2 octobre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année,N° 3419 du 02.10.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Bakchich.info: La régente de Carthage: Main basse sur la Tunisie L’express: Deux livres dénoncent le clan de la première dame de Tunisie Omar Khayyam: Sortie d’un livre explosif : la cyber-police fait la boum ! Journée-Conférence : « La question tunisienne à la veille des élections présidentielles et législatives de 2009 » C.R.L.D.H. Tunisie: Communiqué Communiqué du Comité politique du Mouvement Ettajdid Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie Lexpress.fr: Tunisie: un candidat en moins AFP: Tunisie: un candidat à la présidentielle dénonce un « dérapage » politique Jamel HENI: Mektub, La chronique qui avait du mal à devenir fiction AFP: Affaire Ben Barka: Interpol diffuse quatre mandats d’arrêt internationaux AFP: Nucléaire iranien: des avancées mais rien de concret


La régente de Carthage: Main basse sur la Tunisie

Collection : Cahiers libres

Parution : octobre 2009

Nb de pages : 180

Prix : 14 €

Dimensions : 135 * 220 mm

Façonnage : Broché

Dans une atmosphère de fin de règne, la Tunisie du général président Zine el-Abidine Ben Ali a vu son épouse, Leila Trabelsi, jouer depuis plusieurs années un rôle déterminant dans la gestion du pays. Main basse sur la Tunisie : telle semble être l’obsession du clan familial de la « présidente », comme le relatent en détail les auteurs de ce livre, informés aux meilleures sources et peu avare en révélations. Du yacht volé à un grand banquier français par le neveu de Leila à la tentative de mainmise sur les secteurs clés de l’économie, les affaires de la famille Trabelsi se multiplient sur fond de corruption, de pillage et de médiocrité intellectuelle.

Mais la surprise dans cette triste vie du sérail tunisien vient de la forte personnalité de Leila, bien plus proche d’une Catherine de Médicis que d’une courtisane de boudoir. Son appât du gain et son habileté à placer les siens en font la digne héritière de Wassila Bourguiba, qui gouverna la Tunisie dans l’ombre d’un président vieillissant et malade. Connue pour la place faite aux femmes dans la vie publique, la Tunisie est le seul pays arabe où l’épouse du chef de l’État puisse prétendre à un tel rôle.

Après l’influence, le pouvoir ? Alors que se préparait une nouvelle élection présidentielle truquée de Ben Ali, Leila tentait de se poser en régente, avec l’aide des siens et le silence complice de la France.

Nicolas Beau et Catherine Graciet plongent ici dans les arcanes, les alliances et les trahisons d’un pouvoir familial mesquin et perverti, qui tient lieu d’État dans une société à la dérive. Et où tous les signaux ? politiques, économiques et sociaux ? passent progressivement au rouge, tandis que le président et son entourage se préoccupent surtout de s’enrichir et de réprimer toute contestation

Nicolas Beau ancien journaliste au Canard enchaîné, il est le directeur du site Bakchich.info. Il est notamment l’auteur de Paris, capitale arabe (Seuil, 1995) et Notre ami Ben Ali avec Jean-Pierre Tuquoi (La Découverte, Paris, 1999).

Catherine Graciet, journaliste indépendante, collabore notamment au Journal hebdomadaire, premier média de la presse indépendante marocaine.

Collection : Cahiers libres – Parution : octobre 2009 – Nb de pages : 180 – Prix : 14 €

 

Introduction.

Leila Trabelsi, l’usurpatrice

La place des femmes, ou l’exception tunisienne

De Wassila Ben Ammar à Leila Trabelsi

Plus qu’un clan, pas encore une mafia

« Enrichissez-vous ! »

 

1. Des maîtresse femmes au pouvoir

Légitimité amoureuses et valeurs partagées

Wassila, un « véritable contre-pouvoir »

Saïda Sassi, de Bourguiba à Ben Ali

Leila, une icône de la modernité

La « femme tunisienne » à toutes les sauces

Une personnalité en trompe l’oeil

Le retour du refoulé ?

 

2. Une fulgurante ascension

Le secret des deux Leila

De l’agence de voyages au secrétariat de direction

Climat de terreur à Tunis

Les sept familles qui pillent la Tunisie

Un boulevard pour les Trabelsi

 

3. Cohabitation au palais de Carthage

Les Ben Ali, couple infernal

Quand Leila fait et défait les carrières

Abdelaziz Ben Dhia, l’homme des missions secrètes de Ben Ali

Abdelwaheb Abdallah, « majordome de la famille Trabelsi »

Conseillers occultes et appareil sécuritaire : les pilliers du régime

Le RCD, parti-État dédié au culte de Zine

 

4. Belhassen Trabelsi, le vice-roi de Tunisie

« Monsieur frère » fait des emplettes au patrimoine historique

Gare à vos entreprises !

Un partenariat gagnant-gagnant avec Hédi Jilani

Belhassen Trabelsi se bonifie avec l’âge

 

5. Imed Trabelsi, le matelot

Pas un, mais trois yachts volés !

Imed, l’enfant terrible des Trabelsi

Imed fait embastiller un innocent

La vengeance de Leila

 

6. Leila, directrice d’école : l’affaire du lycée Pasteur

Main basse sur l’enseignement, avec l’aide de la France

Des résultats plus que mitigés

Le lycée Louis-Pasteur, un concurrent à éliminer

Appétits immobiliers et passe-droits

Du sur mesure pour les rejetons du clan Trabelsi

Des Scuds bien ajustés

 

7. Sakhr Materi, l’héritier présumé

Leila et Naïma, les rivales

L’alliance de la République et du beylicat

17 millions d’euros dans la corbeille à mariage de Sakhr

La vie rêvée de « Monsieur Gendre »

Gare aux vents contraires

 

8. « Miracle » économique : l’envers du décor

Le chouchou tunisien

Des statistiques publiques en trompe l’oeil

Premières turbulences liées à la crise mondiale

Diplômés au chômage et boom de l’économie informelle

La classe moyenne s’essouffle

 

9. Le vent tourne pour le régime de Ben Ali

Le bassin minier de Gafsa s’embrase

La France envers et contre tout

Bernard Kouchner insulté

Dolce vita en Tunisie

Les États-Unis haussent le ton

 

Conclusion. Les incertitudes d’une fin de règne

L’Audace, victime du harcèlement de Carthage

La paranoïa d’une dictature en bout de course

La « régente » Leila gère la succession

 

« La régente de Carthage, main basse sur la Tunisie »

Bonnes feuilles

Voilà un livre qui ne manquera pas de faire couiner le régime du président tunisien Ben Ali et son épouse, Leila Trabelsi : « La régente de Carthage, main basse sur la Tunisie ». Bonnes feuilles en exclusivité.

Deux vibrionnants journalistes de Bakchich, en l’occurrence Nicolas Beau, directeur de la rédaction, et Catherine Graciet, journaliste, publient le 1er octobre aux éditions La Découverte un livre-enquête sur le régime tunisien qui n’en finit pas de traîner la patte à l’instar de son leader, le général-président Ben Ali. Titre de l’ouvrage : « La régente de Carthage. Main basse sur la Tunisie ». Sa parution énerve au plus haut point le régime de Ben Ali. La première dame, Leila Trabelsi, a en personne introduit un référé devant la 17è chambre correctionnelle du Tribunal de Paris pour tenter de faire interdire le livre. Elle a été déboutée. Les sbires de Ben Ali organisent également le 1er octobre une manifestation de Tunisiens en colère devant les locaux parisiens de La Découverte.

Nicolas Beau et Catherine Graciet se sont notamment penchés sur l’itinéraire et le rôle de la première dame tunisienne, Leila Trabelsi. Honnie du bon peuple mais plus proche d’une Catherine de Médicis que d’une courtisane de boudoir, elle n’a eu de cesse, depuis qu’elle a épousé son amant en 1992, d’enrichir et de favoriser les siens. Son appât du gain et son habileté à les placer en font la digne héritière de Wassila Bourguiba qui gouverna la Tunisie dans l’ombre d’un président vieillissant et malade. Alors que se prépare en coulisses une nouvelle élection présidentielle truquée et programmée pour le 25 octobre, Leila Trabelsi tente de se poser en régente avec l’aide des siens et le silence complice de la France.

