16 juin 2010

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TUNISNEWS
10 ème année, N° 3676 du 16.06.2010
 archives : www.tunisnews.net 


C.R.L.D.H. Tunisie: Harcelement a l’aeroport  Tunis-Carthage au retour   de  Khemais Chammari en Tunisie CCTE: L’opposant tunisien Saafi Dbouba, le plus ancien détenu à Kirklareli est libre depuis ce matin après après plus de trois ans de détention AP: Tunisie: controverse autour d’une loi réprimant les atteintes à la sécurité économique Xinhuan: Adoption d’un projet de loi sur la sécurité économique JDD: Tunisie: Une loi sur la sécurité économique African Manager: Tunisie : Ce qu’il est entendu par sécurité économique ! Reuters: Tunisia bans telling foreigners not to invest Sihem Bensadrine: New Tunisian Law Deems Human Rights Activists ‘Traitors’ NouvelObs: Taoufik Ben Brik s’adresse au président Ben Ali.

Omar Khayyam: Le militantisme préventif est né !


C.R.L.D.H. Tunisie

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme

21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34

crldht@gmail.com / www.crldht.org

 

HARCELEMENT A L’AEROPORT  TUNIS-CARTHAGE

AU RETOUR   DE  KHEMAIS CHAMMARI EN TUNISIE


 

TUNIS – Mardi 15 juin 2010. Arrivé sur le vol Paris- Tunis d’Air- France de 14h 20’, Khémais CHAMMARI ,membre honoraire du Réseau Euro Med des droits de l’homme(REMDH) et co-fondateur de la Fondation Euro Med de soutien aux défenseurs des droits de l’homme(FEMDH) , a été soumis, durant 65 minutes , à un contrôle douanier « poussé» qui a pris les allures d’un véritable  harcèlement : bagages, dossiers – y compris professionnels – soumis à une fouille tatillonne et « directives écrites strictes »  pour effectuer « une fouille corporelle totale » dont la seule motivation est celle d’une brimade policière sadique, humiliante pour les agents des douanes contraints de se plier à des  ordres aberrants. A défaut d’obtenir satisfaction, ces derniers  en ont été réduits en effet à procéder à une fouille des bas ( de contention), des chaussettes et des chaussures de Khémais CHAMMARI astreint ,en raison de ses difficultés de locomotion, à une « assistance chaise » !

Le butin de cette séance qui ne grandit pas ceux ,en haut lieu, qui en ont donné l’ordre, a consisté en la saisie du livre récemment publié par le  l’Institut du Caire des droits de l’homme ( Cairo Center for Human  Rights) à la mémoire du grand militant des droits M’hamed Essayed Said et auquel Khémais chammari a contribué par un émouvant témoignage. Et pour la deuxième fois en deux ans, l’intéressé s’est vu délivrer ( la première fois, il s’agissait du livre de Béatrice Hibou « La force de l’obéissance : Economie politique de la répression en Tunisie ») un « reçu de marchandise en retenue provisoire »  qui, « passé un délai de 4 mois , sera vendu aux enchères publiques » !! Mais, au-delà des détails scabreux et grotesques de ce nouvel épisode ( K.C est soumis à des pressions arbitraires depuis le mois d’avril 2009), le caractère provocateur et la volonté d’humiliation qui caractérise ces « taalimates » ( ordres) sont révélateurs de la hargne du pouvoir de l’Etat- Parti  à l’égard des défenseurs et des opposants conséquents à sa politique répressive et despotique .

 Le CRLDHT , qui dénonce avec force et indignation cette nouvelle atteinte aux droits les plus élémentaires de K.C, saisit cette occasion pour réitérer l’expression de son mépris et de son dégout pour la campagne de diffamation officielle et hystérique dont les défenseurs font systématiquement l’objet et qui a atteint la semaine dernière son niveau le plus vil avec la publication en (très mauvais) français d’ un supplément à un torchon de la place directement contrôlé par les officines du pouvoir.    C’est à l’aune de ce niveau lamentable, indécent et lâche (parce que assuré d’une totale impunité) de sa « presse de caniveau » qu’il convient de juger d’une politique gouvernementale de « communication » qui porte un tort et un préjudice considérables à l’image de la Tunisie.

Celle- ci est davantage écornée par ces pratiques et par l’adoption au parlement le 15 juin , à la va-vite,  de l’amendement scélérat de l’article 61 bis du Code Pénal (nous y reviendrons bien sûr en détail) , que par l’exercice légitime et inaliénable de la libre critique à l’égard d’un pouvoir totalitaire qui pille et déshonore notre pays.          

