18 novembre 2010

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  TUNISNEWS

 
10 ème année, N° 3831 du 18.11.2010
 archives : www.tunisnews.net 

Amnesty International: Agissez en faveur de Saber Ragoubi (Tunisie)

Liberté et Equité: Adam Boukedida, ex prisonnier politique – Une descente de police qui se solde par un coma à l’hôpital
Luiza Toscane: Quarantième  journée de grève : Abdellatif Bouhjila aussi déterminé qu’au premier jour
TTU-Monde Arabe: Tunisie – Grogne dans la région du Sahel
Atlasinfo: AQMI veut faire du Sahara “le prochain Afghanistan” selon un expert US des questions terroristes 
AFP: Maroc: mort d’Abraham Serfaty, célèbre opposant au roi Hassan II


Amnesty International

Agissez en faveur de Saber Ragoubi (Tunisie) 
 


 

10 novembre 2010 
Saber Ragoubi a été condamné à mort en Tunisie après avoir été reconnu coupable d’infractions liées à la sécurité nationale et au terrorisme. Il clame son innocence. Il n’a pas bénéficié d’un procès équitable et il a été déclaré coupable sur la base d’« aveux » qui, selon son témoignage, lui ont été arrachés sous la torture.

Saber Ragoubi a été arrêté en même temps que 29 autres hommes en décembre 2006, dans les environs de Soliman, une ville située à une quarantaine de kilomètres au sud de Tunis. Ils ont été inculpés d’infractions liées au terrorisme, notamment de complot en vue de renverser le gouvernement et d’appartenance à une organisation terroriste. Malgré leurs dénégations, ils ont été déclarés coupables au terme d’un procès inique. Saber Ragoubi est le seul d’entre eux à avoir été condamné à mort.

Saber Ragoubi a été appréhendé à la suite d’affrontements entre les forces de sécurité et un groupe armé. Il a indiqué à ses avocats qu’il avait été torturé dans les locaux de la Direction de la sûreté de l’État du ministère de l’Intérieur, à Tunis, puis en prison avant d’être jugé. Au cours de son procès, il a déclaré au juge : « J’ai subi une agression à l’intérieur de la prison de Mornaguia et j’ai perdu trois de mes dents de devant. » Cependant, le tribunal n’a pas mené d’enquête en bonne et due forme sur les allégations selon lesquelles les « aveux » de Saber Ragoubi et de ses coaccusés avaient été extorqués sous la torture. Amnesty International estime que cet homme n’a pas été jugé de manière équitable, notamment parce qu’il a été condamné sur la base d’éléments que d’autres accusés et lui avaient fournis sous la torture.

La condamnation à mort de Saber Ragoubi a été confirmée par une juridiction supérieure en 2008. La Tunisie n’a procédé à aucune exécution depuis 1991, mais des condamnés à mort sont toujours incarcérés dans ce pays dans des conditions très difficiles. Saber Ragoubi est détenu à l’isolement. Il n’est autorisé ni à voir ses proches, ni à recevoir du courrier.

Le père de Saber Ragoubi a dit à Amnesty International : « On ne me permet pas de voir mon fils […] Je voudrais lui rendre visite pour voir comment il va. ». Il a ajouté qu’il était terrible pour lui d’être ainsi privé de nouvelles de son fils.

Passez à l’action
Envoyez un courriel au Comité supérieur des droits de l’homme et des libertés fondamentales en Tunisie. Cette instance est habilitée à porter directement le cas de Saber Ragoubi à l’attention du président tunisien.
Saber Ragoubi doit bénéficier d’une commutation de sa sentence capitale et être rejugé

Saber Ragoubi a été condamné à mort à l’issue d’un procès inéquitable. Bien qu’il ait indiqué au juge que ses « aveux » lui avaient été arrachés sous la torture, le tribunal n’a pas tenu compte de cette information. Je vous prie instamment de porter cet appel à l’attention du président Zine el Abidine Ben Ali et d’intercéder auprès de lui pour obtenir la commutation de la peine de Saber Ragoubi. Dans l’intervalle, les autorités carcérales doivent traiter Saber Ragoubi avec humanité, mettre fin au régime d’isolement auquel il est soumis et lui permettre de recevoir régulièrement la visite de ses proches. Je vous engage également à intervenir afin qu’il bénéficie d’un nouveau procès, conforme aux normes internationales d’équité, dans le cadre duquel aucun élément obtenu au moyen de la torture ou d’autres formes de mauvais traitements ne pourra être retenu à titre de preuve. Veuillez agréer, Mesdames et Messieurs les membres du Comité supérieur des droits de l’homme et des libertés fondamentales en Tunisie, l’expression de ma haute considération.


