13 août 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2638 du 13.08.2007

 archives : www.tunisnews.net


International Middle East Media Center: Suha Arafat loses Tunisian citizenship Associated Press:Tunisian sent home from Guantanamo says he was beaten by US soldiers Associated Press:Tunisie: décès du producteur cinématographique Bahaeddine Attia AFP:Tunisie: décès de Ahmed Bahaeddine Attia, figure marquante du cinéma  Libération :«L’homme africain…» Retour sur le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar le 26 juillet dernier. ElKhadra: LETTRE D’EN TUNISIE Soumaya Ghannoushi: Taking power from the people


Suha Arafat loses Tunisian citizenship

  Monday August 13, 2007 15:22- by Ghassan Bannoura & John Smith – IMEMC staff 

The London-based newspaper Al-quds Al-Arabi reported on Monday that Suha Arafat, the wife of the late Palestinian President Yasser Arafat, lost Tunisian citizenship after it was granted to her in the fall of 2005.

Suha Arafat, wife of late Palestinian President Yasser Arafat  

According to the newspaper, the report was first made by a local Tunisian newspaper that claimed the Tunisian President had issued a decree cancelling Mrs. Arafat’s citizenship over the weekend. The report did not reveal the reasons behind the decision, but commentators have suggested that Shua’s departure from Tunisia is related to a conflict between her and her Tunisian business partners. Suha Arafat, along with her daughter Zawha, moved to Tunisia in 2004, shortly after Yasser Arafat died in a military hospital in France after suffering a rare disease. In august 2006, Tunisian media issued reports stating Suha had married the Tunisian President’s brother-in-law, a claim totally refuted by Mrs. Arafat No official statements on the issue have been released. Source: International Middle East Media Center (Lundi 13 aout 2007) http://www.imemc.org/article/49862 Il semblerait que Suha Arafat ait perdu la confiance de son associé e en affaires, Leila Ben Ali. Sans vouloir defendre Mme Arafat pour qui tres peu ont de la sympathie, a cause de son apreté au gain et de ses amitiés douteuses, il faut remarquer la maniere dont sa nationalité tunisienne a été revoquée. Dans tous les Etats de droit de par le monde, ce type de decisions très graves, très rares, sont des decisions de justice, sauf en Tunisie. Aucune raison officielle n’a ete fournie. Aucun recours. Un acte de pur arbitraire.  La revocation de la nationalité tunisienne peut ainsi se faire sur simple decision du dicatateur de Carthage, c’est trè s, très grave. Demain il risque de faire la meme chose avec les militants des droits de l’homme et les opposants. M M  


Tunisian sent home from Guantanamo says he was beaten by US soldiers
 
Associated Press, le 12 août 2007 à 02h16 By BOUAZZA BEN BOUAZZA, Associated Press Writer TUNIS, Tunisia (AP) _ A Tunisian man released from the U.S. military prison at Guantanamo Bay says he was beaten by American soldiers while in custody in Afghanistan, his lawyer said. The former detainee also says U.S. medics amputated his frostbitten fingers unnecessarily and against his will, the attorney said. Lotfi Lagha, who was returned to Tunisia in late June after five years at the U.S. detention center for terrorism suspects in Cuba, spoke with his lawyer, Samir Ben Amor, for the first time Thursday at a prison in Mornaguia, south of the capital, Tunis. Amor, speaking to The Associated Press on Saturday, said Lagha had traveled to Afghanistan in early 2001 from Italy, where he had settled as an illegal immigrant three years earlier and had become a devout Muslim. The lawyer said Lagha was in Tora Bora, Afghanistan, at the height of a U.S.-led military campaign that ousted the Taliban regime, though it was not immediately clear why. Police in Pakistan detained him in early 2002 along the border with Afghanistan. « My hands and feet were frozen from the glacial cold, » said Lagha, according to the lawyer. After three months in a hospital, Lagha was handed over to the U.S. military, which placed him in the U.S.-run detention center at Bagram, north of the Afghan capital, Kabul, Amor said. Lagha said that U.S. medics there said it was necessary to amputate his frostbitten fingers, but that Pakistani doctors had told him previously that he didn’t need an operation, according to Amor. Lagha said he vehemently opposed the procedure. But one night, he said, he was drugged, and the next day his fingers had been amputated, except the thumbs. « When I woke up _ and despite my state _ soldiers repeatedly hit me with truncheons and kicked me with their boots, » said Lagha, according to the lawyer. Reached by the AP by phone Saturday, Pentagon spokeswoman Cynthia Smith said she did not immediately have details about Lagha’s case, but said that all detainees are treated humanely. Amor said Lagha, who is in his 40s, is expected to go on trial sometime in Tunisia around November, charged with association with a criminal group. He could face up to six years in prison. The United States holds about 360 men at Guantanamo on suspicion of terrorism or links to the Taliban or al-Qaida. About 80 have been declared eligible for release, and the United States says it is in discussions with their home countries or other nations to accept them. Associated Press

