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Comité de soutien auxétudiants grévistes de la faim:Communiqué N° 2
Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droitde Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html
Les étudiants et militants de l’UGET,continuent leur grève de la faim depuis plus de 35 jours. Leur étatde santé se dégrade de jour en jour. Certains d’entre eux ont été transférés,ces derniers jours, plusieurs fois aux services des urgences suite à des brèvespertes de connaissance. Les rapports médicaux sont sérieusement alarmants. Maisl’affaiblissement physique des grévistes n’entame en rien leur volonté àcontinuer leur action jusqu’à ce que les autorités tunisiennes répondentà leur principale revendication : la réintégration de leur université etla poursuite de leurs études. Le pouvoir tunisien persiste à ignorer les grévistes, leur revendication et lagravité de leur état de santé. La seule réponse qu’il a pu apporter, depuis lepremier jour de la grève de la faim, est une réponse policière. Sesagents encerclent le local de l’UGET, où se tienne la grève, harcèlentles étudiants et empêchent la solidarité du mouvement démocratique. Notre comité condamne l’attitude du pouvoir tunisien et de celle du ministre del’enseignement supérieur et les rend responsables de la suite des événements etnotamment des conséquences néfastes sur l’état de santé et la vie desgrévistes. Nous appelons les acteurs de la solidarité nationale et internationale àintensifier leurs actions et leurs mobilisations en faveurs desgrévistes. PARIS, le 16 Mars 2009 Mohamed-Anis Mansouri ;Néjib BACCOUCHI ; Anouar KANZARI, Samir HAMMOUDA ; Bachir ABID, Lotfi HAMMAMI ;Iyad DAHMANI ; Hichem ABDESSAMAD ; Fatma BOUAMAIED KSILA ; Jamel HENI
Groupe ACAT/jeunes
Groupe ACAT/jeunes du Havre 40 rueEugène Gas 76600 Le Havre 02.35.43.69.40. acat@montaufray.com
Depuis 2 ans nous écrivons àMohammed, ainsi que de nombreux amis. Mais aucune de nos lettres ne lui estjamais parvenue. Aussi nous voulons organiser une campagne de lettres pourprotester contre ce blocage du courrier et pour rappeler que son emprisonnementest contraire à la loi. Nous vous proposons d’envoyer la lettre ci-jointe, accompagnée d’un commentairecourtois et poli à: Mr le Ministre de la Justice Mr Bechir Tekkari Minitère de la Justice et des Droits de l’Homme 57 boulevard Bab Benat Tunis TUNISIE et une copie de cette lettre à Mohammed, accompagnée d’un messaged’encouragement: Mohammed Hajj Ali Ben Saïd Ben Mohammed prison de Borj Er Roumi Bizerte TUNISIE
************************************************************************************** Enlevé le 20 janvier 2007,
Ben Jaafar, éternel opposant, défie Ben Ali à laprésidence
Tunisie lundi16 mars 2009
Par Caroline Stevan
Le secrétaire général du Forumdémocratique pour le travail et les libertés est candidat à la succession duchef d’Etat Zine el-Abidine Ben Ali fin 2009. Rencontre
Il a cet air affable et rassurant que l’on souhaite aux médecins defamille, les traits ronds et le regard doux, l’attention courtoise. MustaphaBen Jaafar est bien docteur, ancien chef du service de radiologie de l’hôpitaluniversitaire de Tunis, professeur à la faculté de médecine. Mais il peut aussise montrer féroce. Depuis plus de trente ans, l’homme anime la scène del’opposition politique tunisienne, après avoir fréquenté le Néo-Destour deBourguiba dans les années 1960.
Initiateur de la Ligue locale des droits de l’homme en 1977, membrefondateur du mouvement des démocrates socialistes en 1978 et du Conseilnational des libertés en Tunisie en 1998, secrétaire général du Forumdémocratique pour le travail et les libertés (FDTL) – qu’il a lancé en 1994,Mustapha Ben Jaafar est incontournable. Il pourrait, cette année, se présenterà l’élection présidentielle, si le pouvoir valide sa candidature.
«Nous savons bien que les dés sont pipés. L’opposition est totalement paralysée,on nous enlève les plâtres 15 jours par année pour faire bonne figure et onnous les remet après les scrutins. Nous espérons cependant, qu’à force depressions, le régime sera poussé à davantage d’ouverture. 2009, qui verra sedérouler des législatives et des présidentielles, pourrait marquer untournant.»
