Omar Ben Héla : Lettre Fraternelle et Ouverte aux dirigeants d’Ennahdha
AfricanManage: Tunisie : Du pas de clerc de Hamadi Jebali à l’explosion des mouvements sociaux
Business News: Rached Ghannouchi regrette l’exécution de Yosri Trigui
TunisiaIT: Tunisie : l’ADJT fustige Hachemi Hamdi
El Imparcial: Túnez abre un nuevo capítulo en la ‘Primavera árabe’
Lettre Fraternelle et Ouverte aux dirigeants d’Ennahdha
Chers Frères et Soeurs,
Tout d’abord, permettez-moi de vous transmettre mes félécitations les plus chaleureuses pour votre succèss remporté haut la main dans la première élection libre et démocratique dans l’histoire de la Tunisie. Cette élection, jugée transparente et répondant aux standards démocratiques par les observateurs internationaux, a mis la Tunisie sur la nouvelle carte géostrategique du Monde!
Une bonne partie du peuple Tunisien a voté pour Ennahdha pour au moins deux raisons: le movement est vu comme la gardienne de son identité Arabo-Musulmane, et surtout perçu comme une forteresse bâtie par des mains résistantes et propres qui craignent Dieu, donc non corruptibles.
Ceci est d’autant à votre honneur que votre parti, tout récemment légalisé, n’a pas eu le temps de se forger à la dure réalite de la politique et à s’épanouir dans un environnement serein et libre. Mais le peuple Tunisien, fort de son sens de sagesse inné, a su reconnaître les malheurs, les persécutions, les emprisonnements, l’exil, voire même l’élimination physique que les milliers de militants nahdhaouis ont subis et endurés, et par conséquent a accordé sa confiance à ces hommes et femmes qui ont resisté à l’autocratie et n’ont pas fléchi comme pas mal de repentis (y inclus ceux de la dernière heure).
Cependant, faut-il vous rappeler que dans l’histoire, du moins contemporaine, beaucoup d’exemples ont montré que le fait de réussir en tant que révolutionnaire ne veut pas dire nécessairement être apte à bien gouverner et capable d’assumer la charge des affaires d’un État moderne. Autrement dit, l’excellence dans le militantisme politique n’est pas synonyme d’aptitude à la bonne gouvernance. C’est dans ce contexte, que j’ai eu des frissons quant j’ai lu les informations colportées sur le Net (que j’espère des “rumeurs”) qui accordent à Ennahdha 11 postes ministériels, dont celui de premier Ministre.
Il est bien évident légitime qu’un parti vainqueur gouverne et que la base qui a voté pour lui a le droit d’éxiger que ses répresentants élus soient aux commandes pour répondre à ses aspirations. C’est bien le sens proper de tout jeu politique. Mais il ne faut pas se leurrer et surtout se tromper d’étape: la Tunisie est actuellement en phase de transition, limitée dans le temps, où la mission principale pour les élus est de rédiger et faire adopter par le peuple une constitution, construire les institutions démocratiques, et mener une governance à même de satisfaire les besoins les plus pressants du peuple Tunisien.
Pour mener à bien cette gouvernance, il faut des compétences rompues avec les rouages de l’administration et les affaires de l’État. Or mes frères et soeurs, la majorité d’entre vous (dirigeants nahdahouis) a été exilée, emprisonnée ou vivant sous surveillance, et n’a pas eu, malheureusement, ni l’occasion, ni l’expérience requise pour pouvoir s’acquitter tout de suite de charges ministérielles (il n’y a pas de honte à cela, ce n’était pas de votre faute). Il n’y a aucun doute que les dirigeants nahdhaouis sont très compétents dans différents domaines et sont dotés de qualités intrinsèques inégalées, telles l’honnêteté ou l’ intégrité. Mais cela n’est pas suffisant pour gérer des portefeuilles ministériels qui exigent une connaissance du domaine de compétence du Ministére, les hommes et femmes qui y travaillent, les procédures administratives qui régissent ses activités, les relations avec les différents partenaires nationaux et étrangers, et surtout les mécanismes décisionnels à haut niveau!
