17 octobre 2011

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TUNISNEWS
11 ème année, N°4127 du 17.10.2011


AP: Manifestation à Tunis contre les violences salafistes

Liberation: Tunisie: vote blanc test à sept jours d’un scrutin historique

Le Telegramme: Tunisie. Les islamistes en embuscade

Le Monde: Kamel Jendoubi, le garant des premières élections du printemps arabe

Kapitalis: Nessma TV demande la protection des autorités

Le Monde.fr: “Persepolis” : Satrapi exprime son “admiration” pour les Tunisiens

Business news”: Plainte déposée par l’IRIE contre Slim Riahi à Gafsa

Le Temps: Mustapha Ben Jaâfar (Secrétaire Général d’Ettakatol) :«Aucune alliance avec Ennahdha»

L’express: Mobilisation limitée pour les indignés du monde entier


Manifestation à Tunis contre les violences salafistes


16-10-11 à 18:50
TUNIS (AP) — Une marche rassemblant quelques milliers de personnes s’est déroulée dimanche à Tunis à l’appel d’associations en réaction aux manifestations islamistes et aux actes de violence attribués à des groupes salafistes ces derniers jours en Tunisie.
Placée sous le mot d’ordre “Aâtakni” (“donne-moi ma liberté” ou, plus littéralement, “fous-moi la paix”), la manifestation a rassemblé place Pasteur, près du centre-ville, plus de 2.000 personnes, a-t-on constaté sur place, dont un grand nombre d’intellectuels et de figures du théâtre parmi lesquelles la directrice de l’espace Mad’Art, Raja ben Ammar.
Scandant “le peuple veut un Etat civil”, les manifestants ont parcouru l’avenue Mohamed V, l’une des principales artères de la capitale, jusqu’au niveau à la Place des droits de l’Homme, sous une escorte policière vigilante. “Non à l’extrémisme, non à la violence, non à la répression”, “oui pour la liberté de presse”, pouvait-on lire sur certaines pancartes.
La présidente de l’association Egalité et équité, Faïza Skandrani, a dit craindre pour la liberté d’expression “menacée par les extrémistes”. “Ce qui est arrivé à Nessma peut arriver à Hannibal TV (une autre chaîne privée) et à d’autres médias”, a-t-elle redouté.
Défendant le slogan “touche pas à ma liberté”, Ziad Jaziri, un jeune infographiste, a renchéri: “La révolution tunisienne nous a ouvert de nouveaux horizons où il ne doit pas y avoir de place à toute formes d’extrémisme et de censure”.
La marche a été entachée par un incident à mi-parcours, lorsqu’une jeune fille voilée a tenté de brandir un écriteau dénonçant “les valets du sionisme”. Elle a été prise à partie par des manifestants qui l’ont brusquée, la qualifiant d'”extrémiste”, tandis qu’un policier est intervenu en déchirant l’écriteau “pour couper court à l’incident”.
“Ce sont eux les vrais extrémistes. Ils prétendent défendre la liberté d’expression et empêchent les autres de s’exprimer”, s’est-elle insurgée relayée par son père qui l’accompagnait.
Ce rassemblement de la société civile s’est tenu suite aux manifestations d’islamistes qui avaient protesté le 14 octobre dernier contre la diffusion par la chaîne privée Nessma TV du film franco-iranien “Persepolis” comportant une séquence jugée blasphématoire. Celle-ci représentait Dieu dans le personnage d’un vieux barbu, une incarnation proscrite en islam. Dans la soirée, une attaque était perpétrée contre le domicile du patron de la chaîne, Nabil Karoui.
M. Karoui a affirmé à l’agence TAP que les assaillants ont détruit ses voitures, défoncé la porte d’entrée, saccagé les meubles et même tenté de mettre le feu à l’intérieur de la maison utilisant des cocktails Molotov. Il a attribué cette agression à “des partis politiques et médiatiques”, sans les nommer. Le parquet de Tunis a ouvert une enquête sur ce qui est devenu “l’affaire Persepolis” à la suite de plaintes déposées par plus de 100 avocats et des citoyens. AP

 


Tunisie: vote blanc test à sept jours d’un scrutin historique


La commission électorale tunisienne organisait dimanche un vote blanc, répétition générale avant l’élection d’une assemblée constituante, scrutin historique neuf mois après une révolution populaire qui a donné le coup d’envoi du “printemps arabe”.

L’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) a choisi le bureau de vote de La Fayette, quartier central de la capitale et première circonscription de Tunis, où quelque 80 listes s’affrontent.

“Ce test nous permettra de voir s’il y a des failles et de les combler pour garantir un déroulement du vote dans les meilleures conditions possibles”, explique Larbi Chouika, un des 16 membres de l’Isie, soulagé du bon déroulement du “scrutin”.

