16 juillet 2006

Home – Accueil الرئيسية

TUNISNEWS
7 ème année, N° 2246 du 16.07.2006

 archives : www.tunisnews.net


AISPP: Faire-part du décès de l’ex prisonnier politique Hechmi Mekki

M. Nabil Benattia, un tunisien vivant en Italie depuis 19 ans risque d’être expulsé vers la Tunisie !!

Le SOS d’un blogueur tunisien vivant à Beyrouth

Sami Ben Abdallah: Tunisiens bloqués au Liban – Compter ou ne pas compter sur la Tunisie ?

Financial News: Se peut-il que ce yacht soit à vous,  Monsieur?

Le Quotidien: Enrico Macias : «Puisque l’amour commande…»

Le Journal: UGTT – événements de Tozeur: la commission d’enquete joue les prolongations

Le Journal:Consommation de drogues: Proteger les ecoles et les enfants

La Presse: Congrès du PSL: M. Thabet « Nous sommes pour un Etat fort et démocratique et le Président Ben Ali symbolise tout cela »

La Presse: Concerts de Mariah Carey à Tunis

Le Temps: Les « Night clubs » ferment à 2heures

Le Temps: Pour un syndicat universitaire autonome

Le Quotidien: Casting de la Starac Maghreb : Le rêve de la célébrité fait courir les jeunes Tunisiens

Middle East Online:Returning to Tunisia after a long absence

Mouvement des Indigènes de la République :… Et le Liban !   “Le Hezbollah ne cédera pas !” Entretien avec Walid Charara

 
 Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens   

 


 

UNE VIDEO INTITULEE « TUNISPOLICE » SUR le site bien connu www.youtube.com

 

A VOIR ABSOLUMENT !!!

 

Tunisan policemen is doing his work….

http://www.youtube.com/watch?v=oHK39S2sxAU

 


 

Sauvez la vie de Mohammed Abbou

Sauvez la vie de tous les prisonniers politiques

 

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques

33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis

Tel : 71 340 860 Fax : 71 351 831

 

 

 

Tunis, le 15 juillet 2006

 

Faire-part de décès

 

« C’est à Allah que nous appartenons et vers Lui nous retournerons »

 

L’AISPP fait part du décès de l’ex prisonnier politique, monsieur Hechmi Mekki, qui a rejoint sa dernière demeure samedi 15 juillet 2006 à son domicile de Menzel Bourguiba. Il est décédé d’une maladie incurable qui l’a affecté alors qu’il effectuait une peine de longue durée dans différentes prisons tunisiennes sans avoir reçu les soins requis en temps voulu.

 

La cause directe de sa maladie est l’intoxication dont sont atteints beaucoup de détenus à l’intérieur des prisons en Tunisie. Elle résulte d’une surpopulation inimaginable, qui empêche le prisonnier de respirer, le prive d’air propre, à cause de la fumée qui envahit toutes les cellules, due aux habitudes des fumeurs chroniques. Tous sont mélangés, en dépit de leur volonté et des protestations : ainsi certains d’entre eux souffrent d’étouffement et de pertes de connaissance permanentes. Beaucoup sont atteints d’insuffisance respiratoire, qui se développe en cancer des poumons pouvant être fatal s’il n’est pas soigné à temps.

 

C’est ce qui est arrivé à l’ex prisonnier politique, le défunt Hechmi Mekki. Dès sa sortie de prison en mars 2006, sa famille a pris ses soins en charge mais il était trop tard. La tumeur maligne s’était développée et il avait des métastases sur tout le corps.

 

Les médecins ne pouvant plus rien pour lui, ils l’ont fait reconduire chez lui, pour qu’il rende son dernier souffle au milieu de sa famille et des siens. Il a reçu la visite de militants de droits de l’homme et d’ex prisonniers politiques qui ont été en butte aux brimades de la police qui voulait les empêcher le lui rendre visite. Le regretté Hechmi Mekki a transmis un témoignage dans un reportage vidéo réalisé par l’AISPP dans lequel il parle avec difficulté et avec des interruptions de :

 

-la détérioration de l’état de santé des prisonniers politiques dans les prisons tunisiennes, due à la difficulté de consulter un médecin, à l’absence d’assistance sanitaire et de médicaments efficaces.

-l’énumération des prisonniers décédés dans les prisons tunisiennes à cause de la négligence sanitaire et de l’absence de secours en temps voulu.

-le nombre de prisonniers malades dans les prisons tunisiennes et comment les décès augmentent à cause de la poursuite de l’application de la politique de la mort lente.

-il remercie les organisations de droits de l’homme et les tribunes médiatiques qui l’ont soutenu, ont fait état de son état de santé, ce qui a contribué à sa libération.

-il appelle ces organisations à œuvrer davantage pour la libération de tous les prisonniers politiques

Après sa conférence de presse, il est entré dans un coma de cinq jours.

 

L’AISPP présente ses condoléances à tous les membres de sa famille et souhaite que Dieu leur accorde patience et quiétude.

 

Elle appelle les autorités tunisiennes à mettre un terme à cette tragédie permanente, vécue par les prisonniers politiques encore incarcérés, exige la libération immédiate de ces derniers, afin que leur soit épargné un surcroît de supplices et de traumatismes.

 

Le Président de l’Association

Maître Mohammed Nouri

 

 

 


 

 

M. Nabil Benattia, un tunisien vivant en Italie depuis 19 ans risque d’être expulsé vers la Tunisie !!

 

Appel urgent

 

J’adresse cet appel à toutes les personnes de bonne volonté, à ceux qui croient à la valeur de la vie humaine. Je m’appelle Iman, et j’ai des raisons de croire que mon mari Nabil Benattia, d’origine tunisienne, soit sur le point d’être expulsé – j’espère qu’il ne le soit pas déjà – vers son pays dans lequel il risque d’être incarcéré et torturé.

 

Nous avons trois enfants, et depuis novembre 2001 notre vie de famille a été bouleversée par une grave accusation de terrorisme qui, sans se baser sur aucun fait concret, a débouché sur une accusation d’association de malfaiteurs, et non de terrorisme.

 

Pendant ce temps, Nabil a conservé une attitude cohérente avec ses premières déclarations, il a tenté de lutter contre l’injustice dont il est victime et il a eu un comportement correct et constructif. En prison, il se trouvait dernièrement incarcéré à Opera, il a terminé ses études. Les avocats ont pendant ces années plusieurs fois demandé qu’il soit assigné à résidence, également dans le but de lui permettre de participer à l’éducation de nos enfants, mais cela lui a toujours été refusé.

 

Il lui a été refusé aussi le renouvellement de son permis de séjour, ce qui est automatique pour les personnes mariées avec un citoyen italien, comme lui, et qui a des enfants italiens.

 

Mercredi 17 notre fils aîné a été rendre visite à son papa, et quand je me suis présentée ce matin à la prison pour le voir, on m’a communiqué qu’il aurait été transféré à Palerme. J’ai déjà appelé, sans obtenir aucune information. Mon mari est privé du permis de séjour, sa peine va bientôt se terminer et Palerme est à deux pas de la Tunisie, que dois-je penser ?

 

En Tunisie tout musulman pratiquant, émigré à l’étranger, est soumis à des interrogatoires violents, des intimidations, menaces, je n’ose imaginer ce qui attendrait Nabil qui a été condamné en Italie ! Les rapports des organisations de défense des droits humains parlent très clairement de ces dangers. Les parents de Nabil malgré leur âge avancé n’ont pu se soustraire à la dureté et la violence du régime tunisien. Je n’exagère pas en disant que la vie de Nabil est en péril.

 

Je me suis battue sans relâche pour lui, et pour élever nos enfants, confiante que cette situation difficile aurait eu une fin avec le retour de Nabil dans sa famille, maintenant on nous prive de cet espoir, mon mari a payé, et durement. Je ne veux pas discuter de la raison ou du tort de mon mari, je veux juste affirmer que l’expulsion serait une vengeance contre un homme qui ne demande que de reprendre la vie qui a été si douloureusement interrompue, afin de remplir ses devoirs de père et mari.

 

Je demande à ceux qui ont les moyens de faire connaître sa situation, dans les plus brefs délais, le temps presse vraiment, lundi un juge de la paix devra déjà se prononcer sur le futur de mon mari, se ce n’est pas déjà arrivé. Je compte sur votre solidarité, votre compréhension et votre aide. Merci

 

Anna Iman Benattia

 

Milan, 20 mai 2006

Ajournement concernant Nabil Benattia

 

Mon mari se trouve toujours dans la prison Ucciardone de Palerme, mais il est toujours en danger d’expulsion. J’ai été lui rendre visite avec nos trois enfants. Les prisons sont toutes des endroits horribles, mais je ne m’attendais pas un tel accueil.

 

On m’a fait attendre 4 heures avant de pouvoir le voir, en sachant que nous avions fait 16 heures de voyage, et on m’a fait une concession, par “clémence” peut-être, de tout juste une heure d’entrevue.

 

On m’a dit qu’on respecte ma religion, et qu’on m’aurait permis de garder mon voile, mais on m’a demandé de me déshabiller, sous prétexte que j’avais trop de vêtements !!! Je remercie Dieu d’avoir été perquisitionnée par une femme.

 

Après la énième humiliation, j’ai vu mon mari, mais dans une salle où nous étions tous seuls. Les entrevues se passent en général avec les autres détenus, si on se trouve dans une salle tous seuls, il est évidents qu’on est écoutés, et il devient impossible de se parler. Nabil a néanmoins voulu me faire savoir qu’il ne pouvait pas me téléphoner comme il pouvait le faire normalement, et qu’on ne lui permettait pas non plus de recevoir de la poste, et qu’il en avait protesté officiellement. J’espère qu’il n’y aura pas de mesures de rétorsion à cause de sa protestation.

 

Entre-temps, il a reçu un procès verbal dans lequel on lui demandait si il voulait utiliser les jours de libérations anticipées. Peut-être parce qu’il était désespéré, et parce qu’il ne voyait pas son avocat, il a demandé les 90 jours par année auxquels il avait droit jusque là. Ce qui signifie qu’il devrait sortir dans quelques jours, et donc que le risque d’expulsion est encore plus grave.

 

Malheureusement nous n’avons pas encore trouvé d’avocat à Palerme, qui soit disponible pour se rendre tout de suite en prison pour lancer les procédures afin de rendre l’expulsion moins facile, l’avocat qui le suit habituellement étant actuellement à l’étranger.

 

Malheureusement, son permis de séjour est échu, et il n’a pas pu le renouveler car c’est interdit aux détenus.

