17 septembre 2008

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TUNISNEWS

8 ème année,N° 3039 du 17.09.2008

 archives : www.tunisnews.net  


AISPP – Vérité-Action: Campagne pour sauver la  vie des prisonniers des deux décennies: Hédi El Ghali CEDETIM: gafsa : Le pouvoir tunisien accentue sa repression Parti communiste français: Tunisie : La répression s’accentue contre les démocrates et le mouvement social ATMF: Solidarité avec Mohiedine Cherbib  et toutes les victimes de la répression en Tunisie La Confédération Nationale du Travail: Communiqué Ahmed Kilani : Droit à la Différence Mohamed Ettaieb: Quand la presse de Ben Ali censure Condoleezza Rice Sami Ben Abdallah : Le retour des exilés – Coup de pied dans la fourmilière AFP: Paralympiques-2008 – Le tableau des médailles à l’issue de la 10e journée AFP: 30 ans après Camp David, les Egyptiens entre indifférence et satisfaction


 
Association internationale de soutien aux prisonniers politiques  
43, Rue Al-Jazeera  Tunis Email: aispptunisie@yahoo.fr    Vérité-Action
 Case postale 1569  CH – 1701  Fribourg, Suisse    Tél: ++41 79 703 26 11   Fax: ++41 21 625 77 20   Email. info@verite-action.org

Campagne pour sauver la  vie des prisonniers des deux décennies:  Pour mettre fin à la politique de la mort lente:

 

22- Hédi El Ghali Des mois de torture… et des années de représailles infinies

 
Nom et Prénom : Hédi El Ghali
 
Date de naissance : Mars 1941
 
Etat civil : Marié et père de 3 filles et un garçon   Profession : Chauffeur de taxi
 
Date d’entrée en prison : Mai 1991
 
Etat de santé : Atteint d’une maladie neurologique, le rhumatisme et l’ulcère
 
Peine : A perpétuité   Prisons : Il a fait l’objet d’un traitement exceptionnel et cruel, tel que l’isolement total dans la prison civile de Tunis (pavillon de l’isolement) pendant plus de 10 ans. Il ne pouvait entrer en contact avec aucun autre prisonnier même ceux du droit commun ou de voir des gens sauf lors des visites de la famille. Or, ces visites se déroulaient plus souvent dans des conditions spéciales et sévères. Il a subi beaucoup de torture, d’humiliation et de pression psychique visant la destruction de son système nerveux et de ses capacités intellectuelles. Il n’a pas eu beaucoup de déplacements entre les prisons mais il a passé la majorité de sa peine à la prison du 9 avril à Tunis entre le pavillon de l’isolement et la cellule individuelle qui se trouve au-dessus du pavillon de la clinique. Il a séjourné, également, dans le pavillon de l’isolement à la prison d’El Kef pendant une année et demie. C’était le séjour le plus atroce. Ses bourreaux arrosaient ses habits et son lit d’eau froide pendant les nuits très froides de l’hiver. Durant les derniers mois, il a séjourné à la prison de Mahdia et il est actuellement à la prison de Messadine.
 
Pour écrire à Hédi El Ghali : Hédi El Ghali, prison civile de Messadine, Sousse, République tunisienne   Appel à tous ceux qui sont touchés par la souffrance des « prisonniers des deux décennies »: Faites connaitre la souffrance de ces prisonniers … Envoyez des lettres, des mots, publiez des articles … Ecrivez aux autorités tunisiennes … Appelez les familles des prisonniers pour les soutenir … Aidez leurs femmes et enfants … Pour qu’on ne dise pas qu’on ne le savait pas.  

Centre d’études et d’initiatives  de solidarité internationale Communiqué du CEDETIM  

GAFSA : LE POUVOIR TUNISIEN ACCENTUE SA REPRESSION

Solidarité avec Mouhieddine Cherbib, président de la FTCR Liberté pour tous les militants inculpés et/ou incarcérés !

 

Nous apprenons que les autorités tunisiennes viennent d’inculper,Mouhieddine Cherbib, président de la FTCR et militant de longue date du Cedetim, sous l’accusation aussi fallacieuse que grossière de ‘financement d’une bande de malfaiteurs’, au même titre que 50 autres personnes (membres de la direction du mouvement de lutte, syndicalistes, jeunes chômeurs). Les 51 risquent ainsi de 6 à 12 ans de prison et 120 à 1200 dinars tunisiens d’amende.  Cette inculpation n’a qu’un seul  motif et même but : criminaliser la solidarité internationale et, en particulier, le soutien indéfectible de la FTCR à la lutte des habitants du bassin minier de Gafsa pour la justice sociale et les libertés. En effet, depuis le 5 janvier, date des premières révoltes, la FTCR soutient la lutte sans faille que mène la population locale du Bassin minier de Gafsa (Tunisie) pour protester contre le chômage et le népotisme du pouvoir local. Dès le début du conflit, la police tunisienne a multiplié les arrestations et les brutalités contre les manifestants. En avril, des dirigeants syndicaux, parties prenantes des manifestations, dont Adnane Hajji, porte-parole des habitants de Redeyef, ville d’où le conflit est parti, étaient passés à tabac et emprisonnés. En juin, la répression montait encore d’un cran, avec la mort d’un jeune manifestant de 25 ans, Hafnaoui Maghraoui, tué par une balle policière et de nombreux blessés dont Abdelkhalak Ben M’Barak ben Ahmed Amaydi qui décède de ses blessures en septembre ; l’armée se déployait aussitôt dans toute la région, pour contenir les manifestations de solidarité avec les habitants tandis, le pouvoir refusant toutes négociations réclamées par les habitants sur l’emploi, la corruption et les inégalités. Des peines de trois à cinq ans d’emprisonnement ont été infligées à des manifestants, hommes et femmes, sans armes ; La militante Zakia Dhifaoui, condamnée à huit mois de prison ferme, M. Ess’ghaier Belkhiri, immigré tunisien résidant à Nantes arrêté à son arrivée en Tunisie, condamné et incarcéré,  et finalement libéré un mois plus tard grâce à la solidarité internationale. Avec l’inculpation de Mouhieddine Cherbib, le pouvoir tunisien s’en prend désormais directement aux soutiens des habitants et les poursuit partout à l’instar des pires régimes policiers. L’impunité du régime Le Cedetim condamne cette tentative de criminalisation de la solidarité internationale, qui ne vise qu’à faire taire les voix dissidentes soucieuses du respect des droits démocratiques et des libertés. Le Cedetim réaffirme son soutien aux populations du bassin minier, rappelle la légitimité et le caractère pacifique de leurs luttes pour le droit au travail et à une vie digne. Il exige la libération immédiate de toutes les personnes incarcérées et l’abandon de toutes les poursuites engagées. Il apporte tout son soutien à Mouhieddine Cherbib, militant exemplaire de la solidarité internationale et des libertés démocratiques, et appelle toutes les organisations de solidarité internationale à condamner publiquement cette répression et le silence, sinon la complicité de la France et de l’Europe. Il rappelle l’obligation pour les autorités tunisiennes de se conformer à l’accord UE/Tunisie qui comporte l’engagement clair au respect des droits humains. Il revient ainsi à la France  et à l’Europe d’exiger de la Tunisie la garantie des libertés essentielles et des droits sociaux correspondant à un Etat de droit. Paris, le mercredi 17 septembre 2008 Plus d’informations sur la situation actuelle à Gafsa : –       Site de la FTCR :http://www.citoyensdesdeuxrives.eu/ –       Lire Karine Gantin, Omeyya Seddik, « Révolte du « peuple des mines » en Tunisie » dans/ Le Monde diplomatique /: http://www.monde-diplomatique.fr/2008/07/GANTIN/16061 Communiqués de presse en ligne :http://www.reseau-ipam.org/spip.php?article1474