Fondé il y a quinze ans, le FDTL n’a été légalisé qu’en 2002. Il tented’exister, depuis, malgré le cloisonnement imposé par les autorités; difficultéd’accéder à la sphère publique, site internet invisible dans le pays, entravesaux réunions et à la diffusion de l’hebdomadaire Mouatinoun, dirigé par BenJaafar… «On ne nous empêche pas de le rédiger – au contraire, il sert decaution à la propagande démocratique du régime – mais au lieu de pouvoirdistribuer nos 3000 exemplaires, on ne nous en laisse que 500. Le pouvoir atout fait pour constituer un décor pluraliste. Il a légalisé notre parti enespérant que nous jouerions le jeu, que nous deviendrons plus conciliantscontre un accès au Parlement et un financement publique. Beaucoup sont rentrésdans ce système, pas nous.»
Mustapha Ben Jaafar déplore l’indulgence de la communauté internationale,trop prompte à se contenter d’une démocratie de façade, d’élections truquéesmais régulières, de faux opposants et d’ONG inféodées. «La question migratoireest au cœur de ces rapports. La Tunisie assure le rôle de gendarme pourpréserver les rives occidentales de la Méditerranée d’un flux menaçant declandestins. En échange, on lui fiche la paix.»
Le militant, lui, prône le développement d’une «démocratie préventive». «Lapolitique actuelle fait le lit de l’extrémisme. Au lieu d’intervenir enpompier, lorsque le feu est déclaré, la communauté internationale pourraitprendre la Tunisie comme un laboratoire, elle qui s’inquiète de l’évolution dumonde arabo-musulman et voit des talibans partout. Nous avons un vraipotentiel: une société homogène, une seule langue, aucune division ethnique,des filles qui vont à l’école, une tradition syndicaliste…»
A 68 ans et plus de trois décennies de lutte derrière lui, le père defamille refuse de perdre espoir, malgré deux dictatures côtoyées. «Dans lesannées 1940-1950, alors que j’étais encore en culottes courtes, personne necroyait à l’indépendance du pays. Et pourtant les gens se battaient.»
(Source: « Le Temps » (Quotidien – Suisse) le 16mars 2009)
De nouveaux migrantsdébarquent à Lampedusa
Avec notre correspondante à Rome
Plus de 300 immigrants ont débarqué ce dimanche 15 marssur les côtes italiennes. En l’espace d’une semaine, plus de 1 000clandestins sont arrivés à bord d’embarcations de fortune dans l’archipeldes Pélages, où se situe la petite île de Lampedusa, au sud de laSicile, la terre européenne la plus proche de la côte nord du continentafricain. Le 13 février, un incendie a ravagé une grande partie duCentre d’identification et d’expulsion de Lampedusa, lors d’une révolted’immigrés contre leurs conditions de détention. En effet, enraison de l’afflux massif de ces candidats à l’immigration, lesconditions d’accueil sont très précaires dans ce Centre de Lampedusa.
En dépit du fameux traité d’amitié mettant fin à lapériode coloniale italienne, traité d’une valeur de cinq milliards de dollars,qui a été ratifié le 2 mars par Silvio Berlusconi et le colonelKadhafi, les débarquements de candidats à un monde meilleur, sur l’île deLampedusa, ont repris avec intensité au cours de ces dernières heures ; aupoint que le centre d’identification et d’expulsion de cette petite île, situéedans l’archipel des Pélages, est à nouveau saturé.
Mais le ministère de l’Intérieur se veut rassurant. Enfait, explique-t-on à Rome, les accords de patrouilles mixtes en mer entre laLibye et l’Italie ne sont pas encore opérationnels. Ils sont actuellement peaufinésen présence d’une délégation libyenne, arrivée le 13 mars dans la capitaleitalienne.
En outre, « lesdébarquements de clandestins sont les plus visibles et les plus médiatisés,mais 60 % des entrées illégales en Italie, se font par d’autres voies quecelles de la mer », a tenu à préciser le ministre del’Intérieur, Roberto Maroni.
Cela dit, l’Italie a vu débarquer sur ses côtes,trente-sept mille immigrés, dont de nombreux mineurs en 2008, soit 75% enplus par rapport à 2007.
(Source: Le site du RFI le 15 mars 2009)
Pleins feuxsur le Festival du film tunisien
Par: Habibou Bangré
Le Festival du film tunisien s’ouvre ce vendredi à Paris.A l’affiche de cette deuxième édition : une quarantaine de films d’hier etd’aujourd’hui, pour certains réalisés par de jeunes Tunisiens. Au programmeégalement, de la peinture, de la poésie et de la musique…
« Ça tourne ! » Le deuxième Festival du film tunisiendébute ce vendredi à Paris. Pendant trois jours, une quarantaine de films seradiffusée dans les cinémas L’Archipel. Parmi eux, des classiquesincontournables, comme « Soltane el Médina » de Moncef Dhouib, « Essaida » deMohamed Zran et « Khorma » de Jilani Saâdi. Pour les productions récentes, onretiendra « Cinecitta » de Brahim Letaïef.
