6 décembre 2011

 

11 ème année, N°4177 du 06 .12.2011

FTCR: Pour une Tunisie tolérante, à l’abri de tous les extrémismes

Alternatives citoyennes: Mustapha Kamel Nabli pilote-t-il la résistance libérale à Ennahdha ?

Le Figaro: Tunisie : heurts entre salafistes et laïques

Les Echos: Tunisie : les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le front économique

Jeune Afrique: Le congrès d’une centrale syndicale de gauche renforce le pluralisme

Romandie: Tunisie: une mini constitution soumise mardi à l’Assemblée constituante

Busness News: La tension continue à grimper dans le Sud

Busness News: Mohamed Jegham crée un nouveau parti « El Watan El Horr »

Le Post: Les premières Contractions de la Naissance de la IIème République

Investir en Tunisie: Comment Afek Tounes conçoit les articles 2, 4 et 7 de la Constituante

Africa Time: Rassemblement devant le Palais du Bardo: Le manège!

 


POUR UNE TUNISIE TOLÉRANTE, À L’ABRI DE TOUS LES EXTRÉMISMES


Le 23 octobre 2011, le peuple tunisien a voté pour la première fois dans son histoire récente d’une manière démocratique et transparente. Ces élections libres et démocratiques attendues depuis des dizaines de dizaines d’années ont été rendues possibles par le travail remarquable de l’instance supérieure indépendante des élections présidé par notre ami Kamel Jendoubi. Ces élections reconnues par l’ensemble de la classe politique ainsi que les observateurs étrangers s’est traduite par la victoire du mouvement islamiste Al Nahda (89 élus sur 217). Les autres partis arrivent loin derrière. La FTCR salue la victoire du peuple tunisien pour ces élections et félicite l’ensemble des élues et des élus qui auront la noble tâche d’élaborer une nouvelle constitution qui garantit les libertés fondamentales en Tunisie, les droits socio-économiques et la mise en place de nouvelles institutions démocratiques. Un président et un gouvernement sous le contrôle de l’assemblée constituante sont censés gouverner pour une période d’une année. La coalition constituée par le parti Al Nahda, le CPR et Attakatol est appelée à prendre à bras le corps les questions urgentes telles que, l’emploi, les revendications des familles de martyrs en matière de justice, les questions de sécurité et les revendications des immigrés dans un contexte politique de plus en plus tendu.
Des événements graves secouent actuellement la Tunisie illustrent bien la dichotomie entre deux visions sociétales totalement opposées. D’un coté, les mouvements démocratiques qui œuvrent pour l’instauration d’un régime démocratique et de l’autre, des groupes réactionnaires et fondamentalistes qui cherchent à instaurer un régime attentatoire aux libertés individuelles. Ces groupes salafistes, extrémistes essayent de s’emparer de la scène politique pour imposer, leurs visées et pratiques moyenâgeuses et étrangères aux habitudes et coutumes du peuple tunisien.
Ces groupuscules moyenâgeux, en toute impunité, usent de la violence verbale et physique en s’attaquant aux citoyens et aux institutions qui rejettent leur mode de vie et de pensée. La séquestration du doyen de la faculté de Manouba, l’agression d’une professeure d’arts plastiques, la remise en cause de la mixité dans les établissements scolaires et universitaires, le désir d’imposer par la force le port du Niquab et l’implantation des salles de prière au sein des institutions scolaires illustrent leurs visées idéologiques et leur mode opératoire, entièrement anachroniques et étrangers à la société tunisienne. Leur intervention pour briser le rassemblement des forces démocratiques devant le siège de l’assemblée constituante démontre leur rejet de toutes expressions démocratiques et novatrices.
La Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), consciente de la gravité de la situation : o Soutient le doyen de l’université de Manouba et les enseignantes victimes des agressions perpétrées par des extrémistes salafistes. o Dénonce les visées et les pratiques des mouvements extrémistes et salafistes. o Apporte son soutien inconditionnel à toutes les forces démocratiques et à la société civile dans leur combat contre l’obscurantisme. o Apporte son soutien aux forces sociales « travailleurs, chômeurs et paysans » dans leur combat pour l’emploi la justice et la dignité. o Soutient le mouvement de protestation devant le siège de l’assemblée constituante et les revendications légitimes (liberté, dignité, démocratie, travail et droits sociaux). o Appelle tous les tunisiens et les tunisiennes à être vigilants et à s’opposer pacifiquement aux agissements qui nuisent aux libertés individuelles et collectives et en l’occurrence les droits des femmes. o Appelle toutes les forces de la société civile, des syndicats et des organisations politiques nationales et patriotiques à prendre leur responsabilité devant les exactions de certains groupes extrémistes qui veulent instaurer un climat de haine et de rejet de l’autre. o Rappelle que la Tunisie appartient à tous les citoyennes et citoyens tunisiens quelques soient leurs idées, leurs croyances, leurs philosophies, leurs convictions et pratiques religieuses et qu’elle doit rester ouverte sur le monde. o Appelle enfin, les futures autorités gouvernementales qui seront élues à satisfaire rapidement les revendications présentées et les intérêts des tunisiens à l’étranger.
VIVE LA RÉVOLUTION DÉMOCRATIQUE TUNISIENNE DE LA DIGNITÉ ET DE LA LIBERTÉ Pour la FTCR, le président Tarek BEN HIBA

