TUNISNEWS
10 Úme année,N° 3645 du 16.05.2010
AISPP: Du quotidien du contrĂŽle administratif – Par delĂ les dĂ©mentis officiels⊠JournĂ©e dâaction et de rĂ©flexion autour de la LibertĂ© de la Presse au Maghreb AP: Un Tunisien expulsĂ© d’Italie condamnĂ© Ă six ans de rĂ©clusion AFP:Tunisie: conversation tĂ©lĂ©phonique Ben Ali-Sarkozy Slim Bagga: Le PrĂ©sident du CongrĂšs juif mondial joue les bons offices pour Ben Ali Faouzi MAHBOULI: La Tunisie (du dictateur Ben Ali) est “un partenaire clĂ© pour l’U.E dans le monde arabe”, souligne l’eurodĂ©putĂ© Louis Michel
HASNI: Taoufik Ben Brik, une bonne feuille ça va, trois bonjours les dégùts.
Attariq Aljadid: En marge des Municipales : Dix questions Ă Monsieur le Ministre de lâIntĂ©rieur
Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis Aispp.free@gmail.com Tunis, le 14 mai 2010
Du quotidien du contrĂŽle administratif : Par delĂ les dĂ©mentis officielsâŠ
 LâĂ©pĂ©e du contrĂŽle administratif est toujours brandie sur les prisonniers libĂ©rĂ©s [âŠ] une lettre est parvenue Ă lâassociation envoyĂ©e par un citoyen dont le seul tort est dâavoir employĂ© un ex prisonnier soumis au contrĂŽle administratif (Zyed Ferchichi) et qui pratique sa religion : « A lâassociation Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques Je soussignĂ©, Khaled Mejri, dĂ©tenteur de la carte nationale dâidentitĂ© n°05642921, demeurant 5 rue Elghazali, Ă Menzel Jemil, vous informe que le chef du poste de la SĂ»retĂ© de Menzel Jemil dans le gouvernorat de Bizerte a dĂ©passĂ© toutes les limites du harcĂšlement Ă mon encontre : des visites Ă mon domicile et de la panique semĂ©e au sein de ma famille, aux convocations orales et illĂ©gales au poste de Menzel Jemil pendant mon travail alors que je suis soutien de famille,- et peu lui importe Ă ce quâil dit que je travaille ou non-, aux insultes et aux injures obscĂšnes profĂ©rĂ©es au vu et au su des citoyens. En raison de ces brimades entre autres, je vous adresse cet appel ainsi quâĂ toute personne soucieuse de la citĂ© : partis, organisations, Ă intervenir pour mettre un terme Ă ces dĂ©passements injustifiĂ©s [âŠ] Dans lâattente de votre intervention, recevez mes salutations et lâexpression de mon respect. Signature : Khaled Mejri (tel : 20 187 999) » Pour lâassociation Le PrĂ©sident MaĂźtre Samir Dillou  (traduction dâextraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)
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Lundi 17 mai Ă 19 h. au Club de la Presse (Antigone, aprĂšs la statue de Poseidon, face au Polygone)
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“La libertĂ© de la presse au Maghreb : Ă©tat des lieux”.
LâAssociation Coup de Soleil LR,
avec le Club de la Presse de Mtp, les Amis du Monde diplomatique,
organisent une journée
dâaction et de rĂ©flexion autour de la LibertĂ© de la Presse au Maghreb :
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* Conférence de presse à 11 heures
* Débat à 19 heures
InvitĂ©s Ă ces dĂ©bats cinq journalistes qui incarnent le courage et lâaudace de cette nouvelle gĂ©nĂ©ration
de maghrĂ©bins qui ont choisi la posture de lâopposition pour mieux dĂ©fendre les valeurs et lâĂ©thique de leur profession.
* M. Taoufik BENBRIK , journaliste tunisien dâopposition, vient de purger 6 mois de prison ;
* Mme Sihem BENSEDRINE, journaliste tunisienne et militante des Droits de lâHomme en Tunisie, Directrice de Radio Kalima (radio libre) ;
* M. Ali LMRABET, journaliste marocain, ancien Directeur de lâhebdomadaire Demain, interdit dâexercer sa profession pendant dix ans en 2005 ;
* M. Mohamed BENCHICOU, journaliste algérien, ancien Directeur du Matin (liquidé), a purgé deux années de prison suite
Ă la publication dâun livre sur le PrĂ©sident Bouteflika ;
* M. Yahia BOUNOUAR ancien journaliste algérien du Matin, Directeur de Radio Kalima Algérie (radio libre).
