18 février 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2463 du 18.02.2007

 archives : www.tunisnews.net


CNLT: Verdict inique dans l’affaire de la LTDH Kalima: Huis clos non fondé imposé au procès des prévenus dans ue affaire de « terrorisme » TNA: Tunisie: l’Injustice tunisienne annule la convocation d’un congrès de la LTDH Elisabeth Studer: Tunisie : achat d’Airbus contre sous-traitance Yaël Rose: De Tunis à Yad Vashem L’AFEPEC mise en demeure de quitter les locaux qu’elle occupe


Journée internationale de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie

Sixième édition

Vendredi 23 février 2007

 

 “Pour la libération des prisonniers politiques et pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au profit des victimes de la répression en Tunisie”

 

Une coordination d’associations tunisiennes, maghrébines et arabes à Paris s’apprête à organiser la sixième édition de la journée internationale pour la libération des prisonniers politiques et d’opinion, pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au bénéfice de l’ensemble des victimes de la répression politique en Tunisie. Cela se fera en partenariat avec les associations de défense des droits humains en Tunisie ainsi qu’avec le soutien des organisations internationales de défense des droits humains et des organisations politiques et des personnalités amies aux niveaux arabe et international.

Il est d’autant plus urgent que cette sixième journée se tienne de la manière la plus large possible qu’elle se déroule dans un contexte d’une extrême gravité lié aux affrontements armés qu’a connu dernièrement le pays. Ce contexte occasionne d’ores et déjà un renforcement de la politique répressive et liberticide du régime, couvert par un black-out médiatique total. Il appelle une mobilisation et une vigilance de l’ensemble du mouvement démocratique et des amis de la Tunisie.

 

Dans l’attente de la communication du programme précis et du détail des activités qu’il est prévu de tenir à Paris, en Tunisie ainsi que dans diverses capitales arabes et internationales, la coordination parisienne vous communique une proposition de grandes lignes du programme d’activités et des objectifs de la journée en question.

 

Quant au contenu :

 

L’accent sera mis sur les points suivants :

 

1-       Les prisonniers :

       Les prisonniers du mouvement En-Nahdha

       Les prisonniers victimes de la loi “antiterroriste”

       Le prisonnier Mohammad Abbou

 

2-       Les ex-prisonniers : Situation des prisonniers politiques et d’opinion libérés

 

3-       Les familles : La punition collective et les familles de prisonniers

 

4-       La question de l’amnistie générale

 

Quant aux objectifs :

 

1-       Garantir à l’initiative un large écho médiatique et mettre à profit le contexte français de campagne électorale afin d’obtenir un positionnement public des différents candidats sur le dossier qui nous concerne

2-       Renforcer l’attention et l’intérêt internationaux pour le dossier

3-       Travailler avec nos partenaires en Tunisie à impulser une dynamique nationale permanente travaillant sur la revendication d’une “loi d’amnistie générale au bénéfice des victimes de la répression politique en Tunisie”

 

Les associations initiatrices de ce projet vous appellent à vous joindre au comité d’organisation ou à soutenir l’initiative. Il s’agit de faire de cette sixième édition un événement à même de susciter le plus large écho et d’avoir des conséquences significatives dans le sens de la levée de l’injustice que représente l’incarcération de citoyen(ne)s en raison de leurs opinions et de leurs choix politiques.

 

Organisée par : Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Solidarité Tunisienne, Voix Libre, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT), Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF), Commission Arabe des Droits Humains (ACHR), Rencontre Culturelle Euro-Arabe (RCEA), Vérité Action, Comité International pour la Libération de Mohamed Abbou

 

En partenariat avec : La Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme (LTDH), L’Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques (AISPP), Le Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT), L’Association Tunisienne Contre la Torture (ATCT)

 

