17 avril 2011

TUNISNEWS
10 ème année, N°3981 du 17.04.2011


Reuters: L’OSCE juge que la transition en Tunisie est bien partie

AFP: La Roumanie prête à accueillir 200 Tunisiens Mondher Sfar:

Ferhat Rajhi confirme la pratique de la torture, les arrestations arbitraires et la corruption.


REVUE DE PRESSE

L’OSCE juge que la transition en Tunisie est bien partie


Par Reuters le 17/04/2011 à 09:55

La transition vers la démocratie est bien partie en Tunisie mais répondre aux attentes de la population constitue un défi majeur, a estimé samedi le président de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

En déplacement à Tunis, Audronius Azubalis, par ailleurs ministre lituanien des Affaires étrangères, a ajouté que la situation du pays d’où est parti le mouvement d’émancipation dans le monde arabe lui rappelait celle de son propre pays à sa sortie de l’orbite de l’Union soviétique, il y a deux décennies de cela. « Ils croient très profondément en l’avenir démocratique de leur pays« , a-t-il dit après avoir rencontré son homologue tunisien, Mouldi Kefi, et d’autres responsables des autorités de transition. « C’est un bon départ.«  Mais, a-t-il mis en garde, « les attentes de l’opinion en matière de grands changements pourraient être trop élevées. Lorsqu’on construit une démocratie, il faut comprendre que cela requiert du temps« . Audronius Azubalis s’est rendu à Tunis pour discuter de l’assistance possible que l’OSCE pourrait apporter. L’organisation européenne, a-t-il détaillé, peut fournir un soutien électoral, aider au développement de médias indépendants, contribuer à l’élaboration de nouvelles lois ou bien encore apporter son expertise en matière de réforme des forces de police et de gestion des frontières. Après 23 ans de règne, le président tunisien Zine ben Ali a été chassé du pouvoir le 14 janvier dernier. Les autorités provisoires ont programmé au 24 juillet prochain l’élection d’une assemblée constituante. Fredrik Dahl, Henri-Pierre André pour le service français  

La Roumanie prête à accueillir 200 Tunisiens


Par Europe1.fr avec AFP 17 avril 2011 à 18h00
 
C’est une réponse à l’appel à la solidarité adressé par l’Italie aux pays membres de l’Union européenne. Le président roumain Traian Basescu a déclaré dimanche que son pays était prêt à accueillir 200 migrants tunisiens.
 
« Après des discussions avec les représentants du gouvernement et des institutions concernées, la décision a été prise d’informer le Premier ministre (italien, ndlr) Silvio Berlusconi de la disponibilité de la Roumanie pour accueillir 200 migrants », a indiqué Traian Basescu au cours d’une conférence de presse à Sfantu-Gheorghe (centre), selon l’agence Mediafax. « M. Berlusconi a lancé un appel à l’ensemble de l’Union européenne et ceci a été la réponse de la Roumanie ».
 
Traian Basescu a précisé que la Roumanie avait la capacité d’accueillir au total 430 demandeurs d’asile dans cinq centres régionaux, dont un à l’aéroport de Bucarest-Otopeni. Le ministre italien de l’Intérieur Roberto Maroni avait déploré lundi le manque de solidarité des autres pays de l’UE sur le dossier de l’immigration, après que l’Italie a été confrontée à l’arrivée de 20.000 immigrés tunisiens en l’espace de deux semaines et demi.

Ferhat Rajhi confirme la pratique de la torture, les arrestations arbitraires et la corruption.


 
Dans son interview avec Essabah parue en date du 16/04/2011, l’ancien ministre de l’Intérieur Ferhat Rajhi confirme le bien-fondé des informations de l’ALTT, de Liberté et Equité, de l’AISPP et de la LTDH sur les graves actes de violence et de torture et d’arrestations illégales que continuent de commetre les forces de la police tunisienne et qui n’épargnent pas les personnes ayant participé à la révolution en décembre/janvier.
 
Mais ce qui attire l’attention dans cette intervew, c’est que M. Rajhi laisse entendre que l’appareil policier échappe à la volonté de l’Etat puisqu’il a donné des consignes pour mettre fin à la torture et aux arrestations illégales et que ces consignes ont tout simplement été ignorées sans qu’il ait pu (ou voulu) prendre des sanctions à leur encontre, comme si ce corps d’Etat bénéficiait d’une immunité dont on ignore ses origines.
 
Ces informations confirment nos analyses sur le danger que constitue le corps de la police pour nos libertés actuelles – ou ce qu’il en reste – et pour notre avenir. Elles confirment aussi notre pronostic sur le danger pour la révolution et pour notre pays le maintien de l’appareil policier en dehors de tout contrôle du peuple puisqu’il agit comme s’il était un corps étranger à la nation et à l’Etat.
 
Mais il serait naïf de croire que ce corps de la police puisse échapper à l’Etat sans que le Gouvernement actuel, son Premier ministre et même le Président de la République ne s’en émeuvent et ne le dénoncent comme un corps hors-la-loi. Il est bien évident que c’est le régime de la dictature actuelle – qui est la continuité de la dictature d’hier – qui est responsable des exactions policières actuelles qui bénéficient de l’impunité politique et judiciaire malgré les protestations des ONG et de la société civile.
 
Et il apparaït de plus en plus clairement que le projet des élections n’est qu’une manoeuvre dilatoire pour gagner du temps et jouer sur le pourrissement de la situation politique et économique afin de justifier le régime policier et le retour à la dictature.
 
La réforme en profondeur de l’appareil policier, comme l’a rappelé la LTDH dans sa Conférence nationale tenue à Tunis les 6 et 7 mars 2011, reste une exigence absolue et non négociable pour la préservation de la dignité des Tunisiens.
 
Seulement, cette exigence ne peut rester un voeu pieux et nous devons cesser de faire des déclarations et commencer à nous battre sur le terrain pour en finir avec la police criminelle et anti-polulaire. Nous ne pouvons non plus faire le jeu des prétendues élections voulues par la dictature pour se faire une nouvelle virginité et une nouvelle légitimité sans toucher au pilier du système de la dictature policière contre laquelle le peuple tunisien s’est soulevé et payé le prix du sang.
 
Rien ne changera en Tunisie avant que la police ne soit réformée et ne respecte les droits humains les plus élémentaires. Et ce serait une grave erreur de notre part de croire le contraire: que les élections serviraient à réformer la police. Si cette police arrive déjà aujourd’hui à défier impunément son ministre en refusant d’obéir à ses ordres, comment imaginer que demain elle obéirait à la volonté du peuple issue d’élections même des plus transparentes et honnêtes du monde !
 
Mondher Sfar, Philosophe et écrivain tunisien.
 
Le 17 avril 2011.
 
http://www.assabah.com.tn/article-52267.html
 
Assabah 16 avril 2011
فرحات الراجحي لـ »الصباح »:
 
طالبت في الداخلية باحترام القانون وهو ما أثار التحفظات والانتقادات
 
في لقاء عرضي لـ »الصباح » مع وزير الداخلية السابق فرحات الراجحي على هامش المؤتمر الدولي حول « معالجة انتهاكات الماضي وبناء المستقبل: العدالة في الفترات الانتقالية « , أكد على وجود عدم تفاهم بينه وبين رجال الأمن خلال فترة مباشرته للداخلية.
 
كما أشار أنه ثبت عدم تجاوب من طرف رجال الأمن للقرارات والإجراءات الصادرة عنه, ويقول محدثنا أن هذا السلوك كان بهدف مساندة زملائهم ويعتبره ردة فعل على القرارات التي أصدرها بإيقاف عدد من المسؤولين بالوزارة.
 
ويضيف في نفس السياق أن رجال الأمن لا يتجاوبون مع كل دخيل عليهم وخاصة إذا كان ينتمي إلى قطاع آخر كما هو الحال بالنسبة له.
 
ويوضح أن أعوان الأمن والداخلية تعودوا على طريقة عمل وتصرفات لا يقبلها وتختلف مع أسلوبه في التسيير وهو ما يجعلهم يرفضون أي توجيه جديد.
 
ويذكر الراجحي على سبيل المثال أن من عادات الداخلية التحفظ على الموقوفين لفترة طويلة, وعندما طالب من موقعه باحترام القانون وإطلاق سراحهم في المدة المحددة, آثار ذلك الإجراء عديد التحفظات والانتقادات وكما هو الحال في المطالب بالتقيد بالقانون في الرشوة والتعذيب والمعاملات والمحاباة والإيقافات…
 
وعن سؤال « الصباح » حول المعدل الذي يمكن أن يسنده الراجحي لعمله خلال فترة توليه مسؤولية وزير الداخلية أجاب بنصف ابتسامة: « أديت واجبي… ومن الغرور أن يقيم الفرد نفسه فيمكن أن يرى عملا ضخما قام به على أنه بسيط أو العكس عمل عادي على أنه ذا أهمية بالغة, والحكم هنا من مسؤولية الرقيب…أي الرأي العام. »
 
وكان وزير الداخلية السابق فرحات الراجحي من أول الوزراء الذين لاقوا استحسان الرأي العام التونسي بعد الثورة وتجلى ذلك أساسا في الأسماء التي أطلقت عليه على غرار أستاذ نظيف.. ووزير الشفافية…والأكثر تلقائية…وغيرها من الأسماء, لكن يبدوا والأمر غير مؤكد أن الرأي العام لم ينجح في تغيير الموازين في مبنى الداخلية إلى اليوم, فتعنت رجال الأمن أمام قرارات وزير جديد ومفاهيم جديدة دفع بالوزير الأول إلى تغيير الوزير والإبقاء على الوزارة.
 