 

La sortie de prison pour lui ne signifie pas la liberté, mais l’expulsion !

 

Certains de ses concitoyens, arrêtés pour des motifs similaires, une fois en Tunisie ont découvert avoir été condamnés à leur insu pour des faits dont ils ignoraient tout, et certains ont disparu complètement.

 

Je suis italienne, Nabil est en Italie depuis 19 ans, et nous sommes mariés, nous avons 3 enfants, le plus grand a 17 ans, pourquoi doit-il retourner en Tunisie alors que sa vie est en Italie ???

 

Il a terminé de payer sa condamnation, et il veut rester avec sa famille.

 

Je demande votre solidarité, votre compréhension et votre aide. Merci

 

slim.benatia@virgilio.it

Tel : 0039024158699

 


 

Le SOS d’un blogueur tunisien vivant à Beyrouth

 

** Message envoyé par « Zizou from Djerba » le 15 juillet 2006 à 10h35 AM

 

Svp ! Evacuez les tunisiens vivants au Liban.

 

Jusque la, on a géré la situation par nous mêmes. Il est vrai qu’on peut continuer a le faire !

 

Le problème c’est que certains tunisiens stressent et il y a de quoi : y’a des bébés, des femmes enceintes, une famille qui ne dort plus en Tunisie, des mères qui pleurent et une communication très difficile avec el Mahroussa.

 

Nos amis qui ont essayé de quitter le pays par leurs propres moyens, ont dû payer des sommes énormes pour arriver à a frontière et ont dû archer à pied sur des kilomètres avec leurs bagages sous le soleil. Ceux qui sont arrivés à temps et munis de leurs billets pour le vol de Tunisair minuit ont eu la surprise de ne trouver aucun vol et pas d’avion a destination à Tunis. Ils sont encore a Damas ( info reçue a 14h).

 

Devant cette situation exceptionnelle, j’appelle HAUT ET FORT A EVACUER LES TUNISIENS DU LIBAN.

 

Si vous connaissez quelqu’un de Wassel si vous êtes quelqu’un de wassel faites votre possible pour nous sortir d’ici ( vous pouvez déjà mettre un relais dans votre blog). Si vous connaissez un ministre ou même le président de république, demandez lui de faire quelque chose pour nous. La situation empire et la plupart des ambassades ( les pays du golfe, le Maroc, la Jordanie, et les nations unies l’ont fait et tous les pays européens ainsi que les States l’ont fait ou s’apprêtent a le faire) ont évacué leurs ressortissants.

 

J’ai appelé l’ambassade aujourd’hui ( qui est sans ambassadeur depuis plus d’une année) , ils n’ont pas encore de solution. Ils ont reçu l’accord pour chercher un Bus. Le consul me disait ” Ya Zied ! amane ! enti tnajjem t3awenna.. brabbi choufelna car”…

 

Le plan étant de trouver un bus et de quitter le Liban à nos risques et péril sans aucune coordination avec les autorités locales ou les autres pays et leurs différents convois. ( voila qui nous met devant un choix difficile surtout qu’un bus de civils a été bombardé près de la frontière sud du Liban).

 

La Tunisie est un petit pays, sans beaucoup de ressources, je le savais ! je le redécouvre…Il serait peut être sage d’inclure dans les prochains protocoles d’accord avec la France une clause qui inclut le rapatriement ( mutuel 🙂 de nos ressortissants en cas de conflit.

 

La France se prépare à rapatrier des milliers de ressortissants, les états unis font de même. Nous sommes au maximum 150 ! Le mieux selon moi est d’être sous l’aile d’un pays plus organisé et capable de coordonner avec les puissances en conflit. Au pire, on organise ce départ en bus derrière un autre convoi et surtout de nous organiser un vol a partir de Damas et ne pas nous laisser en plan la bas !!

 

Je ne peux finir ce post sans penser aux libanais, qui eux n’ont personne ! ni pour aider! ni pour protéger !

 

Tout le monde a laissé le Liban …

 

——

 

Auberge Allemagne : C’est fini …

 

La nuit a été calme… plus ou moins ! j’ai dormi sur le divan en face de la télé qui fut “on” toute la nuit.

 

Le matin je suis parti chez moi voir ce qui se passe ! on avait toujours pas d’électricité! en plus il n’y a plus personne ! toutes les chambres sont vides! Myriam et will sont apparemment partis. Il fait sombre , ya plus personne… le silence règne.

 

Que c’est triste ! Cette Auberge qui fut un lieu de vie avec des moments de bonheur et de joie sans égal est maintenant vide…

 

J’essaye d’appeler Sarmad Le proprio ! son téléphone est injoignable !

 

Je décide également de partir ! Il le faut ! qu’est ce qu’il me reste a faire ici !sans électricité sans coloc! Je fais mes valises, je sors chercher des cartons ! Je remplie… Je remplie les cartons ah ! j’ai plein plein d’affaires ! 6 cartons et 4 valises en tout.

 

Je suis triste de quitter cet appart dans ces conditions… malla ! on aura decidement tout vecu ici !!  Comment faire pour bouger tout ca ! et d’ailleurs comment ferait je maintenant pour emmener tout ca a Tunis ! Je me débrouille pour avoir une voiture et j’emmène le tout chez un ami.

 

J’ai déménagé chez lui …

 

on est ensemble maintenant ! 4 tunisiens ( eux ils ont la nationalité française aussi ) et un bébé ! on ne bougera pas d’ici ! et tant que l’Internet est la ! nous serons en contact avec le monde!

Restez avec nous !

 

(Source : le blog de Zizou, le 15 juillet 2006)

URL: http://zizoufromdjerba.blogspot.com/

 

 

** Message envoyé par zizou from Djerba le 15 juillet 2006 à 9h35 PM

 

“On quitte”

 

Il est 6h du matin, la nuit a été longue. Les bombardements ont été très fort sur la banlieue sud de Beyrouth. Le pont qui mène a Hazmieh ( route qui mène a l’ambassade de Tunisie) a été détruit. Heureusement, il y a d’autres chemins qui mènent a Martakla ( lieu de l’ambassade).

 

Le phare qui se trouve a 300 mètres de notre lieu de résidence a été détruit en début de soirée… heureusement ! tout le monde est sain et sauf. Le port qui se trouve a 1500 mètres de chez nous a été également attaqué.

 

 Les tirs viennent du coté de la mer ( et on est en face de la mer) et le bruit est très fort. Finalement l’équipe de l’ambassade a réussi a trouver un bus. Mr Le consul n’a pas arrêté de téléphoner a tous les ressortissants qui se sont manifestés. Un rendez vous a été donné pour ce matin devant l’ambassade. Ce voyage est comme on nous l’a dit est à nos risques et périls, mais nous estimons que le risque d’un tel déplacement est prenable.

 

On a fait nos bagages et nous nous apprêtons a prendre la route pour l’ambassade.

 

Malheureusement, comme le pays est paralysé et que la majorité des régions sont coupées du monde. il n’y aura que les tunisiens de Beyrouth qui vont être évacués ( donc peu de monde).

 

L’équipe de l’ambassade ( 3 personnes) a fait son maximum et je les remercie. J’ai eu très tard dans la nuit Mr Ben Abid le chargé d’affaires qui m’a assuré que l’ambassade de Tunisie en Syrie prendra le relais en Syrie. Je remercie également la cellule de crise du ministère qui a informé les familles de ce rapatriement.

 

Je vous ferai signe des qu’on sera arrivé a bon port.

 

(Source : http://zizoufromdjerba.blogspot.com )

 

 

 


 

 

 

Tunisiens bloqués au Liban

Compter ou ne pas compter sur la Tunisie ?

 

 

J’appelle haut et fort  à évacuer les Tunisiens au Liban… Il ne faut pas compter sur la Tunisie .. le message du ministre est clair : « démerdez- vous » ..

 

Dimanche 16 juillet 2006 :

 

« Une grande partie des Tunisiens sont en route vers la Syrie en ce moment .. à bord d’un bus banal et sans aucune sécurité .. C’est la seule solution qu’ils ont trouvé .. une solution très dangereuse .. vu qu’il y a de fortes chance qu’il y ait des attaques contre la Syrie .. et fort probablement sur cette route .. en plus des attaques chimiques .. il en reste encore .. il y a des Tunisiens qui n’ont pas pu rejoindre l’ambassade pour le départ de ce matin » (*)

 

Dimanche-16h 00 :

 

« Amira » a mis en ligne sur le blog  http://www.rundom.com/infinity/  l’information suivante « 200 à 300 places sont réservées aux pays amis n’appartenant pas à l’union Européenne..  Si des Tunisiens sont encore au Liban, manifestez vous au  plus vite à l’ambassade de France à Beyrouth   pour être embarqué au bord du ferry français jusqu’à Chypre ! ».

 

Dimanche- 16h 20 :

 

Un responsable du Quai d’Orsay n’a pas pu confirmer cette information

« La France a des accords avec d’autres pays, oui, c’est avec ces derniers qu’il faut voir »  s’est contenté de dire.

 

Dimanche- 16h35 :

 

Au Ministère tunisien des affaires étrangères à Tunis, aucun responsable n’est au courant de ces « accords », tous se contentent de répéter avec une langue de bois démesurée «  Tous les Tunisiens au Liban sont sains et saufs, il n y a aucun problème, tout est bien, il n’ y a  eu aucun incident, tout va bien ». Ils semblent si sûrs de ce qu’ils disent au point qu’ils ont peur de se présenter au téléphone et d’assumer  leurs propos à visages découvert.

 

17h00 : Aux dernières nouvelles

 

Une personne anonyme écrit « Normalement c’est bon [pour être rapatrié] même sans l’accord de l’ambassade tunisienne il suffit de se présenter à l’ambassade française avec un passeport tunisien »

 

 

Par Sami Ben Abdallah

 

Samedi 15 juillet 2006

 

« J’appelle haut et fort  à évacuer les Tunisiens au Liban. Si vous connaissez [ quelqu’un de haut placé], si vous êtes quelqu’un de [ haut placé ]  faites votre possible pour nous sortir d’ici ( vous pouvez déjà mettre un relais dans votre blog). Si vous connaissez un ministre ou même le président de la république, demandez lui de faire quelque chose pour nous. La situation empire et la plupart des ambassades( les pays du Golfe, le Maroc, la Jordanie, et les Nations Unies l’ont fait et tous les pays européens ainsi que les Etats-Unis  l’ont fait ou s’apprêtent à le faire) ont évacué  leurs ressortissants.