Une soixantaine d’électeurs découvrent les bulletins, une grande feuille — entre les formats A4 et A3 — portant noms, logos des listes et une case blanche à cocher (ou pas).

Pédagogues, les agents électoraux guident les votants sur le “chemin” de la démocratie: C’est Basma, 35 ans, qui la première glisse son bulletin dans l’urne, après contrôle d’identité et passage dans l’isoloir, l’index gauche trempé d’une encre bleue indélébile 48 heures.

Sous l’oeil d’une grappe de journaliste, elle joue le jeu avec sérieux. “J’ai l’impression que j’ai vraiment voté”, dit-elle, et refuse de dévoiler son choix. “C’est personnel”.

Pour la première fois depuis des décennies, les Tunisiens sont dans l’incertitude. Le père de l’indépendance Habib Bourguiba s’était octroyé une présidence à vie et son successeur Zine El-Abidine Ben Ali avait surpris en 2009 en ne totalisant que 89,6% des voix, son plus mauvais score…

Le soulèvement populaire né en décembre 2010 dans le centre déshérité du pays et qui a emporté le président Ben Ali le 14 janvier dernier a plongé la Tunisie, petit pays touristique allié de l’occident, dans l’inconu.

Après neuf mois d’une période de transition difficile, marquée par une grogne sociale permanente et des flambées de violence, les électeurs trancheront pour de bon dimanche prochain, face à plus de 1.500 listes constituées par des partis ou des personnalité indépendantes, pour élire les 217 membres (dont 19 à l’étranger) de la future assemblée.

Elle aura pour tâche de rédiger une nouvelle constitution et de former un exécutif qui gouvernera jusqu’aux prochaines élections générales.

Toute l’architecture du scrutin repose sur l’Isie, qui organise le vote et donnera les résultats, le ministère de l’Intérieur, responsable de décennies de bourrages de urnes étant écarté du processus.

La fin de campagne a été marquée par l’activisme parfois violent de groupes salafistes, des fondamentalistes prônant une application littérale de la charia, qui ont rassemblé vendredi à Tunis des milliers de manifestants venus réclamer le respect des valeurs de l’islam.

Le grand parti islamiste Ennahda, donné favori du scrutin dans les derniers sondages de septembre, a condamné toute violence et tenté de se démarquer des extrémistes. Pour des observateurs, Ennahda devrait profiter d’un débat imposé sur l’identité arabo-musulmane de la Tunisie, pays ancré depuis des siècles dans une pratique tolérante et ouverte de l’islam.

Le score d’Ennadha dépendra en grande partie du rapport de force entre un pôle conservateur et religieux et un pôle moderniste, attaché aux acquis de la femme (droit au divorce et à l’avortement, interdiction de la polygamie) et à la défense de la laïcité.

Pour ne “pas laisser la rue aux barbus”, militants des droits de l’homme et laïcs ont appelé via facebook à une manifestation dimanche après-midi à Tunis.

Dans un café de la grande avenue Bourguiba, trois jeunes femmes sont perplexes. Aucune n’a encore de certitude à une semaine du vote. Leïla ne veut pas des islamistes qui “veulent nous imposer leur loi”, Fayza est tentée par Ennahda, “qui a les mains propres”, Rym veut des “gens responsables” mais n’est pas sûre d’aller voter.

Source : « Liberation » Le 16-10-2011

Lien : http://www.liberation.fr/depeches/01012365983-tunisie-vote-blanc-test-a-sept-jours-d-un-scrutin-historique


Tunisie. Les islamistes en embuscade


 

Dimanche prochain, les Tunisiens sont appelés aux urnes pour élire une assemblée constituante. Neuf mois après la révolution du Jasmin, la Tunisie s’est engagée dans un processus démocratique unique dans le monde arabe. Mais pas sans risques.