Alternatives citoyennes Des Tunisiens, ici et ailleurs, pour rebâtir ensemble un avenir Décembre 2011

Mustapha Kamel Nabli pilote-t-il la résistance libérale à Ennahdha ?

http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/2011-12/051211-w.html


Tandis que nous nous apprêtions à centrer cet article sur une intervention d’urgence de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) à propos de la dégradation de la conjoncture économique, un cri d’alarme est poussé sur les ondes de la radio tunisienne d’expression française (RTCI) ce lundi matin 5 décembre par l’universitaire Zine Ben Aïssa, professeur de lettres françaises mais surtout animateur depuis de longues années d’associations de défense de la nature et de protection de la faune.
Confirmant une information déjà parue la semaine dernière dans un quotidien tunisien d’expression française, il annonce l’arrivée aux aéroports de Djerba-Zarzis et de Tozeur de prince Saoudiens et Qataris venus, comme aux temps bénis pour eux de Ben Ali, chasser la gazelle du désert et l’outarde houbara, espèces en voie de disparition et protégées par la loi tunisienne. Déjà des pisteurs tunisiens ont été envoyés en repérage pour faciliter ce jeu de massacre.
Au début des années 90, un autre éminent universitaire, Ali El Hili, professeur de physique à l’université et initiateur de l’association de protection des oiseaux, avait lancé une pétition nationale contre ce braconnage prédateur et, pour cela, avait été interrogé plusieurs heures au ministère de l’intérieur. Le journaliste Taoufik Ben Brik, relayant cette protestation dans une enquête, avait lui-même subi sa première interpellation et ses premières menaces des autorités policières.
Ces jours-ci, à la suite de l’intervention de différentes associations de protection de la nature et de la faune sauvage, le ministère tunisien de l’agriculture et de l’environnement s’était engagé à faire respecter la loi, et donc à interdire toute chasse dans la Hmada tunisienne (plateau rocailleux du sud). Pourtant, à l’évidence des autorisations ont été données et des militants associatifs se préparent à un comité d’accueil de ces chasseurs sauvages qui bénéficient de passe droits.
Sur les mêmes ondes, enchaînant avec les déclarations de Zine Ben Aïssa, une autre universitaire, Aziza Mdimagh, professeur de sociologie et experte en géostratégie, accuse : ceux qui jouissent de tels privilèges sont ceux qui paient et ceux qui accordent ces avantages sont rémunérés pour cela. Dès lors, les seigneurs féodaux qui sévissent depuis 1987 dans de véritables fiefs du sud de notre pays sont aisément identifiables.
Cette introduction impromptue a à voir d’une certaine manière avec la Banque centrale de Tunisie (BCT), au coeur de ce papier. Car il lui est demandé de faire la transparence à propos de la rumeur qui a couru, plusieurs semaines avant les élections, sur un considérable pactole en provenance d’un de ces Émirats chasseurs et destiné au financement d’un parti politique, financement sur lequel nous attendons toujours un audit détaillé de l’ISIE, Instance supérieure indépendante pour les élections, dont le statut devrait être consacré par l’Assemblée constituante.
La BCT elle aussi vient de tirer la sonnette d’alarme, et depuis plusieurs jours les médias font leur Une sur une très grave mise en garde du gouverneur de la BCT, Mustapha Kamel Nabli : samedi 3 décembre en effet, à l’ouverture d’une rencontre du Forex Club sur « les marchés des capitaux et les défis de l’économie tunisienne », il avertissait que le taux de croissance de cette dernière serait à la fin de cette année proche de zéro, voire négatif, et en conséquence, puisque pas de croissance donc pas d’emploi, le taux de chômage serait de 18%.
La veille déjà, le conseil d’administration de la BCT avait alerté sur la dégradation de la situation économique sur la foi de la détérioration de tous les indicateurs. Nous savons depuis plusieurs mois que le tourisme a perdu au moins un tiers de ses recettes par rapport à 2010 et que depuis la crise du bassin minier, le secteur du phosphate et de ses dérivées (engrais et autres chimie), principal pourvoyeur de nos réserves en devises fortes (car nous sommes le deuxième exportateur mondial) va à la ruine.
La présidente de l’UTICA a renchéri à propos de toutes les grèves, du lockout des entreprises, de la baisse de l’investissement étranger d’au moins un tiers par rapport à l’an dernier, de l’inquiétude de l’ensemble des investisseurs devant l’absence de visibilité économique et en prévision de lendemains très incertains. Comment d’ailleurs dans ces conditions envisager un budget pour 2012 avec une croissance de 4,5%, une création de 70 000 emplois et un déficit budgétaire maintenu légèrement en dessous de 6% ?
Tout cela, nous le savions déjà depuis plusieurs mois. Alors pourquoi une telle montée au créneau du gouverneur de la BCT, de son conseil d’administration et même de ses cadres et employés qui, vendredi 2 décembre, ont effectué un sit-in d’une heure : du jamais vu en cette honorable institution depuis l’avènement de la République tunisienne !
