TUNISNEWS
6 ème année, N° 2128 du 20.03.2006
Le prisonnier Mahjoub Zayani annonce qu’il commence une grève de la faim
ACAT: Appel Urgent (Abbou)
ATF: Nous sommes tous des Tunisiens AP: Tunisie: le cinquantenaire de l’Indépendance sous le sceau de l’économique AFP: Doublement du revenu par tête en dix ans et baisse du chômage (Ben Ali) AFP : La Tunisie célèbre le cinquantenaire de son indépendance AFP: La France, alliée sans faille de la Tunisie, au risque de la complaisance AP: Tunisie: Ben Ali se recueille au mausolée de Bourguiba AFP: La Tunisie célèbre lundi le cinquantenaire de son indépendance
AFP: Textile: Tunis et Ankara veulent profiter davantage du libre-échange
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Le prisonnier Mahjoub Zayani annonce qu’il commence une grève de la faim
(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
APPEL URGENT Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture
mardi 14 mars 2006Appel urgent n°21 TUNISIE
Détention
Ø intervenir avant le 31 mars 2006
“Mon époux, Maître Mohamed Abbou a été incarcéré il y a un an, le 1er mars 2005, et condamné à trois ans et demi de prison pour avoir publié sur Internet deux articles critiques à l’égard du régime et de l’institution pénitentiaire. Ayant désapprouvé l’invitation d’Ariel Sharon par le Président Ben Ali et comparé les prisons tunisiennes à celle d’Abou Graïb en Irak, il a été accusé de « publication d’écrits de nature à troubler l’ordre public » et « d’outrage à l’institution judiciaire ». Je parcours tous les jeudis les 170 km qui séparent notre foyer de Tunis de la prison du Kef où il a été incarcéré. Il partage une cellule avec quatre détenus de droit commun qui ont tenté de l’empoisonner et lui font subir de graves humiliations. Une dizaine de barrages policiers m’attendent à chaque trajet. Une fois sur place, il ne m’est pas toujours possible de le voir. Mes trois enfants sont très angoissés.
Militant en faveur des droits de l’homme, mon époux, membre du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) et de l’Association internationale pour le soutien des prisonniers politiques (AISPP), espère, même détenu, attirer l’attention de l’opinion publique sur les atteintes à la liberté d’_expression en Tunisie. Il a observé une grève de la faim en octobre 2005, en se cousant symboliquement les lèvres avec des agrafes. Il n’a pas bénéficié de la grâce présidentielle du 28 février 2006 et a débuté une nouvelle grève de la faim le 11 mars 2006 afin de protester contre son maintien en détention et les agressions constantes dont il fait l’objet en prison.” Mme Samia Abbou, Tunis, le 9 mars 2006.
> situation générale
Plus petit Etat du Maghreb, la Tunisie fait figure de stabilité en Afrique du Nord où tensions, déséquilibres socio-économiques et montée de l’islamisme s’accumulent. Certains ont même parlé de “miracle économique” s’agissant de ce pays qui enregistre le niveau de vie le plus élevé du Maghreb.
Pourtant, cette image de stabilité et d’eldorado balnéaire est à nuancer car elle s’accompagne d’une répression politique implacable au détriment des libertés les plus fondamentales. L’obsession sécuritaire entretenue par le gouvernement tunisien sert d’alibi à de nombreuses violations des droits de l’homme au nom de la lutte contre l’intégrisme.
Le Président Zine el Abidine Ben Ali, ancien ministre de l’Intérieur sous le régime de Bourguiba, à l’origine de la création d’une police politique omniprésente, a été réélu en octobre 2004 pour un quatrième mandat avec près de 95% des voix.
A l’heure actuelle, la police constitue la véritable caste dirigeante du pays. Une surveillance quotidienne a été instaurée. Aucun domaine n’échappe à la censure étatique : la presse est muselée, les actions des associations pour les libertés et droits fondamentaux sont systématiquement entravées. Toute personne osant dénoncer les violations des droits de l’Homme ou émettre un avis critique à l’encontre du pouvoir est soumise à un harcèlement systématique.
A l’intérieur des prisons et des commissariats, les prévenus et les détenus sont fréquemment torturés. Quatre cas de décès suspects en détention ont été répertoriés en 2004, à la suite de tortures et violences policières. Les avocats spécialisés dans la défense des droits de l’homme sont victimes de harcèlement, ce qui constitue une atteinte majeure au principe d’équité et au droit de l’accusé à un juste procès.