La version 2009 du festival présente une nouveauté : descourts-métrages et un documentaire sur le thème de l’exil. Les titres de cesproductions, réalisées par de jeunes Tunisiens, sont évocateurs : « Parolesd’exilés », « Le désespoir est assis sur un banc », « Correspondances », «Provisoirement sans titre » et « Absence ». Leur projection sera suivie par undébat avec les réalisateurs, et les meilleurs courts-métrages recevront unprix.
Les 2000 personnes attendues pourront assister à troisconcerts et à des expositions de peinture et de photos. Point d’orgue de cesmanifestations culturelles, l’hommage rendu au poète tunisien Abou el KacemChebbi, dans le cadre du centenaire de sa naissance. Le site du festivalprécise le programme : « Une séance spéciale alternant une lecture de certainsde ses poèmes en français, des projections vidéo et une mise en chanson enarabe de certains autres de ses poèmes, sera suivie d’une discussion menée pard’illustres connaisseurs de ce poète de génie : Nacer Khémir et Tahar Bekri ».
(Source : le site web de Jeune Afrique,le 13 mars 2009)
Phénomène d’époque
** 70% des Tunisiens vivaient à la campagneen 1970. Ils ne sont plus que 39% aujourd’hui
** La campagne perd annuellement près de500 hectares de terres souvent cultivables
C’est une réalité indéniable : nos campagness’urbanisent chaque jour un peu plus. Les indices qui le confirment sontnombreux. L’introduction des commodités de base dans les campagnes(alimentation en eau potable et en électricité) ont métamorphosé la majoritédes provinces tunisiennes. Le taux de desserte en eau potable est aujourd’huide 97% ; 80% des foyers sont branchés à un réseau d’assainissement etl’électrification rurale est pratiquement achevée. Selon une enquête dela STEG, le taux de réussite est passé de 40 et 50 % à 60 et 70% dans les zonesrurales grâce à l’utilisation généralisée de l’électricité. Les centres rurauxde santé en ont profité également puisqu’ils sont désormais équipés deréfrigérateurs, négatoscopes, stérilisateurs, ventilateurs, chauffages, radios,télévisions, vidéos etc.
Les ateliers de couture et les salons de coiffuressont de plus en plus nombreux dans les villages et de nouvelles activitéscommerciales et industrielles y ont vu le jour : épiceries, boucheries, débitsde tabac, taxiphones, poulaillers, lapinières, huileries modernes, petitesindustries agro-alimentaires, installations frigorifiques, silos
L’éclairage extérieur contribue pour sa part à lasécurisation des campagnes contre les vols et les attaques des animauxdangereux. La couverture en réseau téléphonique numérisé est de 100% pour leslignes du GSM. Les gens construisent au béton des villas et de petits immeubleset possèdent au moins un deux-roues pour se déplacer. Les pistes conduisant auxvillages sont pour la plupart stabilisées ou asphaltées, ce qui permet une plusgrande mobilité entre la ville et sa province. Le transport est assuré par lespetits ou grands taxis à des fréquences régulières ; et à certaines heures dela journée ou le jour du marché hebdomadaire, les arrêts de ces voitures sontencombrés de monde exactement comme le sont en ville les stations de bus auxheures de pointe.
Les gourbis de la ville
Il n’empêche que la population rurale ne cesse dediminuer : alors qu’en 1970, 60% des Tunisiens vivaient à la campagne, lesruraux ne représentent aujourd’hui que 39% de la population globale. L’agriculturen’emploie plus que 18% des actifs et annuellement les provinces perdent près de500 hectares de terres souvent cultivables. C’est que l’espace urbains’agrandit continuellement jusqu’à parfois rayer les frontières entre la villeet la campagne. En 2006, la Tunisie comptait 6,5 millions de citadins, ilsseront 9 millions à habiter les villes l’année prochaine. Aujourd’hui, l’espaceurbain tunisien occupe 70.000 hectares, soit 0,43 % du territoire ce qui veutdire en d’autres termes que chaque citadin dispose de 100 mètres carrés.Parallèlement à cette poussée urbaine, on constate dans plusieurs cités,l’attachement des provinciaux installés en ville à leurs habitudes et activitésrustiques qu’ils transforment souvent en sources de revenu. L’élevage d’animauxde basse-cour ou de ferme est pratiqué sans que des espaces lui soient réservéssur le lieu d’habitation. C’est pourquoi il devient fréquent de rencontrer surles bords des routes ou dans les aires libres et les espaces verts de la ville,des vaches, des moutons ou des chèvres paître sous l’œil vigilant
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Rencontre avec deux géographes chercheurs:
Le taux d’urbanisation en Tunisie :65% en 2009 et 80% en 2025!
