2 septembre 2011

 

فيكليوم،نساهم بجهدنا فيتقديمإعلام أفضل وأرقى عنبلدنا،تونس Un effort quotidien pour une information de qualité sur notre pays, la Tunisie. Everyday, we contribute to a better information about our country, Tunisia

TUNISNEWS
11 ème année, N°4082 du 02.09.2011

 


L’INRIC réaffirme sa volonté d’œuvrer pour la « protection du droit du peuple tunisien à une information libre, pluraliste et transparente»

INRIC Reiterates its Intent to Protect the Right of the Tunisian People to a Free, Pluralistic and Fair Media.

Business News: L’aide d’urgence de la mairie de Paris aux immigrés tunisiens prend fin

Business News: 200 dirigeants de PME français en Tunisie

Kapitalis: La Tunisie à la conférence de Paris pour «Libye nouvelle»

Les Echos: Ces revolutionnaires qui tuent la revolution tunisienne

Le Maine libre: Sa terrible odyssée de la Tunisie au Mans

Afreek Election: Tunisie – Election de l’Assemblée constituante : des acteurs du processus en formation en Europe

Kapitalis: Les réseaux sociaux et le marketing politique en Tunisie

WMC: La difficile indépendance des médias tunisiens

Le Temps: Le parti de Slim Riahi taxe Rached Ghannouchi d’“hérésie”

Gulf News: Rebuilding the Arab state


 
l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (INRIC),

L’INRIC réaffirme sa volonté d’œuvrer pour la « protection du droit du peuple tunisien à une information libre, pluraliste et transparente»


 
Tunis, 1/9/2011- Un communiqué publié par le bureau fondateur du Syndicat des directeurs des entreprises médiatiques, et parvenu à l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (INRIC), contient un certain nombre de fausses allégations. Dans notre engagement à informer l’opinion publique sur l’état d’avancement de la réforme de l’information et les principaux obstacles mis sur son chemin, nous tenons à indiquer ce qui suit :
 
Ce syndicat est constitué de directeurs d’entreprises médiatiques connus pour leur allégeance absolue au président déchu et pour leur appel à ce dernier de demeurer au pouvoir à vie. Ils sont d’ailleurs passés sans transition de la défense de l’«Artisan du Changement» à la revendication tapageuse de la liberté d’expression. Nous craignons que ce syndicat ne soit en réalité qu’un groupement d’intérêts étriqués dont le but est d’influencer les choix du peuple, surtout lors des rendez-vous électoraux à venir.
 
Le communiqué publié par le Syndicat des directeurs des entreprises médiatiques s’inscrit dans la campagne virulente visant à porter atteinte à l’INRIC et à l’empêcher de mener sa mission et de mettre en place des règlements réorganisant le travail de l’information, de manière à prévenir la constitution de monopoles et la réalisation d’intérêts corporatistes étriqués. Cette campagne injuste essaie, par tous les moyens de la désinformation et de diversion d’arrêter le processus de réforme et de maintenir le même système d’information hérité du passé, et qui ne mènera qu’à l’émergence d’un nouveau dictateur.
 
En dépit de toutes les campagnes de dénigrement et de désinformation, l’Instance réaffirme sa volonté de poursuivre son action pour la réalisation des objectifs pour lesquels elle a été créée, et notamment «la protection du droit du peuple tunisien à une information libre, pluraliste et transparente», comme stipulé dans le décret-loi qui l’a instituée. Dans ce contexte, l’Instance œuvrera à enrichir le champ audio-visuel par de nouvelles radios et chaînes de télévision, afin de mettre fin aux tentatives d’instaurer des monopoles dans ce domaine. Elle œuvrera aussi à faire promulguer une loi interdisant la publicité politique dans les médias, comme c’est le cas dans la plupart des systèmes démocratiques. Car il ne peut y avoir d’information nouvelle sans l’émergence d’entreprises nouvelles et sans un engagement à respecter les normes du travail et de la déontologie journalistiques.
 
Le Président,
 
Kamel Labidi

INRIC Reiterates its Intent to Protect the Right of the Tunisian People to a Free, Pluralistic and Fair Media.


 
Tunis, 1/9/011 – The Independent National Authority to Reform Information and Communication (INRIC) received a communique issued by the founding members of the Tunisian Syndicate of Media Group Managers containing a number of false allegations. Due to its commitment to inform the public of the progress of media and communication reforms and of the most important obstacles placed in its path, INRIC would like to report the following:
 
This syndicate consists of the heads of media organizations known for their total allegiance to and calls on the deposed president to remain in power for life. This syndicate has undergone a metamorphosis from defending the so-called “Architect of Change” to paying lip service to freedom of expression. We fear that this group in reality, is no more than a narrow pressure group aimed at influencing people’s choices, especially with regard to the upcoming elections.
 
The statement issued by the Tunisian Syndicate of Media Group Managers is part of an indiscriminate campaign to harm INRIC and to prevent it from completing its mission to put in place regulations to reorganize the work of the media, to avert formation of monopolies or to serve narrow interests. Hence, this unjust campaign is intended by all means of disinformation and distraction to halt the process of reform and preserve the same system and infrastructure as the media of the past years, that will only lead to the emergence of a new dictator.
 
Despite the defamation and misinformation campaigns, INRIC emphasizes that it will continue to strive to achieve the goals for which it was created: first and foremost « protection of the right of the Tunisian people to a free, pluralistic and transparent media » as stipulated in the decree creating it.
 
It is in this context that INRIC is working to enrich the audio-visual domain with new radio and television channels in order to end the attempts to establish exclusivity and monopolies in this area. We are working as well to raise awareness of the need to adopt a law banning political publicity in the media, as is the case in the majority of democratic countries. Hence there will be no alternative media without new media companies and institutions and without a commitment to abide by journalistic standards and ethics.


L’aide d’urgence de la mairie de Paris aux immigrés tunisiens prend fin


01/09/2011 – COMMENTAIRE(S)
En avril dernier et face à l’afflux de Tunisiens sans papiers à Paris après la chute de Ben Ali, la mairie de la ville avait voté une aide d’urgence (lire notre article à ce sujet).
Ce dispositif a pris fin mercredi 31 août 2011, laissant plusieurs dizaines de personnes en situation de précarité puisqu’il leur offraient hébergement, nourriture ainsi qu’une assistance médicale, juridique et administrative, selon France24.
«Depuis avril, nous avons débloqué 1.425.000 euros en trois fois pour venir en aide aux migrants tunisiens», explique Pascale Boistard, adjointe chargée de l’intégration et des étrangers non-communautaires à la mairie de Paris. «Nous avons trouvé 300 places en hébergement d’urgence, accompagné les associations caritatives mobilisées à leurs côtés, effectué des maraudes…», énumère-t-elle.
Quatre mois après sa mise en place, la ville de Paris met fin à ce dispositif afin de préparer un plan hivernal consistant à trouver des places en hébergement d’urgence accessibles à tous les sans domicile fixe, Tunisiens ou non. «Le dispositif d’aide aux Tunisiens voté par la mairie était un plan d’urgence, il n’était pas destiné à durer. Il a été prolongé à deux reprises mais nous ne pouvons pas aller plus loin. On a tout assumé financièrement, on a été abandonné par l’État. La seule présence dont l’État a su faire preuve, ce sont les arrestations et les opérations d’évacuation», a expliqué Mme Boistard.
Rappelons que depuis la révolution tunisienne, près de mille Tunisiens ont afflué vers Paris.
I.N.
(Source: “Business News” le 1er septembre 2011)


