Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie Comité national de soutien aux habitants du Bassin Minier: Communiqué Xinhua: La Tunisie et la BAD renforcent leur coopération bilatérale Farid Khiari: Cinquantenaire de l’Université tunisienne – bilan et perspectives AFP: Arabie: des mesures pour endiguer l’emprise d’un islamisme ultraconservateur AFP: La petite communauté juive yéménite gagnée par la peur Reuters: Israel engaged in covert war inside Iran – paper Le Figaro Magazine: Iran : 30 ans sous les turbans
Nouvelles des libertés en Tunisie
Comité national de soutien aux habitants du Bassin Minier
Communiqué
(Traduit de l’Arabe, F.Ch – FTCR)
Cassation
Suite aux lourdes peines prononcées (allant de 8 ans de prison ferme à 2 ans avec sursis) par la Cour d’appel de Gafsa dans le procès des dirigeants du mouvement de protestation qu’a connu le Bassin Minier, la défense – composée du bâtonnier Béchir Essid, De maître Zouheir Yahyaoui et de maître Ali Kalthoum – s’est pourvue en cassation.
Le CNSHBM exprime son souhait que la cassation puisse rendre justice aux accusés. Il souhaite dans le même temps que les autorités politiques fassent preuve d’une volonté réelle de libérer tous les détenus.
L’état de santé des prisonniers est préoccupant
Les avocats des prisonniers du bassin Minier et des membres de leurs familles ont averti le CNSHBM que nombre des prisonniers à Gafsa souffrent de conditions de détention déplorables et que leur état de santé s’est dégradé à cause de l’absence de soins.
En effet, Ms. Haroun Hlaimi, Boubaker Ben Boubaker,Rachid Abdaoui, Moudhaffar Labidi, Othman Ben Othman et M. Jihad El Malki dorment par terre dans une chambre devant accueillir 40 personnes alors qu’elle en compte 93 actuellement. Certains prisonniers se plaignent de maladies survenues suite aux violences dont ils ont fait l’objet lors de leur détention.
Ainsi, Boubaker Ben Boubaker souffre d’une allergie, de maux de tête et d’un hématome au niveau de son genou. Abid El Khlayfi se plaint de douleurs aux yeux et à l’estomac. Tarek Hlaimi souffre quant à lui d’un rhume aigu et ce depuis longtemps ; il a par ailleurs besoin de changer ses lunettes de vue. Adel Jayyar est, lui, victime d’urticaire due à l’humidité à l’intérieur de la prison. Sami Amaidi souffre d’une toux aiguë et de maux de tête ; Abdessalem Helali se plaint de douleur à l’oreille suite aux coups reçus lors de son arrestation. Il a peur que la gorge soit infectée si les autorités pénitentiaires continuent à lui refuser l’accès aux soins.
Cette situation appelle une intervention urgente du ministère de la justice et des droits de l’homme censé veiller à l’application de lois nationales et internationales relatives aux conditions de détention et à l’accès aux soins pour les prisonniers.
Les conditions d’emprisonnement de M. Adnane Hajji qui séjourne à la prison de Kasserine ne sont nullement meilleures que celles de ses camarades. En plus du surnombre dans la chambre qu’il occupe, la porte demeure ouverte tout au long de la nuit et ce malgré le froid. M. Hajji est privé de son courrier ; jusqu’à vendredi 13 février, il n’avait pas encore reçu le bulletin scolaire de sa fille qu’il lui été envoyé depuis quelques semaines. Par ailleurs, A. Hajji – ayant fait don de son rein à sa femme – a besoin d’un suivi médical trimestriel.
Le CNSHBM appelle les autorités à garantir à A. Hajji tous les soins et les contrôles médicaux dont il a besoin. Il demande qu’il soit transféré à la prison de Gafsa pour soulager les souffrances de sa famille.
L’état de santé de M. Béchir Labidi qui a regagné l’hôpital Ariana (maladies respiratoires) après l’audience d’appel du 04 février 2009, reste lui aussi préoccupant. B. Labidi continue à montrer une faiblesse générale et n’arrive pas à reprendre du poids suite à la maladie qui l’a attaqué à la prison de Kasserine.
Le CNSHBM souhaite un prompt rétablissement à B. Labidi.
Le Comité national de soutien aux habitants du Bassin Minier estime que la solution lucide serait de libérer tous les prisonniers du bassin Minier et d’entamer une véritable négociation avec les dirigeants du mouvement, négociation à même de trouver des sorties pour tous les problèmes dont souffre la région.
Tunis : Le 15 février 2009
Pour le Comité National de Soutien aux Habitants du bassin Minier
Messoud Romdhani
Abderrahman Hedhili
Comité national de soutien aux habitants du Bassin Minier
Communiqué
(Traduit de l’ Arabe, F.Ch – FTCR)
Hier, dimanche 15 février, Maîtres Chokri Belaid et Karim Katib ont été privé de se rendre à Haffouz – gouvernorat de Kairouan- où maître Belaid – membre du CNSHBM et du comité de défense des prisonniers – devait intervenir sur les conditions du déroulement du procès des dirigeants du mouvement de protestation à Redeyef dans les locaux de l’Union locale de travail à Haffouz. Malgré diverses interventions du Bâtonnier Béchir Essid et de maître Ayyachi Hammami qui s’est même déplacé pour apporter son soutien à ses confrères auprès des services de sécurité, maître Belaid et maître Katib sont restés jusqu’à 11h retenus au poste de police de Radès (banlieue sud de Tunis).
Le CNSHBM remercie vivement les unions régionales de travail à travers le pays, notamment l’union régionale et les unions locales de travail à Kairouan, pour l’intérêt qu’elles portent à l’affaire du Bassin Minier et l’organisation de plusieurs rencontres à cet effet.
Le CNSHBM dénonce avec vigueur l’interdiction faite aux avocats et défenseurs de leur droit à la libre circulation, droit systématiquement entravé. Pour mémoire, Maître Abdessattar Ben Moussa a été empêché de se déplacer à Kairouan pour assister à une rencontre organisée au siège de l’Union Régionale de Travail (U.R.T.)
Le CNSHBM estime que cette attitude sécuritaire est contraire à toutes les lois du pays et qu’elle complique davantage la relation des autorités aux composantes de la société civile.