Tunisie: décès du producteur cinématographique Bahaeddine Attia

 
Associated Press, le 11 août 2007 à 19h53 TUNIS (AP) — Personnage de premier plan du cinéma tunisien, le producteur Ahmed Bahaeddine Attia est décédé vendredi à l’âge de 61 ans des suites d’un cancer, a annoncé samedi le ministère tunisien de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine. Dans un communiqué, le ministère rend hommage à celui qui était « l’une des figures marquantes du cinéma tunisien ». Ancien directeur des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), la plus ancienne manifestation du 7e art dans le monde arabe et en Afrique, Bahaeddine Attia a eu « un parcours riche de travail et d’abnégation », au cours duquel il a réalisé de nombreuses oeuvres. Il a également contribué à l’éclosion de nombreux talents aujourd’hui reconnus dans le monde du cinéma au niveau arabe, africain et mondial. Il fut aussi l’un des membres fondateurs de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI). Il s’est distingué par la production de plusieurs longs métrages critiques et engagés, tels « Le silence des palais » qui a connu un franc succès en Europe et aux Etats-Unis et dans lequel la réalisatrice Moufidad Tlatli traite avec audace de la condition de la femme, ou encore « Halfaouine, l’enfant des terrasses » de Taoufik Boughedir et « Poupée d’argile » de Nouri Bouzid. Avec sa société « Cinétéléfilms », il a aussi co-produit la première série tunisienne de dessins animés « Viva Carthago » avec des partenaires du nord et du sud de la Méditerranée. Dans un message de condoléances à sa famille, le président Zine El Abidine Ben Ali salue « les qualités du disparu et son éminent apport à l’enrichissement de la vie culturelle nationale et à la promotion du cinéma tunisien ». Décédé vendredi soir dans une clinique à Tunis, Bahaeddine Attia devait être inhumé samedi dans sa ville natale, Sousse, à 150 km au sud-est de Tunis. Associated Press


Tunisie: décès de Ahmed Bahaeddine Attia, figure marquante du cinéma

 
AFP, le 11 août 2007 à 15h57 TUNIS, 11 août 2007 (AFP) – Le producteur tunisien Ahmed Bahaeddine Attia, figure marquante du cinéma tunisien est décédé à l’âge de 61 ans des suites d’un cancer, a annoncé samedi le ministère tunisien de la Culture. Ahmed Bahaeddine Attia, décédé vendredi soir dans une clinique de Tunis, devait être inhumé samedi à Sousse, sa ville natale, à 140 km au sud de Tunis, a précisé à l’AFP le critique et professeur de cinéma Tahar Chikhoui. M. Attia a produit des longs-métrages tunisiens et arabes qualifiés de très audacieux par les critiques de cinéma, notamment les films primés « Halfaouine, l’enfant des terrasses », du Tunisien Férid Boughdir, et « Bab El Maqam » (passion) du réalisateur syrien Mohamed Malas. Sa société, Cinétéléfilms, a largement contribué à l’éclosion d’un cinéma tunisien et produit des films engagés à succès sur la condition des femmes et des enfants : « Le silence du Palais » de la réalisatrice Moufida Tlatli et  » Poupées d’argile » de Nouri Bouzid. Cinétéléfims a également coproduit « Viva Carthago », une toute première série de dessins animés en association avec des partenaires au nord (France, Italie, Belgique…) et au sud (Algérie, Maroc, Liban) de la Méditerranée. Il dirigea l’Association des cinéastes tunisiens et avait activement participé à la création de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI) et de l’Organisation des producteurs de films méditerranéens. Dans un message à la famille du disparu, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a salué samedi le « long parcours artistique » de Bahaeddine Attia et son « éminent apport à la vie culturelle et à la promotion du cinéma tunisien ». AFP