ريم سوودي
 

Campagne Electorale Présidentielle 2012

Identité nationale et laïcité

entre discours racistes et pratiques colonialistes


 

 

Avec une Marine Le Pen médiatisée et populaire, la vague montante des mouvements d’extrême-droite qui traverse toute l’Europe finit par toucher profondément la France.

 

Une conception de l’entre-soi communautaire basée sur le semblable, chrétien et blanc, hostile à l’altérité, en guerre contre l’Islam, et chez qui les valeurs de libertés individuelles deviennent nationales et non plus universelles, le racisme aujourd’hui ne résulte pas d’une quelconque passion populaire mais d’une production étatique générée par certaines élites intellectuelles qui se revendiquent de gauche, républicaines et laïques et se rendent complices d’une sorte d’extermination culturelle et religieuse.

 

La « Convention sur la laïcité » tenue par l’UMP le 05 Avril 2011 entre dans le débat pour la campagne électorale pour la présidentielle 2012. Elle développe 26 propositions sur trois axes : un « code de la laïcité et de la liberté religieuse » qui rappelle par son intitulé le « code de l’indigénat », un « principe de laïcité » et enfin « pour garantir la liberté religieuse dans la République ».

 

Ces propositions visent à approfondir et à institutionnaliser des pratiques déjà existantes aux niveaux administratif et policier consistant à exclure les musulmans et musulmanes du monde du travail, des services publics, des hôpitaux, des écoles publiques, des mairies et des lieux de loisirs, et à les soumettre à des contrôles financiers spécifiques.

 

Il s’agit en fait d’une mise en musique d’un condensé des déclarations de Toulon, de Dakar et de Constantine, sur les « bienfaits de la colonisation », l’immigration choisie, le test ADN, le regroupement familial, les lois sur le voile et la burqa et le déclin du droit d’asile.

 

Dès son préambule, la convention de l’UMP assigne à l’islam une extériorité en invoquant sa « spécificité » et en soulignant son absence d’historicité dans la loi de la République (1905).

 

En vérité, la loi sur la séparation des cultes et de l’État, en son temps, ne pouvait ignorer l’existence de l’islam, surtout que la France se prévalait grâce à ses colonies d’être le premier État musulman du monde. A l’époque, l’islam et les musulmans furent soumis à un régime colonial d’exception. En Algérie, par exemple, l’administration coloniale maintenait le culte musulman sous sa subordination immédiate et la République coloniale orientait l’interprétation des sources de l’islam dans un sens favorable au maintien de sa domination. Donc, on est en droit d’en conclure que déjà à l’époque, laïcité, colonialisme et racisme avaient des connivences.

 

L’actuelle politique du gouvernement français s’inscrit directement dans la filiation de cette politique coloniale d’ingérence « républicaine » dans les affaires du culte musulman. Cet état d’exception colonial dans lequel sont encore aujourd’hui maintenus l’islam et les musulmans révèle que le principe laïc de non ingérence de l’État ne concerne pas cette religion.

On peut donc parler de laïcité coloniale. Celle-ci tend à soustraire l’islam et les musulmans au droit commun pour les soumettre à une législation d’exception parce qu’ils constituent aux yeux d’une grande partie de la société française un corps d’exception juridique.

 

Prétendre aujourd’hui réfléchir sur la « laïcité » en France comme si de rien n’était, c’est se moquer du monde. Ce dont il s’agit en réalité, c’est cette volonté d’interdire, au nom du principe de laïcité, toute forme de manifestation publique des expressions religieuses et culturelles de la communauté musulmane. L’objectif est de défendre une France blanche, de culture prétendument gréco-latine ou encore judéo-chrétienne.

 

Ainsi derrière l’habillage « repenser les fondements de la cohésion nationale et le pacte républicain » se cachent xénophobie et racisme bien-pensants.

 

C’est une vision réactionnaire et colonialiste selon laquelle étrangers et travailleurs immigrés principalement originaires d’Afrique et du Maghreb, jeunes des quartiers populaires, chômeurs, ouvriers, sans-papiers constituent potentiellement des catégories sociales dangereuses, à contrôler, à normaliser, à assimiler et à défaut, éradiquer, éloigner et s’en séparer (dénaturaliser).

 

Pour ce faire, le pouvoir politique cherche à insensibiliser la population française face à d’éventuelles mesures punitives – venant s’ajouter à celles nombreuses qui existent déjà – et rendre celle-ci indifférente au sort de leurs compatriotes de toute forme de résistance face à d’éventuelles lois et mesures coercitives d’assimilation forcée et qui ne rencontrerait que la résignation.

 

Il s’agirait de rabaisser ces populations qui n’abdiquent pas, au statut de damnées, de reléguées, d’enfermées dans des espaces réservés, objet et réceptacle du mépris républicain. Il veut désarmer les minorités culturelles et leur refusent toute appartenance à part entière à la société française. C’est à dire que tout est fait pour les désaffilier.

 

La jeunesse des quartiers populaires sait pertinemment ce qui avec ce débat se fomente, se prépare contre elle et contre son avenir.

 

Elle dénonce ces élites politiques, intellectuelles et médiatiques qui veulent leur réserver le sort qui a été celui de leurs parents à l’époque des colonies. Cette jeunesse s’implique déjà dans les débats et les luttes et veut prendre toute sa place dans l’espace public et toute sa part dans la construction de la société à venir.

 

Disons les choses clairement. Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins. La France doit choisir : ou bien être un pays moderne, ouvert aux différentes cultures des populations qui la composent, ou bien être constamment dans une fuite en avant national-chauviniste qui sacrifie sur l’autel d’une illusoire pureté nationale et culturelle, qui sanctifie la suprématie blanche et chrétienne, rappelant des moments douloureux dans les mémoires des peuples d’Europe et d’Afrique.

 

17 Avril 2011

 

G.A.B. (Groupe d’associations de Bagnolet)

 


Où va la Tunisie ?


 

Par Khaled Boumiza

«La Révolution tunisienne est un modèle pour toute la région, qui ne doit pas échouer », disait le Président de l’OSCE (l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) récemment en, visite à Tunis. Le risque existe pourtant et il est réel, même s’il est dénié par ceux qui traiteront ceux qui tirent la sonnette d’alarme de cassandres et d’épouvantail. Plus d’un économiste, tunisien et étranger, y ont attiré l’attention.

Regardons pour cela un peu ce qui se passe dans cette Tunisie de la Révolution. Ce sont des faits avérés,  et les faits  comme les chiffres, ils sont têtus ![Mjuk brytning]Des forces de l’ordre que beaucoup accusent, citoyens, juges et commission d’enquête, et à qui on demande pourtant d’assurer la sécurité des personnes et  biens, publics et privés. Des policiers qui se plaignent, à leur tour, que les juges relaxent avec laxisme ceux qu’ils arrêtent sur la foi de  preuves.

Des juges qui s’accusaient d’incurie et de prévarications lorsqu’ils avaient fait manifestation il y avait quelques semaines et qui font feu de tout bois, travaillant dans le respect du secret de l’instruction avec des fuites par-ci et par-là qui ne sont ni démenties ni confirmées, mais jamais suivies. Des juges qui s’élèvent contre le travail d’une commission d’enquête sur la corruption et les malversations qui promet de publier ses conclusions, et essaient toujours de lui mettre bâtons dans les roues.

Des avocats qui ne sont plus le dernier rempart contre l’injustice et les défendeurs du droit, qui se regroupent et portent plainte, même lorsqu’ils n’y ont aucun intérêt pour agir, traînant dans la boue médiatique, sans distinction, voleurs et innocents.

Une commission de «préservation des acquis de la Révolution» qui impose l’exclusion de 1,4 million d’électeurs sous l’alibi d’avoir travaillé sous l’ancien président sur la foi de listes qu’elle mettra en place elle-même et qui veut s’ériger en Président, après le 24 juillet 2011, prolongeant ainsi le manque de visibilité pour l’économie, la société et son devenir politique.

Un gouvernement à qui on demande, tout et tout de suite,  qu’on menace cependant continuellement de l’épée de Damoclès de son caractère transitoire, qu’on bouscule par les manifestations, les grèves sauvages et les sit-in, à qui on demande la lune sans lui donner l’échelle pour monter la prendre.

Un citoyen à qui la Révolution est montée à la tête, qui arrête la roue de l’économie, incendie  les usines, fait grèves sauvages et sit-in, empêche l’export, trouve normal le marché parallèle et se plaint du chômage. Un citoyen qui fait sit-in à la Kasbah pour empêcher le travail du gouvernement, sur l’autoroute pour empêcher les voitures de passer, sur mer pour empêcher le bac de rallier Sfax et Kerkennah et fera certainement un jour sit-in sur la piste des aéroports pour empêcher les avions de décoller, qui barre les routes et les entrées des villes, qui tabasse les responsables et « dégage » tous ceux qui ne lui disent pas oui à tout ce qu’il demande. Jamais, pendant les cinquante années de l’indépendance de la Tunisie, le régionalisme et même le tribalisme, n’a parlé d’une voix aussi forte en Tunisie que pendant ces trois derniers mois de l’après Ben Ali.