Vols de yachts de luxe

Dernier exemple en date, la justice française s’est arrangée pour que soient jugés en Tunisie les deux commanditaires présumés de vols de yachts de luxe en France, dont celui de Bruno Roger, le patron de la banque Lazard frères. Imed et Moez Trabelsi ont la particularité d’être les neveux du président Ben Ali et les deux grands absents du procès qui s’est ouvert le 30 septembre à Ajaccio, en Corse.

Bien à l’abri en Tunisie où la justice est aux ordres, Imed, qui jouit d’une réputation de voyou patenté, s’est même offert le luxe de clamer son innocence dans une déclaration diffusée le 27 septembre dernier dans l’émission « Sept à huit » de TF1. Pourtant, l’enquête effectuée par la gendarmerie française montre qu’il a été « balancé » par la majorité de ses complices présumés.

Bonnes feuilles :

Imed Trabelsi, le matelot

« J’en ai des Ferrari, des limousines, mais même ma femme ne me fait pas bander comme le bateau. C’est un diamant brut. » En cette matinée du 9 mai 2006, Imed Trabelsi est heureux. Alors âgé de trente-deux ans, la bouille rondouillarde et le verbe peu distingué, cela fait maintenant une heure qu’il s’amuse comme un enfant aux commandes d’un yacht de luxe dans le petit port pittoresque de Sidi Bou Saïd, à vingt kilomètres au nord-est de Tunis. Le navire en question est un magnifique V58 blanc à la coque bleue de la marque Princess. Sa valeur ? Un million et demi d’euros.

Le Beru Ma – c’est le nom de ce bijou – a été volé quatre jours plus tôt, à l’aube du 5 mai, dans le port de Bonifacio, en Corse. Il appartient à Bruno Roger, le patron de la prestigieuse banque d’affaires Lazard frères – lequel réussit l’exploit d’être à la fois un intime de Jacques Chirac, président de la République au moment des faits, et un proche du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, qui convoite l’Élysée. Inutile de préciser que Bruno Roger entend récupérer son yacht. Et vite. Les forces de l’ordre, tout comme la justice, se mettent d’ailleurs au travail sans tarder. Le mot est passé : « Il s’agit du bateau du banquier de Chirac ! »

Un certain Jean-Baptiste Andréani se met également en chasse. Ancien fonctionnaire de police, cet homme officie comme enquêteur privé pour la société Generali, l’assureur du Beru Ma. Disposant de bons contacts en Tunisie, notamment dans les services secrets, c’est lui qui retrouvera le premier la trace du yacht à Sidi Bou Saïd où il mouillait paisiblement, entre deux bateaux de la Garde nationale. Signe que l’affaire est prise au sérieux en haut lieu à Paris, Jean-Baptiste Andréani mentionnera, lors de son audition comme témoin par les gendarmes, avoir « été contacté directement à deux ou trois reprises par M. Guéant, directeur de cabinet de M. Sarkozy ». (1)

 

Le Beru Ma a été convoyé vers la Tunisie par deux Français – Cédric Sermand et Olivier Buffe – associés dans une société, Nautis Mer. Spécialisée dans les réparations et les ventes de bateaux, elle est en liquidation judiciaire en ce mois de mai 2006.

Imed, l’enfant terrible des Trabelsi

(…) Si, trois ans après les faits, ces deux yachts n’ont jamais été retrouvés, le Beru Ma a connu un sort plus heureux. Ce n’est pas pour rien que son propriétaire a le bras long. Son bateau lui a non seulement été restitué quelques semaines après avoir été dérobé, mais, cerise sur le gâteau, l’enquête a permis de retracer au jour près son itinéraire entre la Corse et la Tunisie. C’est en effet le 9 mai à l’aube que le Beru Ma accoste à Sidi Bou Saïd, sa destination finale. Selon Cédric Sermand (le convoyeur présumé), Imed Trabelsi attend de pied ferme la livraison de « son » bateau sur le quai… Puis tout ce beau monde se rend ensuite dans un café voisin pour fêter l’événement.

« Lorsque nous étions à table, Imed nous a demandé nos passeports, puis il a dit à un de ses sbires de nous emmener à l’hôtel en disant : “Tu leur prends deux suites, c’est tout pour moi” », déclarera Sermand aux enquêteurs. Il racontera également qu’Imed n’hésitera pas non plus à mettre la main à la poche et à se prévaloir de son rang pour obtenir en un claquement de doigts de nouveaux papiers pour le yacht. « Le douanier a dit à Imed Trabelsi que ce n’était pas possible de faire les papiers », raconte Sermand . « Comment cela, ce n’est pas possible ? Tu sais à qui tu parles ? », aurait rétorqué le jeune Trabelsi avant de faire pression sur le douanier qui, au final, se serait exécuté moyennant le paiement de la taxe de luxe et d’un dessous-de-table.

Quelques jours plus tôt, Imed n’avait pas hésité non plus à rouler des mécaniques avec Cédric Sermand, voire à franchement le menacer. Le Français en a même été quitte pour une jolie frayeur. Alors qu’il avait reçu en amont un acompte pour dérober le Beru Ma, il avait tenté de se désister avant de se faire rappeler à l’ordre par qui de droit : « J’ai eu un appel de la Tunisie. […] Je pense qu’il s’agissait du commanditaire du bateau, Imed Trabelsi, et j’ai été conforté dans cette idée plus tard lorsque je l’ai rencontré en Tunisie. Il m’a dit : “Tu sais qui je suis, faut pas jouer au chat et à la souris avec moi”. »

Une réputation de grossier personnage

Le neveu de Leila Ben Ali traîne depuis de longues années déjà une solide réputation d’homme d’affaires sans scrupule et de grossier personnage. C’est par exemple le plus naturellement du monde qu’au printemps 2009, il inscrivait sur sa page Facebook : « Baisse la culotte, c’est moi qui pilote ! » Ou encore, qu’en 2004, il aboyait à un journaliste tunisien : « J’ai toutes les femmes et les filles de Tunisie sous ma botte ! » « Du Imed tout craché, mais ce n’est pas un mauvais bougre. Certes, il est rustre, mais il essaie de s’instruire », plaide mollement un membre de son entourage.

En 2007, le consul des États-Unis à Tunis a eu l’occasion de tester la goujaterie du personnage. Pour fêter l’anniversaire de sa fille, le diplomate américain avait loué le Manhattan, une discothèque bien connue de la douce station balnéaire d’Hammamet. Jouant des coudes et arguant de son rang de neveu présidentiel, Imed parvient à s’infiltrer. Et, fidèle à sa réputation de dragueur invétéré, se met à importuner les femmes présentes. L’hôte de la soirée n’a, semble-t-il, guère goûté la plaisanterie, puisque l’intrus fut ramené sous bonne garde et à bord d’un 4×4 vers Tunis. « Beau-papa » Ben Ali n’a pas protesté…

Dans les affaires, la mauvaise réputation d’Imed supplante de loin celle qu’il entretient auprès de la gent féminine. Dans son rapport envoyé le 9 juin 2006 à l’assureur du Beru Ma, le détective privé Jean-Baptiste Andréoni le dépeint comme un « voyou de grande envergure qui bénéficie d’une totale impunité ». Pire, Imed n’en serait pas à son coup d’essai en matière de recel. « Il utilise plusieurs véhicules volés : Porsche Cayenne, un Hummer ainsi qu’une Mercedes 500 immatriculée 13, volée à Marseille en novembre 2005 (propriété d’un joueur de l’OM) », indique le document. Il s’agissait en l’occurrence du défenseur international sénégalais de l’OM, Habib Beye, victime d’un car-jacking en mars 2005.