«L’homme africain…»

Retour sur le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar le 26 juillet dernier.

 
Par Thomas Heams, maître de conférences en génétique à Paris. Ainsi donc, le déterminisme de la pédophilie était un signe avant-coureur, une mise en jambe de campagne avant les choses sérieuses. Dans une allocution sidérante prononcée à Dakar, Nicolas Sarkozy qui ose tout, et c’est à cela qu’on le reconnaît, a dévoilé le fond d’une pensée qui, si les mots ont un sens, est la parole officielle française la plus raciste depuis longtemps. Chimiquement pure. Ainsi donc, « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain [.] dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès. Dans cet univers où la nature commande tout, [ il ] reste immobile au milieu d’un ordre immuable où tout semble être écrit d’avance. Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin.» Nous y voilà. La chaleur, le rythme des saisons. Nicolas Sarkozy a oublié de concéder que dans cet océan de médiocrité, l’Africain, au moins, avait le rythme dans la peau et courait vite. Le tableau aurait été parfait. Une typologie lamentable, qui n’est même pas du néocolonialisme mais du bon vieux colonialisme à l’ancienne, à la Jules Ferry. Car à quoi servent ces considérations d’arrière-zinc ? A parler de la colonisation bien évidemment. Oh, certes, cruelle ! Mais que l’on se rassure, si terrible qu’elle soit, la colonisation a «ouvert les cœurs et les mentalités africaines à l’universel et à l’Histoire». On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs. Ces mots ont été prononcés par notre plus haut représentant. En notre nom. Mais depuis combien de temps ne parle-t-on plus comme cela ? Doit-on rappeler au président de la République ces propres mots, prononcés quelques jours plus tôt au Mémorial de la Shoah, ces mots justes et pertinents, s’inscrivant dans la lignée de ceux de Jacques Chirac : ne jamais oublier, assumer sa part de responsabilité. Pourquoi à Paris ces mots forts qui insistent sur la permanence de la mémoire, et en Afrique ces mots veules qui font de la mémoire des crimes de la colonisation une réalité que l’on concède du bout des lèvres, pour aussitôt appeler à ne pas s’y complaire. Est-ce trop demander, au XXIe siècle, que d’attendre d’un président un minimum de cohérence ? Ces mots dessinent-ils le portrait d’un raciste fanatique ? Non bien sûr. Notre Président ne se lève pas le matin en maudissant les Africains. Mais cela ne suffit pas à l’absoudre, tout comme il ne suffit pas d’emmener Basile Boli pour faire passer la pilule. Et être capable de prononcer un discours sur l’homme Africain, et de toutes ses supposées tares de même que l’on incline à penser que l’on naît pédophile, c’est incontestablement s’inscrire dans une anthropologie raciste, une vision rancie et fermée du monde, où l’Europe civilisatrice et l’Afrique éternelle se regardent en chiens de faïence. Cruelle déception pour tous ceux qui, indépendamment du reste, pouvaient espérer de la France qu’elle passe un cap. Solidement ancrée sur sa vigilance face aux aventures impériales états-uniennes, elle avait en revanche donné trop souvent l’impression d’être frileuse sur les droits de l’homme, officiellement au nom du très chiraquien «respect de la différence» pour les régimes en place. Nicolas Sarkozy, dans son discours au soir de son élection, s’étant présenté comme le président des droits de l’homme (du moins à l’étranger) on pouvait espérer de sa part une audace, puisée aux sources du libéralisme politique, qui aurait permis de rompre avec le paternalisme gaulliste, sans renouer pour autant avec l’impérialisme. On assiste avec stupeur à une régression inattendue qui ne manquera pas de nous isoler encore plus aux yeux de nos partenaires africains. Cette parodie de discours prétendument direct, qui s’autorise toutes les outrances sur la base de sa sincérité autoproclamée, est une marque d’infamie. Reste une question. Dans un pays normal, ces propos devraient mettre le feu au débat. Mais en ces temps où il est de bon ton d’être décomplexé, tout devient possible, comme dirait l’autre. Mais, citoyens, commentateurs, représentants, qu’auriez-vous dit si ces mots, ces catégorisations pitoyables et scandaleuses, étaient sortis de la bouche d’un Le Pen ? A quels feux croisés aurions-nous assisté ! Mais non, l’indignation de la presse sénégalaise semble n’avoir eu d’égal que le silence incroyable de tout ce que nous pouvons compter d’intellectuels, de ligues de droits de l’homme. (Source : « Libération » (Quotidien – France), le 2 août 2007) Lien : http://www.liberation.fr/rebonds/270247.FR.php