C’est que l’indépendance de la BCT est menacée par le projet d’organisation des pouvoirs publics soumis à l’Assemblée constituante par le parti majoritaire Ennahdha. Or, la BCT est une institution à part : elle est le lieu d’émission de la monnaie, du contrôle de sa stabilité et de sa valeur d’échange sur le marché monétaire ; c’est là que se décide la politique monétaire du pays, que se régule l’inflation, que se maîtrisent les prix et le pouvoir d’achat des citoyens ; c’est aussi là que s’ajuste le taux d’intérêt directeur (et celui-là a été baissé d’un point à deux reprises ces dernières semaines pour relancer l’investissement, mais sans succès vu l’inquiétude ambiante) ; c’est la BCT qui supervise la situation financière du pays.
Depuis la révolution du 14 janvier, en toute indépendance et sous la férule de Mustapha Kamel Nabli, la valeur de notre monnaie s’est maintenue, dans une période de grande turbulence nationale et internationale. M. Nabli est un expert : agrégé d’économie, il fut ministre de l’économie et de la planification de 1990 à 1995, date fatidique du tournant criminel de l’ancien régime. Il reprit alors ses activités professorales et de conseil auprès d’institutions internationales jusqu’à être nommé directeur du département de la Banque mondiale pour le Maghreb et le Moyen-Orient. C’est dire son expérience, sa notoriété internationale et ses réseaux.
Rentré depuis un peu plus d’un an en Tunisie, il a été nommé, dès le premier gouvernement transitoire de Mohamed Ghanouchi, gouverneur de la BCT et s’est maintenu à ce poste malgré l’évolution du pouvoir jusqu’au point d’être présumé reconduit par le prochain gouvernement. Toutefois, des rumeurs récentes laissent entendre qu’il serait remplacé par Bechir Trabelsi, parent du futur Premier ministre Hamadi Jebali, sur les conseils avisés d’un vieux pater familiae de tous les régimes depuis l’indépendance, Hamed Karoui. Cette rumeur vient toutefois d’être finalement démentie par M. Jebali lui-même sur la radio Mosaïque FM ce jour.
Or au cours de l’été une indiscrétion du journal Le Maghreb, en général bien informé et très introduit, donnait M. Nabli futur président de la République tunisienne ou, à tout le moins, Premier ministre d’un régime parlementaire. Une page Facebook (« Tous avec Mustapha Kamel Nabli ») soutient ce projet. On pourrait parler d’un scénario à la Libérienne : Ellen Johnson, réélue présidente du Libéria et prix Nobel de la paix 2011, est elle aussi une économiste en chef de la Banque mondiale projetée dans son pays avec l’appui américain, pour reprendre une gouvernance dévastée par l’ancien président mafieux et criminel Charles Taylor, en cours de jugement devant la Cour pénale de La Haye. Mme Johnson a été absoute d’un égarement passé, ayant fait financer l’arrivée à la présidence de Charles Taylor.
Dans cette hypothèse, on comprend alors le cri d’alarme de toute urgence du gouverneur de la Banque centrale et de son équipe. M. Nabli a du avoir un coup de sang en apprenant qu’Ennahdha se proposait de mettre la BCT sous sa tutelle.
En dehors même de toute conjecture, l’indépendance d’une banque centrale est impérative en pays démocratique, a fortiori sous un régime qui ne le serait pas. Tout parti en charge d’un gouvernement peut être en effet tenté, pour se maintenir au pouvoir, de mener une politique budgétaire démagogique, par exemple dans des dépenses non maîtrisées ou des hausses de salaires à des fins électoralistes et d’induire en conséquence une émission monétaire, une inflation redoutable ou de laisser filer un déficit budgétaire préjudiciable à l’obtention des crédits internationaux, tributaire d’une bonne note des agences internationales de notation. La BCT fait remarquer que, par suite de sa grande discipline monétaire, la note de la Tunisie s’est maintenue au niveau d’un triple B-, en des temps où la note des pays développés se voit abaisser.
En revanche, on peut objecter qu’un gouvernement peut avoir les mains liées, surtout en période de crise, dans le cas d’une trop grande discipline d’une Banque centrale indépendante, voire entrée en résistance contre lui. Remarquons aussi qu’en fait d’indépendance d’une Banque centrale, il s’agit souvent d’une soumission à l’orthodoxie libérale, voire de l’assujettissement aux marchés monétaires internationaux. Une telle indépendance n’est donc recevable que couplée avec une stratégie résolument progressiste, qui prendrait en compte prioritairement la résorption du chômage et l’amélioration du bien-être social.
En tout état de cause, ce qui va se jouer ces jours-ci, ce n’est pas seulement une résistance d’une tendance moderniste autour du projet culturel d’Ennahdha décliné sous des variantes éducatives, artistiques, vestimentaires, etc. Un bras de fer pourrait s’engager entre Ennahdha et la BCT amenée, par sa revendication d’indépendance, à couper le cordon de la bourse au prochain gouvernement issu de la majorité. De là à titrer de manière métaphorique que M. Mustapha Kamel Nabli pilote la résistance libérale à Ennahdha, il n’y a qu’un pas.
Nadia Omrane www.alternatives-citoyennes.sgdg.org redaction@alternatives-citoyennes.sgdg.org  