De notre envoyé spécial à Tunis. Dans les rues de Tunis, face aux murs où sont apposés les panneaux électoraux, c’est la perplexité qui domine. «C’est très compliqué, on n’y comprend pas grand-chose», observe Marwa, étudiante en comptabilité. Pas facile l’apprentissage de la démocratie après des décennies où le paysage politique se réduisait au parti unique, le RCD de Ben Ali. «Aujourd’hui, c’est presque l’overdose de démocratie», sourit Ali Zeddini, membre de la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme. 110 partis (beaucoup sont des coquilles vides), 10.000 candidats, quelque 1.600 listes dont de nombreuses fantaisistes: le foisonnement démocratique a atteint un niveau qui déroute nombre de Tunisiens, même s’ils sont fiers de montrer l’exemple aux peuples arabes. Les islamistes favoris «Un saut dans l’inconnu»: la «une» du magazine Jeune Afrique qui s’affiche dans les kiosques résume bien le sentiment des Tunisiens qui retiennent leur souffle. Jusqu’à présent, le processus se déroule plutôt bien, même si l’on sent ici quelques tensions. La police, qui a fait sa réapparition, veille au grain. À sept jours de ce rendez-vous électoral historique et crucial, la grande question est de savoir quel sera le score du parti islamite Ennahdha de Rached Ghannouchi. Combien de membres dans la future constituante sur les 218 à élire? Ennahdha est le favori de ces élections. Les voix des pauvres et des chômeurs lui sont promises. «75% des Tunisiens vont voter pour lui», s’enflamme notre chauffeur de taxi qui peste contre la corruption et le chômage en revendiquant comme modèle la Turquie. Ici, personne ne conteste vraiment le droit aux islamistes d’être présents dans cette élection, même s’ils n’ont pas participé à la Révolution. «Ils ont été très durement réprimés sous Ben Ali et ils font partie du paysage, que chacun défende ses chances», souligne la cinéaste Fatima Cherif. «On ne veut pas revenir en arrière» Mais les islamistes font peur. Aux jeunes et aux femmes notamment. Les récents affrontements entre islamistes et laïques à l’université de Sousse et l’épisode de la chaîne Nessma (*), attaquée par des salafistes pour avoir diffusé le film Persepolis, ont ajouté à l’inquiétude, même si Ennahdha les a fermement condamnés. Les propos de Rached Ghannouchi, qui dit ne pas vouloir d’un État théocratique, n’ont pas vraiment rassuré. «On ne veut pas revenir en arrière, les Tunisiens veulent être laïques», lancent en choeur Ismaehen, Ghofirane, Mourad, Hamzi et Hamine, rencontrés avenue de… la Liberté. Eux, ils ne savent pas encore pour qui ils vont voter, mais ils savent pour qui ils ne voteront pas. «Au moins, on aura la conscience tranquille quoi qu’il arrive». Cette diabolisation des islamistes dont le Parti démocratique progressiste (centre droit) a fait son fonds de commerce n’est-elle pas finalement contre-productive? C’est ce que pense Mohamed Bennour, porte-parole du Forum démocratique pour les libertés et le travail (centre gauche). «Cette querelle entre islamistes et laïques est stérile. Il faut éviter de bipolariser le débat. Elle ne peut pas nous aider à construire une vraie démocratie». Pas de majorité C’est aussi l’avis de Selma Jabbes, libraire et figure de la résistance à Ben Ali. «On se braque sur cette confrontation islamistes-laïques, je pense que c’est une erreur. Il aurait été plus intelligent pour certains partis de se positionner comme musulmans modérés. 98% des Tunisiens sont musulmans», rappelle-t-elle. Ennahdha est-il vraiment une menace? Une certitude: même si ce parti arrive en tête il n’aura pas la majorité à lui tout seul. Impossible avec le mode de scrutin. Pas fous ceux qui l’ont choisi. HichemAbdessamad, chercheur en sciences politiques, pense même que les islamistes auront bientôt mangé leur pain blanc. «Les ennuis viendront après le 23. Ils devront trouver des solutions sociales et ils n’en n’ont pas». Car si l’enjeu de ces élections est la rédaction d’une nouvelle constitution, la préoccupation des Tunisiens est d’abord économique. C’est sur ce terrain que sont attendus les vainqueurs. * Vendredi soir, une centaine d’hommes, décrits par des témoins comme des salafistes, ont attaqué le domicile du patron de la chaîne, à l’issue d’une manifestation qui a réuni des milliers de personnes à l’appel de groupes extrémistes pour réclamer la fermeture de la chaîne.