 PARIS ,le 15-06-2010


Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe 1 rue Cassini – 75014 Paris – Tél. : +33 1 43 29 68 98 Communiqué de Presse:

L’opposant tunisien Saafi Dbouba, le plus ancien détenu à Kirklareli est libre depuis ce matin après après plus de trois ans de détention

– Appel à l’aide  


Nous venons d’apprendre que l’opposant tunisien M. Saafi Dbouba a été libéré ce matin mercredi 16 juin 2010 du camp de détention de Kirklareli en Turquie. Cette libération a eu lieu suite à une grève de la faim entamée depuis le 27 du mois dernier pour exiger la fin de sa détention. (Voir notre communiqué en date du 1er Juin 2010 publié par Tunisnews). Elle intervient à peine un mois après celle de M. Malek Charahili qui a bénéficié d’une décision de la Cour européenne. Rappelons que M. Dbouba a fui la Tunisie en 1990 suite à la répression anti-Nahda et il a pu finalement s’installer en Turquie en 1996 où il a obtenu la protection de l’UNHCR. Mais en juin 2007, il a été arrêté par les autorités turques qui l’ont soupçonné de liens avec un mouvement terroriste, accusation qui a été vite rejetée par les tribunaux turques en janvier 2008, mais au lieu d’être libéré et dédommagé, il a été aussitôt mis en détention en vue de son expulsion en Tunisie. Mais cette procédure a été stoppée par la Cour européenne qui statue actuellement sur l’illégitimité de sa détention et sur la procédure d’expulsion. Si nous nous félicitons de ce pas important pour le recouvrement de ses droits, la situation de MM. Dbouba et Charahili reste néanmoins précaire, car ils ne peuvent jouir de droits sociaux ou médicaux, comme d’autres nationalités. Ils ne peuvent travailler pour subvenir à leurs besoins. En plus ils sont soumis à un contrôle administratif contraignant et assignés dans la ville de Kirklareli. Nous demandons aux autorités turques de bien voiloir mettre fin à ces mesures contraires au droit humanitaire de l’hospitalité. Nous invitons les ONG et les OG concernées ainsi que les lecteurs de ces lignes à envoyer toute sorte d’aide matérielle et morale à ces deux opposants réfugiés en état de précarité préoccupante. Voici leur contact : M Saafi Dbouba : tél GSM: +90 53 99 70 79 44 – e-mail : sabrisami2009@yahoo.com M. Malek Charahili : Tél. GSM : +90 53 87 91 40 74 – e-mail : kerim_haji@yahoo.fr. Et merci d’avance. Paris, le 16 Juin 2010 Le Bureau

 


Tunisie: controverse autour d’une loi réprimant les atteintes à la sécurité économique


AP 16/06/10 18:20 TUNIS (AP) — Une polémique s’est instaurée en Tunisie autour d’une loi controversée qui criminalise les « atteintes aux intérêts vitaux » du pays et à « sa sécurité économique ». Selon certaines ONG, cette mesure est destinée à faire taire les voix critiques de la politique du gouvernement, des allégations réfutées par les autorités. Elle a été adoptée mardi par la quasi-totalité des 214 membres de la chambre des députés dominée par le parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) du président Zine El Abidine Ben Ali. Seuls deux députés du mouvement Ettajdid (Le Renouveau), l’un des six partis d’opposition représentés au Parlement, ont voté contre. Pour l’agence officielle TAP, la loi dont l’objectif est d’être « en phase avec les législations en vigueur dans plusieurs pays avancés », vient « combler un vide juridique ». Le Code pénal tunisien limitait jusque-là l’incrimination des atteintes à la sûreté extérieure de l’Etat aux plans militaire et diplomatique, passibles de cinq à 20 ans d’emprisonnement, sans englober le domaine économique. Elle vise à « réprimer quiconque s’avise intentionnellement de porter préjudice aux intérêts vitaux de la Tunisie », en établissant à cet effet « de manière directe ou indirecte, des contacts avec les agents d’une puissance étrangère ou d’une institution ou organisation étrangère ». L’allusion est manifeste aux opposants et militants des droits humains qui pressent l’Union européenne de conditionner l’octroi, en cours de négociation, d’un statut avancé à la Tunisie à des avancées démocratiques. Le projet de loi a suscité un mouvement de protestation parmi nombre d’organisations en Tunisie et à l’étranger et les partis d’opposition radicaux. Première à réagir, la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) a tiré la sonnette d’alarme sur ce qu’elle considère comme « un danger pour les libertés publiques ». Dans un communiqué, la LTDH déplore « le flou » qui entoure le texte et qui « ouvre la voie à la criminalisation de faits qui peuvent n’être simplement que l’expression d’une opinion dans des médias étrangers ou lors de tribunes organisées à l’étranger ». « Au lieu d’une ouverture que tout le monde attendait, on nous gratifie de l’inverse: une loi faite pour faire peur et terroriser l’opposition », s’est désolé le chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL/opposition), le Dr Mustapha Ben Jaâfar. Au centre d’une campagne de dénigrement lancée par des journaux proches du pouvoir à l’instar de plusieurs figures de la société civile, le militant Khémaïs Chammari se dit « persuadé que la nouvelle loi cible les défenseurs des droits de l’Homme et les opposants ». Plusieurs de ces activistes sont qualifiés de « traîtres » et de « mercenaires à la solde de l’étranger ». Le ministre tunisien de la justice et des droits de l’Homme Lazhar Bououni assure, lui, qu’il n’existe « aucune relation entre ce projet de loi et les libertés publiques qui sont garanties par la Constitution ». Selon lui, « la formulation d’une opinion, même si elle entraîne un préjudice, ne saurait être criminalisée ». Il a cependant admis que « les crimes visés concernent exclusivement la sécurité économique ». Le responsable a cité notamment l’incitation de parties étrangères à ne pas accorder de crédits à la Tunisie, à ne pas investir dans le pays et à boycotter le tourisme. Il a également pointé du doigt les tentatives de « saboter les efforts de la Tunisie visant à obtenir le statut de partenaire avancé avec l’UE ». « La patrie ne tolère aucun chantage », a-t-il lancé en avertissant que « le pari sur l’étranger est sans issue et ne mène qu’à la criminalisation des actes nuisibles aux intérêts de la nation ». AP