Imed fait embastiller un innocent

(…) En avril 2009, le parquet d’Ajaccio requérait son renvoi en correctionnelle pour « vol en réunion ». Idem pour son frère Moez Trabelsi et les différents acteurs français soupçonnés d’avoir trempé dans les vols du Beru Ma, du Blue Dolphin IV et du Sando. Entre-temps, Imed Trabelsi s’est conformé aux procédures de la justice française : il a été mis en examen à Tunis le 16 mai 2008 pour « vol en bande organisée » , après avoir été entendu par le juge d’instruction du tribunal d’Ajaccio, Jean-Bastien Risson, exécutant alors une commission rogatoire internationale ; puis, le 2 mars 2009, il s’est rendu en France pour être confronté à Azzedine Kelaiaia et Omar Khellil. Sa ligne de défense est restée la même : tout nier en bloc.

Au sujet du Beru Ma, il a indiqué être monté à bord pour visiter le yacht qui se trouvait à quai dans le port de Sidi Bou Saïd, car un ami nommé Naoufel lui avait présenté le bateau comme étant à vendre. Comme pour coller aux déclarations d’Imed, Azzedine Kelaiaia était alors revenu sur ses premiers aveux pour affirmer qu’il n’avait jamais traité en direct avec Imed, mais avec un intermédiaire dénommé Chemsdine, alias Naoufel…

Tout laisse à penser que ce dernier est en réalité Naoufel Benabdelhafid, docteur en droit et ex-secrétaire général de la faculté de médecine de Tunis. Désigné comme intermédiaire par Imed Trabelsi et Azzedine Kelaiaia, il a eu, il y a quelques années, la mauvaise idée de tourner le dos à sa carrière universitaire pour se lancer dans le business avec son frère, qui dirige une entreprise d’import-export. Il semble que les deux hommes aient alors eu maille à partir avec Imed, en refusant de l’aider à gérer ses affaires alors que le neveu de la première dame le leur demandait avec insistance. Un crime de lèse-Trabelsi…

Jeté en prison et soumis au chantage

Au printemps 2008, Naoufel Benabdelhafid est arrêté par la police, qui le surveillait déjà depuis quelques semaines jusque devant son domicile. Officiellement, pour avoir grillé un feu rouge. Et comme le policier qui l’a interpellé estime qu’il a été « agressé », Naoufel est jeté en prison. Selon une personne de l’entourage des Benabdelhafid, Imed Trabelsi aurait alors fait savoir à la famille que, pour recouvrer la liberté, Naoufel devait témoigner devant les deux juges français instruisant l’affaire du vol du Beru Ma et qui étaient attendus à Tunis.

C’est ainsi que, le 17 mai 2008, le captif a eu la surprise de voir débarquer dans sa cellule des éléments de la garde présidentielle. Direction : le bureau où se trouvaient les magistrats français qui, même si l’hypothèse de pressions exercées sur Naoufel a été soulevée au cours de la procédure, ont vu un homme entrer et sortir librement de leur bureau. D’après l’enquête, Naoufel leur aurait déclaré que, le 9 mai 2006, il avait été contacté par l’un des acteurs présumés du vol du Beru Ma afin qu’il trouve un acquéreur potentiel pour le navire dérobé quatre jours plus tôt en Corse. Mais aussi que lui, Naoufel, avait donné rendez-vous sur le quai du port de Sidi Bou Saïd à Imed Trabelsi, qu’il connaissait pour être un « amateur de plaisance nautique », puis qu’il lui avait fait visiter le bateau avant que Trabelsi ne quitte les lieux en indiquant qu’il n’était pas intéressé.

Malgré ces déclarations sensées dédouaner Imed Trabelsi, Naoufel Benabdelhafid croupissait toujours en prison à l’été 2009. Imed n’a pas tenu sa promesse ! Selon l’entourage du captif, il semblait alors que l’on cherchait à lui faire signer une lettre d’aveux, probablement pour l’envoyer à la justice française. Pour le faire plier, ses nerfs ont été mis à rude épreuve et l’homme a craqué lors du semblant de comparution qu’il a subi devant la justice tunisienne. Pendant qu’un juge lui promettait une libération imminente, un autre lui glissait qu’il prendrait quarante ans. Au mieux. Épuisé et très perturbé, Naoufel s’est alors blessé lui-même avec un verre en criant : « C’est parce que j’en sais trop sur les Trabelsi ! » Plusieurs avocats, horrifiés, qui passaient dans le couloir du tribunal ont assisté à la scène et s’en souviennent encore.

Si Imed Trabelsi est prêt à tout pour ne pas être condamné par la justice française, le retour du yacht à son propriétaire et sa mise en examen l’ont néanmoins ébranlé. Alors que des scellés avaient été posés sur le yacht, il s’était exclamé : « Je préfère le brûler plutôt que de le voir quitter la Tunisie ! » Et, trois ans plus tard, il continue de pleurer son joujou perdu sur sa page Facebook où, au printemps 2009, il annonçait (non sans provoquer quelques ricanements) vouloir s’expliquer et revenir sur ses déboires judiciaires dans un livre à paraître qu’il intitulerait… Le Matelot !

Les premières lignes que l’écrivain en herbe a livrées en exclusivité, fautes d’orthographe en prime, sur le réseau social Facebook indiquent que la rédaction ne devait pas être le fort d’Imed à l’école : « Mais au moment le plus inattendu le matelot se retrouve frappé de plein fouet par une bourrasque, il retrouve la terre ferme mais on lui annonce qu’il ne peut prendre son bateau et voyager ou il veut !?!? C’est un mandat international qui touche le premier droit de notre ami, sa liberté de naviguer, de prendre le large s’éloigner, voler au vent, enfin d’exister Ainsi le marin enlève sa tenue, fait appel a des défenseurs pour rétablir des vérités, pour faire face a la machine de la justice, pour affronter des personnages au intentions irrévocables, bref pour retrouver sa liberté de naviguer . »

La vengeance de Leila

Leila Ben Ali, a, elle aussi, manœuvré pour aider son neveu à s’extraire des griffes de la justice française. Elle a même appelé son époux à la rescousse. « Fais en sorte qu’Imed ne soit pas inquiété », lui a-t-elle demandé en substance, quoique tardivement d’après certains observateurs avertis, selon lesquels elle a tenté dans un premier temps de gérer l’affaire seule.

(…) Dans l’affaire du yacht volé, la situation est plus complexe : vu la personnalité de Bruno Roger, l’Élysée ne veut pas passer l’éponge. Mais le contexte diplomatique est délicat : le président Nicolas Sarkozy doit effectuer une visite officielle en Tunisie à la fin du mois d’avril 2008 et le projet de l’Union pour la Méditerranée est alors en gestation. Paris dépêchera tout de même deux émissaires pour tenter de calmer le jeu avec les Tunisiens, sans pour autant réussir à apaiser le courroux de Leila Ben Ali.

Cette dernière se vengera même à sa façon en séchant consciencieusement la visite du président français et de son épouse, Carla Bruni-Sarkozy. Arrivée du couple présidentiel français à Tunis, parade devant une foule en liesse bien encadrée par la sécurité tunisienne, dîner de gala donné par le président Ben Ali… Leila est invisible ! Certes, la mère de la première dame, surnommée Hajja Nana, à laquelle elle était très attachée, est décédée quelques jours plus tôt, mais personne n’est dupe. Également très remontée contre son époux, qu’elle accuse de ne pas s’être battu pour Imed Trabelsi comme il l’a fait pour Moncef Ben Ali, Leila poussera le bouchon un peu plus loin en désertant la Tunisie de longues semaines durant, pour aller bouder à Paris et Dubaï, deux de ses destinations de prédilection.