 

J’ai appelé  l’ambassade aujourd’hui ( qui est sans ambassadeur depuis plus d’une année) , ils n’ont pas encore de solution. Ils ont reçu l’accord pour chercher un bus. Le consul me disait  « Toi tu peux nous aider, trouve nous un bus »…

 

Le plan étant de trouver un bus et de quitter le Liban à nos risques et péril sans aucune coordination avec les autorités locales ou les autres pays et leurs différents convois. ( voilà qui nous mets devant un choix difficile surtout qu’un bus de civiles a été bombardé près  de la frontière sud du Liban).

 

Il ne faut pas compter sur la Tunisie .. le message du ministre est clair : « démerdez vous » ..

 

Si vous résidez à l’étranger  .. que vous connaissez des gens hauts placés  dans les pays où vous êtes .. des journalistes .. des ministres .. des députés … faites leur savoir la situation des tunisiens là-bas ..

 

Un ferry français sera sur les plages de Beyrouth dans les 48h prochaines .. qu’il prenne les quelques 150 tunisiens avec ..

 

Faites passer le message .. prenez le relais .. Ecrivez aux ambassades .. aux ministères .. aux journaux ..

 

Faites quelque chose merde! Bougez ! Bougeons ! » (*)

 

C’est un vrai appel de détresse qui a été lancé et relayé par un blog.  Plusieurs des blogueurs et blogueuses tunisiens qui ont pour habitude de discourir sur la dernière coupe de cheveux d’untel ou les aventures amoureuses de telle autre ont fait un effort cette fois-ci pour ouvrir les yeux sur la triste réalité des Tunisiens au Liban, et chacun de son coté essaie tant bien que mal de faire des propositions, de chercher des pistes pour médiatiser la cause des Tunisiens bloqués au Liban et pour les sortir de là.

 

Déjà un Tunisien victime

 

« L’ambassade ne nous a pas contacté, il faut nous évacuer d’ici, demandez leur de nous évacuer !

 

Notre ambassade ne bouge pas .. des dizaines et des dizaines de tunisiens sont bloqués au Liban .. des vieux .. des enfants .. des familles entières .. des résidants et des touristes .. des vacances de cauchemar .. l’accalmie est incertaine .. comment les faire sortir ??

 

Est-ce que la Tunisie est en train de bouger et de négocier avec Israël l’évacuation de ses ressortissants du Liban ?

Est-ce que l’ambassade est en train de préparer la logistique nécessaire et sécurisée pour l’évacuation ?Ou est-ce qu’on s’en fout carrément ?

Beaucoup de questions ..

 

En attendant, en Tunisie, y a un fils qui a eu une attaque parce qu’il ne connaît pas le sort de ses parents .. .et une mère qui tremble pour ses deux enfants là-bas ! 

Qui a la réponse ? »*

 

Signe de décadence du pouvoir et une société civile aux abonnés absents

 

Il ne s’agit pas d’affaires de tortures ou de scandales de corruption dont le pouvoir tunisien est coutumier qui font la une de la presse étrangère. Il ne s’agit pas d’émigrés en France dont la valeur est tributaire du montant du transfert de devise qu’il fait en Tunisie, mais il s’agit de tunisiens ordinaires  sans  passé politique. Il ne sont pas mieux lotis pourtant que ceux qui contestent le pouvoir. Un internaute anonyme a écrit «  Une réaction rapide et urgente doit avoir lieu car il s’agit d’une vraie guerre qu’on est hélas en train d’observer au Liban et c’est un devoir que de rapatrier nos citoyens en temps de guerre ».  Et ce devoir, www.tunisie.com, le site officiel du pouvoir, le remplit jusque-là à son habitude avec les communiqués officiels faits de langue de bois. Ainsi, à en croire le  communiqué diffusé « A la suite des événements qui se déroulent actuellement au Liban, le ministère des Affaires Etrangères informe que les services centraux du ministère et les services de l’ambassade de la République tunisienne à Beyrouth suivent de près la situation des membres de la communauté tunisienne et des touristes tunisiens au Liban, précisant qu’ils sont tous sains et saufs. Une cellule spéciale chargée du suivi de la situation a été mise en place au siège du ministère des affaires étrangères. Pour toute information, les deux numéros suivants ont été mis à la disposition du public: 71 782 464 et 71 847 500 ».

 

 Si un pouvoir n’arrive plus à assurer le minimum de protection pour ces concitoyens, si l’on arrive à espérer que l’on soit français ou américain pour bénéficier de la bienveillance des ambassades française et américaine pour être vite évacué, c’est qu’il s’agit d’un signe précurseur de la décadence de ce pouvoir ! Pourtant on a vu dans d’autres situations, quand des proches du pouvoir était impliqués dans des affaires problématiques, comment des avions présidentiels, des émissaires, des ambassadeurs ont été dépêchés à la vitesse de la lumière pour trouver une solution.

 

Une seule chance pour la Tunisie et pour les Tunisiens

 

Victimes d’abandons du pouvoir, ces  Tunisiens sont aussi victimes de l’abandon  la « société civile tunisienne » (selon la terminologie occidentale).  Dans d’autres lieux et d’autres temps, on a vu pourtant  les appels, les communiqués de partis politiques, les articles pleuvoir dans la presse occidentale et de vraies campagnes s’organiser, parce qu’un journaliste impoli avait « injurié » unetelle . D’ailleurs comment peut-il en être autrement ? Cette « société civile » tunisienne réserve au fond d’elle-même le même  mépris que le pouvoir réserve à ces concitoyens. Elle ne se mobilise que pour ces quelques sujets porteurs  de subventions et de sympathie des « démocrates occidentaux ».

 

C’est là encore  un signe. Depuis l’indépendance et 18 ans du règne de M. Ben Ali , le pouvoir opprime les tunisiens. Depuis 18 ans, la société civile tunisienne souffre du même décalage avec la « société réelle » dont est atteint le pouvoir, car elle ne fait que discourir  sur le voile et les islamistes, et depuis 18 ans, Ennahdha théorise ses alliances et contre alliances avec d’autres chefs de partis afin d’accéder au pouvoir suprême en Tunisie, cultivant sciemment l’amalgame entre Musulmans et Islamistes, quand certains de ses apparatchiks nostalgiques des années 70-80 font encore des discours sur la bipolarité qui devrait s’installer en Tunisie en 2006 entre le pouvoir et Ennahdha ! Un vrai décalage avec la société réelle !

 

Tous le font au nom du peuple. Mais qui parmi eux  a croisé un jour ce « peuple » ? Car  parmi ce dernier, hier encore  des Tunisiens étaient  bloqués au Liban et multipliaient les appels de détresse « Il ne faut pas compter sur la Tunisie .. le message du ministre est clair : « démerdez vous ». Un appel au secours qui  apporte un démenti au Communiqué officiel qui précise que « le ministère des Affaires étrangères informe que les services centraux du ministère et les services de l’ambassade de la République tunisienne à Beyrouth suivent de près la situation des membres de la communauté tunisienne et des touristes tunisiens au Liban, précisant qu’ils sont tous sains et saufs ».

 

Que faut-il faire ?  Les abandonner ? Aller demain  à la première préfecture  étrangère et déposer une demande de double nationalité afin d’avoir une meilleur protection ?  En vouloir au bon  Dieu qui nous a  fait tunisiens dans cette Tunisie ? Déléguer son devoir de citoyen à ceux et celles qui n’en demandent pas plus pour « servir et se servir » ?

 

Prendre son destin en main, remplir son devoir de citoyen, ne plus laisser personne le faire à sa place. Car « parmi » ceux et celles qui jusque-là ont prétendu le faire, il y a ceux qui sont plus préoccupé(e)s par leurs CV– à la vérité presque vide- mais devenu plein à force d’être réécrit des dizaines de fois, et qu’ils brandissent avec fierté à la presse étrangère. Que valent ces  Tunisiens devant leurs ambitions personnelles ou  leur  statut de « personnalité de la société civile » qu’ils ne cessent de théoriser.!

 

 Rompre avec cette posture de démission citoyenne est la seule chance pour la Tunisie et les tunisiens . N’ont-ils pas cru en 18 ans de règne de M. Ben Ali que ce dernier va enfin leur offrir la liberté tant attendue ? N’ont-ils pas cru que ceux et celles qui avaient squatté leur nom sont capable d’incarner une vraie alternative ?  Il y a un temps à tout et depuis peu, c’est celui des désillusions. Rompre avec cette posture de démission citoyenne, c’est réaliser que demander des comptes au pouvoir, à n’importe quel pouvoir,  n’est pas « faire de la politique » ou «  faire de l’opposition » ; que la dignité, la liberté et la citoyenneté, ont un prix. Et que tant que chaque Tunisien ne s’est pas affranchi de ce prix,  le jour du réveil sur la triste réalité risque d’être très lointain. Car dans l’horizon se profilent les lendemains les plus dangereux pour la Tunisie et les tunisiens. Ceux qui voudraient qu’il soit une propriété privée de M. Ben Ali pour qu’il le délègue comme un héritage personnel à l’un de ses proches ou à l’un de ses ministres ! Et ceux et celles qui, en quelques années d’opposition, qu’ils soient prétendument de Gauche ou d’Ennahdha,  ont converti  sa cause en un tremplin politique et en  gagne pain. Tels les riches qui apparaissent après chaque guerre, ils ont ramassé une vraie fortune politique et financière et  se sont remplis les poches  sur le dos des Tunisiens qui souffrent le martyr. 

 

Ce pays  est le nôtre, nul ne le construira,  nul ne pensera à son avenir, ni l’ambassadeur Français  à Tunis, ni l’ambassadeur Américain à Tunis ni même le Messie. Non, « il faut compter sur la Tunisie ». Chacun devrait aussi avoir le courage de s’interroger : qu’a-t-il fait pour ce pays ? qu’a-t-il fait pour la Tunisie ? La Tunisie nous aime,  alors aimons là, ceux qui ne sont prêts à faire leurs devoirs envers la Tunisie, elle les oubliera et ne les reconnaîtra pas. Que   chaque Tunisien, quel qu’il soit, remplisse son devoir envers son pays et amène sa petite pierre pour reconstruire une « République »  qui consacrera la suprématie des lois, l’égalité entre les citoyens qu’elle saura protéger et secourir. 

 

Sami Ben Abdallah

Sami_tunisie_soir@yahoo.fr

 

(*) Message  relayé par un blog tunisien

 

 


 

 

Se peut-il que ce yacht soit à vous,  Monsieur?

