16 avril 2011

TUNISNEWS
10 ème année, N°3980 du 16.04.2011


AP: Tunisie: manifestation de militants de l’ex-RCD contre leur exclusion des élections

AP: Tunisie: un responsable de la sécurité est retrouvé mort

AFP: Le chef de la diplomatie française en Tunisie la semaine prochaine

AFP: 20 Tunisiens entrés en France avec un permis de séjour italien, Paris dément


REVUE DE PRESSE

Tunisie: manifestation de militants de l’ex-RCD contre leur exclusion des élections


De The Associated Press –Le 16 avril 2011
TUNISIA, Tunisia — Quelques centaines de militants de l’ex-parti au pouvoir en Tunisie, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), ont manifesté samedi pour protester contre leur exclusion des élections de l’assemblée constituante prévues le 24 juillet prochain, a-t-on constaté sur place.
Cette manifestation est survenue cinq jours après l’adoption par la Haute instance chargée des réformes politiques d’un projet de décret-loi excluant tout responsable ayant assumé des fonctions au sein du gouvernement ou du RCD au cours des 23 dernières années, soit depuis l’avènement au pouvoir de Zine el-Abidine ben Ali.
C’est la première fois que les RCDistes organisent un rassemblement public depuis la chute du régime Ben Ali le 14 janvier dernier et la dissolution moins d’un mois après de leur parti. Ce dernier pesait de tout son poids sur la scène politique tunisienne avec 2,5 millions d’adhérents revendiqués sur une population de 10 millions d’habitants.
Les manifestants, dont un grand nombre de jeunes et de femmes, se sont rassemblés sur la place des Droits de l’Homme au coeur de Tunis. Le visage blême et tremblante, Olfa, épouse de l’ex-secrétaire général du RCD, Mohamed Ghariani, récemment incarcéré, a estimé que son conjoint était victime d’une « injustice » et de « règlements de comptes politiques étroits ».
Les mains levées vers le ciel, la mère de M. Ghariani, Néfissa, implorait Dieu pour rendre justice à son fils, « un vrai patriote qui a servi son pays depuis » le père de l’indépendance Habib Bourguiba. Me Hichem Hajri, l’avocat de l’ex-dirigeant du RCD dont le père a succombé à une crise cardiaque il y a deux semaines, a qualifié de « bizarre » la procédure judiciaire engagée contre son client. « Le mandat de dépôt émis contre mon client est injustifié et sans preuves », a-t-il déploré. AP

Tunisie: un responsable de la sécurité est retrouvé mort


De The Associated Press –L 16 avril 2011

TUNIS, Tunisie — Un responsable de la sécurité de la région de Médenine, dans le sud-ouest tunisien, a été trouvé mort vendredi soir à son bureau, décédé d’une balle dans la tête, a rapporté samedi l’agence officielle TAP.

La version des faits relatés par la TAP qui se réfère à un communiqué du ministère de l’Intérieur, laisse penser à un suicide. La victime qui avait le rang de « chef de district de la garde nationale » de Médenine, proche de la frontière libyenne. A son arrivée au poste en début de soirée, il a ordonné à ses agents de rejoindre la patrouille opérant à l’extérieur. Plus tard, ces derniers ont entendu un coup de feu venant du bureau de leur chef. En s’y précipitant, ils l’ont trouvé inerte sur une chaise, un revolver par terre. Selon une source anonyme sur place contactée par l’Associated Press, le drame s’est produit la veille de la venue dans la région de membres de la commission chargée d’enquêter sur les abus commis pendant et après les troubles qui ont conduit à la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier dernier. Plus de 200 morts ont été enregistrés pendant cette période dans tout le pays, y compris à Médenine. Nombre d’entre eux sont tombés sous les balles des forces de l’ordre.  

Le chef de la diplomatie française en Tunisie la semaine prochaine


AFP / 16 avril 2011 16h42
PARIS – Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a indiqué samdi qu’il se rendrait la semaine prochaine en Tunisie, son premier voyage dans ce pays depuis sa prise de fonctions le 1er mars alors que des voix s’élèvent pour mettre en garde contre la faiblesse de l’aide internationale.
« La Tunisie n’est pas du tout abandonnée. Nous faisons beaucoup d’efforts pour l’aider. Je me rendrai en Tunisie la semaine prochaine », a-t-il déclaré à quelques journalistes en marge d’un colloque organisé par son ministère sur « Le printemps arabe » à l’Institut du monde arabe à Paris.
Interrogé, son entourage a indiqué que ce déplacement s’effectuerait en milieu de semaine prochaine avec une date précise à déterminer.
« Si l’économie ne redémarre pas, la transition économique sera plus difficile. La chose que nous pourrions faire, la plus efficace pour nos pays du nord, c’est d’investir massivement pour aider les pays en transition démocratique à rétablir leur situation économique et à retrouver un rythme de croissance suffisant », a ajouté le ministre français.
Selon Guy Sorman, économiste ayant participé au colloque, « la démocratie pour s’établir nécessite un taux de croissance de 8 à 10%. C’est possible », a-t-il assuré.
Lors du même colloque, la présidente de la Fédération internationale pour les droits de l’Homme (FIDH), Souhayr Belhassen, s’en est prise de manière virulente à l’Union européenne et à la France qui « font preuve de frilosité », selon elle, dans leur accompagnement de la révolution en Tunisie.
« La perspective de touristes s’éloigne, des entreprises ferment », a-t-elle déploré, en appelant l’Europe à s’occuper davantage de son pays d’origine et non pas par le seul prisme de l’immigration illégale à combattre.
Il y a « des menaces sur la révolution tunisienne », en raison notamment d’un « risque de désenchantement réel » de la population devant l’absence de progrès, a-t-elle lancé à l’assistance au sein de laquelle figurait Alain Juppé.
Radhia Nasraoui, avocate, militante des droits de l’Homme en Tunisie, a aussi estimé que « la situation était critique » dans son pays, en insistant sur le domaine des droits humains. « On croyait avoir dépassé les méthodes barbares », a-t-elle lancé, en citant des cas récents de tortures et une présence policière que beaucoup croyaient révolue depuis la chute de Ben Ali.
Cette avocate a parlé de cas de mutilations sexuelles, de dents cassées, de jambes plâtrées… Au niveau de la magistrature et de l’indépendance espérée des tribunaux, « c’est la même chose », a-t-elle noté, tout en reconnaissant que le pouvoir de transition en place avait procédé à certaines libérations de détenus.

20 Tunisiens entrés en France avec un permis de séjour italien, Paris dément


AFP / 16 avril 2011 21h04
ROME – Une vingtaine d’immigrés tunisiens, munis d’un permis de séjour délivré par les autorités italiennes, sont parvenus à franchir la frontière française à Menton samedi en milieu de journée, selon les médias italiens, ce que les autorités françaises ont démenti.
Les migrants, munis d’un permis de six mois octroyé aux immigrés tunisiens arrivés avant le 5 avril dans la péninsule, ont passé avec succès les contrôles de gendarmerie dans les gares ferroviaires de Garavan puis de Menton, ont affirmé les agences italiennes Ansa et TMnews.
Le ministère de l’Intérieur français a affirmé « ne pas être au courant » et a renvoyé vers la préfecture des Alpes-Maritimes (sud-est) qui a nié toute arrivée samedi. « Nous ne confirmons pas les informations de la dépêche italienne », a indiqué à l’AFP la porte-parole de la préfecture.
Selon les agences italiennes, les immigrés qui font partie des plus de 20.000 Tunisiens ayant débarqué depuis le début de l’année dans le sud de l’Italie, ont retiré leurs permis au commissariat de police de Vintimille, dernière ville italienne avant d’accéder à la Côte d’Azur.
La gendarmerie française est montée à bord du train parti de Vintimille à 13H47 (11H47 GMT), a contrôlé les documents de voyage des étrangers et les a presque tous autorisés, sauf deux d’entre eux, à poursuivre leur route vers Nice, la métropole située à une vingtaine de kilomètres de là, selon l’Ansa.
L’Italie a décidé d’accorder des permis de séjour temporaires à tous les Tunisiens arrivés avant la signature le 5 avril avec la Tunisie d’un accord qui prévoie le rapatriement immédiat des Tunisiens débarquant après cette date.
Irrité, Paris a indiqué qu’il refuserait les titres de séjours temporaires qui ne respectent pas les règles de la convention européenne de Schengen. Celle-ci stipule que les immigrés doivent également présenter un passeport en règle et des ressources suffisantes (62 euros par jour, 31 s’ils sont hébergés) pour pouvoir séjourner puis repartir dans leur pays.
Si le permis de séjour temporaire est valable six mois dans l’espace Schengen, les immigrés ne peuvent rester que trois mois sur le territoire français.
Selon l’agence Ansa, plus d’une centaine de Tunisiens ont pu retirer à partir de samedi matin un permis de séjour temporaire au commissariat de Vintimille.
Le maire de Vintimille, cité par TM News, Gaetano Scullino, s’est réjoui que « quelque chose ait bougé au niveau européen » et a souhaité que « prévale la logique de la solidarité » entre pays européens.
Selon le maire qui toute la matinée a fait la navette à bord des trains de la ligne entre Vintimille, Menton et Nice pour voir la réaction des autorités françaises, aucun des Tunisiens ne possédait de passeport.
Depuis Milan, le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni a appelé Paris à « coopérer plutôt que montrer ses muscles ».