Un Tunisien expulsĂ© d’Italie condamnĂ© Ă six ans de rĂ©clusion
AP 15/05/10 22:34 TUNIS (AP) â ExpulsĂ© d’Italie contre l’avis de la Cour europĂ©enne des droits de l’homme (CEDH), un ressortissant tunisien, Sami Essid Ben KhĂ©maĂŻs, s’est vu infliger par la cour d’appel de Tunis une peine de six ans d’emprisonnement pour des griefs Ă caractĂšre terroriste, a-t-on appris samedi auprĂšs de son avocat Samir Ben Amor. Ce jugement prononcĂ© vendredi est venu annuler le non-lieu dont avait bĂ©nĂ©ficiĂ© le prĂ©venu en premiĂšre instance dans cette mĂȘme affaire, le tribunal jugeant que les chefs d’accusation pour lesquels il comparaissait Ă©taient les mĂȘmes qui lui avaient dĂ©jĂ valu 12 ans de prison auprĂšs du tribunal militaire de Tunis. “C’est un verdict Ă©tonnant et injuste”, a commentĂ© Me Ben Amor qui entend se pourvoir en cassation dans l’espoir de voir la cour “appliquer la loi et lever cette injustice”. ConsidĂ©rĂ© comme le chef d’une cellule Ă©tablie Ă Milan liĂ©e au rĂ©seau Al QaĂŻda, Sami Essid dit Saber, 42 ans, avait Ă©tĂ© condamnĂ© en 2002 Ă une peine de six ans et demi par la justice italienne pour “appartenance Ă une association de malfaiteurs, recel, falsification de documents et assistance Ă l’immigration clandestine”. Il Ă©tait accusĂ© de recruter des personnes et de les aider pour aller combattre notamment en Irak. Le jugement prĂ©voyait son expulsion du territoire italien aprĂšs l’expiration de sa peine. MalgrĂ© une ordonnance de la CEDH demandant aux autoritĂ©s italiennes de surseoir Ă son extradition en Tunisie en raison de risques de torture qu’il invoquait, il a Ă©tĂ© expulsĂ© en juin 2008. AP
Tunisie: conversation téléphonique Ben Ali-Sarkozy
AFP Vendredi 14 Mai 2010 Le prĂ©sident tunisien Zine El Abidine Ben Ali a eu vendredi avec son homologue français Nicolas Sarkozy un entretien tĂ©lĂ©phonique portant sur les relations bilatĂ©rales, a indiquĂ© l’agence gouvernementale TAP. “Les derniers dĂ©veloppements sur la scĂšne rĂ©gionale et internationale, ainsi que des questions d’intĂ©rĂȘt commun” Ă©taient au centre de l’entretien, a ajoutĂ© l’agence, Ă©voquant la “volontĂ© des deux chefs d’Etat d’aller de l’avant sur la voie du partenariat entre les deux pays et de hisser la coopĂ©ration tuniso-française aux plus hauts niveaux”. La TAP ne prĂ©cise pas les sujets prĂ©cis abordĂ©s, ni lequel des deux chefs d’Etat a pris l’initiative de l’entretien.