 


Adoption d’un projet de loi sur la sécurité économique


(Xinhuanet 16/06/2010) TUNIS — La Chambre des Députés tunisienne a adopté, au cours d’une séance plénière tenue mardi, un projet de loi complétant les dispositions de l’article 61 Bis du Code pénal. Selon l’agence de presse gouvernementale tunisienne TAP, ce projet de loi s’inscrit dans le cadre du renforcement des attributs de la sécurité économique et de la consolidation du dispositif législatif garantissant la protection des acquis nationaux. Il vise à combler un vide juridique résultant du fait que le texte actuel de l’article 61 Bis du Code pénal se limite à l’incrimination de toute atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, aux plans militaire et diplomatique, et n’englobe pas le domaine économique. Le projet de loi stipule que la sécurité économique est l’un des attributs de la souveraineté nationale et le garant de son progrès, ce qui implique la prise des dispositions juridiques nécessaires pour réprimer quiconque s’avise intentionnellement de porter préjudice aux intérêts vitaux de la Tunisie, l’objectif étant aussi d’être en phase avec les législations en vigueur dans plusieurs pays avancés dont les législations pénales incriminent toute atteinte aux intérêts économiques nationaux. Ce projet de loi vise à compléter les dispositions de l’article 61 Bis du Code pénal, en y ajoutant l’incrimination des personnes qui établissent, de manière directe et indirecte, des contacts avec les agents d’une puissance étrangère ou d’une institution ou organisation étrangère, dans le but de les inciter à porter atteinte aux intérêts vitaux de la République tunisienne et à sa sécurité économique. Au cours de cette séance plénière du Parlement, a ajouté TAP, les représentants des groupes parlementaires de la Chambre des Députés ont été unanimes à souligner les incidences négatives des atteintes à la sécurité économique de la Tunisie. La nouvelle loi constitue un fondement de l’autonomie de décision de la Tunisie et un indicateur de sa capacité à faire face aux difficultés exogènes et à poursuivre son intégration dans son environnement régional et international, et tout particulièrement dans le cadre du partenariat avec l’Union européenne. Les actes incriminés en vertu de cette loi, ont-ils ajouté, ciblent tout acte visant à porter préjudice aux intérêts vitaux de la Tunisie et à sa sécurité économique. Ils ont fait remarquer que la liberté d’expression ne doit pas être restreinte lorsqu’il s’agit de questions se rapportant à l’ordre public, à la défense nationale, au développement économique et au progrès social, la liberté d’expression étant garantie par la Constitution.

 


Tunisie: Une loi sur la sécurité économique


Le parlement tunisien a adopté mardi plusieurs amendements dans le projet de loi sur la sécurité économique, a appris mercredi l’agence Tunis Afrique Presse. « La sécurité économique est l’un des attributs de la souveraineté nationale et le garant de son progrès, ce qui implique la prise des dispositions juridiques nécessaires pour réprimer quiconque s’avise intentionnellement de porter préjudice aux intérêts vitaux de la Tunisie« , stipule le texte. « Cette loi est très dangereuse pour les libertés, elle n’est pas claire et pourrait pénaliser les opposants qui s’expriment dans les médias étrangers« , a affirmé Mohamed Abou, militant des droits de l’homme et opposant au président Zine el Abidine ben Ali. (Source: « Le Journal Du Dimanche » le 16 juin 2010)  

Tunisie : Ce qu’il est entendu par sécurité économique !


AfricanManager  16-06-2010 :  

La Chambre des Députés a adopté, mardi, un projet de loi complétant les dispositions de l’article 61 Bis du Code pénal, lequel se limite à l’incrimination de toute atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, aux plans militaire et diplomatique, et n’englobe pas le domaine économique. Le  projet de loi y ajoute  l’incrimination des personnes qui établissent, de manière directe et indirecte, des contacts avec les agents d’une puissance étrangère ou d’une institution ou organisation étrangère, dans le but de les inciter à porter atteinte aux intérêts vitaux de la République tunisienne et à sa sécurité économique. Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Lazhar Bououni, a indiqué que le texte stipule notamment que toute personne ayant établi intentionnellement des contacts explicites ou implicites avec des agents d’un Etat étranger, une institution ou une organisation étrangère, dans l’objectif de les inciter à porter atteinte aux intérêts vitaux de la Tunisie, est passible d’une sanction pénale. Plus précisément,  la personne incriminée doit avoir  établi intentionnellement des contacts avec des parties étrangères, que ce soit directement ou à travers leurs représentants, ou encore par le biais de la correspondance, sous toutes ses formes, ou au moyen d’intermédiaires pour les inciter à nuire aux intérêts vitaux de la Tunisie, s’agissant, dans le cas d’espèce, de sa sécurité économique. Les  intérêts vitaux concernent exclusivement la sécurité économique. Il  s’agit, à titre d’exemple, d’inciter des parties étrangères à ne pas accorder des crédits à la Tunisie, à ne pas investir dans le pays, à boycotter le tourisme ou à saboter les efforts de la Tunisie visant à obtenir le statut de partenaire avancé avec l’Union européenne, compte tenu des incidences négatives de ces actes sur la politique de l’emploi et les activités d’exportation et sur le développement économique du pays, en général.
 
