C.R.L.D.H.Tunisie
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
Membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme
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ALERTE : il faut libérer Tawfik Ben Brik.
· Intervention de Mme Hélène Flautre (Verts/ALE) lors de la séance plénière du Parlement européen, le lundi 14 décembre 2009.
· Lettre de William Bourdon au Président de la République Française.
· REPORTERS SANS FRONTIERES : cri d’alarme de l’épouse de Taoufik Ben Brik, gravement malade en prison
Intervention de Mme Hélène Flautre (Verts/ALE) lors de la séance plénière du Parlement européen, le lundi 14 décembre 2009.
Monsieur le Président, voici un extrait de la lettre écrite par William Bourdon, avocat de Taoufik Ben Brik, à M. Sarkozy, président de la République française: “j’ai eu l’occasion de dénoncer, comme tous ses avocats tunisiens, la mascarade judiciaire à l’issue de laquelle Taoufik Ben Brik a été condamné, sans examen au fond, à une peine ahurissante de six mois de prison ferme. Je puis attester de façon absolument formelle du fait que le dossier de procédure qui a fondé cette accusation a été totalement fabriqué et s’inscrit dans une logique de vengeance personnelle du président Ben Ali. Toute cette année 2009, il n’a pas pu voyager car sa fragilité immunitaire est telle qu’il est toujours en risque d’être exposé à de graves pathologies. Je crois comprendre que sa famille arriverait à lui acheminer les médicaments qui lui sont indispensables mais sans en être certain. Ses avocats tunisiens n’ont accès à leur client que de façon intermittente et certains d’entre eux sont systématiquement écartés de toute possibilité de lui rendre visite. Son épouse n’a pu le rencontrer que quelques minutes il y a quelques jours, sans avoir pu le revoir à nouveau”. Monsieur le Président, s’il vous plaît, écrivez aux autorités tunisiennes pour libérer Taoufik Ben Brik.
La vidéo : http://www.europarl.europa.eu/sides/getVod.do?mode=unit&language=FR&vodDateId=20091214-17:43:16-075
Lettre de William Bourdon au Président de la République Française.
Monsieur Nicolas SARKOZY
Président de la République Française
PALAIS DE L’ELYSEE
Rue du Faubourg Saint Honoré
75008 PARIS
PAR PORTEUR
PARIS, le 15 décembre 2009
AFFAIRE TAOUFIK BEN BRIK
Monsieur le Président de la République,
J’ai l’honneur de vous écrire en qualité de Conseil de Monsieur Taoufik Ben Brik dont la situation est suffisamment connue pour qu’elle ne mérite pas d’être rappelée.
Poète, opposant notoire au régime de Monsieur Ben Ali, il est actuellement incarcéré à quelques centaines de kilomètres de Tunis.
J’ai eu l’occasion de dénoncer, comme tous ses avocats tunisiens, la mascarade judiciaire à l’issue de laquelle il a été condamné – sans examen au fond – à une peine ahurissante de six mois de prison ferme.
Je puis attester, Monsieur le Président, de façon absolument formelle, du fait que le dossier de procédure qui a fondé cette accusation a été totalement fabriqué et s’inscrit dans une logique de vengeance personnelle du Président Ben Ali à l’égard d’un homme, dont le seul tort est celui d’avoir voulu user de sa liberté d’expression.
Les logiques de vengeance sont toujours meurtrières. En l’espèce, elles risquent fort de l’être dans la mesure où l’état de santé de Monsieur Taoufik Ben Brik ne cesse de se dégrader jour après jour.
Toute cette année 2009, il n’a pas pu voyager car sa fragilité immunitaire est telle qu’il est toujours en risque d’être exposé à de graves pathologies.
Je crois comprendre que sa famille arriverait à lui acheminer les médicaments qui lui sont indispensables mais sans en être certain.
Ses avocats tunisiens n’ont accès à leur client que de façon intermittente et certains d’entre eux sont systématiquement écartés de toute possibilité de lui rendre visite.
Son épouse n’a pu le rencontrer que quelques minutes, il y a quelques jours, sans avoir pu le revoir à nouveau.
Je me permets solennellement d’attirer votre attention sur les très grandes menaces qui existent aujourd’hui sur la personne de Monsieur Taoufik Ben Brik compte tenu de la dégradation de son état de santé.
Sa famille m’a demandé par la présente de vous alerter face à la menace de l’irréparable. La famille pense comme moi d’ailleurs que le Président de la République tunisienne n’est susceptible de mettre un terme à cette vie de vengeance que si la France lui adresse un message fort.