Le Président du CongrÚs juif mondial joue les bons offices pour Ben Ali
Slim BAGGA Ben Ali et ses “Fellagas” de la plume ont bon dos d’accuser les adversaires du rĂ©gime d’ĂȘtre Ă la solde de puissances Ă©trangĂšres et notamment des agents du Mossad. Mais les parties secrĂštes qui se jouent dans les coulisses du pouvoir corrompu en Tunisie tentent de bien cacher, en vain, les relations privilĂ©giĂ©es entretenues par le tyran de Carthage avec IsraĂ«l. Faut-il rappeler que c’est la presse israĂ©lienne qui avait elle-mĂȘme laissĂ© fuiter l’information concernant l’invitation officielle envoyĂ©e par Ben Ali Ă Ariel Sharon, encore Premier ministre israĂ©lien, pour participer au Sommet mondial pour la sociĂ©tĂ© de l’information Ă Tunis en 2005? PassĂ© le tollĂ© gĂ©nĂ©ral pour refuser la venue de l’artisan du massacre de Sabra et Chatila, ce fut Sylvain Shalom, ministre des Affaires Ă©trangĂšres qui fut invitĂ© Ă la table de Zinochet. Originaire de Gabes, sa maison natale fut mĂȘme expropriĂ©e pour la lui offrir en cadeau de bienvenue. Quand il aime, Ben Ali ne compte pas…les spoliations des citoyens sans dĂ©fense… RĂ©cemment encore, lors de la tenue de la confĂ©rence parisienne de Eric Goldstein, patron de Human Rights Watch qui avait Ă©tĂ© empĂȘchĂ© de prĂ©senter son rapport sur place Ă Tunis, l’assistance comble a Ă©tĂ© pour le moins abasourdie de constater que les seuls prĂ©sents Ă avoir pris la parole pour dĂ©fendre le dictateur et son rĂ©gime ont pour noms: Gabriel Kabla, Oudhifa Trabelsi, l’agitĂ©e DĂ©sirĂ©e Ben Yaiche. Bref, la crĂšme des Tunisiens d’origine israĂ©lite, comme par hasard plus adeptes du Benalisme sur le dĂ©clin que ceux qui sont sensĂ©s avoir votĂ© massivement et Ă 90% pour continuer Ă ĂȘtre asservis durant un nouveau bail de 5 ans. Enfin, comme chacun ne l’ignore plus, le livre “La RĂ©gente de Carthage” a fait un tel ravage dans les sphĂšres de Carthage que le couple n’a toujours pas avalĂ© la pilule. Cette offense Ă la Pharaone Leila I ne devant pas rester impunie, et Ben Ali ruminant toujours et encore sa vengeance, c’est l’ambassadeur Raouf Najjar qui fut chargĂ© de prendre contact avec M. Pierre Besnainou, prĂ©sident du CongrĂšs juif mondial. Le rĂŽle de ce grand ami de Ben Ali devant l’Ă©ternel consistait Ă faciliter l’entrĂ©e de l’ambassadeur tunisien auprĂšs d’un des grands tĂ©nors du Barreau parisien. Ce fut fait, et Abderraouf Najjar se vĂȘtit de son pus beau costume pour contacter l’avocat et lui transmettre une invitation personnelle du tyranneau tunisien. Poli, l’avocat se rendit Ă Tunis, rencontra les deux ventriloques en chef Abdelwaheb Abdallah et Abdelaziz Ben Dhia, mais aussi le GĂ©nĂ©ral des brigands (pardon de brigade) Ben Ali. Ce qu’il Ă©tait demandĂ© Ă leur hĂŽte Ă©tait d’user de toute son influence, de ses entrĂ©es et de ses compĂ©tences pour faire un procĂšs Ă l’Ă©diteur et aux auteurs de “La RĂ©gente de Carthage” (La DĂ©couverte, Nicolas Beau et Catherine Graciet), et surtout…surtout laver l’affront subi par une Zinochette qui, dit-on, ne s’en est toujours pas remise. Comme si ce qui Ă©tait Ă©crit dans ce livre avait le moindre soupçon d’exagĂ©ration. Comme si ce n’Ă©tait pas largement en deçà de ses quatre vĂ©ritĂ©s… Sauf que, en attendant la parution trĂšs prochaine (c’est promis, et que les clans mafieux prennent au sĂ©rieux cette promesse!) de LeĂŻla II, l’avocat s’est montrĂ© trĂšs amical en leur conseillant d’Ă©viter une dĂ©bĂącle et une dĂ©route en public au palais de justice. Car, a-t-il tenu Ă prĂ©ciser, gĂ©nĂ©ralement de telles tentatives de faire pression sur la justice française donnent le rĂ©sultat contraire de celui escomptĂ©. Quant Ă LeĂŻla Trabelsi, espĂ©rons qu’elle se fera bien une raison et se murmurer au trĂ©fonds d’elle-mĂȘme: “AprĂšs tout, c’est ce que j’Ă©tais; c’est bien ce que je suis”… Slim BAGGA P.S.: Comme chez ces gens-lĂ , on a largement franchi ce qu’on appelle la dĂ©mesure, c’est Gros Nounours, Imed Ben LeĂŻla Trabelsi qui a, pour l’heure, portĂ© plainte contre le livre en question. “Le matelot”, voleur et receleur de yachts, qui entame une carriĂšre politique Ă La Goulette aprĂšs avoir versĂ© dans tous les sales trafics, allant de la drogue au racket, se cherche une virginitĂ©. Ce sera loin d’ĂȘtre gagnĂ©. J’y reviendrai…