Tunis : Le 16 février 2009
Pour le Comité National de Soutien aux Habitants du bassin Minier
Messoud Romdhani
Abderrahman Hedhili
La Tunisie et la BAD renforcent leur coopération bilatérale
Cinquantenaire de l’Université tunisienne :
bilan et perspectives.
50 ans déjà ! c’est un âge où l’Université de notre pays commence à entrer à l’âge adulte et un premier bilan ne peut que lui faire du bien. Depuis 50 ans, l’Université tunisienne produit des étudiants qui deviennent à leur tour des cadres, dans le privé et dans le public, et c’est grâce à cet encadrement que notre pays fonctionne, ce n’est ni par magie ni par le hasard des choses. L’Etat consacre une part importante de son budget à l’éducation de nos concitoyens, fournit une infrastructure qui coûte de plus en plus chère pour la réussite de la formation des cadres de la nation.
Quel est le bilan de cette Université tunisienne, fierté de nos pères et espérance pour nos enfants ? Notre démarche évaluative n’est pas de juger ou de condamner mais de comprendre, comme le dit Spinoza.
Disons-le avec raison : que de chemin parcouru en cinquante ans ! Il y a réellement des motifs de fierté, pourquoi bouder notre plaisir ? Rappelons-nous il y a cinquante années lors de notre indépendance, la colonisation française a laissé un pays exsangue : peu ou pas de médecins tunisiens, de pharmaciens, d’ingénieurs, de polytechniciens, d’architectes, d’agronomes, de professeurs, peu ou pas de diplômés en un mot, c’est-à-dire d’hommes et de femmes compétents, dans l’écrasante majorité des secteurs d’activités de notre pays. L’Université tunisienne est donc née de la nécessité et dans l’urgence, des défis immenses étaient à relever : bâtir les cadres d’une jeune nation indépendante.
A dire le vrai, et ce dans tous les domaines, depuis la première république jusqu’à la deuxième république, depuis 1987, nombreux sont les défis qui ont été relevés et notre pays « exporte » depuis plus de trois décennies déjà sa matière grise, ses cadres dans nombre de pays arabes et africains, et notre expérience soulève, dans bien des domaines, l’admiration. Récemment, dans celui de la démographie, la Tunisie a été choisie comme conseiller-expert auprès de l’ONU pour aider des pays pauvres et émergents à contrôler leur natalité, clé indispensable au développement économique. Assurément, nombre de défis ont été relevés, nombre de challenges ont été gagnés dans de nombreux domaines : rien que le fait d’avoir des usines pharmaceutiques qui produisent des médicaments pour nos concitoyens est déjà un défi formidable qui a été gagné : ne pas dépendre de l’étranger des médicaments de base pour la santé publique –même si cela se fait sous patente, même si les brevets sont étrangers. L’essentiel est que l’encadrement soit là, et cet encadrement est le produit de l’Université tunisienne. Combien de pays peuvent en dire autant dans ce domaine, et qui disposent de moyens semblables à ceux de notre pays, c’est-à-dire peu ?
Rappelons avec ces quelques chiffres publics, publiés dans le numéro 448 de l’hebdomadaire al-‘Aqd, tout l’effort de l’Université tunisienne et il deviendra clair pour tout le monde le formidable chemin accompli depuis 1958, par rapport à l’état terrible dans lequel a été laissée l’Université tunisienne par l’Etat colonial français : 6 universités et 2489 étudiants ! et tout le résultat de ce travail inlassable de 50 ans apparaîtra sans avoir besoin de commentaires :
—13 universités.
—192 institutions universitaires publiques.
—370000 étudiants dont 59% étudiantes,
—19500 enseignants dont 7498 de femmes,
Sur le plan de la recherche et de la technologie, des chiffres éloquents qui disent tout le travail accompli :
—32 centres de recherches,
—15833 chercheurs,
—146 laboratoires,
—638 unités de recherches,
—6 pôles technologiques nationaux, 3 régionaux,
—31 pépinières d’entreprises réparties sur 20 gouvernorats,
—un Conseil supérieur de la recherche scientifique et de la technologie,
—une Assemblée nationale d’évaluation des activités scientifiques,
—établissement en cours de 37 écoles doctorales sur 2008-2009.
Un dernier témoignage sur ce parcours courageux, tenace et qui se veut ambitieux de l’Université de notre pays est le nombre d’enseignants-chercheurs tunisiens qui essaiment à travers le monde : en 2007, 4945 entre chercheurs-enseignants, ingénieurs, médecins et pharmaciens se répartissent comme suit dans le monde : 60.5% en Europe, 23 % en Amérique du Nord, et 15 % dans le monde arabe, sachant que sur ces 4945 chercheurs-enseignants, 46 % d’entre eux sont des ingénieurs, c’est dire la qualité de l’enseignement technologique dans notre pays.
Oui, assurément, le bilan est impressionnant, et nous le disons sans complaisance aucune.
Si le chemin parcouru est réellement un motif de fierté, il reste que des interrogations doivent aussi être soulevées afin que l’on comprenne bien qu’une Université qui avance est une Université qui doit se remettre en question en permanence, c’est le prix à payer pour suivre la marche du développement, et aucune université ambitieuse dans le monde ne peut se passer de ce questionnement, appelé en politique Réformes.
L’Etat réforme en permanence notre Université : nouvelle loi-cadre en 1993, adoption de la thèse unique, de la dernière loi-cadre de l’Université (2008), sans oublier une réforme en cours : le LMD (Licence-Master-Doctorat). Aussi, une réforme supplémentaire, devenue indispensable, ne peut faire du mal à l’Université de notre pays, pour continuer à se hisser vers le niveau des nations développées, car ce bilan impressionnant, à dire le vrai, est le résultat des nombreuses réformes faites depuis plus de 20 ans maintenant.
Dire aujourd’hui les insuffisances du fonctionnement d’une instance, c’est bâtir les promesses de demain pour que notre Université puisse faire face aux défis que doit relever impérieusement notre pays. Ces questions qui soulèvent le problème de l’excellence, donc de la recherche de la qualité dans la production des chercheurs et des enseignants, méritent qu’elles soient ici posées selon les critères de la production de l’excellence retenus par les Principes de Berlin[i] , mais nous ne retiendrons pas ceux établis par le Times Higher Education-Quacquarelli Symonds (THE-QS)[ii] ni ceux, extrêmement exigeants, de l’Université Jiao Tong de Shanghai[iii].