Lampedusa : 25 000 migrants économiques divisent l’Europe


Si on ne les renvoit pas vite chez eux, combien seront-ils bientôt et combien de gens tenteront-ils de faire venir dans leur sillage (ce ne sont que des hommes SANS leur famille) et combien de délits et larcins commetteront-ils, ces gens sans éducation et sans un sous dans la poche ? Comment nos gouvernements ont-ils fait pour ne pas les renvoyer chez eux, tous solidaires ? Les hommes politiques DOIVENT garantir notre territoire, notre sécurité et notre avenir financier.

“La révolution de jasmin et l’avènement de la démocratie en Tunisie, pourtant applaudie par les responsables européens, ont entraîné des enjeux migratoires inattendus qui divisent les responsables politiques des pays membres de l’Union européenne et la commission européenne.

Le 26 avril, Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi se réuniront à Rome afin de débattre de l’immigration tunisienne à destination de l’île de Lampedusa, à mi chemin entre la Tunisie et l’Italie, porte d’entrée du vieux continent. L’Union européenne semble pour l’instant impuissante à donner une réponse globale dans la gestion de ces flux migratoires.

L’île italienne de Lampedusa, au large des côtes tunisiennes, est devenue le symbole des nouveaux enjeux migratoires qui embarrassent l’Europe. Depuis le début de la “crise de Lampedusa”, la France fait barrage aux ressortissants tunisiens venus d’Italie en les repoussant systématiquement de son territoire au niveau de la ville frontalière de Vintimille. Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a demandé le rapatriement des migrants vers leur pays d’origine, ainsi “qu’une action forte” de l’Europe pour aider la Tunisie à dissuader ses ressortissants de partir, tout en fustigeant la France pour son “absence de solidarité”. Un porte-parole de la Commission à Bruxelles estimait récemment que “c’était à l’Italie de prendre en charge les “migrants économiques” qui arrivent de Tunisie”. Rome a déjà promis un visa de trois mois à 22 000 de ces nouveaux “boat people”, dont des dizaines embarqués depuis les côtes tunisiennes sur des bateaux de fortune ont fait naufrage…

L’afflux de ces candidats à l’immigration nord-africains se révèle être un vrai casse-tête politique que personne ne semble vouloir assumer. La réunion entre les ministres des 27 pays membres à Luxembourg, le lundi 11 avril, en a fait la démonstration : aucune décision ne s’est dégagée, l’Italie se voyant renvoyée à la case départ, obligée d’assumer cette immigration que l’Union ne veut pas gérer.

Conséquences embarrassantes pour l’Union Européenne

Lampedusa et ses migrants sont le symptôme d’une nouvelle donne entre les pays d’Afrique du Nord libérés (ou en voie de l’être) du joug de leurs dictateurs, d’une part, et de la politique européenne d’immigration, d’autre part. Les Tunisiens ne subissent plus la répression policière comme au temps du régime Ben Ali et embarquent plus facilement pour les rives alléchantes du nord de la Méditerranée. Les Libyens, quant à eux en moindre nombre, fuient la guerre. Face à ce flot de nouveaux arrivants, Rome a accordé des permis de passage vers la France et exige dans le même temps une aide d’urgence de 100 millions d’euros que Bruxelles se refuse à lui octroyer.

Un millier de Tunisiens récemment bloqués à Lampedusa vont être renvoyés par avion dans leur pays d’origine en vertu d’un accord passé entre Rome et Tunis le 5 avril dernier. Les ministres de l’intérieur allemands et autrichiens annoncent vouloir envisager des contrôles frontaliers, en infraction avec les accords de l’espace Schengen, ce que le gouvernement français effectue déjà malgré une condamnation de la commission européenne à son encontre début avril.

Soutenir les révolution arabes tout en refoulant ses migrants ?

Le naufrage du 6 avril dans lequel 150 clandestins en provenance de Libye ont trouvé la mort vient rappeler de façon tragique la problématique de l’accueil dans l’UE et la solidarité entre pays des deux rives de la Méditerranée. Sur le site de l’Union européenne, à la rubrique “Gestion de l’immigration et de l’asile”, il est stipulé que “face à l’augmentation du nombre de personnes qui tentent d’entrer dans l’Union pour fuir les guerres, les persécutions ou les catastrophes naturelles, ou simplement dans l’espoir d’un avenir meilleur, les gouvernements européens élaborent des solutions communes afin de résoudre les difficultés auxquelles ils sont confrontés.”

Où sont les “solutions communes” de l’Union européenne face à ces flux migratoires engendrés par les révolutions arabes, l’émergence de nouveaux régimes et de nouvelles donnes économiques ? Au delà des rappels de grands principes appuyés par une mission intitulée “Hermes” de l’agence Frontex (gestion européenne des frontières, voir encadré) à Lampedusa, la commission européenne ne semble pas prête à répondre pleinement à ses engagements de “solutions communes”.

Le problème migratoire actuel est avant tout économique

Cherbib Mouhieddine, membre de la FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives), livre son analyse de la situation et apporte des propositions concrètes. Une enquête récente menée en Tunisie fait ressortir que les migrants sont des jeunes gens, entre 18 et 25 ans, dont le départ est motivé par plusieurs facteurs, le principal étant le chômage.

Source: “Le buzz immobilier” Le 16-04-2011

Lien: http://www.le-buzz-immobilier.com/2011/04/lampedusa-25-000-migrants-economiques-divisent-leurope-0034991


Tunisie: «Détournement de fonds» pour sauver la pré-saison touristique estivale


Le ministère du Commerce et du Tourisme va prélever 10 millions de dinars sur le CODEC pour soutenir l’activité touristique pendant les huit prochaines semaines en subventionnant le maintien de la «chaîne de charter».

Eurêka! Après s’être creusé les méninges durant de longues semaines pour imaginer un moyen de soutenir l’industrie touristique –fortement affectée par l’instabilité ayant précédé et suivi la chute du régime de Ben Ali- durant les semaines précédant la haute saison, le ministère du Commerce et du Tourisme et les opérateurs de ce secteur semblent avoir trouvé la «potion magique».

Celle-ci prendra la forme d’un mécanisme de financement d’un montant de dix millions de dinars monté avec des ressources prélevées sur le Fonds de développement de la compétitivité (FODEC) et visant à «soutenir financièrement –dans cette conjoncture exceptionnelle- l’effort commercial du pavillon national pour le redémarrage, le maintien des vols charters des tours opérateurs dont le taux de remplissage est inférieur à la capacité convenue avec ceux-ci», selon une convention de partenariat conclue jeudi 14 avril 2011 par la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) et l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) avec, d’un côté, le tandem Tunisair-Tunisair Express et, de l’autre, Nouvelair.