Un patronat en déliquescence qui se tire toujours dans les pattes, des hommes d’affaires qui gèrent l’ingérable dans l’obscurité des perspectives, à qui on demande d’investir et qu’on accuse de tous les maux de Ben Ali qui a fui. Des hommes d’affaires, comme dans le Sahel, qui menacent de retirer leur argent des banques en réponse à l’article 15 et d’autres  qui se jettent dans les bras d’Ennahdha dans certaines régions.

Un syndicat ouvrier qui oublie le droit des travailleurs au travail et l’importance de l’entreprise créatrice de richesse et qui se prend d’amour pour la politique, sans arriver à se décider pour l’un ou pour l’autre et partira lui aussi en vrille par syndicats ouvriers et partis politiques en gestation interposés.

Une société civile qui brille par son absence sur la scène politique et une Ligue des droits de l’homme qui oublie de défendre le droit au travail, le droit à la sécurité, le droit à la dignité et s’écrie plus volontiers lorsqu’il s’agit de mater une grève sauvage, une manifestation qui n’a même pas cherché à prendre autorisation ou encore un sit-in. Des partis politiques, tellement nombreux et tellement nombrilistes qu’on ne les entend pas, laissant libre champ à un courant intégriste qui gangrène leurs arènes et les agoras.

Et enfin, des médias qui courent le scoop, donnent stylo, micro et caméra à tout venant, lynchent, se mordent  la queue, oublient  l’enquête, et ne prêtent oreille qu’à la requête, sans que personne ne s’en inquiète. Où va ainsi la Tunisie ? L’image est peut-être caricaturale, mais réelle, flashée et non continue, mais toujours réelle. Ce n’est pas celle dont rêvent ceux qui ont fait la Révolution, ceux qui l’attendaient impatiemment et ceux qui l’espéraient sans trop y croire !

Source: “African Manager” Le 17-04-2011

Lien: http://www.africanmanager.com/detail_article.php?art_id=132955


L’OSCE juge que la transition en Tunisie est bien partie


La transition vers la démocratie est bien partie en Tunisie mais répondre aux attentes de la population constitue un défi majeur, a estimé samedi le président de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

En déplacement à Tunis, Audronius Azubalis, par ailleurs ministre lituanien des Affaires étrangères, a ajouté que la situation du pays d’où est parti le mouvement d’émancipation dans le monde arabe lui rappelait celle de son propre pays à sa sortie de l’orbite de l’Union soviétique, il y a deux décennies de cela.

« Ils croient très profondément en l’avenir démocratique de leur pays« , a-t-il dit après avoir rencontré son homologue tunisien, Mouldi Kefi, et d’autres responsables des autorités de transition. « C’est un bon départ.« 

Mais, a-t-il mis en garde, « les attentes de l’opinion en matière de grands changements pourraient être trop élevées. Lorsqu’on construit une démocratie, il faut comprendre que cela requiert du temps« .

Audronius Azubalis s’est rendu à Tunis pour discuter de l’assistance possible que l’OSCE pourrait apporter.

L’organisation européenne, a-t-il détaillé, peut fournir un soutien électoral, aider au développement de médias indépendants, contribuer à l’élaboration de nouvelles lois ou bien encore apporter son expertise en matière de réforme des forces de police et de gestion des frontières.

Après 23 ans de règne, le président tunisien Zine ben Ali a été chassé du pouvoir le 14 janvier dernier. Les autorités provisoires ont programmé au 24 juillet prochain l’élection d’une assemblée constituante.

Source : « L’express » Le 17-04-2011

Lien : http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/l-osce-juge-que-la-transition-en-tunisie-est-bien-partie_983667.html


La révolution tunisienne est un « modèle pour toute la région qui ne doit pas … .


 

Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Mouldi Kéfi a reçu, samedi, au siège du département une délégation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), conduite par le ministre Lituanien des Affaires Etrangères et Président en exercice de l’OSCE, Audronius Azubalis.

A l’issue de la rencontre, M. Azubalis a déclaré qu’il effectue une visite d’amitié en Tunisie, pays partenaire de l’OSCE. Il a exprimé le soutien de cette organisation internationale à la révolution tunisienne, la qualifiant de « modèle pour toute la région qui ne doit pas échouer ».

M. Audronius Azubalis a fait part de la disposition de l’OSCE à présenter son expertise à la Tunisie, en particulier, en matière d’organisation et de supervision des élections, de préparation d’une plateforme juridique dans les domaines des droits humains et des médias, de réforme de la police et des structures d’application de la loi.

Lors de cette rencontre, M. Kéfi s’est félicité du soutien de l’OSCE aux aspirations du peuple tunisien à la démocratie, la liberté et la dignité, mettant l’accent sur la détermination du Gouvernement provisoire à mobiliser les ressources nécessaires pour la promotion du développement politique, économique, social et culturel de la Tunisie.

Il convient de rappeler que l’OSCE qui compte 56 membres, 6 partenaires méditerranéens et 5 partenaires asiatiques, a pour but de « favoriser le dialogue et la négociation entre l’Est et l’Ouest ».

Deux autres pays non européens, les Etats-Unis d’Amérique et le Canada, ont un statut d’associés au sein de cette organisation internationale.

Source : « Tunisie soir » Le 18-04-2011

Lien : http://www.tunisiesoir.com/index.php?option=com_content&view=article&id=39726:&catid=42:politique


Révoltes arabes: le PIB mondial pourrait être impacté


 

Alarmiste, la Banque mondiale met en garde contre une aggravation de la situation en Afrique du Nord et au Moyen-Orient qui pourrait faire «dérailler» la reprise dans le monde. Le FMI se dit prêt à agir.

Alors que les révoltes arabes se poursuivent, la Banque mondiale tire la sonnette d’alarme. À Washington, face aux 24 pays qui composent le Comité monétaire et financier international (CMFI) chargé de définir les grandes orientations politiques du Fonds monétaire international (FMI), l’institution a déclaré qu’ «une aggravation des conditions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pourrait faire dérailler la croissance mondiale».

Elle estime notamment que «siles prix du pétrole devaient augmenter fortement et durablement, que ce soit à cause d’incertitudes croissantes ou d’une perturbation significative de la production pétrolière, la croissance mondiale pourrait ralentir de 0,3 point de pourcentage en 2011 et de 1,2 point en 2012». La Banque mondiale a rappelé que la volatilité des prix du pétrole et des produits agricoles avait déjà été «encore plus forte» que d’ordinaire ces dernières semaines.

«Agir maintenant»

La Banque mondiale a toutefois tenté de rassurer ses interlocuteurs : pour le moment, l’impact reste limité aux économies locales elles-mêmes. Les révolutions en Tunisie et en Égypte ont par exemple amputé la croissance de ces deux pays d’environ trois points en 2011, par rapport à ce qui était prévu il y a trois mois. «La croissance en Égypte et en Tunisie devrait donc être d’environ 2,5% et 1,5% respectivement», précise la Banque. Un niveau très insuffisant par rapport à leur croissance démographique, dans un contexte de prix de l’énergie et de l’alimentation élevés.

À l’échelle internationale, ces perturbations économiques, «si elles en restaient au stade actuel, devraient avoir des répercussions limitées au niveau mondial», souligne la Banque mondiale. Son président Robert Zoellick a cependant exhorté la communauté internationale à agir dès à présent. «Attendre que la situation se stabilise, ce sera perdre des occasions», a-t-il déclaré

Le FMI sur le qui-vive

Le signal semble avoir bien été reçu par le CMFI. Ses 24 membres confirment ainsi que «les répercussions économiques immédiates des développements dans certains pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord demandent une attention particulière». Les cartes sont donc distribuées : à la Banque mondiale l’objectif de «renforcer son appui» dans ces deux zones et au FMI le rôle de mener «une évaluation économique» en vue d’un «plan d’action».

«Bien sûr nous nous tenons prêts à aider, sur le versant de l’assistance technique, et sur le versant du financement», a assuré le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, lors d’une conférence de presse. «L’exemple du Moyen-Orient a mis en lumière cette question, le fait que vous pouvez avoir de bons chiffres au niveau de la croissance sans viabilité», a-t-il ajouté. Des propos relayés par le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner : «Aujourd’hui, le changement en cours au Moyen-Orient appelle à repenser et réorienter l’engagement de la communauté internationale. Ces transitions concernent au final les gens: accroître leurs chances et leur liberté».

Source : « Le Figaro » Le 17-04-2011

Lien : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/04/17/04016-20110417ARTFIG00118-revoltes-arabes-le-pib-mondial-pourrait-etre-impacte.php


Les crises arabes pourrait menacer l’économie mondiale, selon la Banque Mondiale


 

Une aggravation de la situation dans le monde arabe, secoué par des révoltes populaires, pourrait faire « dérailler » la croissance mondiale, a prévenu samedi la Banque mondiale.[Mjuk brytning]« Une aggravation des conditions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pourrait faire dérailler la croissance mondiale », a déclaré l’institution devant le Comité monétaire et financier international (CMFI), instance de 24 pays chargée de définir les grandes orientations politiques du Fonds monétaire international (FMI).[Mjuk brytning]Elle a toutefois estimé que les « perturbations économiques directement liées aux bouleversements politiques » dans le monde arabe, si elles en restaient au stade actuel, « devraient avoir des répercussions limitées au niveau mondial ». Il en va de même, selon elle, du séisme, du tsunami et de l’accident nucléaire au Japon.[Mjuk brytning]Selon la Banque mondiale, les révolutions en Tunisie et en Egypte ont amputé la croissance de ces deux pays d’environ trois points en 2011, par rapport à ce qui était prévu il y a trois mois.[Mjuk brytning]« La croissance en Egypte et en Tunisie devrait donc être d’environ 2,5% et 1,5% respectivement », a indiqué la Banque.[Mjuk brytning]Mais « si les prix du pétrole devaient augmenter fortement et durablement, que ce soit à cause d’incertitudes croissantes ou d’une perturbation significative de la production pétrolière, la croissance mondiale pourrait ralentir de 0,3 point de pourcentage en 2011 et de 1,2 point en 2012 », a-t-elle prévenu.[Mjuk brytning]La Banque mondiale a rappelé que la volatilité des prix du pétrole et des produits agricoles avait été « encore plus forte » que d’ordinaire ces dernières semaines.