Liberté pour tous les prisonniers politiques
Liberté et Equité
Organisation Indépendante de Droits Humains
33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis
Liberte.equite@gmail.com
Tunis, le 17 novembre 2010

Adam Boukedida, ex prisonnier politique
Une descente de police qui se solde par un coma à l’hôpital


Le 16 novembre, jour de la fête du sacrifice, l’ex prisonnier d’opinion Adam Boukedida, a été pris en chasse à Sousse par des agents de la police politique qui ont fait une descente à son domicile, le poussant à tenter de prendre la fuite. Il est tombé du deuxième étage, il en est résulté des fractures aux mains et à l’un des genoux, une hémorragie abdominale. Il est actuellement dans le coma en réanimation à l’hôpital Sahloul, sous étroite surveillance sécuritaire. Des membres de sa famille qui lui ont rendu visite se sont entendus dire par les médecins que ce n’était pas à l’administration de l’hôpital, mais à la police politique de décider de son maintien à l’hôpital. Adam Boukedida était étudiant à l’université Alazhar lorsque les autorités égyptiennes l’ont livré à la Tunisie où il a été déféré en justice. Il a passé plus de trois ans en prison en vertu de la loi antiterroriste, loi non constitutionnelle, et depuis sa libération il est soumis au harcèlement, aux descentes et aux arrestations de la police politique. Il est marié et père d’une fillette. […]
Liberté et Equité
(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
 
 […]
Pour le Bureau Exécutif
La Chargée du dossier des émigrés et des exilés
Maître Najet Laabidi
(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Quarantième  journée de grève : Abdellatif Bouhjila aussi déterminé qu’au premier jour


Abdellatif Bouhjila, prisonnier d’opinion, a été libéré à titre conditionnel en 2007 au terme de neuf années et demie passées derrière les barreaux. Il n’a pas eu la possibilité de récupérer son dossier médical à l’hôpital où il avait été soigné lors de son incarcération. Ses demandes de rendez-vous des soins ont par ailleurs été ignorées. Il a mené une première grève de la faim pendant près de deux mois en 2008 pour réclamer un accès aux soins et son droit à un passeport. Sans résultat. Un an plus tard, en septembre 2009, il a mené une seconde grève de la faim pour les mêmes raisons. Il a reçu un soutien unanime, tant au plan national qu’international, mais aucune réponse des autorités tunisiennes que ce soit au niveau du droit à la santé ou pour son passeport.

Pour la troisième année consécutive, Abdellatif Bouhjila réclame ses droits élémentaires. 
Il est en grève de la faim depuis le 11 octobre dernier. Affaibli, malade, éprouvant des douleurs au niveau des reins et du coeur, et pourtant il reste aussi déterminé qu’au premier jour. Son domicile est surveillé en permanence par des agents de la police politique. il attend un signe des autorités pouvant lui permettre d’augurer que son passeport est prêt.
 

Amnesty International, déclarait, à son propos notamment, le 29 octobre : ” les grèves de la faim qui se poursuivent constituent un rappel brutal du harcèlement auquel sont confrontés tous ceux qui s’opposent aux autorités tunisiennes et de la mise en marge systématique des anciens prisonniers politiques en Tunisie” . Et c’est en solidarité que le Syndicat de la Médecine Générale (SMG; France) a écrit le 4 novembre dernier aux autorités tunisiennes.

Abdellatif Bouhjila reste sûr de son bon droit, et certain de pouvoir compter sur la solidarité nationale et internationale. 

Pour lui en faire part, lui téléphoner au (00 216) 23 048 533.