Sur cette base, posons-nous quatre questions car elles méritent qu’elles le soient :
1— quels sont les universitaires tunisiens qui ont atteint une reconnaissance académique internationale dans leur domaine depuis cinquante années ?
2—quels sont les universitaires tunisiens dont les travaux font office de référence internationale dans leur domaine de compétence ?
3—quels sont les universitaires qui ont déposé des brevets de technologie reconnus sur le plan international et qui sont achetés par les entreprises des nations développées, ou même par les entreprises tunisiennes ?
4—enfin, quels sont les institutions de recherche reconnus par les institutions homologues des nations développées qui estiment que les travaux qui en émanent font avancer la connaissance dans leur domaine ?
Essayons d’illustrer ce dernier point en nous arrêtant un instant sur une institution connue parmi d’autres —elle parlera pour beaucoup d’autres institutions similaires : c’est celle du Centre d’études et de recherches économiques et sociales fondé en 1962 (CERES), chargé par l’Etat, dès sa fondation, de remplir cinq missions dont voici, pour rappel, les deux principales :
3e mission :Entreprendre, à la demande des ministères, des institutions nationales, des entreprises publiques et privées et dans le cadre de conventions établies à cette fin, soit à l’échelle nationale, soit dans le cadre de la coopération internationale, toute recherche ou étude destinée à l’identification, l’analyse et le traitement des phénomènes sociaux et économiques passés ou présents et de procéder à toutes anticipations et prospectives y relatives.
4e mission :Entreprendre des recherches documentaires relevant de ses missions en vue de connaître, de suivre et d’analyser les implications sociales de l’évolution des technologies dans les domaines intéressant la société et de les évaluer du point de vue de leurs répercussions sur les objectifs nationaux de développement et organiser des manifestations scientifiques en collaboration avec les entreprises économiques et les établissements d’enseignement supérieur et de recherche.
Est-ce qu’un bilan a été fait pour évaluer si les missions confiées au CERES avec un budget de l’Etat ont été réalisées et à quelle hauteur l’ont-elles été ? Est-ce au directeur de faire ce bilan, pour autant qu’on puisse parler de bilan, ou à un organisme indépendant qui est la meilleure garantie d’objectivité ? Des protocoles devraient être établis qui permettent à l’Etat de pouvoir bénéficier d’une évaluation experte et objective dans ce type de situation.
Dans un esprit opposé de cette évaluation experte, voici ce qu’écrit le directeur de cette institution à propos du bilan de la revue du CERES lors de sa présentation en 2003 dans le numéro 123 :
« (…) Grâce à quelques générations de chercheurs la Revue Tunisienne de Sciences Sociales a pu ainsi questionner le réel avec les outils méthodologiques les plus performants qui aient pu être mis à la disposition de ses collaborateurs. Elle a contribué à l’élaboration des plans nationaux de développement et à l’épanouissement de la recherche fondamentale. »
Ce n’est pas un bilan académique et expert qui est présenté ici par le directeur de ce centre mais une opinion, tout simplement. Pourtant trois questions méritent d’être posées : qu’a produitconcrètement le CERES comme travaux de références reconnus sur le plan international —en sciences économiques et sociales—- dans ce domaine qu’est le sien ? Quels sont les objectifs fixés par l’Etat dès la fondation de ce centre qui auraient été remplis ou même simplement atteints par le CERES ? Est-ce que les insuffisances sont à imputer au directeur de cette institution qui croit pouvoir présenter un bilan en recourant à l’hyperbole comme argument, ou bien à l’absence de moyens dont il n’aurait pas bénéficié de la part de l’Etat ?
On pourrait multiplier les exemples, mais être ramené souvent à dresser le même constat; aussi bien, un bilan devra être exigé et des résultats demandés à tout enseignant-chercheur nommé par le ministère à ces fonctions, l’obligation de résultat devant faire partie de la charte de nomination ou de recrutement à ce type de postes, ainsi que la durée non renouvelable de son occupation, comme cela se fait partout dans les instituts et les centres des nations développées. La recherche académique devra être tenue à l’écart de toute idée de sinécure. C’est pourquoi l’on ne peut accueillir qu’avec intérêt la mise en place par le ministère de l’enseignement supérieur, de la technologie et de la recherche de cette Assemblée nationale d’évaluation des activités scientifiques.
Sans entrer dans les détails et risquer d’ennuyer les lecteurs du journal qui nous offre ses colonnes, ne faudrait-il pas commencer à réfléchir à une manière, souple pour commencer, par laquelle il faudrait instaurer progressivement un classement de nos universités —d’abord celles qui disposent de moyens véritables— sans pour autant aller jusqu’à leur prescrire le très exigeant classement international de Shanghai (établi par l’université Jiao Tong de Shanghai, ou celuiétabli par le Times Higher Education et Quacquarelli Symonds,THE-QS). En revanche, le classement à partir des Principes de Berlin, comme on l’avait évoqué plus haut, pourrait servir de bonne base pour mettre en place les critères d’évaluation et de classement de notre Université. Avancer, c’est aussi se donner le courage et les moyens de comparer son travail à celui qui est fait ailleurs, tout en gardant à l’esprit que les moyens des uns et des autres ne sont pas toujours comparables.
L’amélioration de notre Université passe aussi par un meilleur fonctionnement des jurys qui sont l’organe de recrutement de l’élite intellectuelle de notre pays. Essayons de faire ici le bilan de cet outil-clé qui recrute pour ces branches de la connaissance : nous voulons parler des maîtres de conférences qui encadrent la recherche et l’enseignement. C’est ainsi que l’on prépare l’à-venir de l’Université de notre pays.