Source : « Les Echos » Le 17-04-2011

Lien : http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/afp_00337123-les-crises-arabes-pourrait-menacer-l-economie-mondiale-selon-la-banque-mondiale.htm


Tunisie. La parité homme femme pour la Constituante fait débat


 

Le principe de parité homme-femme pour l’élection de la Constituante du 24 juillet ne fait pas l’unanimité. Quelques voix s’élèvent pour exprimer des réserves…  

Plusieurs parties craignent que le principe de la parité hommes-femmes dans les listes électorales de l’assemblée nationale constituante, institué par l’article 16 du projet de décret-loi adopté le 11 avril par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, ne soit un handicap pour la constitution de listes dans le mode de scrutin sur les listes à la proportionnelle avec le plus fort reste qui favorise les petits partis.

Caïd Essebsi préconise la parité au taux de 30% au moins[Mjuk brytning]Dans son allocution devant la première conférence des gouverneurs après la Révolution du 14 janvier, samedi à la caserne de la garde nationale à El Aouina, Beji Caid Essebsi, le Premier ministre par intérim, a émis des réserves sur l’institution de ce principe. Tout en qualifiant cette décision de «progressiste et audacieuse», M. Caid Essebsi a toutefois relevé que toutes les régions ne seront pas aptes à respecter cette condition d’où le risque d’annulation de plusieurs listes. Il a même proposé l’adoption du principe de la parité au taux de 30% au moins.[Mjuk brytning]Lors d’un point de presse tenu, samedi, à El Menzah V, au sujet du même projet de la loi électorale, le fondateur et président du parti Al Majd, Abdelwaheb El Hani a suggéré d’amender l’article relatif à la parité, qui constitue selon lui, «une violation de la liberté de l’élection, et ne permet pas, en réalité, une large représentativité de la femme au sein de l’assemblée constituante». [Mjuk brytning]Ce n’est pas, on l’imagine, l’avis du mouvement Ettajdid, qui œuvre pour la mise en place d’un «pole démocratique progressiste» pour contrecarrer l’influence grandissante d’Ennahdha et d’autres mouvements islamistes encore plus radicaux. Dans un communiqué rendu public, mercredi, Ettajdid a qualifié d’«historique» l’instauration de la parité hommes-femmes pour les élections de l’assemblée constituante. «Il est de la responsabilité de l’ensemble du peuple tunisien et de ses forces progressistes, en particulier, de faire de ce principe un acquis irréversible et une réalité effective de la vie politique tunisienne», souligne Ettajdid. Qui appelle le gouvernement provisoire à prendre les dispositions nécessaires pour mettre en application «ce principe révolutionnaire, dans les plus brefs délais, par la promulgation du décret-loi», soulignant qu’il «continuera d’agir pour que l’égalité totale entre hommes et femmes soit inscrite dans la constitution».

Source : « Kapitalis » Le 17-04-2011

Lien : http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/3553-tunisie-la-parite-homme-femme-pour-laconstituante-fait-debat.html


L’étincelle tunisienne et l’héritage de Bourguiba


 

La vague de révoltes inattendues qui secoue le monde arabe est un tournant dans l’histoire de cette région du monde, administrée depuis plusieurs décennies par des gouvernements autoritaires, répressifs et corrompus.

Ce mouvement de libération, initiée par les jeunes générations majoritaires dans ces pays et utilisant les réseaux sociaux à merveille, est né en Tunisie, petit pays de 10 millions d’habitants.

Comment ce peuple, soumis sans doute au régime policier le plus sophistiqué du Maghreb, a-t-il pu trouver la force et le courage de se battre pour sa liberté ? Comment ce pays a-t-il pu devenir le symbole de la « révolution arabe » à tel point qu’il semble être le déclencheur d’un effet domino sur les autres pays arabes, dont les conséquences pourraient être aussi importantes que celles de la chute du mur de Berlin et son effet de contagion sur les ex pays satellites de l’URSS?

Petit détour historique pour décrypter le mécanisme qui a conduit à ce mouvement aussi soudain qu’inattendu.

En 1956, la France reconnait l’indépendance de la Tunisie et l’autorité de son Président, Habib Bourguiba, affublé du titre de « combattant suprême » pour ses actions de résistant pendant la seconde guerre mondiale et sa persévérance à obtenir à tout prix (il a été emprisonné plusieurs fois en France) l’indépendance de son pays.

Dès ses prises de fonctions, contrairement à ses voisins et homologues arabes, la priorité est donnée à l’éducation et à la santé au détriment de l’armement. Ainsi, il décide de mener une politique volontariste et moderniste pour émanciper les femmes, combattre la pauvreté et élever le niveau d’éducation de la population.

Il accorde par exemple à la femme des droits sans équivalent dans le monde arabe. Il abolit notamment la polygamie et la répudiation, exige, pour le mariage, le consentement mutuel des futurs époux, autorise le divorce et légalise l’avortement. Ces mesures étaient non seulement exceptionnelles pour un pays arabe mais aussi exceptionnelles par rapport à l’époque où les discriminations contre les femmes étaient encore très ancrées même dans les pays développés. Dès lors, les tunisiennes accèdent à un statut inédit dans le monde arabe, dépassant même celui des françaises dans certains domaines (L’avortement ne sera légalisé qu’en 1975 en France) ou de celui des européennes (les tunisiennes ont obtenu le droit de vote en 1966, avant les suisses en 1971 ou les portugaises en 1975).

Poursuivant la construction d’un Etat moderne, Bourguiba fait de la Tunisie un pays avec de nombreux atouts au début des années 1980 : une société à majorité urbaine, une démographie maitrisée, des droits pour les femmes, un taux d’alphabétisation élevé, une classe intellectuelle de haut niveau, une classe moyenne non négligeable, une économie en forte croissance, et une forte culture patriotique.

Cependant, sa fin de règne fut loin d’être à la hauteur du charismatique et visionnaire Chef d’Etat qu’il fut dans les 20 premières années. Obnubilé par la place qu’il laissera dans l’histoire, marqué par son âge et une santé déclinante, incapable d’empêcher la société tunisienne de glisser vers l’islamisme et le clientélisme, celui qui s’était autoproclamé « Président a vie » se fait destituer « en douceur » en 1987 par son Premier Ministre, Zine El Abidine Ben Ali.

Ce Coup d’Etat « médical » donnera une nouvelle impulsion a la Tunisie convaincue que le Président Ben Ali sera l’homme du changement tant attendu, capable de moderniser le pays et de faire la transition vers la démocratie en mettant notamment fin à 30 ans de parti unique.

S’appuyant sur des technocrates de haut-niveau, le nouveau régime entreprend des reformes économiques en libéralisant l’économie tunisienne et en accélérant son insertion dans les échanges mondiaux. Ces politiques économiques portent ses fruits puisque la Tunisie est régulièrement citée dans les années 2000 comme un exemple de développement réussi par les agences de notations et les institutions internationales à l’instar du FMI ou de la Banque Mondiale. Alors qu’elle dispose de peu de ressources naturelles comparée à ses voisins, la Tunisie parvient en diversifiant son économie (tourisme, agriculture, industries agroalimentaires, mécaniques, électriques, électroniques, nouvelles technologies de la communication…) à atteindre un des niveaux de développement et un des revenus par habitant les plus élevés d’Afrique. Cette réussite économique et l’attrait des investisseurs étrangers en Tunisie s’expliquent par la qualité de sa main-d’œuvre, qualifiée et relativement bon marché.

Mais la gouvernance sécuritaire, les passe-droits, le népotisme et la corruption de ce régime finissent par entraver la croissance. Les années 2000 ont aussi vu le clan de la famille du Président profiter progressivement des fruits de la croissance tunisienne en s’accaparant des entreprises florissantes, en monopolisant toutes les négociations avec les investisseurs étrangers et en spoliant les grands propriétaires immobiliers.

En conséquence, alors que la Tunisie disposaient d’hommes et de femmes d’affaires dynamiques, entreprenants et innovants, leur volonté de développer leurs activités se trouvait entravée soit parce que leur activisme économique pouvait menacer l’ordre économique institué, soit par ces individus eux-mêmes qui ne souhaitaient pas que leur entreprise prospère au-delà d’un certain seuil qui attirerait forcement l’attention du clan familial du Président. En outre, une autre partie de ces hommes et femmes talentueux s’évertuaient à gagner les faveurs du Palais Présidentiel convaincus qu’il s’agissait du moyen le plus sur d’accéder au prestige, à la richesse et au pouvoir au lieu de mettre leurs compétences au service de réalisations économiquement et socialement utiles.