200 dirigeants de PME français en Tunisie


200 dirigeants de PME français (de Lille, Nantes, Lyon, Bordeaux, Toulouse et Marseille) vont se réunir en Tunisie pour identifier les nouvelles clés de la performance du 1er au 3 octobre 2011, selon un communiqué de Novalto, entreprise lyonnaise spécialisée dans l’accompagnement des PME et TPE françaises.
Ainsi, Novalto rassemble 200 chefs d’entreprise (75 % < 20 salariés) français lors de sa convention nationale d’affaires sous le thème de la mutualisation au service de la performance. Ils seront réunis autour de partenaires et sponsors prestigieux pour échanger sur les meilleurs moyens d’optimiser ses ressources financières, de motiver leurs équipes, de développer leur réseau professionnel et se construire avec lui, de diminuer leurs coûts cachés, de peser pour être plus compétitif et devenir un acteur économique fort et incontournable…
Au programme : ateliers d’experts, conférence plénière sur le jeu collectif comme enjeu prioritaire animée par Roger Couffin et Philippe Van den Bulke, forum d’affaires franco-tunisien, témoignages, activités ludiques, etc.
Notons également la participation du côté tunisien du ministère du Tourisme, de la FIPA, etc. qui viendront témoigner de la vitalité économique du pays et des enjeux de la coopération franco-tunisienne.
I.N
(Source: “Business News” le 1er septembre 2011)
http://www.businessnews.com.tn/200-dirigeants-de-PME-fran%C3%A7ais-en-Tunisie,520,26383,1


La Tunisie à la conférence de Paris pour «Libye nouvelle»


Jeudi, 01 Septembre 2011 13:06

 
Béji Caïd Essebsi s’est rendu, jeudi, à Paris, à l’invitation du président français Nicolas Sarkozy, pour assister à la conférence internationale de soutien à la «Libye nouvelle». Le Premier ministre du gouvernement de transition «aura des entretiens, à Paris, avec des présidents et des hauts responsables de pays frères et amis qui participent à ce conclave qui réunit des délégations de soixante pays», affirme l’agence Tap.
La conférence de Paris vise, selon un communiqué de l’Elysée, à assurer la réussite de la transition de la Libye vers l’après-Kadhafi.
La Tunisie avait reconnu, le 20 août, le Conseil national de transition (Cnt) en tant que représentant légitime du peuple libyen. La France, la Grande Bretagne et le Qatar, premiers alliés du Cnt libyen, l’avait fait quelques semaines auparavant.
La Tunisie, qui a subi les conséquences de la guerre en Libye, en accueillant notamment des centaines de milliers de réfugiés, libyens et d’autres nationalités, est appelée aujourd’hui à contribuer à la stabilisation de ce pays et à la relance de son économie.
 
I. B
 
(Source: “Kapitalis”
http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/5655-la-tunisie-a-la-conference-de-paris-pour-llibye-nouveller.html


Tunisie : les sondages politiques interdits ?


Les sondages politiques et la publicité électorale seront interdits en Tunisie à partir du 12 septembre, a indiqué jeudi l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).
« Nous avons pris la décision d’interdire toute forme de publicité politique par voie d’affichage ou de spots radio et télé avant le début de la campagne officielle le 1er octobre, et d’interdire la diffusion des sondages politiques jusqu’au jour du scrutin le 23 octobre », a déclaré à l’AFP Larbi Chouikha, un responsable de l’ISIE.  
http://www.europe1.fr/International/Tunisie-les-sondages-politiques-interdits-696693/


Tunisie – Bientôt, deux nouvelles compagnies aériennes ?


 
Deux nouvelles compagnies aériennes tunisiennes pourraient recevoir l’accord des autorités de tutelle de démarrer. C’est ce que laisse entendre aujourd’hui le magazine spécialisé DestinationTunisie dans sa version Internet.
 
Il s’agirait de deux compagnies privées qui viendraient s’ajouter à Syphax Airlines dont la création a été annoncée récemment par son promoteur, l’homme d’affaires Mohamed Frikha.
Le feu vert du ministère du Transport devrait intervenir le 7 septembre prochain croit savoir le site.
 
Rappelons qu’à ce jour, Nouvelair est la seule compagnie aérienne privée en Tunisie depuis la disparition de la marque Karthago Airlines qui appartenait à Belhassen Trabelsi.  
 
http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—Bient%C3%B4t,-deux-nouvelles-compagnies-a%C3%A9riennes-,520,26385,1#?


Ces revolutionnaires qui tuent la revolution tunisienne


Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Et les promesses révolutionnaires exagérées sont, par les temps qui courent, douces aux oreilles d’un grand nombre. Hélas, elles sont contre-productives pour la Tunisie. Ce texte est à contre courant de ce climat révolutionnaire jusqu’au-boutiste mais en raison du contexte économique et géopolitique, il se veut au moins réaliste.

CES REVOLUTIONNAIRES IMPATIENTS

Sans compter l’ère Bourguiba, cela fait un peu plus de deux décennies que les mauvaises habitudes se sont installées en Tunisie. Jusqu’au 14 janvier 2011, au lieu de faire respecter la loi, le policier l’enfreignait, au lieu de trancher selon la loi, les magistrats jugeaient selon des intérêts intéressés, le journaliste maintenait son lecteur dans l’obscurité au lieu de l’informer et même l’imam, employé du gouvernement, se saoulait dès son prêche terminé.

Même le plus honnête des tunisiens, perdu au sens propre du terme, tout en refusant intérieurement cet état de fait, s’en accommodait et pour vivre comme tous les autres en acceptait les règles. Bref, ces mauvaises habitudes étaient devenues la norme pour tous.

Et vint le 14 janvier avec une aspiration du peuple tunisien vers une vie normale, régie comme dans tout pays développé, par des lois respectées qui confèrent une sécurité juridique à tous. S’en est suivi une multitude de revendications salariales, judiciaires, vis à vis de l’administration, de la police, etc… somme toute légitimes. 23 ans que la cocote minute chauffait, il était inévitable que ce flot de revendications à la fois expiatoire et légitime sorte.