Le début des années 90 a été marqué par les arrestations massives et la condamnation à de lourdes peines de nombreux militants du parti politique islamiste Ennahda (Renaissance) au terme de procès contraires aux règles d’équité les plus élémentaires. Environ 80 d’entre eux ont été placés en liberté conditionnelle en novembre 2004. Cependant, une loi relative à la lutte contre le terrorisme promulguée en décembre 2003 a servi de cadre à une répression accrue. En juin 2004, 13 étudiants originaires d’Ariana ont été condamnés à des peines comprises entre 4 et 16 ans de prison au terme d’une instruction basée sur des aveux extorqués sous la torture et d’un procès inique. La condamnation, en juillet 2004, de six jeunes internautes originaires de Zarzis à 13 ans de détention a confirmé cette tendance. Ce verdict « pour l’exemple », à destination des jeunes Tunisiens souhaitant bénéficier des libertés offertes par Internet est de surcroît intervenu peu avant que la Tunisie n’accueille en novembre 2005, le Sommet mondial de la société de l’information (SMSI).
Le 28 février 2006, le président Ben Ali a accordé la grâce à environ 1 600 prisonniers, dont 80 détenus politiques parmi lesquels les six internautes de Zarzis et deux étudiants d’Ariana. Ces mesures annoncent-elles un tournant politique du régime ? Répondent-elles aux critiques des médias occidentaux pendant le SMSI ? S’agit-il d’une mesure de clémence exceptionnelle pour les cinquante ans de l’indépendance du pays ? Le résultat des pressions des Etats-Unis et de l’Europe? Ou une réponse au rapport confidentiel que le Comité international de la croix rouge (CICR) a remis aux autorités le 6 février après plusieurs visites dans les centres de détention du pays ? Les interprétations de ces libérations sont multiples. Il n’en reste pas moins que de nombreux prisonniers politiques demeurent actuellement en détention et parmi eux Me Mohamed Abbou.
> dernières interventions concernant la tunisie
Plus de 85 prisonniers d’opinion sont parrainés par des groupes ACAT.
Ci-joint une proposition de lettre, que vous pouvez adresser telle quelle, datée et signée, sans oublier vos nom et adresse. Vous pouvez l’envoyer sous enveloppe internationale ou par lettre (avec mention « prioritaire » sur l’enveloppe) à 0,75 euros ou encore par fax
> traités et conventions
• Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. — Ratifiée en 1988.
• Convention relative aux droits de l’enfant — Ratifiée en 1992.
• Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels — Ratifié en 1979.
• Pacte international relatif aux droits civils et politiques – Ratifié en 1979.
• Convention internationale relative à la protection des droits des travailleurs migrants et de leur famille – Ratifiée en 1993
Membre des Nations unies, la Tunisie s’est engagée à appliquer tous les articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme
M. Zine el Abidine Ben Ali Président de la République Palais de Carthage 2016 Carthage TUNISIE Monsieur le Président,
Membre de l’ACAT-France, je me félicite de la mesure de grâce que vous avez prise à l’égard de 1 600 prisonniers parmi lesquels figuraient 80 détenus politiques.
Je souhaite néanmoins attirer votre attention et vous faire part de ma plus ma vive inquiétude concernant la situation de Me Mohamed Abbou, qui n’a pas bénéficié de cette mesure. Emprisonné depuis le 1er mars 2005 à la prison du Kef, je suis, en effet, extrêmement préoccupé(e) par ses conditions de détention et les pressions et harcèlements quotidiens subis par sa famille résidant à Tunis.
Me Mohammed Abbou a été condamné à 3 ans et demi de prison ferme au terme d’un procès inique pour avoir exprimé son désaccord avec la politique étrangère du gouvernement tunisien et dénoncé les mauvais traitements subis par les détenus en prison.
Le considérant comme un prisonnier d’opinion, je vous demande sa libération immédiate et inconditionnelle.
Je vous demande également de prendre toutes les mesures nécessaires pour que les pressions et harcèlements et à l’encontre de sa famille cessent.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’_expression de ma haute considération.