Ce mode de gouvernance, en limitant et contraignant les aspirations des Tunisiens, commençait à nuire gravement au développement économique du pays comme en témoignaient les signes suivants : des multinationales qui refusaient de s’installer en Tunisie au vu de l’appétit de « la famille », une propriété pas toujours bien protégée qui sape la confiance des investisseurs et des épargnants, des inégalités croissantes, un chômage galopant notamment chez les jeunes diplômés (plus touchés par ce fléau que les non-diplômés!). Tous ces éléments expliquent en partie en quoi la gouvernance tunisienne était gangrénée et opprimait son peuple mais ne rendent cependant pas compte pourquoi et comment la société tunisienne en a pris conscience et a agi pour s’en affranchir.

Evidemment, nul ne remet en cause que l’effet déclencheur a été le malheureux suicide du jeune marchand ambulant Mohamed Bouazizi, de même que l’on s’accorde à dire que les fuites de l’Ambassade Américaine à Tunis sur le régime de Ben Ali via Wikileaks ont contribué au réveil de l’opinion publique tunisienne. En revanche, ce qui est plus difficile à cerner réside sur le fait que ce soit en Tunisie que ces mouvements d’émancipation des régimes autoritaires ont pris leur essor. Beaucoup d’autres pays arabes concentrent les mêmes maux : majorité de jeunes au sein de la population, chômage endémique, concentration des richesses aux mains de quelques uns, liberté d’expression bâillonnée…

La spécificité de la Tunisie tient justement à sa population qui est composée d’une large classe moyenne éduquée, résultat sans aucun doute de la politique d’éducation publique généralisée initiée par le Président Bourguiba. Aujourd’hui, la Tunisie compte autant d’étudiants que le Maroc dont la population est 3 fois supérieure. De plus, les femmes étaient plus présentes dans la révolution « de jasmin » que lors des soulèvements populaires en Egypte, en Lybie ou au Yémen. C’est très certainement aussi l’héritage de la politique d’émancipation des femmes voulue par le père de l’indépendance tunisienne. Toutes les conditions étaient réunies pour que les tunisiens écrivent une nouvelle page de leur histoire, déjà riche depuis l’Antiquité et la civilisation carthaginoise.

Ces caractéristiques tunisiennes ont certainement contribué à la prise de conscience de ce peuple qu’il lui appartenait de mettre fin à des décennies de dictature et de corruption. Elles lui ont donné la force de ne plus avoir peur et de dénoncer collectivement un régime qui les faisait suffoquer. Elles lui ont enfin rappelé que la démocratie n’était pas une valeur occidentale mais universelle et que la liberté d’expression était un trésor mérité par tous les peuples du monde qu’il lui fallait conquérir et préserver. Galvanisées par la Tunisie, les populations arabes ont à leur tour eu le courage de combattre l’injustice et l’arbitraire dans leur pays. Nul ne sait ce que donneront exactement ces mouvements mais le changement est inéluctable et augure d’un horizon meilleur pour ces jeunes générations.

Il reste à la Tunisie à réussir sa transition démocratique pour continuer à être un exemple à suivre pour les autres pays arabes. Le chemin sera sans doute long et difficile. Mais si l’on accélère l’intégration des femmes dans la vie politique et économique du pays et si l’on exploite mieux la qualité de son capital humain notamment des jeunes, nul doute que l’avenir de la Tunisie s’avère ensoleillé…

Source : « Le Post » Le 17-04-2011


Les silhouettes des martyrs de la révolution tunisienne


 

Officiellement, ils sont 236 ; mais le chiffre est sans doute plus élevé en réalité. Ils, ce sont les “martyrs” de la révolution tunisienne, tombés sous les balles et les matraques de la police entre le 17 décembre 2010 et aujourd’hui. Pour leur rendre hommage, le peintre Zoo Project, actuellement installé à Tunis, a choisi de les représenter sous forme d’effigies en carton, exposées à divers endroits de la ville.

« C’est lequel, Mohammed Bouazizi ? »

La question est récurrente. Dès que Zoo Project installe ses représentations, tailles réelles, des martyrs de la révolution, les personnes s’attroupant se mettent en quête de l’effigie de ce vendeur ambulant qui s’immola devant le gouvernorat de Sidi Bouzid le 17 décembre 2010. Logique : c’est son geste désespéré qui entraîna la Tunisie dans la révolution – tous souhaitent lui rendre hommage.

D’autres, les plus jeunes surtout, cherchent Mohammed Hanchi, 19 ans, tué le 25 février par une “balle perdue” alors qu’il sortait célébrer la victoire de son équipe de foot. Lui, tout le monde le connaissait à Tunis, et surtout dans la Kasbah, la vieille ville, où il résidait. C’est d’ailleurs en rencontrant la famille de celui que tout le monde appelle “Hanchi”, laquelle lui demanda de peindre son portrait sur un mur des environs, que Zoo Project a eu l’idée de ce projet particulier : peindre les “martyrs” de la révolution sur des cartons et les exposer en place publique.

Agora artistique

Devant la quarantaine d’effigies (chiffre provisoire, puisqu’il souhaite représenter tous les martyrs de la révolution, soit environ 236 personnes1 ), les gens palabrent, discutent, s’engueulent gentiment. Agora artistique.

Exactement ce que cherche Zoo Project, à Paris comme ici : un échange sans intermédiaire, direct, avec les destinataires de ses peintures. Parce qu’un travail artistique déconnecté des réalités du pays, à destination des élites, serait un non-sens, une aberration. Lui cherche à provoquer les réactions et les rencontres, à s’insérer dans un mouvement politique – même si ce dernier semble perdre son souffle dans la période actuelle. Et puis, en représentant les morts de la révolution, il pointe en filigrane l’impunité des assassins (les snipers, les gradés), peu inquiétés pour l’instant. Une démarche tout sauf anodine.

J’ai suivi le travail de l’ami Zoo2 pendant une dizaine de jours, l’aidant à transporter les martyrs de place en place dans une carriole branlante, bricolant avec lui pour rafistoler les effigies ayant souffert du transport, courant les manifestations pour les distribuer à ceux qui souhaitaient les brandir, et les photographiant dans un cadre rappelant leur activité pre-mortem. Compte-rendu en images.

Déclaration de principe by Zoo Project3

« Pourquoi je peins les martyrs »

« Il arrive que certaines personnes réagissent négativement à mon travail, haussent la voix. Quand je dispose ces représentations des martyrs de la révolution dans les rues de Tunis – à Porte de France, Bab Souika ou avenue Bourguiba – beaucoup me félicitent, me remercient, mais d’autres s’insurgent : qui suis-je, moi, un étranger, pour peindre les martyrs de la révolution et les afficher ainsi dans Tunis ? Quel est mon intérêt là-dedans ? Je comprends ces interrogations, je trouve même naturel et légitime qu’elles surgissent : aborder un sujet si dramatique, à ce point vivace dans les mémoires, implique d’accepter le débat, de répondre aux questions.

Je suis arrivé à Tunis début mars. Franco-algérien de 20 ans résidant à Paris, je suis parti de France sans but défini, simplement parce que j’estimais que la révolution tunisienne – comme toutes celles qui secouent le monde arabe – était un événement unique, porteur d’un grand espoir. De Paris, je suivais la situation au jour le jour, espérant que le 14 janvier ne reste pas lettre morte, que la révolution ne perde pas son âme. Jusqu’à ce qu’un jour, je n’y tienne plus : il me fallait venir sur place pour témoigner, agir, à ma manière. Je souhaitais apporter ma modeste contribution au peuple insurgé.

Dialoguer, discuter, se faire accepter

Quand je suis arrivé, j’étais un peu perdu. Pas question de peindre les murs sans demander leurs avis aux habitants, de m’imposer face à une culture que je ne connais pas aussi bien que je le voudrais. Alors je suis resté aux aguets, discret, attendant de comprendre quel pouvait être mon rôle. Avant de peindre, je voulais discuter, dialoguer, me faire accepter. C’est dans le quartier de la Hafsia que le déclic s’est produit : rencontres fertiles avec des jeunes et des artisans, amitiés, encouragements. Quelques mômes du quartier m’ont parlé de leur ami Mohammed Hanchi, tué par une “balle perdue” alors qu’il n’avait pas même 20 ans. D’autres ont enchéri : il me fallait représenter leur camarade “Hanchi”, leur frère, leur ami disparu. Grâce à eux, j’ai rencontré sa famille, j’ai discuté avec ses amis, et j’ai compris que les morts de la révolution devaient être le sujet de mes créations. Car chaque personne m’expliquait, à sa manière :

« Ils ne doivent pas disparaître, les oublier serait les tuer une deuxième fois. »

À ce jour, j’ai peint une quarantaine de martyrs, taille réelle. Hanchi, bien sûr, Mohammed Bouazizi, également, celui que tout le monde me réclame, mais aussi des martyrs moins “connus” : Aamer Fatteh, Moez Ben Slah, Ayoub Hamdi, Faiçel Chetioui, Mersbah Jwehri, Rabii Boujlid, et bien d’autres encore. Ils étaient menuisiers, professeurs, vendeurs ambulants, chômeurs… Ils vivaient à Tunis, Kasserine, Sidi Bouzid ou bien Gafsa. Des gens ordinaires qui ne méritaient pas plus que d’autres de laisser leur vie sur l’autel de la révolution. Je souhaite, sur la longueur, les représenter tous. Des 236 martyrs “officiels” (selon le ministère de la Santé tunisien), je ne trouve pas toujours de photographies, de renseignements pour les représenter. C’est un travail de fourmi, mais un travail passionnant.