Simplement, par peur d’être à contre courant ou par naïveté excessive, on a oublié de dire quelque chose à tous les révolutionnaires tunisiens et aux tunisiens tout court. Et de toute façon, qui aurait pu leur dire vu que cette révolution est orpheline de leaders? On a oublié de leur dire que 23 ans de mauvaises habitudes, ça ne se change pas comme cela, d’un coup de baguette magique en si peu de temps.

Quelqu’un a-t-il essayé de changer une habitude qu’il a depuis moins de temps que cela ? y est-il arrivé ? si oui, du premier coup ? si non, combien a t’il fallu essayé de fois avant d’atteindre le but visé ?. Le fumeur, l’alcoolique, le menteur, le voleur, arrive t’il à s’arrêter du premier coup ou cela prend il du temps avec des périodes de rechute ?. Là ou je veux en venir, c’est qu’on ne peut changer un système aussi dévoyé en si peu de temps. Ayons le courage de nous le dire et de le dire aux tunisiens. Le faire, ce n’est pas trahir la révolution ou jouer le jeu de l’ancien système, c’est du pragmatisme évitant beaucoup de frustrations et de dérapages incontrôlés.

Pourquoi faut il avoir le courage de l’admettre? Parce que tout simplement l’Etat tunisien, qui est composé d’hommes et de femmes ordinaires qui ont baigné dans ce système pendant 23 ans et dont le changement de mentalité prendra du temps, ne changera pas du jour au lendemain. Il faut admettre que beaucoup de ses défauts perdureront dans le temps. Et agir en maintenant une pression exagérée constante risque d’être contre productif et au final contre révolutionnaire. Exagérer en ne laissant pas les institutions prendre le temps de changer parce qu’on pense que le rapport de force est à l’avantage de la rue risque de braquer et rigidifier encore plus le système et de faire aller la Tunisie dans le mur. Ce système qui, pour se protéger, se recroquevillera sur lui même face à ce qu’il vit comme une agression.

Soyons réaliste. La Tunisie a t’elle les moyens aujourd’hui d’arrêter et de juger tous les juges, policiers, hommes d’affaires, journalistes, les indics (c’est à dire beaucoup de tunisiens) qui ont entretenu le système Ben Ali ? Et d’ailleurs, est-ce le moment ? Prenons l’exemple de l’appareil sécuritaire. Est-ce le moment de le déstabiliser alors qu’il fait face à des vraies menaces à nos frontières (circulation des armes lybiennes en raison de leur grand nombre, tension lybio/algérienne, ect…).

Et quand nos révolutionnaires jusqu’au boutistes verront qu’on a cassé un système policier certes perfectible mais qui jouait plus ou moins son rôle, assumera t’il cela quand le désordre regnera ? Quel solution proposeront t’ils ? vont t’il mettre en place, à la place de la police, des milices de quartier qui maintiendront l’ordre ? Pourquoi pas ? cela s’est déjà vu ailleurs. Mais qu’est ce qui nous garantie contre une résurgence du tribalisme et de la fin de notre unité nationale, chaque ville, quartier, tribu ayant sa façon particulière de fonctionner ? On a d’ailleurs vu le cas pratique il y a peu. Quand l’Etat au travers de son armée ou police n’était pas là, nous retombions dans nos démons du tribalisme.

Attention, qu’on ne se trompe pas sur mes propos. Il faut bien sûr continuer à maintenir une pression pour évoluer. Il faut que justice passe quant aux martyrs, aux torturés, ect…. mais cela doit se faire dans l’ordre et la sérénité et de manière organisée.

CES REVOLUTIONNAIRES QUI ASSASSINENT LA LIBERTE D’EXPRESSION

Sous l’ancien régime, on ne pouvait parler ou écrire que pour louer Sidi Ben Ali. Toute plume ou parole libre était interdite sous peine de grands risques. L’un des plus grands bénéfices de l’ère post 14 janvier est sans doute le droit à l’information et à la liberté d’expression. Mais voilà que, o grand paradoxe, sous prétexte que la vox populi ou la rumeur révolutionnaire, a condamné un homme d’affaire, un homme politique, ect…..sans preuves, il devient interdit de l’interviewer. Pire, certains qui ne faisaient que fumer la chicha toute la journée au café avant le 14 janvier se permettent maintenant d’accuser des personnes, qui luttaient avant le 14 janvier contre Ben Ali, d’avoir retourné la veste juste parce qu’elles mènent une enquête sur une personnalité politique tunisienne honni !

Ou va t’on ? Au nom de quoi, ne peut on être informé librement ? Si un blogueur ou journaliste fait un article sur un personnage que l’on estime corrompu ou je ne sais quoi, libre ensuite au lecteur de faire son jugement, de considérer que le journaliste ou blogueur est un mercenaire de la plume qui fait plus de la propagande qu’un simple article. Libre au lecteur, s’il a des preuves contre le personnage de les avancer afin d’informer les lecteurs de la supercherie. Un blog, ça se fait en cinq minutes et c’est gratuit ! Il peut même saisir la justice et déposer plainte contre le dit personnage. Par contre, s’il n’y a pas de preuves contre le personnage, alors jouons le jeu de ne pas tomber dans le délit d’intentions. Quelqu’un connaît il les intentions intérieures des gens, peut-il lire dans la pensée des autres ? Il ne s’agit pas ici d’être naif mais simplement de batir un système ou seuls les faits comptent. Nous sommes sortis d’un temps où le délit d’intention était la norme. Est-ce pour y revenir au nom de la Révolution ? Staline avait fait la même chose au nom des principes révolutionnaires léninistes pour au final donner lieu à une période pire que celle que les russes connaissaient sous le Tsar.

Ce qui est le plus injuste, ce sont ces soi-disants révolutionnaires qui profitent de l’anonymat d’internet. Ils confondent champs de bataille médiatique et débat d’idées. Ainsi, sans parler des insultes, invectives et diffamations, voilà que de graves et fausses informations circulent sur des personnalités voire même des inconnus. Je dis grave car cela peut déraper à tout moment. Ces fausses informations étant par les temps qui courent, où beaucoup de tunisiens ont la haine de l’ancien régime, des véritables pousse au crime.

Ainsi, dernièrement, en surfant sur internet, je suis tombé sur un article ou l’on montrait la photo, le nom et le prénom d’un internaute tunisien en indiquant que c’était un ancien du rcd et qu’il militait dans tel parti politique et qu’il fallait donc s’opposer à lui à tout prix. Quand on recherche sur internet, on ne trouve rien sur l’heureux gagnant de cette mauvaise blague. Je prends cet exemple anecdotique car l’individu concerné est un gars du peuple sans aucune importance. Qui nous dit alors que tout cela n’est pas plus qu’un règlement de compte entre voisins. Le voisin accusateur profitant de l’époque pour se venger en accusant l’individu montré d’être un ancien du rcd et lui causer des ennuis? Est ce pour cela que la révolution a été faite, accuser, comme sous l’ancien régime, des innocents ?

