20 juin 2011

TUNISNEWS
11 ème année, N°4045 du 20.06.2011


AFP: Le procès de Ben Ali “historique” pour la presse tunisienne

AFP: Tunisie: le procès de l’ex-président Ben Ali s’est ouvert

AFP: Tunisie/Ben Ali: la défense demande le report du procès

AFP: Ben Ali dit qu’il a été forcé au départ par la ruse

AFP: Procès Ben Ali en Tunisie: “pas vraiment un soulagement”

Reuters: Ben Ali dément avoir fui, son procès s’ouvre à Tunis

Reuters: Tunisia’s Ben Ali says he was tricked into leaving

AFP: Ben Ali: l’ex-président s’explique à l’ouverture de son procès par contumace

AFP: L’ex-président Ben Ali et son épouse condamnés à 35 ans de prison

L’ Express: Qu’attendent les Tunisiens du procès de Ben Ali?

Tunisie Numerique: Ben Ali se considère encore « Président » de La République Tunisienne

Business News: Ben Ali forcé au départ «par la ruse» et par Ali Seriati, selon un communiqué de Me Azouri

AFP: Le PM ministre tunisien veut une nouvelle constitution pour début 2012

Tourismag: Tourisme Tunisie : Habib Ammar tire la sonnette d’alarme !

Tekiano: Libertés Numériques : Quand la Tunisie dépasse la France

Kapitalis: Faux tropisme des islamistes tunisiens: Ennahdha n’est pas l’Akp!

Le Telegramme: Tunisie. Le pays se cherche encore

Espace Manager: Tunisie: affrontement politique feutré au conseil de Iyadh Ben Achour

Leaders: Cyril Grislain Karray publie “La Prochaine Guerre en Tunisie – La Victoire en 5 batailles”

Tunivisions: Le dernier allié de Kadhafi, documentaire de la BBC réalisé par le Tunisien Zouheir Latif

CETRI: Pourquoi la Syrie explose à son tour


AFP, le 20 juin 2011 à 07h59 GMT

Le procès de Ben Ali “historique” pour la presse tunisienne


TUNIS, 20 Jui 2011 (AFP) – Plusieurs journaux tunisiens ont qualifié d'”historique” lundi le procès par contumace de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali, qui doit s’ouvrir dans la matinée au palais de justice de Tunis.

Les Tunisiens vivent “aujourd’hui un événement à la fois exceptionnel et historique”, notait dans un éditorial le journal La Presse, alors que Tunis-Hebdo parlait lui aussi de “première historique”.

“Pour la première fois de notre longue histoire un président mû en dictateur prédateur et sanguinaire sera jugé pour une série d’affaires, entre autres, la haute trahison”, ajoute le journal qui titre “le tyran et la régente jugés aujourd’hui par contumace”.

Le journal arabophone Essabah présente pour sa part l’ex-homme fort de la Tunisie affublé d’un costume de prisonnier rayé blanc et noir.

Pour La Presse, la bonne gestion du procès qui commence lundi “apportera sans doute une nouvelle preuve de l’attachement des Tunisiens à réussir la migration de leur pays vers un régime authentiquement démocratique”.

Devant le palais de justice, un important dispositif de sécurité commençait à se mettre en place peu avant l’ouverture de l’audience en début de matinée.

C’est la première d’une longue une série d’actions en justice intentées contre l’ancien homme fort de la Tunisie, réfugié en Arabie saoudite depuis le 14 janvier.

Dans ce premier volet des actions au civil, M. Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi sont poursuivis, suite à la découverte de sommes très importantes en argent et en bijoux, ainsi que d’armes et de stupéfiants dans deux palais.

Un des avocats commis d’office a indiqué à l’AFP qu’il comptait demander un report pour préparer la défense du prévenu et s’entretenir avec lui, ce qui n’avait pas encore été le cas.

Dimanche, M. Ben Ali avait “vigoureusement contesté” les accusations portées contre lui, dans un communiqué de son avocat libanais, déclarant que son procès vise à “détourner l’attention des Tunisiens des désordres” actuels dans le pays.

Il affirme également dans ce texte ne pas s’être enfui mais avoir “voulu éviter un affrontement fratricide” à son pays, précisant qu’il dira “le moment venu dans quelles circonstances” il a quitté la Tunisie.


Tunisie: le procès de l’ex-président Ben Ali s’est ouvert


 
(©AFP / 20 juin 2011 10h54)
TUNIS – Le procès de l’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali s’est ouvert lundi à Tunis en l’absence de l’accusé qui avait contesté par avance les accusations portées contre lui, a constaté un journaliste de l’AFP.
 
Une certaine confusion a précédé l’arrivée des magistrats dans la salle bondée et surchauffée de la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Un homme qui criait sa colère a dû être évacué.
 
Plusieurs journaux ont qualifié ce procès d’historique lundi. Pour la première fois de notre longue histoire un président mû en dictateur, prédateur et sanguinaire sera jugé, écrivait ainsi Tunis-Hebdo.
 
Une cinquantaine de personnes étaient rassemblées devant le palais de justice, certaines favorables au procès, d’autres déplorant que l’ex-homme fort de la Tunisie, réfugié en Arabie saoudite depuis le 14 janvier, ne soit pas sur le banc des accusés.
 
Ils vont juger quoi, de l’air? Ca n’a aucun sens, a ainsi lancé Mohamed Salah Zaalouni, garçon de café depuis une vingtaine d’années près du palais de justice.
 
Pour Laabidi Farid, 74 ans, il aurait fallu commencer par les affaires les plus importantes, c’est-à-dire la responsabilité de l’ex-président dans la mort de quelque 300 victimes de la répression pendant le mois qui a précédé la fuite de M. Ben Ali.
 
C’est la première d’une longue une série d’actions en justice intentées contre l’ancien homme fort de la Tunisie.
 
Dans ce premier volet des actions contre lui, M. Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi sont poursuivis, suite à la découverte de sommes très importantes en argent et en bijoux, ainsi que d’armes et de stupéfiants dans deux palais.
 
A la veille de son procès M. Ben Ali avait vigoureusement contesté, via son avocat libanais, les accusations portées contre lui.
 
Un des avocats tunisiens commis d’office a indiqué à l’AFP qu’il comptait demander un report pour préparer la défense du prévenu et s’entretenir avec lui, ce qui n’avait pas encore été le cas.

Tunisie/Ben Ali: la défense demande le report du procès


(©AFP / 20 juin 2011 13h27)

TUNIS – La défense de l’ex-président Ben Ali a demandé le report du procès par contumace de l’ancien homme fort de la Tunisie, qui s’est ouvert lundi matin devant un tribunal de Tunis.

Me Abdesattar Massoudi a présenté cette demande, destinée à donner aux avocats commis d’office le temps de préparer leur défense, après la lecture de l’acte d’accusation.

Il a estimé que la Cour aurait dû faire preuve de plus de diplomatie pour inviter l’ex-président Ben Ali à se présenter devant elle. M. Ben Ali est réfugié en Arabie saoudite depuis le 14 janvier. Il est jugé par contumace avec son épouse Leïla Trabelsi.

Un des avocats commis d’office avait annoncé dimanche soir à l’AFP que la défense entendait demander un report pour pouvoir rencontrer son client et avoir le temps de préparer sa défense.

M. Ben Ali, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 23 ans, doit répondre lors de ce procès de chefs d’accusation allant de détournement de fonds publics à détention d’armes et de stupéfiants. Il est passible de peines allant de 5 à 20 ans de prison, selon le ministère tunisien de la justice.

Il a contesté par avance les accusations portées contre lui, les qualifiant de déshonorantes et imaginaires.


Ben Ali dit qu’il a été forcé au départ par la ruse


(©AFP / 20 juin 2011 13h54)

BEYROUTH – Le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali a a affirmé qu’il n’a pas abandonné son poste de président de la République ou pris la fuite, mais a été contraint au départ par la ruse, dans un communiqué lundi.

Son avocat libanais Akram Azouri a précisé à l’AFP que cela ne veut pas dire que M. Ben Ali se considère encore comme le président de Tunisie.

L’ex-chef d’Etat, dont le procès s’est ouvert lundi à Tunis, explique dans un communiqué envoyé par son avocat à l’AFP, que le directeur général chargé de sa sécurité, Ali el Siriati, lui avait indiqué le 14 janvier qu’on voulait l’assassiner et que le palais présidentiel était encerclé.

Il a évoqué les circonstances de (son) départ forcé et par la ruse de Tunisie.

M. Ali el Siriati a insisté pour que j’accompagne ma famille à Jeddah pour quelques heures afin que les services de sécurité puissent déjouer le complot et garantir ma sécurité, indique-t-il.

J’ai pris alors l’avion avec ma famille (…) mais après notre arrivée à Jeddah, l’avion est rentré à Tunis sans m’attendre contrairement à mes ordres clairs, ajoute l’ex-président.

Je suis resté à Jeddah contre ma volonté. Plus tard, il a été annoncé que je me suis enfui de Tunisie, poursuit-il.

L’objectif est de représenter la période précédente comme le mal absolu en vue de préparer les Tunisiens à accepter un nouveau système politique qui est élaboré à leur insu et par des extrémistes, a-t-il indiqué.

