17 janvier 2012

TUNISNEWS
11 ème année, N°4219 du 17.01.2012

L’express:Tunisie: la chasse aux voleurs

Europe1:Tunisie : « frappée » par des salafistes

Slate Afrique:Tunisie – Le niqab fait monter la tension à l’université

Le Figaro:Tunisie: le désenchantement des jeunes de Kasserine

Tendance ouest Rouen:Drapeau tunisien à la mairie de Rouen : une « insulte » selon Vague normande

Ridha Kéfi:Le Qatar influence-t-il vraiment la Tunisie ?

Business News:Joseph Staline….à l’avenue Habib Bourguiba


Tunisie: la chasse aux voleurs


Un an après la chute du régime de Ben Ali, les autorités de transition s’efforcent de récupérer les biens accaparés par l’ex-président et son clan. L’ampleur du pillage laisse pantois. Le 14 janvier 2011, le président Zine el-Abidine ben Ali s’envolait précipitamment de Tunisie, après vingt-trois ans de règne, sous les huées des manifestants qui, au péril de leur vie, lui demandaient depuis des semaines de « dégager ». Un an plus tard, les commissions mises en place au lendemain de la révolution démêlent toujours les fils dans lesquels l’ancien chef de l’Etat, son épouse, Leïla Trabelsi, et leurs proches avaient ligoté l’économie tunisienne. Chargée d’identifier et de récupérer les biens mal acquis par Ben Ali et 114 membres du clan au pouvoir, la commission de Confiscation a déjà transféré à l’Etat 233 titres fonciers et une centaine de véhicules, ainsi que des participations, le plus souvent majoritaires, dans 116 entreprises. Le statut exact de 204 autres sociétés est toujours à l’étude. A terme, l’Etat pourrait se retrouver actionnaire de 320 entreprises, qui représentent plus de 15 000 emplois directs et gèrent des avoirs estimés à plus de 2,6 milliards d’euros. La commission promet une évaluation précise de la valeur des sociétés confisquées dans son rapport final, attendu en juin. « L’ampleur du système mafieux est impressionnante », affirme son président, Mohamed Adel ben Ismaïl. « Pas un secteur n’a échappé à la prédation » A la Commission nationale d’investigation sur les affaires de corruption et de malversation (CNICM), le constat est le même. Créée quelques jours après la fuite de Ben Ali, celle-ci a rendu public, le 11 novembre 2011, un rapport partiel portant sur 5000 dossiers. Pour l’heure, personne ne se risque à chiffrer le manque à gagner pour l’économie nationale. « Pas un secteur n’a échappé à la prédation », confiait à L’Express, peu avant son décès, le 2 janvier dernier, Abdelfattah Amor, président de la CNICM. Si les plus grosses affaires concernent directement le clan Ben Ali et Trabelsi, le rapport établit aussi l’existence d’une corruption généralisée, à tous les échelons du pouvoir. Même l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), ancien syndicat unique, est épinglée. L’ampleur de la tâche est telle qu’une commission permanente devrait bientôt prendre le relais. A terme, le produit de la vente des biens récupérés sera versé dans les caisses de l’Etat. Restent les procès, qui ont à peine commencé. Le 20 juin, le tribunal de première instance de Tunis a condamné Zine el-Abidine ben Ali et Leïla Trabelsi à trente-cinq ans de prison chacun pour détournement de fonds publics, après la saisie, dans l’un de leurs palais, de plus de 21 millions d’euros. Ben Ali et son gendre Mohamed Sakher al-Materi ont aussi été condamnés, le 28 juillet, à seize ans de prison, tandis que sa fille Nesrine écopait de huit ans, pour corruption et fraudes immobilières, dans deux affaires d’achat et de cession de terrains. Des jugements dont les Tunisiens regrettent qu’ils n’aient pu être prononcés que par contumace : l’Arabie saoudite, où se trouve l’ex-dictateur, fait la sourde oreille aux demandes d’extradition des autorités tunisiennes, tandis que sa fille et son gendre ont fui au Qatar. Source: “L’express” Le 16-01-2012 Lien:http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/tunisie-la-chasse-aux-voleurs_1071026.html  