Je donne un exemple pour illustrer mes propos: le Ministère des affaires étrangères a des traditions diplomatiques qui sont difficiles à appréhender par un intrus à cette communité, et surtout s’y accommoder très rapidement. Dans les cinquantes dernières, ceux qui ont été parachutés dans ce Ministère ont eu du mal à s’accrocher, malgré les mesures coercitives du régime autocratique. Je suggère que le postulant Samir Dilou (par ailleurs très brilliant, très éloquent dans ses interventions, et une étoile montante parmi les jeunes dirigeants nahdahouis) commence par être nommé Secrétaire d’État chargé, par exemple, des Affaires Maghrébines (notre voisinage le plus proche et le plus pressant à developper). En une année ou deux, il aura acquis une certaine expérience qui, si elle est concluante, lui permettrait de grimper les échelons, et pourquoi pas être nommé Ministre des Affaires Étrangères. Je ne citerai pas le cas des autres dirigeants nahdhaouis qui vont pratiquement sauter de la prison, de l’exil ou de l’isolement ou ils/elles étaient confinés vers un des Ministères, avant même de s’insérer dans la société et y retrouver leurs bons repères!
Par ailleurs, je ne sais pas si les dirigeants d’Ennahdha sont rompus avec les pièges et les petits “trucs” de la chose politique. Il y a un arsenal et un jargon de termes politiques dont les politiciens de notre temps doivent s’en armer: le “hors contexte”, la “théorie de conspiration”, le “politiquement correct”, le “dérobage”, que sais-je … La politique est un terrain de sable mouvant pour les honnêtes et les intègres. Les nahdhaouis ont besoin de s’y initier à petite dose, sinon ils vont tout de suite perdre leurs âmes!
En un mot, si les dirigeants d’Ennahdha postulent pour plus de trois ou quatre postes, je serais tres deçu et je vais avoir peur pour la Tunisie nouvelle (ils doivent choisir des compétences confirmées et qui respectent les principes et les valeurs d’Ennahdha). Les autres partis, notamment les “modernistes” et autres “eradictionistes”, vont les boycotter et vont être aux aguets pour toute erreur, soit-elle minime. Ennahdha, non outillée pour déjouer les pièges tendus, va en pâtir, et malheureusement toute la Tunisie aussi. Ainsi, on aura gaspillé une chance historique de faire de la Tunisie un modèle de reconciliation de son identité Arabo-Musulmane avec les avancées humaines (la modernité, pour les uns), que tout le reste du monde attend de voir avec impatience. J’espère me tromper, mais mon expérience antérieure de haut fonctionnaire Tunisien me laisse tres sceptique si cet assaut des dirigeants nahdahouis vers des postes, pour lesquels ils ne sont pas bien préparés, se réalise.
Malheureusement, il y a lieu de constater que le magnétisme du pouvoir n’a jamais cessé d’attirer les gens de tout bord, et si les dirigeants nahdhaouis prendraient 11 postes ministériels, ils ne vont échapper d’y succomber! J’espère que mon appel sera entendu par mes compatriotes, notamment les braves dirigeants d’Ennahdha.