En août 2009, elle obtiendra toutefois partiellement satisfaction puisque Imed et Moez Trabelsi pourraient échapper à la justice française. À la stupeur des avocats de certains prévenus et des parties civiles, le procureur général de Bastia a annoncé qu’il ne citerait pas les deux Trabelsi à comparaître dans l’Hexagone mais qu’il dénoncerait les faits auprès de la justice tunisienne. Au motif que la Tunisie n’extrade pas ses ressortissants. Le procès qui devait s’ouvrir le 21 août a d’ailleurs été renvoyé illico au 30 septembre 2009… Cette fois, Leila Ben Ali aura mis du temps à faire plier la France.

(1)  Fabrice Lhomme, « Des proches de Ben Ali sont impliqués dans des vols de yachts de luxe », Médiapart, 19 mars 2008.

(Source : « Bakchich.info » (France), le 1er octobre 2009)

Lien:http://www.bakchich.info/La-regente-de-Carthage-main-basse,08817.html

 


 

Deux livres dénoncent le clan de la première dame de Tunisie

Par Dominique Lagarde, publié le 03/10/2009

Pour la première fois, un livre dénonce la cupidité de la belle-famille du président Ben Ali. Il fera réagir.

Le dernier livre de Nicolas Beau et Catherine Graciet (La Régente de Carthage. Main basse sur la Tunisie. Ed. La Découverte, 177 p, 14 €) devrait déplaire à Tunis. Les deux journalistes y racontent en effet comment le « clan » de Leïla Trabelsi, l’épouse du président Zine el-Abidine Ben Ali, aurait réussi, en quelques années, à mettre la main sur des pans entiers de l’économie tunisienne.

Leïla Trabelsi avait demandé l’interdiction de ce livre au Tribunal de grande instance de Paris, mais elle a été déboutée le 30 septembre, et condamnée à verser 1500€ à la maison d’édition du livre. La Régente de Carthage est donc sorti comme prévu le 1er octobre.

Outre Leïla Trabelsi, le récit met en scène trois personnages principaux: son frère Belhassen, spécialisé dans l’achat à bas prix de terrains classés au patrimoine historique et revendus à prix d’or après avoir été déclarés constructibles; son neveu Imed, soupçonné par la justice française de s’être approprié un yacht volé dans le port de Bonifacio; Sakhr el-Materi, enfin, époux de Nesrine, l’une des filles du couple Ben Ali.

Ce dernier possède plusieurs sociétés, vient de prendre le contrôle du dernier groupe de presse indépendant du pays et rêve de succéder à son beau-père. Pas sûr, cependant, qu’il y parvienne: selon les auteurs, Leïla Trabelsi ambitionnerait, alors, de conserver le pouvoir pour elle, avec l’aide de quelques hommes de paille.

Il arrive cependant que des hommes -et des femmes- résistent. A la tête de plusieurs établissements scolaires, dont le lycée Louis-Pasteur, Mohamed et Madeleine Bouebdelli ont toujours refusé d’accorder des privilèges aux enfants des membres du clan.

Ce fut, aux yeux de Leïla, leur premier tort. Leur second était d’occuper un terrain de 10000 mètres carrés, qui vaut de l’or, au centre de Tunis. Ils ont été contraints de fermer leur lycée. Mohamed Bouebdelli vient de publier, à compte d’auteur, un livre (Le jour où j’ai réalisé que la Tunisie n’est plus un pays de liberté. Disponible sur www.bouebdelli.com ou www.bouebdelli.org). Il y appelle les Tunisiens à se mobiliser pour la démocratie.

(Source: »lexpress.fr » le 2 oct. 09)

Lien:

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/deux-livres-denoncent-le-clan-de-la-premiere-dame-de-tunisie_791767.html

 


 

Livre explosif

Sortie d’un livre explosif : la cyber-police fait la boum !

 
Paris -Tunis – (TNA) – Depuis la sortie, hier, du livre La Régente de Carthage, main basse sur la Tunisie, les Tunisiens partout dans le monde font la fête. On chante, on danse, on explose de joie. Chez les hackers de la cyber-police de Tunis c’est pas une petite fête, c’est carrement la boum ! Leur explosion de joie a fait sauter le site Réveil Tunisien (www.reveiltunisien.org) et brûler les archives de TUNeZINE. Les flics se sont bien sûr excusé de leur excès de joie mais le pire a été évité: la photo du yacht Bera Mu n’a pas été touchée par les pétards des flics fêtards.
(Source: Le blog d Omar Khayyam le 2 octobre 2009)

 


 

Journée-Conférence : samedi 10 octobre 2009, de 9h00 à 17h30

« La question tunisienne à la veille des élections présidentielles et législatives de 2009 » A la veille de l’ouverture de la campagne officielle pour les élections présidentielles et législatives en Tunisie, et à quinze jours des résultats du scrutin qui doit proclamer le 25 octobre prochain le futur président de la République, les grandes figures de la politique tunisienne se réunissent le samedi 10 octobre à Sciences Po, à l’invitation de Sciences Po Monde Arabe.

Seront présents à cette journée-conférence les principaux acteurs de la scène politique tunisienne, candidats aux présidentielles validés ou écartés (Ahmed Brahim et Mustapha Ben Jaafar), dirigeants et responsables de partis légalisés ou non reconnus ayant boycotté les élections (Néjib Chebbi, Hamma Hammami et Moncef Marzouki), responsables d’ONG de défense des droits de l’Homme (Sihem Ben Sedrine, Souhayr Belhassen, Kamel Jendoubi), ainsi que diverses personnalités de la société civile, économistes, universitaires, bloggeurs, etc. (Mahmoud Ben Romdhane, Sana Ben Achour, Mokhtar Yahyaoui, Omeyya Seddik, Z-Débat Tunisie).

« La question tunisienne à la veille des élections présidentielles et législatives de 2009 », conférence en date du 10 octobre 2009, de 9 heures à 17h30 à Sciences Po Paris (Amphithéâtre Emile Boutmy, 27 rue Saint-Guillaume – 75007).

Inscription impérative auprès de mondearabe@sciences-po.org

Contact presse : mondearabe@sciences-po.org – 06.19.60.90.25


C.R.L.D.H. Tunisie

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme

21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34 /  Presse : 00 33 6 83 44 77 71 contact@crldht.org / www.crldht.org

 Communiqué

Tunisie : des élections présidentielles et législatives sur fond de répression politique et sociale et de violations récurrentes des libertés et des droits de l’homme.

Une réunion publique, le 7 octobre 2009,  à Paris avec les dirigeants du PDP, du FDTL et d’Ettajdid

Vendredi 9 octobre 2009 : une journée internationale  de solidarité avec la population de Redeyef , pour la libération de tous les détenus d’opinion du bassin minier.

La campagne pour les élections présidentielles et législatives en Tunisie s’ouvrira officiellement le 10 octobre  2009 dans un climat où les actes d’intimidation et d’atteintes à l‘intégrité physique des personnes et aux libertés fondamentales se multiplient. La  récente agression dont a fait l’objet Hamma Hammami, porte parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT),  le 29 septembre 2009 à l’aéroport de Tunis, en est l’une des illustrations. Les opposants crédibles qui ont choisi de participer aux élections n’échappent pas à la règle que le pouvoir de M. Ben Ali impose au pays. C’est ainsi que la candidature aux élections présidentielles du Dr Mustapha Ben Jaafar, secrétaire général du Forum Démocratique pour le Travail et la Liberté (FDTL) a été invalidée  par le Conseil constitutionnel (une « institution »  don! t la plu part des membres sont tous nommés par  M. Ben Ali ). Quant à Ahmed Nejib Chebbi, candidat du Parti Démocrate Progressiste – PDP à l’élection présidentielle a dû renoncer à se présenter, dénonçant la volonté  d’exclusion du pouvoir en place qui verrouille le système politique au seul bénéfice de la présidence à vie de M. Ben Ali. Reste celle de Ahmed Ben Brahim, Secrétaire Général du Mouvement Ettajdid,  lequel pour avoir annoncé qu’il sera un candidat « d’égal à égal » à celui du pouvoir en place, a été immédiatement châtié en voyant la moitié des listes de la coalition (13 sur 26) qu’il représente (l’initiative démocratique) aux élections législatives invalidées, la plupart du temps sous des prétextes futiles. C’est le sort  qui a été réservé aux listes du Parti Démocrate Progressiste – PDP (9 listes sur 26) et du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés – FDTL (5 listes sur 24). Quelques listes indépendantes ont été validées : 2 listes de MM Goumani-Touzri (dissidents du PDP) et six listes du Parti de la Gauche Socialiste (non reconnu mais toléré).