 

Bruno Roger, le président de la banque Lazard Frères à Paris, a été impliqué dans plusieurs affaires délicates de lancement d’actions (1) sur le marche mondial, mais aucune n’est aussi mystérieuse que celle du Beru-Ma. Roger, un marin amateur, a été victime d’un vol de yacht– ce qui ne peut arriver qu’à un banquier – en mai dernier lorsque son embarcation, le Beru-Ma, un bateau luxueux de 18 mètres  de la classe Princess V58, a disparu du port de Bonifacio en Corse. La police française dit que ce genre de crimes est devenu inquiétant vu que de plus en plus de riches proprietaires laissent leurs inestimables embarcations amarrées à  un port qui n’offre que peu de garanties de sécurité.

 

Le bateau a deux couchettes doubles, une cabine pour les invités munie d’un lit double et d’un élégant salon où Roger, sans doute, trinquait et mangeait avec certains de ses amis, qui incluent le président français, Jacques Chirac, et Thierry Breton, ministre de l’économie.

 

Apres plusieurs recherches infructeuses, Interpol a reçu une information selon laquelle le bateau serait localisé au  port de plaisance de Sidi Bou Said en Tunisie. Les voleurs n’ont pas essayé de changer le nom du yacht, ayant la ferme certitude d’être à l’abri des poursuites judiciaires. Des rondes de négiciations derrière les coulisses entre les gouvernemets tunisien et français ont finalement abouti au retour du Beru-Ma à son prpriétaire Roger. Les voleurs n’ont pas été arrêtés, mais le banquier serait très reconnaissant pour ce geste qui lui a permis de boucler cette “affaire flottante” avant le début des vacances estivales.

 

1- Le texte original contient un jeu de mot autour du mot anglais “floatation”  qui signifie “flottage” mais aussi “lancement” [d’actions]. ( Note du traducteur)

 

Source : Financial News

Lien: http://www.efinancialnews.com/index.cfm?page=village

 

[traduit de l’anglais par Omar Khayyam]

 

TEXTE ORIGINAL:

 

Could this be your yacht Monsieur?

 

Bruno Roger, president of Lazard Frères in Paris, has been involved in many tricky international flotation deals, but none perhaps quite so mysterious as that of the Beru-Ma. Roger, a keen sailor, was a victim of yacht theft – it could only happen to a banker – in May this year when his boat, the Beru-Ma, a Princess V58 60 ft luxury cruiser, was stolen from the port of Bonifacio in Corsica. French police say the crime has become a serious problem as increasing numbers of wealthy owners leave their expensive cruisers moored in ports with little security.

The boat has two double berths, one twin-bedded guest cabin and an elegant salon where Roger has no doubt wined and dined some of his friends, who include French president, Jacques Chirac, and Thierry Breton, minister of the economy.

After several months of no sightings, Interpol was tipped off that the boat had been spotted at the Tunisian resort of Sidi Bou Said. The boatjackers had made no attempt to change its name, confident the law would not catch up with them. A flurry of behind-the-scene negotiations between the French and Tunisian governments finally led to the return of the Beru-Ma to Roger. The thieves have yet to be apprehended, but the banker will surely be grateful to have finalised this float affair before the summer holidays begin.

 


 

INADMISSIBLE, INTOLERABLE ET SCANDALEUX !!

Il est absolument inadmissible que le sioniste ENRICO MACIAS, l’un des plus fervents défenseurs des assassins de l’armée israélienne puisse chanter en Tunisie au moment ou ses amis détruisent le Liban et massacrent les enfants, les femmes, les vieillards et les civils dans tous les coins du Liban et des territoires palestiniens !!

Réaction d’un internaute à propos d’Enrico Macias

A l’heure où monsieur Macias “chanteur de la paix” va être accueilli à Tunis ce dimanche 16 juillet, il est scandaleux de l’entendre dire :

“Je me suis toujours donné corps et âme pour Israël et en premier lieu pour Tsahal, en premier lieu il faut préserver nos soldats”…

Les preuves?

La voilà en vidéo, pour cela cliquez sur le site sioniste: http://www.magav.org/  allumez vos hauts parleurs puis attendez quelques minutes.

Chacun sait ce qui  se passe au Moyen Orient où un Etat terroriste est en train de massacrer des civils (contrairement à la résistance libanaise qui vise les militaires, eh oui Balha Boujadi votre caricature honteuse du Hamas et du Hezbollah fait le jeu des sionistes).

Pour rappel, voici le dernier article publié par le journal tunisien « Le Quotidien » à propos du même Enrico Macias « Défenseur de la paix, la justice et la tolérance » (Sic!!)

Le Quotidien: Enrico Macias : «Puisque l’amour commande…»

Imen ABDERRAHMANI

Enrico Macias, cet éternel amoureux défilera exceptionnellement cet été sur la scène du royaume du Corail. «Un soir d’été» très émouvant attend les mélomanes à Tabarka, le 16 juillet, en avant-goût de Tabarka World Music Festival.

Auréolé de plus de quarante ans de carrière semée d’histoires d’amour, Enrico Macias a bien mérité sa nomination en tant qu’ «Ambassadeur itinérant auprès de l’Onu, chargé de missions de paix, de fraternité et d’aide aux enfants de tous pays». Agé de soixante-huit ans, Enrico Macias a choisi d’être la voix de l’amour et de la tolérance. Constantinois de naissance et de cœur, cet artiste a défendu la paix croyant que «Quand les hommes vivent d’amour, il n’y aura plus de misère», comme il l’a d’ailleurs toujours chanté.

Il a chanté la France et l’Algérie avec la même passion, la même rage d’un jeune amoureux et la sagesse d’un «vieux» chevronné. C’est vers le milieu des années soixante que le soleil d’Enrico Macias a brillé après un concert mémorable sur la scène mythique de l’Olympia à Paris. Un franc succès qui a mené Enrico Macias dans une grande tournée internationale. Le Japon, la Roumanie, le Canada, le Liban, la Grèce, Moscou… et les USA, sont autant de scènes qui ont vibré, dansé et chanté sur les palpitations du cœur d’Enrico Macias caressant les cordes de sa guitare. S’inspirant de la musique arabe et du Malouf, de ces sonorités qui ont bercé sa jeunesse avant qu’il ne quitte l’Algérie à l’âge de 23 ans pour s’installer en France, Enrico Macias a su profiter de ces circonstances politiques et sociales pour présenter une musique originale. Une musique qui traduit la souffrance des pieds-noirs, mais aussi qui met en relief le dialogue entre les deux cultures. Plusieurs tubes à succès témoignent de cette volonté de dépoussiérer la musique arabo-andalouse, une musique qui a bercé sa jeunesse et qui continue de l’influencer et de l’inspirer. Dans cette aventure d’amour, Enrico Macias n’a jamais été seul… Il a toujours préféré être en compagnie de sa guitare. A cette guitare, il a chanté «Oh guitare, guitare»; un tube où il a raconté son histoire d’amour fougueux avec cet instrument qui a partagé avec lui ses succès et ses déceptions. Les organisateurs de Tabarka World Music Festival ont donc choisi de faire venir Enrico Macias, symbole de cette fusion entre la musique orientale et la musique occidentale.

Défenseur de la paix, la justice et la tolérance, Macias a laissé sa voix exprimer et traduire sa lutte. «Malheur à celui qui blesse», «Enfants de tous pays», «Un berger vient de tomber», un hommage rendu au Président Sadate, et d’autres chansons ont souligné cette volonté, ce désir collectif de vivre en paix. Sur la scène de Tabarka et dans le cadre d’une soirée spéciale, Enrico Macias offrira à ses fans un bouquet de ses anciens albums et de son dernier album intitulé «Le retour». Déjà et depuis l’annonce de cette soirée, présentée en avant-goût de Tabarka World Music Festival, on commence à rêver d’écouter en live des chansons comme «Les filles de mon pays», «Les gens du Nord», «Non je n’ai jamais oublié», «Les yeux de l’amour», «Par ton premier baiser».

 

«Le mendiant de l’amour» (titre d’un célèbre tube), Enrico Macias sera le 16 juillet à Tabarka; une soirée à ne pas rater!

(Source : « Le Quotidien » du juillet 2006)


UGTT – événements de Tozeur

LA COMMISSION D’ENQUETE JOUE LES PROLONGATIONS

Par Samir SEDDIK

 

Tozeur, 1er Mai. Au siège de l’Union Régionale du Travail, des incidents éclatent entre des syndicalistes qui participent à la célébration de la fête internationale du travail en présence du secrétaire général et des membres du Bureau exécutif de l’UGTT.

 

Bilan : plusieurs blessés et d’importants dégâts matériels. Des étudiants et des syndicalistes soupçonnés d’avoir joué aux trouble-fête ont été arrêtés avant d’être relâchés au bout de quelques heures.

 

Rassemblés devant la salle où se déroulaient les festivités, des étudiants appartenant à une sensibilité de gauche représentée au sein de l’Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET) et des syndicalistes mécontents ont scandé des slogans très critiques à l’égard de certains responsables syndicaux.

 

Réagissant à ces évènements qui «portent préjudice à l’unité syndicale», le Bureau exécutif de la centrale syndicale a mis en place une commission d’enquête pour identifier les fauteurs de trouble et les faire comparaître devant la Commission du Règlement Intérieur dans les plus brefs délais. Plus de deux mois après, cette commission d’enquête composée, entre autres, de trois membres du Bureau exécutif de l’organisation ouvrière (Ali Romdhane, Hédi Ghodbani, Ridha Bouzriba) n’a pas encore rendu son rapport au Secrétaire Général de l’UGTT.

 

A en croire des sources proches du bureau exécutif de la centrale syndicale, la commission d’enquête s’est référée à un enregistrement vidéo et à des témoins oculaires. Il en ressort que des cadres syndicaux mécontents du secteur de l’enseignement et de la région de Sfax ainsi qu’une dizaine d’étudiants engagés politiquement seraient les principaux auteurs des actes de violence survenus le 1er Mai. Selon ces mêmes sources, «le rapport de la commission d’enquête continuera à dormir dans les tiroirs pour longtemps puisque la direction syndicale n’a pas l’intention de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre des syndicalistes fauteurs de troubles».

 

Toujours est il qu’une question demeure en suspens : pour quelle raison la direction syndicale offrira l’impunité à ceux qui ont cherché à la déstabiliser ? Réponse d’un ancien membre du bureau exécutif de l’organisation ouvrière : «Rendre public le rapport de la commission d’enquête sur les évènements de Tozeur à quelques mois seulement du prochain congrès de la centrale syndicale serait ouvrir une véritable boîte à pandore».

