents secteurs, mais surtout à ceux de l’enseignement, d’organiser des Conseils Administratifs en commun, de déclarer des rassemblements de protestation et des grèves communes pour exercer plus de pressions sur un Pouvoir qui ne croit plus aux négociations sociales et qui est tenté, de plus en plus, par le règlement de ses problèmes par la répression policière. Toutefois, ces mesures n’épargneraient pas à l’UGTT la nécessité de déclarer la Grève Générale si le Pouvoir persiste dans cette attitude et s’entête à répondre aux revendications des enseignants et des travailleurs par le mépris et la répression. 

 

Cependant, force est de constater, que le «camarade Moncef Ezzehi !!» en particulier, et le Bureau Exécutif de l’UGTT en général, ne ressentent plus cette fierté qui caractérise les travailleurs et n’ont gardé aucun sens de la dignité, ou tout au moins ont un sens de la fierté et de la dignité qu’on ignore !!, puisqu’ils se sont contentés d’envoyer une correspondance au Ministre qui reflète, encore une fois, une attitude conciliante et servile et un penchant à sacrifier les droits et les acquis des travailleurs pour sauvegarder la soit disant «paix sociale !!» (Dites, plutôt, leurs intérêts individuels, ceux des mercenaires !!).

 

Au total, entre « la démocratie à la Jrad !! » et « le sens de la dignité chez le camarade Ezzahi !! », les travailleurs et les syndicalistes en perdent gros et commencent à en avoir «  raz le bol » de cette attitude pathétique mais aussi répugnante.

 

 

Kahina. R. R : Syndicaliste

 


Je soutiens Salwa Charfi et je soutiens la nature engagée du travail de Tahar Ben Hassine, mais…