L’ACAT-France appartient à la Fédération internationale de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (FIACAT) ayant statut consultatif auprès du Conseil de l’Europe et des Nations Unies
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Nous sommes tous des Tunisiens
Tunisie: le cinquantenaire de l’Indépendance sous le sceau de l’économique
Associated Press, le 20.03.2006 à 16h34
par Bouazza ben Bouazza
TUNIS (AP) — Le 50ème anniversaire de l’indépendance de la Tunisie, célébré lundi, a été marqué par un discours du président Zine El Abidine Ben Ali axé essentiellement sur les volets économiques.
Aucune nouvelle mesure politique n’a été annoncée, contrairement aux bruits qui circulaient en coulisses ces derniers jours.
Le président tunisien, accompagné de son épouse Leïla en tailleur marron clair et pull noir, a été accueilli en triomphe à Radès (14 km de Tunis), où un imposant meeting était organisé dans la salleb omnisports nouvellement construite.
Brandissant portraits de l’homme fort de Tunis et drapeaux, les quelque 15.000 personnes présentes, jeunes et femmes dans leur grande majorité, avec autour du cou un foulard rouge, couleur dominante du drapeau tunisien, ont scandé des slogans à la gloire de Ben Ali et de
Entamant son discours d’une heure, le président a rendu un hommage appuyé aux martyrs, résistants et militants de l’indépendance de cet ancien Protectorat français, au premier rang desquels “le défunt Habib Bourguiba, leader du mouvement national et premier président de
Avant d’énumérer “les acquis majeurs” de
Il a annoncé un train de mesures économiques, dont une amnistie fiscale et une réduction de
Placé “au premier rang des priorités”, le chômage, estimé à environ 14%, est en effet le plus grand défi que
Le chômage touchant en particulier les diplômés de l’enseignement supérieur, un “intérêt particulier” leur sera accordé dans le prochain plan (2007-2016) pour “élargir davantage les portes de l’espoir devant eux”, a-t-il assuré. L’université tunisienne amène sur le marché de l’emploi un nombre croissant de promus: de 50.000 en 2004/2005, leur nombre doublera en 2013, selon les prévisions.
Autres objectif affiché, le président tunisien se propose de doubler le revenu par habitant pour le porter de 4.000 dinars actuellement, l’un des plus élevés de la région, à 8.000 dinars en 2016 (de 2.500 à 5.000 euros).
Il projette, en outre, de multiplier par trois le réseau autoroutier, et de porter la contribution des secteurs porteurs “à haut contenu de savoir” au PNB de 20% aujourd’hui à 35% à l’horizon 2016.
Fierté tunisienne, l’émancipation de la femme, devenue “une réalité concrète et irréversible” sera renforcée pour qu’elle puisse contribuer à réaliser ces objectifs. Une émancipation qui, selon Ben Ali, constitue un rempart “contre les courants passéistes et réactionnaires”, allusion aux islamistes.
“Les droits de l’Homme n’ont, de notre point de vue, point de signification si les droits de la femme demeurent incomplets. De même, le progrès, la réforme et le développement restent dénués de sens sans la femme”, a-t-il martelé.
Sans annoncer de nouvelles mesures politiques, le président Ben Ali a réitéré l’engagement pris à son accession au pouvoir en 1987 à “édifier, par étapes, une société de démocratie, de pluralisme et de droits de l’Homme”. Malgré les critiques en la matière, tant de l’opposition radicale que d’ONG, il a estimé que
“La démocratie signifie engagement pour le respect des constantes nationales, allégeance et fidélité à
Associated Press
Doublement du revenu par tête en dix ans et baisse du chômage (Ben Ali)
AFP, le 20.03.2006 à 13h28
TUNIS, 20 mars 2006 (AFP) – Le président Zine El Abidine Ben Ali a fixé lundi un double objectif à
Le premier d’une série d'”objectifs stratégiques” présentés par M. Ben Ali dans un discours public pour le 50è anniversaire de l’indépendance de
Il a également indiqué que le chômage de 14% actuellement doit être ramené à 10% d’ici 2010.
Soulignant que l’accent serait mis sur les diplômés de l’enseignement supérieur, il a annoncé la révision des procédures des concours nationaux de recrutement pour leur permettre d’y participer jusqu’à l’âge de quarante ans.
Il a aussi indiqué que les femmes pourront, à partir de 2007, travailler à mi-temps en percevant les deux tiers de leur salaire.
Dans un discours à forte tonalité économique et sociale, il a encore annoncé le triplement du réseau autoroutier et l’adoption d’un réseau d’internet à haut débit.