(Source: « African Manager  » le 16 juin 2010)


Tunisia bans telling foreigners not to invest


Wed Jun 16, 2010 1:53pm GMT By Tarek Amara TUNIS (Reuters) – Tunisia has made it a crime for anyone to incite foreigners not to invest in the country, give it loans or sign trade deals with it, in new legislation that government opponents say could be used to stifle criticism. The legislation comes at a time when Tunisia’s application to the European Union for « advanced status, » which would give it preferential trade terms, could be complicated by opposition allegations about the government’s human rights record. Justice and Human Rights Minister Lazhar Bououni said the amendments to the penal code, which were adopted by parliament on Tuesday, are in line with legislation in other countries and are needed to protect Tunisia’s citizens. « The country’s vital interests are anything that has to do with its economic security, » the TAP official news agency quoted the minister as saying in parliament. He denied that the legislation in any way limited freedom of expression. Examples of crimes under the new law include « inciting foreign parties not to give a loan to Tunisia, or to not invest in the country, as well as incitement to boycott tourism and obstructing Tunisia’s efforts to obtain advanced partner status with the EU, » the agency quoted Bououni as saying. Tunisian President Zine al-Abidine Ben Ali says that he is committed to democracy and free speech. His supporters say he enjoys widespread popularity for making the country one of the wealthiest and most stable in the region. Some opposition parties and international human rights organisations say the Tunisian authorities suppress dissent and harass their opponents, allegations the government denies. FREEDOM OF SPEECH Human rights campaigner and Ben Ali opponent Mohamed Abbou said the law could be used to imprison anti-government activists who seek help from foreigners. « This law is very dangerous to the freedoms in the country, this law is not clear and could criminalise people giving declarations to foreign media, » he told Reuters. « If rights are not respected here in Tunisia, you cannot criminalise those who go to foreign organisations. » Lawyer Samir ben Amor told Reuters anyone found guilty of the offences set out in the new law could be sentenced to between five and 12 years in prison. If the EU grants Tunisia « advanced status » it would mean lower trade barriers, as well as more access to aid and cooperation in areas ranging from science and technology to energy and education. Tunisia is sensitive to criticism of its human rights record from foreign countries, especially former colonial power France. Many of Ben Ali’s opponents have ties to the media and to rights campaigners in France. On the eve of a presidential election in October last year, which he went on to win, Ben Ali accused some of his opponents of betraying their country by soliciting help from abroad to damage Tunisia’s reputation.


OP-ED: Sihem Bensadrine: New Tunisian Law Deems Human Rights Activists ‘Traitors’

By Sihem Bensadrine

 

On 15 June, the Tunisian parliament adopted a bill criminalizing any advocacy work conducted by human rights defenders with bodies such as the European Union, with whom Tunisia has signed an association agreement. The bill likens lobbying to sharing intelligence with the enemy, and can be punished by up to five years in prison.

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On 15 June 2010, the Tunisian Chamber of Deputies adopted a new law that was first presented by President Ben Ali only a few short weeks before. The law will “sanction any Tunisian who establishes deliberate contacts with foreign parties instigating to harm Tunisia’s vital interests and economic security,” according to Tunisia’s official news agency. 

This amends Article 61 bis. of the Penal Code, which already punishes “anyone who has undertaken, by any means whatsoever, to undermine the integrity of the Tunisian territory or has met agents of a foreign power, the purpose of the result of which is to undermine the military or diplomatic situation of Tunisia.”

The Tunisian Minister of Justice, in explaining the law to parliament, said that “this amendment aims to penalize implicit or explicit contacts with a foreign state, an institution or a foreign organization, inciting them to affect the vital interest of Tunisia.”

What was the need for an additional article to the Penal Code? It already punishes the distribution of intelligence to the enemy, even in peacetime – including economic espionage. Who are these foreign parties that are “enemies” of Tunisia, and what secrets does this little country have to hide? Tunisia maintains diplomatic relations with all countries of the world except Israel. Who is this hidden enemy and who are the spies?

We find the answer in the media smear campaign that explained the official announcement: the “enemy” must be the European Union, because the spies are human rights defenders who recently returned from lobbying the EU presidency in Madrid.

Indeed, from 25-28 April a group of advocates representing independent Tunisian NGOs (LTDH, ATFD, CNLT, CRLDHT, FTCR and OLPEC) conducted an advocacy mission in Madrid to the Spanish presidency, with the support of the Euro-Mediterranean Human Rights Network (EMHRN) and the Asociación para la Cooperación con el Sur – Las Segovias (ACSUR).

The purpose of our advocacy mission was to show EU officials that the advanced status claimed by Tunisia in its partnership with the EU should not be given as a reward for dictatorship. Tunisia should devote its efforts to making real progress on its human rights performance and respect for the rule of law, which have seen serious setbacks recently. The lobby was a routine activity, one that followed similar efforts within the Euromed partnership, as enshrined in the Association Agreements signed between the EU and Tunisia in 1998.