Un enjeu important pour les femmes

Les femmes tunisiennes ont joué un rôle très actif pendant la Révolution. Elles s’inquiètent, aujourd’hui, d’un possible retour en arrière si les islamistes l’emportaient. À l’entrée du local de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), avenue de la Liberté, à Tunis, une affiche de «Ni putes ni soumises». Ici, on accueille les femmes victimes de violence et on défend leurs droits. «Depuis la Révolution, on reçoit beaucoup plus de femmes. Avant, elles n’osaient pas. On était considéré comme un parti d’opposition». «Ils vont tout faire pour nous interdire» Amira Nefzaoui, 26 ans, est une des permanentes. Elle n’y va pas par quatre chemins. «On est en opposition totale avec Ennahdha. Avant la révolution, on a pris la défense de leurs militants emprisonnés et torturés, mais on n’a jamais soutenu ce parti». Comme beaucoup de femmes, Amira craint une victoire de Ennahdha. Il faut dire que la campagne virulente que mène, sur internet, le parti de Ghannouchi contre l’ATFD n’est pas de bon augure. «Pour eux, on est des laïques, des athées, des prostituées, on encourage l’homosexualité. S’ils passent, ils vont tout faire pour nous interdire.» L’ATFD réclame l’égalité entre filles et garçons dans l’héritage. Insupportable pour Ennahdha. Pour autant, le radicalisme de l’association ne fait pas forcément l’unanimité chez toutes les femmes progressistes. Elles font remarquer, comme Selma Jabbès, que le code de statut personnel est en beaucoup de points favorable à la femme. «Contrairement à l’homme, la femme a son salaire pour elle-même. Elle n’est pas tenue d’entretenir ses enfants ni ses parents. Les pères doivent prendre en charge les filles jusqu’à ce qu’elles se marient et les garçons jusqu’à leur majorité. Est-ce que les femmes qui réclament l’égalité dans l’héritage sont prêtes à perdre ces privilèges?» «La Tunisie n’est pas l’Égypte» Le statut de la femme tunisienne, le plus avancé de tous les pays arabes, serait-il menacé en cas de victoire des islamistes? Ali Zeddini, membre de la Ligue pour la défense des Droits de l’Homme, n’y croit pas. «La Tunisie, ce n’est pas l’Égypte». Sans doute pas une remise en cause du statut mais, pour le chercheur Hichem Abdessamad, il ne fait pas de doute que «les islamistes veulent une régression des moeurs». Une perspective que n’accepte pas Ines Abid, étudiante en médecine: «Si on touche à nos acquis, je suis prête à redescendre dans la rue.»

Source : « Telegramme.fr » Le 16-10-2011

Lien. http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/tunisie-les-islamistes-en-embuscade-16-10-2011-1466198.php


 