 

Explication : le fait de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre de syndicalistes appartenant à des régions ou à des secteurs dont le poids est loin d’être négligeable sur la scène syndicale ne fera en effet que renforcer le camp de «l’opposition syndicale» à l’heure où la compagne électorale commence à gagner en intensité. Et c’est peut être pour cette raison que le Secrétaire Général de l’UGTT, Abdessalem Jrad, exerce depuis le conseil national de Tabarka, qui s’est tenu du 10 au 12 Avril dernier, ses talents de pacificateur et multiplie les appels au «resserrement des rangs» dans le souci de rassurer les troupes et de calmer les esprits.

 

(Source : « Le Journal » N° 35 du 15 juillet 2006)


 

 

Consommation de drogues

PROTEGER LES ECOLES ET LES ENFANTS

Par Samir SEDDIK

 

La consommation des produits toxicomanogènes est actuellement un problème de santé publique dans la plupart des pays du monde. Ce problème est souvent passé sous silence en raison du tabou social qui l’entoure quand il touche une catégorie sociale particulière : les élèves.

 

Pourtant une étude rendue publique en 2003 à l’occasion de la journée nationale de lutte contre la toxicomanie a révélé que les élèves et les étudiants représentent 2,5% des consommateurs de drogues. Ce taux est loin d’être inquiétant en comparaison avec les autres pays du Maghreb mais le phénomène mérite d’être analysé en profondeur.

 

C’est dans ce cadre qu’une récente étude publiée dans la revue semestrielle de l’Office Nationale de la Famille et de la Population (ONFP) en décembre 2005 a tenté de briser les tabous en étudiant les connaissances des adolescents scolarisés sur les drogues et en estimant la prévalence de la consommation des drogues dans cette population. Une enquête transversale de type «Connaissances, Attitudes et Pratiques» (CAP) a été menée auprès de 353 collégiens et lycéens recrutés dans deux collèges publics et un lycée privé de la capitale. L’âge de ces élèves varie de 15 à 20 ans.

 

En ce qui concerne les connaissances sur les drogues, il s’est avéré que les 2/3 des élèves citent entre un et quatre produits toxicomanogènes. Le produit le plus cité est le cannabis désigné sous le nom de «Zatla» (97,7%) suivi de la cocaïne (52,8%) et de l’héroïne (38,2%).

 

Les produits médicamenteux utilisés comme stépufiants tels le «Rivotril» et l’«Artane» sont cités respectivement dans 30,3% et 24% tandis que les injections d’une substance sont très rarement évoquées.

 

Volet consommation, l’enquête indique que 13% des élèves ont touché à la drogue. Pour près de la moitié de ces derniers, la drogue a été consommée plus de trois fois.

Quant aux types de drogues consommés, 68,5% des élèves consommateurs ont fumé un «joint» (cannabis) et 31% ont pris des psychotropes.

 

Cette étude, réalisée à l’échelle régionale, a également montré que les principaux facteurs de risque de la consommation de drogue sont les conflits avec les parents, l’appartenance à un groupe et les comportements à risque tels la tendance à l’agression, le vol, la participation aux bagarres…

 

L’adolescence étant une période de réorganisation de soi propice aux nouvelles expériences et aux conduites à risque, les auteurs de l’étude insistent sur l’importance d’une approche préventive basée sur l’identification des élèves ayant des comportements à risque afin de prévenir chez eux le passage du stade de la simple expérimentation de ces types de drogues (classés, faut-il le préciser parmi les produits toxicomanogènes les moins dangereux) à celui de la véritable toxicomanie. Les cellules d’écoute et d’orientation implantées dans bon nombre de nos établissements éducatifs et le tissu associatif jouent, à ce propos, un rôle de premier plan.

 

L’étude précise, par ailleurs, que le rôle des parents et des pairs est décisif. Même son de cloche chez le psychiatre Imed Regaïeg. «Généralement, les adolescents ressentent des sentiments très forts d’appartenance à un groupe. D’où l’importance d’une approche préventive basée sur la sensibilisation par les pairs», explique-t-il.

 

(Source : « Le Journal » N° 35 du 15 juillet 2006)

 

Congrès extraordinaire du PSL M. Mondher Thabet, nouveau secrétaire général

• M. Thabet « Nous sommes pour un Etat fort et démocratique et le Président Ben Ali symbolise tout cela »

 
 La Presse — C’est à l’hôtel Acropole, aux Berges du Lac de Tunis, que le congrès extraordinaire du Parti social libéral a fini par se tenir, hier, dans la matinée, au terme d’un interminable feuilleton marqué par les départs et retours répétés de son fondateur, Me Mounir Béji, et les multiples coups de théâtre, démissions, exclusions, retrouvailles qui ont jalonné le processus cahoteux de crise, plus d’une fois, relancée, ayant conduit à la tenue de ce congrès de la reconstruction. Un long processus de tentatives de réforme qui a démarré en 1991 et qui a conduit, tout récemment, et pour la première fois, à la réunion des conditions minimales pour la tenue d’un congrès extraordinaire appelé à recoller les morceaux. Sachant qu’il fallait que soient réunies à la fois les conditions légales de la tenue de telles assises et la volonté politique des cadres et courants les plus influents au sein du PSL.   Le congrès a donc représenté la résultante de tous ces facteurs favorables, à un moment où la base du parti, ses structures régionales, ses militants et ses sympathisants étaient fortement animés par une légitime volonté de mettre fin à la marginalisation dont souffrait leur formation. Les 75 congressistes réunis, hier, à l’Acropole, à raison, nous a-t-on expliqué, de 5 délégués par fédération régionale, se sont contentés de procéder à l’adoption d’une motion générale et de cautionner un bureau politique de neuf membres et son secrétaire général, directement avalisé par l’ensemble des présents, sur la base d’un document écrit où ont été apposées les signatures des délégués.   Prenant la parole suite à sa désignation par le congrès en tant que secrétaire général, M. Mondher Thabet a expliqué qu’«il s’agit, aujourd’hui, à la fois, de reconstruire le PSL et mettre en place une stratégie d’action multilatérale embrassant tous les aspects de la vie nationale. Le PSL doit apporter, de manière plus nette, sa contribution spécifique, en tant que parti libéral, à la construction démocratique pluraliste, dans le cadre du projet national engagé par le Président de la République.» Et le nouveau S.G. du PSL de lancer : «Nous regardons l’avenir avec confiance et sommes décidés à jouer pleinement notre rôle en tant que composante nationale et démocratique». Avant de préciser que le nouveau bureau politique de son parti est favorable à une «réconciliation nationale permanente» et à une implication dans la construction de la Tunisie de demain avec toutes les familles politiques nationales.   Outre M. Mondher Thabet, les membres du nouveau B.P. sont : MM. Mohamed Anis Lariani, Larbi Ben Ali, Abderrahmène Mlaouah, Jamaleddine Ben Yahia, Mourad Maâtoug, Mohamed Chiheb Lariani, Tahar Kéfi et Mohsen Nabli. Rappelons que M. Anis Lariani était le porte-parole de la commission de  sept membres de préparation du congrès.   Dans un point de presse à l’issue des travaux du congrès, M. Mondher Thabet a déclaré  que M. Mounir Béji, bien qu’ayant démissionné de toutes les structures du parti, restait le fondateur et le symbole du PSL.   «Nous sommes pour un Etat fort et démocratique, et le Président Ben Ali symbolise tout cela», a indiqué le nouveau secrétaire général qui a précisé que l’équipe homogène qui préside désormais aux destinées du PSL s’emploiera  à reconstruire le parti d’en haut, conformément à un agenda qui s’échelonnera jusqu’au congrès ordinaire que tous les militants appellent de leurs vœux. Sur cette longue voie de reconstruction et de réorganisation, les membres du nouveau B.P. prévoient des contacts importants et de nécessaires retrouvailles avec des cadres et militants du PSL, aujourd’hui en rupture de ban, même si certains leur reprochent de ne pas s’être associés jusqu’à terme au processus ayant mené au congrès extraordinaire.   M’hamed JAIBI   (Source : « La Presse » du 16 juillet 2006)

Concerts de Mariah Carey à Tunis

 
Début du montage de la scène et de l’aménagement des espaces du Stade d’El Menzah • Une partie des recettes ira à 6 associations tunisiennes œuvrant dans le domaine de la protection des handicapés   «Les préparatifs des deux concerts de la star mondiale Mariah Carey, prévus les 22 et 24 juillet 2006 à Tunis, vont bon train» a indiqué M. Issam Allani, répresentant de la société «Intervalle Events».   M. Allani a précisé, dans une déclaration à l’agence Tunis-Afrique Presse, qu’après l’arrivée du premier lot des équipements dans notre pays, les techniciens étrangers et tunisiens ont commencé le montage de la scène et l’aménagement des différents espaces du Stade olympique d’El Menzah.   D’un autre côté, M. Allani a souligné que l’opération de vente des billets se déroule dans des conditions normales dans la plupart des régions du pays et à l’étranger.   S’agissant des associations qui bénéficieront d’une partie des recettes des deux concerts, M.Allani a indiqué que l’initiative de sa société de faire profiter 6 associations tunisiennes œuvrant dans le domaine de la protection des handicapés, illustre l’attachement de tous les Tunisiens à la philosophie de la solidarité nationale, en tant que l’un des fondements du projet civilisationnel du Président Zine El Abidine Ben Ali. Il s’agit également, a-t-il dit, de contribuer aux efforts considérables déployés par l’Etat pour dynamiser le rôle de la société civile dans l’encadrement des personnes porteuses de handicap à travers les différentes régions du pays, de manière à garantir leur intégration dans la société.   Les associations concernées par cette initiative sont:  l’association locale de la protection des handicapés à Essenad (gouvernorat de Gafsa), l’association tunisienne de promotion des  handicapés enfants et jeunes d’El Mellassine, l’association tunisienne de promotion de l’emploi des handicapés, l’association «Rahma» des handicapés à Sejnane (Bizerte), l’association locale de la protection des handicapés à El Oueslatia (gouvernorat de Kairouan) et l’association locale «El Baraka» de promotion des handicapés à Majel Belabbès (Kasserine).   (Source : « La Presse » du 16 juillet 2006)

Les « Night clubs » ferment à 2heures

Plus de sécurité, pour moins d’accident, mais cela donne des « embouteillages » nocturnes