But the Tunisian authorities have become allergic to criticism of their performance on human rights, seeking at any cost to benefit from this “advanced status” without meeting the obligations that accompany it.  They even sent a delegation of about twenty devotees to disrupt the Madrid conference, who called the activists “traitors!”

On 11 May 2010, the EU-Tunisia Association Council met in Brussels to evaluate the partnership and to explore the advanced status application that Tunisia had submitted on 19 March. The Council’s final declaration states:

“Protection of human rights and fundamental freedoms, as well as strengthening the rule of law is one of the fundamental pillars of the EU-Tunisia partnership. The EU underlines that the advanced status is associated with stronger commitment of the parties. In this context, it urges the Tunisian government to intensify its efforts towards reforms, particularly in terms of pluralism and democratic participation, independence of justice, freedom of expression and association and protection of human rights defenders.”[1]

In the same statement, the Council said: “The EU refers to the commitments taken by Tunisia on the recommendations of the Universal Periodic Review of the UN Council of Human Rights in 2008 and welcomes the visit to Tunisia by the UN’s Special Rapporteur for the Promotion and Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms in the fight against terrorism, in January 2010. The EU urges Tunisia to host also other special Rapporteurs of the United Nations Council of Human Rights.”

Recall that the Tunisian government committed itself, during the 2008 UN periodic review, to invite UN Special Rapporteurs, including those for torture, human rights and judicial independence. Only the Special Rapporteur for “Terrorism,” Martin Scheinin, actually received an invitation, in January 2010. After his visit, he said: “The most disturbing experience during my mission was the existence of serious discrepancies between the law and what was reported to me as happening in reality.

Clearly, the European Council criticized the Tunisian government for not respecting the rule of law and human rights, indicating that if they wish to benefit from an advanced status with the EU, they have to make substantial progress in this field. 

These poor results did not live up to the expectations of Tunisian diplomats, and created anger in the palace of Carthage, especially as the memorandum Tunisia submitted to Brussels on 19 March 2010 received clear support from its traditional allies, France, Spain and Italy.

The Tunisian authorities saw the council’s response as a snub and blamed this setback on the human rights defenders who were in Madrid in late April.

A mere week after the Association Council meeting, the Tunisian President proposed the amendment to Article 61. And the Tunisian parliament has never in 23 years rejected a law proposed by President Ben Ali.

The announcement of this new law was accompanied by a hysterical campaign against the “traitors” who threaten the “economic security” of Tunisia. It was not only the gutter press that engaged in a smear campaign against “traitors”[2]. The public television station also organized a “national debate,” during which guests called for the lynching of traitors and the withdrawal of their nationality in an explicit reference to the lobbying carried out in Madrid.

The most worrying aspect of this law is that it refers to the State’s partners – with whom Tunisia has signed an association agreement – as “foreign parties” with whom no contact is permitted.

This attitude is inconsistent with the EU Guidelines on human rights defenders. The guidelines explicitly recognize and support the role of human rights activists in the consultation process between the EU and third countries with which it has signed agreements. Paragraph 5 states: “The work of human rights defenders often involves criticism of government’s policies and actions. However, governments should not see this as a negative.”

Moreover, the EU’s guidelines make explicit reference to the UN Declaration “on the Right and Responsibility of Individuals, Groups and Organs of Society to Promote and Protect Universally Recognized Human Rights and Fundamental Freedoms,” adopted by the General Assembly in December 1998. The declaration states in Article 5:

“For the purpose of promoting and protecting human rights and fundamental freedoms, everyone has the right, individually and in association with others, at the national and international levels: […](c) To communicate with non-governmental or intergovernmental organizations.“

 Article 9 paragraph 4 continues:

“To the same end, and in accordance with applicable international instruments and procedures, everyone has the right, individually and in association with others, to unhindered access to and communication with international bodies with general or special competence to receive and consider communications on matters of human rights and fundamental freedoms.”

But the Tunisian authorities are no longer bothered by contradictions. However, one thing is clear: this is the surest way to never have advanced status as claimed.

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*Sihem Bensedrine is a Tunisian writer, journalist and editor- in-chief of Radio Kalima

 

 

[1] Déclaration du Conseil de l’Europe 9143/10 8e session du Conseil d’association UE-Tunisie.

 

[2]    Naming Kamel Jendoubi, Sihem Bensedrine, Khemais Chamari and Omar Mestiri

(Source :  IPI: International Press Institute Wednesday, 16 June 2010)

URL: http://www.freemedia.at/singleview/4993/


  [TRIBUNE] « 61 bis, impasse Sidi Zine Dada »

Taoufik Ben Brik, opposant, journaliste et écrivain tunisien, s’adresse au président Ben Ali.