Il a indiqué que le taux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés passerait de 35 à 30% et que le taux maximum de TVA (29%) sur certains produits serait supprimé. Les entreprises nouvellement créées bénéficieront en outre d’une restitution intégrale de cette taxe contre la moitié jusqu’à présent.
Pour attirer l’investissement, M. Ben Ali a enfin annoncé l’instauration, à partir de 2008, d’un nouveau régime fiscal limitant à 10% l’impôt sur les bénéfices provenant d’opérations d’exportation.
AFP
La Tunisie célèbre le cinquantenaire de son indépendance
LEMONDE.FR | 20.03.06 | 09h20 • Mis à jour le 20.03.06 | 10h15
Un défilé national sera organisé mardi à Tunis, à l’occasion de la traditionnelle Fête de la jeunesse. Cette manifestation doit mettre en exergue les grandes réalisations du pays depuis cinquante ans, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’émancipation des femmes, du développement économique et social, et de la politique d’ouverture et de coopération.
MODERNISATION DU PAYS
Cette commémoration n’a été marquée ces derniers jours par aucun faste particulier. Le gouvernement et la presse ont insisté sur les grandes étapes de la modernisation du pays depuis 1956, mais surtout depuis dix-huit ans avec l’instauration de la politique de “changement” sous la houlette de M. Ben Ali.
Au cours d’une réunion publique organisée par le parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique, le ministre des affaires étrangères, Abdelwahab Abdallah, a évoqué les réalisations de ce petit pays de dix millions d’habitants émergent en Afrique du Nord et dans le monde arabe. Il a notamment souligné que la totalité des jeunes Tunisiens étaient scolarisés, que le revenu par tête avait quadruplé et que les femmes étaient très présentes dans tous les secteurs-clés de la vie politique, économique et sociale.
DÉTENUS POLITIQUES
Soulignant “le choix réformateur irréversible jetant les fondements d’un avenir démocratique solide et progressif” adopté en
Un rassemblement d’une trentaine d’opposants demandant le respect des libertés d’association et de presse ainsi que l’élargissement des “prisonniers politiques” a été dispersé par la force vendredi à Tunis. Après la libération en février de plus de 70 islamistes parmi 1 658 prisonniers graciés par M. Ben Ali, ces opposants estiment à environ trois cents le nombre de détenus “politiques”.
Avec AFP
(Source : lemonde.fr, le 20 mars 2006)
Tunisie: Ben Ali se recueille au mausolée de Bourguiba
Associated Press, le 19.03.2006 à 20h26
MONASTIR, Tunisie (AP) — Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali est allé se recueillir dimanche au mausolée de son prédécesseur Habib Bourguiba, à l’occasion du 50ème anniversaire de l’indépendance de
Une cérémonie a été organisée à la mémoire du “père de l’indépendance tunisienne” au carré de la famille Bourguiba à Monastir, sa ville natale située à
Tunisie”, selon l’agence de presse TAP.
Accompagné des membres du bureau politique du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD-au pouvoir) et du Conseil consultatif des résistants et des militants, Ben Ali a déposé une gerbe de fleurs aux pieds du mausolée du leader disparu en 2000 et récité la “fatiha” (premier verset du Coran) à sa mémoire.
Bourguiba a été démis pour “sénilité” à l’âge de 84 ans par l’actuel président, qui était alors son Premier ministre.
Couronné par un “grand bond” accompli dans les domaines socio-économiques, avec cependant un bilan plus mitigé en matière de démocratisation dont le processus est jugé “lent”, ce demi-siècle d’indépendance sera marqué lundi par un grand meeting populaire au cours duquel le chef de l’Etat prononcera un discours
très attendu.
Près de 14.000 personnes devraient assister à ce rassemblement qui aura lieu dans la salle omnisports de Radès, à
Un défilé grandiose qui illustrera les réalisations accomplies par le pays en 50 ans dans les divers domaines sera, en outre, organisé mardi dans la capitale, à l’occasion de la “fête de la jeunesse”, célébrée conjointement avec celle de l’indépendance.
Diverses manifestations se déroulent un peu partout dans le pays pour fêter cet événement et les acquis de l’indépendance, notamment depuis le “changement” opéré par le président Ben Ali.
Les membres du gouvernement, dont le ministre des affaires étrangères Abdelwahab Abdallah, s’en sont pris à “la minorité de détracteurs qui cherchent à déstabiliser la marche du pays”.
Ils les accusent de vouloir “ternir son image de marque et nuire à ses intérêts et ses acquis, en faisant antichambre dans les chancelleries des pays étrangers”.