Il faisait allusion aux courants islamistes revenus sur la scène politique en Tunisie, réprimés sous sa présidence qui a duré 23 ans.

M. Ben Ali, qui a dirigé le pays d’une main de fer, doit répondre lors du procès de chefs d’accusation allant de détournement de fonds publics à détention d’armes et de stupéfiants.

Il est passible de peines allant de 5 à 20 ans de prison, selon le ministère tunisien de la justice. Lundi, sa défense a demandé le report du procès par contumace.

M. Ben Ali a de nouveau nié toutes accusations portées à son égard.

Lors des derniers événements, je n’ai pas donné l’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants, a-t-il indiqué.

Quelque 300 personnes ont été tuées dans la répression du soulèvement populaire qui a suivi l’immolation à Sidi Bouzid d’un jeune marchand ambulant le 17 décembre et a conduit au départ de M. Ben Ali, près d’un mois plus tard.

Je ne possède personnellement aucun compte bancaire en dehors de Tunisie, ni en Suisse, ni en Autriche, ni dans tout autre pays (….) ou de bien mobilier ou immobilier en France ou ailleurs, a précisé le président déchu.

Quant aux bijoux de sa femme, il s’agit de cadeaux officiels offerts par des chefs d’Etat.

En ce qui concerne les images de billets montrées à la télévision tunisienne après son départ, il affirme que cet argent a été déposé dans sa maison dans le cadre d’une mauvaise mise en scène montée (…) pour montrer que le président a mis la main sur les biens publics.


AFP, le 20 juin 2011 à 14h13 GMT

Procès Ben Ali en Tunisie: “pas vraiment un soulagement”


Par Mohamed HADDAD et Najeh MOUELHI

TUNIS, 20 Jui 2011 (AFP) – “Ce procès n’est pas vraiment un soulagement”, déplore un militant des droits de l’homme, à l’ouverture lundi du procès de l’ex-président tunisien Ben Ali et de son épouse, réfugiés en Arabie saoudite et absents du banc des accusés.

Devant le tribunal, une cinquantaine de personnes scandent des slogans dénonçant une “mascarade” ou une “parodie de justice”.

“Ben Ali est en Arabie saoudite, mais sa bande est encore en Tunisie”, proclament des pancartes ou bien “il s’est enfui comme un rat, mais il n’échappera pas à la justice”.

Dans la salle bondée du tribunal de première instance de Tunis, les premiers rangs sont occupés par une nuée d’avocats dont certains se sont débarrassés de leur robe professionnelle à cause de la chaleur étouffante.

Ils sont venus assister à une première en Tunisie: le procès du président qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 23 ans.

Certains avocats sautent par dessus les bancs pour pouvoir se rapprocher et se font rabrouer par les quelques membres du public présents qui leur reprochent d’être trop nombreux.

Un magistrat procède à une longue lecture de l’acte d’accusation, retraçant la découverte de devises, de bijoux en or, certains d’une grande valeur, dans deux palais abandonnés à la hâte par l’ex-président le 14 janvier, à l’issue d’un mois d’une puissante révolte populaire.

On entend des cris à l’extérieur de la salle d’audience, dans laquelle un homme se tient debout, stoïque, avec un portrait de M. Ben Ali barré par du mot WANTED.

“Ce n’est pas vraiment un soulagement ce procès: plus le juge lit plus je me demande si on était dans un Etat ou un repaire de malfrat”, lâche Mokhtar Trifi président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme pendant la lecture de l’acte d’accusation.

Des avocats, venus en observateurs contestent le zèle du juge qui lit lentement tout l’acte d’accusation. “C’est un procès par contumace, il n’est pas obligé de lire”, note l’un d’entre eux.

D’autres collègues appuient le choix du magistrat: “c’est une garantie de transparence et de justice. Sinon il aurait pu émettre son verdict dans son bureau. Le public, la presse et la lecture de l’acte d’accusation, ce sont des garanties pour l’accusé, même s’il est absent”, fait valoir un autre.

Un avocat de la défense, qui a été commise d’office, s’exprime à son tour et réclame un report pour avoir le temps de préparer la défense de M. Ben Ali.

Dehors, des Tunisiens n’ayant pas réussi à entrer dans la salle ne mâchent pas leurs mots.

“Ils vont juger quoi, de l’air? Ca n’a aucun sens”, peste Mohamed Salah Zaalouni, un garçon de café.

“L’important c’est de traduire en justice ceux qui sont responsables de la mort de martyrs”, dit à l’AFP Me Mohamed Abidi, faisant allusion aux quelque 300 personnes mortes pendant la répression de la révolte qui a précédé la fuite de M. Ben Ali.

“Le gouvernement essaie de montrer que les choses ont changé. Mais rien n’a changé. Les criminels sont toujours libres. Ce procès est une pièce de théâtre”, lance-t-il.

Fatima, 64 ans, qui a un fils en prison depuis des années, souhaite que Ben Ali “paie” pour les Tunisiens tués pendant la “révolution” mais aussi pour ceux qui ont été contraints à l’immigration par la pauvreté et le chômage.

Un autre, Chokri, juge pour sa part le procès utile et souhaite que tout soit divulgué sur les délits reprochés à l’ex-couple présidentiel.


Reuters, le 20 juin 2011 à 14h39 GMT

Ben Ali dément avoir fui, son procès s’ouvre à Tunis


* Ben Ali jugé par contumace pour possessions illégales

* L’ex-président est en Arabie saoudite depuis le 14 janvier

* Affirme qu’on ne l’a pas laissé rentrer à Tunis ce jour-là

par Tarek Amara

TUNIS, 20 juin (Reuters) – L’ancien président tunisien Zine Ben Ali affirme avoir été empêché de rentrer à Tunis le 14 janvier dernier, donnant pour la première fois sa lecture des évènements au moment où s’ouvre son procès en son absence.

Le procès par contumace de Ben Ali, réfugié en Arabie saoudite, s’est ouvert lundi au Palais de justice de Tunis.

L’un de ses avocats a annoncé qu’il tenterait d’obtenir un report du procès, le temps de convaincre son client de comparaître en personne devant la justice de son pays.

Le juge Touhami Hafian a indiqué que le procès commencerait par la lecture des charges pesant contre Ben Ali, à savoir la possession illégale de drogues, d’armes, de devises étrangères, de bijoux et d’objets archéologiques.

Les autorités saoudiennes n’ont pas donné suite à la demande de Tunis d’extrader l’ancien homme fort du pays et sa femme, Leila Trabelsi.

Ben Ali, 74 ans, rejette les charges retenues contre lui.

Dans un communiqué publié lundi par ses avocats, il affirme que les armes sont des cadeaux de chefs d’Etat et que les bijoux ont été offerts à sa femme par des dirigeants étrangers.

Quant à l’argent et aux drogues, ils ont été cachés dans sa maison et le palais présidentiel après son départ du pouvoir dans le cadre d’une machination, ajoute-t-il.

Les avocats de Ben Ali expliquent qu’il a accepté, le 14 janvier, d’emmener sa famille en Arabie saoudite pour la protéger mais qu’il avait l’intention de revenir immédiatement.

Ce jour-là, comme les précédents, des milliers de manifestants s’étaient rassemblés à Tunis pour réclamer sa démission après 23 ans d’un règne autoritaire.

PROJET D’ASSASSINAT

Le responsable de la sécurité présidentielle est venu le voir, racontent les avocats de l’ancien président, pour l’informer d’un projet d’assassinat que lui avait confié une source au sein des services de renseignement.

Il a été convaincu d’embarquer pour Djeddah, en Arabie saoudite, avec sa femme et ses enfants.

“Il a pris place à bord de l’avion avec sa famille après avoir donné ordre à l’équipage de l’attendre à Djeddah. Mais après son arrivée à Djeddah, l’avion est rentré à Tunis sans l’attendre, contrairement à ses instructions”, peut-on lire dans le communiqué.

“Il n’a pas abandonné son poste de président de la République et n’a pas fui la Tunisie, comme il en a été accusé à tort.”

Un autre procès de Ben Ali doit se tenir devant un tribunal militaire, qui le jugera pour conspiration contre l’Etat et homicide volontaire. La police tunisienne a tué des centaines de manifestants durant les trois semaines de contestation, essentiellement en province.

L’ancien président rejette toute responsabilité dans ces événements. “Il n’a pas donné l’ordre de tirer sur les manifestants et cela peut être prouvé par les contacts entre la présidence, le ministère de l’Intérieur et les différents ministères, qui sont enregistrés”, poursuivent ses avocats dans leur communiqué.

L’un des cinq avocats, Housni Beiji, a dit à Reuters avant l’ouverture du procès: “Nous allons demander un ajournement (…) Je veux convaincre Ben Ali d’assister au procès.”

Ben Ali a estimé que son procès constituait une tentative de la part des nouveaux dirigeants de détourner l’attention et de masquer leur incapacité à rétablir la stabilité en Tunisie.

Depuis la chute de Ben Ali, le gouvernement de transition tente de rétablir la stabilité dans le pays alors que se produisent régulièrement des grèves et des émeutes.

La révolution tunisienne a été le déclencheur de soulèvements multiples dans le monde arabe, notamment en Egypte, où le président Hosni Moubarak a aussi été destitué, en février, et également en Libye, au Yémen ou encore en Syrie.