La Tunisie (du dictateur Ben Ali) est “un partenaire clĂ© pour l’U.E dans le monde arabe”, souligne l’eurodĂ©putĂ© Louis Michel. Â
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Il faut admettre que comme messieurs Baudis, Raoult et autres dĂ©fenseurs du rĂ©gime du dictateur criminel et corrompu du Noriega tunisien le gĂ©nĂ©ral Ben Ali, monsieur Louis Michel a lui aussi le mĂ©rite  d’ accepter le marquage de son profil Facebook avec diffĂ©rents articles ou vidĂ©os qui rĂ©vĂšlent les assassinats, la torture,et les malversations de ce rĂ©gime qu’ il persiste a vouloir sponsoriser. L’ eurodĂ©putĂ© Louis Michel a sans aucun doute des arguments de poids, en dehors de la sempiternelle propagande du rĂ©gime infect de Ben Ali, consistant a faire croire qu’ il est un rempart contre  le fondamentalisme musulman, alors que plus personne n’ ignore que c’ est cette dictature qui rĂ©prime et pille l’ une des populations les plus instruites et modĂ©rĂ©es du monde arabe qui est l’ incubateur de cette dangereuse dĂ©rive et de bien d’ autres problĂšmes qui touchent l’ Europe comme l’ immigration clandestine. Il conviendrait de prĂ©senter celui dont les bonnes relations qu’il entretient, durant ses mandats de Ministre des Affaires Ă©trangĂšres, avec le chef d’Ă©tat congolais, Joseph Kabila, lui vaudra le surnom de Kabilou De 1968 Ă 1978, Louis Michel – rĂ©gent en langues germaniques – a enseignĂ© l’anglais, l’allemand et le nĂ©erlandais Ă Jodoigne. De 1967 Ă 1977, il est PrĂ©sident des Jeunes LibĂ©raux dans le district de Nivelles.  Ensuite il occupe successivement les fonctions d’Ă©chevin Ă Jodoigne de 1977 Ă 1983 et de secrĂ©taire-gĂ©nĂ©ral du Parti rĂ©formateur libĂ©ral (PRL) de 1980 Ă 1982, avant d’accĂ©der Ă la prĂ©sidence du parti, d’abord de 1982 Ă 1990 suite Ă l’arrivĂ©e des libĂ©raux au Gouvernement fĂ©dĂ©ral, puis de 1995 Ă 1999, aprĂšs le dĂ©cĂšs inopinĂ© de Jean Gol, son mentor.  Le roi Albert II lui a octroyĂ© en 1995 le titre honorifique de Ministre d’Ătat. Louis Michel est Ă©lu au Parlement fĂ©dĂ©ral belge de 1978 Ă 2004, d’abord comme dĂ©putĂ© (1978-1999) puis comme membre du SĂ©nat. Ălu sĂ©nateur en 1999 et en 2003, il cĂšdera son siĂšge pour un portefeuille ministĂ©riel.  Suite aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1999, Louis Michel est nommĂ© informateur par le roi Albert II. Au terme d’une semaine de consultations, il suggĂšre au souverain une coalition arc-en-ciel entre le VLD, le PRL-FDF-MCC, le PS, le SP, Ecolo et Groen. Lors de la campagne Ă©lectorale, il avait exprimĂ© le souhait d’ĂȘtre ministre de l’IntĂ©rieur pour accomplir l’ambitieuse rĂ©forme des polices, mais suite Ă l’insistance du roi Albert II, il devient Ministre des Affaires Ă©trangĂšres et Vice-Premier ministre dans deux gouvernements successifs dirigĂ©s par Guy Verhofstadt, de 1999 jusqu’en juillet 2004.  En juillet 2004, le gouvernement belge l’a dĂ©signĂ© candidat commissaire europĂ©en au sein de la Commission europĂ©enne prĂ©sidĂ©e par JosĂ© Manuel DurĂŁo Barroso.  Louis Michel devient commissaire en charge du DĂ©veloppement et de l’Aide humanitaire en novembre 2004 dans l’Ă©quipe emmenĂ©e par Barroso.  