Avec tous mes respects,
Omar Ben Héla
Ancien Haut Fonctionnaire
Tunisie/Maladresse verbale sur le califat : Les tensions montent d’un cran
La scène politique tunisienne fait face à sa première crise postélectorale. Le processus de formation du nouveau gouvernement de coalition qui ne semble pas si simple qu’on ne le présente, est en train de se compliquer avec l’annonce du forum démocratique pour le travail et les libertés, Ettakatol de Dr Mustapha Ben Jaâfar, de se retirer des trois groupes de travail tripartites- Ennahdha, CPR, Ettakatol- chargés de définir les politiques et les programmes de la prochaine période transitoire, et de répartir les maroquins. Raison de ce forfait : les vagues suscitées par l’évocation du 6ème califat par Hamadi Jebali. Dès le 24 octobre, le microcosme politico-médiatique n’avait d’yeux que pour la formation de la prochaine équipe gouvernementale, et le dispatching des portefeuilles ministériels. La nature et l’appellation du futur gouvernement a suscité d’emblée la discorde, entre ceux qui appellent à un gouvernement d’unité nationale, dont les vainqueurs des élections auront toute leur place ; et d’autres qui se disent favorables pour un gouvernement d’intérêt national ouvert sur toutes les sensibilités politiques, indépendamment des résultats des urnes ; d’aucuns préconisent un gouvernement de technocrates, et de personnalités indépendantes en dehors de toute domination partisane. Ces désaccords restent entiers, incitant certaines formations politiques à choisir le camp de l’opposition, pour proposer, annoncent-ils, une alternative démocratique. Entretemps, les tractations chez le clan des vainqueurs du 23 octobre continuent pour définir la feuille de route de la prochaine période transitoire, et donner naissance à ce gouvernement attendu de tous. Al-Aridha ou pétition populaire vainqueur surprise des élections, classée troisième avec 26 sièges à l’assemblée constituante, reste en dehors de ces négociations, et son chef de file continue à jouer les trouble-fête à partir de Londres. Les choses ne sont pas donc si simples, loin de là, et voici qu’elles se compliquent davantage avec ce pavé dans la mare jeté par le SG d’Ennahdha, Hamadi Jebali, en évoquant le 6ème califat, lors d’un meeting avec les sympathisants de son mouvement tenu dimanche dernier à Sousse. Le numéro 2 d’Ennahdha prête ainsi le flanc aux critiques, et suscite une levée boucliers de ses adversaires politiques. Sa phrase sur le 6ème califat était de trop et pouvait semer le doute dans les esprits, a fortiori, qu’Ennahdha a annoncé, à maintes reprises, que le califat n’est pas à l’ordre du jour de son programme, et qu’il prône un régime républicain démocratique et civil. Hamadi Jebali vient d’ailleurs de corriger cette maladresse verbale, en précisant, pour le paraphraser, qu’il ne faisait, par cette évocation, que réaffirmer l’attachement de son mouvement aux principes de justice, d’équité et de loyauté. C’était une manière de dire qu’Ennahdha au pouvoir va prendre l’exemple les califes musulmans et emboîter le pas à leur droiture et leur probité. Cette mise au point va-t-elle convaincre ses adversaires, apaiser les tensions, et surtout faire revenir Ettakatol à la table des négociations, pour que ce chapitre de formation du gouvernent soit fermé, et que la Tunisie se remette au travail. Le pays ne supporte pas que cette période transitoire soit prorogée davantage, d’autant plus que l’ensemble des Tunisiens sont suspendus à l’annonce de ce nouveau gouvernement. Attentistes, les administrations sont quasiment à l’arrêt. Plusieurs dossiers dans différents ministères sont gelés, en attendant l’arrivée des nouveaux ministres. Dr Moncef Marzouki s’est voulu rassurant hier au JT de la chaîne nationale en affirmant que le processus de la préparation de la deuxième période transitoire suit son cours normal, annonçant au passage sa candidature à la présidence de la République. D’autres informations font état d’un appui du mouvement Ennahdha de la candidature du SG du CPR à la fonction suprême, en proposant à Dr Mustapha Ben Jaâfar, la présidence de l’Assemblée nationale constituante. Quoiqu’en disent les parties prenantes, cette histoire de postes suscite des susceptibilités et des rivalités, et semble être source de tensions, plus que des propos prononcés par un leader politique en extase, qui harangue la foule.