 
Hager ALMI   On a entendu dire , maintenant on le sait. Pour le moment le nouvel horaire de clôture de soirée en boîte indépendante (qui ne sont pas dans des hôtels) est 2 h du matin. Cet horaire va largement modifier les habitudes des jeunes fêtards qui ont établi comme un rituel de soirée. Une soirée a suffi pour comprendre que pour les accrocs de l’ambiance nocturne, c’est une nouvelle qui n’est pas la bienvenue.   Finies les longues veillées jusqu’à l’aube, les fêtards devront s’habituer à des soirées écourtées. Avant ce nouvel horaire, il fallait souvent passer le temps avant l’ouverture à minuit. Un dîner par ci, un pot par là, une balade…en attendant minuit. Ceux qui ont les moyens s’offrent un before luxueux dans un  bon resto, les autres se paient des pizza.   Pendant ce temps, c’est aussi l’invitation des amis , la constitution du groupe et la programmation de la soirée. Même si les vacanciers rentrent à 21h de la plage , ils ont largement le temps de se préparer pour une bonne soirée entre amis.   Aujourd’hui , ce n’est plus pareil.”Il faut aller en boîte dès 22h30 ou 23h pour profiter pleinement de la soirée alors que le soleil ne se couche qu’à 21h, ce n’est plus une soirée!”, confie Hichem, un jeune amoureux des nuits blanches qui a l’air désolé.”Moi je ne sors pas avant minuit quitte à passer deux petites heures et rentrer”.   A Sousse ou Hammamet, pour ceux qui viennent de Tunis ou d’ailleurs , ça ne vaut plus le coup. Pour Asma, “faire une heure ou deux pour passer une mini soirée, non merci”. Maintenant , il faut juste aller tôt pour rentrer tôt;mais la formule ne plaît pas. La preuve, une soirée où a été convié un DJ international n’a pas vu l’attroupement et la frénésie qu’a connue la même soirée l’an dernier.   En fait, les vrais amateurs de soirées en boîte ne se sont pas adaptés à ce système et ne conçoivent pas l’idée.Du côté de ces rois de la nuit, c’est la déception et l’incompréhension. Ils n’ont plus qu’à passer la fin de soirée dans des clubs ou des bars qui ferment à 4h certes mais qui n’ont ni la musique ni l’ambiance des boîtes.   Même ceux qui ne sortent qu’une fois par mois sont déçus, “une fois qu’on est sorti le soir autant en profiter toute la nuit” explique Asma. D’un autre côté , il faut penser au gain manqué pour les gérants , non seulement à cause des clients qui préfèrent ne plus venir mais aussi des soirées courtes où l’on consomme forcément moins.   C’est une mesure pour limiter les accidents et les incidents de fin de soirée. Mais le fait que toutes les boîtes de nuit ferment à la même heure fait que les fêtards se retrouvent tous sur la route à la même heure. N’y a-t-il pas de danger ? …Ce danger qu’on veut éviter avec cet aménagement horaire.   (Source : « Le Temps » du 16 juillet 2006)

Festival International du Documentaire de Marseille :

Kahloucha sacrée

 
 «VHS Kahloucha», un film de Néjib Belkadhi qui a tant fait parler de lui, vient d’être primé à l’occasion du Festival International du Documentaire de Marseille qui s’est déroulé du 6 au 11 juillet.   Ce film documentaire tunisien qui a participé dans la catégorie de la compétition internationale a réussi à remporter le prix des Médiathèques, un des huit prix décernés par le jury de ce festival. Ces prix, rappelons-le, sont décernés à une première œuvre issue des sélections françaises et internationales ayant pris part à cette manifestation.   Le film primé bénéficiera ainsi d’un soutien technique ou numéraire et aura aussi le droit à une projection spéciale à Paris au Club de l’Etoile, en présence du jury à l’occasion du mois du film documentaire de novembre.   (Source : « Le Quotidien » du 16 juillet 2006)

Pour un syndicat universitaire autonome

 
Par Jamel Eddine Chichti Professeur à l’Ecole supérieur de commerce – Université de la Manouba   Le système universitaire en Tunisie est entrain de connaître une profonde mutation structurelle et organique suite aux nouvelles exigences de la mondialisation. Comme elle l’a démontré à plusieurs reprises et à différentes étapes de son histoire contemporaine, la Tunisie saura, malgré les écueils et les vicissitudes, relever les défis des changements être présente aux différents rendez-vous de l’histoire.   Le nouveau système universitaire que la Tunisie est entrain de mettre en application est loin d’être une hérésie, il suit en parallèle les réformes économiques et sociales que le pays ne cesse de concrétiser pour un développement durable et éthique, étant ainsi en phase avec les objectifs de la déclaration du deuxième millénaire des Nations Unies. Ce nouveau système universitaire se fonde principalement sur une réforme de l’enseignement nécessitant un haut niveau et une qualité d’enseignement assurée par un corps universitaire compétant, sain, et responsable qui serait de nature à permettre une employabilité accrue des futurs diplômés.   La réforme du L.M.D (Licence, Mastère et Doctorat) en cours, dont les objectifs se focalisent sur une université Tunisienne évoluée basée sur des critères internationalement reconnus en matière de formation de recherche, d’éthique et de qualité, a connu un cheminement, digne de la Tunisie d’aujourd’hui. Cela a été le cas autant dans sa conception et sa discussion que dans son élaboration.   En effet, cette réforme a été en débat des mois durant au sein de commissions nationales pour les différentes filières d’enseignement avec un corps universitaire dont les membres ont été choisis pour leurs compétences scientifiques et pédagogiques indépendamment de toute appartenance extra- académique. Cette réforme est aujourd’hui mise en œuvre progressivement par les structures du Ministère de l’Enseignement supérieur sur la base d’une démarche volontaire de la part des institutions universitaires avec des possibilités importantes de modulation des formations de la part de celles-ci. Rien ne fût imposé. C’est une première de l’histoire de notre université.   Les propositions, les discussions et l’élaboration de cette réforme se sont métamorphosées dans un cadre de dialogue, de compréhension mutuelle, et de concertation. En effet, c’est l’écoute de l’autre, le respect de l’opinion de l’autre qui a prévalu, comme méthode, dans cette réforme. C’est l’intérêt des futures générations qui a primé, comme l’objectif, au cours de l’élaboration de la réforme des études universitaires. Les membres des différentes commissions assument à cet effet une responsabilité fondamentale : celle de l’avenir de nos enfants. Un moment important de dialogue, de concertation et de respect de l’opinion de l’autre ainsi qu’une réelle curiosité d’apprendre de l’expérience du monde développé. Bref un bon exercice de démocratie et de maîtrise des voies modernes du savoir, gages de la réussite de cette réforme.< /P>   L’application de cette réforme ne peut aboutir à un enseignement de qualité, dans un monde de plus en plus compétitif se fondant sur la compétence, qu’à partir d’un corps enseignant ayant complété sa formation aussi bien scientifique que pédagogique.   Il y a lieu de reconnaître les efforts gigantesques déployés, par tout le corps des universitaires avec toutes ses catégories, depuis la naissance de l’université tunisienne, et de lui accorder ses lettres de noblesse. Cependant, la nouvelle réforme a ses exigences et l’environnement international est devenu impératif pour la qualité de la formation voir même pour le classement des universités selon leurs propres performances en matière de formation des formateurs, de qualité de ses recherches et publications scientifiques et de ses diplômés.   En effet,le monde tout entier se transforme et évolue avec les changements structurels et conjoncturels et celui qui ne suit pas ces changements ne fait que reculer et hypothéquer son avenir.   L’université se développe, s’épanouit et se perpétue par ses professeurs, leurs travaux et leurs « progénitures » au sens scientifique cela s’entend. Les pays développés l’ont parfaitement compris. Ils ont supprimé tout simplement le grade d’assistant, ou sont en phase très avancée de le faire, car, il faut bien le reconnaître, le statut d’assistant, par sa nature même ne peut être que provisoire. Ces pays ont organisé la carrière d’universitaire en fonction essentiellement du professorat. Or, le paradoxe de la situation actuelle est que face à ces pays développés, nous nous devrions, selon une minorité agissante et sectaire, instaurer la dictature des assistants majoritaires du point de vue de l’arithmétique électorale dans le cadre unique de représentation syndicale. Ceci est inacceptable quant à la forme et inadmissible quant au fond.   Il faut avoir le courage de dire, avec le respect, la reconnaissance et la gratitude vis-à-vis des collègues visés, que le corps des assistants est sain dans son ensemble. C’est la logique minoritaire et sectaire qui essaie d’imposer son point de vue, d’une manière pas très démocratique d’ailleurs, à l’ensemble des assistants et, partant de la à l’ensemble de l’université. Selon la même logique minoritaire et étriquée, son propre point de vue devrait devenir l’alpha et l’oméga de l’université d’aujourd’hui et de demain. C’est purement et simplement du non sens historique.   Vouloir imposer la dictature d’une minorité d’une catégorie provisoire d’enseignants, aux enseignants encadreurs, chercheurs et représentants du savoir et de la science fait figure à l’évidence d’un combat d’arrière garde. Cela n’a jamais fait progresser une nation.   Mais, ce n’est pas seulement une question de nombre. C’est aussi  une question de méthode, de déontologie et d’éthique.   En effet , il s’agit aussi, et ce n’est pas moins important, d’attitude au sein de l’enceinte universitaire, au sein du temple du savoir. L’université est et ne peut être qu’un temple du savoir. Or, le mal qui ronge notre université n’est pas nouveau. La logique minoritaire et despotique n’est pas nouvelle à l’université et encore moins sa propension à imposer son point de vue aux autres acteurs de l’université, et encore moins son attitude permanente qui fait fi de l’intérêt général comme le prouve le souvenir tristement célèbre, d’il y a plus d’un quart de siècle, d’une année « blanche » provoquée, imposée et assumée par une autre minorité agissante, au sein du mouvement étudiant d’alors.   La logique est toujours la même. C’est le sens de la grève dite « administrative » de la dernière année universitaire destinée à priver des étudiants de leurs résultats de fin d’année qui ne sont en fin de compte que le résultat d’une année d’effort et de labeur. Avoir la tentation de priver les étudiants de ce moment de consécration montre à quel point en effet, la logique concernée fait fi de l’intérêt général et de la grandeur de la mission. Heureusement  que cette logique a échoué et que les examens se sont déroulés dans des conditions pédagogiques normales et les résultats furent généralement proclamés dans les délais requis.   Mais, il faudra constater que dans les deux cas peu importe, pour cette logique minoritaire et sectaire,  les étudiants, peu importe ce que coûte une année universitaire au peuple tunisien dans son ensemble pourvu qu’on puisse imposer son point de vue. Plus d’un quart de siècle la logique se présente comme étant la même. Pourtant les temps ont changé et la Tunisie aussi.   Ne pas le constater c’est faire preuve d’aveuglement et d’entêtement irresponsable.   Les Tunisiennes  et les Tunisiens sont en droit d’être éclairés sur les enjeux de la crise actuelle où deux conceptions s’affrontent : celle d’une université déclassée ne formant que des déclassés et celle d’une université fonctionnant sur la base des critères internationaux de formation et d’excellence.   C’est le projet des plus hautes autorités de l’état et l’aspiration profonde et légitime de tous les Tunisiens dans leur ensemble notamment les générations futures.   La crise de la représentation syndicale est aujourd’hui l’expression parfaite de cette dichotomie : une université des assistants ou une université du savoir et de la science.   L’UGTT, pour des raisons multiples, en général hexogènes à l’université, ne parvient pas à saisir l’importance de l’enjeu historique, d’autant plus que la crise est amplifiée par une nouvelle tentative d’épreuve de force. Celle qui consiste à faire fi des décisions de justice. Car, au fond, l’UGTT aurait été sérieusement inspirée d’attendre que la justice dise son dernier mot relatif à la question. Aucune activité dans un état moderne ne saurait s’exercer contrairement au droit. La question de la primauté du droit n’est pas une question seulement juridique. C’est aussi une question de civisme. L’incompréhension des structures syndicales périmées, que tous les professeurs d’enseignement supérieur et les maîtres de conférences ont besoin aujourd’hui et maintenant de s’organiser d’une manière autonome loin de structures au sein desquelles ils ne sont pas représentés, loin de structures au sein desquelles tout leur est imposé et  loin d’une organisation qui n’est pas ou n’est plus à même de saisir l’importance d’enjeux auxquels les universitaires font face avec l’ensemble du pays.   La Tunisie et son université n’ont pas à payer un tribu aussi lourd à une minorité déclassée.   Le corps professoral de l’université tunisienne a un besoin aussi impératif qu’urgent d’avoir sa propre représentation syndicale autonome  qui puisse dialoguer et  se concerter dans la sérénité et le respect mutuel avec les pouvoirs publics pour mieux réussir le défi de l’université de demain.   (Source : « Le Temps » du 16 juillet 2006)