Ils répliquaient à l’opposition radicale et aux organisations qui dénoncent “l’approche sécuritaire du régime et les atteintes aux droits de l’Homme et aux libertés”.
Pour M. Abdallah, selon lequel “le choix réformateur adopté en 1987 qui a jeté les fondements d’un avenir démocratique solide et progressif, est irréversible”, ces détracteurs “sont passés maîtres dans l’art du dénigrement et du mensonge, en s’appuyant sur des parties étrangères connues pour leur méconnaissance de la réalité tunisienne”.
Selon lui, “leurs tentatives d’induire en erreur les observateurs avertis et l’opinion publique ont été vouées à l’échec”.
Associated press
La Tunisie célèbre lundi le cinquantenaire de son indépendance
AFP, le 19.03.2006 à 13h27
TUNIS, 19 mars 2006 (AFP) –
Des manifestations sont organisées dans tout le pays pour commémorer la proclamation le 20 mars 1956 de l’indépendance au terme de 75 ans de protectorat français.
Le président Zine El Abidine Ben Ali participera lundi au complexe omnisports de Radès, près de Tunis, à un grand rassemblement populaire. Il a assisté dimanche à une cérémonie à la mémoire d’Habib Bourguiba, auquel il succéda en 1987, à Monastir (Est), la ville natale du “père de l’indépendance”.
Un défilé national sera organisé mardi à Tunis, à l’occasion de la traditionnelle “Fête de la jeunesse”. Cette manifestation doit mettre en exergue les grandes réalisations du pays depuis cinquante ans, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’émancipation des femmes, du développement économique et social et de la politique d’ouverture et de coopération.
Cette commémoration n’a été marquée ces derniers jours par aucun faste particulier. Le gouvernement et la presse ont insisté sur les grandes étapes de la modernisation du pays depuis 1956 mais surtout depuis dix-huit ans avec l’instauration de la politique de “changement” sous la houlette de M. Ben Ali.
Au cours d’une réunion publique organisée par le parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique, le ministre des Affaires étrangères Abdelwahab Abdallah, a évoqué les réalisations de ce petit pays de dix millions d’habitants émergent en Afrique du Nord et dans le monde arabe.
Il a notamment souligné que la totalité des jeunes Tunisiens étaient scolarisés, que le revenu par tête avait quadruplé et que les femmes étaient très présentes dans tous les secteurs clés de la vie politique, économique et sociale.
Soulignant “le choix réformateur irréversible jetant les fondements d’un avenir démocratique solide et progressif” adopté en
Il répondait ainsi aux critiques de l’opposition radicale et des organisations de défense des droits de l’homme qui dénoncent la nature autoritaire du pouvoir et les atteintes aux libertés publiques.
Un rassemblement d’une trentaine d’opposants demandant le respect des libertés d’association et de presse ainsi que l’élargissement des “prisonniers politiques” a été dispersé par la force par la police vendredi à Tunis.
Après la libération en février de plus de soixante-dix islamistes parmi 1.658 prisonniers graciés par M. Ben Ali, ces opposants estiment à quelque trois cents le nombre de détenus “politiques”.
AFP
La France , alliée sans faille de la Tunisie , au risque de la complaisance
Par Christophe de ROQUEFEUIL
AFP, le 18.03.2006 à 05h15
PARIS, 18 mars 2006 (AFP) – Cinquante ans après l’indépendance de
Une décolonisation qui n’a pas tourné à la tragédie comme en Algérie, la francophonie et une culture républicaine en partage expliquent largement les liens privilégiés maintenus depuis l’accession à l’indépendance le 20 mars 1956.
Les progrès en matière d’éducation et de droits des femmes, ou encore la lutte contre le danger islamiste contrebalancent, aux yeux des dirigeants français, le déficit démocratique, les entraves à la liberté d’_expression et la repression policière.
Le président Jacques Chirac a exalté les relations “anciennes et étroites” unissant Tunis et Paris, et parlé de “modèle de ce que peuvent réaliser ensemble deux pays situés de part et d’autre de
M. Chirac avait soulevé une vive polémique en décembre 2003 lors d’une visite à Tunis, où il avait affirmé que “le premier des droits de l’homme, c’est de manger, d’être soigné, recevoir une éducation et avoir un habitat”, semblant reléguer le thème des libertés au second plan.