L’ancien président égyptien doit être jugé dans son pays à partir du 3 aoât pour l’assassinat de manifestants.


Reuters, le 20 juin 2011 à 14h58 GMT

Tunisia’s Ben Ali says he was tricked into leaving


* Ben Ali’s trial on theft, drug charges gets under way

* Ousted president says trial is political plot

* Tunisia revolution helped inspire “Arab Spring”

By Tarek Amara

TUNIS, June 20 (Reuters) – Tunisia’s ousted president Zine al-Abidine Ben Ali said on Monday he was tricked into leaving the country six months ago, setting the stage for a revolution which inspired the “Arab Spring” rippling across the region.

Ben Ali fled to Saudi Arabia on Jan. 14, after mass protests against 23 years of rule in which he, his wife and their family built stakes in the country’s biggest businesses and accumulated vast fortunes at what Tunisians say was their expense.

A Tunisian court began trying Ben Ali and his wife in absentia on charges of theft, and illegally possessing arms, jewelry, cash, drugs and weapons.

Hundreds of protesters stood outside the courtroom demanding that Ben Ali, 74, be brought back to Tunisia.

Tunisia’s revolt electrified millions across the Arab world who suffer similarly from high unemployment, rising prices and repressive governments. Ben Ali’s trial will be watched closely in Egypt, where former president Hosni Mubarak is due to stand trial over the killing of protesters.

In a statement issued by his lawyers, Ben Ali gave his first detailed account of the events leading to his departure.

At the time, thousands of protesters had gathered in the centre of the capital Tunis to demand that he step down, the culmination of three weeks of demonstrations which police tried to disperse by firing on the crowds.

The statement said that the head of presidential security had come to Ben Ali in his office and told him “friendly” foreign intelligence services had passed on information about a plot to assassinate the president.

He was persuaded to get on a plane that was taking his wife and children to safety in Jeddah, Saudi Arabia, but with the intention of returning immediately, the statement said.

“He boarded the plane with his family after ordering the crew to wait for him in Jeddah. But after his arrival in Jeddah, the plane returned to Tunisia, without waiting for him, contrary to his orders.

“He did not leave his post as president of the republic and hasn’t fled Tunisia as he was falsely accused of doing,” the statement said.

MORE FREEDOM

Ben Ali’s version of events is unlikely to elicit sympathy from the majority of Tunisians. They are now enjoying relative freedom after decades when most people would not speak openly for fear of arrest by the secret police.

The trial which got under way on Monday is likely to shed light on the belief widely held in Tunisia that Ben Ali, his wife Leila Trabelsi, and members of their family had enriched themselves by embezzling state assets.

Before Ben Ali’s ouster, diplomats spoke of Tunisia’s first lady spending hundreds of thousands of dollars on shopping trips abroad, while her relatives acquired yachts and beachside villas and used their influence to muscle in on lucrative businesses.

Judge Touhami Hafian detailed how investigators who went to the presidential palace and Ben Ali’s private residence after he fled found 1.8 kg of illegal drugs and 43 million Tunisian dinars ($31 million) in cash.

He said they had also come across jewelry, archeological artefacts, and arms, all of which he said Ben Ali had obtained illegally.

The prosecutor asked the judge to hand down “the most severe punishments for those who betrayed the trust and stole the money of the people for their personal gain …. They did not stop stealing for 23 years.”

In his statement released on Monday, Ben Ali said the charges against him were a fabrication designed to blacken his name.

He said the weapons were gifts from other heads of state and the jewelry had been given as gifts to his wife by foreign dignitaries.

The money and drugs had been planted in his home and the presidential palace after his departure as part of a plot against him, he said in the statement.

He also denied having any bank accounts in Switzerland or any other foreign country, and said that he did not own any property overseas.

Outside the courtroom, several hundred protesters chanted “How long will he be allowed to flee?” Some demanded that Ben Ali be sentenced to death.

“Why did they start with the trial over the drugs and weapons and stolen money?” said a woman protester. “Why don’t they start with a trial for killing hundreds of people?”

Ben Ali is also due to face a separate trial, in a Tunisian military court, on charges that include conspiring against the state and manslaughter.

In the statement released through his lawyers, Ben Ali denied giving the order to fire on protesters.


AFP, le 20 juin 2011 à 15h19 GMT

Ben Ali: l’ex-président s’explique à l’ouverture de son procès par contumace


Par Mohamed HADDAD et Philippe SAUVAGNARGUES

TUNIS, 20 Jui 2011 (AFP) – Le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali s’est défendu dans un message d’avoir fait tirer sur des civils lors de la révolte qui l’a chassé du pouvoir, au premier jour lundi de son procés à Tunis, dont ses avocats ont demandé le report.

M. Ben Ali, qui se trouve en Arabie Saoudite depuis le 14 janvier, a aussi expliqué dans un communiqué diffusé par un de ses avocats à Beyrouth que son chef de la sécurité l’avait trompé en lui faisant croire que son départ n’était pas définitif.

Le procès de l’ex-président, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 23 ans, s’est ouvert devant un tribunal de première instance à Tunis en l’absence de l’accusé.

M. Ben Ali est notamment accusé de détournement de fonds publics ainsi que de détention d’armes et de stupéfiants, dans deux affaires distinctes. Il est passible de peines allant de 5 à 20 ans de prison pour ces délits.

Les avocats tunisiens commis d’office ont réclamé un report dans les deux affaires pour pouvoir mieux préparer leur défense.

Un avocat, Me Abdesattar Massoudi, a reconnu que le dossier contre l’ex-président et son épouse était substantiel dans l’affaire du palais de Sidi Bou Said, où ont été découvertes d’importantes sommes d’argent et des bijoux.

Dans la seconde affaire, seul M. Ben Ali est visé. Elle a trait à la découverte dans le palais présidentiel de Carthage de drogue et d’armes.

Dans la salle d’audience bondée et surchauffée, un magistrat a lu longuement l’acte d’accusation, tandis qu’à l’extérieur, des Tunisiens scandaient des slogans qualifiant le procès de “parodie de justice” en raison de l’absence de l’accusé.

Plusieurs journaux ont qualifié ce procès “d’historique” lundi, soulignant à l’instar de Tunis-Hebdo que pour la première fois de la longue histoire de la Tunisie, “un président mû en dictateur, prédateur et sanguinaire est jugé”.

Dans un texte rendu public par son avocat libanais, M. Ben Ali soutient n’avoir jamais donné “l’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants”.

Quelque 300 personnes ont été tuées dans la répression du soulèvement populaire qui a suivi l’immolation à Sidi Bouzid d’un jeune marchand ambulant le 17 décembre et a conduit au départ de M. Ben Ali, près d’un mois plus tard.

Il a également expliqué les circonstances dans lesquelles il a quitté la Tunisie. Il affirme avoir été victime d’un stratagème ourdi par le responsable de sa sécurité, le général Ali Seriati pour lui faire quitter le pays.

Selon lui, le complot dont il se dit victime vise à “représenter la période précédente comme le mal absolu en vue de préparer les Tunisiens à accepter un nouveau système politique élaboré à leur insu et par des extrémistes”.

Il s’agit d’une allusion aux courants islamistes réprimés pendant sa présidence et qui sont revenus sur la scène politique tunisienne.

Son avocat français Me Jean-Yves Le Borgne, a de son côté dénoncé le procès entamé lundi comme un “acte de liquidation politique” et une “mascarade judiciaire”, dans une déclaration à l’AFP.

Comme on lui demandait si l’ex-président comptait revenir à Tunis pour se défendre, l’avocat a répondu: “Certainement pas!”. Les autorités saoudiennes ont jusqu’ici fait la sourde oreille aux demandes des autorités tunisiennes de leur remettre M. Ben Ali.

Me Le Borgne a précisé qu’il n’avait aucune intention de se rendre à Tunis. Il ne pourrait de toutes façons pas plaider, la législation ne permettant pas à un avocat étranger de défendre un client tunisien.


L’ex-président Ben Ali et son épouse condamnés à 35 ans de prison


(©AFP / 20 juin 2011 21h21) TUNIS – L’ex-président tunisien Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi ont été condamnés lundi par contumace à 35 ans de prison chacun dans un procès où il étaient poursuivis pour détournement de fonds publics. Le juge Touhami Hafi a annoncé en fin d’après-midi ces peines sévères qui sont assorties d’amendes de 50 millions de dinars (25 millions d’euros) pour l’ex-homme fort tunisien et de 41 millions de dinars (20,5 millions d’euros) pour Mme Ben Ali. Il a par ailleurs annoncé le report au 30 juin du procès sur une autre affaire, afin de permettre aux avocats commis d’office de préparer la défense de l’ex-président. Ni Zine El Abidine Ben Ali, qui s’était réfugié en Arabie saoudite le 14 janvier dernier, chassé par une révolte populaire inédite qui a mis fin à un règne de 23 ans, ni son épouse qui a fui avec lui, n’étaient assis sur le banc des accusés. La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, devant laquelle le procès s’était ouvert lundi matin avait à statuer sur deux affaires. La première mettait en cause M. Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi. Elle porte sur la découverte dans un palais de Sidi Bou Said, dans la banlieue chic au nord de Tunis, de quantités faramineuses d’argent et de bijoux de prix. La télévision publique avait montré d’imposantes liasses de dinars tunisiens et de devises étrangères empilées dans un énorme coffre, évoquant des images de caverne d’Ali Baba. Dans ce dossier, les chefs d’accusation retenus étaient notamment l’accaparement et le détournement de fonds publics. Dans la seconde affaire, seul M. Ben Ali est visé. Elle a trait à la découverte dans le palais présidentiel de Carthage de drogue et d’armes. M. Ben Ali a à répondre, dans ce cas, de chefs d’accusation portant sur la détention d’armes et de stupéfiants. Le ministère de la justice avait indiqué que les délits visés étaient passibles de peines allant de 5 à 20 ans, selon le ministère tunisien de la justice. Le fait que la peine infligée soit supérieure à 20 ans s’explique du fait qu’il y a plusieurs délits, a indiqué un avocat. L’ex-président avait rejeté en bloc par avance toutes ces accusations par le truchement de son avocat libanais Me Akram Azouri.