Nous comptons sur vous.
Vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien accorder à la présente,
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de ma très haute considération.
William BOURDON
REPORTERS SANS FRONTIERES 17.12.2009 Français: http://www.rsf.org/spip.php?page=article&id_article=35362 Arabe: http://arabia.reporters-sans-frontieres.org/article.php3?id_article=31613 TUNISIE : Cri d’alarme de l’épouse de Taoufik Ben Brik, gravement malade en prison « Sa libération est une question de vie ou de mort aujourd’hui », a déclaré Azza Zarrad, l’épouse du journaliste Taoufik Ben Brik, à Reporters sans frontières, après avoir pu rendre visite à son mari incarcéré à la prison de Siliana. « Il est malade, souffrant toujours de diarrhée. Je l’ai trouvé beaucoup amaigri et affaibli. Sa vie est en danger », a-t-elle ajouté, très inquiète. Son épouse, son frère Jalel Zoghlami, ainsi que sa sœur Saida ont pu rendre visite à Taoufik Ben Brik, le 16 décembre 2009. Toutefois, les autorités en charge de la prison ont refusé à sa tante, Khalouia, âgée de 80 ans, qui avait fait le voyage depuis Le Kef (170 km au sud-ouest de Tunis), de le voir. La veille, le 15 décembre, deux des avocats du journaliste, Maîtres Mohammed Abou et Ayashi, se sont également vu refuser une visite à leur client. Arrêté le 29 octobre 2009, Taoufik Ben Brik a été placé sous mandat de dépôt pour “atteinte aux bonnes mœurs”, “diffamation”, “agression” et “détérioration des biens d’autrui”. Par cette affaire montée de toutes pièces, les autorités lui font ainsi payer ses articles pour le Nouvel Observateur et le site Mediapart. Incarcéré à la prison de Mornaguia dans la banlieue de Tunis, son procès s’est ouvert le 19 novembre, au palais de justice de Tunis (http://www.rsf.org/Proces-de-Taoufik-Ben-Brik-Verdict.html). Condamné le 26 novembre à 6 mois de prison, il a été transféré depuis à la prison de Siliana, à 130 km de Tunis (http://www.rsf.org/Taoufik-Ben-Brik-transfere-a-200.html) Taoufik Ben Brik est atteint du syndrome de Cushing, maladie dégénérative des défenses immunitaires. Son état de santé nécessite un suivi médical régulier. Il est indispensable qu’il soit placé dans un endroit propre et chauffé. Il a collaboré à de nombreux journaux francophones et à des agences de presse indépendantes en France, en Suisse et en Belgique. Ecrivain, il est l’auteur de “Une si douce dictature. Chroniques tunisiennes 1991-2000“ paru aux éditions La Découverte en 2000, et de “Le Rire de la baleine“ paru au Seuil en 2000. —– Soazig Dollet ( سوازيك ) Bureau Afrique du Nord & Moyen-Orient / North Africa & Middle-East Desk Reporters sans frontières / Reporters Without Borders 47 rue Vivienne F – 75002 Paris Tél : + 33 1 44 83 84 78 Fax : +33 1 45 23 11 51 E-mail : moyen-orient@rsf.org / middle-east@rsf.org http://www.rsf.org
Liberté pour le Docteur Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis E-mail : liberte.equite@gmail.com Tunis, le 15 décembre 2009
Nouvelles des libertés en Tunisie
[…] 2) Report du prononcé du jugement dans l’affaire d’Amir Mrabet et de ses co accusés. Le juge Faouzi Jebali, président de la sixième chambre correctionnelle du Tribunal de Première Instance de Tunis a décidé de reporter au 21 décembre 2009 le prononcé du jugement dans l’affaire n°30355, dans laquelle sont déférés Salem Zid, Taïssir Frouja, Marouane Nassef et Amir Mrabet, pour tenue de réunion sans autorisation. […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Section de Kairouan, 15 décembre 2009 Info
Nous avons appris que le jeune Néjib Ben Mohammed Miraoui, âgé de 20 ans, vendeur de tissus à Kairouan, avait été arrêté le vendredi 4 décembre 2009, et que sa famille ignorait les causes et le lieu de sa détention. Notre section craint que son arrestation ne soit liée à la campagne des autorités sécuritaires contre les personnes soupçonnées d’appartenance à la mouvance salafiste dans la région et que monsieur Néjib Miraoui ne soit encore détenu dans les services du ministère de l’Intérieur. Notre section affirme qu’il y a devoir d’informer les familles du lieu de détention des leurs et renouvelle son appel aux autorités à respecter la loi en matière de délai de garde à vue, limitée à trois jours renouvelables une fois par le procureur de la République. Pour le Comité de Section Messaoud Romdhani (traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT) (Source : Tunisnews du 15 décembre 2009)