 
Par Sami Ben Gharbia Suite au post d’Astrubal sur le forum Taht Essour de nawaat.org et les réactions qu’il a suscitées je ne pouvais que réagir à un sujet aussi sensible. Pour dire la vérité, je n’ai pas lu les échanges qui ont eu lieu entre madame Salwa Charfi et ses détracteurs qui se sont hissés en défenseurs d’un Islam qu’ils ont piraté et dont ils ont scellé l’interprétation. J’ai appris à épargner mon temps en évitant la lecture des prêches démagogiques et quasi quotidiennes de ces défenseurs zélés de l’Islam, d’Annahdha, de Rached Ghanouchi, de Khaled Ibn al Walid et de tous les lotis de ce sacré qui n’a pas cessé, durant les quatorze derniers siècles, à se dilater dans tous les sens. Cette frange des « islamistes », non seulement instrumentalisent l’Histoire par « une construction chimérique a posteriori », selon l’expression de Mohamed Talbi, pour affermir la mainmise sur/de cette interprétation crispée de l’Islam, mais empoisonnent par là, notre future à coup d’anathèmes contre toute étude scientifique ou recherche historique désirant dépoussiérer le legs culturel de l’Islam qui est le nôtre et dont personne n’en a d’ailleurs le monopole. Je n’ai pas aussi lu l’étude de madame Charfi sur les fatwas sur Internet. Cependant, j’estime que le monde musulman a besoin de telles études scientifiques qui essaient d’analyser notre rapport, complexe, à la religion et limpact inédit des NTIC quant à la diffusion des discours religieux. Sur cette base, je soutiens son droit fondamental à la liberté d’expression et à la recherche scientifique et académique ; et je profite de cette occasion pour lui affirmer mon soutien dans la bataille qui l’oppose à des personnes lesquelles, au nom de leur interprétation de l’Islam, œuvrent à la priver de son droit de poser les questions qui fâchent et d’y apporter les réponses, les siennes peut être, mais qui dérangent. Cette présente réaction se limite à la seule interview (voir la video ici à partir de la 21ème minute) qu’a eue madame Charfi avec TBH sur la chaîne Al Hiwar (Canal Du Dialogue Tunisien). Je l’avoue, j’ai admiré madame Charfi et aimé son courage à aborder l’histoire de l’Islam, s’essayant à démêler certains aspects relatifs à de sombres épisodes que plusieurs veulent occulter. Ce que je regrette, dans cet entretien, c’est le glissement dangereux vers la confrontation idéologique et le discours antagoniste, lui aussi crispé, d’une gauche blessée, mais convaincue de son rôle avant-gardiste, progressiste et hautain. La réflexion, l’argumentation rationnelle et la clairvoyance ont laissé la place à cette vision simpliste des choses qui rassemble les acteurs politiques et les protagonistes sous des couleurs faussement unificatrices comme « La gauche » et « L’Islamisme » et inventent ainsi des identités collectives pour des individus et des mouvements qui sont en fait très distincts. On voit madame Charfi sauter de l’Egypte à la Tunisie à l’Algérie, des années 50 aux années 70 à la recherche d’exemples qui soutiennent, non pas son discours scientifique et académique, mais sa bataille idéologique l’opposant à un adversaire lui aussi politique. On a même vu madame Charfi donnant l’exemple alarmiste égyptien lorsque, après les avoir libérés, Sadat tomba sous les balles des « Islamistes ». Ce fut un message tacite et codé au régime tunisien de faire attention lorsqu’il s’agit du dossier de la libération des prisonniers « Islamistes ». Mais on ne peut que reconnaître une circonstance atténuante de taille à madame Charfi. Ceux qui ont regardé attentivement ne peuvent que constater la remarquable habilité de TBH pour entraîner son invité sur un terrain qui n’est manifestement pas celui de l’universitaire Charfi : le militantisme politique obtus de gauche. Reconnaissons, le moins que l’on puisse dire, que le militantisme politique ne fait pas bon ménage avec la rigueur académique. Tout comme THB intellectuel s’estimant « éclairé à la française », veut éduquer, à la Staline, le peuple tunisien. Maintenant est-il peut-être utile d’être très clair sur la nature du travail de TBH. Il n’est ni choquant ni anormal que TBH soit politiquement engagé. Ce qui est en revanche dommage, c’est que, par moments, ses excès n’aident pas ses objectifs déclarés ; c’est-à-dire faire avancer le dialogue démocratique dans notre pays. Par ailleurs, nous allons encore plus loin en affirmant que le fait de consacrer une partie de son patrimoine pour un projet qui ne lui rapporte non seulement rien mais que des soucis et des emmerdes, est tout à son honneur. Et pour cause, c’est toujours avec le même enthousiasme que nous postons, sur nawaat.org, le produit de ce travail sans égal parmi les chaînes télédiffusées et auquel par ailleurs contribuent de remarquables personnes. Ceci est une chose que nous reconnaissons sans la moindre ambiguïté, mais cela ne nous empêche pas d’être critiques vis-à-vis de TBH et de ne pas être d’accord avec le contenu de ses messages. Ce que l’on craint c’est que si sa démarche qui s’assimile davantage à une forme de croisade, devenait de plus en plus excessive, nous nous retrouverions en face d’une chaîne « Iqra » mais cette fois-ci de gauche. Et nous serions tous perdants aussi bien les gens de gauche que les islamistes. Car, nous avons tous besoin de la crédibilité de cette bouffée d’air frais que sont les émissions de Canal Du Dialogue Tunisien. Pour ce qui relève de ceux dont le projet est l’appropriation de l’héritage musulman, j’aimerai aborder un trait nouveau qui caractérise l’islamisme moderne (par opposition à l’islamisme classique) : le retour au puritanisme des Pieux Ancêtres (Assalaf Assalih). Ce dernier trait est pourtant non islamique allant à l’encontre même de l’esprit coranique qui appelle les êtres humains à s’affranchir de l’héritage des pères, des ancêtres et des traditions léguées. Dans ce contexte bien précis, et bien que cela pourrait paraître maladroit, voici quelques versets coraniques à titre d’illustration (parmi des dizaines que recèle le Coran) : « Ils dirent : ‘Est-ce pour nous écarter de ce sur quoi nous avons trouvé nos ancêtres que tu es venu à nous, et pour que la grandeur appartienne à vous deux sur la terre ? Cependant nous ne croyons pas en vous !’ » [Coran, chapitre 10, verset 78] « Quand il dit à son père et à son peuple : ‘Que sont ces statues auxquelles vous vous attachez ?’ Ils dirent : ‘Nous avons trouvé nos ancêtres les adorant.’ » [Coran, chapitre 21, versets 52-53] « Ils dirent : ‘Ô Chuaïb ! Est-ce que ta prière te demande de nous faire abandonner ce qu’adoraient nos ancêtres, ou de ne plus faire de nos biens ce que nous voulons ? Est-ce-toi l’indulgent, le droit ?’ » [Coran, chapitre 11. verset 87] Le seul héritage que le Coran revendique est le legs abrahamique en tant qu’esprit monothéiste qui regroupe tous les prophètes. Les traditions qui se sont accumulées après la mort de chaque prophète ont été fortement condamnées par le Coran. Pourquoi la tradition musulmane, dans sa portion séculaire et profane accumulée après la mort du Prophète, ne serait-elle pas à son tour condamnée selon la même logique coranique ? Cette question, à ma connaissance, n’a jamais été posée par les oulémas musulmans qui ont tous, ou presque, considéré la tradition comme partie intégrante de l’islam sinon un produit du sacré et, de ce fait, ne pouvant être assujettie à la critique, ni à la modification ou à l’abrogation. Le Coran condamne chez les peuples préislamiques leur vision d’un héritage transcendant dont ils seraient tenus de préserver la lignée. Ce phénomène de la valorisation des ancêtres a été combattu par l’islam sans jamais être neutralisé ; tant nous découvrons aujourd’hui le tort qu’il porte à la raison et à la rationalité musulmane. L’emprise de cette culture qui sacralise l’héritage musulman n’aurait pas été possible sans l’existence d’autres principes « islamiques » qui ont été faussement et abusivement instrumentalisés pour faire passer la soumission absolue comme un devoir religieux. Selon cette logique, l’obéissance à Waliy al-Amr, au père, au mari, et à l’autorité du religieux avaient un fondement dans le Coran, la sunna, la tradition des compagnons du prophète et les docteurs de la foi. Il en résulta que la soumission à Dieu eut pour vecteur celle à d’autres seigneuries occupant les diverses sphères gérant la société musulmane. A la longue l’Obéi n’est plus Dieu, mais les seigneurs (Arbâb) parlant en Son Nom. (Source : www.nawaat.org , le 19 septembre 2007)