«
La campagne en ville
«
L’avenir sombre des campagnes
«
Propos recueillis par Badreddine BENHENDA
(Source : « LeTemps » (Quotidien – Tunis), le 15 mars 2009)
Les participants arabes à une tableronde organisée, jeudi à Rabat, ont appelé à la consécration des droits del’homme aux niveaux intellectuel, pédagogique et éthique. Lors de cette table ronde, organisée par le Centre des études des droitshumains et de la démocratie au Maroc, sous le thème «la place des droits del’homme dans le processus de changement démocratique dans la région arabe», lesparticipants ont souligné que la promotion des droits de l’homme constitue l’undes indices du changement démocratique. La consécration de ces droits estvitale pour la réussite des processus démocratiques de transition, ont-ilsajouté. Selon les participants, la dynamique des droits de l’homme a besoin d’un levierculturel et de l’enracinement de modes de pensée et concepts valorisant lesdroits de l’homme, et qui soient aptes à se décliner dans la pratiquequotidienne. Ils ont affirmé que «la transition intellectuelle» constitue ainsile fondement de toute transition démocratique. Par ailleurs, les intervenants ont évoqué la relation vitale et stratégiqueexistant entre la promotion des droits de l’homme et la consécration de ladémocratie, eu égard à la contribution des mouvements des droits de l’homme àla diffusion de la culture des droits de l’homme et leur rôle dans la viepolitique. Dans ce sens, les participants ont jeté la lumière sur le processus historiquede développement des droits de l’homme, à travers quatre générations de droits,à savoir les droits politiques et civils, les droits socio-économiques, lesdroits des peuples à la libération et à la maîtrise de leurs ressources, et lesdroits humains communs tel que le droit à un environnement sain, à la paix etau développement durable. Insistant sur la relation entre la réforme politiqueet la réforme économique, les participants ont appelé à inscrire le patrimoinedes droits de l’homme en tant que partie intégrante de la dynamiqued’édification nationale et à la création d’un mécanisme d’évaluation desindices et des niveaux de développement démocratique dans chaque pays. Organiséeen collaboration avec le Centre Kawakibi des changements démocratiques etl’Institut arabe des droits de l’homme, cette table ronde a vu la participationde Mohcine Marzouq, secrétaire général de la Fondation arabe pour ladémocratie, Hassan Nafie (forum de la pensée arabe, Jordanie), SalaheddineJourchi, (chercheur et militant tunisien des droits de l’homme), AbdelhoucineChaabane (intellectuel irakien), Mohamed Mhifed (chercheur et militant au seinde l’organisation marocaine des droits de l’homme), ainsi que d’une pléiade dechercheurs et défenseurs des droits de l’homme au Maroc et dans le mondearabe.(MAP) (Source: « AlBayane » (Quotidien – Maroc) le 15 mars 2009)
lien:http://www.albayane.ma/def.asp?codelangue=23&id_info=150259&date_ar=2009-3-15%2018:11:00
Portrait
De son bureau en verre, à Strasbourg,il contemple l’Europe. Jean-Paul Costa semble à la proue d’un navire moderneconçu par l’architecte Richard Rogers, comme une sorte de vigie, qui surveilleet condamne les Etats quand ils violent la convention européenne des droits del’homme. Il préside la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), quicélèbre ses cinquante ans cette année.
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Cette institution change en profondeur le droit des payseuropéens, jetant un pont entre les justices anglo-saxonne et continentale. EnFrance, son influence se fait sentir dans les sujets de société : accouchementsous X, voile à l’école, homoparentalité, droits des étrangers. La CEDH joueenfin un rôle considérable pour l’amélioration des conditions de détention. Lajurisprudence de la Cour et ses condamnations de la France viennent de planersur les débats au sujet de la loi pénitentiaire au Sénat.
Du haut de son navire, le président de la CEDH s’inquiète.Lors de l’audience de rentrée de la Cour, fin janvier, il a appelé à des
Celui qui a quitté la Tunisie un an après l’indépendancese montre particulièrement sensible au sort des immigrés et des réfugiés.
Jean-Paul Costa est un homme affable. Crâne chauve,visage rond, lunettes. Il aurait pu être croqué par Hergé qu’il admire. Le jouroù il prendra sa retraite, il voudrait écrire sur la conversion de Tintin auxdroits de l’homme, du racisme paternaliste de Tintin au Congo, à Tintinau Tibet et aux Roms des Bijouxde la Castafiore.
C’est un juge tout en rondeur, qui a l’habitude duconsensus. Son nom a été pour la première fois proposé sous un gouvernement degauche, puis la droite a demandé son renouvellement.