Tunisie : « frappée » par des salafistes


TÉMOIGNAGE- Une enseignante violentée s’inquiète de l’irruption de ces extrémistes. Alors que des milliers de Tunisiens se sont rassemblés samedi sur l’emblématique avenue Bourguiba à Tunis pour fêter le premier anniversaire de la chute de Ben Ali, la liberté totale n’est pas encore au rendez-vous. Le 23 octobre dernier, le parti islamiste d’Ennahda a remporté les élections législatives. Depuis ce succès électoral, une vingtaine de salafistes ont investi la faculté des lettres de la Manouba,près de Tunis. Ils imposent aux étudiants de porter le niqab, le voile intégral, pour celles qui le souhaitent en cours ou lors des examens. « J’ai été frappée » Depuis plusieurs semaines, les 8.000 étudiants, privés d’enseignement, sont pris en otage dans un bras-de-fer de plus en plus tendu avec les salafistes alors que se rapprochent les examens. Plusieurs enseignants, qui refusaient des étudiantes porteuses de niqab, ont été frappés, insultés voire menacés de mort. C’est le cas d’Amel Jaïdi, la directrice du département d’anglais qui a été violemment prise à partie. « J’étais en cours, quand une fille débarque, toute voilée en noir en disant : ‘moi je ne sortirai pas et je resterai le visage couvert’. Elle est allée chercher les salafistes. Ils étaient une vingtaine. J’ai été frappée. Ils m’insultaient. Et puis l’un d’eux se dirige vers moi et me dit : ‘je vais te liquider’. Je suis en danger de mort », témoigne cette enseignante au micro d’Europe 1. « Ils sont endoctrinés » Amel Jaïdi redoute des affrontements très violents entre les salafistes qui vont tenter d’empêcher le déroulement des examens et les 8.000 étudiants, paniqués à l’idée de perdre leur année universitaire : « la semaine prochaine commencent les examens semestriels. Si jamais ils [les salafistes] restent là, il y a de grands risques qu’il y ait un bain de sang. Il y a parmi eux des gens qui sont complètement fous qui peuvent tout faire, qui sont prêts à tuer. Ils sont endoctrinés. Ils croient durs comme fer que si jamais ils tentent quoi que ce soit, ils entreront directement au paradis ». Depuis la victoire électorale, les salafistes, jusque-là en retrait sous l’ère Ben Ali, sont de plus en plus présents dans la société tunisienne. Certains d’entre eux ont récemment pris d’assaut une maison-close de la capitale pour réclamer sa fermeture. De même, ils sont intervenus en septembre dans une université de la ville de Sousse pour réclamer le droit de s’inscrire pour les étudiants qui portaient le niqab. Au mois de novembre dernier, le doyen de la faculté de lettres de Manouba avait été séquestré plusieurs heures pour obtenir de lui la séparation des étudiants et des étudiantes ainsi que la création d’une salle de prière dans l’enceinte de cette université. Source: “Europe1” Le 16-01-2012 Lien:http://www.europe1.fr/International/Tunisie-frappee-par-des-salafistes-905341/  