Soutenue par : Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Addameer pour la Défense des Droits de l’Homme (Gaza), Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme, Al-Karama pour la Défense des Droits de l’Homme (Genève), Amman Centre for Human Rights Studies (Amman), Association des Droits de la Personne au Maghreb (ADPM – Canada), Collectif 18 octobre pour les Droits  et les Libertés, Collectif des Avocats de Défense du procès d’été 1992 devant Tribunal militaire de Tunis, Collectif des Enfants et Proches des Prisonniers Politiques (CEPPP), Comité de Défense des Prisonniers en Iraq (Bagdad), Comité de Défense du Pr Moncef ben Salem,  Centre Tunisien de l’indépendance de la Justice (CIJ), Comité Pour Les Libertés en Tunisie Aix Marseille, Comités du Réveil de la Société Civile en Syrie (Damas), Damascus Center for Theoretical Studies and Civil Rights (Sweden), Egyptian Association Against Torture, Fondation pour la Liberté d’expression, Human Rights First (Saudi Arabia), Human Rights Watch (HRW),  International Compaign For Humain Rights in Tunisia (GB), Le Centre d’Information Inter-Peuples (CIIP) (Grenoble), Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Nadim Center for Rehabilitation of Victims of Violence-Egypt, Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), Reporters Sans Frontières (RSF), Réseau Associatif Aix-Marseilles, Réseau Euro Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), SADA pour les Droits et les Libertés (Madrid), Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France (SAF), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), Forum Marocain pour la vérité et la justice (FMVJ-France); Congrès Pour la République (CPR), Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL), La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), Les Verts, Mouvement Ennahdha, Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT), Parti Communiste Français (PCF), Parti Démocrate Progressiste (PDP), M. BRET Robert, Sénateur des Bouches-du-Rhône (Provence Alpes Cote d’Azur), Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole, Sénatrice de Paris (Ile-de-France), Mme BOUMEDIENE-THIERY Alima, Sénatrice de Paris (Ile-de-France), Mme Monique CERISIER ben GUIGA, Sénatrice des Français établis hors de France, M. José Bové ; Monseigneur Gaillot ; l’Observatoire lyonnais pour la défense des Libertés fondamentales en Tunisie (LDH, ATTAC Rhône, Tunisie Libertés….), l’Association marocaine des droits humains (AMDH ) le Centre marocain des droits de l’homme  (CMDH ), l’Organisation marocaine des droits de l’Homme  (OMDH ), le Forum marocain pour la vérité et la justice ( FMVJ), La Ligue Libyenne des Droits Humains


CONSEIL NATIONAL POUR LES LIBERTES EN TUNISIE  Tunis le 18 février 2007

Verdict inique dans l’affaire de la LTDH

  Après plus d’un an de reports, le tribunal de première instance de Tunis a rendu le samedi 17 février son verdict dans l’affaire qui oppose des « adhérents » inféodés au pouvoir à la direction de la LTDH. Il a confirmé la validité du recours en annulation du congrès. Ce verdict intervient après la suspension par un jugement en référé des préparatifs du 6ème congrès qui avait été prévu en septembre 2005. Rappelons que les autorités ont déployé tous les moyens pour faire plier cette ONG à son diktat : Asphyxie financière, black-out médiatique, campagnes de calomnies, encerclement policier des locaux et agressions des militants, interdiction de la majeure partie de  ses activités etc. Mais, surtout, un harcèlement judiciaire qui a battu tous les records. Ainsi, depuis son dernier congrès de 2000, la LTDH a eu à faire face à pas moins de 31 procédures ayant fait l’objet de décisions judiciaires et dont certaines sont encore en appel ou en cassation. La justice est ainsi instrumentalisé pour jouer un rôle qui n’est pas le sien : empêcher une association indépendante de tenir son congrès et d’engager ses activités normales.   ·        Le CNLT s’indigne de ce verdict inique et estime que dans un Etat de droit, un tel procès n’aurait même pas eu lieu. ·        Il s’inquiète des conséquences de cette fuite en avant dans la confiscation des libertés fondamentales au moment où le pays semble sujet à une dérive de violences. ·        Regrette que le pouvoir ait choisi encore une fois d’instrumentaliser la justice pour entraver l’activité indépendante de la LTDH et la tenue de son congrès. ·        Assure la LTDH de son entière solidarité   Pour le Conseil La porte parole Sihem Bensedrine

Huis clos non fondé imposé au procès des prévenus dans ue affaire de « terrorisme »