Depuis 2007, il préside la Cour, où il a été élu par sespairs. Il est le deuxième président français, après René Cassin, le père de ladéclaration universelle des droits de l’homme. Il en tire une indéniablefierté. L’homme, rompu à la diplomatie judiciaire, a pourtant été au centred’une des affaires qui a le plus divisé la France.
En 1981, cet énarque et conseiller d’Etat devient ledirecteur de cabinet du ministre de l’éducation nationale, Alain Savary. Audébut de l’été 1984, il apprend à la télévision, en regardant FrançoisMitterrand, que sa mission est terminée et son ministre remercié, après lagrande manifestation en faveur de l’école privée. « Alain Savary était un homme remarquable, qui ne s’entendait pasavec Mitterrand. L’éducation est un ministère difficile à gérer, même quand ilne se passe rien. Alors quand on fait des réformes ! »
Pour un homme qui aime bien arrondir les angles, c’est unchoc. Il garde de cette période amertume et tristesse.
En 1988, il a failli prendre la direction du cabinet dePierre Arpaillange au ministère de la justice. Mais il a décliné l’offre, caril venait de perdre sa femme. Il participe alors à la commission dirigée parMireille Delmas-Marty sur la procédure pénale. Une commission revenue dansl’actualité, car elle préconisait, en 1990, la suppression du juged’instruction, comme vient de le faire le président de la République.
La commission conditionnait la suppression du juged’instruction à l’indépendance du parquet, ce que refuse M. Sarkozy. Questionhautement sensible. En mai, la CEDH examinera un recours de la France contreune première décision qui embarrasse le ministère de la justice : elle aconsidéré qu’un magistrat du parquet n’était pas une « autoritéjudiciaire », car « il lui manqueen particulier l’indépendance à l’égard du pouvoir exécutif ».
Tout en poursuivant son travail au Conseil d’Etat, ilenseigne les libertés publiques à l’université d’Orléans. Il ne cessera de s’enpréoccuper. Et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé à Strasbourg, pour passer de lathéorie à la pratique. L’ancien élève de la promotion Montesquieu de l’ENAentame alors sa troisième carrière de juge européen.
De son bureau de verre, il contemple aussi la France.
La CEDH juge des conflits entre pays et met en cause desEtats, mais la décision la plus difficile qu’il a eu à prendre concerne unphénomène de société : l’accouchement sous X.« Nous avons vu une femme de 40 ans qui voulait connaître l’identité de samère. »
Il fallait trancher entre deux légitimités et deuxdétresses : « le désir de connaître sesorigines face à la volonté d’une femme qui n’a pas voulu donner son identité,au nom de son désarroi ». Ila fait partie de la majorité de la Cour qui a donné raison à la mère et à savolonté de garder le secret :
Quand l’heure de la retraite sonnera, en dehors de sesprojets tintinophiles, il compte bien continuer à juger les procès des autres. Ilvoudrait se pencher sur les grands procès de l’histoire, ceux de Jésus, Dreyfusou du tribunal de Nuremberg, pour les passer au crible de la Cour européennedes droits de l’homme.