“
“Paris n’a jamais eu de position officielle forte pour dénoncer un certain nombre de pratiques en Tunisie, et ses déclarations publiques sont plutôt de type paternaliste”, ajoute ce spécialiste du monde arabe.
“On est dans la +Realpolitik+”, estime-t-il,
Des agressions de journalistes occidentaux en marge du sommet mondial de l’Information de Tunis en novembre avaient amené Paris à hausser le ton, mais sans conséquence durable.
Plusieurs organisations de gauche et de défense des libertés avaient une nouvelle fois dénoncé la situation des médias dans le pays, placé au 147ème rang mondial pour la liberté de la presse par Reporters sans Frontières (RSF).
A l’Assemblée nationale française, quelques députés de la majorité de droite avaient volé au secours du pouvoir tunisien, en fustigeant ceux “qui tentent de brouiller l’image de
En décembre, les principales organisations de magistrats et d’avocats français ont à leur tour lancé un appel en faveur de leurs confrères tunisiens “qui luttent pour la démocratisation de leur pays et pour l’indépendance de la justice”.
Pour l’écrivain et historien Benjamin Stora, spécialiste du Maghreb, les succès économiques et sociaux de
“L’Etat en Tunisie n’est pas seulement un Etat de surveillance, c’est aussi un Etat administratif qui fonctionne. Cela rend l’exigence de liberté encore plus grande”, affirme-t-il.
“On pourrait au moins demander qu’il y ait plus de libération de l’espace public, notamment au niveau de la presse”, dit-il, “car là-bas beaucoup se se demandent +A quoi sert-il d’avoir un Etat qui fonctionne, si on ne peut pas s’exprimer?+”
AFP
Textile: Tunis et Ankara veulent profiter davantage du libre-échange
AFP, le 18.03.2006 à 19h37
TUNIS, 18 mars 2006 (AFP) –
Le chef de la diplomatie turc a achevé samedi une visite officielle de trois jours à Tunis durant laquelle il a rencontré le président Zine El Abidine Ben Ali et a eu des discussions avec plusieurs membres du gouvernement dont le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, a-t-on indiqué de source officielle.
Il a signé avec son homologue Abdelwaheb Abdallah un “plan d’action commun 2006-2007” pour dynamiser les relations économiques et les échanges, qui atteignaient 600 millions de dinars en 2005 (370 millions d’euros).
Les deux pays ont souhaité “tirer le meilleur profit” des possibilités de coopération dans le textile et d’oeuvrer ensemble à améliorer la compétitivité de leurs produits confrontés à une rude concurrence sur le marché mondial.
Au cours d’un séance de travail avec le ministre tunisien du Commerce Mondher Zenaidi, M. Gül a plaidé l’investissement dans des projets communs de textile habillement, dans le cadre des rapports “priviligiés” des deux pays avec l’Union Européenne.
Au plan politique, M. Gül, cité par l’agence tunisienne TAP, a indiqué avoir évoqué avec le président Ben Ali la situation au Proche-Orient et en Irak, le dossier iranien et l’évolution de la question chypriote.
AFP
Emission sur les ondes de RFI Territoires de jeunesse
Présentation : Edouard Zambeaux
Réalisation : Simon Decreuze
Le choix de vivre dans la contrainte tunisienne /
1er volet
Une vision partagée, presque schizophrène, c’est ainsi que l’on peut résumer la position de la jeunesse tunisienne aujourd’hui. Vivre caché, ne rien montrer, sauver les apparences pour ne pas avoir à subir les conséquences de ses actes. Nous débutons aujourd’hui une série sur la jeunesse méditerranéenne réalisée grâce à un partenariat entre RFI et l’Union européenne.
Au cours des mois qui viennent nous ferons le tour de la mer méditerranée pour aller à la rencontre des jeunesses des dix pays du protocole Méda qui unit l’Europe à la rive sud de cette mer.
C’est donc en Tunisie que nous commençons ce voyage. Tunis, la plus européenne des villes du Maghreb, une population jeune qui a souvent les yeux rivés sur la rive nord de la méditerranée…
Un reportage de Dillah Teïbi.
[1ère diffusion : 18/03/2006]
écouter 20 min : http://www.rfi.fr/radiofr/editions/072/edition_29_20060318.asp
(Source: le site de Radio France Internationale, le 18 mars 2006)
URL: http://www.rfi.fr/radiofr/editions/072/edition_29_20060318.asp