À mes yeux, ces figures ne sont pas des images mortes, des fantômes célébrés post-mortem. Ils n’appartiennent pas à un passé fantasmé, regretté. Ce sont des figures du présent, des compagnons de lutte. Si je les peins, si je me permets de les représenter, de les exposer dans des manifestations, c’est parce que je suis convaincu que leur disparition des mémoires marquerait la fin de l’espoir. De même que les Tunisiens se battent pour que leurs meurtriers – les snipers, les donneurs d’ordre, les matraqueurs – soient jugés et sanctionnés rapidement (revendication restée lettre morte pour l’instant), je cherche, à ma mesure, à rappeler la portée de la disparition de ces gens ordinaires. Ils font partie de l’avenir, de cette Tunisie qui se dessine, s’esquisse sous nos yeux. C’est cette esquisse que je tente de représenter.

PS : J’exposerai ces dessins dans les rues et les places de Tunis tout au long du mois d’avril 2011, puis dans de nombreuses villes de Tunisie. Mon travail est en progression : si vous souhaitez m’envoyer des photographies ou des renseignements sur les martyrs (ce qui me serait très utile), contactez moi à l’adresse zooproject@laposte.net .

PPS : Ce projet est soutenu par l’association de quartier Beb-souika. Ce texte a été écrit avec l’aide d’Émilien Bernard. »

1.Selon le ministère tunisien de la Santé, ils seraient 236, morts entre le 17 décembre et le 25 janvier (chiffre que certains estiment largement sous-évalué) : 166 personnes tuées par balles et 74 autres massacrées dans les prisons. Macabre décompte n’incluant pas ceux qui, pour protester, ont choisi de mettre fin à leur jour, à l’instar de Mohammed Bouazizi.

2.À qui j’avais consacré un papier dans le numéro 1 de la version papier d’Article11 – numéro dont il avait par ailleurs signé la couverture.

3.With a little help from friend.

Source : « OWNI » Le 17-04-2011

Lien : http://news.google.com/news/search?cf=all&ned=fr&hl=fr&q=tunisie&cf=all&start=10

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Tunisie/Développement régional : Le possible et le souhaitable


 

Depuis près de trois mois, le discours politique, toutes tendances confondues, accorde un intérêt particulier au développement régional. Convaincus que les résultats des élections à venir seront étroitement liés à l’audibilité et la crédibilité des engagements sur ce dossier, les politiciens, les intellectuels et les leaders d’opinion se positionnent sur cette thématique de manière très perceptible. C’est ainsi que certains parlent de «développement local», d’autres d’«équilibre régional» ou de «promotion des régions défavorisées» quand d’autres enfin, évoquent la nécessité de «nouvelles approches en vue d’un développement équitable des régions». Si personne ne conteste l’urgence de cette question éminemment politique, il n’en demeure pas moins que l’audibilité ne doit pas y primer sur la crédibilité. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]À travers le monde d’aujourd’hui, le développement local figure parmi les priorités de tous les gouvernements, indépendamment de leurs idéologies ou de leurs niveaux de développement. A l’instar de l’emploi et de la protection de l’environnement, le développement local est devenu une préoccupation universelle. L’affirmer haut et fort, c’est bien, le traduire dans les faits c’est mieux. Pour ma part, je pense que la gestion de ce dossier brûlant doit être précédée, en Tunisie, par un grand effort de communication ayant pour objectif de rappeler aux uns et aux autres quelques évidences. D’abord, il n’est pas possible de gommer les écarts entre les régions, notamment entre le littoral et l’intérieur. Je propose à ceux qui le contestent de considérer le cas des Etats-Unis et d’observer les écarts qui existent entre les Etats de la côte est ou de la côte ouest et ceux de l’intérieur. En France, un touriste peut douter que Nice et Clermont-Ferrand ou Saint-Etienne appartiennent à un même pays. Au risque de choquer, je pense que le littoral est voué à bénéficier d’avantages comparatifs structurels qu’il convient au mieux de confiner dans des limites acceptables. Ensuite, et au risque de choquer encore, j’ajoute que les gouvernements qui se sont succédé depuis l’indépendance ont fait des choix en partie discutables, mais dans l’ensemble recevables. Dès les années 1960, la Tunisie a mis en œuvre une politique de pôles de développement avec, entre autres, les investissements de l’industrie papetière à Kasserine et celle de la sidérurgique à Menzel Bourguiba. L’implantation de l’industrie chimique à Sfax a été le fait de la France en tant que puissance occupante et les gouvernements de l’indépendance ne pouvaient que faire dans la continuité. Plus tard, le complexe chimique de Gabès était géographiquement et économiquement justifié. Je comprends le dépit des habitants de ces deux grandes villes mais ces industries chimiques ne pouvaient pas être implantées à Hammamet ou à Bizerte. Le lancement de la zone touristique de Tozeur Nefta a précédé celui de Mahdia. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]En d’autres termes, j’estime qu’en cinquante ans de développement régional, la Tunisie a commis de nombreuses erreurs mais elle n’a pas «tout faux». Enfin, s’il est vrai que le développement local peut être porté par des investissements étrangers ou extra régionaux, cela n’apporte qu’une partie de la réponse. Au risque de choquer encore une fois, je dirai que le principal moteur de ce développement est une bourgeoisie locale agissante. Alors n’insultons pas les bourgeois et la bourgeoisie comme certains révolutionnaires seraient tentés de le faire et faisons en sorte que les bourgeoisies de KASSERINE, THALA ou SIDI BOUZID soient de plus en plus entreprenantes. [Mjuk brytning][Mjuk brytning]En conclusion, la grande question du développement local, qui va consommer beaucoup d’encre et vraisemblablement de nombreux ministres, doit être posée avec le moins de démagogie possible. Le développement local est un travail de longue haleine et ce n’est pas un gouvernement qui est en place depuis moins de deux mois qui va effacer les écarts et transformer des contrées attardées en locomotives de la croissance économique. Le gouvernement actuel a d’ores et déjà entamé des efforts en la matière, en révisant les dotations budgétaires initialement attribuées aux régions. Faire en sorte que les gouvernorats non-côtiers bénéficient en 2011 de plus des trois quarts de ces dotations, est une décision visible et lisible. Par contre, continuer à réclamer la concrétisation immédiate de projets de développement qui n’existent même pas encore dans les songes relève de la démagogie et du populisme. Or aujourd’hui, nous avons besoin d’éviter de susciter des attentes démesurées qui risquent d’alimenter des déceptions du même ordre.

Source: “GlobalNet” Le 17-04-2011

Lien: http://www.gnet.tn/sur-le-vif/tunisie/developpement-regional-le-possible-et-le-souhaitable/id-menu-1006.html


La Tunisie sera-t-elle voilée intégralement ?


 

Par Ftouh Souhail – Depuis Tunis – JSSNews 

La Tunisie, qui vient de mettre fin à 23 ans d’un régime laïque, se dirige aujourd’hui vers un conservatisme rampant. Depuis la « révolution  du 14 janvier » de plus en plus de  femmes se voilent désormais la face en portant le niqab, ce bout de tissu noir qui pend comme un rideau a envahit la rue, les universités et les espaces publics. 

La multiplication de ces femmes voilées de noir provoque la suspicion. Beaucoup se demandent si les Tunisiennes ont vraiment envie d’une révolution à l’iranienne ?  L’augmentation du nombre de femmes voilées intégralement risque d’exposer le pays à une nouvelle tentative de régression vers l’obscurantisme et l’ignorance, sous le prétexte de trouver la liberté après la chute du régime de Ben Ali.

Taieb Baccouche,  le ministre  tunisien de l’Education, a précisé, lors d’un point de presse tenu, cette semaine au siège du ministère, que le port du niqab dans les établissements éducatifs est interdit car « on ne sait pas qui se cache derrière », ajoutant qu’il sera impossible actuellement de consacrer des salles de prières dans les établissements scolaires d’autant plus qu’on enregistre déjà un grand manque de salles de classes.

Cette décision du ministre a été chaleureusement accueillie par de nombreuses personnes dans les milieux de l’enseignement. Le port du niqab dans les écoles n’est pas autorisé parce que,  en outre, il peut être utilisé pour tricher durant les examens. La réglementation en vigueur avant le 14 janvier exige que les élèves de Tunisie portent des vêtements corrects, tout comme elle interdit la barbe ou des vêtements étrangers à la tradition du pays ou qui soient distinctifs d’une religion ou d’une autre.

Ce qui est très préoccupant, est que quelques semaines après la chute du régime, on note une recrudescence des femmes portant le voile islamique intégral (niqab), symbole  du fanatisme et de l’extrémisme islamique.

Les anciens opposants et exilés tunisiens, de retour au pays,  exigent aujourd’hui  une « séparation entre les sexes » dans les écoles et les transports en communs. Ils font aussi campagne pour obliger les femmes à se voiler complètement, de la tête aux pieds. Un dangereux précédent a été franchit, le mois dernier, lorsque le gouvernement a autorisé les photos de femmes portant le hijab sur les cartes d’identité.

Les forces pro-charia bénéficient aussi d’un large soutien populaire, contrairement au mythe de  « l’infime minorité d’extrémistes » colporté par les médias locaux. La récupération du coup d’état de Tunis par l’intégrisme islamique, risque d’ouvrir la porte aux  discriminations sexistes. (En islam, la notion  d’égalité entre homme et femme  n’a aucune valeur et n’est pas reconnue).