Tunisie – Le niqab fait monter la tension à l’université


Sur le campus de l’université de Manouba, dans la banlieue de Tunis, un an après la chute de Ben Ali, souffle un air de révolution. Depuis plusieurs mois, professeurs et étudiants se livrent un combat sans armes autour d’une question: le niqab. Grèves et manifestations s’enchaînent pour réclamer le droit aux femmes d’assister aux cours et de passer leurs examens vêtues du voile intégral. Des revendications auxquelles les professeurs n’ont pas l’intention de céder. Pour obtenir gain de cause, une trentaine d’étudiants a décidé d’occuper le bâtiment de la direction de la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités. Matelas à même le sol ont remplacé chaises et bureaux. Ces étudiants, qui ne se considèrent pas comme des Salafistes, —des musulmans ultra-orthodoxes—, ont pourtant installé un matériel qui diffuse sans discontinuer des chants islamiques, fait savoir Télérama. Cette situation inquiète de nombreux professeurs, parmi lesquels beaucoup femmes de la génération Bourguiba, et ferventes avocates de la condition féminine: «Le niqab ne correspond pas à la tradition de la Tunisie! s’exclame une enseignante de français. Comment voulez-vous dialoguer avec vos élèves si vous ne pouvez pas voir leur visage?» Un discours que Rafika Ben Guirat, professeur de marketing à la faculté de Manouba, soutient d’autant plus vivement qu’elle a failli être agressée pour «tenue vestimentaire irrespecteuse». Alors qu’elle entrait faire cours dans un amphithéâtre, des étudiants ont protesté contre sa tenue. «Mes étudiants m’ont suppliée d’arrêter le cours et m’ont escortée jusqu’à l’administration, raconte-t-elle à Télérama. J’avais pourtant une veste rouge, une robe blanche: les couleurs de la Tunisie!» Face à ces revendications, le directeur de l’université refuse de céder et a annulé cours et examens pour protester contre leurs méthodes. Etudiants, professeurs, manifestants: tous ont bien l’intention de ne pas se faire voler «leur» révolution. Télérama rappelle que sous le régime de Ben Ali, ce campus excentré était déjà considéré comme un foyer insoumis, avec ses mouvements étudiants récurrents, ses grèves administratives, ses professeurss qui autorisaient le foulard —ultime signe de résistance alors que le pouvoir pourchassait les islamistes. Aujourd’hui, ce pôle universitaire composé de 26.000 étudiants, dont 60 % de filles, est le symbole d’une Tunisie postrévolutionnaire qui se cherche encore. Et semble cristalliser la question de la place qu’accordera l’université à l’islam avec la récente victoire du parti islamiste Ennahdha à l’Assemblée constituante. Pour Neila Saabi, doctorante en Histoire à la faculté de la Manouba, la réponse est toute trouvée: «Il faut réfléchir à de nouveaux modes d’engagement. Car si on ne trouve pas de solutions aux problèmes urgents, il ne faudra pas s’étonner de voir éclater une autre révolution, peut-être moins pacifique. Ça nous concerne tous, les hommes comme les femmes… » Source: ”Slate Afrique” Le 16-01-2012 Lien:http://www.slateafrique.com/81053/en-tunisie-le-niqab-au-centre-des-oppositions-a-luniversite  