Si sur la terre tout était raisonnable, il ne se passerait rien. Sans toi, il n’y aurait aucun évènement, or, il faut qu’il y en ait. Alors, je serre en rongeant mon frein pour qu’il y ait des évènements et je crée déraisonnablement selon les ordres. Les hommes prennent toute cette comédie au sérieux, en dépit de leur intelligence indiscutable. C’est en cela que réside leur drame. Fedor Dostoïevski  

Ca parle…ça parle…ça ne parle que de ça. Je perds le nord Renseignez-moi, gens de bien. D’où vient ce tintamarre ? C’est du côté 61 bis, cousin…Aïe… Aïe …Aiiie…Le 61 bis, ce n’est pas pénard, c’est pénal. L’impasse. Les bas fonds. Le trottoir. La zone. Une courte balade dans ces recoins du bazar et on est cuit. Les gens du 61 bis ne sont pas des plaisantins, mon fils. On ne badine pas avec les wahed wa settine mouquarrer. Ce sont des durs. Déguerpis vite, avant qu’il ne soit trop tard. Te voilà prévenu. Ne viens pas pleurnicher comme une gonzesse, si on te placarde l’étiquette de traître, de vendus, ou de taupes…C’est mal parti pour les malappris. A l’entrée du 61 bis, un écriteau qui vous cingle : interdit aux chiens, aux poètes, aux journalistes, aux musiciens, aux comédiens, aux écrivains. N’entre ici que les kawadas. Je traduis : « tout Tunisien qui établit délibérément des contacts avec des parties étrangères pour inciter à porter préjudice aux intérêts vitaux de la Tunisie. Sont considérés comme intérêts vitaux du pays, tout ce qui touche à sa sécurité économique. » Du beau linge. Te voilà dans de beaux draps. Je ne la sens pas cette charabia. Je n’ai pas l’intention d’en boire. Ca sent la menace. Le Péril. L’After day. J’aimerai bien répliquer :  » c’est à moi que tu parles ! » Mais je ne suis pas Taxi Driver. Alors, je dis Mabrouk !

Je les entends chuchoter : « c’est inédit. C’est H…énorme. Il faut l’ébruiter…crier à l’ignominie…A l’aide ». On se croirait presque aux temps de l’Imam Ali dans ses mieux dires : « Mais voici venir le jour terrible où la discorde arrive comme une furie… Elle brise tout ce qui s’oppose à sa fureur…Au plus sage de la fuir quand le plus pervers s’y engage… » C’est nouveau ça. New new le bidule. Faux, faux le dinar. Circulez, il n’y a rien à lorgner. Je pourrai vous l’affirmer comme Confucius, il y a 23 siècles : « je transmets et n’invente rien ». Comment inventer dans un pays où il n’ ya rien de neuf sous le soleil. Rien de nouveau au pays du renouveau. Ben Ali, l’artisan du renouveau, n’a rien d’un nouveau. C’est ancien. C’est vieux votre machin.

Comme le Dr Parnassus, il se fait vieux jeu. Il ne se réinvente plus. Que des remakes. Les mêmes tours de passe- passe, toujours les mêmes cabrioles. L’imagination vient-elle à lui manquer ? Lui faudrait-il un pendu ou un autre pari avec Balthazar pour « lifter » son manège ambulant vieux d’un quart de siècle ?

Vous pouvez répondre ce que vous voulez, mais une chose est certaine, le vieux reste inégalable au jeu du rouge et noir et rien ne va plus. Irremplaçable. Incontestable. Imbattable. Un pro. Le maitre. Le patron. Et, nous tous, nous sommes des noobs. God of war.

Avec rien, mais pas rien, il continue à faire la joie de tous les ringards de la planète. Il a l’attrape-nigaud le plus flamboyant. Qui peut lui résister ? Avec l’article 61 bis du code pénal, le vieux fait croire à ses partenaires du jour, européens, qu’il entre en rogne, qu’il rue dans les brancards, qu’il voit rouge, qu’il ne comprend plus rien et qu’il va zigouiller ces vendus, ces traîtres à la patrie qui lui gâchent son bon kif ! Un véritable Crazy Horse qui déterre la hache de guerre. Hugh…

J’imagine la détresse des Chamberlain de Strasbourg et de Bruxelles. Ils vont dare-dare et fissa plier et céder à la Furheur de l’avant dernier roi d’Ecosse Sidi Zine Dada. Quand même, ils ne vont pas sacrifier pour quelques euros de plus, les trois derniers rescapés de Las Vargas : Kamel Jendoubi, Sihen Bensedrine et Khemais Chammari : « On lui donne son STATUT AVANCE et qu’on n’emparle plus. Les droits de l’homme, ce n’est qu’un détail de l’histoire. La géographie n’en prend pas compte. D’ailleurs, ils ont les droits de la femme. C’est suffisant pour ces p’tits tunisiens gloutons qui mangent déjà à leur faim. Et puis, les droits de l’homme, notre bonhomme les a gommés. Ils sont inexistants. Comment est-ce qu’on va les réinventer? No problem. Dites-lui que c’est dans la poche, il va se calmer. »

Chapeau bas le be-nali. Si un jour on va vous canoniser ce ne serait surement pas pour vos autoroutes et vos ponts penchés mais pour vos parades. Uniquement pour elles. Cette aisance avec laquelle vous avez réussi à bluffer tout le monde et à leur faire croire que l’incroyable est croyable, c’est du génie pur et dur. Rien à dire ni à redire. En fait, votre système, si système y en a, repose sur un leurre : brandir la menace. Le désert des tartares…Comme si les Tartares ne sont pas depuis belle lurette, ici, dans la demeure.