La « révolution  du 14 janvier » a été marquée par l’émergence très forte du   voile   qui est  présenté comme faisant partie de « l’identité  collective musulmane ».  Dans plusieurs quartiers  les jupes se rallongent et disparaissant peu à peu. La palette des  couleurs se réduit. Il est devenu banal de camoufler son corps  derrière un voile en Tunisie. Porter une jupe, est  devenu un acte de résistance après  le « 14 janvier ».

Nous sommes naïfs de ne pas voir que la révolution  a été confisquée par les fondamentalistes qui poussent  la société Tunisienne  vers l’orient et ses idées arriérées. Les révoltes en Tunisie et en Egypte constituent un “signe du réveil islamique” dans le monde, a affirmé  le 4 février 2011 le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, lors de la prière du vendredi à l’université de Téhéran.

Al-Qaïda au Maghreb Islamique a aussi accueilli favorablement le changement  en Tunisie et espère la mise en œuvre progressive de la Charia islamique dans le pays. Ses sympathisants bloquent déjà  les rues pour prier.

Source: ”JSS News” Le 17-04-2011

Lien: http://jssnews.com/2011/04/17/la-tunisie-sera-t-elle-voilee-integralement/


Droit de réponse, ou du moins tentative d’explication.


 

Après mes articles sur les islamistes en Tunisie, tout comme pour tous les articles publiés, j’ai reçu un email d’un commentaire, censuré à juste titre par la rédaction, qui me taxait d’être un vendu des occidentaux et de faire le jeu de la stigmatisation des musulmans tout en me traitant de  « véhiculeur » de l’innommable.

J’ose penser que vous êtes autant que moi stupéfaits par cette réaction,vile, vide et insensée, à un ou tout au plus deux articles ne relatant que la stricte vérité de ce qui se passe réellement en Tunisie.

Je suis de ceux qui pensent que le mal doit être combattu et en aucun cas ignoré. Aujourd’hui la population occidentale est entrain de découvrir l’Islam, le vrai, pas celui des fanatiques, pas celui des intégristes, pas celui des oppresseurs mais l’islam de la paix, l’islam de la tolérance. Car aux premiers âges de l’Islam les musulmans persécutés par leurs propres frères ont trouvé refuge dans un royaume chrétien (l’Abyssinie)et ils y vécurent sans le moindre problème.

A tout ceux qui au nom de l’islam prônent la violence, je les qualifie d’hypocrites, nous n’avons pas la même religion car sinon vous ne porteriez pas le doigt sur un autre humain que vous .

Tout d’abord j’aimerais dire à ce monsieur et à tous ceux qui pensent comme lui que le peuple tunisien n’a aucunement besoin d’une influence occidentale pour promouvoir et guider le destin de son peuple. Et c’est à l’Unanimité que même les partis dits islamistes en Tunisie se sont pliés aux exigences de  la conservation et de la protection des acquis des libertés et notamment celles des femmes à disposer d’elles- même. Tout en sachant que la Tunisie est un pays à majorité musulmane, la vision de la Tunisie que je prône est celle de la tolérance et du respect des toutes minorités faisant parties  du paysage tunisien. Un juif et un chrétien tunisien ont autant de droit qu’un musulman tunisien et ceci est garanti par la loi tunisienne.

Le peuple est sorti dans la rue et a chassé le dictateur que supportaient toutes les puissances occidentales. Ne lui dites pas ce qu’il doit penser car sa liberté est entre ses mains.

Est-ce que j’ai demandé l’instauration d’une laïcité à la française ? bien sur que non. Me diriez vous est ce que je suis pour la prise de pouvoir des islamistes ? Certainement pas. La Tunisie n’a ni à s’imprégner des lois européennes ni à donner le pouvoir à des illuminés qui au non de la religion feront régner la terreur. La Tunisie est tolérance et elle le restera. Demandez au roi Abdallah (Arabie Saoudite) si c’est au nom de l’Islam qu’il a envoyé ses sbires pour tuer des gens qui ne demandait qu’à vivre dignement. L’islam n’a jamais demandé de faire les atrocités que certains commettent.

Donc si vous avez des versets coraniques qui vous disent de maltraiter les femmes venez me les monter car j’aimerais bien les voir. Personne n’a le droit d’empêcher  un juif de mettre sa kippa ni une femme musulmane de mettre son voile. Et ça ici en Tunisie nous comptons bien le respecter.

Avant de me dire que je suis entrain de suivre les occidentaux, dites-moi qui vous influence vous ? Pourquoi ce discours haineux stigmatisant qui ne sert personne. Pourquoi pensez vous que c’est vous qui détenez la vérité et que l’autre qui ne pense pas comme vous est un aliéné ? Mais de quel Islam parlez-vous ? en tout cas pas celui que suivent les presque 10 millions de tunisiens.

Si vous avez des arguments apportez les on en discute mais de grâce cessez de voir un complot à chaque coin de rue. C’est une insulte de croire qu’un tunisien ne voudra pas une liberté de vivre comme bon vous semble.

L’islam comme le christianisme et le judaïsme a été infiltré par des êtres viles qui ne vivent que par la terreur, ne jure que par le sang et les occidentaux doivent arrêter de les appeler des musulmans car ils ne le sont pas.

Au musulman de faire sa prière sans être dérangé, au juif de jouir de sa vie et de ses principes comme il l’entend, à la femme voilée de marcher sur les terres de son pays natal sans être inquiéter, et à la femme moderne de laisser libre cours à ses cheveux au gré du vent.

Vive la Tunisie libre et démocratique.

Source: “come4news” Le 17-04-2011

Lien: http://www.come4news.com/droit-de-reponse,-ou-du-moins-tentative-d-explication-989126


Yadh Ben Achour, lundi à Paris, pour débattre du système tunisien de transition démocratique


 

La Tunisie est-elle en train d’inventer un nouveau système civil de transition démocratique ? Pour débattre de cette « originalité », Yadh Ben Achour a été invité à participer à la tête d’une délégation au séminaire qu’organise l’OCDE, ce lundi 18 à Paris, au titre de son programme Gouvernance, à travers un groupe de travail qui se penche sur la situation au Moyen Orient. Deux pays sont à l’ordre du jour, la Tunisie et l’Egypte. La délégation tunisienne comprend notamment, Ghazi Gherairi, porte-parole de la Haute Commission, Ahmed Zarrouk, Directeur Général de la Fonction Publique Premier Ministère et Coordonnateur National du Programme MENA-OCDE pour la gouvernance, et Khalil Ghariani, membre du Conseil de la Haute Commission et représentant du secteur privé (Mouvement pour le Renouveau de l’Utica)

En présence des ambassadeurs des pays membres de l’OCDE, la première séance sera consacrée au rôle du cadre légal et constitutionnel dans le processus de transition démocratique. Trois intervenants introduiront les débats, à savoir, Ahmed Zarrouk, M. Rolf Alter, Chef de la Direction de la Gouvernance publique et du développement territorial, OCDE et Jeron Nijland, président de comité à l’OCDE. Le deuxième panel sera animé par Ghazi Gherairi et Alaa Kotb, vice-président du Conseil de l’Etat et conseiller juridique auprès du Premier Ministre en Egypte. Puis les travaux se poursuivront toute la journée avec d’éminents intervenants.

Yadh Ben Achour détaillera à cette occasion le processus tunisien de réforme juridique et institutionnelle. Introduisant ce séminaire, l’OCDE souligne que : « les revendications populaires pour la démocratie et la bonne gouvernance ont provoqué des changements politiques sans précédent dans le paysage politique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. La Tunisie a été le premier pays de la région MENA où les aspirations démocratiques ont non seulement été exprimées par les citoyens avec une grande force mais c’est surtout le pays où les changements sont survenus très rapidement et le processus de transition a débuté en premier. »[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Source: “Leaders” Le 17-04-2011

Lien: http://www.leaders.com.tn/article/yadh-ben-achour-lundi-a-paris-pour-debattre-du-systeme-tunisien-de-transition-democratique?id=4861


La charge de Taoufik Ben Brik sur cette Tunisie, une merguez entre deux lèvres…


Par Nizar Bahloul

Journaliste, poète, militant, on ne saurait trop qualifier Taoufik Ben Brik, ce saltimbanque tunisien dont le dernier ouvrage est depuis jeudi 14 avril dans les librairies et kiosques tunisiens.

Intitulé « Tunisie, la charge… Positions », ce neuvième livre du journaliste a été entamé durant la révolution du 17 décembre 2010 – 14 janvier 2011 et achevé au moment du départ du Premier ministre Mohamed Ghannouchi ou, plutôt, Ganou-Chichi comme il le surnomme attirant l’attention que son patronyme porte le mot gâchis.

Les 225 pages du dernier ouvrage de Ben Brik se lisent d’un trait. Elles s’avalent rapidement. Méfiez-vous si vous avez entamé la première page, car vous ne lâcherez le livre qu’après avoir lu la dernière et toutes celles entre les deux. Du moins si vous êtes sensible à la critique acerbe, l’humour noir et la caricature sans réserve.

Dans son ouvrage, Taoufik Ben Brik s’est payé la tête de tout le monde. Il n’a épargné personne. Ses adversaires d’hier avec acidité, ses amis avec tendresse.

Son plus grand ennemi, Ben Avi bien sûr. Surtout. Mais les autres aussi. Le juge Mehrez Hammami, par exemple, alias Boga, ce gros lard, bête et mauvais, comme ces chiens de bergers solitaires et haineux qu’on rencontre si souvent, errants dans la steppe alfatique.