Soucieux de prendre part au débat de la mise à niveau de l’Université tunisienne, conscients que le temps est venu pour l’université de notre pays de se hisser encore plus en direction des normes qui régissent le fonctionnement des universités des nations développées, préoccupé par une certaine dérive de l’état de fonctionnement des jurys de recrutement des maîtres de conférences —mais pas uniquement ces jurys-là— nous voulons assumer notre part de responsabilité en informant sur cette situation qui se dégrade d’année en année, et de faire part de propositions qui pourraient élever et renforcer le niveau strictement académique de l’évaluation universitaire par notre institution universitaire, en essayant de rapprocher son fonctionnement de celui des universités des nations développées. Certes les querelles de personnes et les jalousies intestines existent dans toutes les universités du monde et mes anciens professeurs de Paris s’amusaient à me les raconter, mais les structures de recrutement n’autorisent pas là-bas l’éviction de collègues qui veulent légitimement accéder aux promotions dans leur carrière, ni que des carrières soient brisées. Notre jeune Université -pour se hisser au niveau international- n’a ni le temps ni les moyens de laisser sur le côté des talents et des compétences par le fait de quelques uns…
Partant de cette finalité, nous voudrions attirer l’attention sur ces graves problèmes de fonctionnement de nos jurys nationaux de recrutement des maîtres de conférences, et sur certaines pratiques coupables en cours au sein de ces commissions de recrutement, que nous estimons peu dignes de notre université qui aspire légitimement à l’excellence en ce cinquantième anniversaire, et à l’ambition. Ces pratiques qui n’obéissent à aucune déontologie ni à aucune morale, sont devenues un véritable frein à l’émancipation des enseignants-chercheurs de notre pays. Un fait est à relever qui dit tout le malaise dont souffre notre université : peu, trop peu de collègues passent au grade de maîtres de conférences avant la cinquantaine, ce qui réduit ainsi considérablement le travail de l’encadrement et de la recherche, une pratique sournoise et délibérée qui laisse le champ universitaire aux mains de quelques uns qui s’érigent en véritables inquisiteurs, le plus souvent peu ou pas reconnus par ailleurs par leurs pairs au niveau international. Qui n’a pas en mémoire ce professeur en histoire ancienne qui a empêché, pendant plus de 30 ans, qu’émerge une nouvelle génération d’historiens et archéologues dans notre pays, un pays qui a pourtant plus de 35000 sites romains répertoriés et dont le besoin en historiens et archéologues pour le mettre en valeur est énorme ? Dans le domaine de l’histoire ancienne, l’Université tunisienne aurait pu, parce qu’elle a eu les moyens humains et intellectuels, mettre en place l’équivalent de l’Ecole de Rome, sans le comportement cynique de certains. On ne peut qu’être fier du classement de l’université arabe du Caire parmi les meilleures universités du monde en archéologie (sous-mentionné), mais nous, n’avions nous pas les talents pour faire de même pour notre histoire romaine avec ces 35000 sites sur notre territoire ? Que nous a t il vraiment manqués ?Au jour d’aujourd’hui, après 50 années d’existence de notre université, il n’existe que 2 professeurs seulement en exercice en histoire ancienne romaine au seuil de la retraite et, dans la même situation, un seul maître de conférences en histoire de Carthage, une histoire proprement séminale. Ce sont ces pratiques que tout le monde universitaire dénonce et supporte à la fois, en silence et dans une grande colère retenue, car c’est celaqui entrave la dynamique du progrès de l’Université, et de sa quête de l’excellence. On peut faire le même constat dans l’enseignement de la langue anglaise où il existe moins d’une dizaine de professeurs et de maîtres de conférences.
Comment peut-on contribuer à la formation de nos étudiants quand une poignée d’individus accapare des postes, entrave la marche de leurs collègues et pratique la destruction systématique de toute ambition académique ? Il est temps de faire cesser ces pratiques qui n’honorent aucun universitaire, et qui portent atteinte à l’intérêt du développement de l’Université de notre pays.
Nous aurions pu arrêter ici cette contribution au cinquantième anniversaire de l’Université de notre pays, dont nous ne sommes pas peu fier, et dire que tout va bien dans le meilleur des mondes, mais nous croyons fermement qu’il faut aller au bout d’une logique et faire des propositions avec le rêve secret demettre fin à ces pratiques de l’arbitraire, devenues pratiques communes de nombre de jurys.
Afin d’instaurer des critères valides et une plus grande transparence dans le fonctionnement des commissions de recrutement, de fournir aux candidats plus de lisibilité dans les insuffisances de leur dossier, d’éviter que les commissions ne deviennent des lieux d’affrontement peu académique, de préserver, enfin, la dignité et la distinction de l’institution universitaire tunisienne, nous nous devons, nous universitaires, de faire des propositions pour aboutir à des réformes devenues nécessaires et urgentes. Ces propositions sont au nombre de sept :
1)Elargir le jury de recrutement à plus de cinq membres (nous en proposons treize) dont trois (obligatoirement rapporteurs) dans chaque spécialité et, dans la mesure des possibles, de même grade. Le président du jury devrait être élu par ses pairs, et non point nommé, ce qui exigera plus de responsabilité de chacun de ses membres. Les membres du jury informeront l’administration du nom du président qui a été élu, en déposant une copie du procès-verbal annonçant l’élection de tel(le) collègue au poste de président(e) du jury. Le président ne doit plus avoir qu’une seule voix du fait du nombre impair des membres de la commission, un simple primus inter paresen fin de compte.
2)Seuls les spécialistes de la discipline prendront une part active à l’audition du candidat.
3) le jury de recrutement des maîtres de conférences doit devenir une instance de classement des candidats selon leur dossier, et strictement une instance de classement des candidats. La seule instance d’évaluation académique reste, et doit rester, le jury d’habilitation à diriger les recherches. Ce double emploi instaure réellement l’arbitraire.
4) Pour donner enfin de la crédibilité à cette habilitation, il serait recommandable d’instaurer un encadrement au cours de la préparation du diplôme d’habilitation pour parrainer sur le plan scientifique et académique les candidats afin d’assurer la qualité, la crédibilité et la rentabilité des travaux présentés grâce à un double engagement du candidat et de l’encadreur. Cela se fait en Europe et aux Etats-Unis, pourquoi pas au sein de l’Université de notre pays ?