Il a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©lu bourgmestre de Jodoigne en 1983 et réélu en 2000, jusqu’Ă ce que son portefeuille europĂ©en l’oblige Ă abandonner cette fonction en 2004. Louis Michel a sollicitĂ© un congĂ© du 12 mai au 10 juin 2007 Ă lâUnion europĂ©enne pour sâoccuper de son parti Ă lâapproche des lĂ©gislatives du 10 juin 2007, ce qui n’a pas Ă©tĂ© sans provoquer des remous au sein de la Commission et du Parlement europĂ©en. Il a obtenu 232.328 voix, soit le score le plus Ă©levĂ© dans le collĂšge Ă©lectoral francophone du SĂ©nat.  Lors de la crise politique de l’Ă©tĂ© 2007, Louis Michel a fait partie des Ministres d’Ătat consultĂ©s officiellement par le roi Albert II au chĂąteau du BelvĂ©dĂšre. Il est Ă©lu dĂ©putĂ© europĂ©en le 7 juin 2009, brigue le poste de prĂ©sident l’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale de l’ONU en dĂ©cembre 2009, est vu comme favori, mais aprĂšs dĂ©compte des voix, il n’est pas Ă©lu et l’Ă©lection profite au candidat suisse Joseph Deiss. Louis Michel dĂ©noncera un manque d’unicitĂ©, avant de reprendre le mot en le remplaçant par unitĂ©, et rĂ©agira en dĂ©plorant que l’Europe n’ait pas choisi un candidat faisant partie d’un pays qui partage davantage les valeurs europĂ©ennes. Il ne s’est pas dit déçu.[2] Louis Michel s’est beaucoup intĂ©ressĂ© Ă la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo lorsquâil Ă©tait ministre des affaires Ă©trangĂšres de 1999 Ă 2004 et commissaire europĂ©en au DĂ©veloppement et Ă l’Aide humanitaire dans la Commission Barroso. Le Congo a Ă©tĂ© une colonie belge de 1908 Ă 1960 et, depuis, les relations entre Bruxelles et Kinshasa Ă©taient tendues (sĂ©cession Katangaise soutenue par la Belgique, assassinat du Premier ministre Lumumba par les services secrets belges, expulsions de lâambassadeur belge dans les annĂ©es 60, interdiction Ă la Sabena dâatterrir Ă Kinshasa, politique d’« authenticitĂ© zaĂŻroise »). Câest donc avec beaucoup de mĂ©fiance que les mĂ©dias ont dĂ©crit les bonnes relations entre Louis Michel et Joseph Kabila. Le pĂšre de Joseph Kabila, Laurent-DĂ©sirĂ© Kabila avait de mauvaises relations avec Bruxelles. Louis Michel lance l’idĂ©e d’une Commission Lumumba, afin de dĂ©terminer le rĂŽle de la Belgique dans l’assassinat de Patrice Lumumba. Mais Laurent-DĂ©sirĂ© Kabila reste mĂ©fiant. Lorsque Laurent-DĂ©sirĂ© Kabila est assassinĂ©, Louis Michel dĂ©clare : « Le choc a peut-ĂȘtre créé un moment propice Ă la nĂ©gociation ». Il assiste aux funĂ©railles et rencontre le nouveau prĂ©sident Joseph Kabila, mais est Ă©claboussĂ© par ce scandale : selon les mĂ©dias, il aurait touchĂ© frauduleusement des diamants congolais. Un rapport des experts de l’ONU sur le pillage du Congo dĂ©taille le pillage systĂ©matique des ressources de la RDC telles que le diamant, l’or et le bois prĂ©cieux par les pays en guerre.  Le coltan, un minerai contenant un mĂ©tal utilisĂ© pour la fabrication des GSM, est particuliĂšrement convoitĂ©. Parmi les recommandations des experts pour s’attaquer au financement d’une guerre qui a dĂ©jĂ coĂ»tĂ© la vie Ă 2,5 millions de personnes figure un embargo sur le commerce de ces produits avec le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda. Mais le Conseil de SĂ©curitĂ© de l’ONU a provisoirement dĂ©cidĂ© d’ignorer les conclusions et les recommandations des experts.  Louis Michel, d’habitude si prompt Ă rĂ©agir, a jusqu’Ă prĂ©sent refuser de s’exprimer sur le sujet. Pourtant, selon les experts, la Sabena, Union MiniĂšre et d’autres sociĂ©tĂ©s belges jouent un rĂŽle important dans le financement de la guerre par le biais du commerce du coltan. Que doivent penser les tunisiens du soutien incondiionnel de ce “spĂ©cialiste de l’ Afrique” , Ă la dictature agonisante du Noriega tunisien ? Faouzi MAHBOULI
Taoufik Ben Brik, une bonne feuille ça va, trois bonjours les dégùts.