Tunisie : heurts entre salafistes et laïques Les intégristes réclament le droit de porter le voile intégral à l’université.


Des milliers d’islamistes et de laïques, en désaccord sur la place à accorder à l’islam dans la Tunisie de l’après-Ben Ali, se sont affrontés samedi devant l’Assemblée constituante à Tunis. Après de violentes échauffourées, les policiers ont finalement dispersé, dans la soirée, à coup de gaz lacrymogènes, les manifestants pro-islamistes.
Les pro-islamistes, des salafistes pour la plupart, avaient convergé samedi matin devant le siège de l’Assemblée une «contre-manifestation» pour répondre à un groupe de centaines de protestataires qui campent depuis mercredi devant le bâtiment. Ces derniers, des chômeurs, des enseignants, des militants de gauche, réclament «liberté, travail et dignité».
Les deux camps se sont fait face toute la journée dans une ambiance tendue. «Le peuple a fait son choix, laïcité dégage», «Ceux qui étaient avec Ben Ali, contre le voile, sont aujourd’hui contre le niqab», pouvait-on lire sur certaines pancartes pro-islamistes. De l’autre côté, les manifestants laïcs brandissaient des banderoles disant «non à la dictature religieuse», «non au salafisme synonyme de régression». «Le sit-in continue, on reste, a indiqué Ines Ben Othman, représentante des protestataires. Mais les agresseurs nous provoquent, ils nous attendent à tous les coins de rue.» Les foyers de tension se multiplient depuis quelques semaines en Tunisie, confrontée à un chômage endémique, à la crise économique et à la montée des extrémistes. Depuis lundi dernier, barbus en kamis (tuniques) et femmes en niqab occupent les locaux de la faculté de la Manouba, dans la grande banlieue de Tunis. «Ces salafistes ont quatre revendications, explique le doyen, Habib Kazdaghli, qui raconte avoir été séquestré et violenté en début de semaine. Ils réclament le droit de porter le niqab, une salle de prière, la fin de la mixité et des professeurs femmes pour les étudiantes. Mais notre position est claire : pas question de négocier avec cette secte religieuse !»
Un mois et demi après les élections du 23 octobre, remportées par les islamistes modérés d’Ennahda, le gouvernement n’a toujours pas été constitué. Bien qu’Ennahda se soit engagé à ne pas chercher à imposer les règles de l’islam, nombre de militants laïcs redoutent que la coalition ne remette en question le modèle social tunisien.

Tunisie : les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le front économique


Prenant le contre-pied des dernières prévisions gouvernementales, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie dit s’attendre à une croissance zéro pour l’année 2011. Le patronat est inquiet lui aussi, alors que le gouvernement issu des élections du 23 octobre n’est toujours pas constitué. Marie-Christine CORBIER L’alerte est venue, ce week-end, du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), alors que tout le pays attend avec impatience la nomination du nouveau gouvernement, consécutif aux élections du 23 octobre.
Au cours d’un colloque, samedi, à Tunis, Mustapha Kamel Nabli a dit s’attendre à une croissance zéro à la fin de l’année 2011. Or, les dernières prévisions de croissance du gouvernement faisaient état d’un taux compris entre 0,2 et 1 %. Ce mauvais chiffre aura d’abord des conséquences sur l’emploi, a souligné le gouverneur -baisse du rythme de la création d’emplois et hausse du taux de chômage, qui devrait dépasser les 18 %. « La deuxième année de transition sera difficile », a-t-il prévenu. Des propos prononcés au lendemain de la réunion extraordinaire du conseil d’administration de la BCT qui, jeudi dernier, mettait déjà en garde contre les risques d’aggravation des difficultés économiques, dans un contexte où, de surcroît, la BCT estime sa marge de manoeuvre « très limitée ». Puisque elle a, en 2011, abaissé à deux reprises son taux d’intérêt directeur (de 4,5 % à 4 puis à 3,5 %) et réduit le taux de réserves obligatoires (à 2 %). Le conseil d’administration de la BCT appelait, jeudi, au « démarrage de l’action du gouvernement et (au) retour du fonctionnement normal des rouages de l’Etat et des services publics dans les plus brefs délais » afin de « rétablir la confiance et (de) redynamiser l’activité économique et l’emploi ». A l’issue de la réunion, le conseil d’administration a plaidé pour « l’accélération de l’adoption du budget de l’Etat et de la loi des finances pour l’année 2012 ».
Le patronat souhaite, lui aussi, une telle accélération. Et alimente l’inquiétude. La présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Ouided Bouchamaoui [lire son interview dans Les Echos du 21 octobre 2011 ] parlait ainsi vendredi d’un risque de « paralysie » de nombreuses entreprises tunisiennes à cause des grèves et des revendications sociales. Elle appelle syndicats, acteurs politiques et autres membres de la société civile à se mobiliser pour l’arrêt des sit-in et des grèves qui touchent les entreprises. D’autant que les sociétés les plus directement concernées par les conflits sociaux le sont dans des secteurs « sensibles » tels l’énergie, les mines, le textile et l’habillement ou encore les industries pharmaceutique et alimentaire. Ces entreprises sont « tiraillées » entre les grèves de leurs employés qui veulent des augmentations de salaires et des sit-in de chômeurs qui voudraient être recrutés, expliquait Ouided Bouchamaoui à l’agence tunisienne de presse (TAP) en regrettant que des protestataires coupent les routes et empêchent ainsi les employés d’accéder à leur entreprise et donc d’aller travailler. Elle parle d’ « asphyxie » de ces entreprises, à l’heure où l’économie du pays aurait selon elle « besoin d’une trêve sociale d’au moins un an pour surmonter les séquelles et réparer les dégâts de l’après-révolution ».
Le tourisme, 7 % du PIB serait en mesure de reprendre son envolée On est loin de l’optimisme du ministre des Finances, Jaloul Ayed, qui, sans se prononcer directement sur l’année 2011, voyait en tout cas « un retour à la normale en 2012 » et une croissance d’au moins 4 %.
[ son interview dans « Les Echos » du 25 octobre 2011 ]
La situation économique en Tunisie est-elle pour autant si mauvaise ? « Elle est certes inquiétante mais pas catastrophique », déclarait vendredi 2 décembre l’universitaire Moez Labidi. Pour rassurer les milieux économiques, cet expert préconise de créer des commissions de réflexion sur l’emploi, le développement régional ou encore la restructuration du système financier. Puisque la Banque centrale a désormais une marge de manoeuvre trop limitée pour rassurer. Une note optimiste est venue du ministre du Tourisme et du Commerce Mehdi Houas. Le tourisme, qui représente 7 % du PIB et 700 000 emplois dans le pays, est selon lui en mesure de reprendre son envolée. Il reviendra toutefois à ses successeurs de concrétiser l’objectif. Puisque Mehdi Houas, comme les autres membres du gouvernement de Béji Caïd Essebsi, attend la relève et appartient à un gouvernement qui gère pour l’instant les affaires courantes.
L’Assemblée constituante se réunit d’ailleurs demain, mardi 6 décembre, pour examiner le projet d’organisation des pouvoirs publics. Ce qui devrait déclencher le feu vert à la formation du gouvernement. (Source: les Echos le 05/12 | 17:08 | mis à jour à 18:30) Lien:http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201778874585-tunisie-les-mauvaises-nouvelles-s-accumulent-sur-le-front-economique-258566.php