Qu’attendent les Tunisiens du procès de Ben Ali?


 

Le procès du président déchu s’ouvre ce lundi à Tunis. Pour beaucoup, il constitue une étape symbolique, alors que leurs revendications économiques et sociales restent désespérément au second plan.

Le procès de Ben Ali s’ouvre ce lundi 20 juin devant le Tribunal de première instance de Tunis, sans Ben Ali. Déchu de son trône après 23 ans de règne, Ben Ali et sa femme Leila Trabelsi ont trouvé refuge en Arabie Saoudite, toujours prête à accueillir les présidents en fin de règne. Ce jugement se fera donc par contumace, au regret de nombreux Tunisiens qui espèrent toujours une extradition de Ben Ali en Tunisie, bien qu’aucun accord n’existe entre les deux pays.

Au regard des 93 chefs d’inculpations, la saga judiciaire s’annonce longue. Le jugement s’ouvre sur les affaires frauduleuses de l’ancien raïs tunisien et de la famille Trabelsi. Les découvertes récentes de bijoux, d’armes et de grandes sommes d’argents dans deux de leurs palais constituent les premières charges retenues contre la famille Trabelsi-Ben Ali.

Une “mascarade” selon Ben Ali

Discret depuis sa fuite le 14 janvier en Arabie Saoudite, le président tunisien avait dénoncé, il y a une semaine, par l’intermédiaire de son avocat, “la mascarade” que représente ce procès instruit contre lui depuis Tunis. Ben Ali souhaite simplement que chacun comprenne que ce procès pénal est une image tronquée et honteuse de la justice des vainqueurs”, affirme un communiqué publié par le cabinet d’avocats chargé de défendre ses intérêts, basé à Beyrouth. “Derrière ce procès, le but n’est-il pas de détourner l’attention des Tunisiens d’un désordre dont personne ne peut l’accuser et dont on ne peut pas lui imputer la responsabilité?”, poursuit le communiqué.

Une simple étape dans la transition démocratique

De nombreux Tunisiens semblent partagés par un procès symbolique qui n’apporte pas une caution à la transition démocratique dans le pays. Les contestations et les grèves continuent pour réclamer les véritables fruits d’une révolution, dont les revendications sociales et économiques ont été centrales. L’immolation du jeune Bouazizi était devenue le symbole d’un ras le bol et avait mobilisé les foules autour de thèmes comme la hausse du niveau de vie, la lutte contre le chômage et la galère des jeunes Tunisiens.Autant de questions qui semblent passer au second plan, derrière les échéances politiques.

Aussi l’ouverture du procès est loin d’être perçue comme une victoire. “Le procès s’ouvre sur des détails car tous les complices de Ben Ali sont toujours en poste en Tunisie”, lance un militant du Front du 14 janvier lors d’une réunion de cette association, ce dimanche à Paris. Les discussions qui se tiennent dans un local du XXe arrondissement parisien montrent qu’il n’est pas l’heure de fêter cette révolution de jasmin. Elle est en route, avec ou sans procès de Ben Ali.

Certains avocats s’interrogent également sur la capacité de la justice tunisienne à juger l’ancien président, alors que le pays essaie de vivre une transition démocratique. Le report des élections au mois d’octobre prolonge en partie l’instabilité d’un gouvernement de transition, en déficit de légitimité. La justice vit elle aussi au rythme de cette crise politique, ce qui l’amène à chercher et accuser, dans le vif, les anciens du régime. Une chasse aux sorcières au cours de laquelle le système judiciaire n’apparaît nullement apaisé, à l’instar des Tunisiens eux-mêmes.

Source : « L’express » Le 20-06-2011

Lien : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/qu-attendent-les-tunisiens-du-proces-de-ben-ali_1004103.html


Ben Ali se considère encore « Président » de La République Tunisienne


 

Dans une deuxième déclaration publiée à travers son avocat libanais Me Akram Azouri lundi 20 juin, le jour du début de son procès, le Président déchu a affirmé qu’il n’a pas fui le pays mais qu’il a été contraint au départ. Ben Ali réfute ainsi l’abandon de poste du Président de la République qu’il a occupé jusqu’au 14 janvier 2011. Racontant les évènements du jour de son départ, Ben Ali explique que le directeur général chargé de sa sécurité, Ali Sériati, lui avait indiqué le 14 janvier qu’on voulait l’assassiner et que le palais présidentiel était encerclé. Selon Ben Ali, Seriati aurait utilisé la ruse pour l’obliger à accompagner sa famille pour quelques heures à Jeddah en Arabie Saoudite « pour permettre aux services de sécurité de déjouer le complot et garantir ma sécurité », a-t–il ajouté.

« Contrairement à mes ordres clairs, l’avion est rentré à Tunis sans m’attendre », poursuit-il. Et d’ajouter « l’objectif est de représenter la période précédente comme le mal absolu en vue de préparer les Tunisiens à accepter un nouveau système politique qui est élaboré à leur insu et par des extrémistes ».

La justice tunisienne a entamé aujourd’hui le procès de Ben Ali en son absence, cette audience est la première parmi les 93 procédures engagées contre le Président déchu, dont 35 relèvent de la justice militaire.

Le procès d’aujourd’hui concerne l’affaire du palais de Sidi Dherif où une importante quantité de devises et de bijoux de valeur ont été saisis. Ben Ali est également accusé de détention d’armes et de possession de stupéfiants, saisis au palais de Carthage. Il est passible de peines allant de 5 à 20 ans de prison.

Source : « Tunisie Numerique » Le 20-06-2011

Lien : http://www.tunisienumerique.com/2011/06/ben-ali-se-pretend-toujours-president-de-la-republique-tunisienne/


Ben Ali forcé au départ «par la ruse» et par Ali Seriati, selon un communiqué de Me Azouri


Zine El Abidine Ben Ali a affirmé qu’il n’a pas «abandonné» son poste de président de la République ou «pris la fuite», mais a été contraint au départ «par la ruse», dans un communiqué, envoyé à l’AFP, lundi 20 juin 2011 par son avocat libanais Akram Azouri qui a précisé que «cela ne veut pas dire que M. Ben Ali se considère encore comme le président de Tunisie». Zine El Abidine Ben Ali explique qu’Ali Seriati, le directeur général chargé de sa sécurité, lui avait indiqué le 14 janvier qu’on voulait l’assassiner et que le palais présidentiel était encerclé. Il a évoqué «les circonstances de (son) départ forcé et par la ruse de Tunisie». «Ali Seriati a insisté pour que j’accompagne ma famille à Jeddah pour quelques heures afin que les services de sécurité puissent déjouer le complot et garantir ma sécurité», indique-t-il. «J’ai pris alors l’avion avec ma famille (…) mais après notre arrivée à Jeddah, l’avion est rentré à Tunis sans m’attendre contrairement à mes ordres clairs», ajoute l’ex-président. «Je suis resté à Jeddah contre ma volonté. Plus tard, il a été annoncé que je me suis enfui de Tunisie», poursuit-il.

Source: “Business News” Le 20-06-2011

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Ben-Ali-forcé-au-départ-«par-la-ruse»-et-par-Ali-Seriati,-selon-un-communiqué-de-Me-Azouri,520,25301,1


AFP, le 20 juin 2011 à 03h42 GMT

Le PM ministre tunisien veut une nouvelle constitution pour début 2012


TOKYO, 20 Jui 2011 (AFP) – Le Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, veut une nouvelle constitution pour son pays dans les six mois qui suivront les élections d’octobre, soit début au premier trimestre 2012, selon ses déclarations faites à un quotidien japonais et publiées lundi.
Afin d’accélérer le processus de démocratisation, “nous voulons adopter une nouvelle constitution dans les six mois” suivant l’élection de l’Assemblée constituante, prévue pour le 23 octobre, a-t-il déclaré au quotidien économique Nikkei, lors d’une interview accordée samedi.
M. Essebsi a ajouté que la date des prochaines élections, présidentielle et autres, sera décidée après le vote du 23 octobre.
L’adoption d’une nouvelle constitution devrait permettre à la Tunisie, pays pionnier du “printemps arabe”, de se doter d’un Etat de droit dans le délais le plus court possible.
M. Essebsi a également estimé à un point de perte de croissance l’impact du soulèvement populaire qui a chassé l’ex-président Zine el Abidine Ben Ali et son régime.
La Tunisie va avoir besoin d’une aide internationale d’environ 2,5 milliards de dollars sur une période de cinq ans, selon lui.
Le tourisme tunisien, qui représente 7% du PIB tunisien et emploie quelque 400.000 personnes, traverse une crise sans précédent depuis le début de la révolution tunisienne, en décembre 2010 avec une baisse officiellement estimée à 51% de l’activité.
Après 23 ans de pouvoir sans partage, Zine el Abidine Ben Ali a fui la Tunisie le 14 janvier pour l’Arabie Saoudite, sous la pression d’un puissant soulèvement populaire.
La Tunisie s’apprête à juger lundi en son absence le président déchu, son épouse Leïla Trabelsi et son entourage.