16 mai 2010
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Ă lecteur, si je te dis TBB, il y a des chances que tu saches de qui je parle. Non seulement parce que tu es un lecteur Ă©clairĂ© (il ne saurait en ĂȘtre autrement si tes yeux lisent ces lignes) mais parce que depuis des annĂ©es, TBB a su se tailler une place dans le paysage tunisien. Le paysage politique, le paysage mĂ©diatique et Ă©videmment le paysage littĂ©raire.
Depuis quâil a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© des geĂŽles tunisiennes, TBB a continuĂ© Ă faire parler de lui. Des interviews ici, des articles lĂ , des critiques un peu partout. Car TBB a une particularitĂ©, il ne laisse jamais indiffĂ©rent. Et toi lecteur Ă©clairĂ©, je te pose la question : que peut-il arriver de mieux Ă quelquâun qui Ă©crit ?
Par contre, si je te dis HK Ă qui penses tu ? A personne. Ou plus prĂ©cisĂ©ment Ă rien. Jâai ouvert ce matin (non pas ce matin mais je ne vais pas non plus donnĂ© les liens pour aller lire un ducon) mon Tunisnews prĂ©fĂ©rĂ© et jâai lu une belle perle tunisienne. Tu ne sais pas ce quâest une perle tunisienne ? Câest un “truc” quâon enfile plus facilement quâun morceau de carton entre deux feuilles. HK, appelons le ducon, enfile les perles.
FlorilĂšges.
TBB a Ă©tĂ© reconnu coupable par la “justice tunisienne” donc il est coupable. Comme il a niĂ© et quâil a Ă©tĂ© reconnu coupable, câest un menteur. Comme il a menti Ă son procĂšs, il ment tout le temps. Chaque personne ayant entendu parler de la “justice tunisienne” sait quâelle nâen porte que le nom et quâon se doit plutĂŽt de parler de “justice Ă la tunisienne”. Les procĂšs truquĂ©s, les absences de preuve, les juges aux ordres du politique, les violences faites aux dĂ©tenus, les appels Ă rĂ©pĂ©tition, les dĂ©placements de prisonniers loin des familles, les avocats brutalisĂ©s et jâen passe constitue le quotidien de la “justice” Ă la tunisienne.
Notre TBB dĂ©nonce la dictature de Ben Ali, les Ă©lections truquĂ©es, la mafia au pouvoir, la censure, … Il dĂ©nonce avec ses mots, son style. Han ! Ducon y voit de la haine contre le gĂ©nĂ©ral Ben Ali, contre les dirigeants arabes quand TBB agitant sa plume crie “au loup !”. Et bien je te pose la question lecteur Ă©clairé : quels sont tes sentiments pour les dirigeants arabes ? On parle de ceux qui ont mis Ă genoux les libertĂ©s dans leurs pays, les libertĂ©s et les droits fondamentaux. Vous ĂȘtes beaucoup Ă les aimer ces “dirigeants” ? Ces porteurs dâuniformes et de valises, ces porteurs de couronnes et trop souvent mortuaires ? Combien de dĂ©mocratie sont dirigĂ©es par ces dirigeants ?
Alors Ducon qui nâen rate pas une de perle lâaffirme sans rire : TBB est venu en France et il a passĂ© la frontiĂšre ! Nâest-ce pas lĂ la preuve que le gĂ©nĂ©ral Ben Ali est un amoureux fou Ă©pris de justice et de liberté ? Et bien non Ducon. TBB est une Ă©pine dans le pied de Ben Ali. On peut le coller en prison pour un oui ou pour un non grĂące Ă sa mĂ©diatisation, on ne peut pas le bousiller dans un coin sombre sans que cela fasse frĂ©mir les partenaires Ă©conomiques de la Tunisie. Ăa la foutrait mal, dĂ©glinguer un journaliste connu alors que la saison touristique va commencer. Bon, ok. On se rabattra sur les autres journalistes, les sans noms, les sans comitĂ© de soutien, les petits plumitifs engagĂ©s, les empĂȘcheurs de torturer de rond.