Le congrès d’une centrale syndicale de gauche renforce le pluralisme


Interdite sous le régime du président Ben Ali, la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT), une centrale syndicale de gauche, a vu le jour dimanche en Tunisie. Sa création renforce le pluralisme syndical normalement en vigueur dans le pays, mais jamais possible sous Ben Ali.
Dix mois après la chute du président Ben Ali, un congrès constitutif tenu à Nabeul, dans le nord-est de la Tunisie, a inauguré une centrale syndicale de gauche, la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT). Sous l’ancien régime, le pluralisme syndical était rendu impossible par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT, centrale historique unique) qui empêchait toute légalisation de la CGTT. Le congrès signe ici un tout premier acte en faveur d’une certaine diversité syndicale.
Créée en 2006, mais interdite sous Ben Ali, la CGTT se définit comme « un contre-pouvoir totalement indépendant et démocratique avec des orientations modernistes », selon son fondateur et secrétaire général, Habib Guiza.
Bien que fraîchement créée, la CGTT revendique un fort héritage, celui de l’ancienne CGTT de Mohamed Hammi, leader nationaliste et fondateur du tout premier syndicat de Tunisie en 1924. Trois missions principales
Selon Habib Guiza, la nouvelle institution aura à cœur de respecter trois missions prioritaires : la lutte contre l’exclusion et le chômage, la promotion d’un « syndicalisme moderne et démocratique », et la révision des relations professionnelles dans le cadre du pluralisme.
À l’occasion de son congrès, la CGTT a également déclaré l’absolue nécessité d’un fonds pour le chômage, qui touche près de 18% de la population et concerne particulièrement les régions pauvres de Tunisie. Un problème dont M. Guiza s’est déclaré très préoccupé, en plus de « la situation difficiles des entreprises avec lesquelles nous devons revoir les structures de dialogue à l’échelle nationale ». Autre sujet épineux, le système de production actuel, qui selon le secrétaire général, n’est pas à même de juguler le chômage. M. Guiza a en outre prôné une « économie sociale de marché », où l’innovation et les nouvelles technologies auraient la part belle.
Plus surprenant, la CGTT s’est dit prête de « travailler avec tous les élus de l’Assemblée constituante indépendamment de leur appartenance politique ». Ennahdha y occupe actuellement 89 sur 217 sièges. 30 000 adhérents
Pour la première fois, le congrès a donc rassemblé des représentants des quelques 30 000 adhérents revendiqués par la CGTT, des syndicats européens et de partis politiques tunisiens de gauche. L’UGTT, seule centrale syndicale jusqu’à la semaine dernière, tiendra quant à elle son congrès le 26 décembre dans un climat de tension évident, son secrétaire générale sortant étant au cœur d’une commission d’enquête sur la corruption et les malversations sous l’ancien régime.
Pour Mohammed Chaari, le président du congrès de la CGTT, dimanche était avant tout « un moment historique » où on a pu voir une « une nouvelle génération de syndicalistes ayant pour la plupart moins de 40 ans dont des femmes » former les structures dirigeantes de l’organisation.
Quant à Habib Guiza, il a qualifié le congrès « d’exercice réussi de démocratie dans le sillage de la révolution pour (…) la rupture avec la corruption et le népotisme qui ont rongé le pays sous Ben Ali.