Tourisme Tunisie : Habib Ammar tire la sonnette d’alarme !


 

Le secteur touristique fait face à la plus grande crise de son histoire ! Ses impacts ayant dépassé ceux de la guerre du Golfe en 1991, les retombées des évènements du 11 septembre 2001 et ceux de la Ghriba à l’île de Djerba en 2002. Les chiffres annoncés au cours de la rencontre périodique de la cellule de communication au premier ministère à la Kasbah sont très alarmants !

Les revenus du secteur ont baissé, jusqu’au 10 juin 2011, de 51%, le nombre de nuitées a régressé au cours de la même période de 55,3% et le nombre d’arrivants a baissé de 41% !

L’été s’annonce difficile avec un volume de réservations en nette baisse !

Selon le directeur général de l’office national du tourisme Tunisien (ONTT), M. Habib Ammar, les réservations pour l’apogée de la saison estivale, juillet, août et septembre sont en baisse de moitié (52%) contre 70%, trois mois plus tôt.

Le marché européen s’est rétracté de plus de moitié (53%) contre 41% pour le marché maghrébin, essentiellement composé de Libyens et d’Algériens.

Les Britanniques ont modifié leur destination de vacances pour cet été. Ils seront, selon les réservations, 30% de moins en Egypte, 16% de moins en Tunisie.

Le tourisme représente 7% du PIB tunisien et emploie quelque 400.000 personnes. Chaque année, environ 7 millions de touristes dont 2 millions de Libyens et un million d’Algériens séjournent en Tunisie.

Le responsable tunisien met en cause, les couvre-feux, les émeutes, l’immigration clandestine vers Lampedusa et la révolution libyenne. Mais l’espoir est fort grand ! On pourra se rattraper au cours du 2ème trimestre de cette année, affirme le DG de l’ONTT ! Tout en ajoutant que les entrées de la saison estivale ne représente que 30% des entrées du secteur et que le deuxième semestre de chaque année génère entre 60 et 70% de ces revenus en plus de l’amélioration de l’indicateur des réservations à l’avance de près de 15% pour atteindre -55% contre -70% deux mois auparavant. Habib Ammar a affirmé en outre que le ministère de tutelle agit en coordination avec l’ONTT dans le cadre de plans de promotion diversifiés qui s’adressent aussi bien aux marchés traditionnels que maghrébins, lesquels auront un impact meilleur sur le tourisme tunisien au cours des années 2012 et 2013. wait and see !

Source: Tourismag” Le 20-06-2011

Lien: http://www.tourismag.com/articles/10046/tourisme-tunisie-habib-ammar-tire-la-sonnette-dalarme.html


Libertés Numériques : Quand la Tunisie dépasse la France


 

41 pays dont la Tunisie ont approuvé un rapport de l’ONU défendant le libre accès et la liberté d’expression sur le Net. Ce sont la France et la Grande-Bretagne, hier donneuses de leçons, qui se font aujourd’hui taper sur les doigts par l’ONU pour des questions de respect des libertés numériques.

Pour une fois, la Tunisie ne se retrouve pas épinglée à cause d’internet. Le dernier rapport de l’ONU sur la liberté d’expression en ligne, présenté au début de ce mois a d’ailleurs été dument ratifié par notre pays. Mieux : il s’avère que la Tunisie est désormais mieux placé que certains pays du G8, au niveau des libertés numériques. C’est que la Révolution est également passée par là.

M. Frank La Rue, chargé de ce dossier par l’Organisation des Nations Unies précise dans ce rapport : «La changeante nature d’Internet ne permet pas seulement aux individus d’exercer leur droit d’opinion et d’expression, mais fait aussi partie de leurs droits humains et promeut le progrès de la société dans son ensemble». L’ONU qui fait désormais de l’accès à Internet «un droit humain universel et fondamental» reconnait donc clairement l’impact que peuvent avoir les TICs dans l’édification de sociétés démocratique.

41 pays ont approuvé ce rapport défendant le libre accès au Net et la liberté d’expression sur le web. Dans le monde arabe seuls 4 Etats l’ont ratifié : la Tunisie, le Maroc, la Palestine, et la Jordanie. En plus de notre pays 4 autres Etats ont approuvé ce rapport : le Botswana, Djibouti, le Sénégal, et l’Afrique du Sud.

Le journal en ligne Numerama.com relève, quant à lui, «l’absence honteuse de signature de la France. Honteuse parce que sans doute au nom de la défense de sa sacro-sainte riposte graduée, au nom de la quête de l’internet civilisé prôné par le néocolonialiste Nicolas Sarkozy, la France s’abstient de soutenir un rapport perçu comme un immense espoir par les peuples révoltés qui misent sur Internet pour s’exprimer et se mobiliser».

Le même journal en ligne soulignera que «ni la Grande-Bretagne, ni l’Allemagne, ni l’Italie, ni l’Espagne, ni le Portugal, ni la Belgique ne soutiennent pour le moment le rapport» que les Etats-Unis, le Japon, la Turquie, l’Inde ont approuvé. On savourera ce renversement inespéré de situation qui fait que les pays hier donneurs de leçons, se font aujourd’hui taper sur les doigts par l’ONU pour des questions de liberté d’expression. En ligne de mire : la France et la Grande-Bretagne où certaines lois sont susceptibles d’interdire l’accès au web à ceux qui font l’objet de poursuites dans des affaires liées au droit d’auteur (comme dans le cas Hadopi).

La Chine qui bloque encore l’accès à des sites comme Facebook, Twitter, Youtube et LinkedIn, n’a également pas été ménagée. On se souviendra que l’Empire du Milieu est même allé jusqu’à censurer le terme «jasmin», sans doute pour son parfum subversif et révolutionnaire. En clair : l’ONU rappelle à l’ordre ces pays et les appelle à abroger les lois scélérates. Ce qui n’est certainement pas pour déplaire à nos amis du Parti Pirate !

Reste que la décision du tribunal de censurer les sites X risque peut-être d’égratigner quelque peu notre réputation fraîchement (et chèrement) acquises, d’internautes révolutionnaires et définitivement libérés.

Source : « Tekiano » Le 20-06-2011

Lien : http://www.tekiano.com/net/7-web-2-0/3930-libertes-numeriques-quand-la-tunisie-depasse-la-france-.html


Faux tropisme des islamistes tunisiens: Ennahdha n’est pas l’Akp!


 

Sans surprise, le Parti Adalet ve Kalkinma Partisi (Akp) a remporte les élections législatives turques de la semaine passée. Sans surprise, parce que l’opposition était, et reste, divisée, sans réel programme économique ou social positif, se cantonnant à se déterminer par rapport à l’Akp. Sans surprise aussi, parce que ce Parti de la Justice et du Développement (Pjd) a trouvé en Recep Tayyip Erdogan un leader charismatique et sûr de lui. Un homme qui a su faire l’inimaginable: récupérer le legs républicain laïc de Kemal Attatürk en faisant campagne sur le thème de la Turquie 2023, centenaire de la république turque moderne. «Objectif 2023», voici la vision de l’Akp islamiste, qui avec moult projections, aussi vagues qu’ambitieuses, promet une croissance économique de plus de 8% sur les douze années qui nous séparent de cet horizon. Voire!