Concrètement, il s’agit de prendre en charge «la différence des sièges invendus» -jusqu’à un maximum de 30% de la capacité.«Habituellement, explique Nabil Chetaoui, PDG de Tunisair, quand un TO ne remplit pas un avion, il annule le vol». Grâce au fonds nouvellement créé, les vols remplis à seulement 50% de leur capacité vont désormais pouvoir être maintenus, évitant ainsi à l’industrie touristique tunisienne de perdre un certain nombre de clients par petits «paquets»

Mise en place pour la période allant du 15 avril au 15 juin 2011, cette opération «reste ouverte aux autres compagnies aériennes», souligne Tahar Seihi, président de la FTAV. Elle pourra être reconduite au-delà de cette échéance si les 10 millions de dinars qui y sont affectés «ne sont pas utilisés», précise Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme.

Cette «mesure exceptionnelle» destinée à résoudre, selon le mot du ministre, «une situation exceptionnelle», est venue couronner «un travail de longue haleine qui a abouti à une décision historique», observe Mohamed Belajouza, président de la FTH. «Jamais nous ne sommes allés aussi loin, lors des précédentes crises, dans les efforts visant à relancer la destination», se félicite M. Chetaoui.

Satisfait de cette «trouvaille» qui présente, selon lui, l’avantage de «servir l’intérêt général en servant l’intérêt particulier», le ministre du Commerce et du Tourisme suggère d’y avoir recours à l’avenir pour, par exemple, «attaquer de nouveaux marchés».

Source: “wmc” Le 16-04-2011

Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-104693-tunisie-detournement-de-fonds-pour-sauver-la-pre-saison-touristique-estivale


La Tunisie, puis les autres aussi


Les moqueries à l’encontre du peuple tunisien fustigeaient, il y a de cela encore quelques mois. Il suffisait de faire escale en Afrique du nord, pour entendre au hasard d’une discussion autour d’un tajine les populations locales vous le dire : « tels des prostitués, ceux-là n’ont que le tourisme, toute leur économie ne repose, qu’en fin de compte, sur la capacité, à la fois des politiques à la tête du pays et du peuple tunisien à se vendre au plus offrant ».

Et, autour de la Tunisie, à en croire les plus proches, leurs voisins africains les premiers, il n’y aurait que des lions rugissants et des hommes terribles ; à défaut en Tunisie, qu’une soumission devenue langue commune et un « sexe faible », incarné par le tunisien lui-même.

Le 17 décembre 2010, par le feu providentiel, le peuple tunisien a fait taire, jusqu’au chuchotement, la plus basse insulte, la plus petite moquerie, jusqu’à son plus proche ami.

Le monde lui, a ouvert les yeux, leurs voisins arabes, eux, changé de sens ; non plus devant, mais tous, derrière la Tunisie, à la tête, d’une longue marche, de la mort vers la vie.

Pendant ce temps-là en Europe, la chasse aux sorcières était active, on recherchait des complices. La modernité avait cependant facilité les choses, laissant derrière elle un indice capital : les sorcières ne se déplaçaient plus sur un balai mais en avion.

La méconnaissance d’autrui, l’ignorance et la méprise de ses besoins, l’aveuglement animé par l’urgence de répondre à ses propres intérêts sans aucun partage a conduit à une rupture visible, irrémédiablement vouée à se radicaliser et à prendre une ampleur sans précédent et la croire au mieux, prendre racine uniquement dans les pays arabes, serait une ineptie.

Ces déchirures ne sont pas récentes, seules leurs manifestations aux yeux d’un large public.

Le plus dur reste à vivre. Le plus beau, certainement aussi, pour la Tunisie et les autres à venir aussi.

Source : « Agoravox » Le 16-04-2011

Lien : http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-tunisie-puis-les-autres-aussi-92381


Tunisie. Taoufik Ben Brik témoin à charge…


Notre confrère Taoufik Ben Brik vient de publier un nouvel ouvrage ‘‘Tunisie, la charge…’’, aux éditions RMR, à Tunis. Une chronique désabusée de l’après Zaba.

L’ouvrage réunit une quarantaine de textes courts, en fait des articles inspirés de la révolution tunisienne, présentés comme une chronique désabusée mais lucide et acide, écrite par une plume acérée, celle d’un TBB qui n’a rien perdu de sa verve. C’est aussi un témoignage au plus près des rêves et des frustrations des Tunisiens qui ont fait embarquer Ben Ali dans l’avion de sa dernière fuite. Mais qui se cherchent encore des raisons pour rompre définitivement avec un passé qu’ils trainent comme un boulet de fer.

Taoufik Ben Brik donnera une conférence de presse pour présenter son livre, le 21 avril à l’espace El Teatro, espace où, en 1986, il avait animé une sorte de club littéraire très couru par le tout Tunis. C’était avant que la dictature de Ben Ali ne jette une chape de plomb sur le pays.

«Réinventons le pays qui est le nôtre. Pour plus de liberté, pour plus d’amitié, pour plus d’égalité, de bonté et de générosité. Pour moins de servitude, pour moins de pouvoir de nomination – pouvoir quasi divin –, de conspiration et d’hommes de l’ombre. Pour moins d’Etat. Tout un programme. Poignant et outrageusement libre», écrit celui que Ben Ali a voulu priver de son gagne-pain (le journalisme) et qui a su faire de Ben Ali son fond de commerce (l’écriture).

Source : « Kapitalis » Le 16-04-2011

Lien : http://www.kapitalis.com/kultur/39-livres/3543-tunisie-taoufik-ben-brik-temoin-a-charge.html


Tunisie : vers un financement public des partis


«Le financement des partis politiques et des campagnes électorales en Tunisie : législation et contrôle » a été débattu lors d’un séminaire organisé à Tunis samedi 16 avril 2011.

Le séminaire a été organisé à l’initiative du Conseil régional du nord de l’ordre des experts comptables en collaboration avec le Programme des nations unis pour le développement en Tunisie, Le séminaire a été ouvert par le Président du conseil régional du nord, Nizar Aouini. [Mjuk brytning]Ghazi Gherairi, porte parole de l’instance supérieur de préservation des objectifs de la Révolution de la réforme politique et de la transition démocratique a présenté le cadre législatif du financement des partis dans les prochaines élections en Tunisie. Il a passé en revue les dépassements de l’ancien parti au pouvoir (RCD) qui a abusé des fonds de l’Etat pour financer ses compagnes électorales.

M. Gherairi a indiqué que la relation entre le pouvoir et l’argent est très complexe. Pour éviter les abus de l’ancien régime, la nouvelle relation doit être fondée sur la transparence et le contrôle. Il a souligné le rôle primordial des médias en tant que contrôleur pour exiger la dite-transparence.[Mjuk brytning]En ce qui concerne le mode de financement qui devrait être mis en place durant les premières élections après le 14 janvier, une orientation vers le financement public est confirmée. [Mjuk brytning]« Nous nous orientons vers le financement public comme source principale du financement des campagnes électorales des partis pour les prochaines élections. C’est pour éviter une éventuelle monopolisation d’un parti sur la scène. C’est une décision prise pour éviter tout financement suspect et préserver la même chance pour tous les partis.Même s’il y a un financement privé, il sera plafonné », a déclaré Ghazi Gherairi. [Mjuk brytning]Le prochain financement sera conditionné après le 14 Janvier. Le remboursement se fera sur deux tranches. 50% remboursé lors de la candidature et 50% au milieu de la campagne électorale. Le parti n’ayant pas atteint 3% des voix remboursera la totalité des financements accordés lors de la campagne.

Source : « Investir en Tunisie » Le 16-04-2010

Lien : http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=9671


Tunisie: Débat autour des médias communautaires libres post-révolution


Un atelier sur les médias communautaires et associatifs a été organisé, samedi 16 avril 2011, à Tunis, conjointement par l’Instance nationale pour la réforme du secteur de l’information et de la communication (INRIC) et l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC). Le but recherché par cet atelier, selon la TAP, c’est d’aider à l’élaboration de recommandations et de priorités pour le développement d’un secteur associatif des médias et d’un plan stratégique pour l’établissement et la durabilité de la radiodiffusion communautaire.

Le but de cet atelier est « d’engager un dialogue et une consultation sur la pratique et le potentiel pour des médias communautaires libres, indépendants et sans but lucratif ». La rencontre se veut, également, une occasion pour présenter les expériences des pays en transition démocratique et certaines expériences en Tunisie dans ce domaine, souligne la TAP.