A l’aube de votre règne, vous nous avez fait croire au péril islamiste, et nous sommes tous tombés dans le panneau. Ainsi vous avez pu extirper et enterrer l’embryon d’une République – ou ce qui en reste sans qu’on ne s’aperçoive de rien. Que du vent qui poursuit le vent. Ca, c’est du haut vol. Bravo l’artiste. Et parce que vous êtes un génie sorti directement de notre théière, vous avez su jouer de la cupidité de tous les Aladins ( Charfi, Jazi, Rouissi, Zmerli, Smaoui, Laabidi, Najjar, Haddad) pour décimer les rangs d’une résistance squelettique, morbide.

Pour faire croire aux incrédules qu’il y a encore des têtes brulées et des enfoirées, vous nous refilez bon an, mal an, un prisonnier emblématique : Ali Laaridh, Néjib Hosni, Moncef Marzouki, Hamma Hammami, Jalloul Azzouna, Béchir Essid, Salah Hamzaoui , Mohamed Moada, Khemais Chammari, Mohamed Hedi Sassi, Khemais Ksila, Jalel Zoghlami, Sihem Bensedrine, les syndicalistes du bassin minier de Gafsa et des étudiants à profusion. Mieux, vous miroitez sans cesse que la société civile vivote encore en neutralisant LTDH, en déclarant parti non grata, le PDP, ou en interdisant le CNLT. Merci Zizou.

Reste votre chef d’œuvre. Vous avez crée le faux semblant le plus crédible de tous les temps. Vous avez réussi à faire dire par la bouche des autres que la presse en Tunisie est en danger. On se croirait aux Amériques ou en Europe où la presse est menacée. Comment avez-vous réussi ce coup de prestidigitateur ? C’est simple : vous n’avez pas cessé d’embastiller par ci un cameraman endimanché, par là un plumitif. Un jour, c’est l’internaute Zouheir Yahyaoui, un autre ce sont les internautes de Zarzis, sans oublier les dernier vociférateurs à qui vous avez donné le titre de journaliste ( sans la fonction ) comme Abdallah Zouari, Hamadi Jebali, Mohammed ABou, Zakia Dhifaoui, Oum Zied, Sihem Bensedrine, Hamma Hammami, Omar Mestiri, Tahar Belhassine, Si Mastpha, Zouheir Makhlouf, Fahem Boukadous …Le dernier journaliste que j’ai rencontré c’était Kamel Laabidi. En 1993. Omar S’Habou l’a précédé en 1991.

En embastillant ceux qui manient l’expression sans avoir pour autant la liberté (d’ailleurs, ils s’en moquent comme de l’an quarante) vous avez crée une fausse réalité : le métier de journaliste est en danger. Donc, il est fort possible de restaurer la maison de Salah Hajja et celle de Mohamed Ben Salah. En réalité, le métier de journaliste en Tunisie est Kaput, mon général. Vous l’avez exterminé, gazé. C’est l’holocauste du journalisme. Dachau. Ne m’en parlez plus. Point virgule.

Là où vous vous êtes surpassé, c’est lorsque vous avez neutralisé en une seule pichenette et les juges et les avocats. Et ce n’est pas Mokhtar Yahyaoui qui va me contredire. L’inouï, c’est que Chawki Tabib, Radhia Nasraoui, Ayachi Hammami, Néjib Chebbi, Abderrazek Kilani, Chokri Belaid, Bechir Essid, Nasser Laouini, Mohamed Nouri, Mokhtar Trifi et les autres ténors du barreau s’imaginent exercer leur métier en plaidant à huis clos face à un juge figé, préfabriqué, en cire. Il n’en est rien. L’avocat en Tunisie a disparu. Un cadavre exquis. Un cher défunt pour qui on porte la robe noire en signe de deuil. Un spectre qui hante encore les dédales du palais de justice et qui crie injustice. Un pantin désarticulé et risible : Ana al amid… Ana al amid… Ana al amid…Du grand Fellini.

En pourchassant Raouf Ayadi, Mohamed Abbou, Anouar Kousri, Abdelwahab Maatar, Taieb Jallali ou en interdisant à mon frère Jalel d’exercer, vous créez l’illusion du danger.

L’illusion, voilà le secret de votre longévité. A croire que vous avez lu Tchouang-Tseu : « on parvient à la perfection par la sérénité dans le désordre. » vous avez compris comme Confucius, un autre sage oriental qu’on « gouverne un grand pays comme on cuit les petits poissons » Que dire alors d’un petit pays qui est le mien ? On ne cuit pas les petits poissons. On les mange tout cru. En fait, il n’y a pas de poissons chez nous. Il n’y a que des langues de chat trempées dans un bol de lait bien chaud.