Kamel Jendoubi, le garant des premières élections du printemps arabe


15.10.11 | 11h20
Le président de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) organise le premier scrutin libre de Tunisie. Un moment historique pour cet opposant de toujours au régime de l’ancien président Ben Ali.
Privé de son passeport tunisien pendant dix ans. Interdit de territoire, même pour assister aux obsèques de son père, en 2004. Poursuivi dans le cadre d’une instruction judiciaire aux ordres pour “propagation de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public”. Militant acharné des droits de l’homme, inscrit sur la liste noire des opposants exilés en France mais figure peu connue, Kamel Jendoubi a écrit au quotidien l’histoire de la résistance tunisienne contre le règne de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali. “Il a donné vingt ans de sa vie à la Tunisie”, rappelle l’historienne franco-tunisienne Sophie Bessis.
Aujourd’hui, à la tête de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), installée au cœur de Tunis, – “une entreprise de 5000 personnes”, comme il se plaît à le souligner -, il prépare les premières élections libres de Tunisie, le 23 octobre, les premières après les “printemps arabe”. Un enjeu majeur pour toute la région. Et une tâche colossale.
Il a fallu convaincre le gouvernement tunisien provisoire et les partis politiques de repousser la date des élections, fixée à l’origine au 24 juillet, pour désigner les représentants de la future Assemblée constituante dans de bonnes conditions, – ce qui lui a valu l’hostilité de plusieurs chefs de partis – ; dresser de nouvelles listes électorales qui ne dépendent plus du ministère de l’intérieur et inciter, en plein ramadan, 3,8 millions de Tunisiens à venir se réinscrire ; préparer le scrutin pour plus de 10 000 candidats qui se présentent sur 1500 listes (plus de 110 partis sont aujourd’hui reconnus en Tunisie) ; former 4 000 chômeurs diplômés à tenir un bureau de vote, etc. Kamel Jendoubi, 59 ans, a, selon son expression, mené “un travail de commando”, tout en respectant la règle, transparence oblige, de décisions prises à la majorité des deux-tiers au sein d’une commission électorale plurielle. “Nous sommes sous le regard du monde et particulièrement des peuples arabes”, souffle-t-il.
Le 17 janvier, trois jours après la fuite de Ben Ali en Arabie saoudite, Kamel Jendoubi a été le premier à fouler le sol tunisien, après des années d’absence forcée. A l’aéroport, où l’attendaient avec émotion ceux qui ont combattu le régime avec lui, à l’intérieur comme à l’extérieur, – dont la présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme Souhayr Belhassen, l’ex-deputé Khamaïs Chammari, la militante Sihem Ben Sedrine, l’avocate Radia Nasraoui…-, il inscrit fièrement “tunisien” sur sa fiche de police. Il refusera le poste d’ambassadeur, puis le ministère des affaires sociales que lui propose le gouvernement provisoire. “Je voulais m’imbiber de cette nouvelle Tunisie, réapprendre la géographie de ce pays”, explique-t-il.
Il plonge dans le chantier électoral, malgré un méchant cancer qui le poursuit. “Se retrouver dans un contexte compliqué au retour a été une épreuve énorme pour lui, témoigne sa femme, Edith, Française rencontrée pendant les années de militantisme. Même si nous avons beaucoup de chance de voir le fruit de notre combat”. Issu d’un milieu modeste et de parents analphabètes, – son père était docker à la Goulette, le port de la capitale -, aîné d’une fratrie de neuf enfants, Kamel Jendoubi est un “zitounien” comme on dit à Tunis, formé à la Zitouna, la grande école arabisante de cette ville. Mais c’est à Paris, où il arrive en 1971 pour suivre des études, qu’il commence à militer. “Un virus, sourit-il, et quand on l’attrape, on ne peut plus s’en débarrasser”.
Avec son complice de toujours, Mouhieddine Cherbib, il embrasse la cause des migrants au sein de l’Union des travailleurs émigrés tunisiens (UTIT) fondée en février 1974, transformée vingt ans plus tard en Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR). L’émigration l’amènera aux droits de l’homme, avec la création en 1996 du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) qui deviendra, au fil du temps, le porte-parole de l’opposition tunisienne, tandis qu’à Tunis, la crise éclate au sein de la Ligue des droits de l’homme, autre bastion de résistance mais minée par le pouvoir.
Les rapports avec le régime de Carthage se tendent de plus en plus. Lors de l’une de ses dernières visites sur place, Kamel Jendoubi est arrêté, interrogé au ministère de l’intérieur, puis relâché. “On ne pouvait même plus s’appeler au téléphone”, se souvient-il. Dans une tribune parue en novembre 1996 dans Le Monde, intitulée Amère Tunisie, il dénonce “la dérive présidentielle autoritaire” et le paravent de la lutte contre l’intégrisme qui se paie “par un déni de citoyenneté”. Convaincu de la nécessité d'”intégrer progressivement les islamistes dans le jeu politique”, ce laïc amateur de bons vins, père de deux enfants, participe au rapprochement de plusieurs forces politiques en 1988, qui fera long feu.
Salué par ses amis pour sa “rigueur”, il porte alors le combat sur la scène européenne. Un an après la signature, en 1995, du premier accord d’association entre l’Union européenne et la Tunisie, il sensibilise les parlementaires européens aux problèmes des droits de l’homme dans son pays. Rude bataille qui amènera, cinq ans plus tard, le gouvernement de Ben Ali à émettre une loi taillée sur mesure pour punir de cinq ans d’emprisonnement toute personne s’avisant “intentionnellement de porter préjudice aux intérêts vitaux” de la Tunisie… Kamel Jendoubi, cadre dirigeant d’une petite entreprise de formation, est devenu la bête noire du régime de Ben Ali, au point que celui-ci interviendra auprès du palais royal du Maroc pour le faire refouler de ce pays, en octobre 2010. A la tête du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH), il venait y recevoir un prix.
Lorsque le soulèvement tunisien commence à Sidi Bouzid, le 17 décembre 2010, Kamel Jendoubi n’est pas surpris. Il connaît, pour les avoir soutenues, les émeutes survenues deux ans plus tôt dans le bassin minier de Gafsa : “C’était le point de départ de quelque chose, le système était en train de craquer, tous les ingrédients étaient là”. Mais, ajoute-t-il, “ce qu’on ne voyait pas, c’était le départ de Ben Ali lui-même. On pensait que le régime allait résister, même au prix de massacres”
Isabelle Mandraud
(Source: “Le Monde” (Quotidien – France) le 15 octobre 2011)

Nessma TV demande la protection des autorités


 

La chaîne privée condamne les «agressions et actes criminels» qui l’ont ciblée ainsi que la personne de son Pdg, Nabil Karoui, et demande la protection des autorités.

Dans un communiqué rendu public, samedi, le personnel Nessma TV dénonce l’attaque perpétrée par un groupe de personnes contre les locaux de la chaîne, ses journalistes et ses agents, suite à la diffusion du film d’animation franco-iranien ‘‘Persepolis’’.

Le personnel de la chaîne salue également les positions «honorables et de soutien» témoignées par les téléspectateurs de la chaîne, les hommes libres enTunisie, les partis politiques, les organisations, les associations et les indépendants ainsi que toutes les personnalités nationales qui n’ont cessé de réitérer leur appui à la chaîne et à la liberté d’opinion et d’expression.