Casting de la Starac Maghreb :

Le rêve de la célébrité fait courir les jeunes Tunisiens

 
 Ils viennent de tous bords et ne rêvent que de devenir des stars. Ils tentent leur chance devant le jury de la première star académie Maghreb I. Décidément, la vie dans le «château» en vaut la chandelle.   Tunis – Le Quotidien   Ils ont tous un seul rêve: Réussir cette épreuve et accéder à la célébrité. Cette fois-ci, ils ne partiront pas à Beyrouth pour flirter avec le show biz, car toutes les séquences de la Star Academy Maghreb I, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, se dérouleront en Tunisie. Tous ces jeunes qui sont venus nombreux au Sheraton se voient déjà dans le Château qui ouvrira ses portes à quatorze candidats à partir de la mi-octobre. Certains sont arrivés à l’aube ou tard dans la nuit et ont passé le reste du temps dans le parking de l’hôtel.   Tout s’est arrêté pour eux.. Ils n’ont d’yeux que pour le casting. A les voir faire la file, ils semblent sur une autre dimension. D’une part, ils rêvent de l’aventure. Et d’autre part, ils doivent affronter avec brio la réalité du test qui les attend.   Devant l’hôtel , de petits groupes se sont réunis hier pour attendre les leurs qui sont en train de passer l’épreuve. Il y a aussi certains parents qui s’impatientent à côté de leurs voitures. Beaucoup d’agents de sécurité et de police supervisent les différentes étapes. Rien n’est laissé au hasard.   La foule est répartie sur des files de dix personnes. Celles-ci sont contrôlées. Et chaque fois, un groupe avance jusqu’à l’intérieur où le moment crucial l’attend.   Sous ce préau qui abrite les candidats, on entend de tout. Les uns essaient leurs cordes vocales. Les autres plaisantent et rigolent pour ne pas se laisser aller à la pression. Certains engagent des discussions sur les critères de sélection. Et d’autres préfèrent garder le silence afin de mieux se concentrer.   * Destination Château   Hanène Hammami a 18 ans. Elle vient de Ben Arous. Elle n’a rien d’extravagant comme la plupart des candidates. Celles-ci ont choisi de mettre ce qu’elles ont de plus sexy et de moins couvert. Mais Hanène est habillée en jupe longue marron et tee-shirt jaune avec des manches trois-quart. Ses cheveux sont attachés et elle n’est pas maquillée. Elle est parmi les rares qui ne sont pas branchées: «Je pense que j’ai une belle voix. Je rêve de chanter depuis mon enfance et j’espère que je serai admise. Si je rate cette chance, je ne sais pas comment je vais réagir», dit-elle. A sa sortie du casting, elle ne sait pas quel sera son sort. Elle a toujours peur surtout qu’elle n’a pas de carte d’identité nationale. Elle l’a perdue et elle craint que les organisateurs ne soient pas indulgents avec elle. Wael Belgacem a fait le déplacement de Gafsa. Il est arrivé au Sheraton à 6h30. Il a 27 ans et il est fonctionnaire au ministère de la Santé publique. Son look est ordinaire aussi. Il est loin d’être une «fashion victime». Mais il tente sa chance: «C’est ma mère qui m’a demandé de me présenter au casting. Comme je chante régulièrement à la maison, elle a trouvé que je devais essayer avec des professionnels. Je viens alors lui faire plaisir», avoue Wael qui est très impressionné par la voix de Sana.   Elle est dans la file d’à côté. Elle est fonctionnaire également aux finances. Elle a 23 ans et rougit dès que ses camarades lui disent qu’elle a une voix magnifique.   En jean et pull rouge, Sana Dridi ne cache pas son émotion. Elle est très contente de se présenter au casting. Elle ne risque pas d’oublier ce 15 juillet qu’elle a tant attendu. En effet, sa famille s’est toujours opposée à la Star Académie. Ce qui l’a empêché de tenter sa chance aux éditions de la Starac libanaise: «Cette fois, je n’ai pas baissé les bras . Comme c’est une première au Maghreb, j’ai insisté auprès de mes parents afin de les convaincre surtout que tout se passe en Tunisie», confie Sana. Elle va chanter devant le jury «Iatazalt El Gharam» de Mejda Erroumi. Et pour faire plaisir à ses camarades, elle la chante en avant-première. Tout le monde se tait pour l’écouter: «normalement, elle doit passer», affirme Wael. En tout cas, cette ambiance permet à Sana de s’amuser et d’oublier la pression. Mais elle sait que le trac sera inévitable par la suite.   Karim Jelidi est un habitué des castings. Il a participé à la sélection de la deuxième et la troisième académie du Liban. Il est même parti à Beyrouth lors de la deuxième édition. Mais là-bas, il n’a pas réussi à rester parmi les élèves qui sont entrés au Château. Il vient d’avoir son bac et il compte faire des études de musique. Mais pour le moment, il est fixé sur la Starac: «A mon avis, j’ai une voix passable. Mais dans ce genre de programmes, il n’y a pas que la voix qui compte. Alors pourquoi ne pas essayer?» Et un autre candidat de renchérir: «C’est une expérience superbe. Il faut tenter cette occasion unique tant qu’on est jeune. Car après, ce sera trop tard».   * Les incontournables parents   Décidément, le rituel du casting de la Starac n’a pas lieu sans la présence de certains parents. Ils viennent soutenir leurs enfants. C’est le cas de Nabiha Ben Saïd. Elle accompagne sa fille. En jebba et foulard bleus, elle se met à l’écart pour l’attendre. La fille a 24 ans. Etudiante à Sfax, elle est passionnée de musique. Sa mère l’encourage depuis très longtemps. Au sujet des critiques qui sont faites quant aux écarts de conduite constatés dans la Starac libanaise ou alors les tenues vestimentaires osées des filles, Nabiha n’est pas d’accord: «Personnellement, je suis quotidiennement la Star Académie et je vote régulièrement pour les candidats. Je trouve qu’ils sont corrects. Après tout, les temps ont changé. Moi aussi quand j’étais jeune, je mettais des mini-jupes et je ne peux pas imposer à ma fille de ne pas suivre la mode. Il faut accepter l’évolution de chaque génération».   Fatma Ben Mrad est également du même avis. Pour preuve, elle porte un foulard alors que sa fille est tout à fait branchée. D’ailleurs, elle est venue avec elle pour la soutenir comme elle l’a toujours fait: «Que Dieu les bénisse et les aide. Je trouve que leur ambiance est magnifique. Qu’ils profitent alors de leur époque tant qu’ils sont jeunes!», prie-t-elle pour les candidats.   Parmi les jeunes qui se sont présentés hier au casting, cinquante reviendront aujourd’hui pour une deuxième sélection. Une quinzaine seront retenus. La même chose aura lieu à Sousse et Sfax ainsi qu’en Algérie et au Maroc. Une soixantaine de candidats se retrouveront lors de la dernière étape pour des évaluations plus rigoureuses. Au bout du compte, quatorze élèves pourront emménager dans le Château de la Starac. Et ce sera sur Nessma TV que le public suivra la vie des académiciens 24/24h.   M.K.   (Source : « Le Quotidien » du 16 juillet 2006)

 
« Mistral » a posté le Samedi 15 juillet 2006 à 10h33, l’article ci-dessous intitulé “Returning To Tunisia After a Long absence » précédé du commentaire suivant :                  Voici un exemple typique du rabâchage des même clichés imbéciles collés à la Tunisie : son Bourguiba qui a interdit la polygamie, son pittoresque Sidi Bou, son allure européenne, son statut de la femme, son progrès-sans-pétrole…
 