Tunisie: une mini constitution soumise mardi à l’Assemblée constituante


L’Assemblée constituante tunisienne se réunit mardi pour examiner le projet d’organisation des pouvoirs publics, sorte de mini-constitution dont l’adoption ouvrira la voie à la formation d’un exécutif, un mois et demi après les élections du 23 octobre. Le projet d’organisation des pouvoirs publics et le règlement intérieur de l’Assemblée, deux textes essentiels pour permettre le démarrage effectif des institutions, arrivent devant les députés après avoir fait l’objet de discussions houleuses en commissions. Ennahda, le parti islamiste arrivé en tête des élections, a été accusé par l’opposition mais aussi par ses partenaires de gauche, les partis CPR (Congrès pour la République) et Ettakatol, de vouloir s’arroger les pleins pouvoirs et de mettre la main sur tous les rouages du pays. Les deux commissions de 22 députés chacune sont arrivées à un compromis vendredi, et les projets seront soumis au vote des 217 élus de l’Assemblée mardi. Les désaccords majeurs portaient sur les prérogatives respectives du chef de l’Etat et du chef du gouvernement, ainsi que sur le mode d’adoption de la future constitution tunisienne. Aux termes d’une entente entre les trois partis vainqueurs du scrutin (Ennahda/CPR/Ettakatol), le dirigeant du CPR, Moncef Marzouki, doit devenir président et le numéro 2 d’Ennahda, Hamadi Jebali, chef du gouvernement. Selon les textes des projets publiés dans la presse tunisienne, le président de la République, dépouillé de tout pouvoir dans le projet initial, récupère plusieurs prérogatives. Il aura notamment la charge de représenter le pays et tracer la politique étrangère en concertation avec le chef du gouvernement. Il désigne le chef du gouvernement, signe et promulgue les lois adoptées par la Constituante, assure le commandement des forces armées. Le chef du gouvernement conserve de large attributions –création et définition des compétences des ministères, désignation des hauts commis de l’Etat dans l’administration–. Quant à la future constitution tunisienne, dont l’adoption ouvrira la voie à des élections générales et mettra fin à la période transitoire, elle devra être adoptée à la majorité des deux tiers, et si elle n’est pas approuvée après deux lectures, soumise à référendum. L’adoption des textes mardi permettra l’élection du président de la République, le jour même ou dans la semaine. Ce dernier nommera ensuite le chef du gouvernement dont l’équipe devra obtenir la confiance de l’Assemblée. La formation de l’exécutif est attendue danc un contexte de tension accrue, due notamment à la détérioration de la situation économique et sociale en Tunisie, et alors que se creuse l’opposition entre les camps modernistes et islamistes. Plusieurs centaines de personnes réclamant travail, liberté et dignité, campent depuis cinq jours devant le siège de l’Assemblée constituante à Tunis. Ils ont fait face samedi à des milliers de sympathisants islamistes, revendiquant leur position majoritaire dans le pays.

La tension continue à grimper dans le Sud


Durant ce weekend, les incidents se sont multipliés dans le Sud. Des incidents graves qui peuvent dégénérer. Une bombe à retardement que les autorités tunisiennes et libyennes doivent désamorcer dans les plus brefs délais. Ainsi, le point de passage sur la frontière tuniso-libyenne a été fermé, vendredi 2 décembre, à la demande des citoyens de la région et ce pour éviter le pire, selon une source sécuritaire citée par la TAP. En effet, des informations faisant état de violentes agressions contre des Tunisiens dans la ville de Nalout et dans les localités de Jebel El Gharbi, ont provoqué une grande tension au niveau de ce poste frontalier. La même source a indiqué que seuls les Tunisiens en provenance de la Libye ou les Libyens en partance de la Tunisie seront autorisés à traverser les frontières, en attendant de débloquer la situation aux postes frontaliers de Ras Jedir et de Dhehiba. En fait, maintenait chaque pays accepte l’entrée de ses ressortissants : les Libyens peuvent rentrer chez eux et les Tunisiens peuvent regagner leurs pays. D’autres part, un échange de coups de feu s’est produit, dans la nuit du vendredi au samedi 3 décembre 2011, dans la zone saharienne de Sidi Touaï, à la frontière tuniso-libyenne entre une brigade de la garde douanière et des voitures libyennes supposées vouloir franchir, illégalement, la frontière, toujours selon la TAP. Des coups de feu ont été tirés dans la direction de la brigade au moment où elle essayait d’appréhender les passagers de ces voitures qui ont immédiatement fait demi-tour vers la Libye. En outre, un groupe de jeunes a pris d’assaut, vendredi, le poste de police de Boughrara (Médenine) pour libérer un « ami » arrêté, accusé d’avoir agressé, à l’arme blanche, des Libyens et saisi deux camions de marchandises. Ces jeunes ont agressé deux agents, les dépossédant de leurs téléphones portables. Les assaillants ont, ensuite, coupé les câbles du téléphone fixe avant de libérer un « ami » en détention. Notons qu’un des assaillants a été arrêté.

Mohamed Jegham crée un nouveau parti « El Watan El Horr »


Mohamed Jegham a annoncé, lors d’un meeting tenu ce matin du lundi 5 décembre 2011, la création d’un nouveau parti «El Watan El Horr». M. Jegham, élu à la tête de ce parti, a déclaré sur les ondes de Mosaïque Fm, que la création de ce nouveau parti est venue suite à la démission massive de plusieurs membres du parti « El Watan », laquelle démission a été présentée lors du dernier congrès du parti. Il a ajouté que les démissionnaires ont décidé, par la suite, de créer un nouveau parti à cause des différends qui séparaient les divers protagonistes de cette formation politique, tout en gardant le terme El Watan, en guise de rappel de leur ancienne appartenance. Les statuts du nouveau parti El Watan El Horr ont été ratifiés et suivis des élections du président ainsi que des membres du bureau politique lors du congrès constitutif de ce jour. « El Watan El Horr est, désormais, une entité distincte et libre de son action sur la scène politique », a-t-il conclu.