Tunisie: le désenchantement des jeunes de Kasserine


Tandis que Tunis connaissait samedi une mobilisation populaire sans précédent et que des milliers de manifestants étaient descendus sur l’avenue Habib-Bourguiba pour célébrer, dans la capitale, le premier anniversaire de la révolution, à Kasserine, une petite ville de 100.000 habitants au sud-est du pays, le manque de perspectives est criant, un an après la chute du régime de Ben Ali. Sur la route de Kasserine, les contrebandiers ont pignon sur rue. Les vendeurs de bidons d’essence y sont devenus plus nombreux que les méchouias, ces troquets où des carcasses de mouton font office d’enseigne. Le carburant vient d’Algérie. La frontière n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres, juste derrière le mont Chaambi, le pic le plus élevé du pays (1 545 mètres). La police ne bronche pas. En Tunisie, l’économie grise représenterait 30 % du PIB. Ici, elle frôlerait plutôt les 50 %. Une soupape de sécurité. Car la région est l’une des plus déshéritées du pays. Des terres arides où même les oliviers peinent à se plaire. Kasserine compte environ 100.000 habitants. Peu ou prou d’activités industrielles à l’exception d’une usine de cellulose qui ne cesse de péricliter (1 200 employés il y a dix ans, 400 aujourd’hui), d’une cimenterie et d’une entreprise de sous-traitance pour Benetton (environ 150 ouvriers). Le taux de chômage avoisine les 40 %, soit le double de la moyenne nationale. Et ici comme ailleurs, il frappe surtout les jeunes diplômés. Kasserine exhibe fièrement deux instituts d’enseignement supérieur tout en reconnaissant que ce sont des «fabriques à chômeurs». La ville dispose aussi d’un hôpital. Il est déliquescent. Pour se faire soigner, raconte Samir Rabhi, un enseignant militant des droits de l’homme, «il faut aller à Sfax», la ville la plus proche, à quelque 200 km. Kasserine se flatte pourtant d’un passé glorieux. Le gouvernorat représenterait le plus gros réservoir de ruines romaines du pays. Mais personne ou presque ne vient les visiter. En 1943, elle fut aussi le théâtre d’une fameuse bataille entre le maréchal nazi Rommel et les forces américaines. Kasserine s’enorgueillit surtout d’avoir été à l’avant-garde de la révolution du jasmin. À l’entrée de la ville, des graffitis en arabe et en anglais s’arrogent des droits d’auteur sur le printemps arabe, proclamant fièrement «We are the révolution». Vingt et un morts en trois jours Après l’immolation de Mohammed Bouazizi dans la cité voisine de Sidi Bouzid le 17 décembre, le soulèvement de Kasserine a été «un catalyseur de la révolte», confirme Sadok Mahmoudi, membre du bureau régional du puissant syndicat UGTT. «L’incendie s’est répandu à Tala puis Kasserine. Le 8 janvier, la ville s’est embrasée. La répression a été féroce: vingt et un morts en trois jours, tous âgés d’une vingtaine d’années. Ben Ali avait mesuré le danger. Deux jours avant de fuir, il avait ordonné de bombarder la ville.» Kasserine s’est toujours affiché comme une ville frondeuse. «En 1984 déjà, la révolte du pain avait commencé ici», rappelle Samir Rabhi. La chute du régime Ben Ali n’a pas mis fin à la contestation. Le 8 janvier dernier, quelques centaines de jeunes ont conspué le président Moncef Marzouki et le premier ministre islamiste Hamadi Jebali venus rendre hommage aux «martyrs» de la révolution. «Ils réclamaient du travail et criaient: dégage!», raconte Haithem, au chômage depuis dix-huit ans, c’est-à-dire depuis toujours. «Marzouki n’a même pas pu commencer son discours. La colère des manifestants était telle qu’il a été aussitôt exfiltré par son service d’ordre.» Dans la cité Ezzouhour (cité des Fleurs), un des quartiers les plus pauvres de Kasserine, la tension est toujours palpable. «Rien n’a changé», constate Jamel, 27 ans, diplômé d’anglais et bien sûr sans emploi. Comme tout le monde, Jamel passe son temps dans un des cafés bondés de la ville à jouer aux cartes et à fumer des cigarettes ou des joints venus d’Algérie. «On attend», dit-il. Pour son ami Nizar, 24 ans, «la situation a même empiré. Les braquages se sont multipliés et même si la police connaît le voleur, elle n’agit pas. L’État est faible. Comment voulez vous attirer des investisseurs dans un tel climat d’insécurité?» À en croire Haithem, la corruption demeure elle aussi endémique. «Le seul moyen de trouver du boulot, ce sont les chantiers» (un système d’emplois à durée déterminée dans la fonction publique hérité de l’ère Ben Ali). Mais pour en bénéficier, «il faut avoir des relations ou payer un bakchich». Pour Jamel, «les nadhaouistes n’ont pas tenu leurs promesses. Nous les avons élus, mais nous pouvons aussi les destituer». À Kasserine, un an après la chute du régime Ben Ali, l’heure est au désenchantement. Le gouvernement en est conscient, mais semble jusqu’ici impuissant. «Les attentes sont énormes et les nerfs sont à vif», a reconnu il y a quelques jours le ministre des Affaires sociales Khalil Zaouia. La situation économique «s’est notablement aggravée», confirme l’économiste Mahmoud Ben Romdhane et les régions les plus pauvres sont les premières à en subir les conséquences. «Le nouveau pouvoir a hérité de l’ancien régime une déconnexion dramatique entre des structures de production fondées sur des emplois moyennement qualifiés et un système éducatif qui génère près de 70.000 diplômés chaque année.» Le nombre de chômeurs est passé de 500.000 à 800.000 Un peu partout dans le pays, les grèves – plus de 500 depuis la chute de Ben Ali – ont déjà entraîné la fermeture de plus d’une centaine d’entreprises. Le secteur touristique est en berne et les exportations de produits manufacturés pâtissent déjà de la crise en Europe. En à peine un an, le nombre de chômeurs est passé de 500.000 à 800.000. Plus d’un tiers des jeunes diplômés sont aujourd’hui sans emploi. «Le pire, poursuit Ben Romdhane, est qu’après avoir passé deux mois à discuter sur la répartition des portefeuilles ministériels, le gouvernement de coalition n’a envisagé aucune mesure d’urgence. Il n’essaie même pas d’envoyer un signal susceptible de redonner un peu d’espoir.» Une absence de perspectives qui n’en finit pas d’inquiéter la plupart des observateurs. «Les islamistes ont connu la prison, la torture. C’est un CV qui mérite la compassion, mais qui ne les habilite pas à diriger le pays, estime un éminent représentant de la société civile. Distinguer les grèves légitimes des débrayages arbitraires comme vient de le faire le porte-parole du gouvernement, c’est de la foutaise! La vérité est que ces dirigeants n’ont aucune vision économique, qu’ils brillent par leur incompétence. Vous connaissez un pays où l’on adopte un projet de budget en quarante-huit heures? Qui plus est, un texte préparé par le précédent gouvernement avant le début de la crise en Europe et qui prévoit une croissance de 4,5 % cette année. C’est surréaliste!» Samedi, à Kasserine, Jamel, Nizar, Haithem et les autres ont passé comme d’habitude la journée au café. À fumer encore et toujours en rêvant tout haut d’«une révolution non stop». Source: “Le Figaro” Le 16-01-2012 Lien:http://www.lefigaro.fr/international/2012/01/15/01003-20120115ARTFIG00146-tunisie-le-desenchantement-des-jeunes-de-kasserine.php  