LETTRE D’EN TUNISIE

 
Pour FATMA Par Derbali Je ne me ferais jamais à la passivité et au fait accompli, enfin le JE englobe beaucoup d’autres tunisiens j’en suis plus que convaincu. Jamais. Tout semble inutile et meurtri dans cette Tunisie d’après son cinquantenaire, le temps de cette merde de dictature qui prends plus que son temps, on peut se laisser aller, on peut croire à la défaite totale et sans appel. On peut serrer le morbide dans ses bras. Je hais toujours autant la mort de la nécessaire colère qui  doit en la circonstance affirmer et unir les consciences tunisiennes, je hais nos villes et nos campagnes formatées ben Ali. Je hais aussi toujours les cons qui tirent des plans sur la comète et défoncent des portes ouvertes, je hais ce courage et cette impatience qui baisse dans nos rues, les ténèbres qui gagnent, la catastrophe qui arrive à longs pas. Je ferme les yeux sur toutes ces cinquante années passées qui nous reviennent  comme le goût amer de la déroute. Je les raye de ma vie, je ne veux pas qu’elles existent. L’impatience ne doit jamais être vaine, nous devons l’inoculer à nos enfants, même si des fois elle est cruelle, toujours accélérer le temps, depuis 50 ans qu’on le perd et à fond perdu, il nous a fait minables, tout une nation, c’est triste et ça se voit. Accélérer le temps même au risque de brûler la vie qui nous reste en tant que nation constitué. Notre temps  en tant que tunisiens depuis 50 ans et plus, est comme suspendu dans le vide, comme hors du temps, voilà remettre notre cher pays dans le cours du temps et de l’humain, tout apprendre  avec nos différences, dix millions de différences cloîtrées pendant plus que cinquante, avilies, réapprendre notre Tunisie et vraiment l’habiter, errer dans ses pièces vides, pillées, dans ses brisures et ses décombres. Et y trouver sa place même en tâtonnant, même avec maladresse, en se cognant, en se perdant mais dans la concorde et l’apaisement. Au quotidien les tunisiens sont chacun à sa manière dans le courage, des tunisiens écrasés par la vie quotidienne, c’et l’immense majorité de la Tunisie qui déambule dans ce néant sans fin, leur vie concrète, celle qu’on voit et qu’on croise quand on échappe au baiser de l’Ubu, celle que certaine frange de l’opposition ignore par incompétence ou par manque de courage et d’humanité, ces tunisiens avec leur vie plus que difficiles, dure, compliquée. Et du courage, leur immense courage. Où trouvent-ils ce courage, pour continuer à survivre, jour après jour. comment font ces tunisiens qui vivent la Tunisie de ben Ali. Il faut les voir dans les transports publics, en commun, dans la rue, dans les cafés, dans les bars, dans les mosquées, dans les magasins. Ils ont l’air si las, si soucieux, si fatigués. Souvent ils parlent tout seuls, la schizophrénie au niveau du caniveau, grommellent à voix basse, toujours, avant le mutisme, la rancœur, la haine et la folie. La peur de ne pas y arriver, des fois juste de ne pas dépérir, juste de respirer. Les rêves depuis très longtemps éteints, la solitude qui gagne, le dégoût de soi qui s’installe, qui grignote de plus en plus la vie. L’injustice, le mépris qui rendent si fragiles, si démunis. Les tunisiens s’endorment sur leurs décombres, dans nos villes les corps et les esprits s’affaissent, la vie  sous la botte du tyran est dure, trop dure pour saisir l’importance de l’enjeu. Voilà ce que me disent les visages des tunisiens. Rien que des problèmes, rien que des soucis, jamais tranquilles, jamais heureux, vraiment heureux. Tout est artifices. Voilà ce que je vois et ce que je sens, en regardant cette armée d’ombres le coffin à la main courant après la pitance, ou assis sur leurs droits et  sur leur colère, regardant droit devant eux, nulle part. Comment font-il pour tenir, comment s’en sortent-ils avec cette vie qui leur est faite? comment font-ils devant ce mur qui les empêche d’avancer. Il y’ a le poids des choses, la rage qui diminue l’être, les épaules qui toment, l’envie d’en finir et de tout arrêter, de