Pétition de solidarité
L’universitaire et chercheuse Saloua Charfi fait actuellement l’objet d’une campagne virulente sur Internet. La raison est sa publication d’une série d’articles abordant le sujet de la laïcité, de l’égalité de la femme et de la crédibilité de ces personnes émettant des fatwas à tort et à travers. Une pétition de solidarité avec Mme Charfi a été lancée au début de cette semaine, dans laquelle on fait part des différentes attaques que subissent ces derniers temps nombre d’intellectuels tunisiens. Il faut dire que Mme Charfi n’est pas la première à être visée par des internautes tunisiens et il y a de grands risques qu’elle ne soit pas la dernière. Un million de dinars dans la nature Un employé de banque exerçant dans une agence de Sousse s’est enfui après avoir détourné au moins un million de dinars, selon les premiers éléments de l’enquête. Il a créé un compte sous une fausse identité et a transféré divers montants appartenant à des clients de l’agence vers ce compte. Il l’a ensuite vidé avant de prendre la poudre d’escampette. Fonds de solidarité Par arrêté du ministre des Finances et du ministre des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l’étranger, il a été approuvé les statuts de la mutuelle du Fonds de Solidarité entre les journalistes. Le Fonds sera géré par l’Association des Journalistes Tunisiens qui a désigné Mme Sonia Attar comme présidente du comité fondateur. 5.425 élèves dans les établissements français en Tunisie L’année scolaire dans les établissements français en Tunisie a vu l’entrée de 5.425 élèves cette année, contre 5.200 en 2006 et 4.969 en 2005. L’Etat français leur a consacré 4,5 millions d’euros. Les élèves français représentent 60 %, les Tunisiens 32 % et ceux d’autres nationalités 8%. On compte 700 personnes qui travaillent dans ces établissements dont 270 enseignants titulaires appartenant au ministère français de l’Éducation et 47 détachés faisant partie du ministère tunisien de l’Éducation et de la Formation. Relance d’Al Moustaqbal Le Bureau Politique du Mouvement des démocrates socialistes s’est réuni, la semaine dernière, sous la présidence de son secrétaire général, M. Ismaïl Boulehya. Il s’est penché sur la situation de l’information au sein du Mouvement et les moyens de l’améliorer et de la promouvoir de manière à répondre aux attentes des militants. Le Bureau Politique a décidé, à ce sujet, de constituer un bureau d’information et de rééditer le journal Al Moustaqbal. Il a procédé, également, à l’évaluation des activités des représentants du Mouvement au sein de la Chambre des Députés, de la Chambre des Conseillers et du Conseil économique et social. Cartaginoiseries ‘‘Histoire des derniers rois de Tunis’’. Tel est le nouveau titre de la maison d’éditions ‘‘Cartaginoiseries’’ qui raconte le malheur des Hafsides, la prise de Tunis par Charles-Quint, Kheyreddine Barberousse, Aluch Ali, Dargouth, et autres valeureux raïs ainsi que l’histoire du tableau perdu du dernier roi de Tunis. L’ouvrage est édité d’après Marmol et Vermeyen et présenté par Jean-Pierre Vittu et Mika Ben Miled. (Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 1133 du 13 septembre 2007)