 Parti communiste français COMMUNIQUE DE PRESSE

Tunisie : La répression s’accentue contre les démocrates et le mouvement social

Le Parti communiste français exprime son indignation et sa condamnation après l’inculpation de 51 personnes en Tunisie dans le cadre des procès contre les acteurs du mouvement social dans le bassin minier de Gafsa. Les autorités tunisiennes ont notamment condamné M. Mouhieddine Cherbib, Président de la Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR). Ces procès politiques confirment l’aggravation de la répression qui frappe l’ensemble des opposants démocrates au régime policier du Président Ben Ali. Le PCF réaffirme son soutien à toutes les forces progressistes et démocratiques tunisiennes et sa solidarité avec toutes les victimes de la répression, notamment M. Mouhieddine Cherbib. Il rappelle l’exigence pour les autorités tunisiennes de se conformer à l’accord UE/Tunisie qui comporte l’engagement clair au respect des droits humains. Il revient ainsi à la France d’ exiger de la Tunisie la garantie des libertés essentielles et de pratiques correspondant à un Etat de droit. Parti communiste français Paris, le 17 septembre 2008.


Association des Travailleurs Maghrébins de France 10, rue Affre – 75018 Paris tél : 01.42.55.91.82 / fax : 01.42.52.60.61 —————————- E-mail : national@atmf.org ;  Site : www.atmf.org Communiqué

Solidarité avec Mohiedine Cherbib  et toutes les victimes de la répression en Tunisie

 

L’ATMF dénonce l’escalade de la répression qui s’abat sur les démocrates en Tunisie. Le pouvoir tunisien, non content de réprimer les manifestants s’attaque aux démocrates à l’étranger, solidaires avec la lutte des populations de Redeyef Après avoir arrêté et torturé le jeune Sghaier Belkhiri résident à Nantes pendant plus d’un mois, le régime tunisien inculpe Mohiedine Cherbib, président de la Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives pour « financement d’une bande de malfaiteurs ». Le pouvoir tunisien tente de faire régner la terreur à l’intérieur comme à l’extérieur de la Tunisie, notamment en criminalisant la solidarité. L’ATMF dénonce ces poursuites illégales et illégitimes à l’encontre de Mohiedine Cherbib et des militants des droits de l’Homme. L’ATMF exige la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées et l’abandon des poursuites dont elles font l’objet. L’ATMF apporte toute sa solidarité aux populations de Gafsa ainsi qu’à tous les démocrates tunisiens. Pour l’ATMF Fouzia Maqsoud, présidente


La Confédération Nationale du Travail

Communiqué de la CNT

Paris le 16 Septembre  2008 La Confédération Nationale du Travail (CNT) proteste vivement contre l’inculpation du président de la FTCR, Mohiedine Cherbib et des autres inculpés de la Fédération tunisienne pour une citoyenneté des Deux rives (FTCR) dans le cadre de la lutte légitime des habitants du bassin minier de Gafsa. La décision de la justice tunisienne qui considère le président de la FTCR en état de fuite et l’a inculpé de financement d’une bande de malfaiteur, est une décision inique qui ne vise qu’à criminaliser le mouvement de solidarité autour des luttes exemplaires et inédites des habitants du bassin minier de Gafsa, pour le droit au travail et à une vie meilleure. La CNT réfute les accusations portées contre le président de la FTCR. Il s’agit une nouvelle fois d’un véritable tissus de mensonges fabriqué par la police politique tunisienne. La CNT, rappelle aussi qu’elle exige la libération immédiate de toutes les personnes impliquées dans le procès du bassin minier de Gafsa (Zakia et ‘abandon de toutes les accusations dont celles proférées contre le président de la FTCR). La CNT tient à adresser son soutien fraternel à la FTCR et à l’ensemble des hommes et des femmes qui luttent dans le bassin minier de Gafsa. Un coup contre l’un des nôtres est un coup contre tous! Solidarité!

Droit à la Différence

 

 

Pour tuer un enfant, une femme ou un homme, on a toujours une raison, et on a toujours raison.

On tue un enfant parce que c’est une fille. On tue une femme parce qu’elle est juive. On tue un homme parce qu’il est homosexuel.

Et on trouve, toujours, dans la préservation de l’ « ordre social » et des « valeurs de la société », dont on ose même dire quelquefois qu’elles sont universelles, de quoi justifier le crime.

On a tué des êtres humains, des millions d’êtres humains, parce qu’ils sont différents de soi ou parce qu’ils ne répondent pas à des normes presque toujours arbitrairement décrétées mais déclarées naturelles.

Et la conscience des bourreaux est tranquille  « En fait, on n’a fait que rendre  justice et protéger la société du mal qui pourrait venir, dont on est, dit-on quelquefois sûr, de ces mauvaises graines ».

L’enfant qu’on a tué a commis le crime de naître fille, la femme, celui de naître juive et l’homme, homosexuel.

Dans des sociétés moins barbares, mais non moins criminelles, on « se contente » d’emprisonner, et souvent dans des conditions sous-bestiales : Récemment des « citoyens » égyptiens ont été condamnés à la prison pour « crime d’homosexualité ».

On postule qu’il n’y a qu’une seule religion qui soit la vérité, la sienne, et on tue l’autre, parce qu’il est « mécréant ».

Les guerres de religion ont fait des massacres d’une barbarie incroyable. Des milliers d’êtres humains ont été tués dans des conditions effroyables. Et toujours le même scénario.

Des musulmans ont tué des chrétiens parce qu’ils étaient chrétiens et des chrétiens, des musulmans parce qu’ils étaient musulmans.

Et « Dieu » dans tout cela est toujours avec soi. Les musulmans, dans la défense de la « Terre Sainte » contre la souillure qu’entraînerait la présence des chrétiens, c’est-à-dire des « infidèles » – ont déclaré « Dieu est avec nous » et les chrétiens ont affirmé, pour défendre cette même « Terre Sainte ». « Dieu est avec nous » . Ce fut les Croisades, épisode  au moins douloureux de l’histoire des hommes.

Les Nazis, eux aussi, dans leur croisade d’extermination des Juifs, ont dit : « Dieu est avec nous ».

Pire encore : on tue l’autre, qui a pourtant la même religion que soi mais dont on dit qu’il est dans l’erreur.

Des chrétiens ont tué d’autres chrétiens parce qu’ils ont dit, contrairement à ce qu’affirment les premiers, que le Salut est un don de Dieu et non pas une conséquence de ce que fait l’homme. La nuit de la Saint-Barthélémy (du 23 au 24 août 1572) durant laquelle environ 3000 Chrétiens protestants ont été massacrés, systématiquement, et sur ordre du roi Charles IX, par des chrétiens catholiques n’est pas près de s’effacer de la mémoire collective non seulement des chrétiens mais aussi de l’humanité. Heureusement, cet épisode n’est pas occulté. On l’apprend aux enfants de « l’espace chrétien », en particulier en France, pour – entre autres – qu’ils prennent conscience de ce qui doit ne jamais plus arriver.