Cité par la TAP, Steve Buckley, membre du conseil et ancien président de l’AMARC a indiqué que la radiodiffusion communautaire est un mouvement mondial qui compte, aujourd’hui, 5 mille médias communautaires dans plus de 120 pays… « Il ne s’agit pas seulement de médias communautaires, mais également de médias sociaux, associatifs et de médias libres au sein desquels la gestion et la production des émissions et des contenus sont assurées par des auditeurs », précisera-t-il expliqué.

Les exemples ne manquent du reste, on peut citer la Bolivie, la Hongrie et certains autres pays des Balkans, ainsi que l’Afrique de l’Ouest notamment le Mali qui compte plus de 200 radios communautaires. Sans oublier des pays comme l’Indonésie, où plus de mille médias communautaires ont été lancés à l’initiative de journalistes indépendants…

De son côté, le secrétaire général du Syndicat tunisien des radios libres (STRL), Salah Fourati a mis l’accent sur le caractère social des radios communautaires libres. Il s’est déclaré favorable à la mise en place de médias communautaires libres, indépendants et sans but lucratif, évoquant, toutefois, la possibilité pour ces médias d’avoir un aspect commercial pour assurer leur pérennité et pourvoir faire face à la concurrence, souligne la TAP.

Selon lui, « cette conception est la mieux adaptée au contexte tunisien, où une radio pourrait être financièrement autonome sans avoir recours aux subventions de l’Etat, d’un parti ou de toute autre structure ».

Source: “wmc” Le 16-04-2011

Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-104728-tunisie-debat-autour-des-medias-communautaires-libres-post-revolution


Tunisie. Mohamed Krichen poursuit en justice Abdelaziz Jeridi


Notre confrère Mohamed Krichen intente un procès en justice à Abdelaziz Jeridi, le directeur du journal ‘‘Al Hadath’’. La presse de caniveau doit rendre des comptes de tous ses abus sous Ben Ali.

Le journaliste vedette d’Al Jazira a annoncé dans une conférence de presse, vendredi, au siège de l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication, qu’il a intenté un procès contre Abdelaziz Jeridi, directeur de deux feuilles de choux vénéneux, ‘‘Al-Hadath’’ et ‘‘Kol Ennas’’, qui s’étaient illustrées, tout au long du règne de l’ex-président Ben Ali, par leurs attaques diffamatoires contre les opposants au dictateur et même contre toute personnalité qui se permettait de critiquer les politiques du despote ou certaines de ses positions.

Un dangereux groupe terroriste appelé Al-Jazira[Mjuk brytning]La liste des victimes de M. Jeridi est très longue. Elle compte pratiquement tous ceux qui ont eu maille à partir avec l’ancien régime: les opposants politiques, les militants des droits de l’homme, les journalistes indépendants… Bref, tout ce que la Tunisie compte d’hommes et de femmes libres et intègres. [Mjuk brytning]Mohamed Krichen fait partie de ces irréductibles qui ont refusé de s’acoquiner avec le dictateur et son système clientéliste, au risque de se voir attaqué par ses journaleux, des plumes serviles et qui émargeaient sur ses services. [Mjuk brytning]Le premier article diffamatoire de M. Jeridi à l’égard de Mohamed Krichen a été publié en 1989 par le journal ‘‘Les Annonces’’. Il a eu droit depuis à une dizaine d’autres articles tout aussi calomnieux, dans ‘‘Al Hadath’’ et ‘‘Kol Ennas’’, du même Jeridi. «Tout les ans ou tout les deux ans, j’avais droit à un article diffamatoire dans ces journaux, avec mon nom, ma photo et parfois une caricature me présentant dans diverses postures. Je suis attaqué en tant que journaliste d’Al-Jazira et je suis souvent décrit comme l’un des dirigeants d’un dangereux groupe terroriste appelé Al-Jazira et, à ce titre, attaqué par des missiles journalistiques», ironise Mohamed Krichen. [Mjuk brytning]Pourquoi a-t-il attendu si longtemps avant de se déterminer enfin à déposer une plainte contre son diffamateur? Réponse du plaignant, qui était entouré de ses deux avocats, Me Mokhtar Trifi et Me Chawki Tabib: «Avant le 14-Janvier, les plaintes contre les éditeurs des journaux spécialisés dans la diffamation des adversaires de Ben Ali n’étaient même pas retenues par les tribunaux. Car ces éditeurs émargeaient sur les services de l’ex-dictateur et bénéficiaient d’une sorte d’immunité. Ils étaient protégés par le régime et les juges n’osaient même pas retenir les plaintes qui étaient déposées contre eux», explique Mohamed Krichen.

Qui protégeaient les diffamateurs?[Mjuk brytning]Abdelaziz Jeridi, qui n’a pas vu venir la révolution tunisienne, a commis, le 27 décembre 2010, un article diffamant Mohamed Krichen. Un de trop. L’article, intitulé «Deux faces d’une même monnaie», s’attaquait en des termes pour le moins insultants, à Mohalmed Krichen et Moncef Marzouki, le dirigeant du Congrès pour la république (Cpr), connu pour son opposition virulente à Ben Ali. [Mjuk brytning]L’attaque était lancée au lendemain de la diffusion par Al-Jazira d’une interview de Marzouki réalisée par Krichen. Trop c’est trop. La chute de Ben Ali ayant enfin privé Jeridi et consorts de la protection et de l’impunité dont ils jouissaient depuis vingt ans, le journaliste d’Al-Jazira s’est alors décidé à attaquer son diffamateur attitré en justice. [Mjuk brytning]«A travers ce procès, je ne cherche pas à jouer les héros, à faire briller mon image ou à gagner de l’argent. Je voudrai un procès pour l’exemple, pour qu’à l’avenir ces pratiques cessent», a expliqué Mohamed Krichen. Il a ajouté : «Je voudrai aussi que la justice fasse enfin la lumière sur les dessous de ces pratiques et qu’elle démasque les personnes qui protègent les diffamateurs, qui leur donne des instructions en ce sens ou qui leur écrivent des articles diffamants qu’ils publient en leur nom.

Les «brigades d’intervention médiatique»[Mjuk brytning]«M. Jéridi a avoué récemment dans un entretien à une télévision privé [Attounisiya TV de Samy Fehri, Ndlr] qu’il se contentait de publier des articles qui lui parvenaient. On voudrait savoir qui les lui envoyait: l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce), les services du ministère de l’Intérieur ou un conseiller spécial de l’ex-président», a lancé Mohamed Krichen. [Mjuk brytning]Le procès sera également une occasion pour rappeler aux «brigades d’intervention médiatique», selon l’expression du journaliste d’Al-Jazira, ou aux «milices de l’information», pour emprunter celle d’un autre collègue, Fahelm Boukaddous, que leurs méfaits commis sous Ben Ali ne seront pas oubliés et qu’ils devront aussi en rendre comptes devant une justice devenue indépendante. Enfin, on l’espère…

Source: ”Kapitalis” Le 16-04-2011

Lien: http://www.kapitalis.com/kanal/61-medias/3548-tunisie-mohamed-krichen-poursuit-en-justice-abdelaziz-jeridi.html


Exclusif: Vidéo – La confrontation avec les manifestants de l’ex-RCD à l’avenue Med V


Lors d’une manifestation organisée aujourd’hui samedi 16avril 2011, à la Place des droit de l’Homme à l’Avenue Mohamed V par les partisans de l’ex Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) , plusieurs autres citoyens se sont rassemblés pour dénoncer leur réapparition sur la scène politique

La confrontation entre les deux foules de manifestants a été neutralisé par les forces de l’ordre et de l’armée tunisienne.

Les manifestants de l’ex RCD sont contre la décision de les exclure des élections de l’Assemblée Constituante, comme le stipulent les dispositions du projet du décret-loi portant sur les prochaines élections en Tunisie.