Questions autour de l’islamisme

 
Par Taïeb Zahar En l’espace de quelques semaines, deux évènements majeurs qui ont eu pour cadre deux pays musulmans ont retenu l’attention, non seulement dans le Monde arabo-musulman mais bien au-delà, surtout en Occident. Le premier de ces évènements a eu lieu en Turquie où le Parti islamiste de la Justice et du Développement a remporté une éclatante victoire aux élections législatives anticipées, puis a fait élire l’un de ses principaux dirigeants et aussi l’un des plus contestés par l’armée et l’opposition, Abdallah Gül, à la présidence de la République. Le second évènement s’est produit à l’autre bout du Monde musulman, au Maroc où le parti islamiste qualifié de modéré, et qui porte le même nom : le Parti de la Justice et du Développement, a réalisé un important score aux élections législatives, bien qu’étant en deçà des prévisions. La Turquie et le Maroc —plus particulièrement la première— sont souvent cités comme les exemples de pays musulmans ouverts, acquis aux valeurs de la modernité et de la tolérance et, en Turquie, l’armée veille jalousement à préserver les acquis laïques du Kémalisme, mais elle n’a pas pu éviter ni empêcher la victoire du parti islamiste, qui concentre désormais tous les pouvoirs et ne semble pas disposé à ne pas profiter des occasions qui se présenteront à lui, à l’avenir. Les scores réalisés par les deux partis, turc et marocain, n’ont pas été contestés. Ils expriment un choix populaire qui s’explique par une conjonction de facteurs culturels, politiques, économiques et sociaux. Ils posent cependant plusieurs interrogations dont nous avons abordé quelques aspects sur nos colonnes. Nous en retiendrons deux qui nous paraissent essentielles. La première est relative à la montée en puissance des partis et des organisations islamistes dans la plupart des pays arabes et musulmans. Les causes sont certes différentes et des spécificités —toutes relatives cependant— existent. Mais il s’agit de savoir si c’est une conséquence d’une certaine conjoncture qui disparaîtra une fois que ses causes —non développement, injustice sociale, corruption, absence de démocratie— auront cessé d’exister, ou si c’est plutôt une lame de fond qui traduit la nature profonde des sociétés musulmanes. Le débat est ouvert. La deuxième interrogation est en rapport avec la nature de l’idéologie islamiste. Y a-t-il des islamistes modérés, acquis aux règles du jeu de la démocratie et de l’alternance ? Ou bien cette idéologie est-elle par essence contraire à la démocratie, au droit à la différence et en définitive à l’alternance au pouvoir ? A ce propos on rappelle souvent que l’Iran n’a pas connu d’alternance politique depuis l’avènement de la République islamique en 1979 et que le pouvoir y est verrouillé de façon telle qu’une telle perspective paraît bien éloignée… En Tunisie, les questions relatives au mouvement islamique se posent, bien que dans des proportions moindres en rapport avec l’histoire, la culture, les équilibres sociaux et aussi l’approche suivie dans ce domaine depuis le Changement du 7 Novembre. Le débat se poursuit depuis des années et sous des formes diverses, parmi les élites et au sein de la classe politique et de la société civile, et on retrouve à ce niveau les mêmes clivages que dans d’autres pays musulmans. D’une part ceux qui considèrent que le mouvement islamiste, en son état actuel, ne peut pas s’intégrer au jeu démocratique et qu’il se réfère à une idéologie totalitaire, même s’il tente d’en masquer les aspects les plus contestés, et d’autre part ceux qui pensent que les islamistes ont évolué et qu’il faudrait distinguer les modérés, acquis à la démocratie et à ses valeurs, et les radicaux qui ont opté pour d’autres moyens d’action. Pour eux il faudrait intégrer les islamistes modérés dans le jeu politique. Dans ce cadre et afin de préciser certaines réalités, il convient de rappeler quelques données. Le mouvement islamiste, dans ses références idéologiques fondamentales, ne se situe pas, de toute évidence et jusqu’à nouvel ordre, dans la sphère démocratique moderne, et même si en quelques occasions, certains islamistes veulent convaincre de leur engagement en faveur de la démocratie, de la liberté d’expression et de la tolérance, ils n’arrivent pas à dissiper les réserves et les doutes que l’on retrouve chez de nombreux Tunisiens. Il est vrai que ce discours n’est pas exempt d’ambiguïté. Dernièrement, Saloua Charfi a abordé un épisode de la vie de Khaled Ibn Al Walid à propos d’un homme qu’il aurait fait tuer pour épouser sa femme. Elle n’est pas la première à l’avoir fait, nombreux sont ceux qui ont parlé de la question sous des angles divers. La réaction a été très dure et des éléments que l’on croyait parmi les modérés de la mouvance islamiste y ont participé, usant de procédés et d’accusations qui n’ont absolument rien à voir avec le débat démocratique et serein, d’autant que Khaled Ibn Al Walid n’est ni Dieu, ni son prophète pour le sacraliser à ce point. Cette campagne dénote une idéologie et une conception de la vie politique et intellectuelle et du droit inaliénable à la liberté d’expression, qui sont diamétralement opposées aux valeurs de la tolérance et de la démocratie. C’est à croire que c’est ce discours-là qui est la véritable référence et que tout le reste n’est que subalterne. La réaction à Saloua Charfi pose des questions sur la nature de ce mouvement et de sa capacité à démentir les accusations de totalitarisme dont il fait l’objet. Il doit prouver de façon claire, sans aucune ambiguïté, qu’il a rompu avec une certaine culture de la terreur intellectuelle. Pour le moment, le chemin à parcourir est apparemment encore très long. (Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 1133 du 13 septembre 2007)

Nouri Bouzid : “Le cinéma doit jouer un rôle avant-gardiste et anticiper le danger”