5) En cas de litiges entre membres du jury d’abord, un vote à bulletin secret (pour préserver la liberté de conscience de chacun) doit être fait pour départager les treize membres du jury. Le nombre est une garantie contre ces agissements contre lesquels nous vous saisissons, et qu’on ne vienne pas nous dire qu’un problème de budget empêche l’élargissement des jurys, car le prix à payer pour instaurer la probité et l’intégrité des jurys nationaux est ridicule pour être ici évoqué,
6) En cas de litige avec le candidat, le jury désigne ad-hoc deux nouveaux membres rapporteurs qui doivent remettre dans les dix jours leur rapport à la commission réunie de façon plénière, afin que le jury décide dans la clarté et sur la base de la majorité des rapporteurs du dossier.
7) les trois rapporteurs de chaque dossier doivent remettre leur rapport avant la tenue de la session de la commission de recrutement au président du jury, mais également une copie à tous leurs collègues qui doivent être informés en même temps que le président, sur une base d’égalité statutaire, de la teneur des rapports pour empêcher les ententes préalables. Une copie du rapport de chaque rapporteur doit être émise, avant l’audition, par voie postale ou –si le rapporteur le souhaite- remise directement au candidat, quitte à ce que le rapport posté soit anonyme et ne porte que les numéros : 1, 2 ou 3, correspondant ainsi aux trois rapporteurs. En conséquence, chaque collègue assumera pleinement, et dans la transparence, ses responsabilités académiques, comme cela se fait dans la sérénité dans les instances des nations développées.
Ces modestes propositions sont adressées à ceux qui ont en charge aujourd’hui la marche de notre Université, propositions dont la seule finalité et la seule raison restent la recherche de l’efficience de notre institution universitaire à l’occasion de ce 50e anniversaire ; celle-ci passe aussi par une nécessaire amélioration du fonctionnement de nos jurys nationaux de recrutement : améliorer le niveau d’intégrité de jurys nationaux, élever le degré de contrôle dans leur fonctionnement afin d’accorder la priorité de leur évaluation à la seule exigence académique.
Ce que nous proposons là au débat n’est, ni plus ni moins, que la pratique en cours dans les nations développées, dont le fonctionnement des jurys de recrutement se fait sur la base de la compétence, de l’intégrité de chacun de ses membres ainsi que de la transparence de la procédure sur la base de critères clairement établis, ce qui n’est aucunement le cas aujourd’hui dans nos jurys. La mise à niveau de notre université et sa compétitivité passent sans doute par l’alignement de son système d’évaluation, à son plus haut niveau, sur les pratiques et les normes internationales en vigueur. Il faudra certes du temps pour arriver à ce résultat, vu le jeune âge de notre Université et nos modestes moyens (l’université de La Sorbonne date du milieu du 13e siècle -1253, celle de Harvard de 1636 et son budget s’élève pour cette année à 34.9 milliards de dollars), mais tôt ou tard —et l’instauration d’une instance nationale d’évaluation scientifique constitue un pas prometteur dans cette direction de la recherche de l’excellence— l’Université tunisienne devra se décider à prendre ce chemin.
Farid Khiari
Faculté des lettres et sciences humaines de Sousse
[i] En 2004, en réaction au THE-QS américain et à la sévérité des normes de classement ARWU de Shanghai, leCentre européen pour l’enseignement supérieur (CEPES) de l’UNESCO et l’Institute for Higher Education Policy de Washington ont créé le Groupe international d’experts en classement (IREG). Le 20 mai 2006, l’IREG publiait un guide directeur, Berlin Principles in Ranking of Higher Education Institutions, appelé depuis « Principes de Berlin » pour l’élaboration de systèmes de classement des universités qui garantissent la qualité de la méthodologie utilisée, de la collecte des données et de leur diffusion.
Les principes généraux de Berlin stipulent qu’un système de classement légitime doit :
1) reconnaître la diversité des établissements et prendre en considération leur mission et buts particuliers;
2) préciser le contexte linguistique, culturel, économique et historique des systèmes d’éducation qui font l’objet du classement; et
3) dans la mesure du possible, mesurer les résultats obtenus de préférence aux données d’entrées (input).
[ii]Le Times Higher Education (THE) est un hebdomadaire entièrement consacré à l’enseignement supérieur. Il constitue une source d’informations sur le fonctionnement et les résultats de l’enseignement et de la recherche. Il publie chaque année à l’automne, depuis 2004, un classement des 200 meilleures universités mondiales.
Comme beaucoup de classements nationaux ou thématiques d’universités, et contrairement au classement de Shanghai, il est d’origine médiatique et vise donc dès le départ un public très large, au-delà même des professionnels et des étudiants de l’enseignement supérieur.
À la différence du classement de Shanghai, le classement du THE est fondé sur une évaluation non seulement de la recherche, mais aussi de l’enseignement, et sur l’idée que les experts sont les mieux placés pour juger les établissements. Il ne se fonde donc pas seulement sur des faits objectivables, comme le classement de Shanghai, mais prend également en compte les opinions des professionnels et donc la réputation des établissements.
Ce classement est en effet fondé à 40 % sur une « revue par les pairs », c’est-à-dire les chercheurs, et à 10 % sur un sondage effectué auprès des employeurs. Les autres indicateurs pris en compte sont de nature quantitative. Ils portent sur l’encadrement des étudiants (supposé refléter le degré d’engagement de l’établissement en faveur de l’enseignement) et la visibilité des travaux de recherche : ratio personnel / étudiant, citations / personnel, taux de personnel et d’étudiants étrangers. Au fil des années, plusieurs changements de méthodes altèrent l’interprétation des résultats de ce classement.
Source : Rapport d’information n°442 (2007-2008) de M. Joël Bourdin, fait au nom de la délégation du Sénat pour la planification, déposé le 2 juillet 2008.
Quacquarelli Symonds (QS) : est un organisme indépendant d’éducation fondé en 1990. Il s’est établi comme réseau principal mondial pour les carrières de haut niveau et l’éducation. Sa mission, en tant qu’organisation d’éducation, est de permettre aux personnes motivées à travers le monde d’accomplir leur potentiel en développant la mobilité internationale, l’accomplissement éducatif et l’évolution dans la carrière.
[iii] Le classement académique international des universitésmondiales (Academic Ranking of World Universities –ARWU),établi par l’université Jiao Tong de Shanghai, estpublié en août de chaque année depuis 2003, il distingue 500 universités pour leurs performances académiques. La méthode de classement de l’université de Shanghai se fonde sur la volonté d’utiliser des indicateurs objectifs, provenant de sources extérieures aux universités et vérifiables par tous, ce qui limite la palette des indicateurs disponibles. Ceux-ci concernent uniquement la recherche,à l’exception de toute considération de l’enseignement dispensé et des débouchés professionnels.