Drapeau tunisien à la mairie de Rouen : une « insulte » selon Vague normande


La municipalité de Rouen avait décidé de « célébrer » à sa manière le premier anniversaire de l’Association franco-tunisienne de Normandie, créée suite à la révolution ayant secoué la Tunisie en 2011. Samedi 14 janvier, elle a ainsi décidé de faire flotter un drapeau tunisien tout en haut de la mairie, sous le drapeau français. Une initiative qui n’a pas plu à tout le monde. Vague normande, mouvement identitaire régionaliste proche de l’extrême droite, s’y est opposé publiquement à travers un communiqué : « La révolution tunisienne ne concerne que de très loin les Rouennais et Normands. Il serait d’autant plus bienvenu, de la part de la Mairie de Rouen, de pavoiser Normand. Car c’est une insulte à la Normandie et aux Normands, que d’afficher un drapeau étranger et de ne pas hisser les couleurs des terres que nous foulons chaque jour. Nous demandons donc le retrait de ce drapeau, et que la ville de Rouen hisse fièrement les couleurs de la Normandie. » Depuis un an, l’Association franco-tunisienne de Normandie récupère par ailleurs du matériel sportif et des biens d’équipements auprès de clubs de football normands. En mars, les dons rejoindront la Tunisie. Source: ”Tendance ouest Rouen” Le 16-01-2011 Lien:http://www.tendanceouestrouen.com/actualite-3421-drapeau-tunisien-a-mairie-rouen-une-insulte-selon-vague-normande.html  

Le Qatar influence-t-il vraiment la Tunisie ?