Y a-t-il un Erdogan à Ennahdha? Quelles leçons tirer pour la Tunisie de ce non-événement? Comment le narratif des partis politiques islamistes arabes, et notamment Ennahdha, tire t-il profit de cette «success story»? Depuis quelques années s’est inscrit dans l’imaginaire collectif que le «modèle turc» d’un gouvernement a tendance islamiste, modéré, pro-business, projetant des résultats économiques et sociaux probants, est une voie acceptable à suivre. Une manière d’assurance venue du Bosphore contre les dérives fondamentalistes et intolérantes dont iraniens et afghans nous ont donne l’illustration. Voici un parti qui a accepte le jeu démocratique et qui a gagné. Et puis, cerise sur le gâteau, n’a-t-on pas en l’armée nationaliste et laïque turque le meilleur garde-fou contre toute aventure non prévue au programme? Lors d’un récent séjour à Istanbul, des amis turcs fortement engagés en politique, et diplomates en poste en Turquie, m’ont donné une lecture intéressante, nuancée et qui peut alimenter en Tunisie, un débat déjà riche. C’est un point concis sur les différences entre la situation tunisienne et celle turque, de manière à réduire ce parallèle que certains tracent pour rassurer ceux qui pourraient tanguer vers un vote «islamiste modéré». Au niveau du discours politique, les grands programmes de l’Akp n’ont rien à voir avec les déclarations parfois tonitruantes, souvent et malheureusement déstructurées et toujours inquiétantes, des porte-parole de notre parti islamiste local. Vous n’entendrez pas un responsable turc parler d’Etat islamique, d’application de la Charia ou bien de polygamie. Non pas que ces tendances n’existent pas, mais le message de l’Akp est poli, étudié, intelligent et, surtout, réaliste (voir, plus bas, l’aspect économique). Par ailleurs, les leaders de l’Akp, Erdogan et Gül, tiennent leurs troupes et imposent la discipline partisane. Si dissension il y a, elle provient de leur rivalité, encore voilée mais qui pourrait surgir lorsque le débat quant à la réforme de la constitution se fera vif. Nos islamistes à nous sont au stade de la délimitation des responsabilités et de la mise en place du modus operandi post-Ghannouchi. La lutte pour la succession de l’ex-exilé de Londres est lancée. Ils en sont encore à expliquer leur projet de société à ceux qu’ils estiment pouvoir convaincre en, justement, traçant le parallèle turc. Le récent voyage de Hamadi Jebali aux Etats Unis se place dans cette démarche. Ensuite, en regardant de près l’histoire de la Turquie moderne, force est de constater que l’armée n’a pas toujours joué un rôle de défenseur de la démocratie. La Turquie moderne a connu 4 coups d’Etat (1960, 1971, 1980 et 1997), des régimes militaires durs et une répression qui a touché toute forme d’opposition. En Tunisie, l’armée a prouvé son engagement auprès du peuple, c’est un fait. Elle a défendu les institutions de la république. Il suffit de regarder la Syrie et la Libye pour voir que ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Mais l’armée tunisienne n’a pas donné de signes d’engagement politique. Au contraire de celle turque, l’armée nationale reste muette, et c’est mieux comme ça.

Des visions économiques aux antipodes Sur le plan économique, l’Akp a eu la bonne idée de ne pas remettre en cause le plan de restructuration économique mis en place par Kemal Dervis, ministre des Finances du gouvernement d’Ecevit et ancien vice-président de la Banque mondiale. Un adepte de la mondialisation intelligente qui a conçu un plan d’ajustement structurel conduit en partenariat avec le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale. Un plan qui a relancé la Turquie et lui permet aujourd’hui de se hisser aux premiers rangs des économies mondiales. Ce que l’on entend des partisans d’Ennahdha et de ses porte-parole, quand il leur arrive (rarement) de parler économie, c’est qu’ils s’inscrivent «contre». Contre la mondialisation. Contre le financement extérieur. Contre la dette. Contre les institutions financières internationales. Avec cette impression bizarre qu’ils souhaitent faire du passé table rase. Une vieille chanson, dont les refrains ne sont plus scandés que par certains illuminés que l’ont visite dans les maisons de retraite (ou les zoos) de la politiques. Mais c’est peut-être la un mauvais procès. Ont-ils même un programme économique? Sur la multitude de partis aujourd’hui reconnus, combien ont proposé un réel programme économique, chiffre, quantifiable, viable et, surtout, vendable? Et combien sont encore au stade de l’incantation! Sur le plan social enfin. L’Akp joue le jeu de la laïcité. Il prône cette valeur du consensus national sans chercher a remettre en cause les piliers de la Turquie moderne. Il est totalement concevable que ce ne sont la que manœuvres et tactiques. Il reste cependant que le pays a tracé un parcours ambitieux de développement économique que l’Akp ne mettra pas en péril en ouvrant des débats d’un autre âge. Ennahdha, qui dit s’inspirer de la démarche turque, et dont le leader se dit être la référence intellectuelle et religieuse d’Erdogan, pourrait là aussi trouver matière à réflexion. Le 23 octobre, nous voterons notre selon notre conscience, librement. Mais il faudra simplement refuser ceux qui veulent nous vendre des vessies en prétendant qu’il s’agit de lanternes.

Source : « Kapitalis » Le 20-06-2011

Lien : http://www.kapitalis.com/afkar/68-tribune/4445-faux-tropisme-des-islamistes-tunisiens-ennahdha-nest-pas-lakp.html


Tunisie. Le pays se cherche encore


 

Cinq mois après la chute de Ben Ali, la Tunisie nouvelle se cherche encore, tout le pays respire un air de liberté et d’inquiétude mêlée. Mais nul doute que la raison l’emporte sur la ferveur révolutionnaire, maintenant que les élections viennent d’être fixées au 23octobre.

De notre envoyé spécial. Les bougainvillées n’ont rien perdu de leur couleur, et à première vue, la Tunisie n’a pas changé. Cela reste le pays le plus souriant du Maghreb, mais «maintenant, nous éprouvons un sentiment généralisé de bonheur», confie Fadhel Moussa, doyen de la faculté des sciences juridiques de Tunis, avec une candeur qui n’est pas de la naïveté. Comment pourrait-il en être autrement, après s’être délivré d’un État policier qui aura duré 23 ans ? Cette «Révolution du jasmin» déclenchée en Tunisie le 14janvier par la chute de Ben Ali, est un soulèvement que personne n’avait vu venir, ni les Tunisiens eux-mêmes, les premiers surpris, ni les analystes et experts de tous bords. Une révolte sans leader Une révolte sans leader ni opposition incarnée par une figure de proue identifiable. «C’est rare dans l’histoire, et vraiment extraordinaire pour le monde arabe, où le culte du raïs, le chef, est poussé à son comble», souligne Samir Annabi, avocat et membre de l’Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution. Imprévue et sans tête, la révolution a été aussi relativement pacifique. Seuls les biens et les résidences ont été dévastés, pendant que les plus hauts dignitaires ont été mis en prison. «Papa, donne les Trabelsi, ils ont fait tant de mal», suppliait la fille du président déchu, en l’incitant à lâcher la mafia dont il s’entourait, rapporte le majordome de la raïssa Leila Ben Ali, qui raconte dans un livre stupéfiant la vie du despote et de son clan dans les palais de Carthage et de Sidi Dhrif livrés aux meddeb, les voyants, et aux affairistes les plus véreux(*). Elections le 23 octobre «Qui commande dans ce putain de pays ?» avait l’habitude de crier Leila Trabelsi du temps de son pouvoir. La question se pose toujours aujourd’hui, dans des termes plus courtois, en attendant les élections annoncées pour le 23octobre par le premier ministre, Beji Caïd Essebsi. Un chef de gouvernement provisoire de 84 ans pour un pays à la moyenne d’âge proche de 29ans: l’équation tunisienne ne se résume pas à ces deux chiffres, mais ils montrent le vide et le bilan du «benalisme», qui laisse un pays exsangue malgré une croissance de 3,8% l’an dernier. Un double atout La Tunisie détient, cependant, un double atout. Elle est, et restera, la fille aînée des révolutions arabes, de l’Égypte au Yémen. Et même si l’insurrection libyenne à ses portes fragilise en retour la jeune démocratie tunisienne, cela lui vaut la reconnaissance du monde. Les femmes de Tunisie représentent, enfin, une force sans équivalent au sud de la Méditerranée. La polygamie y est interdite, et l’égalité des salaires une réalité, car sur ce terrain les Tunisiennes sont en avance sur la France. «Mais ce statut de la femme est plus inscrit dans le marbre que dans les mentalités», note une jeune juriste docteur en droit public, Salwa Hamrouni Gaddes, qui rappelle qu’une fille ne touche encore que la moitié de l’héritage par rapport au fils. Depuis la révolution, barbes et foulards islamiques ont fleuri dans l’administration, où ils étaient jusqu’ici interdits, et il ne faudrait pas que «les barbus» en cueillent tous les fruits. (*) «Dans l’ombre de la reine», par Lotfi Ben Chrouda, éditions Michel Lafon.

Source : « Le Telegramme » Le 20-06-2011

Lien : http://www.letelegramme.com/ig/generales/fait-du-jour/tunisie-le-pays-se-cherche-encore-15-06-2011-1336764.php


Tunisie: affrontement politique feutré au conseil de Iyadh Ben Achour


Le conseil de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la transition démocratique et la réforme politique, est partagé

au sujet du projet du décret-loi portant organisation des partis politiques. Les positions oscillent entre le pour et le contre concernant l’examen de ce projet du décret-loi qui comporte 31 articles s’articulant autour des principes généraux relatifs à la création des partis politiques, du mode de leur gestion et des modalités de leur financement. Des représentants du Mouvement « Ennahdha », du Parti Démocrate Progressiste (PDP) et du Congrès Pour la République (CPR), estiment que parmi les priorités de la Haute instance est de dresser la liste des personnalités ayant exhorté le président déchu à se porter candidat à l’élection de 2014 et celle des personnes ayant assumé de hautes responsabilités au sein du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) dissous, conformément à l’article 15 de la Loi électorale. Il s’agit, également, ont-ils ajouté, d’axer les efforts sur l’organisation du secteur de l’information et d’apporter toutes les réformes nécessaires au secteur de la magistrature. Pour d’autres courants politiques dont le Mouvement Ettajdid, le Forum Démocratique pour le travail et les libertés (FTDL), des représentants des régions et des personnalités nationales, l’examen du projet du décret-loi organisant les partis politiques constitue une étape essentielle en cette phase transitoire, dans la mesure où les partis doivent se doter de tous les instruments nécessaires à même de leur permettre de s’engager dans les élections de la Constituante. Ce débat reflète l’affrontement politique feutré au sein de la commission nationale de réalisation des objectifs de la révolution. Le financement des partis politiques est un sujet épineux dans cette période d’avant les élections de l’assemblée constituante, surtout que certains partis disposeraient de plusieurs millions de dinars de dons, notamment en provenance de l’étranger. En revanche, la détermination des individus ayant occupé des postes de responsabilité au sein du RCD (ancien parti unique dissout), ou la réglementation du secteur de l’information et la réforme de la justice sont des sujets importants sans pour autant avoir une incidence sur les échéances cruciales que le pays va vivre. De toute évidence, des partis comme « Ennahdha », le PDP, ou le CPR (présumé allié de Ennahdha) cherchent à tout prix à éluder la question du financement qui pourrait les mettre en difficulté aux yeux d’une opinion publique très regardante sur les moyens financiers des partis politiques dans une période où le pays traverse une crise économique conséquence de la révolution du 14 Janvier.