 
Sihem Bensedrine Le samedi 17 février s’est ouvert à Tunis le procès de 14 jeunes accusés de terrorisme en vertu de la loi du 10 décembre 2003 sur le terrorisme. Dès l’ouverture de l’audience, le président Tarak Braham, nouvellement installé à la tête de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) à l’issue d’un putsch, ne paraissait peu assuré et a procédé à l’interrogatoire des prévenus sans micro et à voix basse, à telle enseigne que les avocats qui étaient à 2 mètres ne parvenaient pas à entendre ce qu’il disait, ni les réponses des inculpés. A la fin des interrogatoires, maître Néjib Hosni a demandé à la cour de poser une question aux inculpés, comme le prévoit le code de procédure pénale, mais le président nerveux lui a refusé cette requête, l’avocat a protesté et d’autres avocats ont appuyé la requête de leur collègue comme un droit élémentaire de la défense. Le président lève alors brusquement la séance et lorsqu’il revient, il annonce que les débats se poursuivront à huis clos. C’est alors que la police fait évacuer de la salle les journalistes accrédités et les familles des prévenus (dont un seul mmbre par famille a été admis dans une salle à moitié vide).Les avocats refusent alors ce huis clos pour motivation non fondée, conformément à l’article 143 et suite du CPP et demandent le report du procès, exigeant la publicité des débats, comme garantie fondamentale d’u procès équitable. L’audience a été reportée au 23 mars.  

(Source: Kalima nr 50 le 18 février 2007 )
 

Tunisie: l’Injustice tunisienne annule la convocation d’un congrès de la LTDH

TNA (17/02/07) Suivant les instructions du Palais de Carthage, un juge-marionnette  a annulé samedi la convocation du congrès national de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH), à la suite de recours introduits par des agents à la solde du régime mafiocratique en place depuis le 7 novembre 1987. Cette décision a été rendue par ce qu’un satiriste tunisien a qualifié de “Chambre incivile du Tribunal de Première Insolence de Tunis”, plus d’un an après le début des poursuites engagées contre la direction de la Ligue accusée d’”abus de pouvoir et violation des règlements” de l’association. Ce jugement inique de l’affaire intervient après la suspension par un jugement en référé des préparatifs du 6ème congrès de la Ligue initialement prévu le 9 septembre 2005. Les plaignants, recevant les ordres directement des officines du Palais de Carthage, reprochent au comité directeur de la Ligue d’avoir procédé à une restructuration sur des bases politiques pour éviter les infiltrations des agents doubles travaillant pour le réigime tunisien. La direction de la LTDH de son côté accuse le pouvoir d’avoir provoqué la contestation dans ses rangs, mais les autorités ont indiqué n’avoir “rien à voir avec les affaires intérieures” de la Ligue, affirmant qu’elle est en proie à un conflit interne. Chef de file des marionnettes du général Ben Ali, Me Ben Younes a exprimé sa satisfaction après le verdict: “la justice tunisienne est prévisible et le jugement ne pouvait pas être en notre défaveur”, a-t-il indiqué samedi à la TNA. “Maintenant que l’affaire a été jugée sur le fond, la direction de la Ligue est tenue d’accepter l’adhésion des agents doubles comme moi” qu’elle avait prises en préparation du congrès, a-t-il ajouté. “A défaut de solution pratique, nous serons amenés à oeuvrer à la nomination d’un administrateur judiciaire pour que la ligue devienne une vraie OVG [ Organisation Vraiment Gouvernementale]”, a-t-il dit. Le président de la Ligue, Mokhtar Trifi, a déclaré de son côté qu’il n’était “nullement surpris par le verdict émanant d’une justice instrumentalisée”, qualifiant le jugement d’”anachronique, puisque le congrès a été déjà interdit à deux reprises par la force”. Doyenne des organisations de défense de droits de l’homme dans le monde arabe et en Afrique, fondée en 1977, la LTDH se retrouve pratiquement paralysée suite à la dure répression du régime mafio-policier tunisien.
 
(Source: le blog de Omar Khayyam le 17 fevrier 2007)

Tunisie : achat d’Airbus contre sous-traitance

Par Elisabeth Studer

Dure réalité et logique financière … Alors que les salariés français attendent avec inquiétude le 20 février prochain jour ou sera annoncé par Louis Gallois le “détail” des restructurations envisagées par le groupe, Dominique Perben, ministre français des Transports s’est rendu cette semaine en Tunisie où il a précisé que ses entretiens avec les différents responsables ont constitué “une opportunité pour examiner les moyens susceptibles de renforcer la coopération tuniso-française dans les domaines aéronautique, ferroviaire et maritime ainsi qu’en matière de sécurité routière.”

Le Maroc peut se réjouir quant à lui des récentes annonces faites par le vice-président des ventes Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest d’Airbus selon lesquelles le groupe allait lancer une politique de réduction des coûts qui se traduira par le développement de l’axe de sous-traitance notamment au Maroc.