Les premières Contractions de la Naissance de la IIème République


Compatriotes-Citoyens, Après les retrouvailles de la Tunisie avec son Peuple et leur amoureuse union, le 14 janvier 2011, après une gestation, qui n’a que trop duré, jalonnée de plusieurs alertes de fausse-couche, occasionnées par les intrigues de ses ex et la convoitise des ses derniers soupirants sortis de nulle part, ses premières contractions, pour la naissance de sa IIème Républiques, vont débuter, demain, mardi 6 décembre, à la Clinique du Bardo. Or, il s’est avéré que ses deux médecins traitants (le Président de l’Assemblée Nationale Constituante et le Président Provisoire « annoncé » de la République), bien que, réellement, Professeurs Agrégés, soient incompétents pour mener à bien, sans risques, l’accouchement. Qui plus est, ils sont, tous les deux, dans un tel état d’excitation pour en finir avec l’épreuve, afin de percevoir le butin promis, que le Bébé, tant désiré et tant attendu, risque de venir au monde mort-né. Aussi, Modernistes, Démocrates et Républicains de tous bords, l’heure est grave : ils veulent tuer notre Révolution ! Ce n’est pas la Gauche contre la Droite : C’est la Lumière contre l’Obscurité ! C’est la Démocratie contre la Dictature Verte-Brune !… Une page de la Tunisie s’écrira demain, mardi, avec l’examen, en séance plénière de l’Assemblée Nationale Constituante, des deux Projets de Loi relatifs, respectivement, à l’Organisation Provisoire des Pouvoirs Publics et au Règlement Intérieur de ladite Assemblée. Une occasion historique est donnée à celles et à ceux qui n’ont pas eu la chance de vivre, activement, la journée du 14 janvier d’être les acteurs-artisans de la naissance d’une Deuxième République de la Dignité, de la Liberté et de la Justice Sociale. Oublions nos différences et soyons tous au Bardo, devant le Siège de l’Assemblée Nationale Constituante, demain Mardi 6 décembre, à partir de 8.00h.

Comment Afek Tounes conçoit les articles 2, 4 et 7 de la Constituante


La Tunisie passe par une phase sensible et décisive où la priorité est accordée à l’instauration des assises d’un nouveau régime démocratique, d’un système économique équitable et des attributs d’une vie digne pour tous. La Constituante et les débats de société dans la Tunisie post-révolution suscitent encore la polémique. C’est le cas des articles 2, 4 et 7 qui ont posé des problèmes dans la nouvelle version du texte de la « mini-Constituante ». Afek Tounes a proposé des solutions pour chacun de ces articles : Article 2 : PROBLEMATIQUE: L’article 2 qui détermine le rôle de l’Assemblée constituante ne précise nullement la durée du mandat de cette ANC qui ne doit normalement pas dépasser une année comme le stipule le décret-loi appelant aux élections ainsi que l’accord signé par les 11 partis avant les élections. VISION D’AFEK TOUNES : Le parti considère que l’Assemblée Constituante est la seule instance légitime parce que populairement élue, elle est par conséquent souveraine. Toutefois, un mandat électoral doit être limité dans le temps, c’est une règle élémentaire dans toutes les démocraties. Ce que Afek Tounes propose, est que cette ANC s’auto-limite à une année en le stipulant clairement dans son règlement intérieur. Après ce délai tout à fait raisonnable et si l’écriture de la constitution n’est pas achevée, un comité d’experts (éventuellement celui de la Haute Instance) rédigera dans un délai de 2 mois un projet de constitution qui sera soumis au référendum populaire. Afin de respecter ce délai d’une année, les articles 114 et 115 du règlement intérieur de l’ANC proposé par le parti Ennahdha qui donne aux commissions de rédaction de la constitution un délai de 8 semaines pour finir leurs travaux, doit être maintenu. ARTICLE 4 PROBLEMATIQUE: L’ANC exerce le pouvoir législatif c’est à dire l’élaboration des lois initiées par le Gouvernement ou par l’Assemblée elle même. Ces lois sont votées à la majorité absolue des membres de l’ANC (50%+1) pour les lois organiques (qui touchent l’organisation de l’Etat) et par la majorité des élus présents pour les lois simples. Dans un processus démocratique normal, les lois votées sont soumises au contrôle de constitutionnalité par une cour ou un conseil constitutionnel, ce contrôle n’existe actuellement pas en Tunisie. VISION D’AFEK TOUNES : Certaines lois organiques telles que celles organisant les partis politiques, l’information, les médias et la justice ainsi et surtout la loi électorale qui organisera les prochaines élections, cette dernière va grandement influencer le paysage politique futur. Ces lois qui ne peuvent pas bénéficier du contrôle de constitutionnalité doivent être obligatoirement votées à une majorité qualifiée des 2/3 des membres de l’ANC. ARTICLE 7 PROBLÉMATIQUE : Il est normal que dans une organisation des pouvoirs publics, une mini constitution doit prévoir l’état d’urgence. Certes cet article a été amélioré par rapport à la 1ère version du projet de lois d’organisation provisoire des pouvoirs publics en donnant en cas d’urgence le pouvoir législatif conjointement au Président de la République, au Président de l’ANC et au Premier ministre. Cependant, l’article 7 ne prévoit pas la durée de l’état d’urgence. Tout le monde a en mémoire des états d’urgence qui ont duré indéfiniment. VISION D’AFEK TOUNES: Pour proclamer un état d’urgence, il faut revenir au principe de Syracuse connu par tous les constitutionalistes . L’ANC, dans le cas de situation d’urgence ou de catastrophe mettant en péril le fonctionnement des institutions, peut après l’accord des 2/3 de ses membres peut déléguer son pouvoir législatif conjointement au Président de la République, au Président de l’ANC et au Premier ministre et ce pour une durée limitée à 40 jours. A l’échéance automatique de ce délai, l’ANC se réunit automatiquement et les 2 chefs de l’exécutif et le président de l’ANC prononcent chacun un discours sur la situation dans le pays qui seront notifiés publiquement. L’assemblée décidera le cas échéant de prolonger l’état d’urgence avec les mêmes conditions. Source: “Investir en Tunisie” Le 05-12-2011 Lien:http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=12378