Comité National de Soutien aux Populations du Bassin Minier
16 décembre 2009 Info
Aujourd‘hui, monsieur Fahem Boukaddous, journaliste à la chaîne El Hiwar, a été déféré devant le Tribunal de Première Instance de Gafsa qui a examiné son opposition au jugement prononcé contre lui par défaut, le condamnant à six ans d‘emprisonnement pour sa participation au mouvement de protestation de la région du bassin minier en 2008. Le tribunal a reporté l‘examen de l‘affaire au 13 janvier 2010 pour que soit apporté le dossier d‘origine qui se trouve à la cour de cassation à Tunis. Pour la défense se sont présentés maîtres Ali Kelthoum, Zouahïer Yahyaoui, Ali Issaoui et Houssine Tab Bassi…] Pour rappel, monsieur Boukaddous sera déféré devant la Cour d‘Appel de Gafsa pour la ^même accusation le 21 décembre prochain. […] Le comité national de soutien aux populations du bassin minier (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT) (Source : Tunisnews du 15 décembre 2009)
Arrestation de monsieur Maatoug El Ir et bouclage du domicile de Lassaad Jouhri
Monsieur Maatoug El Ir a été arrêté aujourd’hui mardi 15 décembre 2009, par des agents en nombre, en civil,-on pense qu’il s’agit de la brigade de la Sûreté de l’Etat- et ce, vers huit heures du matin. Monsieur Maatoug El Ir est un ancien prisonnier politique, arrêté en 1987 puis en 1991. Il a passé 16 ans dans les prisons tunisiennes et il a été libéré il y a trois ans. Quant à monsieur Lassaad Jouhri, il a noté la présence de nombreux agents de la Sûreté en civil et d’une voiture de police officielle patrouillant dans les rues menant à son domicile, certaines étant en faction devant chez lui, et ce, depuis hier. Selon monsieur Jouhri qui est chez lui, il n’y aucune raison à ce bouclage. Abdallah Zouari (traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT) (Source : Tunisnews du 15 décembre 2009)
Tunisie : saisie de 91 pièces archéologiques
Publié le 2009-12-17 21:09:18 | TUNIS, 17 décembre (Xinhua) — Les autorités tunisiennes ont pu démanteler un nouveau réseau de trafic d’objets archéologiques, a rapporté jeudi le quotidien tunisien “Le Temps”. Les agents de la police des frontières, précise “Le Temps”, ont saisi 91 pièces archéologiques, chez un passager résident depuis deux ans à l’étranger qui s’apprêtait à prendre l’avion à destination d’un pays européen. Les pièces archéologiques trouvées en possession du passager, parviennent de la région de Hidra au gouvernorat de Kasserine (200 km à l’est de Tunis). Auparavant, une source judiciaire tunisienne avait annoncé que les agents de la brigade criminelle avaient démantelé un réseau international de trafic d’objets archéologiques, avec la complicité de Tunisiens et d’étrangers.
Bassam bounenni La campagne odieuse ciblant opposants, journalistes indépendants, étudiants et militants des droits de l’homme se poursuit en toute impunité. A défaut de pouvoir cibler tout le monde sur l’espace trop réduit de cette presse “patriotique”, la bataille se déplace sur Facebook et autres forums. Les leçons de “loyauté” battent leur plein, avec des appels de plus en plus hauts et forts mais peu audibles à frapper. A faire mal à tous ceux qui osent “ternir l’image de marque” de la Tunisie. Devant ce tohu-bohu, force est de se demander : doit-on riposter – en tant que citoyens, déjà – de la même façon, avec autant de vulagrité et aux moyens d’un jargon on ne peut plus grossier ? En paginant nombre de sites et de blogs, en effet, vous allez remarquer que certains internautes voire quelques journalistes usent des mêmes pratiques : invectives, insultes, diffamation, photos obsènes … Cela ne peut qu’orienter le cours des événements vers plus de crispation et de haine réciproque. D’autant plus que la presse “patriotique” ne peut et ne doit surtout pas servir d’exemple à ceux qui croient en la justesse d’une cause, celle d’une Tunisie ouverte à tous et pour tous. Une Tunisie où citoyenneté rimera avec responsabilité.