Il apparait clairement que le pouvoir de l’Etat-RCD ne lésinera pas sur les moyens pour que les résultats de ces scrutins soient définis à l’avance, faisant ainsi de cette prochaine échéance électorale – à l’instar de celles qui l’ont précédée – une nouvelle occasion manquée pour la démocratie. Ce constat est d’ailleurs partagé par l’ensemble des composantes de l’opposition démocratique par-delà la diversité et les différences d’approche comme des choix faits par les uns et les autres à l’occasion de ce rendez-vous du 25 octobre.

En effet, le climat politique et social qui prévaut dans le pays ainsi que les dispositions constitutionnelles, législatives et réglementaires relatives à ces élections, sont en totale contradiction avec les conditions et les standards requis pour le déroulement d’élections effectivement loyales et dont les résultats ne seraient pas sujets à caution. Par ailleurs, le système politique tunisien se caractérise à la fois par un verrouillage institutionnel et un quadrillage social et policier systématique qui visent à réprimer toutes les voix politiques dissonantes tout en harcelant et en marginalisant les associations autonomes de défense civique.

Ce sont les raisons qui amènent le CRLDHT dans la continuité des initiatives qu’il avait prises en 2002 et 2004 , d’une part à donner la parole aux partis démocratiques crédibles qui ont fait le choix de s’engager dans les élections, d‘autre part, à initier avec ses partenaires associatifs et syndicaux français, européens, arabes et internationaux des actions de solidarité avec la population et les détenus du bassin minier de Redeyef Gafsa autour d’une journée internationale de solidarité ( vendredi 9 octobre 2009) afin de réclamer  la libération de tous les détenus d’opinion et le rétablissement dans leurs droits.

C’est ainsi que le mardi 6 octobre 2008, se tendra au siège de la FIDH-Paris, une conférence à l’appel de la FIDH, du REMDH et du CRLDHT pour annoncer la journée internationale du 9 octobre 2009 à la veille de la tenue des élections présidentielles et législatives en Tunisie. 

Une réunion publique réunissant Messieurs Ahmed Ben Brahim, Ahmed Nejib Chebbi et Mustapha Ben Jaafar sera organisée à Paris, le mercredi 7 octobre 2009 à 19h00.  

Un film documentaire  intitulé «Redéyef : le combat de la dignité » (34 mn) servira de support à plusieurs initiatives, rencontres, soirées de solidarité avec les populations du bassin minier ainsi qu’avec la ville Redeyef durement frappée, le 22 septembre 2009, par des inondations qui ont provoqué la mort de 28 personnes ainsi qu’un nombre important de blessés et des dégâts matériels importants.

 Un appel sera lancé puis mis en ligne réclamant la libération des prisonniers d’opinion du bassin minier et le rétablissement dans leurs droits.

Les initiatives débuteront le jeudi 8 octobre 2009 à Paris au Sénat français  avec la projection du film ainsi qu’à Genève avec l’organisation d’une soirée de solidarité. Elles se poursuivront, le vendredi 9 octobre 2009, à Montréal, au Caire, à Rabat, à Alger,  à Marseille, à Nantes  et à Paris.

Les détails des différentes actions seront communiquées ultérieurement.

Paris le 1er Octobre 2009.


Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Adresse électronique : liberte.equite@gmail.com

Tunis, le 28 septembre 2009 Nouvelles des libertés en Tunisie

3) Sa période de contrôle administratif a pris fin, mais Fethi Silini ne peut circuler Fethi Ben Hassen Ben Brahim Silini, ex prisonnier politique, se voit interdire de circuler hors du gouvernorat de Zaghouan, et doit demander une autorisation aux services de sécurité qui traînent en général à lui répondre, ce qui lèse ses intérêts et lui fait rater des opportunités. Sans parler du harcèlement récurrent de personnes agissant sous les ordres de parties connues dans la région de Fahs. Fethi Silini a déposé de nombreuses plaintes à la police et chez le procureur de la République, mais en vain. 4) Harcèlement de la jeunesse pratiquante à Nabeul Des agents de la police politique de Nabeul, dirigés par le dénommé Rafik Ben Jeddou, ont procédé à des descentes au domicile du jeune handicapé mental Sahbi Hawwet pour l’interroger sur ses relations avec les salafistes en général et avec les jeunes Eliès Sallam et Badil Jazi en particulier, et pour savoir s’il était toujours en rapport avec ces deux derniers. Ils l’ont convoqué oralement au siège du district de police. Il s’est rendu avec sa mère au poste le vendredi 25 septembre 2009, leur a remis une photo et ils ont rempli une fiche de renseignements à son sujet. En parallèle, un autre groupe faisait des descentes au domicile d’Elies Sallam et de Badil Jazi qui en étaient absents. […] 6) Harcèlement du jeune Othman Rezgui Des agents de police de Nabeul, dont Omaïma Bent Hussin Salmi, ont interpellé vendredi 25 septembre le jeune Othman Rezgui au marché hebdomadaire de Nabeul et l’ont conduit dans une pièce du marché dont-ils se servent comme bureau. Ils l’ont soumis à un interrogatoire et ont rempli une fiche de renseignements et engagement à se raser la barbe qu’il a refusé de signer. Le 26 septembre 2009 un grand nombre d’agents de la police politique dont Mouazz Ben Hammadi Drida’ l’ont arrêté alors qu’il venait de participer à une compétition de football. Ils ont menacé de l’arrêter s’il participait encore à une compétition avec des jeunes barbus    […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

Communiqué du Comité politique du Mouvement Ettajdid

Tunis, le 1er octobre 2009    Le Comité politique du Mouvement Ettajdid a tenu une réunion d’urgence le 30 septembre 2009, sous la présidence de Ahmed Brahim, Premier Secrétaire du Mouvement. La réunion a été consacrée à l’examen de la grave situation née du refus de délivrer  les reçus définitifs à la moitié des listes présentées pour les élections législatives par l’Initiative nationale pour la démocratie et le progrès, soit 13 listes sur 26.  Après discussion,  Le C.P. a adopté les orientations et les décisions suivantes : 1)                            Le C.P. enregistre avec fierté la candidature, désormais officielle, du Premier Secrétaire   d’Ettajdid, M. Ahmed Brahim, aux élections présidentielles dans le cadre de l’Initiative nationale pour la démocratie et le progrès. Il  renouvelle, à  occasion, son engagement ferme à lui apporter tout son soutien pour  une participation efficace à ces élections, sur la base de la ligne politique claire de l’Initiative, qui présente une alternative démocratique,  progressiste et moderniste à la politique du pouvoir. 2)                            Le C.P. condamne fermement  le refus des Autorités de délivrer les reçus définitifs à 13 de nos listes sur 26, sans aucune justification légale convaincante. Il considère qu’une telle attitude vise manifestement  à porter atteinte au Mouvement Ettajdid et à l’Initiative, d’autant  plus que les listes ont été refusées  plus particulièrement dans les grandes villes et les régions  les  plus peuplées ou ayant une valeur symbolique sur le plan politique. Le C.P. exprime sa grande préoccupation face à cette escalade, qui a touché aussi les autres composantes de l’opposition indépendante- en particulier le Forum démocratique  pour le travail et les libertés et le Parti démocratique et progressiste. Une telle escalade vise à faire pression sur Ettajdid  pour le  pousser  à renoncer  à exprimer ses positions  d’opposition et ses critiques et à mener sa campagne électorale pour les présidentielles et les législatives dans des conditions normales. Il attire l’attention sur les dangers d’une telle orientation dont  la responsabilité  entière incombe à tous ses promoteurs, en particulier  aux cercles qui continuent à être prisonniers de la mentalité du parti unique et qui cherchent à faire en sorte que les élections constituent un pas en arrière pour le pluralisme dans notre pays. 3)    Le C.P. considère que le Conseil constitutionnel, auprès duquel les listes refusées ont déposé des recours argumentés, va avoir l’opportunité de rétablir une situation normale et de corriger les abus de l’Administration en examinant ces recours avec tout le sérieux qu’ils méritent  et en y répondant avec impartialité et objectivité.  4)   Dans cette situation délicate et sensible, le C.P.décide de garder sa présente session ouverte afin de suivre de près l’évolution de la situation et de prendre les décisions nécessaires. Il décide en outre de tenir une conférence de presse vendredi 2 octobre et de convoquer le Conseil central du Mouvement   pour une réunion dimanche 4 octobre afin de  se concerter sur  cette situation et prendre les décisions  adéquates.   Pour le Comité politique Le Premier Secrétaire : Ahmed Brahim
 