Un autre roi de France, Henri IV, échappa à la Saint – Barthélémy en abjurant cette doctrine et en s’alignant sur les thèses officielles. Mais, foncièrement tolérant, il légiféra , une fois son autorité établie sur le royaume, par un édit : l’Édit de Nantes (13 Avril 1598) en faveur d’une relative liberté religieuse. Il dut payer cette tolérance de sa vie : un fanatique l’assassina.

Cette relative liberté religieuse ne dura, hélas, que moins d’un siècle.

Le 13 Octobre 1685, un autre roi de France, dit « le Roi-Soleil » révoqua l’Édit de Nantes. Ce qui devant arriver arrivant nécessairement, il instaura une société de pouvoir absolu, d’arbitraire, de fanatisme, de peur et d’hypocrisie, une société, où le roi, de droit divin, contrairement à la société anglaise d’alors qui a fait l’admiration de Voltaire « où le prince, nous dit-il, tout puissant pour faire le bien, a les mains liées pour faire le mal » dispose lui, des lettres de cachets, du droit de vie et de mort sur ses sujets.

Plus près de nous, à Halabcha, en mars 1988, des musulmans irakiens ont été massacrés par d’autres musulmans  irakiens et, technologie moderne et plus performante oblige à l’arme chimique.

En Afghanistan la guerre civile entre groupes musulmans a fait plus de victimes, de malheurs et de dégâts que la guerre menée contre l’occupant .

Dieu, bien sûr, dans tout cela, n’a été qu’un paravent. Le vrai mobile, c’est l’intérêt économique, l’accaparement de plus en plus de richesses, y compris par la spoliation du plus faible, soutenue par la culture de l’égoïsme, dont le postulat de la détention – en exclusivité – de la vérité n’est que l’une des nombreuses expressions.

On a toujours promis une part du gâteau, en espèces ou en nature, au comptant ou à crédit, aux combattants de « la bonne cause ». Il y a eu cependant des « combattants de la foi » qui étaient, qui sont encore de « bonne foi ». Le rôle de la culture, de l’ « éducation » à sens unique, sans ouverture d’horizons pour d’autres alternatives, l’éducation matraquage et lavage de cerveau est déterminant. Dès leur jeune âge  des enfants sont soumis  à une « éducation » créatrice de conditions aliénantes et formatrice, en fait d’ignorants et de potentielles bombes humaines ou de monstres incapables de percevoir ou de prendre conscience de l’horreur de ce que représente égorger un être humain ou des familles entières, enfants et femmes enceintes compris.

On tue donc par intérêt, mais aussi donc par ignorance qui, en dernière analyse d’ailleurs, sous-tend  l’intérêt, ne serait-ce qu’au niveau de l’inconscient.

On ignore que ce qu’on nous a appris comme étant « naturel » n’est, en fait, que culturel et que le concept de « nature humaine » est un mythe ou, dans le meilleur des cas, se réduit à très peu de choses.

On ignore que la patriarchie n’est pas dans la « nature humaine ». A un moment donné du développement humain ce fut une vérité parce que les êtres humains étaient, du fait des limites des moyens de communication et de transport, en contact très limité. Les êtres humains vivant en sociétés patriarcales n’avaient pas rencontré de matriarchie.

Ces deux formes d’organisations sociales diamétralement opposées et donc n’ayant, ni   l’une ni l’autre, de valeur universelle, et donc exclusive de l’autre, existent même chez les animaux. C’est « l’éléphante » femelle  la plus âgée, la matriarche, qui vit avec le troupeau constitué, la majeure partie de l’année, de femelles et de petits, qui règne, gouverne, organise, planifie et dirige. Les mâles, eux, vivent en solitaires et n’intègrent le troupeau que pendant la période de reproduction.

Le peuple Minan Kabao vit dans l’Ouest de l’île indonésienne de Sumatra. C’est une société matriarcale. Les « Chefs » sont des femmes. Ce sont les femmes qui ont la propriété des biens matériels et ces propriétés passent des femmes aux femmes, les hommes n’héritant rien. C’est ainsi que, par exemple, les terres et les commerces appartiennent aux femmes et les hommes font tout pour que les choses restent ainsi.

« C’est la femme qui doit aller chercher son mari et c’est l’homme qui doit vivre dans la maison de sa femme après la cérémonie. Jamais l’inverse. Chaque fois qu’une femme se marie, on ajoute une aile à la maison et c’est la photo de la femme qu’on trouve accrochée au mur ».

Voilà ce que nous apprend un film-documentaire réalisé chez le peuple Minan Kabao.

L’auteur du film ajoute, en parlant de l’art Minan Kabao « L’art est lié à la vie, la vie à la nature, la nature à la mystique ».                     (Arté : Jeudi 2 janvier 2003)

On ignore que la polygamie n’est pas naturelle et que l’ « inimaginable » : la polyandrie, existe bel et bien comme c’est le cas chez certaines tribus australiennes mais que, encore une fois, les limites des moyens de communication ont empêché de connaître.

On ignore que le mariage n’est pas une chose naturelle mais une institution culturelle confirmée et pendant longtemps, à l’exclusion de toute autre forme d’union pour deux êtres humains, par les religions monothéistes.

« Les Mosos, une population de 30000 individus, vivent dans une région montagneuse près du lac Lougou (Sud-Ouest de la Chine)

Ils n’ont ni mariage ni divorce. Les enfants ne vivent pas avec le père et c’est la femme âgée qui est « la chef ». Les enfants lui remettent l’argent qu’ils gagnent et elle leur en donne suivant leurs besoins. Après sa mort, c’est sa fille aînée qui la remplace. Frères, et sœurs provenant de la même mère, quel que soit le géniteur, vivent ensemble soudés à vie.

Les relations amoureuses ne sont soumises à aucune forme de contrat ou de cérémonie.

Les neveux sont plus proches que les enfants, et les enfants – chose extrêmement importante – n’en contractent pas un complexe de manque d’affection.

L’oncle a plus d’autorité sur les enfants que le père qui n’y voit aucun mal.

Les maris n’existent pas en tant que pères. Ce sont les oncles qui se chargent des tâches masculines et apprennent aux enfants les gestes qu’il faut.

Les femmes prennent leurs amants librement. Si un enfant vient d’une relation amoureuse, la femme vit avec son enfant chez sa mère.

La famille constituée dans nos «  sociétés modernes » d’enfants réunis autour d’un père et d’une mère n’existe pas et c’est seulement quand la mère décède, que le père s’installe chez sa « belle famille » et s’occupe alors, lui, de son enfant »

Voilà ce que nous apprend un autre film-documentaire réalisé chez cette population. Et l’auteur du film de conclure : « Tout est prévu pour que chacun s’épanouisse, pour que domine la vie ».

(Documents la 5ème / Avril 3001)

On croit, dur comme fer, qu’un être humain de tel sexe ne peut naturellement, avoir des relations sexuelles qu’avec un être humain du sexe opposé : « c’est la nature humaine » : « c’est Dieu (ou la nature) qui a voulu ou fait qu’il y ait des hommes et qu’il y ait des femmes . C’est Dieu (ou la nature) qui a voulu, ou qui a fait que les hommes aient des relations sexuelles avec les femmes et uniquement avec les femmes et que les femmes aient des relations sexuelles avec des hommes et uniquement avec des hommes ».