(Source : le blog de bassam Bounenni (Journaliste – Qatar), le 17 décembre 2009) Lien:http://bassambounenni.blog.fr/
Identité Patriote
Par Carpe Diem Tout comme le (faux) débat sur l’identité nationale qui se déroule actuellement en France, le (faux) débat sur “l’identité patriote” instauré par le pouvoir en Tunisie depuis les dernières élections ne sert qu’à exclure un pan de la société de sa propre identité. Le débat sur l’identité nationale en France a pour effet de dresser un mur entre les français d’origine étrangère et ceux qui sont dits de souche, comme pour définir des contours à l’identité française. En Tunisie, on essaie de dresser un mur entre les partisans du pouvoir, et ceux qui osent le critiquer et dénoncer ses excès, comme pour définir des limites à la critique et à l’opposition à sa politique. Dans les deux cas, l’élément de peur employé est le même : la peur de l’étranger, ou plutôt de “l’agent de l’étranger” dans le cas tunisien… En France, le débat sur l’identité nationale est mené par l’UMP, le parti de droite au pouvoir, pour qu’il puisse s’attirer la sympathie des électeurs les plus à droite en vue des prochaines élections régionales de mars 2010. En Tunisie, le débat est mené par le pouvoir et ses proches, depuis les dernières “élections”, pour contredire les nombreuses critiques qui les ont entaché. Dans les deux cas, le débat est instrumentalisé à des fins politiciennes sans fond et sans qu’il y ait une réelle volonté de débat. On joue sur les symboles de la nation, et sur les sentiments enfouis de fierté nationale et de patriotisme des citoyens, pour les amener à choisir un camp…et donc à s’exclure les uns et les autres. Malgré ces ressemblances de forme, les situations dans les deux pays sont pourtant très différentes . En France, ce débat pourrait être justifié par ses partisans – s’il n’était pas instrumentalisé – parce qu’il se base sur une réalité sociologique et démographique et qu’il pose la question de l’intégration de certaines communautés religieuses, ethniques, etc. dans la société française. En Tunisie, ce débat injustifiable pose la question de l’exclusion de certaines communautés journalistiques, militantes, et politiques de la société tunisienne juste parce qu’elles expriment leurs opinions, leur opposition et leurs critiques. En France, c’est une question sociale qui est débattue sur la scène politique. En Tunisie, c’est une question politique qui est entrain de créer un malaise social supplémentaire dans la société tunisienne. Dans les deux cas, ces débats ne peuvent être que dangereux, parce qu’ils risquent d’exclure et de mener à la négation des spécificités qui caractérisent toute société, qu’elles soient culturelles dans le cas de la France, ou idéologiques dans le cas de la Tunisie. (Source : le blog « Carpe Diam », le 15 décembre 2009) Lien: http://carpediem-selim.blogspot.com
AFP, le 17 décembre 2009 à 08h16 COLOMBO, 17 déc 2009 (AFP) – La Commission européenne a annoncé jeudi avoir décidé de suspendre l’accord commercial permettant au Sri Lanka un accès préférentiel aux marchés européens après une enquête critiquant la situation des droits de l’homme dans le pays. Cette décision devrait être formellement ratifiée d’ici aux deux prochains mois, la suspension de l’accord devant ensuite être effective six mois plus tard, a déclaré Bernard Savage, le chef de la délégation de la Commission européenne à Colombo. “L’Union européenne continuera son dialogue avec le Sri Lanka pendant cette période pour essayer de régler le problème et faire en sorte que l’accord commercial soit rétabli”, a-t-il ajouté. Une enquête approfondie de l’UE est parvenue à la conclusion “qu’il y a de sérieux problèmes” en matière de droits de l’homme au Sri Lanka, et que le pays “viole ses engagements” du programme d’avantage commercial GSP, avait indiqué en octobre le porte-parole de la Commission européenne pour le Commerce, Lutz Güllner. Le système généralisé de préférences (GSP) est un système commercial mis en place par l’Union européenne, qui permet un accès préférentiel à ses marchés pour les pays en voie de développement. Actuellement 16 pays, dont le Sri Lanka, en sont bénéficiaires. Le système du GSP offre des réductions de droits de douane supplémentaires aux pays en développement engagés dans “le développement durable et la bonne gouvernance”, y compris les droits de l’homme et les normes du travail, et qui ont ratifié et appliqué 27 conventions internationales dans ces domaines. Cet accord commercial fait gagner chaque année au Sri Lanka environ 150 millions de dollars. L’industrie du textile au Sri Lanka est la principale bénéficiaire du système GSP Plus, profitant des allégements de taxes pour vendre sa production aux meilleurs distributeurs européens. Lors des derniers mois du conflit opposant les forces armées aux rebelles tamouls, les Etats-Unis et l’Union européenne ont fait entendre leurs préoccupations concernant le traitement de la population civile, notamment la minorité tamoule parquée dans des camps sous surveillance militaire.