Dès qu’une personne a été accusée sur internet, vu la rapidité de circulation de l’information, il est très difficile de réparer une erreur si l’information est fausse. Ceux qui se sont sacrifiés durant cette révolution nous ont donné un cadeau précieux, un puissant pouvoir. La possibilité de dire aux autres nos pensées, de nous exprimer. Va t’on se servir de ce trésor pour débiter qu’insultes, faux témoignages et rumeurs calomnieuses !

Passé le quart d’heure de défoulement dû à 23 ans de mutisme forcé, le mitraillage médiatique qui part dans tous les sens n’a plus lieu d’être. Attention aux dérapages, cela pourrait d’ailleurs servir de prétexte aux vraix anti-révolutionnaire pour revérouiller le système de l’information au prétexte qu’il y a trop de débordements, diffamations, menaces, ect.

CES REVOLUTIONNAIRES QUI FONT AUGMENTER LE CHOMAGE

J’ai assisté médusé mais aussi amusé aux premières heures de révolution aux haies d’honneurs avec gifles faites par certains salariés à leur patrons. Les salariés étaient remontés et ont fait payé à leur dictateur/chef d’entreprise tous ce qu’ils avaient subi.

Mais aujourd’hui, où en sommes-nous ? Les choses se sont elles calmées ? le climat dans les entreprises est-il plus serein et le climat pour les entreprises est-il bon ? Et bien non et la situation est parfois ubuesque comme ce qu’ont vécu les tunisiens avec la Transtu à l’occasion du combat de coqs syndicalistes. Non seulement, les usagers tunisiens, déjà en galère dans ces bus bondés quand tout va bien, ont été pris en otage pour une affaire difficilement compréhensible, mais, en plus, la dite affaire aggrave par ailleurs davantage la situation financière de l’entreprise.

Et s’il n’y avait que cela. Selon certains révolutionnaires inconscients, tous les chefs d’entreprise tunisiens sont mis dans le même sac quant à leur connivence supposée avec l’ancien régime. Il suffit d’être riche pour susciter la jalousie et être considéré comme un corrompu en puissance, un parasite du système. Pour eux, un chef d’entreprise honnête, ça n’existe pas ! En plus d’être fausses – seuls ceux qui ont une entreprise peuvent appréhender le stress et la charge de travail que cela représente -, ces idées risquent de conduire notre économie dans le mur rapidement. Comment, en effet, les entreprises vont elle supporter tous ces sit-in qui, pour une grande partie, sont injustifiés, ces demandes irréalistes d’augmentation de salaire, ce climat qui les empêche d’investir et d’avoir confiance en l’avenir ? Comment veut-on que le chômage soit combattu quand des entreprises étrangères désireuses d’investir diffèrent leur projet en attendant de voir comment les choses évoluent ?

Au début, je me disais que le maintien de l’économie à flot ne doit pas être un prétexte pour stopper la révolution. Mais, à un moment donné, il faut savoir faire preuve de discernement, prendre une pause dans les revendications, et ne pas se suicider économiquement. Est-ce que ce sont ces révolutionnaires aux revendications utopiques qui vont créer des emplois a la place de ces entreprises étrangères et tunisiennes ?. La révolution reposait en partie sur le ras le bol social face au chômage. Les révolutionnaires qui font peur aux entreprises vont-ils dans le sens de cette revendication ?

Casser le tissu économique, faire des déclarations médiatiques musclés contre l’entreprise ou des chefs d’entreprise n’est ni plus ni moins que du populisme. Lorsque le climat deviendra invivable pour les entreprises tunisiennes, elles fermeront. Leurs patrons, parce qu’ils en ont les moyens, n’auront aucun mal à partir à l’étranger le temps que les choses se calment. Seuls resteront, encore une fois, les pauvres ouvriers qui seront rétrogradées du statut de travailleur pauvre vers le statut de chômeur. Quant aux entreprises étrangères, elles délocaliseront en Europe de l’est ou en chine. Ce n’est pas plus compliqué que cela. A ce moment on tirera le trait de l’addition et l’addition sera salée en terme d’augmentation du chomage. Les révolutionnaires jusqu’au boutiste en assumeront ils les conséquences ?

LE REALISME DANS L’ACTION ET L’ACTION SUR LA DUREE

De la même façon qu’un mensonge répété mille fois ne devient pas une vérité, l’exagération révolutionnaire, fut elle impressionnante, ne fait pas loi. La révolution est une opération chirurgicale consistant en l’ablation d’une tumeur cancéreuse dans le corps tunisien. Il faut supprimer totalement cette tumeur car n’en laisser ne serait-ce qu’une partie et le mal repartira rapidement. Mais il faut aussi agir sans trop forcer et en prenant garde de ne pas léser les organes limitrophes sains à défaut de quoi l’opération ne guérira pas le malade mais aggravera son état de santé. Si la révolution devient l’anarchie, elle aura perdu tout son sens et sa légitimité. Ne tuons pas la révolution tunisienne en laissant certains exagérer.

Beaucoup trouveront mon texte contre révolutionnaire. Il ne l’est pas. Mais de la même façon que je demande la libération de Samir Feriani, je dis que trop de révolution tue la révolution et les premiers perdants seront les tunisiens eux mêmes. Après la révolution, il faut viser l’évolution. Après la destruction des symboles du passé, il faut construire notre Tunisie nouvelle. Si nous restons prisonniers de notre passé sans regarder l’avenir nous serons condamnés à faire du sur place.

Au moment où c’est à la mode d’être un révolutionnaire jusqu’au boutiste et qu’on tire médiatiquement sur tous ceux qui ne vont pas dans ce sens, il faut avoir le courage de dire, vu le contexte économique du monde et le contexte géopolitique à nos frontières, qu’il faut ne pas exagérer dans notre révolution. Il faut réclamer la justice pour toutes les familles des martyrs, pour tous les abus passés, négocier salarialement, demander le respect de la police, mais nous devons le faire dans un climat serein, apaisé et dans l’unité nationale.

Ne nous dévalorisons pas. Nous avons une véritable intelligence et savoir vivre reconnus et cela mérite que nous ayons un meilleur cadre de vie. Mais n’exagérons pas. Notre pays est un petit pays. En étant unis, et en nous mobilisant totalement, ce n’est pas dit que notre pays s’en sortira rapidement. Alors que dire si nous nous noyons dans la division et les surenchères révolutionnaires stériles. La révolution passée, cherchons l’évolution dans l’intelligence, la douceur et le pragmatisme. Les temps l’exigent pour notre bien à tous et surtout pour celui de notre pays.