Alain Salles
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Parcours
1941 Naissance à Tunis.
1966 Nommé auditeur au Conseil d’Etat.
1981 Directeur de cabinet d’Alain Savary, ministre de l’éducation nationale.
1995 Président de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA).
1998 Juge élu au titre de la France à la Cour européenne des droits de l’homme(CEDH).
2007 Président de la CEDH.
(Source: « LeMonde » (Quotidien – France) le 10 mars 2009)
AFP – le 16 mars 2009, 16h55
Le Comité international de laCroix-Rouge (CICR) a rédigé en 2007 un rapport confidentiel dans lequel ilconclut que le traitement infligé aux personnes soupçonnées de terrorisme dansles prisons secrètes de la CIA « constitue une torture », a rapporté leWashington Post lundi. Le journal cite le rapport du CICR selon lequel le traitement subi par lespersonnes détenues dans des prisons secrètes de la CIA (Agence centrale durenseignement américaine) est « cruel, inhumain et dégradant » etinterdit par les conventions de Genève. Le rapport se base sur les conclusions de responsables du CICR qui ont purencontrer des détenus de la CIA après leur transfert en 2006 dans le camp deprisonniers de Guantanamo, sur l’île de Cuba. Les 14 détenus interrogés par le CICR ont indiqué avoir subi des mauvaistraitements, tels que des coups, une privation de sommeil, des températuresextrêmes et, dans certains cas, des simulations de noyade, rapporte leWashington Post. Le quotidien indique qu’au moins cinq copies du rapport ont été réalisées etdiffusées auprès de hauts responsables de la CIA et de la Maison Blanche en2007, mais interdits de diffusion auprès du public par le CICR censé garder saneutralité dans les conflits. Des extraits ont été diffusés dimanche dans la publication New York Review ofBooks datée du 9 avril après qu’un journaliste a réussi à se procurer ledocument. Le rapport indique que les personnes détenues dans les prisons secrètes de laCIA ont été régulièrement frappées, arrosées à l’eau froide et projetées latête la première contre des murs, selon le Post. Entre les interrogatoires, les détenus étaient dépouillés de leurs habits,soumis à un volume très élevé de musique, privés de sommeil et de nourritureconsistante pendant plusieurs jours, précise le journal. Certains détenus ont indiqué avoir été contraints de rester debout pendantplusieurs jours, les mains attachés dans le dos et portant uniquement unecouche, selon le rapport du CICR. « Tous les jours (…) j’avais un collier autour du cou qui (leur) servaità me projeter contre les murs de la salle d’interrogatoire », indique ledétenu Walid ben Attash, cité dans le rapport, assurant aussi avoir étéenveloppé dans un drap en plastique et arrosé à l’eau froide. Les responsables du CICR n’ont pas contesté l’authenticité du rapport, mais unporte-parole au siège de l’Organisation à Genève a regretté que le document aitété diffusé publiquement. « Le CICR déplore qu’une information confidentielle attribuée au CICR aitété publiée », a expliqué à l’AFP Simon Schorno. « Nous ne commentons pas la substance de ces articles », a-t-il ajouté,insistant que le CICR « (traitait) des questions de détention dans le mondeet aux Etats-Unis de façon confidentielle ». Interrogée par l’AFP, la CIA a refusé de commenter ces informations.
AFP / 14 mars 2009 13h32
RYAD – Les autorités saoudiennes ont affirmé que la minorité chiite était tenuede respecter le wahhabisme, une doctrine rigoriste sunnite de l’islam envigueur dans le royaume, à la suite de heurts en février entre chiites et lapolice religieuse. « Nous refusons catégoriquement tout conflit confessionnel dans notre pays.Nous considérons que les citoyens ont les mêmes droits et devoirs et il n’estpermis, en aucun cas, de contrevenir au rite de la nation, celui du sunnismesalafiste (wahhabisme) », a dit le ministre de l’Intérieur Nayef ben AbdelAziz dans une déclaration au journal Okaz, reproduite samedi par l’agence Spa. « Pour les citoyens de certaines régions appartenant à d’autresconfessions, il leur revient, et aux sages parmi eux, de s’engager à respecterce rite », a ajouté le prince Nayef. Il était interrogé par Okaz sur des manifestations de protestation organiséesdans la province orientale, où est confinée la minorité chiite, dans la foulée deheurts entre membres de cette communauté et la police religieuse en février àMédine (ouest), deuxième lieu saint de l’islam. Selon le ministère de l’Intérieur, neuf personnes avaient été arrêtées aprèsles heurts survenus sur l’esplanade du mausolée du prophète Mahomet, qui attireplusieurs millions de pèlerins. Les autorités avaient démenti des informationsde médias iraniens faisant état de morts. L’origine des heurts, selon des pèlerins chiites, remonte à un incident dans lecimetière Al-Baqi, adjacent à la mosquée, quand des policiers avaient filmé ungroupe de femmes chiites. Le prince Nayef a expliqué ces heurts par « la profanation de sépultures,notamment celles de compagnons du prophète, où de la terre a été enlevée pardes enfants et des femmes, ce qui est inacceptable ». « Ce sont des actes erronés qu’il fallait faire cesser avec fermeté »,a-t-il ajouté, avertissant que toute « tentative de nuire à la sécurité duroyaume ou des Lieux saints (de La Mecque et Médine) sera contrée avecfermeté ». « Ce qui s’est passé (à Médine) n’était pas dirigé contre les chiites oud’autres (confessions), mais contre ceux qui n’ont pas respecté la loi »,a-t-il encore dit, indiquant que le roi Abdallah avait gracié les personnes »chiites ou sunnites » arrêtées dans la foulée de ces incidents. « L’affaire d’Al-Baqi a été très exagérée » et « certaines partiesextérieures ont cherché l’escalade, mais nous sommes capables (…) de prévenirl’ingérence de toute partie dans les affaires de la nation ». La minorité chiite représente environ 10% de la population du royaumeultraconservateur.