Le communiqué rappelle qu’un groupe de personnes ont mis à exécution leurs menaces, après avoir diffusé via les réseaux sociaux des appels incitant au meurtre de quiconque appartient à la chaîne Nessma TV. Ces derniers se sont introduits par la force, vendredi soir, dans le domicile du Pdg de la chaîne, Nabil Karoui, munis de cocktails Molotov, de gourdins et d’armes blanches, dans le dessein «de le tuer ainsi que tous les membres de sa famille.» Ils ont cependant été empêchés par des voisins de poursuivre leurs tristes besognes. Cinq d’entre eux ont été arrêtés par la police peu de temps.

La chaîne appelle enfin les autorités à garantir la protection de son personnel, journalistes, techniciens et agents, afin qu’ils puissent accomplir leurmission dans les meilleures conditions.

On rappellera cependant que la maison de M. Karoui, au quartierla Soukra, au nord de Tunis, est gardée par des unités de sécurité depuis vendredi soir.

Source: ”Kapitalis” Le 16-10-2011

Lien: http://www.kapitalis.com/kanal/61-medias/6353-tunisie-nessma-tv-demande-la-protection-des-autorites-.html


“Persepolis” : Satrapi exprime son “admiration” pour les Tunisiens


La réalisatrice franco-iranienne Marjane Satrapi, dont le film Persepolis a été violemment attaqué par des islamistes tunisiens, a affirmé “admirer” le peuple tunisien qui a donné le coup d’envoi au “printemps arabe”.

Des milliers de personnes, dont des salafistes, ont manifesté vendredi à Tunis pour dénoncer la diffusion par la chaîne privée Nessma du film Persepolis, dont une séquence représente Dieu sous les traits d’un vieillard barbu, ce que l’islam proscrit. Le domicile du PDG de la chaîne a par ailleurs été attaqué vendredi soir par “un groupe d’une centaine d’hommes”, selon la chaîne.

“UN PEUPLE QUI AVANCE”

“Toutes les révolutions passent par des moments difficiles. Mon film a été projeté plusieurs fois en Tunisie, mais cette fois c’était dans un contexte électoral électrique”, a déclaré Marjane Satrapi en marge du festival du film d’Abou Dhabi, où elle présentait son nouveau film “Poulet aux prunes”, qui raconte l’histoire d’un joueur de tar, un instrument de musique traditionnel iranien, qui décide de se laissermourir après que sa femme lui eut cassé son instrument lors d’une rixe conjugale.

“La seule chose que je voudrais dire, c’est que le peuple tunisien est un peuple qui avance, les Tunisiens étaient les premiers à fairepartir le dictateur. Je voudrais dire mon admiration pour le peuple tunisien”, a encore dit la réalisatrice.

Les Tunisiens sont appelés à élire une Assemblée constituante le 23 octobre, premier scrutin depuis la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier.

Source: “Le Monde.fr” Le 16-10-2011

Lien: http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2011/10/16/persepolis-satrapi-exprime-son-admiration-pour-les-tunisiens_1588620_1466522.html


Plainte déposée par l’IRIE contre Slim Riahi à Gafsa


 

Par Imen Nouira

Une plainte a été déposée par l’Instance régionale indépendante pour les élections (IRIE) de Gafsa à l’encontre de Slim Riahi, président de l’Union Patriotique Libre (UPL) à cause de certaines infractions à la loi dans le cadre la campagne électorale. Ainsi, le procureur du tribunal de première instance de Gafsa a décidé d’ouvrir une enquête. En effet, et selon une déclaration de Me Lassaâd Fattehi, membre de l’IRIE de Gafsa, à Shems Fm, l’UPL a commis plusieurs violations de la loi notamment concernant les articles 38, 75, 76 et 79. M. Fattehi mentionne 2 personnes impliquées dans la distribution de sondage d’opinion pour le compte de l’UPL à la faculté de Gasfa. M. Riahi est poursuit dans ce cadre car il est le responsable juridique du parti. L’avocat mentionne également d’autres violations commises par Slim Riahi lui-même lors de sa visite à Gafsa le 8 octobre 2011, notamment le fait d’avoir attaqué verbalement d’autres partis politiques. Lassaad Fattehi a précisé que M. Riahi risque entre 1 mois et 5 ans de prison selon la loi électorale.