(Source : « Les Echos » Le 01-09-2011)

Lien : http://lecercle.lesechos.fr/node/37290

 


Sa terrible odyssée de la Tunisie au Mans


Hedy (prénom d’emprunt) vient de Maharès, au centre Est de la Tunisie. Il est le petit-fils d’un ancien combattant pour la France qui a été blessé et amputé d’une jambe pendant la Seconde guerre mondiale. Après la Révolution, il a fait la traversée en bateau jusqu’à Lampedusa. Il nous raconte son long et douloureux chemin jusqu’au Mans. « En Tunisie, c’est vraiment difficile de trouver du travail, on se sent sclérosé. La révolution a fait l’effet d’une détonation. Le 13 janvier, il y a eu une grande manifestation. On s’est fait tabasser par la police. Depuis, j’ai un problème à la cuisse gauche, je boite. L’idée de partir s’est concrétisée dans mon esprit.

Une première tentative ratée

On a bradé un petit terrain pour avoir un peu d’argent et on s’est regroupé à 54 personnes pour acheter un bateau. Il a coûté 17 000 €, on a embarqué à minuit, pour ne pas se faire repérer, on avait peur. Après 18 h de traversée sous la tempête, on s’est fait repérer par les gardes côtes tunisiens. Pour monter à bord de l’escadrille, quatre personnes sont tombées, une a failli mourir, il était obligé de mordre la corde pour se rattraper. On nous a ramenés aux portes de Sfax pendant la nuit et on nous a questionnés, prit nos identités puis on nous a laissé partir.

Sept jours après, on a trouvé une autre embarcation, un « passeur de mort » pour 1 000 euros chacun. À 56 passagers, on est parti à 3 h du matin. Les conditions pendant la traversée étaient catastrophiques. Pour pisser, on faisait des chaînes humaines pour se tenir et ne pas tomber à l’eau. On était entassé à cinq par m2, impossible de dormir. On était trempé avec les vagues et il faisait trop froid. Pour manger, c’était le minimum vital, quelques biscuits. Proche des côtes de Lampedusa, un hélicoptère italien s’est arrêté au-dessus de nous, il prenait des photos. L’hélice faisait bouger l’eau, on pensait qu’on allait chavirer. Une demi-heure après, des Italiens sont venus nous escorter.

Les camps de Lampedusa

Quand on est arrivé, beaucoup vomissaient à cause du voyage. J’avais très mal à ma jambe, je ne pouvais pas la plier, j’arrivais à peine à marcher. 12 d’entre nous ont été emmenés à l’hôpital, on m’a donné des cachets et de la pommade pour masser ma cuisse. Ensuite, direction un camp, face à des militaires armés jusqu’aux dents, j’avais vraiment la trouille. On était 3 000 Tunisiens là-dedans, il y a eu rapidement des problèmes de cohabitation, on ne pouvait plus se doucher, ni manger. Un responsable est venu nous voir en nous disant qu’on avait survécu 23 ans sous la dictature de Ben Ali alors on pouvait bien rester 15 jours de plus ici. On a fait la grève de la faim pour manifester, et ils ont commencé à nous sortir au fur et à mesure. J’ai pris un avion avec 160 personnes vers Catane et j’ai pu obtenir un laisser-passer pour 6 mois.

La vie dans la rue

Je voulais passer en France, comme beaucoup de Tunisiens. Je n’avais pas d’argent pour acheter de billets donc je me faisais recaler tout le temps. On m’a envoyé de l’argent en Sicile et je suis arrivé à Marseille, je suis resté une semaine chez un inconnu tunisien qui a été solidaire. Puis je suis allé à Paris, et resté 18 jours. Je squattais par terre dans la rue, des associations nous ont aidés pour manger. Puis Le Mans, mon objectif final car mon frère vit ici. Maintenant je vais tout faire pour avoir des papiers ici. »

(Source : « Le Maine libre » Le 01-09-2011)

Lien : http://www.lemainelibre.fr/actualite/article_-Sa-terrible-odyssee-de-la-Tunisie-au-Mans_26261-33_actualite.Htm


Tunisie – Election de l’Assemblée constituante : des acteurs du processus en formation en Europe


Des Tunisiens issus de différentes couches socioprofessionnelles et impliqués dans le processus électoral bénéficieront, du 6 au 9 septembre prochain en Europe, d’une formation axée sur la «couverture équitable de la campagne».

La Commission européenne pour la Démocratie par le Droit, communément appelée Commission de Venise est l’initiatrice de ce séminaire de formation. Des avocats, des enseignants d’école de journalisme et de science politique ainsi que des membres d’Organisations Non Gouvernementales (Ong) feront partie de la délégation qui séjournera du 6 au 9 septembre prochain à Strasbourg.

Les membres de cette délégation seront formés sur la «couverture médiatique juste d’une élection», en prélude à l’élection de l’Assemblée constituante, prévue le 23 octobre prochain. Les questions liées à l’équité dans la couverture médiatique, au rôle d’une Assemblée constituante dans une démocratie émergente, ou aux modalités d’observation des élections par l’Assemblée parlementaire du Conseil d’Europe seront abordées pendant ce séminaire.

En dehors de ce séminaire, le Conseil européen s’est engagé à former avant l’élection de l’Assemblée constituante 300 agents électoraux en Tunisie. Qui à leur tour formeront des milliers, nécessaires pour le scrutin. La Commission de Venise est un organe consultatif lié au Conseil de l’Europe visant à fournir une assistance à tout Etat désirant réformer ses lois et institutions politiques. L’Assemblée constituante, qui sera mise en place le 23 octobre prochain, sera chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour la Tunisie de l’après Ben Ali.

L’élection de l’Assemblée Constituante, chargée de rédiger la nouvelle Constitution reste un «objectif fondamental» pour le Gouvernement, a indiqué la semaine dernière le Premier ministre Béji Caïd Essebsi. «Notre objectif fondamental est d’arriver à l’élection de la Constituante le 23 octobre et d’organiser un scrutin libre et transparent», avait déclaré le Béji Caïd Essebsi.

Le chef du Gouvernement avait estimé que la non-réalisation de cet objectif sera considérée comme un échec pour l’équipe gouvernementale et pour la révolution. «Si nous n’y arrivons pas, notre Gouvernement aura échoué, la révolution aura échoué», avait-t-il dit.

La Tunisie est dirigée par un Gouvernement de transition depuis la chute le 14 janvier dernier de l’ex-Président Zine El Abidine Ben Ali. L’élection de l’Assemblée constituante du 23 octobre prochain constitue l’épreuve majeure du Gouvernement de transition.

(Source : « Afreekelection » Le 31-08-2011)

Lien : http://www.afreekelection.com/tunisie/item/7199-article910.html


Les réseaux sociaux et le marketing politique en Tunisie


La révolution tunisienne a-t-elle les défauts de ses qualités? Les réseaux sociaux qui faisaient sa grandeur feraient-ils sa décadence? Alors qu’un reporter flemmard et vaguement renseigné avait senti du jasmin dans la révolution tunisienne, les observateurs trouvèrent dans facebook, twitter et Co les véritables «fleurs» de la révolution! Ces mediums qui servaient de cyber-agence de presse, constituaient surtout un chef-lieu de harangue populaire, où quelques images de martyrs défigurés eurent achevé la trouille du plus lâche d’entre-nous! Plus qu’un média, c’était une nouvelle «place rouge» où se forgeaient l’opinion publique majoritaire et les minorités! Où se formaient les réseaux sociaux réels… Là où l’«admin» remplaçait le tribun! Où un jeunot bronché devenu modérateur de «page», tournait sans en avoir l’air une page de l’histoire!