tout laisser tomber et en premier lieu sa propre vie, parce que le système a rendu tout très dur, parce que face à ses horreur  tout est perdu d’avance, parce qu’il travaille à grand renfort d’ignominie à se faire oublier dans cette petite vie, sabotée, racornie, si loin des rêves qu’on est censé avoir en tant qu’être humain. Oui comment font les tunisiens, comment ils tiennent  le coup malgré toute cette catastrophe de dictature qui les saigne à blanc, contre tout. Ils s’accrochent et luttent , pied à pied. Ils s’obstinent, ils insistent, inlassablement. Avec d’infinie réserve de patience et de sagesse, je hais la sagesse, et je ne sais pas où ils les trouvent, eux qui sont diffamés par la dictature et par des « élites » aseptisées,  comme immatures et futiles. Pour moi ils ont ce courage qui vient de très loin, nous ne savons même pas d’où, ce courage qui nous donne la force de recommencer, encore et encore, à avoir raison du découragement et à gagner un jour, sûrement. Nous sommes dans le siècle, pas la tyrannie et nous sommes visités par des rêves, même dociles, infimes, même fugitifs, des rêves qui un jour rassasieront notre besoin d’être et de bonheur. Alors nous dérangeons, nous nous agrippons et nous tenons bon. Notre vie de tunisiens post colonisation est vraiment un noeud inextricable, pour nous chaque jour qui vient sous le joug est un mystère. On ne se fait pas des idées sur notre vie commune ou sur notre pays. On ne sait pas ce que l’on veut, ce qu l’on souhaite. On n’a pas de petits ou de grands envies, de petits ou de grands désirs , rien ne dépend de nous. On ne sait jamais, on n’est sûr de rien. Être un Homme, un humain, être un vivant dans le bon sens du terme, c’est rêver d’un vie à soi, d’un bonheur collectif aussi pour lui donner un sens à cette vie, un sens citoyen qui réponde à tout ce qu’on ressent confusément, cet immense et incroyable appel qui déborde du coeur, de l’esprit et de l’âme pour on ne sait quoi, mais à quoi, on est sûr, on a droit, le bonheur simple des hommes libres à travers le monde. Oui même dans notre mutisme, on a peur de trop rêver, on a peur d’être ensemble et d’exiger, peur de se résigner à n’obtenir que des brides, que des bouts, d’être comme d’habitude floués. Et alors on a peur de trop rêver. Mais au fond de nous, c’est ce qu’on ne veut pas. On ne veut pas que notre misérable vie soit ce lent processus qui voit peu à peu, au fil des ans, les portes se fermer les unes après les autres, les mentalités se pourrir par l’ambiance imposée, les tunisiens devenir à leurs manières et façons de faire et de penser des dictateurs, des spéculateurs, des parasites sans âme ni principes, sans autre idéal que de se démerder à n’importe quel prix, même celui d’être plus ordure que l’ordure. Ce que nous devons coûte que coûte éviter, c’est la résignation, éviter de subir et d’accepter. En faire une philosophie. Se résigner sous le joug de la dictature. Accepter la vie comme elle est, faire de la résignation un art de vivre. Je t’appelle mon amour, ma FATMA, pour le temps qui me reste à te voir grandir et t’épanouir du haut de tes dix ans, que comme tout ceux que j’aime et que tu connais, que tu puisses avoir la même ardeur, le même courage,avoir du courage à être soi-même, c’est un vertige. Une grâce violente et cruelle, celle qui nous pousse à affronter notre destin, de gré ou de force. On fait l’histoire, la nôtre et celle de notre terre. On débusque les énigmes. Et même on croise des fantômes. On bute sur des secrets. Tout arrive par bouffées, par effraction, mais qu’importe l’essentiel c’est de ne jamais s’arrêter de prospecter et de chercher, se battre et tout bousculer pour vivre des moments avec ses semblables, comme un viatique pour affronter l’horreur quand on ne sait plus, quand on a peur, ces moments qu’on ne voudrait jamais oublier, ces moments qui nous purgent de la facilité et de la médiocrité. Mon amour d’ange, ma FATMA chérie, ma bouée,  ne jamais te résigner, ni être sage. Il faut haïr la sagesse.