« Pour la réalisation de la Volonté Divine, pour la perpétuation de l’espèce humaine…etc…etc… »

Et on a échafaudé des morales et des législations fondées sur cette «  vérité »

On ignorait, beaucoup ignorent encore, que 5 à 10 % au moins des êtres humains sont portés à ne pouvoir trouver leur satisfaction sexuelle et se réaliser qu’avec des relations sexuelles et plus généralement sentimentales, avec un être du même sexe[1] ,et que, dans une large mesure, c’est la nature qui les a fait physiologiquement ainsi.

L’un de ces êtres, qui sont en général ni plus ni moins humains que les autres, a  admirablement décrit ce qu’il est, ce que sont tous ceux qui sont comme lui, en moins d’une dizaine de mots : « je suis, dit-il une femme dans un corps d’homme ».

Mais la morale humaine a élaboré, par ignorance, par étroitesse d’esprit, obscurantisme, fanatisme et incompréhension, pour ces « mauvaises graines  combien dangereuses pour l’ordre social et les valeurs », des lois, dressé des guillotines ,  construit des prisons-mouroirs ou cultivé, de génération en génération, la marginalisation, l’exclusion et le mépris.

Que reste-t-il de cette soi-disant « nature humaine » ? après avoir soustrait tout l’apport, par ailleurs proprement admirable, de la culture, expression fabuleuse du génie humain ?

Très peu de choses.

John Broadus Watson (1878 – 1958), le fondateur de l’école psychologique américaine « the Behaviorism », le Béhaviorisme, ou psychologie du comportement, a montré qu’il n’y a chez l’homme que quatre réflexes innés . Le reste est affaire de conditionnement bon ou mauvais, positif ou négatif dans la terminologie béhavioriste, tout dépend de l’angle sous lequel on regarde. Pour lui il n’y a pas de « maladies mentales », il rejette le concept même de mental – métaphysique – ainsi que par exemple, celui de « la pensée » auquel il substitue celui de « le penser »  qui signifie l’activité concrète des neurones du cerveau menant à la formation des idées, mais des maladies du comportement c’est-à-dire provoquées par un conditionnement négatif et qui se soignent en deux étapes principales :

– suppression du conditionnement négatif ;

– Installation du conditionnement positif.

Ce sont ensuite, et en particulier les pionniers de la sociologie culturaliste dont surtout l’américaine Margaret Mead (1901 – 1978), qui ont ouvert les yeux du monde par des recherches et des études de terrain, et au milieu de peuples différents, sur la relativité des valeurs.

Margaret Mead, à titre d’exemple, a, entre autres, vécu avec des tribus aux comportements quelquefois diamétralement opposés. Chez l’une d’elles, par exemple, ce sont les femmes qui vont à la chasse et qui pourvoient aux besoins de la famille. Les hommes, eux, s’occupent des travaux ménagers. Ce sont les hommes qui se maquillent, pas les femmes, tout comme chez les Minan Kabao ce sont les hommes qui portent des bijoux.                                                                                                            ( Arté 2 janvier 2003)

« D’accord  pourrait–on rétorquer – mais ces exemples sont ceux de quelques tribus sauvages , primitives , perdues dans les montagnes ou les forêts c’est-à-dire une minorité de femmes, et d’hommes non civilisés ».

C’est faux. Au moins pour deux raisons.  Et dangereux :

C’est faux parce que, d’abord, il y a quelques milliers d’années, tous les êtres humains vivaient sous forme de tribus ou d’organisations sociales proches et ils ont crée des civilisations.

Si d’ailleurs on peut parler de « nature humaine » ce sont ces femmes et ces hommes–là qui en seraient les plus proches.

Ce sont les deux dernières religions monothéistes : le Christianisme et l’Islam, qui, par leur prosélytisme expansionniste, combattu ces modes de vie et de comportement et imposé des valeurs. Elles ont agi dans le sens de l’uniformisation, de la civilisation, des civilisations créées par l’espèce humaine.

C’est faux ensuite parce qu’il n’est pas sûr que la civilisation qui, depuis la deuxième moitié du XIXème siècle règne sur nos destins : celle de la « Révolution industrielle » qui soit la meilleure pour une planète heureuse et des êtres vivants, flore et faune, y compris les êtres humains, heureux. Bien loin s’en faudrait.

C’est notre civilisation, pas celle des « primitifs, sauvages », qui provoque la disparition quotidienne d’espèces animales et végétales, qui a détruit la moitié de la forêt africaine et le tiers de l’Amazonie qui génère 50 % de l’oxygène de la planète[2], qui a provoqué la détérioration de la couche d’ozone et le réchauffement exponentiel de la planète provoquant certainement, sauf sursaut immédiat et universel, la fin du monde et la « fin de l’histoire » certainement avant la fin de ce XXIème  siècle.

C’est dangereux, au moins pour une raison :

Triste monde que celui ou nous vivrions ou que nous léguerions aux générations futures, qu’un monde où les êtres humains ne connaîtraient qu’une seule langue, ne porteraient aussi bien les femmes que les hommes, que le même Jean’s et ne mangeraient que le même Mac Do.

C’est peut-être une caricature mais tout laisse croire que nous  allons, à pas de plus en plus grands et de plus en plus rapides, vers l’uniformisation-appauvrissement par, en particulier, la mondialisation et la monopolisation de plus en plus forte du pouvoir de décision et de la production des marchandises et de la culture.

« Il y a aujourd’hui environ 5000 langues dans le monde. Les langues, comme les autres espèces d’êtres vivants,… meurent (Claude Hagège, professeur au collège de France). (« La source de vie » / France 2/ Dimanche 18/02/2001) et Monsieur Hagège ajoute, parlant de l’accélération actuellement de ce phénomène : Chaque année 25 langues meurent. Dans 100 ans il ne restera que 2500 langues … »

L’apport des sociologues culturalistes a été crucial pour la destruction du mur de l’ignorance et de l’incompréhension de l’autre, et de l’égocentrisme dangereux et le plus souvent criminel.

Les sciences humaines, en particulier l’ethnologie, l’archéologie et l’anthropologie confirment de plus en plus la valeur des civilisations anciennes, des différentes formes d’organisations sociales et la relativité de ce que les êtres humains ont longtemps pris pour des vérités éternelles et universelles.

Mais au XVIIIème siècle déjà les « philosophes » nous ont donné, au prix de leur liberté, des leçons admirables sur cette relativité des valeurs. Leur génie leur a permis de trouver des moyens remarquables pour faire parvenir leur message.

Dans les « Lettres Persanes » (Publié à Amsterdam en 1721 sans nom d’auteur !), au lieu de dire à ses concitoyens : « Vous vous trompez en croyant qu’il n’y a qu’une seule religion qui soit vraie : le Christianisme, et qu’une seule civilisation qui soit valable : la civilisation occidentale » Montesquieu (1689 – 1755) imagine deux Persans : Usbeck et Rica, qui visitent la France et qui écrivent à leurs amis restés en Perse « Bien sûr nous avons vu des choses intéressantes dans ce pays mais rien ne peut égaler notre civilisation ».  Il est possible, avec beaucoup de précautions, de résumer ainsi le contenu des « Lettres Persanes » en l’occurrence. Par ce stratagème Montesquieu arrive à critiquer la société européocentrique de son temps. « Il existe sur terre d’autres civilisations dont les membres peuvent penser et dire ce que vous pensez et dites de notre religion et de notre civilisation ».