 
Dans son dernier film, “Making off”, le réalisateur Nouri Bouzid a voulu lever le tabou sur la montée du fondamentalisme, le pari a été gagné et le public a bien reçu le message, c’est désormais à la sexualité des jeunes filles qu’il veut s’attaquer dans son prochain film Rencontré dernièrement aux Rencontres Cinématographiques de Hergla, Nouri Bouzid, abordable et ouvert, a bien accepté de nous faire entrer dans son univers artistique, dans son laboratoire d’écriture où il fait l’analyse des profonds problèmes de la société, en essayant de les comprendre et de les remettre à la surface, pour pouvoir les dépasser justement. Rien n’arrête ce cinéaste de 60 ans ; il touche à tous les tabous, casse le silence et dévoile le caché, avec un profond désir de bousculer les préjugés, de changer les mentalités et d’amener les gens à une prise de conscience. Après le phénomène du fondamentalisme, il s’attaque au problème de la sexualité des jeunes filles dans son nouveau scénario “La nouvelle pudeur”. Décidément, il ne recule devant rien. Pourtant, il mène son combat tout seul, en espérant être rejoint un jour par les jeunes cinéastes qui devraient prendre la relève. Votre dernier film, “Making Off”, n’arrête pas d’amasser des prix dans plusieurs pays après l’obtention du Tanit d’or aux JCC, aviez-vous espéré un tel succès ? Quand on fait un film, on ne sait pas quel sort il aura. Et moi personnellement, quand je me mets à réaliser un film, je suis dans un état second. Je ne peux pas me mettre à penser au succès ou à l’échec, sinon je me perds. Pour ce film je savais que je prenais des risques, mais ils étaient calculés. Je ne voulais pas provoquer pour le plaisir de la provocation mais je voulais réaliser une oeuvre qui dise ce que j’ai envie de dire, tout en gagnant l’adhésion des gens. La première fois que le film a été projeté aux JCC, vous avez vécu cela comment ? C’était un moment de grande émotion, surtout après les difficultés qu’on a affrontées pour qu’il soit diffusé en public. On a eu l’autorisation pour sa projection après un an d’attente. Mais quand il est sorti pendant les JCC, j’ai senti de la satisfaction dans les yeux des gens qui l’ont regardé et qui sont venus spécialement me voir pour me dire merci et bravo. Leurs paroles étaient sincères et fortes. C’était une grande victoire pour moi. Votre film ne s’adressait pas seulement aux initiés, mais aussi à l’homme de la rue ; est-ce que vous l’avez visé spécialement? Quand je fais un film, je ne vise personne. Je fais le film qui me plait à moi en tant que spectateur. C’est la seule considération que je fais. Dans “Making off?, il y avait beaucoup d’audace et de sincérité et puis le contexte a beaucoup servi le film puisqu’il est arrivé au bon moment. En outre, le personnage principal est une personne jeune qui a subi un lavage de cerveau, ce qui représente un risque auquel pourraient être exposés plusieurs jeunes Tunisiens avec la montée du fondamentalisme. J’ai cherché à anticiper le danger et à tirer la sonnette d’alarme avant qu’un évènement redoutable ne se produise, ce qui n’a pas tardé à arriver en décembre dernier à Soliman. C’est cela le rôle du cinéma, d’être avant-gardiste. Pour cela, la première chose à éviter pour un cinéaste, c’est l’autocensure qui est le terrible ennemi de la liberté d’expression. Pensez-vous qu’il y a un réveil des intellectuels tunisiens pour lutter contre le fondamentalisme, puisqu’il y a eu d’abord votre film, puis la pièce de Fadhel Jaïbi et de Jalila Baccar qui traite du même phénomène ? Certainement, mais ce que je constate avec étonnement c’est que les oeuvres avant-gardistes sont faites par des gens qui ont 60 ans comme moi. Je ne comprends pas où sont les jeunes cinéastes, c’est-à-dire ceux qui ont 40 ans et moins. Que font-ils ? Ils sont porteurs de quoi ? Malheureusement, on est obligé, nous les anciens, de remplir cette mission avant-gardiste et à continuer à faire des sacrifices alors qu’on n’a plus la force de la jeunesse. Je serais heureux de voir que les jeunes cinéastes s’intéressent au phénomène du fondamentalisme et à d’autres problèmes dans la société. C’est à eux de prendre la relève dans l’avenir et j’ai bien envie de leur confier ces préoccupations qui nécessitent du courage et de la maturation de l’esprit. Ce réveil intellectuel en