(Source: ”GlobalNet” Le 16-11-2011)
Tunisie : Du pas de clerc de Hamadi Jebali à l’explosion des mouvements sociaux
Tunisie : Hamadi Jebali s’explique et les partis politiques répliquent
Dans un communiqué rendu public mardi 15 novembre 2011, le secrétaire général du mouvement Ennahdha, Hamadi Jebali, a tenu à préciser que les commentaires suscités par les propos qu’il avait tenus dimanche 13 novembre courant, lors d’un meeting à Sousse sur « le 6ème califat » se fondent sur une « amputation » du texte de son discours par la suppression d’une phrase. « L’extrait en question a été sorti de son contexte de manière à lui donner une signification qui a provoqué une ambiguïté dans le sens de la phrase », a t-il ajouté indiquant qu’il a choisi de « temporiser quelque peu pour répliquer à ces commentaires, afin d’éviter une polémique ô combien consommatrice d’énergie et n’ayant pour résultat que de dévier l’attention générale des principaux et véritables problèmes et défis qui se posent à notre pays en cette étape décisive de son histoire. » Il explique, dans le même communiqué, que son « allusion à la « khilafa errachida » vise simplement à s’inspirer de nos valeurs et notre patrimoine politique et de l’héritage civilisationnel de la société tunisienne à laquelle nous sommes fiers d’appartenir. » Par ailleurs, le secrétaire général d’Ennahdha a précisé que le mouvement a opté pour un régime républicain démocratique qui s’appuie sur la seule légitimité du peuple après des élections libres et loyales dans le respect des libertés et des droits et sur la base de l’alternance pacifique au pouvoir, et s’emploiera à réaliser cette option en tant que choix irréversible dans la prochaine Constitution pour une société démocratique, pluraliste et civile. Les déclarations de Hamadi Jebali avaient suscité les réactions de plusieurs partis politiques. Samir Ben Amor, membre du bureau politique du Congrès Pour la République (CPR), estime que M. Jebali a « commis une erreur en utilisant le terme de « califat » pour analyser la prospective de l’évolution de la situation en Tunisie et dans la région arabe. Pour sa part, Mohamed Kilani, secrétaire général du parti socialiste de gauche pense que les Tunisiens doivent être conscients que « Ennahdha ne rigole pas dans ses déclarations ». Riadh Mouakher, membre du bureau politique d’Afek Tounes, a annoncé, quant à lui, sur les ondes d’Express FM que M. Jebali doit apprendre à s’adresser à tous les Tunisiens et non pas uniquement aux adhérents d’Ennahdha.
(Source:”Businee News” Le 16-11-2011)
Tunisie – Yosri Trigui exécuté
Yosri Trigui jeune tunisien détenu en Irak depuis 2006 et condamné à mort vient d’être exécuté, selon une déclaration faite par son père Fakher Trigui au site Al Jarida, insistant sur les fausses promesses des politiciens Irakiens. Début novembre, Rached Ghannouchi est intervenu auprès du Premier ministre irakien Nouri Al Maliki pour la suspension de la mise en exécution de Yosri Trigui. Yosri Trigui est accusé d’actes de terrorisme incluant l’attentat à la bombe faisant 260 morts dans le mausolée de Samarra, lieu sacré chiîte, ainsi que le viol et le meurtre de «Atwar Bahjat », journaliste à la chaîne Al Arabia, et ancienne correspondante à Al Jazeera. Une affaire qui fait beaucoup de bruit actuellement auprès de la société civile et de l’association des parents des enfants arrêtés en Irak. Yosri Trigui, qui était arrivé en Irak en 2003, aurait été arrêté par les forces irakiennes alors qu’il tentait, avec quinze autres personnes armées, de pénétrer par le check point de Dhoulouiyya situé à trente kilomètres au nord de Bagdad.
(Source: ”Business News” Le 16-11-2011)
Lien:http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—Yosri-Trigui-ex%C3%83%C2%A9cut%C3%83%C2%A9,520,27663,3
Tunisie : la famille de Yosri Triki manifeste
La famille du jeune tunisien Yosri Triki manifeste actuellement devant le siège d’Ennahdha, suite à l’exécution de la peine de mort de son fils le matin du mercredi 16 novembre en Irak.
Le leader d’Ennahdha aurait intervenu auprès des autorités irakiennes pour gracier le jeune tunisien. Rached Ghannouchi a usé de ses relations personnelles pour arriver à suspendre la peine de mort et obtenir la révision du jugement de Yosri. Mais toutes ses interventions ont échoué.