Voltaire (1685 – 1778) a recours à un autre stratagème : Le conte : Son héros principal : Zadig (de l’Arabe As-Siddik, celui qui dit toujours la vérité ou celui qui ne ment jamais) n’est pas un Français ni même un Européen. Et pourtant, il est honnête, intègre et plein de sagesse, de raison et de bon sens.

Dans un texte admirable « Le Souper », Zadig  se trouve à table avec un Égyptien, un Indien, un  habitant de Cathay : (un Chinois), un Grec , un Celte et plusieurs autres étrangers qui, dans leurs fréquents voyages, vers le Golfe Arabique, avaient appris assez d’Arabe pour se faire entendre « Une discussion s’engagea mais les esprits s’échauffèrent, chacun faisant prévaloir la préséance de sa civilisation et affirmant qu’il n’y a de Dieu que le sien.

Zadig « qui avait gardé le silence pendant toute la dispute, intervint alors et leur dit : « Mes amis, vous alliez vous quereller pour rien car vous êtes tous du même avis. Il les mit en accord en leur montrant que tous adoraient en fait le même Dieu, créateur du gui, du bœuf, du poisson, celui dont la matière et la forme dépendent ».

 Plus près de nous, le Concile Vatican II initié par le Pape Jean XXIII le 11 octobre 1962, a définitivement lavé les juifs du crime de déicide dont ils étaient jusqu’alors accusés par l’Église. Il a, en outre mis les bases du dialogue inter-religieux en particulier avec les Musulmans.

En 1986 le Pape Jean Paul II a réuni les chefs religieux pour « prier ensemble  pour la Paix ». Il déclara « Il y a une part de vérité dans chaque religion »

Des prêtres chrétiens ont ouvert les portes de leur église (Église Saint-Bernard à Paris) et de leur cœur pour accueillir et protéger des sans–papiers, musulmans contre les menaces d’expulsion du gouvernement de leur pays.

D’autres prêtres chrétiens eux aussi, ont accueilli des Palestiniens – musulmans eux aussi – dans l’Église de l’Annonciation à Jérusalem. Ils les ont protégés et ont partagé avec eux leurs réserves de nourriture et ont vécu avec eux leur encerclement.

EtienneTrocmé, théologue protestant « propose de créer une filière de théologie musulmane aux côtés des facultés de théologie catholique et protestante.

(Select. hebdom. du journal « Le Monde » N° 2632.    17 avril 1999)

« il y a plusieurs voies pour arriver au sommet du Fujirama (montagne célèbre au Japon), dit un proverbe Japonais, quelle que soit la voie que vous suivez, vous arriverez au sommet ».

Déjà, au VIIIème  siècle, l’un des plus grands théologiens et législateurs musulmans, l’Imam Abou Hanifa (v 696 – 767) fondateur de l’une des 4 seules écoles orthodoxes sunnites d’interprétation des textes fondateurs de l’Islam et de législation charaïque, l’école Hanafite, avait dit « Mon point de vue, c’est le bons sens qui peut supposer l’erreur, le point de vue d’autrui, est une erreur qui peut supposer le bons sens ».

Immense leçon de modestie et admirable fondement d’une coexistence faite de respect mutuel, de compréhension réciproque et de dialogue enrichissant.

Combien d’autres hommes, et femmes, tel par exemple le DalaïLama ont été jusqu’à faire de toute leur vie, un modèle et une leçon de tolérance.

Mais contre  l’Inquisition , le droit d’extermination de l’autre parce qu’il est différent, contre les camps de concentration, le concept de tolérance doit être dépassé.

Car la tolérance peut signifier aussi bien « le respect de la liberté d’autrui, de ses manières de penser, d’agir, de ses opinions politiques et religieuses »  que « la liberté limitée accordée à quelqu’un en certaines circonstances ». (Larousse). D’ailleurs le verbe « tolérer » signifie : « admettre à contre-cœur la présence de quelqu’un, le supporter, ou laisser subsister, ne pas empêcher, permettre ». (Larousse)

Par ailleurs des hommes d’une même religion se sont bien entretués pour des interprétations différentes du même texte.

La tolérance, en tant que, au mieux, respect de la liberté d’autrui, peut être interprétée comme un acte de générosité et de bonté-comme dans le cas où, la vitesse étant limitée à 50 km/h , sachant que « l’erreur est humaine » vous n’êtes pas sanctionné si vous roulez à 55 km/h.

Vous êtes dans l’erreur, vous avez tort, mais ou vous accepte, cela n’empêche pas de vous sanctionner si on le veut.

Dans le meilleur des cas elle peut être interprétée comme une disposition de l’esprit à admettre l’autre, c’est-à-dire qu’il s’agit d’un principe – non contraignant – et non d’une obligation.

L’attitude vis-à-vis de l’autre parce qu’il est différent ne doit souffrir aucune interprétation subjective.

La différence doit être un DROIT et chaque être humain, chaque citoyen, doit jouir, comme de son droit à la vie ou à l’inviolabilité de son domicile, de son DROITà la différence.

Et comme tout droit suppose un devoir , ce qui est un droit pour l’un est automatiquement un devoir pour l’autre.

Le respect de la différence ainsi, n’est pas seulement un principe moral mais une obligation. Ce qui signifie que le non-respect de ce droit par quelqu’un doit constituer un délit, sanctionné par la loi.

Mais, mieux que les sanctions pénales, et sans les exclure, un travail de conscientisation et d’éducation mené par des femmes et des hommes qui ont la foi en l’être humain et qui croient que, même les femmes et les hommes qui sont capables du pire, par ignorance ou par égoïsme, longtemps entretenus par un conditionnement négatif, la culture de la haine, sont capables du meilleur.

                                                                              AHMED KILANI*[3]

 

                                                                   Kairouan  16 -20 Novembre 2003


 


[1] Marc Daniel, André Baudry. « les homosexuels » édit. Custerman Paris Déc. 73

[2] La 5ème  /  Vendredi 10 Octobre 2003.

[3] * Professeur principal d’enseignement secondaire   retraité

 

(Source : « Mouwatinoun » (Hebdomadaire – Tunis), organe du FDTL, N° 73 du 10 septembre 2008) 


A CONTRE COURANT :

Le retour des exilés

Coup de pied dans la fourmilière

 

 

www.samibenabdallah.com

Par Sami BEN ABDALLAH 

Jamais les mœurs politiques au microcosme parisien n’étaient au plus bas, comme elles l’étaient en ce ramadan 2008. Certes, nos mœurs politiques étaient toujours ou presque au plus bas mais dans la bassesse, il y a des degrés. Cette fois-ci, certains ont touché le fond.

Connectez-vous sur Microcosmepolitique.com, un site à inventer

La nième ‘victime ‘ est un ancien exilé (auteur d’un livre censuré en Tunisie), qui a renoncé à son statut de réfugié politique et s’apprête à rentrer bientôt. Il a fui le pays il y a 17 ans après avoir été emprisonné.

Au microcosme parisien (comme c’est le cas au microcosme tunisois), ‘rien ne se cache ‘. Vous avez beau vous la jouer sourd, certains supposés démocrates  et certains Islamistes (au fait ! C’est pas bien de faire la délation quand on jeune !Vaut mieux s’abstenir, du moins durant ramadan. Reste encore 14 jours ! Un petit effort) ne vous lâchent pas. ‘ Ils ‘ ont dit tout sur leur ancien ‘frère ‘ qu’ils ont respecté autrefois. Tout est raconté dans les détails y compris la rencontre avec un haut responsable à l’ambassade… Non! un ‘très’ haut responsable.