La figure de l’admin ! Cette figure de l’admin, nous interpelle, appelle, rappelle! Il est né dans le silence, a participé à la révolution sous un pseudo, il risque encore de prendre part à la transition démocratique derrière un faux-profil! Pirates parias, Robin des bois, peut importe ce qu’ils étaient, la question cruciale du moment concerne le devenir de nos chers modérateurs des pages de la révolution! Que sont alors devenus nos vaillants «admins», après le 14? Eh bien certains ont rejoint l’opposition réelle tandis que d’autres se sont recyclés en «bureaucratie» toute-puissante, en «légitimités absolues et incontestables», et sans jamais sortir de l’anonymat, ils se sont transformés en «directeurs de conscience»; en «anonymes intellectuels organiques»! Pis et pour paraphraser un jeune cyber-dissident: nos « illustres pseudos» sont devenus un «ascenseur politique à faire monter et descendre un parti, un militant, une cause voire tout ça à la fois»!! L’on ne compte plus, en effet, les pages qui roulent pour un parti ou l’autre, elle portent toutes solennellement l’étendard national et se cachent derrière un patriotisme mielleux (Tunisia, Tunisie, Tounes, révolution…) !! Elles ont beau affirmer un semblant de neutralité éditoriale, elles ne s’en trahissent pas moins au bout d’un clic! Toutes dévouées à un maître, dont elles rendent publics les moindres faits et gestes, elles veillent à mettre en coupe réglée ses ennemis et retournent toutes les situations en sa faveur; elles n’oublient, «surtout pas», de régler leurs affaires à ses détracteurs!

Des pages PME! L’autre jour, j’ai reçu comme une foudre la proposition indécente «de me faire un prix pour une page populaire!» ! Oui une page bon marché, dis-je! Car beaucoup d’internautes ignorent qu’admin n’est plus le simple et candide modérateur de publications! Non… Ya hasra, comme on dit chez nous ! C’est désormais une fonction! Un métier recherché, où le nouveau «bailleur» paye un pas-de-porte pour la «cession» de page ou un loyer régulier au proprio! Il s’agit d’admins professionnels qui «investissent» dans une page et la mettent en vente aux «puces» des partis, associations ou autres groupes de pression! Cette race d’admins politique en libéral et à plein temps est littéralement inédite! Elle nous semble liée au multipartisme naissant et aux «bienfaits» de la démocratie! Avant le 14 janvier, administrer une page ou un groupe virtuels, était un pis-aller, un fardeau, une responsabilité voire une peine, c’est désormais un filon, un marché, une PME! C’est peut-être de bonne guerre, ça l’est peut-être! Mais l’anonymat et l’absence de transparence, quant au vrai maître des pages et leurs lignes éditoriales, hissent un voile moral infranchissable! Et remplacent les vieilles officines sombres et anonymes de la dictature par des «services de presse officieux» virtuels et inassumés! Je n’y vois pas beaucoup de différence, honnêtement ! A moins que l’on n’en soit pas dupe et soutienne que ça relève du jeu politique! Même à ce niveau, d’aucuns diront que c’est de bonne guerre! Soit! Mais là où ça se défendra le moins, c’est lorsque les «pages officieuses» dépassent largement leur rôle de propagande et tiennent lieu de source d’information! Là le jeu devient malsain et des règles doivent l’organiser! Une éthique politique surtout! Les admins de la révolution étaient ses «zorros», beaucoup d’entre eux sont devenus ses «sergents Garcia»! C’est à espérer qu’ils tombent les masques!

(Source : « Kapitalis » Le 01-09-2011)

Lien : http://www.kapitalis.com/kanal/36-internet/5651-les-reseaux-sociaux-et-le-marketing-politique-en-tunisie-.html


La difficile indépendance des médias tunisiens


Radios, télévisions et presses tunisiennes se préparent à couvrir le 23 octobre prochain les élections de l’assemblée constituante. Pour y faire face, des partenariats ont été conclus avec des radios et des ONG du Nord, comme la Fondation suisse Hirondelle. Connue pour avoir lancé plusieurs radios dans des pays déchirés par la guerre (République démocratique du Congo, Liberia, Kosovo), la Fondation Hirondelle basée à Lausanne vient de signer, mercredi 24 août, une convention avec la Radio publique tunisienne.

«Le président directeur général de la Radio nationale tunisienne nommé par le gouvernement de transition a proposé à la Fondation Hirondelle de l’aider à organiser la couverture des élections prévues dans le cadre de la transition. Les journalistes tunisiens manquent d’expérience professionnelle dans ce domaine, aucune élection ne s’étant déroulée dans le pays pendant les trente années de dictature.

Le besoin exprimé est celui d’un appui pour la mise en place d’une Charte électorale et d’une grille de programme spéciale pour les élections », détaille la Fondation dans son bulletin d’information.

Et de préciser: «Pour en assurer le financement, la Fondation Hirondelle a notamment répondu à un appel d’offre du gouvernement américain pour le Département d’Etat sur un grand projet de soutien à la transition en Tunisie et portant sur cinq volets: appui aux élections, renforcement de la société civile, ouverture des médias, soutien économique et renforcement de l’Etat de droit».

Engagé dans ce projet, Samuel Turpin ajoute: «Il ne s’agit pas de créer une nouvelle station comme nous l’avons fait ailleurs, puisque le réseau de la radio publique tunisienne couvre bien le pays avec 9 chaînes de service public, dont 4 chaines nationales et 5 stations régionales.

Notre rôle est d’apporter du conseil et de l’expertise, d’amener de la matière grise, sachant que tout est décidé ensemble, comme le stipule la convention qui nous lie».

Une aide parfois intéressée A l’instar de Radio Hirondelle, plusieurs organisations et médias fournissent des formations et des aides aux journalistes tunisiens dans leur apprentissage de la démocratie.

«La formation, c’est bien. Nous en avons déjà reçu de la BBC et de Radio Monte Carlo. Mais c’est sur le terrain que se forme et se construit le journaliste. Il y a bien souvent des intérêts qui se cachent derrière l’aide fournie par des institutions étrangères. La révolution et la transition que nous sommes en train de vivre ont leurs spécificités dans lesquelles nous devons trouvez nous-mêmes nos marques», relève la journaliste Aouatef Mzoughi, de la chaîne culturelle de la Radio publique tunisienne.