 


 

Tunisie: un candidat en moins

le 2 octobre 2009 13h18 | par Dominique Lagarde Le 24 septembre dernier, Mustapha Ben Jaafar, le fondateur et leader du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDLT) confirmait sa décision de participer à l’élection présidentielle tunisienne en déposant officiellement sa candidature. Il savait n’avoir aucune chance de l’emporter, mais il espérait que la campagne électorale lui permettrait de faire entendre un autre discours que celui des autorités sur le pluralisme et la démocratie. Son ambition était avant tout pédagogique, dans un pays où l’immense majorité des citoyens ne croit plus à la politique. Le Conseil constitutionnel en a décidé autrement en invalidant, ce week-end, sa candidature. 

 La loi tunisienne autorise les chefs des partis légaux à présenter des candidats même s’ils ne sont pas représentés au parlement. Né en 1994, le FDLT a été légalisé en 2007. Ben Jaafar espérait donc remplir toutes les conditions. Mais lorsqu’il a fondé son parti, s’il a bien été porté à sa tête par les militants, il n’y a pas eu, formellement, de congrès. Or la loi parle des dirigeants « élus » de ces formations politiques… Derrière le juridisme, la décision est évidemment politique!

A 69 ans, Mustapha Ben Jaafar n’a rien d’un extrémiste. Mais ce médecin tunisois est une personnalité respectée, tant dans son pays qu’à l’étranger. Il n’a jamais changé de ligne politique depuis ses années d’étudiant en France. A l’époque, faisait partie d’un petit groupe d’étudiants qui tentaient de faire bouger les choses à l’intérieur du parti unique, pour plus de démocratie. Quelques années plus tard, il décidait de suivre Ahmed Mestiri, qui venait de rompre avec le destour (le parti de Bourguiba) pour créer le Mouvement des démocrates sociaux, la première vraie force d’opposition en dehors des communistes et de l’extrême gauche. Ensuite, il s’était opposé à la décision d’Ahmed Mestiri de ne pas présenter de candidat face à Zine el Abidine Ben Ali lors de la première élection présidentielle suivant son accession au pouvoir. Toujours au nom de la démocratie et du pluralisme.

L’élection du 27 octobre ressemblera à la dernière, il y a cinq ans. Face au président sortant, il n’y aura que trois candidats : les représentants de deux partis-croupions, qui serviront comme à l’accoutumée de

faire-valoir au chef de l’Etat,  et celui de l’ex-parti communiste, Ettajdid, seule formation représentée au parlement qui appartienne réellement à l’opposition. Il s’agit d’un universitaire, Ahmed Brahim. S’il n’a pas l’envergure de Mustapha Ben Jaafar, il a néanmoins promis de ne pas faire de figuration.(source: »lexpress.fr » le 2 oct. 09) Lien: http://blogs.lexpress.fr/nomades-express/2009/10/tunisie-un-candidat-en-moins.php  


 

Tunisie: un candidat à la présidentielle dénonce un « dérapage » politique

(AFP) – le 2 oct. 09 TUNIS — Le chef du Mouvement Ettajdid (Renouveau, opposition légale), Ahmed Brahim, candidat à la présidentielle du 25 octobre en Tunisie, a dénoncé vendredi le rejet de la moitié des listes de son parti pour les législatives qui se dérouleront le même jour. « C’est un dérapage sans précédent », a-t-il dit, exprimant sa « profonde préoccupation » lors d’une conférence de presse à Tunis. Il s’élevait contre « le refus des autorités de valider » treize des 26 listes de son parti « sans aucune justification légale convaincante », selon lui. « Ce dérapage ouvre la voie à l’irrationnel », a-t-il averti, évoquant une « décision politique arbitraire » destinée à minorer Ettajdid et à « faire pression » sur son candidat à la présidentielle. M. Brahim a appelé le Conseil Constitutionnel à « corriger les abus » en examinant les recours déposés. Selon lui, les listes refusées sont localisées dans les grandes villes (Tunis, Sfax, Monastir) et dans les régions peuplées ou « ayant une valeur symbolique sur le plan politique » notamment le centre et le sud-ouest frondeur. Dans un communiqué, Ettajdid attire l’attention sur « les dangers d’une telle orientation » et redoute que « les élections soient un pas en arrière pour le pluralisme ». Ahmed Brahim, 68 ans, a répété qu’il n’entendait pas faire de la figuration. Le chef d’Ettajid (3 sièges) se considère comme « le seul candidat crédible » à la présidentielle après la sortie de course des opposants Mustapha Ben Jaafar, chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), et de Ahmed Nejib Chebbi, fondateur du Parti démocratique progressistes (PDP), pour non conformité à la loi. « La loi a été faite pour exclure », a estimé M. Brahim, se disant « déterminé à être un candidat à part entière et non pas un pseudo candidat », a-t-il lancé en référence à deux autres postulants considérés comme alliés au pouvoir. Les trois se présenteront face au président sortant Zine El Abidine Ben Ali, 73 ans, candidat à sa propre succession pour un cinquième quinquennat. Seul le parti de M. Ben Ali a fait valider toutes ses listes pour les législatives et sera présent dans les 26 circonscriptions du pays, des dizaines de recours étant soumis au Conseil constitutionnel.  


 

Mektub, La chronique qui avait du mal à devenir fiction

Autant j’ai aimé la tronche de Samira Magroun, autant des milliers de femmes tunisiennes « allèrent se couper les mains » sous le charme de Dhafer Abdine, autant le feuilleton mektub deux  me fut resté en travers des yeux !!!!

J’en ai déjà gavé du duo Tahar Fazaa (scénariste) et  Sami Fehri (réalisateur). J’eus à le faire savoir dans les colonnes de feu l’Expression[1]. Pas la peine de vous resservir toute une tartine.  En voici l’essentiel pour me faire comprendre.

« À quelques faux ingrédients près, l’essentiel du «paysage» tunisien est là. Mais ce n’est qu’un paysage. Sans racines, sans plis, sans envers, ni ramifications. Les déboires conjugaux, sentimentaux ou économiques en font un paysage plus conforme peut-être, mais tous ces effets manquent encore de causes, de genèse, de croissance, de trajectoire personnelle et familiale complexe, de facteurs profonds et en conflit. Il manque la lutte psychologique, celle des classes, comme il manque l’inquiétude, l’ennui, le désarroi et le renouvellement des personnages. La contradiction de tous y fait cruellement défaut. Le rêve d’argent est cousu de fil blanc. Il manque le fil rouge de l’exploitation et de la révolte !

On l’a bien dit dans notre dernière «prise de poste»: en lieu et place de la lutte des classes, on nous a servi la carte de la richesse avec ces deux routes séparées : l’héritage et la corruption ! Le travail et le capital en sont absents. L’argent des pères et celui des autres les remplacent ! Sans relief.