Différents gouvernorats étaient représentés dans cette manifestation tels que les gouvernorats de Sousse, Kairaouan, Tunis, Ben Arous, Ariana…

Source : « Tunisie Numerique » Le 16-04-2011

Lien :http://www.tunisienumerique.com/2011/04/ap-exclusif-video-la-confrontation-avec-les-manifestants-de-lex-rcd-a-lavenue-med-v/


Pourquoi Hmida Ennaifer a démissionné du Haut Comité Ben Achour


L’acte est significatif : dans une déclaration qui retient l’attention des analystes, le penseur islamiste Hmida Ennaifer a annoncé sa démission, au lendemain de l’adoption du projet de décret-loi relatif à la Constituante, du Conseil de la Haute commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique présidée par le Pr Yadh Ben Achour. Assidu lors des travaux et attentif aux débats, Hmida Ennaifar qui jouit de notoriété et de respect parmi les penseurs arabes contemporains ( fondateur de la revue 15/21, considéré comme l’un des chefs de file d’une pensée moderne et du dialogue islamo-chrétien), a fini par jeter l’éponge, invitant « ses collègues membres du conseil à réviser leur position à l’égard de cette instance afin qu’ils ne soient pas de simples figurants, cautionnant l’inacceptable. Il appelle le gouvernement provisoire à lancer une consultation populaire et engager une concertation avec un comité de sages afin de convenir des choix appropriés à l’avenir du pays, à même de le prémunir de retomber sous la coulpe de la dictature de parties refusant le pluralisme, hostiles à la différence et insouciante de ce qu’elles entreprennent et des impératifs d’une saine transition démocratique.»

Dans sa déclaration de démission, Hmida Ennaifar a dénoncé «l’hégémonie d’un climat politique polarisateur et orienté », « des calculs politiciens qui continuent à obéir à des conditione de l’avant-révolution et de la mentalité de mise sous tutelle», «l’apparition de tendances minoritaires redoutant les impératifs de l’engagement démocratique » et la marginalisation des problématiques de la justice, de la sécurité, de l’information et des questions religieuses, pour favoriser la surenchère, et les règlements de comptes.

Co-fondateur, dès les années 70, avec Rached Ghannouchi et Abdelfettah Mourou du Mouvement de la Tendance Islamique (Ennahdha) avant d’en prendre ses distance, et considéré comme le représentant de l’aile intellectuelle et modéré, il avait observé, après le 14 janvier, une position réservée quant aux différentes tractations politiques, s’abstenant de répondre aux multiples sollicitations et ce n’est que sur forte insistance qu’il a accepté de se joindre au Conseil de la Haute commission, lors de son élargissement, fin mars dernier.

Source: “Leaders” Le 16-04-2011

Lien: http://www.leaders.com.tn/article/pourquoi-hmida-ennaifer-a-demissionne-du-haut-comite-ben-achour?id=4847


Association des Directeurs de Journaux : Un nouveau Bureau avec 11 membres

”La défense de la liberté d’expression et des libertés individuelles en Tunisie


L’Association des Directeurs de journaux en Tunisie, a tenu le vendredi 15 avril, son Assemblée général élective pour mettre sur pied son nouveau Bureau directeur.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]On doit avouer que ce vote peut être considéré comme étant le premier à se dérouler ainsi dans l’histoire de cette association. Les congressistes n’ont pas eu beaucoup de mal à passer aux votes pour élire dans un climat démocratique, les onze membres du nouveau Bureau directeur.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Des modifications de certains amendements du Statut de l’association ont été opérées et approuvées. Ainsi, et en vertu du nouvel Article n° 2, le rôle de premier plan de l’association sera désormais  « la défense de la liberté d’expression et des libertés individuelles dans notre pays ».[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Le deuxième amendement qui a subi cette modification a été celui de l’élargissement du nombre des membres du bureau directeur qui devient onze au lieu de sept, afin de permette aux femmes, aux jeunes directeurs de journaux et aux représentants de la presse régionale d’avoir plus de chance pour faire partie de ce bureau.[Mjuk brytning][Mjuk brytning]A l’issue du dépouillement des résultats du vote, les 11 membres retenus et désignés parmi les 13 candidats sont les suivants :[Mjuk brytning][Mjuk brytning]– Moncef Ben Mrad, président de l’Association[Mjuk brytning]– Senda Baccar, première vice-présidente[Mjuk brytning]– Afif Kchok, deuxième vice-président[Mjuk brytning]– Nizar Châari, secrétaire général[Mjuk brytning]– Kaïs Ben Mrad, secrétaire général adjoint[Mjuk brytning]– Mohamed Zerzeri, trésorier[Mjuk brytning]– Mohamed Lâaroussi Ben Salah, trésorier adjoint[Mjuk brytning]– Taïeb Zahar, membre chargé de la restructuration et mise à niveau de la presse écrite et électronique[Mjuk brytning]– Amor Touil, membre chargé des ressources humaines et du développement[Mjuk brytning]– Hmida Ben Romdhane, membre chargé des relations internationales[Mjuk brytning]– Ali Baklouti, membre chargé de la presse régionale

Source: ”Tunivisions” Le 16-04-2011

Lien: http://www.tunivisions.net/association-des-directeurs-de-journaux-un-nouveau-bureau-avec-11-membres,11944.html


Ben Brik président (16)


 