Tunisie vous laisse t-il confiant en l’avenir ? Non, je ne le suis pas car j’inscris ma démarche et celle de tous ceux qui essaient d’être avant-gardistes dans la logique d’une civilisation défaite. Nous sommes dans la défaite dans le Monde arabe et elle s’affiche partout : sur le plan culturel, civilisationnel, social et même militaire. L’Occident nous domine et c’est triste de constater que notre avant-garde politique arabe est actuellement une arrière-garde. Il suffit de voir que le leader politique le plus proche et le plus estimé des peuples est aujourd’hui Hassan Nasrallah. Je considère cela comme une malédiction. Et ceux qui parlent d’une victoire, je leur dis :“ Est-ce que revenir en arrière est une victoire ?’’ Je pense que le cinéma doit faire l’autopsie de cette décadence. Notre jeunesse est dans le désarroi tout comme “Bahta”. Moi, je ne propose pas de solutions, d’ailleurs qui suis-je pour le faire ? Mais je pense qu’il faut parler de ce qui ne marche pas dans nos sociétés, pour qu’on puisse le dépasser. C’est une sorte de psychanalyse collective. Si les gens arrivent à accepter le fait que ce n’est pas le Bon Dieu qui va régler nos problèmes mais que c’est nous-mêmes, c’est déjà gagné, selon moi. La prise de conscience est un processus long. Et ce qui me trouble, c’est que la jeunesse arabe n’est pas capable de faire l’économie d’une guerre, celle de l’intégrisme. On va donc vivre encore une défaite car ils vont tomber avec le Bon Dieu cette fois. Il faut donc avoir le courage de parler de tout cela, car les risques sont énormes face à une démagogie forte qui utilise le sacré et donc l’intouchable. Il faut oser dire que le Coran n’est pas valable à toutes les époques et le juger avec un esprit libre. Il s’agit de dépasser sa dimension sacrée pour rejoindre sa dimension philosophique et spirituelle. Votre prochain film portera sur quel sujet ? J’ai écrit un scénario qui est encore entre les mains de la commission qui octroie les subventions au sein du ministère de la Culture et j’attends toujours l’autorisation pour le réaliser. Il s’appellera “La nouvelle pudeur”. C’est un long métrage fiction qui parle d’une jeune fille menant une enquête sur la vie sexuelle des jeunes filles, mais elle est déçue parce que ces dernières refusent de lui délivrer des informations sur leur vie privée. Mais voilà qu’elle rencontre un jour une fille qui l’entraîne dans ce monde secret de séduction, de concubinage et parfois de prostitution et lui fait rencontrer des personnages qui sont prêts à témoigner. Le film présente en fait deux profils de filles : la première, celle qui fait l’enquête, a du mal à se séparer de sa virginité car elle a un blocage psychologique et la deuxième, celle qu’elle rencontre, refuse de se refaire une virginité. J’ai décidé d’écrire sur ce sujet parce j’ai remarqué que il y a deux codes sociaux qui coexistent, un ancien et un nouveau. Les gens se permettent de franchir toutes les interdictions sociales sans rien assumer et je me suis demandé où va cette société basée sur le mensonge et la double existence ? Quand j’ai voulu travailler sur la sexualité des jeunes filles, je n’ai pas trouvé de documents, j’ai donc dû mener ma propre enquête auprès des médecins et j’ai été surpris par le grand nombre d’opérations pour se refaire une virginité. J’ai voulu parler du phénomène pour le désacraliser. Car jusqu’à quand les garçons continueront-ils à se marier avec des filles sans vouloir accepter qu’elles puissent avoir eu un passé ? Et jusqu’à quand les filles continueront-elles à ruser pour camoufler leur vie sexuelle au lieu d’affronter les garçons? C’est ce que j’appelle “le syndrome de “Chahrazade”. Je pense que ce comportement peut affecter considérablement la relation dans un couple car elle sera bâtie sur le mensonge. En ce qui concerne le titre que j’ai choisi pour le film “La nouvelle pudeur?, j’ai voulu indiquer le nouveau code social à suivre car la fille doit désormais assumer son style de vie et sa liberté sexuelle. Outre ce film, je prépare deux courts métrages : un à la demande de l’ONU et l’autre sur l’enfant arabe. J’écris aussi un scénario pour Hind Sabri qui voudrait faire sa première expérience dans la réalisation. Hanene Zbiss (Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N°1133 du 13 septembre 2007)