Ce n’est qu’un paysage, a-t-on dit. Or la Tunisie est loin d’être un paysage. C’est une société vivante, contradictoire, avec quelques harmonies salvatrices. Ses riches ne se ressemblent pas, ses pauvres travaillent. Ses délinquants se recrutent dans les deux classes. Ses honnêtes gens aussi. Ses paysages changent tous les jours que Dieu fait. Un paysage trompeur en cache un tréfonds, une Tunisie tour à tour conservatrice et permissive, souffrant force contradictions….  

Les apartés décousus, la séparation des  univers, l’absence totale de rebondissements, froissent la copie tunisienne, tirée par ‘‘Mektoub’’. Sa télé réalité est par trop irréelle,  presque fabulée. On trouve pire et plus compliqué en Tunisie. Dans ses «grandes» familles comme dans ses poches de pauvreté, la vie est plus riche, plus complexe et les hommes moins «déterminés» de naissance.

Enfin, deux mots sur les politesses brûlées, les tabous que l’on s’avise de griller. ‘‘Mektoub’’ n’est absolument pas plus provocateur que d’autres fictions : l’adultère et le vin remplissent la médiathèque ramadanesque. Fazaâ et Fehri n’ont  pas osé le tiers du quart de ‘‘Halfaouine’’, ‘‘Soltane El-Médina’’ ou ‘‘Beznass’’. Leur critique sociale est loin du drame engagé des ‘‘Sabots en or’’. Ce n’est tout de même pas ‘‘Khamsoun’’ !

Le cinéma tunisien est particulièrement connu pour ses tabous en culottes courtes. À la tête du peloton «coquin», il a offert quelques immortels en la matière. Beaucoup de feuilletons ont levé des tabous, presque tous tournent autour d’un adultère ou deux. ‘‘Mektoub’’ n’en est qu’une suite timide et embarrassée, par moments fétichiste ! ».

Du scarface avec du choco !

Nos deux compères se retrouvèrent pour une deuxième édition. Ils en voulaient à mort, sans se soucier de la matière, l’inspiration, des nécessités artistiques, ils en voulaient quoi que leur en coûtera une deuxième et peut-être une troisième prime time (et les 45 minutes de pubs qui vont avec)… L’essentiel était d’en faire.  Des « Mektub » en quantité !!!

C’était toutefois sans compter avec  l’inclément coup de l’art !! La romance de châteaux a viré au thriller !! Avec ses huit morts en trente épisodes, le feuilleton Mektub2, fait du scarface avec du Choko !! Le public en a tendu des yeux ronds !

Toujours la même storyline : une fiction BCBG, émaillée de  « plans de coupe » du côté de chez les va-nu-pieds. Et ça s’enchaîne : des amourettes, des tires, des studios, de la flicaille, la peinture, un ring de boxe, un adultère ou deux, l’hôpital, un mariage « blanc »…Plus c’est gros plus ça passe…De quoi parle Mektub ? Réponse du berger à la bergère : de la Tunisie !!! (Et en trente épisode ! qui dit mieux) !!

Pas de scénario, juste des chroniques

Sur les soixante épisodes des deux éditions, pas une fois un personnage n’eut à s’affronter, seul devant ses propres fêlures.  Rares et non essentiels les conflits intérieurs sont toujours « publiques ! Un  personnage n’existe que dans la mesure où il permet à la séquence de conclure !! Privé de contours propres il n’évolue ni ne se transforme, mais passe de vie à trépas, rien de moins. Chaque fois qu’un acteur ait débité ses mots, rempli son rôle, il se fait tuer !! Huit morts en tout sans compter les disparus net, sans la moindre excuse. Qui dans un accident, qui poussé par-dessus bord, qui sur une chaise roulante…Je saute ici les courses poursuites téléphonées, les coups de foudre « inaperçues », les prise d’otages à la « Ben Ten » !!!….

J’aimais bien les chroniques de Tahar Fazaa dans les colonnes de Tunis Hebdo, mais le scénario est une tout autre écriture !!! Nous est hypothèse que le meurtre facile des personnages recèle une difficulté dramatique à les mettre en veille, les revisiter, réchauffer et resservir en temps et en heure. Ce sont les limites d’une écriture en aparté, une écriture chroniqueuse,  qui firent tomber Mektub dans le thriller, l’usage par trop événementiel du personnage et non  la psychologie des rôles. Oui  c’est bien  le cas de le dire Mektub est un thriller par défaut !!!

Tu meurs ou tu refais la même bêtise

On retrouve le chroniqueur encore une fois dans sa narration rectiligne, à la je kidnappe ta fiancée, tu perdra mon gosse. Et ça recommence. Un personnage meurt ou refait la même bêtise. Il se fait prendre, retombe amoureux, trompe de nouveau, refait courbette ou repart à Paris….

Les deux mécanismes de mobilisation des personnages chez Fazaa sont l’extinction et la répétition. Ses héros ne se posent pas de questions, ne souffrent aucun conflit, leurs monologues contournent les émotions et évitent la psychologie…C’est tout juste s’il posent !!!Ni Dali (le mari volage) ni Choko (le mafieux) ne s’étaient fendu d’une culpabilité, une hésitation, ne serait-ce qu’un silence profond qui tombe comme une belle musique au bon moment….Tahar Fazaa, fait du structuralisme sans le savoir : on s’en fiche de ce que vivent les individus, seules leurs relations comptent. Asservis à un plan, une séquence ils sont ce que le tournage veut qu’ils soient à un moment précis. Un même personnage peut changer de nature sans le savoir et sans le faire savoir, au gré d’une belle réplique… Ce ne sont pas les contradictions profondes de la psyché, loin s’en faut. A tout le moins, sont-ce les servitudes du « tape-à-l’œil », du racolage !!!

 

Réalisation en plans de coupe…

L’adrénaline monte au gré d’une escalade affective réelle, les cous se tendent et les gorges se serrent, le public attend une prouesse d’acteur, mais le réalisateur n’est pas du même avis : il lance le générique !!! La découverte du pot aux roses, une lettre de rupture, la mort d’un ami…Autant d’occasions qui prêtent à la  prouesse techniques tout aussi  en termes de jeu que de réalisation. Elles sont toutes les fois sacrifiées pour les besoins d’un hypothétique suspens …L’idéologie financière  du suspens l’emporta toujours sur l’élan créateur, l’angoisse productrice d’affronter, surmonter l’irrévocable, sentir les délices de la chute et les douleurs de la remontée !!!

En lieu et place des fonctions dramatique de l’intrigue, Sami Fehri désamorce en plan de coupe (plans transitoires entre une séquence et l’autre) et toute la construction dramatique échoue sur une image fixe sans chair ni erreur, un visage de marbre, derrière l’ours déroulant du générique !!!!

Ici « plan de coupe » est à prendre au propre comme au figuré. On vient de voir son usage au propre. Au figuré, cela voudrait dire que le feuilleton présentait une copie morcelée, en modules dramatiques étanches, sans trop d’unité ni de synthèse. Le mot chronique serait tout aussi heureux à décrire une mise bout à bout de saynètes indépendantes, une juxtaposition de plans où l’on voit les mêmes acteurs varier les phrasé et les genres  sans autre horizon que leur « time code »[2] et un lien lointain avec le chute finale fort attendue ( classique et heureuse) !!!!

Il me tient enfin à cœur de soumettre une hypothèse sur le succès fou du personnage de choco. L’acteur Atef Ben Hassine, s’en est plutôt bien sorti, quoiqu’il fasse trop dans le jeu physique sans autre forme d’expression. Personnellement j’imputerais son succès au désir qu’ont beaucoup de nos compatriotes d’un vrai voyou de cité « cappabli » de tenir tête à la gangrène mafieuse !!! Enfin ce n’est qu’une hypothèse…

Au départ Mektub s’est vendu comme une télé-réalité, ça n’a pas marché, puis comme un commerce aux tabous, ça n’a pas mieux marché. Sur la fin ils en ont arrêté et firent disparaître trop de personnages. Mais personne ne leur a rien demandé!!!!