Ce classement se base sur 4 critères fondés sur 6 indicateurs :
1-qualité de l’éducation avec un indicateur : anciens étudiants ayant reçu un prix Nobel ou la Médaille Fields* (10%) ;
2- qualité des enseignants avec deux indicateurs : membres de l’équipe universitaire ayant reçu un prix Nobel ou la Médaille Fields (20%) et nombre de « chercheurs les plus cités » dans 21 domaines de recherche (20%) ;
3- Résultats de l’activité de recherche avec deux indicateurs :articles publiés dans « Nature » et « Science » (nombre d’articles publiés dans ces 2 revues entre 2002 et 2006) (20%) et articles référencés au niveau international** (20%).
4–Taille de l’institution avec un indicateur :résultats académiques rapportés à la taille de l’institution (10%).
*Médaille Fields :créée en 1936, elle est décernée tous les 4 ans par le congrès mondial des mathématiciens. Elle récompense au plus 4 spécialistes des mathématiques, considérés comme promis à un brillant avenir.
** Nombre total d’articles identifiés par l’ISI*** (Institut international de la statistique) dans les périodiques considérés comme faisant référence. Ces articles sont répertoriés dans deux bases bibliographiques :
– Science citation index-expanded (SCIE) dans le domaine scientifique ;
– Social science citation index (SSCI) pour les sciences sociales.
*** Etablie en 1885, l’institut statistique international (ISI) est l’une des associations scientifiques les plus anciennes opérant dans le monde moderne. Son succès peut être attribué à la demande mondiale croissante de l’information statistique professionnelle, sa direction dans le développement des méthodes statistiques et de leur application, et dans le dévouement collectif de ses membres.
Source :Ibidem.
Voici, à méditer, à titre indicatif le classement fait par le THE-QS en 2008 des 300 meilleures écoles et universités dans le monde en lettres et en sciences humaines (arts and Humanities) :
Noms des Ecoles/Universités Pays Nombre de points
1 HARVARD University Etats-Unis 100.0
2 University of California, BERKELEY Etats-Unis 93.1
3 University of OXFORD Royaume Uni 91.3
4 University of CAMBRIDGE Royaume Uni 89.1
5 YALE University Etats-Unis 86.2
6 PRINCETON University Etats-Unis 81.8
7 COLUMBIA University Etats-Unis 81.7
8 STANFORD University Etats-Unis 80.3
9 University of CHICAGO Etats-Unis 79.3
10 University of CALIFORNIA, Los Angeles Etats-Unis 77.3
11 University of TORONTO Canada 74.3
12 AUSTRALIAN National University Australie 74.0
13 MCGILL University Canada 70.8
14 CORNELL University Etats-Unis 67.2
15 NEW YORK University (NYU) Etats-Unis 64.2
16 The University of MELBOURNE Australie 62.8
17 The University of SYDNEY Australie 62.6
18 University of BRITISH COLUMBIA Canada 61.9
19 University of MICHIGAN Etats-Unis 61.5
20 MASSACHUSETTS Institute of Technology (MIT) Etats-Unis 60.5
21 DUKE University Etats-Unis 58.4
22 JOHNS HOPKINS University Etats-Unis 57.1
23 PEKING University Chine 56.4
24 Freie Universität BERLIN Allemagne 55.2
25 Université Paris Sorbonne (PARIS IV) France 55.0
26 University of EDINBURGH Royaume Uni 54.8
27 BROWN University Etats-Unis 54.3
28 University of TOKYO Japon 54.1
29 UCL (University College London) Royaume Uni 53.6
30 National University of SINGAPORE(NUS) Singapour 53.1
31 LONDON School of Economics and Political… Royaume Uni 52.9
32 TRINITY College Dublin Irlande 52.8
33 MONASH University Australie 52.5
34 École Normale Supérieure, PARIS France 51.3
35 LEIDEN University Pays-Bas 51.0
36 University of AMSTERDAM Pays-Bas 50.7
37 KYOTO University Japon 50.4
38 KING’S College London Royaume Uni 50.1
39 The University of AUCKLAND Nouvelle-Zélande 49.7
40 University of PENNSYLVANIA Etats-Unis 49.4
41 Hebrew University of JERUSALEM Israël 48.1
42 Katholieke Universiteit LEUVEN Belgique 47.8
43 RUTGERS, The State University of New Jer… Etats-Unis 47.4
44 University of VIENNA Autriche 47.1
45 University of TEXAS at Austin Etats-Unis 46.3
46 University of HONG KONG Hong Kong 45.7
47 UPPSALA University Suède 45.6
48 HEIDELBERG Universität Allemagne 45.4
49 BOSTON University Etats-Unis 45.2
50 HUMBOLDT-Universität zu Berlin Allemagne 44.9
51 University of NEW SOUTH WALES Australie 44.7
52 University of HELSINKI Finlande 44.4
53 INDIANA University Bloomington Etats-Unis 44.2
54 Università degli Studi di ROMA – La Sapi… Italie 43.9
55 University of BOLOGNA Italie 43.8
56 University of WISCONSIN-Madison Etats-Unis 42.5
56 WASEDA University Japon 42.5
58 University of COPENHAGEN Danemark 42.4
59 Université de Montréal Canada 42.3
60 School of Oriental and African Studies, … Royaume Uni 42.1
60 Ludwig-Maximilians-Universität München Allemagne 42.1
60 Université catholique de LOUVAIN (UCL) Belgique 42.1
63 GEORGETOWN University Etats-Unis 41.4
64 MACQUARIE University Australie 41.0
65 UTRECHT University Pays-Bas 40.9
66 University of MANCHESTER Royaume Uni 40.7
67 University of QUEENSLAND Australie 40.4
68 Université PARIS I Panthéon Sorbonne France 40.0
69 Universität FREIBURG Allemagne 39.2
70 YORK University Canada 39.0