Luiza Toscane


TUNISIE : GROGNE DANS LA RÉGION DU SAHEL

 



 

  La région tunisienne du Sahel, notamment les villes de Ksar Hellal et  Moknine, a été le théâtre de rassemblements et de manifestations violentes la semaine dernière. Cette région est un fief historique du PSD, le parti fondé à Ksar Hellal, en 1934, par le président Habib Bourguiba, et devenu le RCD, parti aujourd’hui au pouvoir. Ces manifestations, au cours desquelles des coups de feu ont été tirés, visaient à protester contre la montée en puissance de certaines personnalités au sein du parti, notamment Sakhr Materi, le gendre du président Ben Ali. La colère dans la région du Sahel, dont sont issus la plupart des responsables du pouvoir en Tunisie depuis plus de soixante ans, était déjà 
montée d’un cran à l’occasion de la récente visite aux Etats-Unis de Sakhr Materi (voir TTU n° 664). Ce dernier ayant écarté la délégation de parlementaires invités, dont beaucoup représentaient la région, imposant à leur place 
une liste de personnalités de son choix. De l’avis de certains commentateurs, les Sahéliens entendent faire barrage à la famille Materi et, plus généralement, à l’entourage de l’épouse du président, Leila Trabelsi, qui s’emploierait à renforcer son influence sur le plan politique, après s’être assurée du contrôle de nombreux leviers du pouvoir économique dans le pays. 
 
(Source: “TTU-Monde Arabe”  Hebdomadaire d’informations politiques et stratégiques numéro 667 Jeudi 18 Novembre 2010)
 


Maghreb
 AQMI veut faire du Sahara “le prochain

Afghanistan” selon un expert US des questions terroristes


Le groupe terroriste d’Al-Qaeda dans le Maghreb Islamique, qui sévit dans les vastes étendues désertiques allant de l’Algérie en passant par le Mali, le Niger et la Mauritanie, veut faire du Sahara “le prochain Afghanistan”, a mis en garde mercredi Richard Miniter, un expert US des questions terroristes. 

 “AQMI, qui a juré de s’attaquer aux intérêts américains, s’est repliée dans les vastes étendues désertiques du Sahara fuyant la pression des forces armées US au Pakistan, en Irak et au Yémen”, souligne Richard Miniter, qui était l’invité de la chaîne de télévision US CBN News. 

Miniter, qui a fourni à CBN News des enregistrements vidéos exclusifs montrant des militants d’AQMI dans leurs camps d’entraînement au Mali, a tenu à rappeler que ce groupe terroriste avait par le passé nourri des complots visant des bâtiments de guerre US qui croisaient dans le Détroit de Gibraltar, ainsi que l’ambassade des Etats-Unis à Bamako. 

“Ils s’entraînent dans le désert dans le but de mener des assauts armés”, a-t-il averti, notant que ce groupe s’était déjà attaqué aux armées de la région, notamment celles du Mali et du Niger “dans ce qui s’apparente à des exercices pour s’en prendre plus tard aux intérêts américains”. 

Un des enregistrements vidéo mis par Miniter à la disposition de CBN News montre, en effet, les militants d’AQMI partageant entre eux le butin après un raid mené contre l’armée régulière malienne. 

Commentant ledit enregistrement, Miniter a expliqué “que derrière les militants enturbannés, on peut voir des armes lourdes, des munitions, des tentes et d’autres équipements pour le désert”, notant que l’un des jihadistes montrés dans la vidéo était “derrière le meurtre, en 2009, du ressortissant britannique Edwin Dyer”. 

AQMI, a-t-il par ailleurs déploré, utilise les rançons des kidnappings de ressortissants occidentaux et les entrées d’argent d’activités criminelles et de trafic de drogues pour le financement de ses activités terroristes. 

Citant des services de renseignement de la région, CBN News souligne que le groupe terroriste d’AQMI “dispose d’un vaste réseau en Europe occidentale”, notant que ces services craignent que l’Administration Obama ne soit trop accaparée par ce qui ce se passe au Pakistan et au Yémen, au moment même où “une tempête d’Al-Qaeda est en pleine gestation dans le Sahara”. 

Dans un article publié par le New York Post, Richard Minier, qui a récemment visité les camps de Tindouf à l’invitation des séparatistes, avait soutenu que plusieurs dirigeants et membres du front polisario ont “des liens avec le groupe terroriste d’Al-Qaeda dans le Maghreb Islamique”. 

“Quelque 56 individus entre dirigeants et membres du polisario ont des liens avec Al-Qaeda”, avait-il souligné dans un article daté de Tindouf, sous le titre: “Un bastion d’Al-Qaeda en devenir”. 

Richard Miniter, est l’auteur de deux bestsellers sur la liste du New York Times intitulés “Losing bin Laden” (Perdre bin Laden) et “Shadow War”, (Guerre d’ombre). 