Par ailleurs, des salafistes se sont dirigés vers l’ambassade d’Irak pour protester contre la décision de l’exécution prise par les autorités irakiennes, une exécution injuste selon eux.
(Source: ”Investir en Tunisie” Le 16-11-2011)
Lien:http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=12126
Rached Ghannouchi regrette l’exécution de Yosri Trigui
Le parti Ennahdha vient de publier un communiqué, signé par son président Rached Ghannouchi, dans lequel il regrette l’accélération des procédures pour l’exécution du Tunisien Yosri Trigui, malgré les promesses de révision de son dossier. Ennahdha a indiqué qu’elle va tout faire pour sauver le reste des Tunisiens détenus dans les prisons irakiennes. Yosri Trigui a été exécuté mercredi 16 novembre 2011 malgré la promesse formulée à Rached Ghannouchi par le Premier ministre Irakien Nouri Al Maliki. Nous rappelons que Yosri Trigui était accusé d’actes de terrorisme incluant l’attentat à la bombe faisant 260 morts dans le mausolée de Samarra, lieu sacré chiîte, ainsi que le viol et le meurtre de «Atwar Bahjat », journaliste à la chaîne Al Arabia, et ancienne correspondante à Al Jazeera.
(Source: “Business News” Le 16-11-2011)
Retour en Tunisie. Une terre de contrastes à deux heures de la Bretagne
À deux heures de vol de la Bretagne, la Tunisie se révèle une destination à la fois familière et surprenante. Une terre de contrastes où les stations balnéaires branchées et animées côtoient les campements berbères perdus au milieu de nulle part…
Quatre jours de repos, pourquoi ne pas tenter laTunisie?Certes, les résultats des dernières élections peuvent poser question, mais côté tourisme, rien n’a changé dans le paysage. L’accueil est toujours aussi bien assuré et la destination toujours aussi agréable. Des champs d’oliviers à perte de vue, une terre ocre balayée par le petit vent qui souffle ce soir-là. Soudain le lac salé, mais le taxi file sur Port El Kantaoui, point de chute du séjour. La nuit tombe, la cité balnéaire surgit, étincelante des lumières des hôtels, des restaurants, des magasins encore ouverts malgré l’heure tardive. Et puis, dans un grand parc arboré, l’hôtel Seabel Alhambra, imposant, à l’architecture arabo-mauresque, tout blanc. Une première nuit, puis des massages au spa, un passage à la piscine, des bains de mer, des balades à la marina et dans les rues d’El Kantaoui: le programme, certes peu ambitieux, permet de se sentir tout de suite en vacances. On dépose sa fatigue et hop, on est prêt à découvrir la région.
akrouna et son Rocher bleu Tôt le lendemain matin, cap sur les villages berbères. Première halte: Takrouna. Le vieux village, abandonné par la plupart des habitants qui ont émigré au pied de la colline, s’accroche à un piton rocheux qui surplombe la plaine d’Enfida. Une route escarpée, puis des escaliers où trois femmes papotent. Des enfants surgissent, quémandent quelques pièces, et nous guident jusqu’au café, le Rocher bleu, un espace dédié à l’artisanat (de beaux bijoux plutôt modernes aux motifs porte-bonheur: poisson, Main de Fatma, etc.) créé par Aïda Gmach Bellagha (*). L’espace est ainsi appelé en hommage à l’enfant du pays, l’écrivain Tahar Guiga. À la sortie, une femme, en costume traditionnel, vend pour quelques centimes d’euros des fossiles de coquillages et prend la pose pour une photo. Campement berbère et petit port de pêche Une bonne demi-heure de route plus tard, on rejoint un campement berbère. Sur une terre aride, un couple a dressé sa tente (une grande bâche protège un tapis élimé sur lequel joue une fillette tandis que la maman berce un nouveau-né). Aucun confort: ni électricité ni eau courante mais un panneau solaire pour alimenter une vieille télé qui tourne en boucle! Le mari, qui surveille les moutons pour l’État ou des propriétaires privés, arrive, perché sur son âne. La jeune femme propose un thé à la menthe, très sucré, accompagné d’un morceau de pain. Peu de paroles mais des sourires chaleureux. Une poignée de main et on repart. Le paysage est plus souriant, la terre plus fertile. Des marchands vendent des fruits et des escargots sur le bas-côté des routes. On arrive à Hergla, un très joli port de pêche, au bord d’une