On vous dit tout, avec la formule tunisienne devenue célèbre : ‘  attention, c’est un secret ne le dites à personne ! ‘. Comprendre : ‘ passez l’information à toutes vos relations, dites tout le mal que vous pouvez penser de cette personne. Si vous n’arrivez pas tout seul, des fuites, des révélations, un peu de linge sale vous est servi ‘. Non ce n’est pas une plaisanterie ! ‘ tout se communique, rien ne se cache ‘. Il suffit de se rappeler cet exemple tragi-comique que Nadia Omrane a rapporté un jour sur Alternatives citoyennes: ‘ Sihem Bensedrine a fait circuler ces derniers jours, sous le manteau quoique auprès de nombreuses personnes-ressources de la société civile, vectrices de communication et véritables caisses de résonance, 13 pages d’une correspondance censément privée (!) entre elle-même et la personne destinataire. Plusieurs personnes étaient déjà directement en copie de ces courriers électroniques.(..) Nous ne publions pas cette correspondance, par souci de responsabilité politique évident que nous aimerions voir mieux partagé, car nous ne souhaitons pas participer à divulguer des informations sur les associations de la société civile tunisienne, dont la situation est déjà trop difficile pour contribuer à les mettre en danger davantage ‘.(Alternatives Citoyennes, N°14, 31 Janvier 2005). Et dire qu’il y a des personnes (qui ont écrit leurs CVs militants des dizaines de fois tellement il reste toujours du vide) qui viennent plus tard, vous faire des leçons sur le militantisme (et l’éthique au passage) et la nécessité d’observer une ‘obligation de réserve’ car le pouvoir tirerait profit des choses que vous pouvez écrire !

En France, le Canard Enchaîné du 16 septembre 2008 a rapporté les propos qu’avait tenu, Nicolas Sarkozy à sa ministre de l’intérieur MAM, à propos du fichier Edwige dont l’adoption suscite des polémiques en France. Sarko a dit ‘comment peut-elle (MAM, Michèle Alliot-Marie, la Ministre de l’intérieur en France) comment a-t-on pu imaginer que la vie sexuelle des leaders syndicaux et des personnalités politiques m’intéresse ? On se le demande. En plus, tout est sur Facebook et sur Internet, alors pas besoin d’en rajouter ? ‘.

 

On devrait copier Sarko en Tunisie. Pourquoi lire les mails privés des utilisateurs, ouvrir les courriers, les lire (puis les recoller parfois avec du scotch. Mais c’est tellement mal fait qu’on devine que le courrier a été ouvert !), Ecouter les conversations privées ? ‘ Tout est sur Facebook et sur Internet, alors pas besoin d’en rajouter ‘ dixit Sarko, parole d’Ex super flic de France !  

Les exilés

Revenons à nos exilés. Personne ne connaît leur nombre exact (les chiffres de 2.000 et de 5.000 sont avancés) car il n’inclut pas les ‘auto-exilés ‘. Et il est assez difficile d‘estimer le nombre de ces derniers. Le nombre d’exilés est un sujet assez délicat. En Europe, C’est considéré comme un indicateur pour juger le degré de démocratisation d’un régime politique.

En Tunisie, il y a eu des vagues d’exilés. Avant 1987, les exilés étaient de gauche voir même d’extrême gauche. Ils se sont exilés à Paris, Lyon, Toulouse et ont pu rentrer grâce à l’intervention de l’ancien premier Ministre Mohamed Mzali. Ces anciens exilés (ceux qui ont fui les grands procès de l’extrême gauche de 1967 à 1973) forment aujourd’hui la majorité du corps politique tunisien. Après 1987, les exilés ont fui le pays dans les années 90. Il s’agit principalement des partisans d’Enahdha qui se sont installés en France ou à Londres. Beaucoup de ceux qui appelaient les islamistes à résister face à la répression, ont été les premiers à prendre la fuite.

Plusieurs parmi eux ont ouvert des petits commerces à Paris (des restaurants, des boulangeries…) Mais il s’agit d’une minorité qui est restée fidèle au Parti et à M. Rached Ghannouchi, à qui elle doit tout (leur ascension dans la hiérarchie du parti ainsi que leurs commerces).

Jusqu’à la fin des années 90, il était hors de question de rentrer en Tunisie. L’accueil à l’aéroport n’était pas des plus chaleureux. Ceux qui se sont aventurés à rentrer se sont trouvés les menottes dans les mains. Le comité d’accueil à l’aéroport n’était pas des plus tendres. Cependant, depuis 2000, le vent a changé. L’affaire du journaliste Taoufik Ben Brik aidant, il semble que le palais est intervenu pour encourager les exilés à rentrer. La permission de rentrer se faisait au cas par cas.

L’enjeu politique

Paradoxalement la situation des exilés politiques arrangeait tout le monde. En les éloignant de la Tunisie, le pouvoir évitait ainsi leur capacité de nuisance. L’opposition pouvait les utiliser comme des relais à l’étranger et les quelques ONG présentes en Europe les utilisaient pour participer à ses meetings et réunions. L’ironie de l’histoire fait que cette situation arrangeait plusieurs supposés exilés, qui discrètement ont obtenu des nationalités étrangères mènent la belle vie en Europe grâce à des financement dont l’origine est mystérieux. Nombre de ces derniers continuent à se victimiser en mettant en avant leur statut de ‘réfugiés politiques ‘. Ils ne peuvent pas obtenir leur passeport tunisien (ce qui est vrai, mais plusieurs oublient de souligner qu’ils obtenu un passeport français après avoir obtenu la nationalité française). Ennahdha tirait aussi son épingle du jeu. Les prisonniers et les exilés ont fondé en grande partie la légitimité de la direction de l’étranger.

En résumé personne ne se souciait de ces pauvres exilés (à commencer par la gauche pour des raisons idéologiques) jusqu’à récemment où plus d’un a manifesté son souhait de rentrer et trouver un arrangement avec le pouvoir. Il s’agit majoritairement de personnes qui se disent ‘déçus de la gestion du conflit qui oppose le pouvoir à Ennahdha. Ils ne font pas partie de l’appareil d’ennahdha à proprement parler (par conséquent, ils n’auraient pas bénéficié de la moindre aide pour ouvrir des commerces parisiens ou pour s’installer à Paris, appelons les pauvres d’Ennahdha).Il y a aussi des partisans d’autres partis (non reconnus) ou des indépendants mais leur nombre n’est pas significatif comparativement aux partisans d’ennahdha.

Plusieurs intervenants, plusieurs logiques et plusieurs formules pour le retour

Jusqu’à récemment, les formules du retour variaient en fonction des intermédiaires, des logiques qui sous-tendaient leurs interventions et du ‘ passif ‘ de l’exilé. Le pouvoir n’a pas inventé encore ‘le retour à volonté tout compris ‘. Les formules qui existent aujourd’hui sont avec des options et ces dernières peuvent coûter très chères.