Source: ”Business news” Le 16-10-2011

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie-%C3%82%E2%80%93-Plainte-d%C3%83%C2%A9pos%C3%83%C2%A9e-par-l%C3%82%E2%80%99IRIE-contre-Slim-Riahi-%C3%83%C2%A0-Gafsa,520,27120,3

 


Mustapha Ben Jaâfar (Secrétaire Général d’Ettakatol):

 

«Aucune alliance avec Ennahdha»


Par Hassine BOUAZRA
A une semaine du rendez-vous électoral de la Constituante du 23 octobre courant, Mustapha Ben Jâafar, secrétaire général du Front Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL), plus connu sous le nom Ettakatol, a donné des éclairages sur les intentions de son parti après les élections.
Après un vibrant hommage rendu aux héros de la bataille de l’évacuation contre l’armée française à Bizerte, Mustapha Ben Jâafar rappelle que la Tunisie s’apprête à vivre, dimanche prochain, un moment historique avec les premières élections démocratiques et plurielles qui jetteront les bases de la nouvelle Tunisie.
Pour que ces élections réussissent, il appelle « toutes les forces politiques en compétition à respecter la règle du jeu et la morale dans leurs rapports les uns aux autres », sans oublier les organes d’information qui doivent faire preuve de rigueur, de neutralité et de responsabilité. L’étape actuelle est très sensible, il vaut mieux éviter les provocations du sacré et tout ce qui est de nature à perturber le climat électoral.
Durant l’année qui suivra les élections, Ettakatol, comme toujours, campera sur ses principes et son projet de société moderniste, la sauvegarde des acquis, l’égalité hommes-femmes, les libertés… Ce sont des positions en harmonie avec la société tunisienne connue pour sa modération. En cette période de campagne électorale, certains veulent exploiter la situation pour diviser le pays sur la question de l’identité. D’autres travaillent en secret pour saborder la transition démocratique parce qu’ils ont peur des règlements de compte après le 23 octobre. Mustapha Ben Jâafar est contre la chasse aux sorcières et espère que le pays passe le plus vite possible à une réconciliation sérieuse après les procès de ceux qui ont causé du mal au pays.
Allant contre le courant général, Ettakatol, considère que « le jour où démarreront les travaux de la Constituante, tout va changer ».
Ettakatol qui a été le premier parti à présenter son programme et ses finances, étaye ce qu’il compte faire après le 23 octobre.
« Malgré toutes les rumeurs, nous disons qu’il n’y a pas d’alliances ni avant ni après les élections, ni avec Ennahdha, ni avec une autre force politique », dira Mustapha Ben Jâafar.
Le 23 octobre, face à 1600 listes, l’électeur aura déjà du mal à se retrouver, raison de plus pour ne pas lui compliquer davantage les choses avec des alliances.
Le 23 octobre la carte politique sera conforme à la réalité.
Après cette date la Constituante aura deux missions à ne pas confondre.
La première est la rédaction de la Constitution. Dans ce domaine « nous défendrons avec force notre projet moderniste et de libertés, dans le cadre de notre identité arabo-musulmane et ouverte, ainsi que la consolidation des acquis pour plus de libertés et de justice. Là il y aura des débats point par point. Dans chaque cas Ettakatol sera d’accord avec les uns et une autre fois avec les autres.
La deuxième mission qui se présente après le 23 octobre concerne la direction des affaires du pays. La Constituante va élire un président qui nommera un chef de gouvernement.
Ce gouvernement qu’Ettakatol, qualifie de « Gouvernement d’intérêt national » auquel il compte y participer aura comme priorités d’assurer la sécurité, la stabilité sociale et d’éviter tout ce qui peut perturber le travail de la Constituante, durant une année.
« La composition de ce gouvernement doit être le résultat d’un consensus le plus large possible », dira le secrétaire général d’Ettakatol qui considère que le consensus est le meilleur scénario qui permet au pays d’éviter la bipolarisation. Ce qui n’exclut pas Ennahdha au cas où le peuple la choisit.
Il considère que le gouvernement prochain ne doit pas répondre aux critères classiques minorité et majorité, car le pays passe par une situation spéciale pleine de dangers.
Après une année et l’adoption d’une nouvelle Constitution, nous aurons des élections. A ce moment le schéma classique majorité minorité pourra être appliqué.
Le monde entier observe la Tunisie qui doit devenir un modèle grâce à des élections transparentes, démocratiques qui ne souffriront pas de remise en question.
Le peuple tunisien qui a des traditions de modération n’acceptera pas le retour en arrière.
Il faut que la volonté de rupture avec l’ancien régime soit claire.
Ettakatol est contre un gouvernement de technocrates, tout en reconnaissant que le pays a besoin d’eux. La responsabilité politique doit revenir aux hommes politiques.
Mustpaha Ben Jâafar considère que la meilleure solution pour le pays est « l’unité pour une année ».
Rappelant qu’il n’a pas d’ennemis mais des adversaires, Mustapha Ben Jaâfar est très optimiste pour les résultats du 23 octobre. Il ambitionne et vise pour son parti d’être à la première place.
« Progressivement, l’expérience pédagogique de la démocratie s’approfondira. Et la Tunisie ne ratera pas son virage historique », conclura –t-il.
Source: “Le Temps” Le 16-10-2011

Mobilisation limitée pour les indignés du monde entier


 

Appelés à protester contre l’impunité des banques, les indignés de tous les continents étaient appelés à protester ce samedi. Mais les foules n’étaient pas toujours au rendez-vous.