(Source: Atlasinfo  le 18 novembre 2010)
Lien: 
http://www.atlasinfo.fr/AQMI-veut-faire-du-Sahara-le-prochain-Afghanistan-un-expert-US-des-questions-terroristes_a11565.html


Maroc: mort d’Abraham Serfaty, célèbre opposant au roi Hassan II


(AFP) – le 18 novembre 2010

RABAT — Abraham Serfaty, l’un des plus célèbres opposants de gauche au régime du roi Hassan II, est décédé jeudi à Marrakech (sud) à l’âge de 84 ans, après avoir consacré sa vie à militer contre l’absolutisme monarchique.

Cet ancien opposant, qualifié par ses proches de “patriote marocain”, s’est éteint dans une clinique de Marrakech, a indiqué Christine-Daure Serfaty, son épouse, et sera inhumé vendredi au cimetière juif de Casablanca, près de ses parents.
“J’ai perdu un ami et quelqu’un qui avait le courage de dire ses idées par rapport au changement de la politique et des institutions”, a déclaré Amina Bouaych, présidente de l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH).
Le ministre de la Communication Khalid Naciri, qui avait milité avec Abraham Serfaty au sein du Parti communiste marocain, a lui aussi rendu hommage, dans une déclaration à l’AFP, à un militant “de la première heure qui s’est battu d’abord pour l’indépendance de son pays”.
“Progressiste convaincu, a ajouté le ministre, Abraham Serfaty a pu diverger avec ses camarades de combat mais, personnage honnête, il a pu porter un regard positif sur le nouveau Maroc qui se construit”.
Ancien membre du parti communiste marocain, Serfaty – né à Casablanca dans une famille juive originaire de Tanger -, avait participé à la fondation dans les années 1970 de l’organisation d’extrême gauche Ila Al Amam (En Avant).
En 1972, il avait été arrêté une première fois et accusé les autorités de l’avoir “sauvagement torturé”.
Après plusieurs mois de clandestinité, arrêté à nouveau en 1974, il avait été condamné en octobre 1977 à la prison à perpétuité sous l’accusation de “complot contre la sûreté de l’Etat”.
Proche à l’époque des thèses indépendantistes du Front Polisario sur le Sahara occidental, il aura passé au total 17 ans en prison à Kénitra (nord de Rabat).
Libéré en 1991 par roi Hassan II, père de l’actuel roi Mohammed VI, après une importance campagne internationale en sa faveur, il fut aussitôt expulsé du Maroc vers la France par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Driss Basri, au motif qu’il était un “ressortissant brésilien”.
Très connu dans les milieux politiques en France, Serfaty bénéficia d’une intervention de Danièle Mitterrand, épouse de l’ancien président français, auprès du palais royal.
En 2000 après l’intronisation de Mohammed VI, l’opposant a été autorisé à rentrer au Maroc avec un passeport marocain. Il s’était alors installé à Mohammedia (sud de Rabat) avec son épouse Christine Daure, qui l’avait toujours soutenu.
“M. Serfaty était un militant qui avait consacré sa vie d’abord à la lutte anticoloniale puis contre le régime antidémocratique du roi Hassan II”, a déclaré à l’AFP Amine Abdelhamid, vice-président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendant).
“Abraham Serfaty était un compagnon de route entre 1971 et 1991. Il avait été un fervent défenseur de la cause des travailleurs et des droits de l’homme”, a-t-il ajouté.
Pour le militant de gauche Mohamed Sebbar, membre du Forum justice et vérité (FJV), “nous ne pouvons parler de l’expérience des groupes de gauche clandestins au Maroc sans évoquer cet opposant au régime du roi Hassan II”.
Cet ingénieur fut l’un des promoteurs de la politique minière du Maroc indépendant, en tant que directeur à l’Office chérifien des phosphates.
Issu d’une famille de juifs chassés d’Espagne en 1492, Abraham Serfaty, restait un antisioniste convaincu. “J’irai d’abord en Palestine lorsqu’il y aura un Etat puis je passerai voir des amis juifs qui se trouvent eu Israël”, avait-il confié à l’AFP dans une interview en 2005.
 


Condoléances
Au nom des militantEs de la FTCR, je présente mes sincères condoléances à la famille, aux proches et aux camarades de Abraham SARFATY, infatigable militant démocrate et progressiste marocain.
Le Maghreb perd un de ses fils prestigieux, un authentique démocrate qui a dédié toute sa vie à la lutte contre les injustices. Nous te t’oublierons pas Abraham, tu reste un exemple de courage et de justesse.
Repose en paix
Tarek BEN HIBA
président de la FTCR


 

 

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