falaise. Un arrêt s’impose. Dans les ruelles sinueuses et calmes, on croise des habitants qui tressent l’alfa sur le pas de leur porte, puis on longe les tombes du cimetière pour plonger jusqu’à la mer. On quitte à regret ce village de carte postale, aux maisons étincelantes de blancheur et aux volets bleus. Kairouan, la ville sainte Le jour suivant, route (une bonne heure) sur Kairouan. Dans un paysage agraire (des champs de tomates, abricots, oliviers… protégés par les haies piquantes et colorées des figuiers de Barbarie), la ville «aux 100 mosquées» apparaît, blanche, imposante, surmontée d’innombrables minarets. On s’imprègne alors de l’ambiance assez particulière – c’est la quatrième ville sainte de l’islam – des lieux de culte, on admire la beauté des céramiques des mausolées et puis… on franchit la grande muraille et on tombe sur le souk, à ciel ouvert: faux sacs Vuitton, motte de henné, épices, petits tas de makhrouds (gâteaux au miel fourrés de dattes), poteries, bijoux en argent, narguilés et bien sûr tapis… On ne sait plus où donner de la tête, d’autant que les vendeurs ne sont pas avares en attentions: un juste «pour le plaisir des yeux» se prolonge en longues négociations… assorties bien sûr d’un verre de thé! Une dernière journée à Sousse: une halte place des Martyrs qui forme un trait d’union entre la medina et la ville européenne, une visite au musée Dar Essid où chacun flâne à son rythme. Un bain à Port El Kantaoui avant de reprendre l’avion…
(Source: ”Telegramme” Le 16-11-2011)
C1 : Le Maroc proteste officiellement après les violences dans le stade de Radès en Tunisie
Le Maroc annonce avoir protesté officiellement ce mercredi 16 novembre 2011 auprès de la Tunisie après les violences dont ont été « victimes » les supporteurs du Wydad Casablanca dans le stade de Radès lors de la finale retour de la Ligue des champions d’Afrique. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Taeib Fassi Fihri, a réitéré la demande du Maroc pour «l’ouverture d’une enquête sur les événements violents, la réaction disproportionnée des forces de l’ordre tunisiennes et les dépassements constatés à l’encontre des supporters marocains» auprès de Rafeh Ben Achour, ambassadeur de Tunisie au Maroc.
(Source: ”rfi” Le 16-11-2011)
Tunisie : l’ADJT fustige Hachemi Hamdi
L’Association des directeurs de journaux tunisiens (ADJT) rejette toutes les formes de menaces proférées contre les établissements médiatiques publics depuis le déclenchement de la révolution du 14 janvier et appelle toutes les parties à respecter les médias et à lutter contre tous ceux qui s’efforcent d’exercer une fois de plus la tutelle sur le secteur de l’information. Le milieu médiatique en Tunisie a été surpris par les accusations gratuites portées par le président du mouvement « Al-Aridha Al-Chaabia » (Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement) Hachemi Hamdi contre les médias tunisiens et en particulier contre l’Agence Tunis-Afrique-Presse (TAP) et la Télévision Nationale, ajoute-t-elle. Selon une déclaration rendue publique hier, « Al-Aridha » accuse ces deux médias publics d’avoir exercé un black-out médiatique contre son mouvement. « C’est bien Hachemi Hamdi qui a violé les procédures électorales en poursuivant sa campagne électorale malgré l’interdiction de toutes formes de publicité politique dans les chaînes télévisées nationales et étrangères », estime l’Association des directeurs des journaux. Dans cette même déclaration, les membres de l’Association mettent en garde contre le retour aux actes de menace et d’intimidation commis contre les établissements médiatiques publics et privés qui, depuis le déclenchement de la révolution du 14 janvier, se sont affranchis définitivement de la tutelle. L’indépendance des médias s’est illustrée, de manière significative, à travers leur contribution à la réussite des élections du 23 octobre et à la présentation des programmes des différentes listes candidates à cette échéance électorale. Le Président du mouvement « Al-Aridha » avait accusé, samedi dernier, par le biais de sa chaîne télévisée « Al-Mustakila » les différents médias nationaux d’exercer un black-out médiatique contre le mouvement.