Le ministre a laissé sous entendre qu’il serait favorable à qu’Airbus développe une activité de sous-traitance en Tunisie. Une telle décision pourrait être grandement favorisée par l’achat d’appareils par les compagnies aériennes tunisiennes.

Qualifiant de “très positive”, sa visite de travail, en Tunisie, M. Perben a précisé que ses entretiens avec le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et son homologue tunisien,ont permis d’identifier les moyens à mettre en œuvre pour promouvoir la coopération bilatérale dans les transports aéronautique, ferroviaire et maritime, conformément à la volonté qui anime les dirigeants des deux pays.

S’agissant du transport aéronautique, il a signalé que les deux parties ont examiné les perspectives de renouvellement de la flotte tunisienne, de développement aéroportuaire avec des groupes français et les possibilités de renforcer la coopération industrielle entre Airbus et la Tunisie, dans le cadre de la sous-traitance, “du moment où la Tunisie constitue un site industriel attractif”.

“Avec le développement aéroportuaire et la construction du prochain aéroport d’Enfidha, certains groupes français sont susceptibles d’être intéressés” à participer à l’une des phases de réalisation de cette oeuvre, a enchaîné M. Perben.

La France accordera un soutien financier de 23 millions d’euros, soit environ 38 millions de dinars à la Société de Transport de Tunis (STT) pour financer l’achat de nouvelles rames de métro, a déclaré par ailleurs Dominique Perben. Au cours d’une conférence de presse tenue, jeudi à Tunis, le ministre français a indiqué que ce montant servira à soutenir les efforts déployés par la Tunisie pour développer son secteur du transport.

Concernant le transport maritime, le ministre français a affirmé que de nouvelles opportunités de coopération institutionnelle sont offertes aux deux pays, citant à cet égard, le projet du nouveau port en eaux profondes d’Enfidha. M. Perben a, également, mis l’accent sur l’intérêt accordé par la France à la réalisation du projet des “Autoroutes de la Mer”, projet qui, a-t-il ajouté, ne manquera pas de faciliter le trafic des marchandises et des véhicules poids lourds.

Il a fait remarquer que des négociations sont en cours avec les parties italienne, libyenne et tunisienne sur les possibilités de créer des réseaux de transit maritime. En matière de sécurité routière, le ministre français a exprimé la disposition de la France à partager son expérience dans ce domaine, appelant à l’échange d’expertise entre les deux pays. Coté partenariat, M. Perben a fait savoir qu’il a examiné avec son homologue tunisien les perspectives de création de sociétés mixtes dans le domaine du transport ferroviaire.

En mars 2002, Noel Forgeart, alors Président-directeur général d”Airbus industrie’ avait affirmé à Tunis, l’intention de son entreprise de développer ses activités en Tunisie. A l’issue d’une entrevue avec le président Zine El Abidine Ben Ali, M. Forgeart a déclaré avoir pris cet “engagement” auprès du chef de l’Etat tunisien qui l’avait “vivement encouragé” à agir dans ce sens. Il avait en particulier, fait état de “la participation d’entreprises industrielles tunisiennes à la construction du futur avion ‘A 380’ en cours de développement”. “Nous pensons que l’extraordinaire stabilité, la cohérence sociale, le niveau de formation et les conditions excellentes offertes aux investisseurs en Tunisie, font de ce pays le lieu idéal d’accueil pour les investisseurs d’Airbus”, avait dit alors M. Forgeart. Le constructeur aéronautique européen a déjà mis en place à Tunis un centre de formation de pilotes et une entreprise de maintenance et d’entretien d’avions, en partenariat avec des sociétés tunisiennes. Des sociétés industrielles opérant en Tunisie participent en outre aux projets d’Airbus.

Sources : TAP, Dev-export.com

(Source : « le blog Finance », le 18 février 2007)