Auprés de Dieu, ils ne sont pas morts.

Par Biju. La mort d’OMAR  dans la lointaine et complexe SOMALIE  a été douloureusement ressentie en TUNISIE. J’ai eu l’occasion ces derniers jours  d’en parler avec plusieurs amis  résident au  Bled où je passe mes vacances. La dictature bien sûr jubile sur l’air de « on vous l’a bien dit », « on avait raison de réprimer les « terroristes de JARJISS », salauds d’assassins, ignobles assassins faiseurs de cadavres et de zombis. Malheureusement ce n’est pas seulement les sicaires de ben Ali qui  nous chantent cette  chanson, dans leurs torchons de propagande, mais beaucoup  de « branleurs », d’opportunistes abrutis  se donnent a cœur joie dans  ce genre de morbides spéculations, et on diabolise l’événement à tire larigot en jettent en pâture a l’ignominie et la bassesse,  tout ce que la Tunisie , le monde arabe et le monde tout court compte de prés ou de loin, d’islamistes, de musulmans ou même  de simples démocrates qui luttent pour les droits civiques, et qui ne conçoivent pas la démocratie sans la participation de la majorité des individus qui se reconnaissent en elle, et respectent ses fondamentaux, qu’ils soient de gauche, de droite, du centre, communistes, islamistes, agnostiques  ou enculeurs de mouches. Les jeunes de SOLIMAN sont morts au combat, OMAR est mort en SOMALIE volontaire pour des oeuvres caricatives selon ses proches, ses compagnons sont prisonniers de la soldatesque Ethiopienne, des dizaines de jeunes tunisiens meurent chaque années de drogues, de violences, de « hargua », sur les routes par excès d’alcool , dans le doute par un trop plein de manque d’amour et de tendresse, d’humanité,  et de rage de survivre dans la TUNISIE diabolique de ben Ali, cette camisole de force pour un peuple poussé a la folie et au désespoir. Tous ces morts sont des morts innocents  de toute injustice, tous ces morts, moi, je les réclame à cette dictature barbare, qui pousse tous ces jeunes dans la haine d’eux-mêmes, OMAR comme tous ses frères morts et nous survivants, nous ne demandons que de  vivre, chez nous, ou ailleurs, dans l’idée et la certitude que notre Tunisie est libre, ouverte , tolérante et juste,cette certitude qui nous peut que pousser les tunisiens a l’excellence, a la tolérance, a la liberté, a l’affirmation du droit et de la justice, a son amour, a son recours et au progrès. Plus que le crime, Ben Ali et son système sont des pousse-au-crime, ce sont les seuls et uniques coupables et avec préméditation, ces salauds entretiennent le feu dans les forges de la mort, d’où sortiront de plus en plus de nouveaux tunisiens qui n’auront d’autres horizons que le mépris de la vie. Paix a OMAR et a tous les autres et ceux a venir, qu’ils reposent en paix, les criminels qui ont brûlé leur innocence et leur jeunesse diffament encore et pour longtemps la TUNISIE. ******************************* RACHED: J’avais connu l’espace d’une journée cette homme  que j’avais rencontré à l’infermerie pénitentiére.J’étais un peu plus âgé que lui et pourtant  je fus frappé par sa lucidé et sa gentillesse, il était trés étonné de parler avec un franco-tunisien, et s’étonnait que je vivais en Tunisie, et surtout qu’un ancien éléve de la terminale S de mutuelleville, l’école de la mission française soit un musulman pratiquant.Que Dieu le bénisse en son saint paradis, nous sommes qq uns ici en Tunisie à l’avoir connu et sommes en état de choc  par sa mort, mais  nous sommes à Dieu et c’est à lui que nous appartenons, qu’ALLAH de sa  trés haute miséricorde protége ses compagnons. *******************