Associated Press, le 16 mars 2009 à15h16 By CHRISTOPHER TORCHIA, Associated Press Writer ISTANBUL — The allegations in Turkey’s biggest legal case are the stuff of adark thriller: mysterious murders, hit lists, stashed grenades, a plot totopple the government and, behind it all, a network of conspirators with linksto the state as well as organized crime. The arrest of 219 people in a sweeping, two-year investigation is part of astruggle for control in Turkey, where an elected government run by piousMuslims is undermining military-backed elites that owned the country afterMustafa Kemal Ataturk, a war hero, created a secular state out of chaos in1923. On March 10, prosecutors filed a second indictment in the case againstErgenekon, an ultranationalist gang that takes its name from a legendary valleyin Central Asia believed to be the ancestral homeland of Turks. Suspects include academics, journalists, businessmen, retired generals and afew active-duty officers, most of them known to be secular-minded foes of PrimeMinister Recep Tayyip Erdogan. One of those detained on allegations of links to Ergenekon was Mustafa Balbay,the chief journalist in Ankara for Cumhuriyet, a secular newspaper critical ofthe government. Reporters without Borders, a Paris-based group, said there was « so far noevidence » against Balbay amid concerns that prosecutors were casting theirnet too wide and could undercut their own credibility. Prosecutors accuse suspects of seeking to foment chaos and compel the militaryto take over in a manner similar to past coups that ousted less stable,civilian governments. Ergenekon is seen as the remnants of the « deepstate, » a term for state-linked networks whose alleged murders andabductions peaked at the height of a Kurdish rebellion and Cold War-era rifts. Hugh Pope, Turkey project director for the International Crisis Group, praisedthe push for « accountability » as overdue in a nation whose governmenthas strong public support, but where the military remains a powerful,behind-the-scenes force in politics. « This is very close to the bone in Turkey, » Pope said. « Bothsides are moving in such ways not to push the other one over the edge. » The military appears to be cooperating, and the justice minister recentlyvisited the armed forces chief in what commentators interpreted as an attemptto smooth tension over questions about possible military involvement in thealleged conspiracy. Turkish media said the new indictment includes allegationsthat several military commanders plotted a coup in 2004. Those allegations emerged in 2007 in Nokta, a weekly magazine that publishedexcerpts from a diary that it said belong to Adm. Ozden Ornek, who retired. Thediary reports on plans for coups codenamed « Blonde Girl » and »Moonlight » that were abandoned, partly because of a lack of supportfrom other commanders. Nokta closed soon after a police raid on its offices. Ornek denied he wrote thediary. The Ergenekon gang is suspected in attacks on a newspaper and a courthouse, andplots to kill the prime minister and author Orhan Pamuk, Turkey’s Nobellaureate. The crackdown led to the overnight detention last week of MehmetUlger, commander of paramilitary forces in Malatya when three members of aChristian publishing house were murdered there in 2007. Ulger was interrogated, but not charged. A court ordered him not to leaveTurkey, the Anatolia news agency reported. The first, 2,455-page indictment was completed on July 10, 2008, more than ayear after the probe was launched after the seizure of hand grenades at theIstanbul home of a noncommissioned officer. The second indictment seeks life inprison for two former generals, Hursit Tolon and Sener Eruygur, for allegedlyplotting to overthrow the government. Burhan Kuzu, a ruling party lawmaker and head of Parliament’s ConstitutionalCommission, said he was shocked by the breadth of the alleged conspiracy,apparently aimed at creating an image of Turkey as ungovernable and at themercy of Muslim extremists. « The Ergenekon picture gives goosebumps, » Kuzu said. « If theseallegations are really based on evidence, then many unsolved murders will cometo light. » The trial of Ergenekon suspects, which began in October, is part of a largerbut limited effort to investigate crimes that may have involved state agentsduring more turbulent times. Authorities have begun digging at wells and othersites in southeastern Turkey in search of alleged mass graves of Kurds who wentmissing in the 1990s. The ballooning size of the Ergenekon case has drawn accusations that thegovernment is lumping political opponents together with genuinely suspiciouscharacters in order to silence criticism that it seeks to impose Islam onsociety. « You cannot lead an investigation by mixing what is true with what isimaginary. The judiciary cannot reach a healthy decision in this way, »said Senal Sarihan, a prominent secularist lawyer. Some aspects of the Ergenekon trial, including allegations of unauthorizedwiretapping, sweeping charge sheets and large numbers of defendants recallsimilar mass cases against leftists and other dissidents after a 1980 militarycoup. « Turkey has to be very wary of being seen to be going back to authoritarianways, » Pope said. « If it gets too broad, and it loses public support,then that’s a bit of a threat to the process. »