(Source: “TunisiaIT” Le 16-11-2011)
Lien:http://www.tunisiait.com/article.php?article=8685
L’audiovisuel tunisien récupère les conséquences de la Révolution arabe
«Le paysage audiovisuel tunisien aura encore besoin d’une meilleure compétitivité saine et fructueuse pour l’ensemble de la profession». Adrianus Koetsenruijter, chef de la délégation de la Commission européenne à Tunis.
La Conférence régionale sur le programme Euromed audiovisuel III s’est ouverte, à Tunis, dans le silence le plus total. Le climat d’ouverture et de liberté d’expression né après la Révolution arabe a été atténué par les résultats des élections du 23 octobre et la victoire d’Ennahda. Dans son intervention d’ouverture de la conférence sur le programme Euromed audiovisuel II qui s’est tenu les 14 et 15 novembre à Tunis sous le thème «Partenariat stratégique pour le développement du secteur cinématographique et audiovisuel», M.Adrianus Koetsenruijter, ambassadeur chef de la délégation de la Commission européenne à Tunis a relativisé et souligné que cette réunion répond à la stratégie de l’Union européenne et de ses partenaires du sud de la Méditerranée de développer la coopération audiovisuelle euro-méditérranéenne. Il a rappelé que les deux premiers programmes d’Euromed ont permis de renforcer le dialogue interculturel et la promotion des échanges dans la région euro-méditérranéenne en aidant les professionnels à développer, distribuer et promouvoir leurs oeuvres sur le marché international. «Le nouveau programme d’Euromed III, a-t-il dit, vise le renforcement des capacités institutionnelles dans la région méditerranéenne. Il estime que les autorités tunisiennes et le secteur privé n’ont pas épargné leurs efforts pour redonner à l’audiovisuel tunisien la place qu’il mérite et qu’il s’est forgée par sa qualité et le talent de ses cinéastes et téléastes. M.Adrianus Koetsenruijter a insisté sur l’importance des instituts de formation et des festivals qui permettent à une jeune génération de s’exprimer et de se faire connaître, indiquant que les journées cinématographiques de Carthage connaissent un rayonnement remarquable non seulement dans la zone méditerranéenne mais aussi en Afrique. Il a fait remarquer que la Tunisie a prouvé sa grande capacité à s’adapter aux progrès dans les nouvelles technologies de l’information et de l’audiovisuel, observant que l’avènement du numérique et sa généralisation ont largement aboli les barrières entre la cinématographie et les autres supports ou moyens de diffusion comme la télévision. Le chef de la délégation européenne a par ailleurs souligné que l’ouverture des fréquences de radiodiffusion sonore et visuelle aux privés tunisiens a récemment connu des avancées mais que beaucoup reste à faire. Plus de 20 délégations sont présentes à Tunis, dont la délégation algérienne, représentée par le conseiller de la ministre de la Culture, Ahmed Bedjaoui, le responsable de la production exécutive à l’Entv, Lyès Benaribi, et le président de l’association des producteurs audiovisuels AVA, Boualem Aïssaoui. Ces derniers interviendront dans cette conférence pour exposer l’expérience algérienne et surtout donner leur point de vue sur cette Révolution arabe de façade qui donne des ailes à certains pays qui s’érigent déjà comme les champions de la liberté d’expression dans la rive Sud de la Méditerranée.