Première condition à observer : ‘ respecter la loi du silence ! Les noms des intermédiaires ne doivent pas être dévoilés en public ‘. Deuxième condition : ‘ une fois vous empruntez ce chemin, ne plus reculer, car vos interlocuteurs reviendront sur toutes les promesses faites ‘. Troisième condition : ‘ faire un geste qui montre que vous avez retrouvé le droit chemin (souvent il s’agit de rédiger une lettre, à publier un article ou faire des déclarations dans des émissions télévisées encensant le pouvoir et enfonçant certains opposants- Si vous ne savez pas qui enfoncer, ‘ils’ vous aideront à choisir des noms.  Une étude des déclarations d’Opposants rentrés durant les dernières années en Tunisie révèle la présence de toutes ces conditions. Il suffit de se rappeler l’après retour de M. Mezri Hadded, Mohamed Mzali, …etc).

Dans la majorité des cas, les intermédiaires appartiennent à des services de sécurité ou sont en contact avec ces derniers (Ainsi le porte parole d’Ennahdha ainsi que d’autres dissidents auraient rencontré il y a 2 ans  des émissaires du pouvoir à Paris).

Le parti au pouvoir (le RCD) a été exclu de la gestion de ce dossier et ses responsables ne peuvent rien faire. C’est la police qui décide. Et cette dernière –toute contente du pouvoir qu’elle a acquis- ne souhaite pas y renoncer !

Beaucoup de zones d’incertitudes demeurent car tout l’accord demeure fragile. C’est un jeu de ‘poker menteur’ qui nécessite des nerfs de fer. Certains exilés ont été déçus de constater, que leurs supposés interlocuteurs n’étaient mandatés par personne et n’avaient aucun pouvoir pour faciliter leur rentrée en Tunisie. Ces ‘ intermédiaires ‘ ont tout inventé pour se donner un rôle politique. Qui sont-ils ? Des aventuriers qui mettent en avant leur supposée relation avec des hauts responsables, voulant ainsi se construire une carrière politique sur le dos d’exilés naïfs qui ont cru que leurs interlocuteurs pouvaient faire quelque chose pour eux. Il semble même que certains exilés ont payé des commissions…

Coups bas des deux cotés

Il semble que la présidence de la République souhaite apporter des solutions au dossier des exilés en les encourageant à renoncer à leurs statuts de réfugiés politiques et à rentrer. Ainsi, le pouvoir couperait l’herbe sous les pieds de la direction d’Ennahdha ( à noter dans ce sens, les tentatives d’anciens Nahdaouis d’encourager et de convaincre le cheikh Salah Karkar –un des symboles de l’islam politique en Tunisie- de rentrer).

En rentrant massivement, nul doute que l’image de la Tunisie s’améliorerait à l’étranger. Enfin, l’opposition à l’intérieur serait handicapée à cause de la perte de ses anciens relais .

Ces enjeux assez compliqués suscitent des coups bas des deux cotés. Ainsi, un message mystérieux (anonyme) est paru il y a quelques jours sur la liste la plus lue en Tunisie –Tuninews- qui souligne ‘ qu’un exilé qui a renoncé à son statut de réfugié politique a été arrêté à l’aéroport, sans préciser de qui s’agit-il sous prétexte d’éviter que sa situation ne se complique ‘. A la lecture de ce message anonyme, beaucoup ont pensé à un coup tordu venant des proches de la direction d’Ennahdha ou des clans au pouvoir pour freiner le retour des exilés.

D’un autre coté, nombre de hauts responsables au pouvoir ne souhaitent pas que ce dossier soit résolu. Beaucoup perdraient leurs privilèges politiques s’il y aurait une ouverture politique en Tunisie. Sur ce point précis, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les intérêts de certains clans au pouvoir et ceux de la direction d’Ennahdha et une partie de l’opposition convergent. Tant qu’il y a blocage, chacun tirera profit de ce dernier.

Faire la politique autrement

Il y a un mot d’ordre clair du palais de Carthage : ‘ Celui d’apporter les solutions à ce dossier et permettre au plus grand nombre de rentrer en Tunisie ‘. Cependant, les origines d’un éventuel blocage demeurent multiples et les zones d’ombre dépassent les zones de certitudes. Du coup, tout accord demeure fragile.

 

Dans leur majorité, les exilés crient le même message : ‘  y en a marre d’être instrumentalisés par des clans au pouvoir ou à l’opposition et de payer les frais de différends politiques qui durent dans notre pays depuis 1989. Ceux qui veulent rentrer dénoncent de plus en plus le double discours de ceux qui les découragent de rentrer ! ‘ ils nous disent de ne pas rentrer, comme quoi le risque est énorme… si c’était vrai, pourquoi laissent-ils leurs femmes et enfants rentrer en Tunisie pour passer des vacances ? enfin, ils font état de toute leur amertume en constatant, que plus de 50 ans après l’indépendance et en dépit de toutes les lois en Tunisie, votre passeport peut vous être retiré selon l’humeur d’un responsable ‘.

La révolte des exilés est légitime et les oppositions tunisiennes devraient s’interroger: ‘ qu’ont-elles fait pour ces exilés ? ‘.

Dans toute cette affaire, demeure des questions qui fâchent : avoir ou récupérer son passeport n’est-il pas un droit constitutionnel qui fonde cet ‘ Etat de droit et d’institutions ‘ et ce processus démocratique chers au pouvoir ? Si pour avoir eu un différend avec le pouvoir, on paye le prix en se faisant confisquer son passeport ou en essuyant un refus pour son renouvellement, il est légitime de s’interroger ? ou est passé l’Etat de droit et des institutions ? a quoi a servi le référendum de 2002 ? plus de 50 ans après l’indépendance, des tunisiens se battent pour avoir un passeport ? Jusqu’à quand, continuera-t-on à faire la politique de la sorte dans notre pays ? Pourquoi ne pas tourner la page du passé ?

www.samibenabdallah.com

 

Quand la presse de Ben Ali censure Condoleezza Rice

Par : Mohamed Ettaieb

Pauvre Condoleezza Rice ! Les propos de la Secrétaire d’État américaine, glissés entre deux avions, lors d’une récente visite-éclair au Maghreb, ont été tout bonnement gommés par la presse tunisienne aux ordres. Toujours aussi avenante, la très officielle agence de presse (TAP) a rapporté, le 6 septembre, la bonne parole de Mme Rice qui aurait « indiqué que son entretien avec le président de la République a été riche et excellente (sic),relevant les relations établies de longue date entre la Tunisie et les États-Unis et qu’elle a qualifié de relations profondes fondées sur une large coopération qui touche de nombreux domaines ». Inutile de préciser que la plupart des médias tunisiens s’en sont prudemment tenus à cette version des faits.

 

Pour savoir ce que Condi (pour les intimes) a réellement dit, les Tunisiens ont dû se rabattre sur les dépêches de l’AFP, l’Agence France Presse. Parlant de réformes politiques, l’ancienne professeure de sciences politiques (ça tombe bien) a affirmé vouloir que « la Tunisie en fasse davantage, notamment pendant les préparatifs des élections de 2009 ». Selon la même source, Rice a signalé avoir eu une « discussion très bonne et intense » avec Ben Ali sur la liberté de la presse, la libéralisation de l’Internet et l’accès de l’opposition à la télévision. Depuis, les mauvaises langues de l’opposition prétendent que Carthage a peu goûté le ton de cet « intense » échange. Pourtant, il n’est que la suite logique de l’accueil glacial que W. Bush avait réservé à Ben Ali lors de la visite de ce dernier à Washington, en 2004. Lesimages d’un Ben Ali sermonné par le président américain font encore les délices du web tunisien.