Turquie – Erdogan veut « résoudre le problème » du foulard

 
Reuters, le 19 septembre 2007 à 18h27 ANKARA, 19 septembre (Reuters) – Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan a reconnu mercredi souhaiter la levée de l’interdiction du foulard islamique dans les universités dans le cadre de la révision programmée de la Constitution. « Il est temps de se doter d’une constitution moderne qui représente le bon sens de cete nation et sa sagesse (…), qui matérialise l’idéal d’une Turquie libre », a déclaré Erdogan lors d’une conférence de presse. Le port du foulard dans les universités est souvent cité comme l’un des dossiers susceptibles d’opposer les islamistes modérés de l’AKP reconduits triomphalement au pouvoir pour cinq ans lors des législatives de juillet et l’armée turque, garante de la laïcité. « Le problème n’existe pas dans les sociétés occidentales, mais il existe en Turquie et je pense que le premier devoir des politiques est de résoudre ce problème », avait-il confié au Financial Times dans un entretien publié mercredi matin. Les laïques voient dans le foulard islamique une entorse au principe de la séparation de l’Etat et de la religion et redoutent qu’une levée de cette interdiction n’ouvre la voie au port systématique du voile. L’AKP estime au contraire qu’il s’agit d’une question de liberté d’expression et rappelle que cette interdiction ne remonte qu’à la Constitution issue  du coup d’Etat militaire de 1982. La laïcité est inscrite dans la Constitution turque depuis 1923. Le gouvernement Erdogan a promis de remplacer cette loi fondamentale par une nouvelle Constitution plus ouverte sur les droits et libertés individuels et plus adaptée aux exigences de l’Union européenne. L’ARMEE RESTE ATTENTIVE L’armée turque suit de près les débats constitutionnels. Il y a dix ans, les militaires avaient déjà poussé vers la sortie un gouvernement qu’ils jugeaient trop islamiste. En avril, l’armée avait tenté d’empêcher Abdullah Gül d’accéder à la présidence  en particulier à cause de ses origines islamistes et parce que sa femme arborait le foulard islamique. Au terme d’un bras de fer, de nouvelles élections législatives avaient été convoquées et remportées à nouveau par l’AKP, ouvrant la porte de la présidence à Gül. En l’état actuel, personne en Turquie ne s’attend à une intervention militaire contre un gouvernement qui bénéficie d’un immense soutien populaire. L’armée est consciente également qu’un coup de force menacerait la candidature turque à l’entrée dans l’Union européenne et affaiblirait son économie. Malgré son écrasante majorité au Parlement, Erdogan sait de son côté qu’il doit gérer le « problème du foulard » avec d’infinies précautions. « Ces débats pourraient mener à une polarisation encore plus tranchée en Turquie », pense Ayse Ayata, enseignant à l’Université technique du Moyen-Orient d’Ankara. « La levée de l’interdiction (du foulard) pourrait accentuer la pression mise sur les femmes qui ne le portent pas. » Ayata considère également que le projet de constitution risque de menacer l’équilibre des pouvoirs en Turquie en donnant trop de pouvoir au Parlement et au gouvernement. Selon Erdogan, ce sont les électeurs turcs qui auront le dernier mot. Un référendum constitutionnel pourrait être organisé dès l’année prochaine.  

Le gouvernement turc veut lever l’interdiction de porter le voile à l’université

 
Associated Press, le 19 septembre 2007 à 16h17 ISTANBUL (AP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit favorable mercredi à l’abrogation de la loi interdisant le port du voile dans les universités. « Le droit à un enseignement supérieur ne peut pas être restreint en raison de la tenue que porte une jeune femme », explique-t-il dans un entretien publié par le « Financial Times ». « Un tel problème n’existe pas dans les sociétés occidentales, mais il y a un problème en Turquie et je crois que ceux qui sont en politique ont pour premier devoir de résoudre ce problème », a poursuivi M. Erdogan, issu du Parti de la justice et du développement (AKP). L’AKP a demandé à des parlementaires et juristes de rédiger une nouvelle Constitution. Le document actuel, souvent critiqué pour ses aspects trop restrictifs, a été rédigé après un coup d’Etat militaire en 1980. Selon un projet de révision examiné par les autorités judiciaires la semaine dernière, l’interdiction du foulard dans les universités pourrait être supprimée. L’opposition accuse le gouvernement de vouloir empiéter sur les traditions laïques de la Turquie. Associated Press  

Edito du Monde Immigration et éthique

 
Pour la quatrième fois en quatre ans, les députés ont donc adopté une nouvelle loi sur l’immigration. Ce texte renforce les législations restrictives de 2003 et 2006, conformément aux engagements de Nicolas Sarkozy durant sa campagne. Ainsi, « la connaissance de la langue et des valeurs de la République » sera désormais exigée des candidats à l’entrée en France. Les conditions de ressources exigibles du demandeur au bénéfice du regroupement familial devront être au moins égales au smic. Les parents dont les enfants auront bénéficié du regroupement familial devront conclure avec l’Etat un « contrat d’accueil et d’intégration ». En matière d’asile, enfin, le délai de saisine de la commission de recours des réfugiés en cas de rejet d’une demande d’asile est réduit d’un mois à quinze jours, c’est-à-dire rien ou presque. S’il s’en était tenu là, ce projet constituerait un nouveau et sévère tour de vis à l’entrée des étrangers en France. Il serait, à ce titre déjà, contestable sur plusieurs dispositions, tant leurs modalités improbables d’application et de financement tracent un parcours d’obstacles quasi infranchissables pour tout candidat à l’immigration dans notre pays. Mais ce texte va plus loin sur deux points essentiels. D’une part, il autorise le recensement des origines raciales ou ethniques pour la conduite d’études sur « la discrimination et l’intégration ». De nombreux chercheurs ou personnalités plaident en ce sens, nombre d’autres craignent qu’une brèche soit ainsi ouverte dans le principe d’égalité. Ce débat, sérieux, méritait mieux qu’une discussion bâclée. D’autre part, et surtout, en adoptant, ne serait-ce qu’à titre facultatif et expérimental, un amendement qui prévoit des tests génétiques pour apporter une preuve de filiation de la part d’un candidat au regroupement familial, l’Assemblée bafoue des principes éthiques et juridiques. L’auteur de cet amendement et rapporteur du projet de loi, Thierry Mariani, a répliqué à ses contradicteurs, y compris de droite, qu’il n’avait de « leçons de morale » à recevoir de personne. Il a tort. Cette disposition est en effet contraire à la loi de bioéthique de 1994, confirmée en 2004. En France, les tests génétiques à des fins autres que scientifiques ou médicales sont interdits par l’article 16 du code civil, sauf dans des cas graves et sous contrôle judiciaire. En votant l’amendement Mariani, l’Assemblée balaie donc ce principe au nom de la lutte contre la fraude à l’immigration. Il banalise pour les étrangers une démarche que le législateur avait voulue exceptionnelle, et qui le reste pour les Français. Bref, cet amendement n’est pas seulement discriminatoire. Au nom de la différence nationale, il rompt de manière choquante avec l’esprit du droit républicain. (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 21 septembre 2007)