[Témoignage prémonitoire sur la révolution Nous publions depuis mercredi 30 mars, et quotidiennement, le livre de Taoufik Ben Brik intitulé «Ben Brik président». C’est un ouvrage écrit en 2002 sous la dictature de Ben Ali et qui constitue un témoignage prémonitoire sur la révolution tunisienne Là il y a la maison de Foudhil, l’enfant qui cache ses larmes de ses mains. Elle a d’épais murs de pierre, des fenêtres qui donnent sur les vergers, un toit aux tuiles couleur de terre. Tout autour, le jardin est envahi de hautes herbes. Au-delà, il y a le château de Bourassine, à Sidi Thabet: on dirait qu’on a tiré dessus au canon avec son trou béant, comme un énorme œil noir ouvert sur le vide. La terre alentour est labourée. Les mottes retournées forment des petits canaux. Dans les champs entre bosquets et sentiers, les sillons tracés gardent la marque de la paix et du travail. C’est ce contraste qui frappe, la terreur qui n’en finit pas et qui n’a pas vidé le village, ne l’a pas détruit, mais a dévoré son cœur.[Mjuk brytning]Une mère avec ses quatre enfants a abandonné son «refuge» de Tunis pour chercher du travail dans les champs de rosiers. Situé à vingt kilomètres de Tunis City, Sidi Thabet paraît proche, en voiture. Elle, ces kilomètres, elle les a parcourus à pied. Elle n’a trouvé personne dans les champs. Après une journée de marche, elle est entrée dans une villa superbe, désertée. Elle a vu des chiens de race, «dodus» et «dociles». Elle en a attrapé un, l’a tué, puis l’a mangé avec ses enfants. Je ne sais pas si elle dit vrai. Au début, elle avait sans doute l’intention de voler le chien pour le vendre et en tirer un peu d’argent pour manger.[Mjuk brytning]Sur la route qui mène à Bizerte, on croise des camions chargés de portes et de fenêtres en bois, fer forgé, de matériaux divers. Depuis la mascarade de 2004, de nombreux réseaux se sont constitués pour dépecer les vieilles villas cossues de la région. Les acquéreurs originaires le plus souvent des quartiers chics et bien gardés de Tunis, trouvent ici tout ce qu il faut pour restaurer ou embellir leurs maisons: balustrades ouvragées, ardoises vieilles de plus d’un siècle, carrelage en marbre aux motifs anciens. Toute cette quincaillerie ornait les demeures des grandes familles tunisoises, dont le mode de vie, les goûts et le raffinement sont aujourd’hui copiés par les nouveaux riches.[Mjuk brytning]Quand on monte de Mhamdia, dans le Tunisois, vers El Khlidia, bourgade proche de Tunis City, on découvre le pays des villages qui n’existent plus, à travers des détails, des bribes d’histoires : des maisons achetées et restaurées par des «immigrés»; des fellahs désœuvrés, comme Ami Taïeb qui ne peut plus vendre son lait, passe des heures à regarder son coq picorer dans le jardin; une table dressée, avec toutes ces pierres dessus et la chaise renversée qui vous fait un pincement au cœur. Cette Tunisie disparue ne dit pas toute son horreur.[Mjuk brytning]Plusieurs milliers de familles victimes du programme ont dû abandonner la montagne et la plaine. «Même un puits sans eau. Même une botte de foin ou des enfants qui jouent à la toupie peuvent cacher une menace». Ahmed un peu à l’écart, continue: «Je suis désolé. Si vous me connaissiez mieux, vous sauriez que je n’ai pas toujours eu cette tête. Quelque chose est arrivé à ma lèvre supérieure et elle est un peu enflée. A vingt-sept ans, j’en ai marre de la vie. Nous vivions bien dans la montagne. Nous avions une grande et belle maison. Nous avions du bétail . Je ne visitais la ville que deux fois par an». Il se tait et reprend: «Quand tu découvres chaque jour des cadavres étalés devant ta porte, tu ne penses qu’à décamper».[Mjuk brytning]Nous nous trouvons à l’intérieur de ce qui fut jadis le «magasin général» de Tunis. Un très vaste hangar sordide et nu, à l’intérieur duquel vivent et dorment, entassées dans la plus totale promiscuité, une dizaine de familles qui ont fui les hameaux isolés de Naâssen, Mornag, Slimane et Hammam-Lif.[Mjuk brytning]La vie grouille de partout, tout le temps: aucune porte ni cloison pour interdire à la voisine d’entrer chez vous. Les liens d’affection et de haine, très forts, sont quasiment inscrits dans l’espace. Ici la solidarité est renforcée entre les «réfugiés», confrontés à la dureté du même quotidien. Chaque jour, les familles se rassemblent dehors dans l’espoir de partager avec les miliciens ou les policiers leur repas. Il y en a qui mendient avec un semblant de fierté. Ce n’est qu’un prêté, semblent-ils dire. Certains racontent des histoires, généralement celle, tragique, de leurs familles massacrées comme si en échange d’un peu de nourriture ils voulaient donner quelque chose.[Mjuk brytning]D’autres ont abandonné tout espoir, résignés à rester des épaves. Carcasses de désespoir en guenilles, visages meurtris et ensanglantés, ils traînent comme enchaînés, sans même lever les yeux vers les passants. Quelques-uns se sont murés dans la folie. C’est le cas de ce petit enfant de douze ans, Omar, qui gémit tout seul et crie à un interlocuteur invisible: «C’est ma mère… Je t’en supplie… Ce n’est pas ma mère». Le 21 novembre 2105 à Borj Louzir, Omar a été témoin de l’horreur : on a égorgé son père, ses deux sœurs et sa mère enceinte de sept mois.[Mjuk brytning]Pourtant, dans ce «Macondo» il y a comme toujours cette Tunisie en fureur qui résiste. Soufiane, Foudhil, Amina, Fouad, des enfants de treize ou quinze ans, font les quat’cents coups pour faire vivre leurs parents. Beaucoup, dans la communauté du «magasin général», vouent une admiration sans borne à cette génération des quinze ans que, par ailleurs, ils disent «perdue» «Ils n’ont peur de rien. Ni du Coran, ni des lois. Pour eux, survivre vaut le coup de tout bafouer», explique Halima, une veuve, prise en charge par son fils, âgé de quatorze ans. «Ils se moquent de mourir. Ils disent qu’il faudra bien y passer un jour. En attendant, ils veulent grandir pour venger leurs parents humiliés!» Au fur et à mesure qu’elle parle, Halima s’anime et sans même s’en rendre compte dévoile l’admiration qu’elle-même leur porte: «A quinze ans, l’homme de la famille, c’est eux. Ils sont plus hommes que les adultes, au point qu’ils exercent une emprise incontestée sur des femmes de trente-cinq ou quarante ans».[Mjuk brytning]Et le poème du tramway devint le quatrain du temps:[Mjuk brytning]«La ville insurgée aux annonces lumineuses[Mjuk brytning]flotte dans les almanachs[Mjuk brytning]Soir après soir là-bas[Mjuk brytning]Dans la rue repassée un tramway saigne.[Mjuk brytning]Nous allions dans la nuit au hasard de nos pas infâmes et assassins[Mjuk brytning]Veufs, orphelins sans toit ni enfant ni lendemain[Mjuk brytning]A la lumière des forêts incendiées»[Mjuk brytning]J’aimerais bien écrire comme ça! Dit le poète de l’ombre de l’ombre.[Mjuk brytning]Viva Pancho Villa!

Source: ”Le Quotidien” Le 16-04-2011

Lien: http://www.lequotidien-tn.com/detailarticle.asp


Gilbert Naccache : «La Révolution m’a donné un avenir à 72 ans»


Par Mourad SELLAMI

Figure de proue de l’opposition politique sous Bourguiba et Ben Ali, Papy, comme ses proches se plaisent à l’appeler, incarne la portée citoyenne de la lutte démocratique en Tunisie.[Mjuk brytning]Rien ne prédestinait cet ingénieur agronome, diplômé de l’Institut national agronomique de Paris au début des années 1960, à un tel parcours dans la vie avec, notamment, un séjour carcéral de 1968 à 1979 (avec une coupure de 1970 à 1972 passée en résidence surveillée). [Mjuk brytning]Il est clair que ses convictions de justice et d’équité, partagées avec ses amis de l’époque, avaient eu un impact évident sur la destinée de Gilbert et sont à l’origine de cette fougue révolutionnaire toujours renouvelée. Ne nous a-t-il pas récemment déclaré que « la révolution tunisienne m’a donné un avenir.. à 72 ans ! ». C’est dire que ces principes constituent encore l’élixir de sa vie.[Mjuk brytning]Pourtant, ce juif tunisien, né au Passage à Tunis en 1939, a occupé pendant quelques années le poste d’ingénieur agronome au ministère de l’Agriculture en Tunisie et aurait pu postuler à une grande carrière dans cette Tunisie qui venait d’obtenir son indépendance. Mais Gilbert avait la tête ailleurs.[Mjuk brytning]« C’est surtout les scènes politiques que j’ai le plus fréquentées en France en cette période de guerre d’Algérie. D’ailleurs, c’était mon objectif principal derrière cette recherche du départ, surtout qu’il y avait une grande effervescence », nous a-t-il expliqué, en mémoire de ce séjour parisien.[Mjuk brytning]Témoin de l’histoire[Mjuk brytning]Ce militant convaincu des idéaux de la révolution et ayant payé d’une partie de sa vie pour sa réalisation, se montre très humble quant à son éventuelle contribution à l’édification de la nouvelle Tunisie. « Maintenant que la Révolution tunisienne a ouvert le champ politique à toutes les participations, je me propose d’être témoin de l’histoire politique. Je me propose d’accompagner les jeunes plutôt que de les guider. Ils n’ont pas besoin de guide. Je fais confiance à ce peuple. Ce que nous souhaitons dire aux jeunes révolutionnaires, c’est que nous croyons aux richesses qui sont en eux et que nous aimerions les découvrir et les faire découvrir aux autres, aussi bien pour enrichir la révolution que pour nous enrichir, nous-même», a-t-il notamment déclaré. [Mjuk brytning]En écoutant Gilbert Naccache, j’emprunte l’interrogation de M. Larbi Chouikha sur une nouvelle lecture de notre histoire : «Pourquoi ne pas soumettre une suggestion à nos élites dirigeantes qui s’étonnent du désintérêt de nos jeunes pour l’histoire nationale et pour la chose publique? Que le livre de Papy «Dis qu’as-tu fait de ta jeunesse. Itinéraire d’un opposant au régime de Bourguiba. Suivi de récits de prison» fasse une entrée remarquée dans les établissements d’enseignement pour devenir un manuel scolaire de référence ! Ainsi, bon nombre de Tunisiens découvriront, dès leur jeune âge, que l’histoire de leur pays ne se conjugue pas au singulier, qu’elle est l’expression d’une pluralité de projets, d’une diversité de parcours, d’appartenances confessionnelles multiples, de visions différentes, voire opposées … [Mjuk brytning]Source: ”Le Quotidien” Le 16-04-2011

Lien: http://www.lequotidien-tn.com/detailarticle.asp

Les «Islamistes»: qui sont-ils? – La peur est-elle fondée?