Comme tout fin prédateur-dictateur, vous créez vos ennemis… même s’ils n’existent pas. L’instinct vous le dicte. Car seul, on n’existe pas. Un est égal à zéro. Pour que le singleton perdure il lui faut un antagoniste. Et dire qu’Etienne de la Boétie nous a mis en garde- en vain – il y a de cela cinq siècles : « Voir un million d’hommes, servir misérablement, ayant le col sous le joug, non pas contraint par une plus grande force, mais aucunement (ce semble) enchantés et charmés par le seul nom d’un , duquel ils ne doivent ni craindre la puissance puisqu’il est seul, ni aimer les qualités puisqu’il est en leur droit inhumain et sauvage. »

Pour divertir la galerie, égayer la tourbe et tenir en haleine la cour, vous nous faîtes toujours croire à l’après Ben Ali, sous Ben Ali. Vous voulez du changement, je vous en donne à gogo. Il y a eu le coup d’Etat médical, le coup d’Etat électoral, le coup d’Etat constitutionnel…ensuite, La suite : probablement un coup d’Etat conjugal ou familial. Au choix les anchois.

Je vous plains, monsieur le président. Je ressens ce que vous ressentez : cette solitude terrible. Vous passez vos jours et vos nuits à souffler sur la braise pour qu’elle ne se transforme pas en cendre.

Nous sommes votre braise. Votre raison de vivre. Votre flamenco. Si jamais le foyer s’éteint, c’est la fin. L’au-delà. Le crépuscule des Dieux sans les walkyries de Wagner.

Que vous reste-t-il pour maintenir le brasier : une, deux, trois buches ? Tout ce 61 bis pour menacer ces trois cabotins : Kamel, Sihem, Khemaies? Vous plaisantez, j’espère ! Ces Dreyfus made in Tunisia., vous les triturez et traitez de traîtres, de vendus, d’agents de puissances étrangères. Traîtres à qui ? A la patrie ? A Ben Ali ? A la Nation Arabe ? Ils ont vendu la cause palestinienne ? En arabe, c’est encore mieux : Al Khiana. Ça sonne comme Al Qiama. Al khiana veut dire traîtrise, infidélité, changer de camp, déloyal, adultère, le contraire de confiance, renégat, vendu, tourner casaque…

A ce que je sache ces trois coquins ne vous ont jamais juré loyauté ou fidélité. Ils n’ont jamais été de votre bord. Au contraire, depuis votre ascension, ils n’ont jamais cessé de vous croiser. Ils sont pareils à ce serviteur de Marc Aurel qui n’arrête pas de susurrer à l’oreille de César : « Vous n’êtes qu’un homme…Vous n’êtes qu’un homme… Vous n’êtes qu’un homme… » Un filet de trapéziste pour que vous ne tombez pas dans la folie des Dieux.

Scènes de la vie conjugale. Sihem l’infidèle, Kamel le déloyal, Chammari le rénégat. C’est du délire. Sihem n’est pas votre concubine, Kamel n’est pas votre ami et Khémais n’est pas un cousin. Un ennemi qui vous combat ne peut pas être un traître. Et s’ils vous embêtent tant, vous n’avez qu’à les chasser de votre tête. Car ils n’existent que pour vous. Dites un, deux, trois…Disparaissez. Pfff…Pfff… Vous vous êtes piégés vous-même. Et nous avec. L’illusionniste illuminé. Rideau .C’est fini. Reposez-vous maintenant. Il était une fois au 61 bis.

Taoufik Ben Brik

(Source: Nouvelobs.com le 16 juin 2010)


Fiction Le militantisme préventif est né !

Tunis- Montréal – Québec – (TNA) – Nous venons d’apprendre qu’un Comité International pour la Libération de Taïeb Moalla (CILTM) vient de se constituer à Montréal à l’initiative d’un groupe d’ami(e)s de ce journaliste tuniso-canadien qui rentrera dimanche prochain en Tunisie, après une absence de près de dix ans.

Les dizaines de membres de ce comité, présidé par Mme Lise Garon, une écrivaine et chercheuse québécoise, retraitée de l’enseignement universitaire, viennent des quatre coins de la planète Terre (Tunisie, Canada, France, Belgique,  Maroc, Algérie, Suisse, Égypte, Liban, Jordanie, USA etc. ). La « star » de ce comité est sans doute l’écrivain égyptien Alaa Aswany, qui se dit prêt à se déplacer à Tunis pour sortir son ami Taïeb des geôles lugubres du général Ben Ali.

Le comité a publié son communiqué numéro zéro aujourd’hui, réclamant la libération immédiate et sans conditions de Taïeb Moalla.  Le seul hic de cette affaire c’est que Taïeb Moalla ne se trouve pas à Tunis mais à Québec !

En effet, c’est la première fois dans l’histoire du militantisme pour les droits humains et la liberté de la presse qu’un comité de libération se constitue avant l’arrestation efffective d’un journaliste. Le pore-parole de ce comité, un certain Omar K., explique que la création prématurée de ce comité – les pieds du journaliste n’ayant pas encore foulé le sol tunisien – est une réplique à la guerre préventive du régime tunisien contre ses opposants réels et virtuels.

Le communiqué a été faxé aujourd’hui à une vingtaine de représentations diplomatiques de la Tunisie à l’étranger ainsi qu’à la Présidence de Carthage et au Ministère de l’Intérieur tunisien. Les autorités tunisiennes n’ont pas encore réagi. Taïeb Moalla, contacté par téléphone à la rédaction du Journal de Québec s’est contenté de déclarer :  » La guerre de ma libération n’aura pas lieu« . Wait and see !

Omar Khayyam

http://omarkhayyam.blogsome.com/2010/06/16/communique-numero-zero/

 

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