«Dès le 14 janvier (chute de Ben Ali), les rédactions de la radio publique ont pris les choses en main avec de grandes ambitions. Nous pouvons aborder tous les sujets, sans tabou, contrairement à nos collègues de la Télévision publique plus exposés aux pressions et à l’emprise des cadres de l’ancien régime».

Une hiérarchie issue de l’ancien régime Un point de vue que partage Najiba Hamrouni, présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens: «Depuis la révolution, de nouveaux PDG ont été nommés à la tête de la radio et de la télévision publiques. Mais les autres cadres nommés sous Ben Ali sont toujours là avec un système de contrôle plus profondément implanté à la télévision qu’à la radio. Leurs directions cherchent toujours à intervenir dans le travail des journalistes».

Samuel Turpin rapporte lui un autre avis: «Nos partenaires tunisiens font le constat suivant : Après le 14 janvier, il y a eu une libération de la parole avec tous les dérapages possibles. Ce qui aboutit à un manque d’équilibre et à des tensions. Certaines remarques sont considérées comme de la censure, à savoir l’équilibre entre les positions exprimées ou l’importance d’indiquer les sources des informations».

Pour mieux garantir la liberté des journalistes, un nouveau code de la presse (contesté par certains journalistes) est en cours d’élaboration et devrait être adopté avant la tenue des élections du 23 octobre.

A cela s’ajoute un autre aiguillon à même de stimuler des médias de qualité, selon Najiba Hamrouni: «La soif d’information est immense et les citoyens tunisiens comparent la production journalistique nationale avec celle des chaines et des médias internationaux».

L’impact libyenLe contexte régional, lui, n’a pas d’incidence directe sur le renforcement de l’indépendance des médias. Mais la promesse d’une Libye libérée ne peut que favoriser la transition démocratique du voisin tunisien.

«Si la Libye se stabilise et se démocratise, cela aura une incidence directe sur la sécurité et l’économie de la Tunisie. Beaucoup de réfugiés libyens ont été accueillis dans des familles tunisiennes et beaucoup de Tunisiens travaillaient en Libye. La reprise des échanges et de la circulation entre les deux pays, proches sur bien des plans, est donc une perspective très réjouissante».

Source: ”wmc” Le 01-08-2011

Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-109651-la-difficile-independance-des-medias-tunisiens


Union Patriotique pour la liberté (ULP)

Le parti de Slim Riahi taxe Rached Ghannouchi d’“hérésie”


 

 

Par Mona BEN GAMRA

Le parti de Slim Riahi ayant été l’objet de beaucoup de tapage publicitaire depuis sa création en juin dernier a organisé hier sa première conférence de presse où le président du parti n’y était pas.

La réponse aux questions a, pour le moins, mis dans l’embarras Mohsen Hassen le Président directeur général du groupe d’entreprises régies par Slim Riahi et membre du bureau politique de l’Union patriotique pour la liberté. Ici pas de place à la complaisance. Les questions étaient gênantes et surtout déroutantes. Les journalistes voulaient du concret puisque ce parti était le seul à avoir promis de faire les choses en touchant aux faits et à la réalité, au sens du slogan de la campagne médiatique « TAWWA » qui se traduit littéralement par, maintenant, tout de suite.

«Nous faisons du marketing politique » !!

Que Nenni, car le goût pour la litote de notre interlocuteur ne passait pas inaperçu. Les formules consensuelles et les sourires appuyés dissimilent mal la réalité des choses : c’est bien d’argent politique et d’un parti qui use et abuse de marketing politique pour se forger une image dans les cœurs et les esprits. C’est bien de coquettes sommes versées dans une enveloppe publicitaire qui ne laisse pas indifférent dans quasiment tous les médias tunisiens. Il est également question de paquets de macaronis, de couscous et d’huile distribués aux familles nécessiteuses en ces temps d’économies… La conférence de presse avait le mérite de poser la question incontournable de l’absence du président du parti, puisque Mohsen Hassen a annoncé dès le début que « la présence a ‘’certainement’’ vu l’interview donnée par Slim Riahi à la chaîne de télévision Nessma… et qu’on aurait appréhendé la personne en question. » En réponse à ce choix « stratégique » de donner l’exclusivité à la chaîne Nessma alors que les journalistes présents se sont déplacés rien que pour parler au président de l’UPL, le journal Le temps s’est demandé « Qui vous dit que toute l’assistance a regardé Nessma ? Et pourquoi voulez-vous qu’on se réfère à la chaîne ? »

L’absence de Slim Riahi a provoqué un tollé mais le malentendu a été dissipé pour passer aux questions portant sur les fonds investis par le président de l’UPL. « Slim Riahi est un président de parti et il a le droit de faire des investissements dans ce que bon lui semble tant que c’est dans le cadre de la loi et dans la transparence totale. Nous sommes là pour parler de son parti. Quant à la question de la publicité, l’UPL le fait pour se démarquer des partis de l’échiquier politique… Nous faisons du marketing politique », fait remarquer notre interlocuteur. Et puisqu’on y est, l’un des journalistes présents lui a demandé « si Slim Riahi voudrait oui ou non refaire la même expérience de Berluscuni en Tunisie où le président du groupe est le président du parti et le président de la République. » D’autres questions ont porté sur les rapports de Slim Riahi avec le fils de Guaddafi, Seif El Islam en Libye et des sources de sa fortune faramineuse. La réponse à ces questions vaut son pesant d’or. Mohsen Hassen a rappelé dans la foulée ce que son parti a communiqué dernièrement quant à la petite histoire de « militant menée par le père de Slim Riahi qui a fuit la répression bourguibiste pour s’installer en Libye. Riahi, fils a travaillé dans des entreprises pétrolières en continuant ses études, entre temps en Angleterre. » Et toujours selon notre interlocuteur, « le président de l’UPL aurait pu investir dans des paradis fiscaux ou dans des marché asiatiques prometteurs mais il a choisi de retourner chez lui.»

L’UPL ouvre le feu contre Rached Ghannouchi …

Dans ce même ordre d’idée Mohsen Hassen a décliné les valeurs du parti dont, « la liberté, l’Etat de droit, l’identité arabo-musulmane, la justice, le travail pour tous,… » « Parce que nous refusons de voir la Révolution confisquée à ceux qui ne l’ont pas faite, l’Union patriotique libre propose à tous les Tunisiens de se rassembler, dans toute leur diversité, au-delà des clivages stériles et des discours grandiloquents … » avance-t-il en insistant sur le fait que le parti organisera prochainement une conférence de presse pour jeter la lumière sur son programme économique et social. Mohsen Hassen nous donne un avant goût de cette conférence de presse en annonçant que son parti jettera les bases d’un « modèle de développement populaire » pour que toutes les franges sociales en profitent sans que des laissés-pour-compte ne soient exclues dans ce qu’il appelle « un plan d’investissement Karama ». Ce dernier incitera les banques et les institutions bancaires à investir dans des projets dans les différentes régions reculées du pays en allouant 20% de leur budget des prêts.