Ils ont poussé leur cri. Des milliers d'”indignés” se sont mobilisés samedi à travers le monde à l’appel du mouvement Occupy Wall Street pour dénoncer l’impunité dont bénéficient à leurs yeux banques et monde politique face aux sacrifices consentis par les populations pour cause d’austérité.

Inspirés par les révolutions arabes et les indignados précurseurs de Madrid, les premiers manifestants ont défilé en Nouvelle-Zélande et dans quelques régions d’Asie, suivis par les Européens, avant de laisser la place aux New-Yorkais.

Selon le réseau 15october.net, qui recense les appels à manifester, des rassemblements étaient prévus dans 951 villes à travers 82 pays.

La plupart des rassemblements sont cepebdant restés relativement limités, à l’exception notable de Rome où un cortège de dizaines de milliers de manifestants s’est étiré sur plusieurs kilomètres. La manifestation a basculé dans la violence quand plusieurs centaines d’émeutiers ont affronté les forces de l’ordre dans le centre de la capitale.

Environ 40 000 personnes se sont également mobilisées au Portugal, une moitié à Lisbonne, l’autre à Porto, deux jours après l’annonce par le gouvernement de centre droit de nouvelles mesures d’austérité.

En France, où se tenait parallèlement la réunion des ministres des Finances du G20, au pays de Stéphane Hessel, auteur d’Indignez-vous, qui a donné son nom au mouvement à travers le monde, la mobilisation est restée limitée.

En Espagne, des rassemblements nocturnes étaient prévus dans une soixantaine de villes. La foule s’est massée à la nuit tombée sur la Puerta del Sol, à Madrid, où lesindignados avaient entamé leur mouvement en mai dernier, et des milliers de personnes se sont aussi rassemblées à Barcelone.

“Le peuple a une voix”

En Grèce, 4000 manifestants se sont à nouveau donné rendez-vous sur la place Syntagma, point central des manifestations qui se succèdent depuis des mois contre la cure d’austérité sans précédent que connaît le pays.

En Allemagne, les défilés ont rassemblé des milliers de contestataires à Berlin, Hambourg, Leipzig, et devant le siège de la Banque centrale européenne à Francfort. Des manifestants se sont également groupés sur Paradeplatz, la grande place de Zurich, capitale financière de la Suisse.

A Londres, quelque 2 000 personnes se sont réunies devant la cathédrale St Paul, dans la City. Joe Dawson, un ancien développeur de produits à la banque Barclays âgé de 31 ans, était accompagné de ses deux enfants de 10 et 8 ans pour leur montrer que “le peuple a une voix”. “Je ne suis plus passif désormais, et je ne veux pas qu’ils le soient. J’ai quatre emplois à temps partiel. Je prends n’importe quoi”, a-t-il expliqué.

Le fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, s’est adressé à la foule. “J’espère que ce mouvement aboutira au même processus que ce que nous avons vu à New York, au Caire et en Tunisie”, a-t-il dit.

Défilé à Los Angeles

A New York, 5 000 personnes ont défilé en direction de Times Square, où des indignés campent depuis le 17 septembre. “On a été liquidés, les banques ont été secourues!”, ont-ils scandé. La police a annoncé l’arrestation de 69 personnes, dont 42 ont été interpellées pour avoir bloqué un trottoir. Certains ont fait valoir le manque de place entre le cordon de policiers anti-émeutes qui se dressait face à eux et les autres manifestants qui se pressaient derrière. Cinq mille personnes ont également défilé dans les rues de Los Angeles avant un rassemblement devant l’Hôtel de Ville.

A Melbourne, où était donné le coup d’envoi de cette journée de mobilisation mondiale, un millier de personnes se sont réunies sur une place du centre-ville. Quelque 2 000 manifestants, des représentants de la communauté aborigène, des syndicalistes et des militants communistes, se sont également rassemblés à Sydney.

Les manifestations sont restées limitées à quelques centaines de personnes en Asie, de Tokyo à Manille, Taipeh ou Hong Kong.

Source : « L’express.fr » Le 16-10-2011

Lien : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/mobilisation-limitee-pour-les-indignes-du-monde-entier_1041092.html

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26 novembre 2006

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