Source : « Espace Manager » Le 20-06-2011

Lien : http://www.espacemanager.com/politique/tunisie-affrontement-politique-feutre-au-conseil-de-iaydh-ben-achour.html


Cyril Grislain Karray publie “La Prochaine Guerre en Tunisie – La Victoire en 5 batailles”


Les journalistes qui ont été juste le lendemain du 14 janvier au Premier ministère, à la Kasbah, puis à la Présidence de la République, à Carthage, ont dû le croiser dans les allées du nouveau pouvoir : Cyril Grislain Karray. De mère tunisienne pure souche, ayant fait une bonne partie de ses études à Tunis avant de “monter” à Paris, il a vécu en direct la révolution tunisienne. Consultant international, très actif au sein de l’association Young Mediterranean Leaders et proche de différents mouvements de jeunes tunisiens, publie ces jours-ci aux éditions Cérès un livre intitulé: La Prochaine Guerre en Tunisie – La Victoire en 5 batailles. « Un livre qui secoue très fort, mais pour la bonne cause, promet-il, ajoutant pour que la Tunisie ose devenir la Suisse de la Méditerranée et le Singapour de l’Afrique. » Il souligne cependant : « à condition que nous transformions le ‘je voudrais bien’ en ‘je peux’.» Les droits d’auteur seront versés à la lutte contre le chômage et l’exclusion, précise Cyril.

Bonnes feuilles Avant-Propos Déclaration de guerre Cet essai n’est pas un essai. Non ! C’est une déclaration de guerre. Une vraie guerre. Et c’est ainsi qu’il faut l’entendre, une guerre avec ses plans, ses camps, ses bruits, ses nerfs, ses sacrifices et ses adversaires. Une guerre contre un ennemi cruel, un ennemi qui s’apprête à devenir fatal pour notre cher pays, fatal pour nous tous, fatal pour vous : enfants, adultes, hommes, femmes, gauche, droite, centre, libéraux, dirigistes, croyants ou pas, pauvres, riches.

J’ai nommé le chômage et l’exclusion de près de deux millions de Tunisiens. Le chiffre mérite d’être redit et réécrit : bientôt 2 000 000 d’exclus ! Il nous faut le retenir, le mémoriser, l’égrener, dénombrer tous ces Tunisiens, les nommer si possible, l’un après l’autre, n’oublier personne!

Croyez-le, le désespoir d’un million de jeunes dans la force de l’âge et sans avenir, auquel s’ajoute près d’un million de Tunisiens vivants dans la précarité ou la misère, cela vous concerne très directement. Il vous faut être en alerte : la situation est d’autant plus grave lorsque ces jeunes sont courtisés par des manipulateurs mal intentionnés, et qu’en face d’eux ils risquent de trouver comme seule réponse une force de l’ordre vingt fois moindre et peu préparée. Le chaos n’est pas lointain.

Vous ou vos enfants, vous êtes peut-être l’un de ces nombreux tunisiens, une personne sur cinq, à qui la société postrévolutionnaire fournit tant de grandes phrases, mots, slogans et clichés mais réserve si peu d’avenir concret.

Vous êtes peut-être un de ces Tunisiens sur cinq qui a, d’abord et avant tout, besoin d’un travail décent, d’un revenu prévisible, d’une reconnaissance sociale. Et pour qui la première des libertés est celle de vivre et d’exister dans la dignité ?

Un Tunisien sur cinq exclu, nous rendons-nous bien compte ? C’est excessif, injuste, inacceptable, inimaginable. Autrement dit : nous sommes en train d’assister à la formation d’un raz-de-marée, d’un Tsunami dont les premières vagues de 2011 feront figure de vaguelettes, de simple avertissement.

Source: ”Leaders” le 20-06-2011

Lien: http://www.leaders.com.tn/article/cyril-grislain-karray-publie-la-prochaine-guerre-en-tunisie-la-victoire-en-5-batailles?id=5533


Le dernier allié de Kadhafi, documentaire de la BBC réalisé par le Tunisien Zouheir Latif


 

”Les mercenaires tchadiens de Kadhafi étaient parmi nous !”

« Le dernier allié de Kadhafi », tel est le titre du documentaire de 45 minutes produit par la BBC et réalisé par le Tunisien Zouheïr Latif. Ce documentaire a été présenté samedi soir, au cours d’une séance spéciale, par le centre de Tunisie pour les libertés de la presse. Filmé entre Dhehiba et Ras Jédir en Tunisie, Njaména au Tchad, il livre des témoignages irréfutables sur l’implication du régime tchadien dans les massacres de civils libyens. Le film de Zouheïr Latif est plus qu’accablant pour Kadhafi et pour le régime Tchadien. A travers des témoignages de Tchadiens, arrêtés par les insurgés de la localité de Nalout, il nous révèle que les casques jaunes qui ont terrorisé les Libyens sont bel et bien des mercenaires recrutés par Kadhafi. Ils étaient recrutés directement de Njamena, par le recours à des intermédiaires spécialisés dans l’enrôlement de civils, et à travers le « mouvement de la justice et de l’égalité », dont le chef est très proche de Kadhafi. Pire encore, le documentaire qui sera diffusé par la BBC world et la BBC arabe, vendredi prochain à 20 h, apporte les preuves que le régime de Njamena a été sauvé des attaques des forces rebelles, en 2008, par Kadhafi. Il montre aussi que le Tchad cherche, par le biais de mercenaires ainsi que par l’envoi de troupes régulières, à soutenir le régime de Kadhafi, ébranlé par la révolution. Le documentaire révèle d’autres vérités odieuses comme l’enrôlement des enfants dans cette guerre et leur participation dans les crimes. Ce documentaire nous dévoile aussi que parmi les réfugiés africains de Ras Jedir, il y avait beaucoup de Tchadiens dont certains étaient probablement des mercenaires. Ils en ont témoigné à Ras Jédir devant leurs concitoyens indignés. C’est un documentaire qui vient, à point nommé, confirmer les informations selon lesquelles Kadhafi préparait bel et bien une tentative de déstabilisation de la Tunisie par des mercenaires. Ils étaient parmi nous et on ne le savait pas…

Source: ”Tunivisions” Le 20-06-2011

Lien: http://www.tunivisions.net/le-dernier-allie-de-kadhafi-documentaire-de-la-bbc-realise-par-le-tunisien-zouheir-latif,12589.html


Pourquoi la Syrie explose à son tour


La Syrie s’enfonce chaque jour davantage dans la violence. Un dirigeant -Bachar El Assad -décevant, une mosaïque de communautés, les fruits d’une modernisation économique confisqués par le pouvoir : tout est en place pour l’explosion.
par Daniel Bastien , Elizabeth Picard
En Syrie, on « entre dans le dur », estiment les observateurs. Dans les deux camps -celui du pouvoir et celui de la rue -, les plus radicaux prennent la main et un point de non-retour semble avoir été franchi. Mais on n’a peut-être encore rien vu : « Jusqu’ici, la répression s’est montrée plus impressionnante qu’efficace ! Or les moyens du pouvoir syrien sont extrêmement efficaces », rappelle Elizabeth Picard, directrice de recherche émérite au CNRS (Iremam d’Aix-en-Provence). Ils peuvent même être féroces. Qu’on s’en souvienne : le soulèvement d’Hama en 1982, à l’instigation des Frères musulmans, s’est terminé dans un bain de sang jamais égalé dans la région. Il a fait environ 20.000 morts. Comme hier, l’enjeu est aujourd’hui de taille pour le régime syrien : le clan alaouite minoritaire des Assad garde depuis quarante ans une main de fer sur un pays devenu avec Bachar une simple possession dynastique. Il est complexe, aussi, tant s’entremêlent pouvoir, argent, histoire, communautés et relations internationales. Il mérite quelques clefs pour le comprendre.
 