Par Indalecio ALVAREZ BUENOS AIRES, 16 déc 2009 (AFP) – BUENOS AIRES (AFP) – Le procès à Buenos Aires de l’ex-officier argentin Alfredo Astiz, accusé d’être impliqué dans l’enlèvement et le meurtre de deux religieuses françaises, a réveillé les fantômes de la dictature (1976-83) avec la multiplication de menaces, y compris contre la présidente Cristina Kirchner. “Il s’est passé beaucoup de choses ces derniers jours qui montrent que les dinosaures sont encore là”, a réagi Mme Kirchner, devant la presse. L’ex-capitaine de corvette Astiz, 58 ans, a donné le ton à l’ouverture de son procès vendredi, en s’affichant avec un livre sur la violence des années 70, intitulé “Tuer de nouveau”. Le même jour, des inconnus ont intercepté les communications entre l’hélicoptère de la présidente et la tour de contrôle de l’aéroport de la capitale. Sur cette fréquence, ils ont diffusé en fond sonore une marche militaire choisie par la junte pour annoncer son coup d’Etat du 24 mars 1976, tandis qu’en allusion à la présidente, on pouvait entendre “Tuez la jument! Tuez-là !”, selon l’enregistrement de la séquence, qui a été diffusé par la chaîne de télévision C5N. Le chef du gouvernement Anibal Fernandez y a vu “une manoeuvre d’intimidation, une menace”, n’excluant pas que les faits soient liés au début du procès d’Alfredo Astiz. Toujours vendredi, l’ancien chef militaire de la dictature Luciano Menendez, 82 ans, condamné à la perpétuité pour la troisième fois à Cordoba (centre), s’en est pris aux “guérilleros qui sont aujourd’hui au pouvoir”. Dimanche, le procureur fédéral du procès Astiz, Eduardo Taiano, a à son tour reçu une menace anonyme sur son répondeur. “Nous savions que cette réaction viendrait, que la fin de l’impunité réveillerait d’importants secteurs des forces armées, des services de renseignement et de l’extrême droite”, commente l’historien Ulises Gorini, auteur d’une histoire des Mères de la Place de mai. Pour lui, “l’attitude du gouvernement est contradictoire”. “D’un côté, il a fait un grand pas pour en finir avec l’impunité. Mais, de l’autre, il n’offre pas aux témoins une sécurité suffisante”, ajoute-t-il. D’autant, selon cet historien, que des centaines d’agents de la dictature sont toujours en liberté. La “disparition”, en septembre 2006, de Jorge Julio Lopez, témoin capital dans le procès d’un tortionnaire de la dictature, l’ancien policier Miguel Etchecolatz, est une menace qui pèse toujours sur chaque personne qui ose témoigner. “Nous avons besoin d’une réponse claire, immédiate et sans appel de la part des juges”, a déclaré pour sa part Rodolfo Yanzon, avocat des plaignants au procès Astiz qui a dénoncé dès vendredi l’attitude de l’ancien officier. Rodolfo Yanzon s’est entretenu mardi avec les magistrats qui ont semblé être pris de court par le comportement d’Astiz. “Ils se sont engagés à prendre désormais les mesures nécessaires pour éviter toute attitude provocatrice”, a dit l’avocat. Depuis l’accession au pouvoir de Nestor Kirchner (2003-2007) –époux de Mme Kirchner auquel elle a succédé en décembre 2007–, l’annulation des lois d’amnistie et la réouverture des procès, les autorités argentines souhaitent que les responsables d’exactions soient rapidement jugés. Astiz est accusé d’avoir participé à l’enlèvement de deux religieuses françaises, Alice Domon et Léonie Duquet, les 8 et 10 décembre 1977. Elles ont été torturées à l’Ecole de mécanique de la marine (Esma) où près de 5.000 personnes ont été détenues et où très peu ont survécu. Dix-neuf militaires sont poursuivis dans le cadre de ce procès.AFP