Plaintes contre Mustapha Ben Jaâfar pour « vol » de voix ?


L’histoire prête à rire, mais l’idée fait son bonhomme de chemin. Certains sympathisants d’Ettakatol entendent porter plainte contre Mustapha Ben Jaâfar pour s’être fait « voler » leurs voix. Ces sympathisants déclarent avoir voté Ettakatol et non Ennahdha et n’apprécient pas du tout ce détournement de voix au profit du parti islamiste. Ils partent du principe qu’ils ont été trompés, puisque M. Ben Jaâfar (et ses militants) ont nié catégoriquement, durant la campagne électorale, toute coalition avec Ennahdha que ce soit avant ou après les elections. Sérieux ou pas, il est indéniable que Mustapha Ben Jaâfar a un certain mal à convaincre ses sympathisants du bien fondé de ses choix, rendus publics après les élections. Le hic c’est qu’on doute fort qu’il y ait un texte de loi prévoyant ce genre de « vol ».

Rassemblement devant le Palais du Bardo: Le manège!


Mettre la société tunisienne dans la mêlée, est-ce l’objectif du Mouvement islamiste Ennahdha ? A priori c’est ça. En fait, le leader de ce mouvement Rached Ghannouchi utilise le terme lors des débats télévisés pour justifier les changements qui seront introduits dans la société tunisienne. D’après lui les citoyens et les acteurs sociaux exigeront eux-mêmes ces changements. Mais comment ? En mettant la société dans la mêlée. Ghannouchi utilise, en arabe, le terme « tadafou ijtimaii » pour exprimer son point de vue qui commence à se concrétiser sur le terrain. Hier, devant le palais du Bardo, les « pro » et les « anti » Ennahdha se sont affrontés pour exprimer, chacun de son côté, leurs idéologies, leurs idées et leur appartenance politique. En fait, les militants du Parti Attahrir et les « pro » Mouvement Ennahdha étaient côte à côte. Des drapeaux tout en noir et d’autres en blanc où l’on peut lire Mouvement Ennahdha s’entremêlent dans la foule. Les manifestants hyperactifs scandaient des slogans appelant à la fondation d’une République et d’un système de gouvernance basé sur la Chariâa. Le parti Attahrir qui a mobilisé des jeunes vêtus en tenues de l’armée n’a pas pu refléter une image religieuse, pieuse et solennelle. Au contraire les rythmes des paroles scandées par ces manifestants ne diffèrent pas de celles que l’on entend dans les stades. On avait d’ailleurs l’impression d’être dans un match de derby. ` Des jeunes parmi ce groupe n’ont pas pu se maîtriser pour prononcer carrément des grossièretés et insulter les opposants tout en critiquant des jeunes filles qui étaient présentes sur place. Les pros nahdha étaient certes plus nombreux que les « anti » Nahdha. Mais le mot d’ordre qu’on leur a donné n’a pas été respecté car, les paroles adressées à leurs adversaires ne reflètent pas un niveau de civisme élevé ni le respect de l’éthique ou de la religion musulmane. Les adversaires Face à eux, des jeunes, qui observent depuis des jours un sit-in ainsi que des acteurs de la société civile, essayent de s’organiser du mieux possible pour ne pas tomber dans la provocation. Leurs slogans appellent à l’équité sociale et au droit au travail. « Le peuple tunisien est libre, non aux Etats-Unis d’Amérique et au Qatar », hurlaient-ils également. D’autres tenaient à préciser dans un micro « nous sommes là pour l’intérêt de la Tunisie. C’est la Tunisie qui nous réunit et pas un parti ». Ils ont levé par la suite le drapeau tout en chantant l’hymne national pour dire à ceux qui étaient en face d’eux qu’ils sont toujours là pour critiquer le régime. D’ailleurs « nous n’accepterons pas que la troïka fasse de la Tunisie ce qu’elle veut », répond un jeune manifestant à un homme. Ce dernier tentait de le convaincre de laisser les élus travailler tranquillement pour qu’ils forment un gouvernement, à critiquer par la suite. Les rassemblements et les protestations se poursuivent d’un jour à l’autre devant le Palais du Bardo où se réunissent les membres de la Constituante. Ceux qui tiennent à leur droit au travail campent depuis déjà plusieurs jours dans le petit jardin, à côté des acteurs de la société civile ainsi que des partis politiques. Ils sont tous déterminés à exercer leur citoyenneté de manière civique et à revendiquer leur droit à une République où les droits fondamentaux sont respectés. « Non au retour de la dictature », crient-ils.

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