DECES D’OMAR CHLENDI

Omar a été détruit par le système carcéral Tunisien ! Après sa libération, il n’a pas pu s’intégrer dans une vie « dite normale » ! Il a voulu se retrouver et donner un sens à son existence en ayant le courage de s’engager bénévolement auprès d’une Association Humanitaire pour aider et soigner les blessés et les personnes dans la misère dans un Pays de pauvreté et en guerre, la Somalie, où meurent chaque jour des centaines d’innocents ! Omar me disait : « …nous autres Européens avons beaucoup de chance de vivre dans un Pays tel que le nôtre car en Somalie, les gens meurent d’une misère épouvantable ou sous les balles de la guerre… ! « ….je suis heureux de pouvoir aider les gens… » En voulant donner un sens à sa vie et aider plus malheureux que lui, en voulant sauver des tas de personnes, il a payé un lourd tribut en y laissant sa vie. Il est tombé sous les balles des Armées occupant le Pays.. La personne ayant vécu auprès d’Omar les derniers instants de sa vie, m’a rapporté le témoignage suivant : « Cela a été un honneur pour moi d’avoir connu ce grand homme plein de courage et d’humanité. Il était très instruit et d’un grand respect envers les autres. Je me souviendrai toute ma vie de cet homme, « il restera gravé dans ma mémoire à jamais ». Ainsi s’achève le destin de mon fils De là haut, Omar prie pour que la paix revienne dans tous ces Pays en guerre et que tous les gens mangent à leur faim, c’était certainement son plus grand souhait. Térésa Chopin ***********************

Que faisait l’internaute de Zarzis tué en Somalie ?

Omar Chlendi, l’un des six « internautes de Zarzis » détenus entre février 2003 et février 2006 et pour la libération desquels plusieurs organisations humanitaires internationales avaient fait campagne, a été tué en Somalie. À Tunis, on estime qu’il était parti dans ce pays pour combattre au côté d’éléments liés à al-Qaïda. On rappelle qu’en 2004 un tribunal tunisien avait reconnu les six « internautes de Zarzis », dont Chlendi, coupables d’avoir téléchargé sur un site Web un mode d’emploi pour la fabrication d’explosifs. C’est la mère de Chlendi, Teresa Chopin, qui a récemment pris connaissance des circonstances de la mort de son fils en février 2007. Il tentait de s’enfuir vers le Kenya quand il a été tué lors d’une embuscade tendue par l’armée éthiopienne. Laquelle est intervenue en Somalie, comme on le sait, pour appuyer le « gouvernement provisoire » contre les « Tribunaux islamistes ». Trois compagnons tunisiens de l’internaute auraient été faits prisonniers. Après sa sortie de prison en février 2006, Chlendi avait quitté la Tunisie et s’était rendu en France où il se trouvait encore en juin 2006. Depuis, on avait perdu sa trace. (Source : « Jeune Afrique » (Magazine hebdomadaire – France), N° 2430 du 5 au 11 août 2007) (Source : le blog ElKhadra, N° 75 du 12 août 2007) Lien : http://elkhadra.over-blog.com/


 

Taking power from the people

Soumaya Ghannoushi

August 9, 2007 2:30 PM

We live in an age of democracy, or so we are told. Since the defeat of fascism and Nazism after the second world war and the disintegration of communism in eastern and central Europe a decade ago, democracy seems to have established itself securely as the ideal form of government and the fundamental standard of political legitimacy. The tale of democracy, from its birth in antiquity to the present seems to have had a happy ending.