Bachar ou le pouvoir partagé
Inconscient, impuissant ou cynique ? Roi du discours immédiatement suivi d’un contre-discours, adepte du « oui-mais » perpétuel et spécialiste des promesses sans résultats, le jeune ophtalmologue rapatrié en urgence de Londres pour succéder à son père, Hafez, en 2000, n’a fait, depuis onze ans, que décevoir les attentes réformatrices syriennes ou étrangères. Bachar el-Assad ne semble jamais avoir dominé sa fonction et imposé son pouvoir. On l’a souvent excusé en le présentant comme un « réformiste empêché ou contraint », « engoncé dans une structure », car entouré par la vieille garde de son père et les proches de son clan. Et par beaucoup de « durs ». Mais il a lui-même consciencieusement recentré le pouvoir dans les mains de sa famille et fortement resserré la base de son régime, explique-t-on, pour former à l’arrivée un « système néo-patrimonial » témoignant d’une grande «tribalisation du pouvoir », affirme Caroline Donati, auteur de « L’Exception syrienne » (Editions La Découverte). Son frère Maher est à la tête de la garde républicaine, son beau-frère Assaf Shawkat était jusqu’à il y a peu chef des services secrets, et son cousin germain Rami Makhlouf a la haute main sur le monde des affaires. « Il y a eu chez lui un souci de modernisation, sur le plan économique notamment, mais pas de volonté de réforme du système », ajoute Elizabeth Picard. Qui est vraiment Bachar ? « On n’en est plus là aujourd’hui ! », proteste le politologue libanais Joseph Bahout, professeur à Sciences po Paris : « Le problème est le système dont il est le produit et le représentant, car il est là pour faire fonctionner un système qu’il n’a pas construit. Même s’il sait à quel point de délabrement en est arrivé la Syrie, il ne peut pas aller au-delà. » En passant de Hafez à Bachar, la Syrie serait toutefois bien passée de l’autoritaire à l’arbitraire. Officiellement, le parti Baas gouverne le pays, mais pour la majorité des Syriens ce sont tout simplement les services de renseignement. Il y en aurait 17 différents et ces « moukhabarat » contrôlent tout -vie publique comme vie privée.
 
Un mille-feuille ethnique et religieux
« La Syrie est dans la situation du Liban en 1975 et de l’Irak en 2003 : c’est une mosaïque de communautés tenue par un ciment autoritaire et sous la domination d’un groupe », explique un sociologue à Damas, « le problème, c’est que ces deux pays ont déjà fait l’expérience de guerres sectaires ! ». Le terrain est donc miné. Témoins du creuset de civilisation que fut la région, une grande majorité de sunnites (près des trois quarts de la population), chrétiens (10 %), Kurdes (6 %), druzes, ismaéliens, Tcherkesses, juifs, constituent la société syrienne, le tout sous la domination des alaouites, une minorité chiite très déclassée (dont étaient historiquement issus les personnels de maison) comptant pour seulement 10 % de la population du pays. Sans compter 1,5 million de réfugiés irakiens. Une situation potentiellement explosive dont le pouvoir syrien ne se prive pas de jouer. « Le pouvoir confessionnalise à outrance pour attiser les craintes et diviser », souligne-t-on à Damas, et il récupère laïcs ou petites communautés : « La minorité chrétienne est très heureuse du régime baasiste qui les protège », souligne Denis Bauchard, conseiller Moyen-Orient à l’IFRI. « Vu les exemples libanais et irakien, la société syrienne est très soucieuse de stabilité et elle vit dans l’acceptation de l’autorité pour l’obtenir », rappelle Joseph Bahout. Cette société aux ressorts très identitaires sait pourtant se montrer plurale, ouverte aux compromis -la grande bourgeoisie sunnite de Damas soutient le régime -, sa classe moyenne laïque est éduquée et autonome, et elle fait au total preuve d’une grande sophistication, relèvent les experts. Jusqu’ici, les affrontements ethniques ou religieux ne font pas partie du paysage syrien. Pour combien de temps ?
 
Opposition laminée
Mais où est l’opposition syrienne ? Sans surprise, cette société si peu homogène peut difficilement se rassembler autour de revendications communes. Comment le ferait-elle, d’ailleurs ? « Le prix de toute activité politique exercée en dehors du cadre fixé ou tacite est la prison, l’exil, ou la mort », rappelle Caroline Donati. « Il n’y a pas de structure alternative crédible », affirme Denis Bauchard. « Il n’y a même pas en Syrie une petite dizaine de personnalités correspondant au Conseil de transition libyen. Le pays est politiquement désertifié depuis des décennies », poursuit Joseph Bahout. « Il y a des élites, dans l’Etat, l’administration ou l’économie, mais elles vivent sous la chape de plomb des services de sécurité. L’opposition est un point aveugle de cette révolution multilocale : il est difficile de voir apparaître des leaders moraux, politiques, religieux ou intellectuels, et qui se mettent en réseau, car le pouvoir frappe immédiatement », insiste Elizabeth Picard. Pour la chercheuse, « les Frères musulmans sont la structure la plus solide qui puisse quadriller une société à 75 % sunnite et être au coeur d’un projet politique ». Toute la Syrie, d’ailleurs, n’est pas dans la rue… Quelques points positifs surnagent tout de même. D’abord parce qu’ « il y a dans toute classe politique de grandes capacités de reconversion. Voyez l’Egypte ! Plusieurs centres de pouvoir existent en Syrie et les démissions qui se multiplient en son sein montrent que le parti Baas n’est pas homogène », avance Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève. Ensuite, parce que des mobilisations démocratiques (comme la « Déclaration des 99 », en 2000, ou la « Déclaration de Damas », en 2005) « ont prouvé l’existence de traces de mouvements supra-confessionnels. Et on trouve aujourd’hui dans la rue des protestations politiques unitaires », affirme-t-on à Damas.
 
Une économie dynamisée mais « privatisée »
Peu de pays peuvent se targuer d’avoir plus que doublé leur PIB en cinq ans. La Syrie l’a fait entre 2003 et 2008. Sur le papier, les « années Bachar » correspondent bien à une véritable embellie de l’économie dont témoigne une forme de « gentryfication » de Damas et des grandes villes syriennes. Longtemps réputée comme une des plus fermées et centralisées de la région, et alors que la production pétrolière s’asséchait, elle s’est ouverte à marche forcée à partir de 2004, avec l’irruption de banques privées et des investissements étrangers sur le marché, des privatisations, la libéralisation commerciale extérieure et l’abandon progressif des prix administrés. Par habitant, le revenu reste toutefois très inférieur à la moyenne du Proche-Orient, l’économie est toujours « en développement », l’Etat-providence a disparu, la pauvreté touche un tiers de la population et la Syrie a encore reculé dans le dernier classement « Doing Business » de la Banque mondiale (au 144 e rang, sur 183 pays). Extrêmement tertiarisée, cette économie ne crée pas assez d’emplois. A la chinoise, « on a assisté à une ouverture économique avec maintien d’une fermeture sur le plan politique et sécuritaire. Mais si cette ouverture a généré beaucoup de richesses, l’absence de partage a créé beaucoup de frustrations », constate Barah Mikaïl, directeur de recherche à la Fride, thinkthank européen basé à Madrid. Destinée à calmer la rue, elle n’a de fait profité qu’à une minorité de privilégiés et creusé le fossé entre riches et pauvres. Autour de Rami Makhlouf, propriétaire de l’opérateur téléphonique Syriatel, le cercle restreint de la famille Assad, du clan et des services sécuritaires concentre les acteurs de cette nouvelle économie. « Ce ne sont pas les Trabelsi de Tunisie, mais quand même… », s’amuse une haute figure diplomatique de la région. « Leurs aînés pillaient le service public, la génération de Bachar monopolise le secteur privé, s’emparant des principaux leviers de la puissance économique », résume Caroline Donati.
 
Un « pion » essentiel du Proche-Orient
Le moins que l’on puisse dire est que la communauté internationale se montre très prudente vis-à-vis d’une Syrie explosive. Une intervention militaire sur le mode libyen « ne va pas se produire, parce que je ne pense pas que nous sachions exactement ce qui se passerait, ce que cela déclencherait », estimait ainsi Hillary Clinton, fin mars. Car si tant de capitales l’approchent avec des précautions de démineurs, c’est que ce berceau du nationalisme arabe, apôtre de la « résistance » à l’Occident, constitue le principal allié de l’Iran, le soutien du Hezbollah au Liban et du Hamas à Gaza, et le perpétuel « meilleur ennemi » d’Israël, tous deux en guerre depuis l’occupation israélienne du Golan en 1974. Sa capacité de nuisance -directe ou indirecte -reste importante et y toucher est l’assurance de provoquer des réactions en chaîne peu contrôlables, sait-on partout. La stabilité s’impose donc… D’autant qu’au moment où s’annoncent des échéances importantes sur la question palestinienne et le conflit israélo-arabe, l’engagement de la Syrie, depuis toujours partisan d’une approche globale, apparaît comme une nécessité stratégique. Signe de cette urgence : en février dernier, Washington a nommé un ambassadeur à Damas. Le poste était vacant… depuis 2005.
 
Auteur-e-s: Daniel Bastien – Elizabeth Picard
Directrice de recherche émérite au CNRS (Iremam d’Aix-en-Provence)
Source-s: Les échos – 11 mai 2011
 
(Source: Centre Tricontinental (CETRI – Belgique), le 16 juin 2011)
Lien: www.cetri.be/spip.php?article2216

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