Par Hajer AJROUDI

De révoltée, puis sceptique, la toile tunisienne a été durant la dernière semaine de nouveau revendicative. Des milliers de personnes se sont mobilisées pour appeler à une manifestation devant l’ambassade de l’Arabie Saoudite, exigeant le rapatriement de Ben Ali.

La damnation

En effet, malgré les réformes, l’annonce de prochaines élections, la frénésie politique s’empare des Tunisiens, lesquels ne semblent pas avoir la mémoire courte. Dans la majorité, une revendication leur tient à cœur : juger l’ancien président. Le voir emprisonné, jugé, condamné, apaiserait les esprits, peut-être aussi « les rancœurs », si longtemps opprimés, apeurés et contraint au silence… Personne de la famille de l’ancien président ne semble épargné. Malgré les évènements qui se passent tous les jours et que les Tunisiens suivent et partagent sur le net, ils gardent un regard tourné vers le passé et vers l’ancien président. C’est à croire qu’ils ne sont pas encore enclins à regarder vers l’avenir avant que l’ancien président ne soit entre les mains de la justice tunisienne. C’est là leur façon de trancher avec un passé douloureux, qui était difficilement supportable jusqu’à ce qu’il soit noyé dans le sang des Tunisiens sortis manifester contre la répression policière. L’emprisonnement de Moubarak ainsi que ses fils, a justement attisé et réanimé la même revendication chez les Tunisiens…

Les Tunisiens traquent aussi sur la toile tous les cerbères de Ben Ali. Ses ministres, les uns après les autres appelés à comparaître devant la justice, ne passent pas inaperçus ou sous silence. L’information relative à leurs arrestations ne prend généralement pas plus d’une demi-heure pour faire le tour de la toile.

Les Islamistes, rumeurs, préjugés ou danger latent et réel ?

Les Islamistes, ou intégristes ou extrémistes, selon la définition de chacun continuent eux aussi à faire parler d’eux sur le net. C’est surtout le salafisme, que les internautes se disent combattre, ou soutenir…

D’un côté, les groupes continuent à se consister pour défendre l’Islam, qu’ils croient visé en Tunisie, mais appellent vite à l’intégrer dans la politique…

D’autre part, des groupes se forment aussi afin de rappeler aux Tunisiens les dérives de la révolution iranienne, ainsi que la tournure prise par les évènements à la suite de la mouvance intégriste (FIS) en Algérie il y a 20 ans.

D’un côté comme d’un autre, des informations, des vidéos et des articles sont partagés afin de justifier et d’argumenter son choix.Il ne s’agit pas vraiment de débattre en ce qui concerne cette question, mais surtout de s’exprimer.

En effet, les partisans de l’un ou de l’autre camp, ne semblent pas disposés à dialoguer entre eux, mais plutôt, ils s’attaquent mutuellement au lieu de se convaincre l’un, l’autre.

Les rumeurs portant sur une fille attaquée au vitriol, ou un voleur, à qui on aurait voulu couper la main, « pratique obsolète d’une époque révolue et qui n’était appliquée que très rarement pour ne pas dire, jamais mise à exécution » circulent alors. Cela va au profit de l’un et de l’autre camp. Les chevaliers servants de la religion ont l’occasion à travers ces rumeurs de se « victimiser » et ils accusent les non religieux de diaboliser l’Islam. Les autres quant à eux créent une grande peur chez les internautes, les mobilisant pour lutter contre le voile et la barbe.

Il est vrai que la majorité ne veut pas voir [XML] devenir « Tunistan » comme on l’appelle sur le net afin de ridiculiser la tendance salafiste, mais il existe aussi sur la toile tunisienne, ceux qui en cultivent le fantasme… Seuls les actes dans la vie réelle et non pas sur le net, détermineront l’avenir modéré ou extrémiste de [XML], cela dit, la toile reste un moyen de mobilisation.

Et le social aussi

Bien que très politisée, la toile tunisienne ne délaisse pas le social. On y partage tout ce qui se passe en Tunisie : troubles, grèves, problèmes sociaux, pauvreté, immigration clandestine… et même humour.

Les vidéos relatant les activités sociales de solidarité et d’aide, ainsi que des groupes d’associations nouvellement nées sont alors très présents dans la toile. Des appels sont lancés afin de mobiliser les jeunes tunisiens dans l’aide sociale envers les couches les plus démunies. Des caravanes continuent à être également organisées…

Le flot d’immigration clandestine vers l’île italienne de Lampedusa a aussi suscité beaucoup de réactions. Il a par exemple, donné naissance à une page baptisée « Lampedusa est libre et les Italiens sont dehors ». Les Italiens ne devraient pas s’en inquiéter, ce n’est qu’une ironie critiquant la situation via l’humour. La vidéo où on voit des jeunes tunisiens immigrants clandestinement détruisant tout sur leur passage a également été fort critiquée… Les Tunisiens, en Tunisie ou ailleurs ont plus que jamais intérêt à véhiculer l’image d’un peuple civilisé et qui s’applique surtout à construire sa démocratie…

L’humour se propage d’ailleurs sur le net. Un autre groupe ironisant sur la naissance de plus de 50 partis et s’intitulant « le parti du chat » – Hezbeb El Katous – a vu le jour sur la toile. Ils relatent les revendications, politiques, sociales, économiques des Tunisiens, mais en les adaptant dans l’humour au monde animalier…