03.15.09, 8:04 PM ET Finland – * Muslim social network has lifestyle agenda * A handful of sites target a socially conservative niche By Eva Lamppu HELSINKI, March 16 (Reuters) – Shabana Ahmadzai, 19, and Sara Bahmanpour, 20,like to hang out on a social network a fraction the size of Facebook. Theirportraits enhanced by makeup or anime images, the women are logging on atMuxlim, a lifestyle community for Muslims. Started in 2006 by an Egyptian national, the site in English is one of ahandful of specifically Muslim communities developing a niche in a growingmarket. Others include Mecca.com and Islamicaweb.com. Ahmadzai, who lives in Finland but is originally from Afghanistan, has beenpart of Muxlim for two years. She found it easier than on Facebook to makefriends and join groups, and likes the site’s culturally sympatheticsounding-board. « We all share the same ideology, even if you’re non-Muslim or evenatheist… the fact that you are interested in knowing about Islam or knowinghow Muslims are, it kind of brings the entire site into one, » she toldReuters at a cafe in a Helsinki mall. Muxlim is tiny: in Britain alone, it registered just 22,000 unique visitors inJanuary versus 22 million for Facebook according to internet database ComScore. ComScore does not register traffic for Mecca.com and Islamicaweb.com. Mecca.comsays it has 50,000 users, while a member search on Islamicaweb.com returns9,748 users. The sites all feature videos, news, images, blogs and chat related to Muslimculture and Islam. Ahmadzai’s real-life friend Bahmanpour, a Finnish-Iranian who joined Muxlimrecently, said she has 52 friends on the site mostly from the United States andBritain, and likes it because it involves Muslims from the conservative to thevery liberal. She has on her profile three images of herself in a veil taken by aprofessional photographer: in one she wears make-up to imitate a superhero. « This actually caused quite a discussion. Quite a few people told me Iemphasise myself too much in the pictures, » Bahmanpour said. « Basicallyit just shows how different we all are. » CONSERVATIVE As registered users of Muxlim, the girls are connected to about 150,000 usersworldwide who chat, share content, participate in polls and read news itemsfrom Muslim countries. They can also create their own virtual characters — avatars — and interactwith others. « Socially conservative Muslims with more rigorous rules for interactingwith the opposite gender often have no problems communicating with one anotheronline, » said American-Pakistani journalist and blogger Ali Eteraz. Eteraz said he has seen such sites pick up a large number of members at launch,but then growth slows down significantly: much depends on marketing budgets. Muxlim’s 24-year-old creator, Mohamed El-Fatatry, says the total number of sitevisitors has accelerated to 1.5 million monthly from 100,000 18 months ago. « The figure is only a humble two percent of the world’s online Muslimpopulation, » said El-Fatatry, who came from the United Arab Emirates toFinland to study in 2004, lured by the Nordic country’s reputation as a hotbedof tech innovation. He said the site, which generates income from advertising and sellingdownloadable content, aims to be profitable by the end of next year and targets10 million visitors monthly. His strategy has been first to enter countries with Muslim minorities: about 60percent of Muxlim users are currently in North America and Europe. About threepercent are non-Muslims, and more than half are female. A year after startup, in 2007, Muxlim received a $2 million investment fromventure capital firm Rite Internet Ventures. « They had good traffic numbers, it was appreciated by its users, and wethought that this target group — a target group with buying power — had beenneglected, » said Christoffer Hagglund, the Swedish firm’s chief executive. Muxlim is now seeking second-round financing, and El-Fatatry plans to expandthe site by partnering with brands wanting to tap into the Muslim community. Hecited a 2007 study from advertising agency JWT that estimated the disposableannual income of Muslims in the United States alone at $170 billion. GROWING TREND Muxlim first started as « MuslimSpace », but El-Fatatry renamed it inan oblique reference to Linux, the open-source computer operating system, aftera Finnish newspaper compared his work to that of Linux creator Linus Torvalds,a Finn. « (At the time) you found many sites that offered core religious servicesor marriage services, and a lot of political analysis websites, » he said. « None of those were really what I was looking for. I wanted a site where Ican share content about the fashion I am interested in, the music I listen toor the movies I watch. » Muxlim does not have a strict editorial policy, but does monitor traffic toavoid vulgar language or racist or sexually explicit images, El-Fatatry said. « Where else are you going to find a niche market that is a fifth of theglobal population? » he said. Journalist Eteraz said a site in English could be attractive to Muslims in theWest, especially in the United States, Canada and the United Kingdom, and a »younger crowd » from Muslim-majority countries. « For a Web site that is using a broad principle — Islam — to marketitself, having the most global language is better than going in Arabic or someother regional language, » he said. Ahmadzai and Bahmanpour said they use Muxlim because of the friends they havemade and discussions they have. Ahmadzai, who has a Japanese anime image on her profile, says in somediscussions people say she is « too open » about things. She cites aconversation about a newlywed wife’s right not to not sleep with her husbanduntil she is ready: « I believe discussions like these are exactly the reason why you shouldstay online. If we don’t discuss, we won’t learn. » (Editing by Sara Ledwith)