(Source: “L*Expression” Le 16-11-2011)
Túnez abre un nuevo capítulo en la ‘Primavera árabe’
El acuerdo alcanzado entre el partido islamista Enahda, ganador de las Elecciones a la Asamblea Constituyente en Túnez con 89 escaños, y el segundo en diputados (29), Congreso por la República, para designar a Moncef Marzuky como candidato para futuro Presidente de la república tunecina, es un acontecimiento histórico. Es la primera vez en el mundo arabo-musulmán y posiblemente en todo el planeta, que un opositor pasa de la cárcel y el exilio a dirigir los destinos de una nación.
Moncef Marzuky comenzó su carrera “revolucionaria” como médico en los años 70. En un país, Túnez, en el que el título universitario de médico era la antesalapara hacer carrera administrativa o enriquecerse con el ejercicio privado de la misma, Marzuky optó por la medicina social, familiar. Consideraba que cientos de miles de sus conciudadanos no disponían ni de recursos ni de posibilidades para ser asistidos, y eligió la medicina pública. Intentó poner en marcha programas de medicina comunitaria en colaboración con los organismos internacionales, OMS, USAID, Naciones Unidas o la Universidad John’s Hopkins de Baltimore, pero la Administración del Estado tunecino se lo impidió.
Fue entonces cuando decidió a comienzos de los 80 fundar la Liga Tunecina de Derechos Humanos y dedicarse a la actividad política. El recuerdo del “médico del pueblo” que tuvo que transformarse en opositor político y exiliado, ha sido uno de los factores que han permitido a su partido, el Congreso por la República, ser el segundo en escaños en la Constituyente. Muchos de los centenares de miles de votos que acuñó, todavía recordaban al “tubib”, nombre del médico en lengua árabe.
El acuerdo alcanzado entre el partido islamista ganador y el partido laico que le sigue en escaños, echa por tierra además todos los discursos sobre el presunto conservatismo congenital del islam político, el carácter reaccionario y atrasado de Enahda, y la necesidad de un “polo de la izquierda laica y progresista” para contrarrestar el islamismo ganador en Túnez. La mayor parte de los componentes de esa supuesta izquierda laica y progresista, o colaboraron directamente con el régimen del dictador Ben Ali o cerraron los ojos ante lapersecución sistemática y la tortura de los opositores por las milicias y la policía de Ben Ali.
En otros países árabes, como Argelia, Marruecos, incluso Egipto, antiguos opositores y defensores de las libertades y los derechos humanos, han sido cooptados a puestos más simbólicos que efectivos: ministerios de Derechos Humanos, consejeros gubernamentales, asesores de los Jefes de Estado de turno. Pero en ningún caso un opositor recalcitrante ha conseguido llegar a la cúspide.
Túnez abre una nueva página en laprimavera árabe. El futuro presidente es un hombre empecinado, tenaz, con gran trayectoria política, pero que no olvida su origen humilde, su familia de combatientes por la Independencia, y sus primeros pasos. Tampoco olvidará fácilmente que elministerio de Asuntos exteriores español desestimó la petición que él y otros opositores hicieron al gobierno español presidido por Rodríguez Zapatero, para realizar en España “los estados generales de la oposición” a la dictadura. Fue en 2007. Moncef Marzuky junto con representantes delexilio islamista –los mismos que hoy van a dirigir el nuevo gobierno tunecino- ¸con otros laicos y perseguidos políticos del régimen, solicitaron en la embajada en París, que el Gobierno de Madrid lespermitiera reunirse en España, ya que ni Francia, ni el Reino Unido, se lopermitían. El ministerio de Exteriores español delaépoca,lo rechazó deplano. Sin embargo, tanto Marzuky, como los otros participantes en la reunión en la sede de la representación diplomática española en Paris, guardan un buen recuerdo de España y esperan que el próximo gobierno que salga del 20-N, rectifique los errores del pasado, y abra un nuevo capítulo en las relaciones bilaterales hispano-tunecinas.
La Asamblea Constituyente, que redactará la nueva Carta Magna y designará un gobierno interino, llevará a cabo su reunión inaugural el martes 22 de noviembre.
Pedro Canales