D’autres questions sont restées en suspens puisque notre interlocuteur n’a pas donné le chiffre exact des sympathisants de l’UPL en se contentant d’avancer que « le parti a pour l’instant 120 bureaux régionaux et que les gens y adhèrent par centaines. ». Quant à la déclaration de Rached Ghannouchi dans les colonnes d’un journal, annonçant qu’Ennahdha a frôlé un million d’adhérents et que son parti remportera les élections, Mohsen Hassen s’est dit indigné de par cette hérésie et que ce comportement est contraire aux valeurs de la démocratie.

Ce qui mérite d’être retenu lors de cette première rencontre médiatique avec l’UPL, est que ce parti a montré ses bonnes intentions pour couper court avec l’ancienne dictature et son système corrompu. Mais ses militants doivent savoir aussi, qu’ils ont beaucoup à faire pour ce qui est de la corruption des idées. Beaucoup plus insidieuse et, à juste titre, dangereuse.

(Source: ”Le Temps” Le 01-09-2011)

Lien: http://www.letemps.com.tn/article-58615.html


Rebuilding the Arab state


Good governance is what the people seem to want, rather than democracy based on the western model

The Arabs face a formidable task — nothing less than rebuilding the entire state structure and system of government in countries as diverse as Tunisia and Egypt, Libya and Yemen. In Syria, too, the Baathist state is almost certainly doomed, whether President Bashar Al Assad survives at its head or not. It has lasted 48 years, ever since the Baath party seized power in 1963. If it is to outlast the present uprising, it would need to be profoundly recast and remade in order to accommodate several neglected forces in Syrian society — sects, ethnicities, tribes, disgruntled intellectuals and the rural poor among others.

What form of government will replace the rickety Arab structures, some of which have already been brought down it, while others are still fighting to survive? What state structures will replace the old autocracies, with their bankrupt one-party rule and their all-powerful military and security apparatus? This is the key question posed by events not only in Damascus, but also in Tunis, Cairo, Tripoli and Sana’a? That is the great unknown.

The states of the Arabian Peninsula stand out as islands of relative stability in the current upheaval — possibly the most radical since the fall of the Ottoman Empire. They are protected by their oil wealth, but not by that alone.

Modernised and reformed over the years, their traditional systems of government have, in most cases, proved responsive to the needs of their citizens. They have provided reasonably good governance, whether in the United Arab Emirates or Qatar, in Kuwait or Oman, or indeed in Saudi Arabia itself. Good governance would seem to be the secret of their continued legitimacy.

We all know — because it has been said so often — that the revolutionaries of the Arab Spring want social justice, jobs, freedom from police brutality and arbitrary arrest, a chance to advance in life, better prospects for themselves and their families, a fairer distribution of their country’s resources, an end to corruption by a privileged elite, dignity and respect from their rulers. In a word, good governance.

That, above all, is what the Arab world would seem to want, rather than democracy on the Western model, of which the Arabs have had little experience; and for which they have little appetite, if it means any form of Western tutelage.

A problem as yet unresolved is the future role of Islamic parties in the countries which are experiencing, or have experienced, revolutions. In Egypt, Tunisia and Yemen these Islamic movements are now above ground and will undoubtedly figure prominently in the new structures of power. In Syria, the Muslim Brotherhood — the regime’s main enemy since the 1970s — cannot be indefinitely suppressed and will have to be accommodated, one way or the other.

Al Qaida — a radical Islamic movement not to be confused with the Islamic mainstream — is active in Yemen, engaging in almost daily gun battles with government forces. In Algeria last week, a terrorist attack, claimed by Al Qaida, against a barracks at Sharshal in the north of the country, killed 18 and wounded many others. Algeria has so far refused to recognise Libya’s National Transitional Council precisely because the Council and its agencies include militants wanted for crimes in Algeria. Some members of Muammar Gaddafi’s family have fled to Algeria and found refuge there.

For many Arabs, indeed for most Muslims, the West is highly suspect, and its current rampant Islamophobia a source of angry bewilderment. America’s blind support for Israel — for its aggressions against its neighbours and its long and cruel oppression of the Palestinians — is a source of great rage, latent and largely impotent so far, but for how long? The West’s colonial past in the region has also by no means been forgotten — whether in Algeria, Egypt, Syria, Iraq, to name only the most obvious countries.

The horrors of the Italian occupation between the wars have not been erased from Libyan minds. Many Libyans will be grateful for the help Britain, France and the United States gave in defeating Gaddafi, but many others will resent the bombing of their country during Ramadan.

Bitter resentment

There is a level of grievance and aspiration in the revolutions of the Arab Spring, which the West has largely ignored. This is the thirst for national independence. The Arabs have pursued the goal of national independence — not from their rulers but from external powers — ever since the First World War. But they have not yet fully achieved it. It is very much on their current agenda.

Consider for a moment the impact on opinion of America’s invasion, occupation and destruction of Iraq. Imagine the displeasure and anxiety many feel about the vast American bases in the Gulf. Reflect about the bitter resentment aroused by America’s massive subventions to Israel, which allow it to expand its colonies in Occupied Palestinian territories, besiege and bomb Gaza, in defiance of the whole Arab and Muslim world and of international law. Imperialism is alive and well.

The Israeli-Egyptian peace treaty of 1979 is a very sore point for many Egyptians, and indeed for many Arabs. It removed Egypt from the Arab line-up, condemning it to American-financed impotence, while exposing the rest of the Arab world to Israeli power. Israel’s invasion of Lebanon in 1982, during which it killed 17,000 Lebanese and Palestinians, was a direct consequence of the Treaty. Egyptians certainly do not want another war with Israel, but the treaty is a badge of shame which many would like removed.

In the eastern Arab world, there are some who detest the strength Hezbollah has acquired in Lebanon, who dread the role of Iran in Arab affairs, and who want to destroy the Alawite-dominated regime in Syria. But there are many others who understand that the Tehran-Damascus-Hezbollah axis has been the main obstacle to Israeli and American hegemony in the region. If the axis is brought down — as Israel and its American friends fervently desire — there are many who fear that the region will lose what little independence and deterrent capability it has managed to acquire.

There is thus a wider geopolitical dimension to the battles being waged inside several countries across the region. National independence — freedom from imperialist and Israeli pressures of one sort or another — is what the revolutionaries demand, in addition to good governance at home.

In dealing with the Arab Spring, the West would be wise not to seek to shape events too blatantly in its own interest — or risk an unpleasant backlash. It is high time the Arabs were left alone to determine their own destiny.

Patrick Seale is a commentator and author of several books on Middle East affairs.

(Source: “Gulf News” Le 01-09-2011)

Lien: http://gulfnews.com/opinions/columnists/rebuilding-the-arab-state-1.860150

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11 octobre 2011

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