And even if there has never been consensus over its key terms, such as « political participation », or « representation », one central idea has stubbornly persisted in definitions of democracy since the 18th century. Democracy, Rousseau wrote in his Social Contract, is when government resides « in the hands of the people or the greater majority of the people. » The people are sovereign.

Reading news of the Wall Street Journal’s takeover by Rupert Murdoch, the global media tycoon, I could not help thinking back to Rousseau’s words and asking myself: can we any longer speak of democracy as the expression of the people’s free will and the realisation of their common good? Are our political institutions and those we elect to preside over them representative of the people’s general will and their collective interests?

In the classical tracts of philosophers and jurists, the old pensioner, young student, and millions of ordinary men and women struggling to make ends meet count as much as Rupert Murdoch, the billionaire media baron. This is allegedly the case even if through his global $30bn empire, with its hundreds of press outlets, television channels, and internet sites, he decides what they read, watch, think, speak of, consume and vote for. But even if we concede that democracy is a reflection of the popular will, we are still left with the question of who shapes, manufactures, and decides the direction of this « general will ».

In a 1994 address to the free-market thinktank the Centre for Independent Studies, Murdoch declared that he is more concerned with shaping ideas than he is with making profits. After all, he went on to say: « we are all ruled by ideas. » And ruling by ideas is precisely what Murdoch has sought to achieve for the last four decades in Australia, New Zealand, Britain and the US.

In his native Australia, Murdoch has succeeded in exerting enormous ideological influence on the national agenda through his television channels and numerous newspapers, most importantly the national Australian, popularising hardline market economics, demonising Aborigines, and immigrants, and turning into the most potent weapon in the hands of the intellectual right in its culture wars.

Things are not much different here in Britain, where Murdoch owns the most widely read newspapers, both in the tabloid and broadsheet press, including the Sun, the News of the World, and the Times, not to mention Sky, the largest privately owned satellite network. His influence on national British politics has as a result been unprecedented. When Thatcher narrowly defeated Kinnock against whom the Sun had campaigned vociferously, the paper’s headline was: « It Was the Sun Wot Won it ».

That Murdoch rules by ideas is hardly lost to our politicians, who court his favour and fear his wrath more than that of the British electorate. Lance Price, who worked as a media adviser to Tony Blair between 1998 and 2001, writes in his memoir The Spin Doctor’s Diary: « Whenever any really big decisions had to be taken, I had the impression that Murdoch was always looking over Blair’s shoulder. » « I was left with the pretty clear impression » that discussions with the Murdoch camp had dictated the handling of the single currency. Murdoch « seemed like the 24th member of the cabinet. His voice was rarely heard … but his presence was always felt. »

But to compare Murdoch to a cabinet member is to severely underestimate him. For the truth is that the media mogul wields greater political clout than the cabinet. When asked in a 2003 BBC interview about who he would back in the coming election, Murdoch spoke more like a monarch than a newspaper proprietor, « We’ll have to see how the Tory frontbench looks … And we will not quickly forget the courage of Tony Blair in the international sphere in the last several months, » referring to the Iraq war which he has backed as staunchly as he has opposed the European currency.

In an age where public opinion has turned into an industry engineered by the likes of Murdoch, our tastes, opinions, moral views, and general outlook on life are largely shaped by what we read and watch. Since Murdoch is now the one who controls the reservoirs of information in the information era, he reigns uncontested. Since he can make and break them, our politicians are his servants. Opposing their master or seeking to circumscribe his power is political suicide. Perhaps a redefinition of democracy is in order then. Forget Rousseau and Mill, democracy is no longer the expression of the people’s will. It is the expression of Murdoch’s will.

(Source:http://commentisfree.guardian.co.uk/soumaya_ghannoushi_/2007/08/Taking power from the people.html

 


 

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