Par Ridha Kéfi A en croire certains, le Qatar jouerait aujourd’hui un rôle de premier plan dans la gestion de la transition politique tunisienne. Il serait l’exécuteur d’un plan américain d’installer des régimes islamistes dans les pays du printemps arabe. Qu’en est-il au juste ? La célébration officielle du premier anniversaire de la révolution tunisienne continue de susciter les débats dans les milieux politiques. On a entendu à peu près tout, et n’importe quoi… Certains dirigeants politiques, en manque de visibilité, se sont fait l’écho de radotages sur facebook. Et l’homme qui a le plus canalisé la détestation d’une partie des Tunisiens, c’est l’émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al Thani, que beaucoup accusent d’être le bras politique et médiatique des Etats-Unis dans la gestion du «printemps arabe». Cette thèse résiste-t-elle à l’épreuve de l’analyse, du moins dans le cas de la Tunisie ? On peut, bien sûr, trouver excessive et injustifiable l’implication de la petite monarchie gazière dans la gestion des révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne, yéménite, bahreïnie et syrienne. Les assiduités qataries d’Ennahdha On peut aussi débusquer, derrière cette implication, une volonté du Qatar d’étendre son influence politique dans les pays arabes et islamiques, en comptant sur ses relais dans la région. Et, en Tunisie, le parti Ennahdha, dominant dans l’actuelle coalition gouvernementale, est considéré comme l’un de ces «relais». Les assiduités qataries de Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha, sont connues, notamment ses relations avec le super-conseiller de l’émir du Qatar, le théologien égyptien Youssef El-Qaradhaoui, président de l’Union internationale des savants musulmans (Uism) dont Ghannouchi est membre. Les relations de Rafik Abdessalem, l’actuel ministre des Affaires étrangères, et accessoirement gendre de Ghannouchi, avec le Qatar sont de notoriété publique. Avant de rejoindre son poste à Tunis, ce dernier était chef du département de recherche au centre d’études d’Al-Jazira, et donc, pour dire les choses crûment, un salarié de l’émir. Aussi, la présence du cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani à Tunis, qui plus est, à un moment de grande charge émotionnelle et symbolique, la célébration du 1er anniversaire de la révolution, ne pouvait que faire grincer quelques dents… De même, l’annonce, à l’occasion de cette visite, de la signature de protocoles d’accord relatifs à des projets de coopération entre les deux pays – traduire : des investissements et des aides du Qatar à la Tunisie –, si elle est censée être accueillie avec gratitude par les Tunisiens, ces derniers en ont conçu aussi, paradoxalement, quelque inquiétude, eu égard à tout ce qui précède. Usa – Qatar : vrai tandem ou mythe grossier ? Cela dit, il convient de relativiser l’influence du Qatar, et de sa chaîne Al-Jazira, en Tunisie et dans le monde arabe. Pour ce qui est de notre pays, ce ne sont pas les quelques dizaines de millions de dinars que le Qatar s’apprête à injecter dans une économie en berne qui vont influer les orientations de la transition actuellement en cours. Sur un autre plan, les allégations de certains à propos d’un soi-disant «complot» américain, dont le Qatar serait l’exécutant, pour instaurer des régimes islamistes dans toute la région, nous semblent quelque peu légères sinon grotesques. Et cela pour plusieurs raisons. D’abord, les Etats-Unis n’apprécient pas particulièrement les mouvements islamistes. Ils les ont d’ailleurs longtemps combattus, et aujourd’hui ils ne font que s’en accommoder. Ils n’iront pas jusqu’à les soutenir contre les forces progressistes et libérales pro-occidentales. Ensuite, s’ils ont un nouveau plan pour le Grand Moyen-Orient, les Américains n’auraient pas besoins d’un petit émirat gazier pour le mettre en route. Ils ont suffisamment de relais dans les pays-mêmes, au sein des armées et des administrations, et pas seulement des partis et de la société civile, pour y aller eux-mêmes franco. Franchement : quelle force, aujourd’hui, en Tunisie, pourrait les en empêcher ? Hamma Hammami et son Parti ouvrier communiste tunisien (Poct) ou les quelques groupuscules d’extrême-gauche et/ou nationalistes arabes, grands défenseurs des dictatures, passées, actuelles et à venir ? Soyons sérieux… Tunisie : un Etat vieux de 3 siècles et demi Certes, Washington n’est pas indifférent aux changements actuellement en cours en Tunisie, en Libye, en Egypte, au Yémen, et sans doute aussi demain en Syrie. Ils ont des intérêts économiques et stratégiques importants dans ces pays, liés surtout aux ressources énergétiques (disponibles pour des décennies encore dans la région) et à la sécurité d’Israël, leur grand protégé dont la greffe tarde à prendre dans la région. Les Américains ont aussi des craintes relatives notamment à un possible renforcement du réseau Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), toujours actif dans la bande sahélo-saharienne, et qui menace de reprendre du poil de la bête et de profiter de la moindre faille que laisseraient les dispositifs sécuritaires des les pays d’Afrique du Nord. A cet égard, les risques en Tunisie, un pays plus ou moins tenu, sont moindres qu’en Libye, où le trafic des armes s’est intensifié au cours des derniers mois. Mais même en Tunisie, le risque ne peut pas être écarté totalement. Cependant, les responsables américains ont multiplié les visites en Tunisie pour s’assurer que les nouveaux dirigeants du pays tiennent en main la situation sécuritaire, notamment dans les zones frontalières, s’enquérir de leurs besoins dans ce domaine et les rassurer quant aux prédispositions de Washington à les aider, le cas échéant, et à soutenir la transition en cours dans le pays. Pour cela, Washington a-t-elle vraiment besoin de Doha ? Sachant que les relations entre la Tunisie et les Etats-Unis remontent à plus de deux siècles et que la coopération bilatérale, notamment dans le domaine militaire, est très ancienne et assez développée. On sait aussi que la Tunisie a toujours eu, depuis son indépendance, en 1956, donc bien avant la naissance du Qatar, en 1971, un fort tropisme américain. Dire donc qu’un petit émirat gazier, dont la naissance remonte à une quarantaine d’années, pourrait avoir une influence sur un pays, la Tunisie, dont l’histoire remonte à 3.000 ans et qui dispose d’un Etat central et d’une administration depuis au moins 3 siècles et demi, participe d’une ignorance crasse de l’histoire de notre pays, ou bien d’une mauvaise foi manipulatrice. Et c’est cette seconde hypothèse qui nous semble la plus plausible, tant les affirmations à propos d’une puissance impérialiste pernicieuse appelée Qatar, qui foisonnent sur les réseaux sociaux et même dans les déclarations de certains dirigeants politiques, apparaissent d’un grotesque absolu. Source: “Kapitalis” Le 16-01-2012 Lien:http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/7827-le-qatar-influence-t-il-vraiment-la-tunisie.html  