Et quand Ducon lit ou entend TBB annoncer “Je serais candidat Ă la PrĂ©sidence de la RĂ©publique”, et bien Ducon il le croit. Car Ducon, il nâest pas comme toi lecteur Ă©clairĂ©. Il nâa pas lâĂ©lectricitĂ© Ă tous les Ă©tages. Alors forcĂ©ment, il pĂšte les plombs dĂšs quâil entrevoit dans lâobscuritĂ© des tĂ©nĂšbres tunisiennes une lueur. Tu parles, il nâa pas lâhabitude. Ducon, il parle dâaxes politiques et stratĂ©giques. Tu sais ” Sous lâimpulsion visionnaire du PrĂ©sident, les tunisiens vont pouvoir consommer des crĂ©dits”.
Alors du coup, Ducon il se lĂąche : TBB est un Ă©gocentrique, se la pĂšte persĂ©cutĂ©, crache de la mĂ©galomanie en veux tu en voilĂ lâorgueil en bandouliĂšre. Et Ducon vachard conclut : Han, TBB câest rien quâun simple gugusse qui nâaime pas son prĂ©sident et qui abuse dâĂȘtre cĂ©lĂšbre alors il ne faut pas lâencourager dans son “Ă©gocentricitĂ©” (sic and re sic mille sabords).
Oui, depuis que TBB a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©, on a Ă©galement lĂąchĂ© quelques ducons sur le net et dans les mĂ©dias pour tenter de contrer la vague dâarticles qui lui ont Ă©tĂ© consacrĂ©s. Car ces articles, ces dĂ©clarations, ces interviews, tous, Ă travers les dĂ©lires pointent une chose : la Tunisie nâest pas libre. LĂ bas, les Ă©crivains ne peuvent pas faire leurs boulots, les journalistes ne peuvent pas faire leurs boulots, les avocats ne peuvent pas faire leurs boulots.
Il y a un type qui mâirritait. Chacun de ses Ă©crits, chacune de ses interventions, de ses dĂ©clarations quand il a dĂ©barquĂ© dans ma vie me choquait. Je ne savais pas bien pourquoi mais je savais quâil bouleversait quelque chose. Puis jâai compris. Ce qui me gĂȘnait, câĂ©tait quâil bouleversait lâordre Ă©tabli, les bonnes pensĂ©es, quâil mettait des grands coups de pelle dans la boue quâon avait dans les yeux. ce type câĂ©tait Coluche.
TBB, je ne me pose pas la question de savoir si jâaime la personne ou ses Ă©crits. Je me pose juste les questions : est-ce quâun Ă©crivain a le droit dâĂ©crire ce quâil veut ? Est-ce quâun journaliste a le droit de critiquer ? Est-ce quâun citoyen a le droit de dĂ©noncer le pouvoir quand celui-ci bafoue ses droits ?
La réponse est oui.
En marge des Municipales : Dix questions Ă Monsieur le Ministre de lâIntĂ©rieur
Monsieur le Ministre, Vous avez, lors de votre confĂ©rence de presse consacrĂ©e aux rĂ©sultats des Ă©lections municipales, rejetĂ© le qualificatif de «dominant» attribuĂ© au RCD. «Câest un parti qui se caractĂ©rise par une forte prĂ©sence et par une lĂ©gitimitĂ© historiqueâŠÂ», aviez-vous dĂ©clarĂ© (voir le journal Le Temps du 11 /05). Ceci nous suggĂšre la question suivante : ces propos sont-ils ceux du ministre de lâintĂ©rieur, autoritĂ© chargĂ©e des Ă©lections et supposĂ©e ĂȘtre neutre et impartiale, ou ceux du membre du bureau politique du RCD, responsable, de surcroĂźt des Ă©lections en son sein? Vous avez Ă©galement dĂ©clarĂ© que «ces Ă©lections se sont dĂ©roulĂ©es dans la transparence et le respect strict de la loi». Permettez-nous, Ă ce sujet, monsieur le ministre, de vous poser en vrac ces quelques questions : – Pourquoi, et cela est vrai pour toutes les Ă©lections, le RCD occupe-t-il toujours lâemplacement numĂ©ro un dans les affiches Ă©lectorales, suivi des partis de la Mouwalat, alors que le dernier emplacement est toujours rĂ©servĂ© Ă lâopposition sĂ©rieuse ? Est-ce par respect de lâarticle 34 du code Ă©lectoral, qui dispose que «les emplacements sont attribuĂ©s dans lâordre dâarrivĂ©e des