Jamel HENI
 


 

[1] L’Expression du 29 septembre 2008, ce magazine disparu s’est voulu libre et inscrit dans la modernité mais n’a pas pu survivre à la censure

[2] Indicateur temporel associé aux images


Affaire Ben Barka: Interpol diffuse quatre mandats d’arrêt internationaux

02/10/2009 | AFP  

Deux ans après leur signature par le juge enquêtant sur la disparition de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka en 1965 à Paris, quatre mandats d’arrêt internationaux, visant notamment le chef de la gendarmerie marocaine, ont été diffusés ces derniers jours par Interpol.Ces mandats, signés par le juge parisien Patrick Ramaël le 22 octobre 2007 au premier jour d’une visite d’Etat de Nicolas Sarkozy au Maroc, ont été notifiés ces derniers jours par Interpol, selon une source proche du dossier.

Ils visent le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine, le général Abdelhak Kadiri, ancien patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, renseignements militaires), Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, l’un des membres présumés du commando marocain auteur de l’enlèvement, Abdlehak Achaachi, agent du Cab 1, une unité secrète des services marocains.

« Ces mandats avaient été diffusés à l’époque sur le territorial national mais avaient été bloqués au niveau européen et mondial », a expliqué l’avocat de la famille Ben Barka, Me Maurice Buttin.

« Red notices »

Leur diffusion récente à Interpol, via le Bureau central (français) d’Interpol, fait suite à un récent feu vert du ministère français de la Justice, selon la source proche du dossier.

Elle intervient alors que le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux est revenu mardi d’une visite de trois jours au Maroc, notamment pour des entretiens avec son homologue marocain Chakib Benmoussa.

Concrètement, à la suite du feu vert du ministère de la Justice, Interpol a relayé ces mandats d’arrêts au niveau international sous la forme d’ « avis de recherche internationaux à des fins d’extradition », communément appelés « red notices ».

Leur conséquence immédiate est que les personnes visées courent le risque d’être arrêtées dès qu’elles quittent le territoire marocain.

Le juge Ramaël avait émis cinq mandats d’arrêts en octobre 2007, mais le cinquième, visant un autre membre de Cab 1, n’a pas été relayé au niveau international en raison d’un problème de vérification d’identité, a confié une source proche du dossier.

« Réveiller les esprits »

Leur émission en pleine visite présidentielle au Maroc avait plongé la délégation française dans l’embarras. Nicolas Sarkozy s’était retranché derrière le fait que la justice était « indépendante ».

Elle visait, selon Me Buttin, avocat de la famille depuis 44 ans, à « réveiller les esprits endormis » sur une affaire qui « fait partie des relations entre la France et le Maroc ».

Ben Barka, chef de file de l’opposition marocaine en exil et figure emblématique du tiers-mondisme, a disparu le 29 octobre 1965, devant la brasserie Lipp à Paris (VIe), lors d’une opération menée par les services marocains du roi Hassan II avec la complicité de policiers et de truands français.

Cette affaire retentissante qui avait marqué les débuts de la Ve République n’a jamais été totalement élucidée malgré deux instructions judiciaires: le corps de Ben Barka n’a toujours pas été retrouvé et les conditions de sa mort n’ont pas été établies

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Nucléaire iranien: des avancées mais rien de concret

02/10/2009 | AFPLes représentants des six grandes puissances en charge du dossier nucléaire iranien ont obtenu jeudi des avancées notables lors d’une journée-marathon de pourparlers à Genève.Donnant satisfaction à l’une des principales demandes des « Six » (Chine, Russie, France, Etats-Unis, Royaume-Uni et Allemagne), l’Iran s’est engagé à donner un accès d’ici « deux semaines » à ce nouveau site d’enrichisement, dont l’existence n’a été révélée que la semaine dernière, a indiqué le représentant français Jacques Audibert.  

A Vienne, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé dans la foulée que son directeur général sortant, Mohamed ElBaradei, se rendrait « prochainement » à Téhéran « à l’invitation des autorités iraniennes ».

L’Iran et les Six ont également trouvé un « accord de principe » permettant à « l’uranium faiblement enrichi en Iran (d’être) exporté dans d’autres pays pour être totalement enrichi », a annoncé le diplomate en chef de l’Union Européenne (UE), Javier Solana.

Cet accord reprend une proposition avancée la veille par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. La Russie et la France ont repris la balle au bond et se sont dites jeudi favorables à l’idée d’enrichir de l’uranium afin d’éviter que Téhéran ne le fasse.

« Il y a eu un arrêt dans les discussions depuis juillet 2008, mais j’ai le sentiment que cette fois-ci il n’y aura pas d’arrêt dans les discussions et qu’elles vont se poursuivre », s’est félicité le chef de la délégation iranienne Saïd Jalili.

 Depuis, New York, le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a lui aussi salué l’atmosphère « constructive » des entretiens.  Les délégations se sont d’ailleurs mises « d’accord pour intensifier le dialogue dans les prochaines semaines » et devraient se retrouver avant la fin du mois d’octobre, a expliqué M. Solana.

Rien n’est joué

La journée de pourparlers, tenue dans une villa cossue de la banlieue de Genève, a également permis un tête-à-tête entre le chef de la délégation américaine, le sous-secrétaire d’Etat américain William Burns, et son homologue iranien. C’était la première rencontre bilatérale à ce niveau depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays il y a une trentaine d’années.

Le tour positif de la journée n’était pas gagné d’avance après la révélation de l’existence d’un site secret d’enrichissement d’uranium près de Qom, des tirs de missiles iraniens et de multiples déclarations contradictoires de Téhéran. Il est cependant improbable qu’une journée de discussions suffise à balayer les doutes des « Six », qui soupçonnent le programme d’être à des fins militaires, ce dont l’Iran se défend catégoriquement.

Excédées par des années de discussions stériles, les capitales occidentales avaient brandi la menace de nouvelles sanctions en cas d’échec à Genève, répétant que l’option militaire demeurait sur la table. Confronté à une crise politique intérieure et à des besoins économiques grandissants, Téhéran, habitué à gagner du temps sans rien lâcher, semble donc s’être montré cette fois plus conciliant.

Le négociateur iranien Jalili a cependant répété jeudi aux représentants des grandes puissances que Téhéran ne renoncerait jamais à ses « droits absolus » dans le cadre de son programme nucléaire, a rapporté l’agence de presse iranienne Isna.

Les Etats-Unis maintiennent la pression

Si pour le représentant français Jacques Audibert le but de la journée « n’était pas de parler de sanctions », Washington n’entend pas relâcher la pression.

Le président américain Barack Obama a jugé jeudi « constructives » les discussions menées avec l’Iran, mais a réclamé qu’elles soient suivies d’actes concrets de la part de la République islamique, faute de quoi il augmentera la pression sur elle.

« La rencontre d’aujourd’hui représente un début constructif, mais elle doit être suivie d’actes constructifs », a dit Barack Obama dans une déclaration à la Maison Blanche. La République islamique doit fournir aux inspecteurs internationaux un accès « sans restriction » à une site nucléaire dont l’existence jusqu’alors secrète vient d’être révélée et qui a renforcé le soupçon sur la finalité du programme nucléaire iranien, a-t-il dit. Elle doit aussi prendre des « mesures concrètes » pour donner à la communauté internationale la garantie que son programme nucléaire ne sert pas de couverture pour se doter de la bombe atomique, a-t-il dit.

Mais, a-t-il prévenu, « notre patience n’est pas illimitée ». « Nous n’allons pas parler pour le plaisir de parler » et si l’Iran n’honore pas ses obligations internationales, « les Etats-Unis ne vont pas continuer à négocier indéfiniment, et nous sommes prêts à augmenter la pression », a-t-il averti.

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