Source: “Le Temps” Le 16-04-2011

Reportage: Emirat islamique à Ben Guerdane

N’exagérons rien…

Partout dans le pays, l’affaire de l’Emir El-moôminine (Le prince des croyants) de Ras Jdir et de l’instauration d’un émirat islamique du côté de Ben Guerdane suscite la curiosité. En effet, depuis la déclaration de la comédienne Leïla Chebbi sur ce sujet, plusieurs ont confirmé l’information alors que d’autres l’ont démentie à l’image du chanteur Mounir Troudi, lors de son passage sur les ondes de Shems Fm, le 12/04/2011. Face à ce constat, La Presse a voulu mener sa propre enquête du côté de Ben Guerdane et à Ras Jedir afin de comprendre ce qui s’est vraiment passé. Et aller à la rencontre de cet Emir et percer le mystère de cette affaire.[Mjuk brytning]Présence tout de même de quelques Salafistes[Mjuk brytning]Dès notre arrivée à Ben Guerdane, on a pris contact avec M. Mohamed Rgeuii, conseiller municipal . Et on lui a posé la question suivante : y a-t-il vraiment un Emirat islamique à Ben Guerdane et un Emir El-moôminine ? Sa réponse était catégorique : Non ![Mjuk brytning][Mjuk brytning]Et il renchérit :«Cette histoire a pris des hauteurs stratosphériques. Et la présence de cet Emir a été trop exagérée, surtout après le témoignage de la comédienne sur une chaîne nationale. Quand les artistes sont venus à Ras Jedir pour célébrer un concert afin de divertir et faire oublier aux réfugiés les dures épreuves qu’ils ont subies, des membres d’une association islamique se sont dirigés vers eux pour leur dire que c’était immoral et inconcevable de chanter et danser alors qu’à deux pas du lieu du concert, nos frères libyens étaient sous les feux de la guerre ».[Mjuk brytning]Cette version des faits a été confirmée par un autre habitant de Ben Guerdane qui était ce jour-là sur les lieux. Selon Mourad, 32 ans et agent de change, l’appellation de l’Emir a une signification. Il nous explique: «Ces volontaires barbus ont opté pour l’appellation Emir afin de désigner un Leader dans leur groupe. C’est comme si on appelait président le chef dans une jeune chambre économique ou bien chez les Rotariens. Ou bien Amer El Haras (le chef de la garde) chez les policiers ou bien le guide comme c’est le cas pour Kaddafi en Libye. Ainsi, cette appellation n’avait pas le même sens qu’Emir El-moôminine Omar El Khattab».[Mjuk brytning]En revanche, selon Med Ali (un bénévole travaillant au camp Choucha), cette association est composée de quelques mauvaises graines. Il ajoute : « Au début, ils étaient à peu près 150 membres. Parmi eux, il y avait quelques Salafistes, disons des extrémistes purs et durs ! Ils voulaient que tout le monde les suive dans leur vision des choses. Et ils ne cessaient d’imposer leur philosophie sur les réfugiés surtout aux femmes qui ne portaient pas de voile. Une fois, une journaliste étrangère a voulu faire un reportage avec eux. Alors un des bénévoles a commencé à crier à haute voix qualifiant la journaliste de mécréante ! Bref, depuis qu’ils ont été frappés par des Ben Guerdanais, plusieurs d’entre eux sont rentrés chez eux. Et il ne reste plus qu’une seule tente  au poste frontalier de Ras Jedir, où on trouve que des membres de l’association uniquement de Ben Guerdane. Certes des barbus, mais connus pour leur modération et leur sérieux».[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Plus de 6000 repas fournis par jour[Mjuk brytning][Mjuk brytning]Karim, un jeune volontaire au Croissant-Rouge nous donne son avis sur le sujet : « Franchement, toute cette histoire a été trop exagérée. Certes ils avaient un leader qu’ils appelaient «Emir», mais pas au point de parler d’Emirat Islamique à Ras Jedir. Tout ce que je peux vous dire, c’est que cette association, du nom « Ahl El Ber wal Khayriya-Kafilet Ennasr (Le peuple de la justice et la charité-Caravane de la victoire), a beaucoup travaillé aux premiers jours de la crise. C’est une association qui fournit beaucoup d’efforts. Ils sont même arrivés à fournir aux réfugiés plus de 6000 repas par jour».[Mjuk brytning]Dès notre arrivée au poste frontalier de Ras Jedir, on est allé rendre visite à l’unique tente appartenant à cette association. Dans la tente, nous avons été accueillis par quatre bénévoles œuvrant  dans cette association. Concernant l’affaire de l’Emir El-moôminine, Saïd Ouerchfani, vêtu d’un Jellaba et d’une arrakia, nous adresse la parole : « Tout d’abord, celui qui s’est adressé à la comédienne Leïla Chebbi n’était pas un des membres de l’association, mais c’était le dénommé Houssine Bettaïeb, un des membres du comité local de sauvegarde de la révolution. C’est lui qui a demandé aux groupes d’artistes de prendre en considération l’état d’âme  des réfugiés. D’autre part, si on était vraiment des salafistes et des extrémistes, vous pensez que les autorités militaires allaient nous laisser travailler tout près d’eux (c’est absurde comme allégations!). D’ailleurs ce sont les militaires qui nous ont offert cette tente. Monsieur, notre mission consiste à aider les réfugiés fuyant l’horreur de la guerre qu’ils soient juifs, chrétiens ou d’autre religion. Concernant l’agression que plusieurs de nos frères ont subie, on a décidé de retirer notre campement de Choucha car personne ne pouvait garantir notre sécurité et plusieurs bénévoles étaient contraints de rentrer chez eux. Il reste à signaler que plusieurs Ben Guerdanais ont témoigné beaucoup de sympathie suite à cette agression et se sont excusé au nom de tous les habitants de Ben Guerdane. Car les agresseurs étaient des membres d’une contrebande qu’on a interdit quelques jours auparavant de continuer dans leur entreprise». Il ajoute : « Au début de la crise on proposait un petit déjeuner, un déjeuner et un dîner, sans parler du sachet de secours qu’on donnait au réfugié dès son passage du point frontalier. Le sachet contient une petite bouteille d’eau, un cake et un yaourt. Et pour les familles on offre même des couches bébé. Ce qu’on fait c’est du caritatif et on apporte rien de chez nous. Car tout  ce qu’on offre ce sont des dons et le fruit de la générosité des Tunisiens. Enfin, j’aimerais bien signaler que depuis un certain moment, on a enregistré une baisse dans les dons et au niveau des produits alimentaires. Ce manque a été aussi signalé par d’autres organisations œuvrant sur place. »[Mjuk brytning]Certes, en se baladant à Ben Guerdane et comme c’est le cas dans toutes les villes et les villages du Sud tunisien (connus pour leur conservatisme), rares sont les femmes qui sortent  sans leur foulard ou sans porter le voile, mais pas au point de croire qu’il existe à Ben Guerdane un Emirat islamique. Comme quoi, l’exagération peut induire certains à l’erreur et mener au ridicule. A bon entendeur, salut !

Source: ”La Presse” Le 16-04-2011

Lien: http://www.lapresse.tn/16042011/27111/nexagerons-rien….html


Hundreds in Tunisia protest political exclusion

Hundreds of supporters of ousted Tunisian President Zine El Abidine Ben Ali’s party held a protest in Tunis Saturday, the first since his toppling in January, against their exclusion from politics.

« No to exclusion » and « Tunisia is for everyone », chanted the group — backers of the Rally for Constitutional Democracy (RCD) assembled outside the Congress Palace in the city centre.

The group is angry at a decision of the commission charged with organising July 24 elections to disqualify anyone who held a position in the government or the RCD during Ben Ali’s 23-year reign.

« From the dictatorship of Ben Ali to the dictatorship of the high commission, » read one banner at the protest. « Yes to democracy, no to disorder, » said another.

« We refuse to be isolated by a group of people who did nothing for the revolution and who have adopted an unconstitutional, unpatriotic and unethical » position, » said Abdelaziz Jradi, an RCD member since 1976.

« Everybody supported Ben Ali, some out of conviction and others out of fear, » added Majda, 52.

« Must we pay for the crimes committed by this dictator? One must make a distinction between people directly implicated in crimes and those who were members of the party of Ben Ali but rejected its practices. »

Another protester, 72-year-old Halima, lamented that « They want a Taliban regime of people with beards to their knees. »

Some protesters carried small coffins with the words « born January 14, died April 11 » — the date of the commission’s decision, referring to democracy. Others queued to sign a petition against this « exclusion ».

The RCD, created by Ben Ali in 1988, claims to have the support of about two million people in a country of 10 million citizens.

The party was suspended from official activities in February after Ben Ali fled abroad on January 14 at the height of a popular uprising to overthrow his autocratic regime. It was dissolved by a Tunisian court at the demand of the interim government on March 9.

On July 24, Tunisians will vote for a constituent assembly that will develop a new constitution for the north African country.

Source: “AFP” Le 16-04-2011

La révolution est-elle impossible en Algérie?

Après la Tunisie, l’Algérie a été, en janvier dernier, l’un des premiers foyers de la contestation arabe. Depuis, le vent de révolte semble s’être adouci. Luis Martinez, spécialiste du Maghreb, livre à L’Express les raisons d’une révolution avortée.

On aurait pu être amené à croire, au début du « printemps arabe« , que les Algériens tenteraient de mettre à la porte leur président, Abdelaziz Bouteflika, à l’instar des Tunisiens et des Egyptiens. Erreur. Les contestations des premiers jours étaient en fait, selon Luis Martinez, chercheur au CERI (Centre d’Etudes et de Recherche Internationale), les prémisses d’une forme singulière de soulèvement: « Les Algériens ne veulent pas d’une révolution. Le pays s’est déjà reconstruit financièrement après les années 1990, grâce à la manne financière due au pétrole », affirme le spécialiste du Maghreb.  

Les Algériens entendent plutôt, aujourd’hui, profiter de la conjoncture pour obtenir des libertés qu’ils n’ont pas encore connues, notamment « la liberté d’expression et d’association qui leur ont toujours fait défaut ». Qui plus est, souligne Luis Martinez, « il ne sert à rien de demander à Bouteflika de partir, car personne ne pourrait le remplacer. » 

Le paradoxe politique

Entre volonté et impossibilité de changement, l’Algérie se trouve en retrait d’autres pays arabes. A la différence de la Tunisie et de l’Egypte, mieux construites politiquement, il existe « un paradoxe en Algérie, qui résulte du manque de capacité des Algériens, à fonder un mouvement suffisamment politisé », précise Luis Martinez. Deux facteurs expliquent cela: « l’individualisme des Algériens et leur désintérêt pour la politique ». Très difficile, dans ces conditions, de faire changer l’Etat, acteur très puissant dans ce pays.  

En Tunisie et en Egypte, l’armée avait été garante de la transition. Mais les militaires ont trop à perdre, dans l’ancienne colonie française: « En Algérie, il n’est pas sûre que l’armée puisse jouer ce rôle », conclut Luis Martinez. 

Source : « L’express » Le 16-04-2011

 

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