demandesâŠÂ»? Ou bien est-ce que lâemplacement n°1 est «hors concours», car toujours rĂ©servĂ© au RCD ? – Pourquoi de simples citoyens se voient-ils interdire le droit de sâinscrire sur les listes Ă©lectorales, alors que des dizaines de cartes sont distribuĂ©es le jour du scrutin pour dâautres citoyens, ou sâagit-il de citoyens «recrutĂ©s» pour voter «rouge»? – Pourquoi vos services rĂ©gionaux et locaux ont-ils refusĂ© dâaccorder le rĂ©cĂ©pissĂ© dĂ©finitif Ă des listes indĂ©pendantes et citoyennes constituĂ©es en respect de la loi, alors que dâautres listes ont Ă©tĂ© admises malgrĂ© le non respect des dispositions du code Ă©lectoral ? On songe notamment Ă certaines listes du RCD qui ont changĂ© certains de leurs membres aprĂšs la dite limite fixĂ©e pour le dĂ©pĂŽt des candidatures et aprĂšs la publication de la liste initiale dans les journaux du RCD, ou Ă la liste du MDS de la circonscription dâOm Laarayes qui ne contenait que 15 noms et dont les »rĂ©sultats » ont Ă©tĂ© validĂ©s, alors que le nombre des siĂšges Ă pourvoir y est de 16 (voir une copie de cette liste dans la partie arabe dâAttariq). – Pourquoi, et cela est valable aussi bien en temps normal quâen pĂ©riode Ă©lectorale, vos services centraux, rĂ©gionaux et locaux, sâabstiennent-ils toujours, en violation des dispositions lĂ©gislatives, dâaccorder des rĂ©cĂ©pissĂ©s aux citoyens et ce quel que soit le type dâopĂ©ration effectuĂ©e? – Pourquoi, malgrĂ© le discours officiel qui glorifie le pluralisme Ă la tunisienne, vos services rĂ©gionaux et locaux, aidĂ©s par les responsables du RCD, ont-ils exercĂ© des pressions et de lâintimidation pour dissuader des membres de certaines listes citoyennes de se prĂ©senter aux Ă©lections municipales, alors que dâautres partis de la Mouwalat sont aidĂ©s par les mĂȘmes services dans leur recherche de candidats? – Pourquoi, au vu et au su de tout le monde, certains membres de bureaux de vote, prĂ©sidents inclus, portent-ils des Ă©charpes et des casquettes rouges indiquant publiquement leur appartenance au RCD, alors que lâarticle 40, paragraphe 2, du code Ă©lectoral dispose: «il est interdit aux membres du bureau de vote de porter des insignes indiquant leur appartenance politique»? – Pourquoi avez-vous obligĂ© les listes indĂ©pendantes et citoyennes Ă se dĂ©placer jusquâau siĂšge central du ministĂšre de lâintĂ©rieur Ă Tunis pour exercer votre censure sur leur programme Ă©lectoral, alors que le code Ă©lectoral et le code de la presse ne vous donnent pas ce pouvoir? – Pourquoi les prĂ©sidents des bureaux de vote dĂ©signĂ©s par vos services ont-ils admis, surtout dans les bureaux rĂ©servĂ©s aux femmes (une singularitĂ© tunisienne), que des Ă©lecteurs votent par procuration, alors que lâarticle 49 (paragraphe 2) dispose quâ «est interdit le vote par procuration»? – Pourquoi, en violation de lâarticle 56 du code Ă©lectoral, les forces de lâordre ont-elles refusĂ© lâaccĂšs des reprĂ©sentants des listes citoyennes aux bureaux centralisateurs dans les DĂ©lĂ©gations pour assister aux opĂ©rations de dĂ©pouillement, ce qui a donnĂ© lieu, selon les reprĂ©sentants de ces listes, à «une fraude massive»? A ces questions et Ă des dizaines dâautres, nous ne nous attendons, hĂ©las ! pas Ă des rĂ©ponses. Câest pour cela que nous nous permettons, monsieur le ministre, de vous adresser une derniĂšre question: ne vaut-il pas mieux, en fin de compte, qualifier le RCD de PARTI HĂGĂMONIQU ?
Edito du journal ATTARIQ ALJADID N° 180 du 15 au 21 Mai 2010
(Source: “Tunisia Watch” le 16 mai 2010