Il n’y a pas que les hommes. La prison de Siliana en a eu pour sa gueule aussi. Cette prison de haute sécurité, construite du temps de Ben Ali 1er. Un bagne préhistorique, mélange sordide de la Guyane dans « Papillon », des prisons mexicaines dans « El Viva Zapata » ou « Il était une fois la révolution » et de cette prison turque dans « Midnight Express ».

A Siliana Brik, les prisonniers sont édentés, pauvres et analphabètes. Pour survivre à l’enfer de la captivité, on devient servile, on courbe l’échine et on baisse sa culotte. On fait des cabrioles de singe savant pour plaire à notre dresseur. Pour un morceau de sucre, une aile de poulet, un mégot, on vend Dieu et ses prophètes. A Siliana, j’étais Paul Newman dans « Luke, la main froide ». Il ne ratera pas, tant qu’il y est, Bouraoui Yousfi, le tout puissant et jeune directeur de la prison. Glacial, hautain, méprisant, magouilleur, une belle fouine.

Du peu que Ben Brik a collecté de sa putain de course de vie (CV), il suit à la lettre les directives des Services Spéciaux (SS) et mène la vie dure aux détenus dits « précieux » : islamistes, gauchistes, journalistes, poètes…

Tout est inspirant chez Taoufik. Les personnes, les bâtiments, mais aussi les médias. Al Jazeera en aura pour son compte aussi. A quoi pouvait ressembler la Tunisie avant Al Jazeera ? A du néant. Du rien. L’histoire a commencé lorsque Al Jazeera t’a regardé, Tunisie mon amour. Alors seulement, l’histoire surgit. The story is. Al Jazeera fait l’événement. Au prétexte du mythe de la vitesse et du raccourci, Al Jazeera bouche le paysage. Silence, on désinforme…

Ben Brik se nourrit de tout. Il était tout le temps affamé et ne pouvait s’empiffrer des miettes qu’offrait Ben Ali. Quand le riche maigrit, le pauvre meurt. Voilà l’idée de génie de Ben Ali. Quand le riche mange, l’affamé sourit. Quand il s’empiffre, ça fait des miettes, il y a des restes, le pauvre est content, il finit les verres, il change, il tape sur sa gamelle.

La Tunisie de Ben Brik est extraordinaire. Mais il faut faire attention, il faut rester vigilant. La Tunisie est une petite merguez coincée entre les deux lèvres d’un énorme casse-croûte : la Libye de Kadhafi et l’Algérie de Bouteflika.

Il appelle à la France des quincailleries, des manuels scolaires et des grandes surfaces si elle n’a pas son mot à dire dans un pays qui lui appartient à moitié. Il s’interroge si l’Amérique, gendarme de la planète, n’a pas déjà placé ses chalabis, ses hommes.

Ceux qui lisent les lignes se régalent. Ceux qui lisent entre les lignes se délectent. Faut-il savoir lire !

L’ouvrage est dans les librairies et kiosques à journaux. A dix dinars, c’est moins cher qu’un café et une chicha à Ennasr où réside Taoufik.

Source: ”Business News” Le 17-04-2011

Lien: http://www.businessnews.com.tn/La-charge-de-Taoufik-Ben-Brik-sur-cette-Tunisie,-une-merguez-entre-deux-l%C3%A8vres%E2%80%A6,520,24385,1


Tunisie. A propos de l’incarcération de Abderrahim Zouari


 

Par Ines Kharrat

Notre lectrice Ines Kharrat réagit à l’information concernant le mandat de dépôt contre l’ex-ministre du Transport et ex-secrétaire général du Rcd, l’ancien parti au pouvoir…

Concernant le sujet du mandat de dépôt contre Abderrahim Zouari, si l’on se fie au communiqué de l’agence Tap qui a divulgué l’information, il est déclaré qu’«il a été incarcéré après son interrogatoire par le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis» sans aucune précision sur les chefs d’inculpation retenues contre le prévenu.

Or, si l’on voulait informer les citoyens dans les règles de l’art, ce qui est leur droit fondamental, le journaliste aurait dû d’abord citer la source judiciaire d’où provenait l’information, et ensuite renseigner précisément les chefs d’accusation retenus contre l’ancien ministre et qui justifierait cette incarcération.

Tout ce qui est opaque et qui manque de transparence sème le doute. Et ce n’est pas parce que M. Zouari a fait parti du gouvernement sous Ben Ali qu’il n’a pas droit à un procès équitable. Pourquoi alors l’arrêter si sa culpabilité n’a pas été prouvée? Il semble qu’il y a là violation de la présomption d’innocence, jusqu’à preuve du contraire.

Il est primordial aussi, en cette période de doutes et de manipulations, que les citoyens soient mieux informés sur les décisions de la justice.

Autrement, la non-transparence dont fait preuve la justice ne fait que renforcer l’hypothèse de «la chasse aux sorcières», dont le Premier ministre même se défend pourtant…

Source : « Kapitalis » Le 17-04-2011

Lien : http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/3551-tunisie-a-propos-de-lincarceration-de-abderrahim-zouari.html


Egypt, Tunisia trying to jump through legal hoops of Swiss asset freezes


 

Tunisia and Egypt haven’t yet provided information about possible criminal wrongdoing that is required to start unblocking the frozen assets of ousted presidents Zine El Abidine Ben Ali of Tunisia and Hosni Mubarak of Egypt, a Swiss government official said Sunday.

The requests by those North African governments to launch the complicated process of eventually unfreezing the assets the Swiss government ordered frozen were « insufficient » but a Swiss adviser has been dispatched to help them, Justice Ministry spokesman Folco Galli told The Associated Press.

Galli said the Swiss government sent diplomatic cables to Tunisia and Egypt in late March explaining that those governments must submit evidence of any criminal wrongdoing involving the money so Swiss authorities can decide « whether these offenses would also be punishable » in Switzerland.

« It’s to be sure that these funds in Switzerland cannot be misappropriated by anybody, » he said.

Zurich weekly NZZ am Sonntag first reported Sunday on the Swiss government’s cables to Egypt and Tunisia.

Switzerland froze assets linked to Tunisia’s ousted president and 40 people in his entourage January 19, less than a week after Ben Ali was toppled by popular revolt. Swiss officials estimated Tunisian government officials put about $620 million (429 million euros) into Swiss banks.

Then on February 11, Switzerland froze its banks’ assets of Mubarak and his associates. Mubarak’s worth remains a mystery, but claims he and his sons amassed up to $70 billion (48 billion euros) helped drive protests that brought him down.

In both cases, the money is locked up for three years — requiring both Tunisia and Egypt to jump through Swiss legal hoops that includes providing information of any financial crimes that could be prosecuted on Swiss soil.

Source: “Canadian Business” Le 17-04-2011

Lien: http://www.canadianbusiness.com/markets/market_news/article.jsp?content=D9MLGC600


Tunisian PM concerned over Ben Ali backers’ poll exclusion


 

Tunisia’s interim Prime Minister Beji Caid Essebsi said a decision by the body charged with organising July 24 poll to bar anyone who held a position in the government or the Rally for Constitutional Democracy (RCD) party could destabilise the country, La Presse newspaper and the official TAP news agency warned.

Essebsi, who opened the first conference of the governors of Tunisia’s 25 provinces, said the move would « provide no help » to parties set up after Ben Ali’s January ouster, which ended his 23 years in power.

The commission has also disqualified from the ballot those who signed a petition backing Ben Ali’s candidacy in upcoming elections in 2014. The RCD, created by Ben Ali in 1988, claims to have the support of about two million people in a country of 10 million citizens.

The party was suspended from official activities in February after Ben Ali fled abroad on January 14 at the height of a popular uprising to overthrow his autocratic regime.[Mjuk brytning]It was dissolved by a Tunisian court at the demand of the interim government on March 9.

On July 24, Tunisians will vote for a constituent assembly that will develop a new constitution for the north African country. After the RCD’s exclusion from the ballot, hundreds staged a protest in the capital city Tunis.

Lithuanian Foreign Minister Audronius Azubalis, current chair of the transatlantic security body OSCE who is currently visiting Tunis, said authorities would have to be « very careful » in the way they handled Ben Ali supporters.

« I have no advice to give but I know it’s going to be an enormous challenge, » the head of the Organization for Security and Cooperation in Europe told AFP.

Source: “Ahram online” Le 17-03-2011

Lien: http://english.ahram.org.eg/~/NewsContent/2/8/10204/World/Region/Tunisian-PM-concerned-over-Ben-Ali-backers-poll-ex.aspx


Patience Is Urged on Tunisia Reform


Tunisia has made a good start in its transition to democracy but faces a major challenge in meeting people’s expectations of fast progress, the chairman of Europe’s main rights and security watchdog group said Saturday.

Foreign Minister Audronius Azubalis of Lithuania, who is the chairman of the Organization for Security and Cooperation in Europe, was in Tunis to discuss assistance for the North African country.

The officials who took over after former President Zine el-Abidine Ben Ali was forced out by protesters this year appointed a new government early last month and disbanded the state security apparatus. The country will hold an election on July 24 to choose a constituent assembly that will rewrite the constitution and chart the country’s transition.

Although Mr. Azubalis praised those steps, he expressed caution. “The public expectations for big changes could be too high,” he said. “When you’re building democracy, you should understand that it requires time.”

Source: “New York Times” Le 17-04-2011

Lien: http://www.nytimes.com/2011/04/17/world/africa/17tunisia.html?src=twrhp


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