De Tunis à Yad Vashem

par Yaël Rose L’histoire des Juifs de Tunisie reste aujourd’hui encore relativement mal connue du grand public. Plus encore, leur histoire pendant l’occupation nazie. Pour réparer cette quasi-ignorance, Yad Vashem, à l’initiative de l’historien Claude Sitbon, a décidé pour la première fois depuis sa création de commémorer la rafle des Juifs de Tunis (9 décembre 1942). La Tunisie, à l’époque protectorat français, est le seul pays d’Afrique du Nord à avoir connu l’Occupation. Les lois de Vichy étaient en vigueur depuis 1940 ; mais c’est en 1942 que les troupes allemandes font leur arrivée brutale en Tunisie. Comme l’écrira Albert Memmi, l’histoire du monde rattrape violemment les Juifs de Tunisie. La même histoire, cent fois répétée en Europe, commence : rationnements, port de l’étoile jaune dans les villes intérieures, réquisitions, spoliations, numerus clausus, amendes infligées aux communautés, le tout sous les bombardements intensifs des forces alliées. Le jour de la rafle, 2 000 hommes sont arrêtés, que les Allemands iront parfois ramasser jusque dans les synagogues. En six mois d’occupation, de décembre 1942 à mai 1943, sur une population de 75 000 Juifs, 4 000 hommes seront envoyés aux travaux forcés dans des camps – sans compter les « Tunisiens de France » qui seront déportés à Auschwitz. Le grand organisateur, le colonel Walter Rauff, qui dirige les troupes SS, s’est déjà fait un nom. Le concepteur des chambres à gaz mobiles – où les gaz d’échappement étaient rejetés à l’intérieur du camion, provoquant ainsi la mort par asphyxie d’une cinquantaine de personnes -, c’est lui : 100 000 victimes en Ukraine, Biélorussie, Yougoslavie. Claude Sitbon, qui prépare la sortie d’un livre sous la direction de Yad Vashem, explique : « La présence des SS aux côtés de la Wehrmacht prouve que les Juifs de Tunisie faisaient partie de la Solution finale. La défaite des forces de l’Axe à El Alamein et l’enlisement des Allemands à Stalingrad, ce concours de circonstances historiques, expliquent que les Juifs de Tunisie n’aient pas connu le même sort que ceux de Salonique. Car, finalement, Varsovie-Salonique-Tunis sont un même destin. Il n’y a pas à faire de différence entre Sépharades et Ashkénazes : tous les Juifs sont des survivants. » Et ils sont là, ces survivants. Debout dans la Crypte du souvenir du Mémorial de la Shoah. Un homme leur fait face, debout lui aussi au milieu de la crypte, vêtu de son « talit » devenu point de lumière au milieu de cette ombre. L’homme chante un psaume : c’est le rav Éric Bellaïche, le petit-fils du rav Haïm Bellaïche, le grand rabbin de Tunisie qui avait courageusement accompagné sa communauté pendant l’Occupation. Le petit-fils récite le « Kaddish », et la famille tunisienne, accourue depuis tous les coins d’Israël, habituellement bavarde, ironique et fantasque, se tait. Il y a dans l’assistance des rescapés des camps de travail. Il y a des rescapés tout court. Ils sont là, avec enfants et parfois petits-enfants. Après la prière pour les morts, c’est avec émotion et gravité que tout le monde chante la « Hatikva » : prière pour les vivants. L’initiative de Claude Sitbon a été chaleureusement accueillie par la direction de Yad Vashem. Avner Shalev, le président du comité directeur de Yad Vashem, prend la parole dans l’auditorium. Son discours sera suivi par ceux du député David Tal, dont la famille est originaire de Tunisie, et de Mordehaï Paldiel, directeur du Département des Justes des Nations. Avner Shalev : « L’arrivée des Allemands a complètement bouleversé l’équilibre social qui avait été trouvé dans la société tunisienne. L’expérience de vie commune entre Juifs et Musulmans se décompose avec l’arrivée des Allemands, ce qui nous rappelle que nous ne devons jamais dépendre de personne mais ne compter que sur nous-mêmes. C’est cette nécessité qui est aussi à l’origine de l’État d’Israël et chacun, à sa façon, doit continuer à porter ce projet nourri par notre mémoire. » L’influence ravageuse de la propagande antisémite du Grand Mufti de Jérusalem, qui indiquait à Hitler quelles devaient être ses cibles dans le monde arabe et musulman, devait aussi produire ses effets dans la société tunisienne qui serait pourtant la première à payer le prix de son identité originale en voie de création. Mordehaï Paldiel explique que son département, en collaboration avec Claude Sitbon, est en train de travailler sur le dossier de Moncef Bey, qui avait autorité sur la Tunisie pendant la période de l’Occupation. On sait que le roi du Maroc avait pris sous sa protection ses sujets juifs. Moncef Bey, lui, avait déclaré que tous les Tunisiens étaient ses enfants. Mordehaï Paldiel cite d’autres témoignages sur des Tunisiens non-juifs – arabes, italiens, maltais – qui, au prix de leur sécurité et parfois de leur vie, ont aidé des Juifs. Ainsi, le témoignage reçu il y a à peine deux semaines d’Annie Bokris, décédée depuis, qui nommait la famille arabe chez qui les siens avaient trouvé refuge. Margalit Uzzan, dont le mari était un cousin d’Annie Bokris, explique à ses voisins dans l’assistance : quand la maison familiale fut réquisitionnée par les Allemands, et que tout le monde se retrouva à la rue, un paysan mit sa grange à leur disposition. Plusieurs familles juives vinrent s’y cacher. Claude Sitbon le dira en conclusion : « On croit que tout est dit et que tout est trouvé », mais son expérience lui a prouvé qu’en matière historique, la complétude n’est jamais un fait. Plus de soixante ans après les événements, il reste beaucoup d’histoires à raconter, de noms à collecter, de mémoires à restaurer. Parfois un souvenir, un objet, un document, qui peuvent paraître insignifiants pour leur dépositaire, revêtent une importance capitale pour la mémoire collective qui doit se conserver pour pouvoir se transmettre. C’est pourquoi Yad Vashem demande aux Juifs tunisiens de l’aider à compléter cette partie de notre histoire qui n’appartient à personne mais dont tout le monde est dépositaire. Tel est aussi le sens de la commémoration de la Libération des Juifs de Tunis, qui aura lieu désormais tous les 7 mai à Yad Vashem. Rendez-vous est pris : la mémoire des Juifs de Tunisie est une responsabilité pour tous les Juifs. Extrait de L’Arche ( le mensuel du judaïsme français), N° 585, janvier 2007) Lien : http://www.col.fr/arche/article.php3?id_article=620