 
 

FOOTBALL –  COUPE DE L’UEFA

Adel Chedli: «Je n’ai peur que de Dieu»

Adel Chedli refuse de faire de Galatasaray une «montagne». Il croit à l’exploit. Incarnant son propre rôle à l’écran, le papa de Myriam, Janène et Kaïs se retrouve… dans les jeux vidéo  

Nicolas Jacquier – 20/09/2007 «Je n’ai peur que de Dieu, sinon je ne crains personne… En tout cas pas les joueurs de Galatasaray. Ils ne me font pas peur.» Adel Chedli a les crocs et le(s) montre. «On a déjà joué contre plus fort que ça. On va leur montrer que l’on n’est pas des rigolos!» Sans doute conforté par le souvenir de 1997 – où Galatasaray, l’emportant deux fois sur le score sans bavure de 4-1, s’était royaumé -, le visiteur d’Istanbul pourrait prendre son «modeste» adversaire de haut. C’est peut-être là que réside d’ailleurs la grande (seule?) chance du FC Sion: «Je suis convaincu que les Turcs nous prendront de haut, reprend Chedli. De Sion, ils n’en ont rien à foutre, alors que nous autres, on est revanchards. Ils pensent venir à Genève pour une petite promenade et repartir avec 5 buts d’avance.» Avec son expérience internationale, le Tunisien sera l’un des éléments-clés du dispositif de Bigon. «Si chacun évolue à son top, on va les faire souffrir. Pour cela, il ne faudra pas les respecter. J’espère simplement que l’on ne jouera pas à Istanbul dès ce soir.» Référence à la forte mobilisation de la colonie turque. Avant d’aller se mettre au vert au bout du lac à… côté du stade (l’Hôtel Ramada jouxte les installations de la Praille!), Adel a préparé ce choc en famille, au milieu des siens. Féru de consoles vidéo, le papa de Myriam, Janène et Kaïs figure d’ailleurs – sous le maillot de la Tunisie et de Sochaux – dans plusieurs jeux, dont celui de la FIFA. «Je joue parfois contre moi-même! s’exclame Chedli, interprétant, joystick en main, son propre rôle. Je fais aussi des parties avec le fils de ma soeur, et il… m’écrase (rires).» En échange de son droit à l’image, le milieu de terrain défensif (ou libero) a touché quelques royalties. Dans le salon des Chedli, Kaïs, déjà un joli toucher de balle, marche sur les traces du papa. En cette période de ramadan chez les musulmans, Adel fera exceptionnellement l’impasse aujourd’hui. «Mon corps a certes pris l’habitude de jeûner durant cette période, mais c’est un devoir vis-à-vis de mon club que d’être performant. Je me dois d’être à 100% ce soir. Je suis sûr que Dieu me pardonnera.» Le décor est planté. Reste le pronostic: «Un petit 1-0 me suffirait, sachant que l’on est capables d’aller les bousculer là-bas. Mais la priorité absolue, c’est de ne pas encaiser de but.» Adel Chedli n’a pas oublié qu’avec Sochaux il avait fait plus que douter l’Inter (3-3 et 0-0 à Milan). «On doit s’inspirer de cet exemple pour y puiser de la force. On ne doit pas se faire une montagne de Galatasaray…» Mais juste essayer de «les déplacer». équipes probables Stade de Genève. Coup d’envoi: 20h15 (TSR2). Arbitre: Megi Davila (Esp). Sion: Vailati; Nwaneri, Bühler, Vanczak; Alioui, Paito; Obradovic, Chedli; Adeshina, Dominguez; Zaki. Galatasaray: Orkun; Ugur, Servet, Song, Volkan; Baris, Linderoth, Ayhan; Lincoln; Hakan Sukur, Nonda. Notes: Sion sans Di Zenzo, Joao Pinto ni Beto (blessés). Wicky et Kali incertains. Galatasaray sans Arda, Sabri ni Okan (blessés). (Source : « Le Matin » (Quotidien – Suisse), le 20 septembre 2007) http://www.lematin.ch/pages/home/sports/football/sports_football__1?contenu=300815

 

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