71 University of ST ANDREWS Royaume Uni 38.8
72 Eberhard Karls Universität TÜBINGEN Allemagne 38.7
73 University College DUBLIN Irlande 38.6
74 City University of NEW YORK Etats-Unis 38.5
75 University of WARWICK Royaume Uni 38.4
76 SEOUL National University Corée du Sud 38.1
77 University of LEEDS Royaume Uni 37.6
78 University Complutense MADRID Espagne 37.4
79 Ateneo de MANILA University Philippines 37.3
80 TEL AVIV University Israël 37.1
81 University of OTAGO Nouvelle-Zélande 36.8
82 University of NOTRE DAME Etats-Unis 36.6
82 University of the PHILIPPINES Philippines 36.6
84 University of CALIFORNIA, Irvine Etats-Unis 36.4
85 TSINGHUA University Chine 36.0
86 LA TROBE University Australie 35.9
87 University of PITTSBURGH Etats-Unis 35.7
88 University of ALBERTA Canada 35.5
89 FUDAN University Chine 35.4
90 University of BRISTOL Royaume Uni 35.3
91 STONY BROOK University Etats-Unis 35.1
91 University of BASEL Suisse 35.1
93 University of CALIFORNIA, San Diego Etats-Unis 35.0
94 University of BARCELONA Espagne 34.6
95 Universität GÖTTINGEN Allemagne 34.5
96 LUND University Suède 34.4
97 VICTORIA University of Wellington Nouvelle-Zélande 33.9
97 University of GENEVA Suisse 33.9
97 Universidad Nacional Autónoma de México … Mexique 33.9
100 University of AARHUS Danemark 33.8
101 University of GRONINGEN Pays-Bas 33.6
102 University of ARIZONA Etats-Unis 33.1
103 University of ILLINOIS Etats-Unis 32.8
104 University of ZURICH Suisse 32.6
105 GOLDSMITHS, University of London Royaume Uni 32.4
107 University of VIRGINIA Etats-Unis 32.2
108 NORTHWESTERN University Etats-Unis 32.1
109 University of SUSSEX Royaume Uni 31.9
109 STOCKHOLM University Suède 31.9
111 The CHINESE University of Hong Kong Hong Kong 31.8
111 University of YORK Royaume Uni 31.8
113 CARNEGIE MELLON University Etats-Unis 31.7
114 DARTMOUTH College Etats-Unis 31.6
115 University of HAWAII Etats-Unis 31.5
116 QUEEN’S University Canada 31.4
117 JAGIELLONIAN University Pologne 31.2
117 MCMASTER University Canada 31.2
119 CHULALONGKORN University Thaïlande 31.0
120 University of GHENT Belgique 30.8
120 University of OSLO Norvège 30.8
122 Universität FRANKFURT am Main Allemagne 30.6
122 University of SAO PAULO Brésil 30.6
122 University of MINNESOTA Etats-Unis 30.6
125 DURHAM University Royaume Uni 30.4
125 LAVAL University Canada 30.4
125 The OPEN University Royaume Uni 30.4
128 University of NOTTINGHAM Royaume Uni 30.3
128 The University of WESTERN AUSTRALIA Australie 30.3
130 University of FLORIDA Etats-Unis 29.9
130 EMORY University Etats-Unis 29.9
132 SIMON FRASER University Canada 29.8
133 University of LANCASTER Royaume Uni 29.6
134 University of BIRMINGHAM Royaume Uni 29.3
135 University of SOUTHERN CALIFORNIA Etats-Unis 29.2
135 University of DELHI Inde 29.2
135 University of NORTH CAROLINA Etats-Unis 29.2
138 University of COIMBRA Portugal 28.8
139 University of BUENOS AIRES Argentine 28.7
140 WARSAW University Pologne 28.2
140 University of BERGEN Norvège 28.2
140 University of SHEFFIELD Royaume Uni 28.2
140 Universität KONSTANZ Allemagne 28.2
144 Université PARIS X – Nanterre France 28.1
146 University of ADELAIDE Australie 27.9
146 BRANDEIS University Etats-Unis 27.9
148 University of CALIFORNIA, Santa Cruz Etats-Unis 27.8
149 RMIT University Australie 27.7
149 CHARLES University République Tchèque 27.7
152 National TAIWAN University Taiwan 27.3
153 University of GLASGOW Royaume Uni 27.2
154 NANJING University Chine 27.1
154 VU University AMSTERDAM Pays-Bas 27.1
154 Université Libre de BRUXELLES (ULB) Belgique 27.1
154 OSAKA University Japon 27.1
158 CARDIFF University Royaume Uni 27.0
159 CITY University of Hong Kong Hong Kong 26.8
160 University of SOUTH AUSTRALIA Australie 26.7
160 GEORGE WASHINGTON University Etats-Unis 26.7
160 LOYOLA University Chicago Etats-Unis 26.7
163 Universität LEIPZIG Allemagne 26.4
163 University of EXETER Royaume Uni 26.4
163 The University of WESTERN ONTARIO Canada 26.4
166 KOREA University Corée du Sud 26.3
166 Lomonosov MOSCOW STATE University Russie 26.3
168 University of CALIFORNIA, Davis Etats-Unis 26.1
169 University of CALIFORNIA, Santa Barbara Etats-Unis 26.0
170 Universität KÖLN (Cologne) Allemagne 25.9
171 University of CAPE TOWN Afrique du Sud 25.8
171 University of FLORENCE Italie 25.8
173 University of INDONESIA Indonésie 25.7
174 University of PADUA Italie 25.6
175 Universidad Autónoma de BARCELONA Espagne 25.5
175 University of CANTERBURY Nouvelle-Zélande 25.5
177 University of GOTHENBURG Suède 25.3
178 FLORIDA STATE University Etats-Unis 25.2
178 Universitas GADJAH MADA Indonésie 25.2
180 University of ANTWERP Belgique 25.1
180 KYUSHU University Japon 25.1
182 University of WASHINGTON Etats-Unis 25.0
183 University of PISA Italie 24.9
184 University of LIVERPOOL Royaume Uni 24.8
184 ROYAL HOLLOWAY University of London Royaume Uni 24.8
186 KEIO University Japon 24.7
186 University of ATHENS Grèce 24.7
188 ERASMUS University Rotterdam Pays-Bas 24.6
188 University of SANTO TOMAS Philippines 24.6
190 Universiti MALAYA (UM) Malaisie 24.5