(Source : le blog « CHAKCHOUKA TUNISIENNE, UN BLOG PARFUMÉ AU JASMIN » hébergé par  « Bakchich » (Hebdomadaire satirique – France), le 16 septembre 2008)

Lien :http://www.bakchich.info/article5033.html


 
 

Paralympiques-2008 – Le tableau des médailles à l’issue de la 10e journée

   AFP, le 16 septembre 2008 à17h01     PÉKIN, 16 sept 2008 (AFP) – Le tableau des médailles des jeux Paralympiques à Pékin à l’issue de la 10e journée mardi:                        Or   Argent   Bronze   Total                        —————————-     Chine              87     68      52       207     Grande-Bretagne    42     29      31       102     Etats-Unis         36     34      28        98     Ukraine            24     18      31        73     Australie          22     29      27        78     Afrique du Sud     21      3       5        29     Canada             19     10      21        50     Russie             18     23      21        62     Espagne            15     21      22        58     Brésil             15     13      17        45     Allemagne          14     25      20        59     France             11     21      19        51     Corée du Sud       10      8      13        31

Tunisie             9      9       3        21

    Mexique             9      3       7        19     République tchèque  6      3      18        27     Pologne             5     12      13        30     Japon               5     12       7        24     Pays-Bas            5     10       7        22     Grèce               5      9      10        24     Belarus             5      7       1        13     Iran                5      6       3        14     Cuba                5      3       6        14     Nouvelle-Zélande    5      3       4        12     Suède               5      3       4        12     Kenya               5      3       1         9     Hong Kong           5      2       3        10     Italie              4      7       5        16     Egypte              4      4       4        12     Nigeria             4      4       1         9     Algérie             4      3       8        15     Maroc               4      1       2         7     Danemark            3      2       4         9     Autriche            3      1       1         5     Irlande             3      1       1         5     Croatie             3      1       0         4     Azerbaïdjan         2      3       5        10     Slovaquie           2      3       1         6     Suisse              2      2       5         9     Finlande            2      2       2         6     Thaïlande           1      5       7        13     Portugal            1      4       2         7     Norvège             1      3       3         7     Chypre              1      2       1         4     Lettonie            1      2       0         3     Singapour           1      1       2         4     Venezuela           1      1       2         4     Arabie saoudite     1      1       0         2     Hongrie             1      0       5         6     Taïwan              1      0       1         2     Turquie             1      0       1         2     Mongolie            1      0       0         1     Israël              0      5       1         6     Angola              0      3       0         3     Jordanie            0      2       2         4     Lituanie            0      2       0         2     Serbie              0      2       0         2     Argentine           0      1       4         5     Slovénie            0      1       2         3     Bulgarie            0      1       1         2     Irak                0      1       1         2     Bosnie-Herzégovine  0      1       0         1     Pakistan            0      1       0         1     Papouasie-NGuinée   0      1       0         1     Roumanie            0      1       0         1     Emirats arabes unis 0      1       0         1     Liban               0      0       2         2     Belgique            0      0       1         1     Colombie            0      0       1         1     Estonie             0      0       1         1     Jamaïque            0      0       1         1     Laos                0      0       1         1     Malaisie            0      0       1         1     Namibie             0      0       1         1     Porto  Rico         0      0       1         1     Syrie               0      0       1         1    

 
 
 

30 ans après Camp David, les Egyptiens entre indifférence et satisfaction

 
AFP, le 17 septembre 2008 à 09h42 Par Maya EL KALIOUBY LE CAIRE, 17 sept 2008 (AFP) – Trente ans après les accords de Camp David, qui précédèrent la signature de la paix entre Israël et l’Égypte en 1979, de nombreux Égyptiens restent partagés entre indifférence et satisfaction.
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C’est le 17 septembre 1978 que le président égyptien Anouar el-Sadate et le premier ministre israélien Menahem Begin, sous l’égide du président américain Jimmy Carter, signèrent les accords de camp David, qui aboutirent au premier traité de paix entre l’État hébreu et un pays arabe. «Les accords de quoi?», «Aucune idée», «Excusez-moi, je n’en connais pas les détails», sont quelques-unes des réponses qui fusent dans les rues du Caire. Beaucoup de personnes interrogées, mal à l’aise, se dérobent aux questions. Mais alors que les Égyptiens les plus défavorisés ignorent souvent l’existence même de ces accords, les classes plus aisées estiment en général que la fin des guerres contre l’État hébreu, où plus de 20.000 soldats égyptiens ont été tués, fut la bienvenue et créa un climat propice aux affaires. Les conflits «ont fait souffrir trop de gens», selon Hicham Abdel Aziz, un fonctionnaire de 47 ans. «Je trouve que c’est une bonne chose parce qu’il n’y a plus de guerres avec Israël. Le plus important est que le pays soit en paix, que l’économie évolue et que le tourisme se développe», estime pour sa part Amr Osmane, un géographe de 44 ans. En 25 ans, l’Égypte et Israël se sont affrontés cinq fois: pour la première fois en 1948 (guerre israélo-arabe), puis en 1956 lors de la guerre de Suez, en 1967 (guerre des Six Jours), guerre d’usure de 1968 à 1970 et enfin en 1973 (guerre de Kippour). En novembre 1977, Sadate fit un pas inattendu en se rendant à Jérusalem pour entreprendre des négociations avec les Israéliens, devenant le premier dirigeant arabe à effectuer une visite officielle à Israël et à reconnaître son existence. «Sadate est le seul leader égyptien à avoir compris les mentalités américaine et israélienne. Il a vu loin. On a récupéré toutes nos terres», estime Ibrahim el-Adli, ingénieur de 26 ans. Le jeune homme faisait allusion à l’un des termes du traité de paix qui permit à l’Égypte de récupérer en 1982 la péninsule du Sinaï (conquise par l’État hébreu en 1967), après un retrait complet de l’armée israélienne. «Aujourd’hui, les Arabes n’ont plus de direction, d’identité. Ils ne vont rien récupérer avec ou sans guerre. Les Palestiniens ont raté leur chance de reprendre leurs droits», a ajouté M. Adli. Mais tout le monde n’est pas de son avis. Pour Tarek Khalil, 25 ans, ces accords «n’ont servi à rien. Zéro». «Ce ne sont pas les accords qui nous ont rendu le Sinaï. Ce sont les guerres avant. Les accords ont juste ouvert le dialogue avec Israël, qui était au point mort», renchérit Ahmed Eissa, un ingénieur de 58 ans. La normalisation des relations entre Égyptiens et Israéliens n’est en effet que diplomatique et de surface, même si cela n’empêche pas les affaires et le tourisme de prospérer. «L’Égypte reçoit des touristes d’Israël et des juifs, il n’y a pas de problème parce que ce sont des relations de business. Il n’y a pas de rapport entre la paix et les affaires», lance un jeune homme qui ne souhaite pas révéler son identité. Israël met toutefois régulièrement en garde ses ressortissants contre le fait de passer leurs vacances dans le Sinaï, confirmant une méfiance qui perdure des deux côtés. Mais pour beaucoup d’Égyptiens, le plus important reste la paix. «Je trouve cela très bien. On n’en serait pas là si les guerres avaient continué. Le plus important c’est la paix, avec Israël ou n’importe qui», déclare Hani Salem, un chauffeur de 25 ans.

 

 

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18 août 2005

Accueil TUNISNEWS 6 ème année, N° 1915 du 18.08.2005  archives : www.tunisnews.net الجمعية التونسية للنساء الديمقراطيات: بيان مساندة للقضاة الحياة:

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