SOLIDARITE AVEC L’AFEPEC Association Féminine algérienne pour l’Epanouissement de la Personne et l’Exercice de la Citoyenneté

L’AFEPEC mise en demeure de quitter les locaux qu’elle occupe

 L’AFEPEC est une association féminine qui agit depuis plus de vingt ans en faveur des droits des femmes et de l’affirmation de leur citoyenneté. L’AFEPEC a, entre autres, ouvert et assuré des guichets d’écoute psychologique et de consultation juridique au bénéfice des femmes en difficulté, mené des actions de vulgarisation sur le code de la famille, de réflexion sur la condition féminine en Algérie et de solidarité avec les femmes en détresse et notamment avec celles de Hassi Messaoud.
Le mardi 06 février 2006, l ‘AFEPEC a été sommée de quitter les locaux qu’elle occupe depuis 2003 et qui lui avaient été affectés par la Mairie d’Oran. Pour rappel, les locaux dont il est question sont une école désaffectée,  complètement en ruine et fermée durant plusieurs années. L’AFEPEC avait eu la décision d’affectation de la part de la Direction de l’éducation et de la Mairie. L’école étant dans un état  lamentable, l’AFEPEC s’est démenée pour y faire progressivement des travaux. Il a fallu presque deux ans pour réussir à refaire l’étanchéité de toute l’école, travaux lourds et coûteux. Ces travaux terminés, les locaux ont continué à abriter l’Université Populaire de la Citoyenneté ainsi que  des réunions d’autres associations.
Pourquoi l’AFEPEC doit-elle quitter ces lieux aujourd’hui ? Y a-t-il un rapport avec la réunion tenue le 24 janvier 2007 dans les locaux de l’AFEPEC avec la rapporteure spéciale de l’ONU chargée des violences à l’encontre des femmes et des associations des droits des femmes ? A-t-on osé une telle décision parce que l’AFEPEC est une association de femmes ?
A l’heure où l’Algérie a ratifié la Convention internationale pour l’élimination de toutes les discriminations à l’encontre des femmes et s’est engagée, depuis novembre 2006, lors de  la Conférence interministérielle Euro- méditerranéenne d’Istanbul sur le Renforcement du rôle des femmes dans la société  à « contribuer au renforcement des capacités des organisations de la société civile  qui s’emploient à défendre l’ensemble des droits fondamentaux des femmes », il est impensable qu’une association de femmes soit privée de son lieu de travail et de réunion par ceux qui, par leur position de représentants de l’Etat, ont le devoir de protéger et soutenir le travail fait pour l’amélioration de la condition des femmes.
Merci d’exprimer votre soutien en signant cet appel de solidarité avec l’AFEPEC.
L’appel est à ADRESSER à : afepec@yahoo.fr


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