191 SAINT-PETERSBURG State University Russie 24.3
191 University of MASSACHUSETTS, Amherst Etats-Unis 24.3
193 University of TASMANIA Australie 24.1
193 NANYANG Technological University Singapour 24.1
195 QUEENSLAND University of Technology Australie 24.0
196 University of CALCUTTA Inde 23.8
197 University College CORK Irlande 23.7
197 University of TOULOUSE II – Le Mirail France 23.7
199 University of WOLLONGONG Australie 23.6
200 Aristotelian University of THESSALONIKI Grèce 23.5
200 University of Technology, SYDNEY Australie 23.5
202 ETH Zurich (Swiss Federal Institute of T… Suisse 23.4
203 DELFT University of Technology Pays-Bas 23.3
204 University of CALIFORNIA, Riverside Etats-Unis 23.2
205 University of SALAMANCA Espagne 23.1
206 University of READING Royaume Uni 23.0
206 Universitat de VALENCIA Espagne 23.0
208 CONCORDIA University Canada 22.9
208 IMPERIAL College London Royaume Uni 22.9
208 HITOTSUBASHI University Japon 22.9
211 PURDUE University Etats-Unis 22.8
213 University of OTTAWA Canada 22.7
213 EÖTVÖS LORÁND University Hongrie 22.7
213 Universität BIELEFELD Allemagne 22.7
213 CALIFORNIA Institute of Technology (Calt… Etats-Unis 22.7
217 Karl-Franzens-Universität GRAZ Autriche 22.6
218 University of TAMPERE Finlande 22.3
219 Université PARIS VII Denis Diderot France 22.2
219 University of CALGARY Canada 22.2
221 University of MONTPELLIER III – Paul Val… France 21.9
221 CARLETON University Canada 21.9
221 University of VICTORIA Canada 21.9
221 University of the WITWATERSRAND Afrique du Sud 21.9
225 University of TURIN Italie 21.8
226 Pontificia Universidad Católica de CHILE… Chili 21.7
227 Universität WÜRZBURG Allemagne 21.5
227 University of EAST Anglia (UEA) Royaume Uni 21.5
229 University of SOUTHAMPTON Royaume Uni 21.4
230 ABERYSTWYTH University Royaume Uni 21.3
231 QUEEN MARY, University of London Royaume Uni 21.2
232 THAMMASAT University Thaïlande 21.1
232 ZHEJIANG University Chine 21.1
234 CAIRO University Egypte 21.0
235 University of TURKU Finlande 20.9
236 WASHINGTON University in St. Louis Etats-Unis 20.8
236 Université du QUÉBEC Canada 20.8
238 PENNSYLVANIA STATE University Etats-Unis 20.6
239 University of WATERLOO Canada 20.5
240 YONSEI University Corée du Sud 20.4
240 University of IOWA Etats-Unis 20.4
242 University of BERN Suisse 20.3
242 Universitat POMPEU FABRA Espagne 20.3
242 University of LEICESTER Royaume Uni 20.3
245 Universität HAMBURG Allemagne 20.2
245 Universidade Nova de LISBOA Portugal 20.2
245 QUEEN’S University of Belfast Royaume Uni 20.2
248 University of WAIKATO Nouvelle-Zélande 20.0
249 Vrije University BRUSSELS (VUB) Belgique 19.9
250 Universidad de CHILE Chile 19.7
250 TECHNION – Israel Institute of Technolog… Israël 19.7
252 TOKYO Institute of Technology Japon 19.6
252 Universidad de SANTIAGO de Chile Chili 19.6
252 TUFTS University Etats-Unis 19.6
255 Universiti Kebangsaan MALAYSIA (UKM) Malaisie 19.5
256 ARIZONA STATE University Etats-Unis 19.3
257 Universidade de SANTIAGO DE COMPOSTELA Espagne 19.2
257 Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universitä… Allemagne 19.2
259 University of TRIESTE Italie 19.1
260 DE LA SALLE University Philippines 19.0
260 Universiti Putra MALAYSIA (UPM) Malaisie 19.0
260 Università degli Studi di PAVIA Italie 19.0
263 OHIO STATE University Etats-Unis 18.8
263 University of LAUSANNE Suisse 18.8
263 University of ESSEX Royaume Uni 18.8
263 SHANGHAI JIAO TONG University Chine 18.8
267 DALHOUSIE University Canada 18.7
267 Universität INNSBRUCK Autriche 18.7
269 Università Cattolica del Sacro Cuore (UC… Italie 18.5
270 University of LYON III – Jean Moulin France 18.4
270 CHIANG MAI University Thaïlande 18.4
272 RICE University Etats-Unis 18.3
273 University of ROCHESTER Etats-Unis 18.2
273 Universität of MÜNSTER Allemagne 18.2
275 BILKENT University Turquie 18.1
275 Pontificia Universidad Católica del PERÚ… Pérou 18.1
275 The HONG KONG Polytechnic University Hong Kong 18.1
278 University of LIEGE Belgique 18.0
278 University of CINCINNATI Etats-Unis 18.0
278 University of BATH Royaume Uni 18.0
281 ISTANBUL University Turquie 17.9
281 Radboud Universiteit NIJMEGEN Pays-Bas 17.9
281 Universidad Autónoma de MADRID Espagne 17.9
284 University of NAPLES – Federico II Italie 17.8
285 University of SOUTHERN DENMARK Danemark 17.7
287 Federal University of RIO DE JANEIRO Brésil 17.6
288 Politecnico di MILANO Italie 17.5
288 University of MARYLAND Etats-Unis 17.5
290 University of GRANADA Espagne 17.4
290 RENSSELAER Polytechnic Institute Etats-Unis 17.4
290 BEN GURION University of the Negev Israël 17.4
290 University of MANITOBA Canada 17.4
294 University of PUNE Inde 17.3
294 CASE WESTERN RESERVE University Etats-Unis 17.3
294 TEXAS A&M University Etats-Unis 17.3
294 University Lumiere LYON II France 17.3
298 LODZ University Pologne 17.2
298 University of CAMPINAS (Unicamp) Brésil 17.2
300 Universidad de ZARAGOZA Espagne 17.1
Source: QS Quacquarelli Symonds (www.topuniversities.com)
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