Joseph Staline….à l’avenue Habib Bourguiba


Au milieu des drapeaux tunisiens et autres slogans multicolores scandés lors du premier anniversaire du 14 janvier, un groupe de manifestants se détache de la foule. Ces manifestants n’arboraient pas le fameux drapeau noir et blanc du djihad islamique (qui semble être devenu une véritable mode) ni encore le portrait du Che, icône révolutionnaire qui se marie à toutes les sauces. Ici, le portrait de Staline était à l’honneur. Drôle de façon de célébrer une fête pour la révolution et la démocratie que d’arborer le symbole d’un des pires monstres du XXe siècle, effondré sous les incohérences de son idéologie. Que représente-t-il pour ceux qui s’en font un porte-drapeau ? Une fois l’orgasme de la révolution consommé, les tunisiens semblent se perdre dans des slogans et des idéologies de plus en plus contradictoires et pour le moins étonnantes. On se rappellera des slogans antisémites criés lors de la venue d’Ismaël Hanieyh à Tunis – accueilli comme un véritable héro – revendiquant « la mort aux juifs » ! Entre stalinisme et antisémitisme, certains tunisiens célèbrent la chute d’une dictature dans la schizophrénie la plus totale. Ambiances… Source: “Business News” Le 16-01-2012 Lien:http://www.businessnews.com.tn/Joseph-Staline%C3%82%E2%80%A6.%C3%83%C2%A0-l%C3%82%E2%80%99avenue-Habib-Bourguiba,520,28781,4 _________________________________________________________________________  

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