Returning to Tunisia after a long absence

 
By Gerald Zarr   ‘In my first visit to Tunis in twenty five years, I was amazed by what has been achieved,’ says Gerald Zarr.   There’s a saying in the US Foreign Service that goes like this: “When you leave a country don’t go back. The changes will disappoint you – and there’s a good chance the country has nosedived.” This may sound harsh but my personal experience backs it up. Of three countries where I lived for a total of 10 years, Haiti continued its downward spiral, Liberia ended up a failed state, and the relatively easy-going Pakistan I knew banned booze, horse racing and public dancing and morphed into an Islamic republic.   But on the plus side is Tunisia. From 1978 to 1980, my family and I lived in Carthage (yes, that Carthage!), nine miles away from Tunis where I worked as the lawyer for the United States Agency for International Development. (This was back in the days when Tunisia still needed foreign aid.) Next to our house were a ruined Byzantine basilica and Roman theater where open air concerts thrilled us or kept us awake at night, depending on how we felt about the artist. Down the road was the picturesque village of Sidi Bou Said, perched high on a cliff above the sea, with its whitewashed houses and blue painted wrought iron windows, bathed in the scent of jasmine.   In May, I was back in Tunisia for my first visit in twenty five years and I was amazed by what has been achieved. Tunis has been spruced up and now looks more like a southern European city than a part of North Africa. But in the transition, I found little that was lost. Sidi Bou Said is even more alluring – if that is possible.   Millions of European tourists visit Tunisia each year, as they did back when I lived there, drawn by its Mediterranean ambience, beach resorts, Roman ruins and reasonable cost. Yet there is a new slant to Tunisian tourism: one million North Africans come to Tunisia for holidays and family reunions because their own countries are either too dangerous (Algeria) or too straitlaced (Libya). To date, North Americans – to their loss – represent a miniscule part of the tourist population.   Over the years, Tunisia has had to cope with serious challenges. In the 1980s, Muammar al Qaddafi was rattling sabers next door in Libya and Islamic fundamentalism – already on the spread in Algeria – was roiling Tunisian society. Both forces aimed to bring down the moderate secular government of Habib Bourguiba, the French-educated lawyer who led the independence struggle and later proved himself a determined reformer, a Tunisian Ataturk.   One of Bourguiba’s first acts as head of state was to abolish polygamy and emancipate women through the Personal Status Act of 1956, still viewed as groundbreaking legislation in the Muslim world. Family planning clinics sprung up throughout Tunisia, giving women real reproductive choice. With fewer children to raise, women enthusiastically entered the labor force. President Ben Ali who took power in 1987 continued and even accelerated the reforms.   Tunisians are religious, but religion doesn’t dominate public life as in many Muslim countries. Friday is prayer day, but the weekend is Saturday and Sunday. Many Tunisians, being good Muslims, don’t drink but they still take pride in the country’s wine-growing tradition that dates back to Carthage and Imperial Rome. Even during the month long fast of Ramadan, Tunisians jam the beaches playing football, honing their ball-handling skills that nearly got them to the Round of Sixteen in this year’s World Cup.   On March 20, 2006, Tunisians celebrated fifty years of independence, with much to be proud of: 80% of Tunisians own their own homes, two/thirds are middle class, and universal primary education is a reality for boys and girls throughout Tunisia. Life expectancy is now 74 years, as compared with 50 years at independence, and the poverty rate has dropped to a remarkably low 6%.   Part of the reason for Tunisia’s success lies in the fact that it doesn’t have oil. Unlike its oil-rich North African neighbors, Tunisia has had to develop its human capital and use its ingenuity to make its way in the world. As Thomas L. Friedman wrote in The Lexus and the Olive Tree “you will see a gap emerge in the Middle East between Tunisia – which in the 1990s adopted many of the habits of effective countries – and some of its Arab neighbors, which have not.” As a result, Tunisia’s rate of economic growth has rarely dipped below five percent.   I’m delighted to have seen the Tunisia of today and look forward to many happy returns.   (Source:Middle East Online, le 14 juillet 2006) URL: http://www.middle-east-online.com/english/opinion/?id=16975

 

… Et le Liban !   “Le Hezbollah ne cédera pas !” Entretien avec Walid Charara

La dignité retrouvée…

Depuis 1948, la Palestine est occupée et l’Etat d’Israël mène une guerre contre le monde arabe. Le Liban est l’un des sites majeurs de cette confrontation. Alors que l’armée israélienne menait de nouvelles opérations sanglantes à Gaza, le Hezbollah, principale composante de la résistance libanaise, a engagé une contre-offensive militaire en enlevant deux soldats israéliens. De passage à Paris, Walid Charara, responsable des pages Opinions du nouveau quotidien Al Akhbar et auteur de « Hezbollah, un mouvement islamo-nationaliste » paru en 2004 aux éditions Fayard, a répondu aux questions d’Olfa Lamloum pour le site du Mouvement des indigènes de la république.
Dans quelles conditions le Hezbollah a-t-il décidé d’enlever les deux soldats israéliens ? Cette opération était-elle programmée ? Quels en sont les objectifs ? Depuis plusieurs années, le Hezbollah exige la libération des otages libanais détenus en Israël, comme Samir el Kantar, emprisonné depuis 1978, Nassim Nisr et Yahia Skaff qui est enfermé depuis 1982. Le Hezbollah a toujours affirmé que si la voie de la diplomatie et de la négociation ne permettait pas d’obtenir leur libération, il n’hésiterait pas à utiliser tous les moyens, y compris la capture de soldats israéliens, pour les échanger contre les otages libanais d’Israël. C’est ce qu’il a fait avec cette opération. Je pense que le timing de l’opération était lié à des considérations de terrain mais aussi à des considérations politiques. On parle aujourd’hui d’une provocation de la part de Hezbollah puisque Israël s’est retiré depuis 2000. Le fait d’enlever deux soldats israéliens dans le territoire israélien est considéré comme un acte de guerre contre Israël… Il faut d’abord rectifier un point. Israël ne s’est pas retirée de tout le territoire. Il y a toujours une zone libanaise occupée par l’armée : les fermes de Shebaa. Le Hezbollah a toujours dit qu’il continuerait la lutte jusqu’à la libération de ces fermes. Ensuite, depuis le retrait en mai 2000, l’aviation israélienne viole quotidiennement l’espace aérien libanais. N’est-ce pas un acte de guerre ? La marine israélienne viole quotidiennement l’espace maritime libanais. N’est-ce pas un acte de guerre ? Des pêcheurs libanais ont été kidnappés et emmenés en Israël. N’est-ce pas un acte de guerre ? Des bergers libanais ont été tués à la frontière par l’armée israélienne. N’est-ce pas un acte de guerre ? Le problème, c’est que l’Etat libanais et son armée n’ont pas les moyens de s’opposer frontalement à l’armée israélienne qui a une supériorité technologique et militaire connue. C’est pourquoi la résistance libanaise, incarnée par le Hezbollah, prend en charge la riposte aux agressions israéliennes lorsqu’elle pense que l’occasion se présente. Lorsqu’on parle de provocations, c’est qu’on cherche à dédouaner l’occupation israélienne et les provocations quotidiennes qu’Israël effectue depuis mai 2000.
Cette opération a-t-elle un lien avec ce qui se passe à Gaza ? Effectivement, l’opération du Hezbollah est aussi une manière de manifester une solidarité concrète avec les Palestiniens qui sont plus isolés que jamais alors qu’ils subissent une guerre ouverte menée par les Israéliens avec la complicité directe des puissances occidentales et une indifférence complice de la part de la plupart des régimes arabes. Le second front qui s’est ouvert au Liban va peut-être alléger un peu la pression qui est exercée sur Gaza depuis maintenant plusieurs semaines.
Comment expliques-tu l’ampleur de la riposte israélienne ? L’armée israélienne est consciente qu’elle ne pourra pas libérer ses deux soldats. Les objectifs qu’elle s’est fixée ne sont plus liés à la seule libération des deux soldats. Le ministre de la défense a d’ailleurs déclaré que les objectifs d’Israël était aussi le déploiement d’une force internationale et l’éloignement des combattants du Hezbollah le plus au nord possible de la frontière. C’est un objectif qu’Israël cherche à atteindre depuis longtemps. A ce jour, l’armée israélienne a évité de lancer une offensive terrestre qui serait extrêmement coûteuse. Ce qu’elle cherche à faire, c’est intensifier la pression sur la population civile ainsi que sur le gouvernement libanais pour provoquer une dissension nationale interne au Liban. Il s’agit de créer un contexte politique défavorable au Hezbollah qui forcerait le gouvernement et les courants de l’opinion publique qui sont hostiles à ce mouvement à exercer des pressions pour que le Hezbollah accepte de s’éloigner de la frontière pour permettre à l’armée libanaise et à des forces multinationales de se déployer le long de la frontière. L’objectif N° 2 serait à terme un désarmement du Hezbollah. Israël s’en prend donc délibérément aux civiles pour retourner la population contre la résistance libanaise et faire pression sur le gouvernement pour qu’il agisse contre le Hezbollah. Il y a deux ministres du Hezbollah au gouvernement mais celui-ci est aussi constitué de forces politiques qui ont des points de vue différents sur la résistance. Israël essaie donc d’instrumentaliser les différends internes libanais pour exercer une pression maximale sur le Hezbollah.
Ne penses-tu pas qu’Israël est en mesure d’emporter cette bataille ? Les autorités saoudiennes ont dénoncé l’initiative du Hezbollah. Par ailleurs, quand on lit les éditoriaux de la presse libanaise, cette initiative ne semble pas non plus faire consensus ? Ennahar, par exemple, critique le Hezbollah. C’est le cas également de dirigeants comme Walid Joumblatt. Quelles sont les chances de Hezbollah de réunir un vrai consensus et de ne pas se retrouver isolé ? Il faut d’abord savoir que, s’agissant des rapports de forces internes au Liban, le Hezbollah est largement représentatif d’une des composantes les plus importantes démographiquement de la population libanaise. Le Hezbollah est un parti qui est principalement enraciné dans la communauté chiite qui est la plus grande communauté du point de vue numérique. C’est un premier point. Deuxième point, le Hezbollah dispose d’un réseau d’alliances très important avec des forces politiques représentatives. Il est allié au courant politique de Michel Aoun, avec des partis transcommunautaires comme le PC libanais, le Parti national social syrien, le député Sleiman Frangié qui représente une force importante au nord Liban, Omar Karamé représentatif qui a une base importante à Tripoli, Oussama Saad qui représente une force également importante dans la ville de Saïda. Le Hezbollah dispose donc d’un réseau d’alliances communautaires ou transcommunautaires qui lui permet d’avoir une majorité relative à ses côtés dans la bataille qu’il mène face à l’occupation israélienne. Evidemment d’autres points de vue peuvent se manifester au Liban. De toutes manières, lorsque, dans le passé, le combat a été mené pour la libération du sud Liban – libération qui s’est réalisée avec le retrait israélien de la majeure partie du territoire libanais en mai 2000 -, il y avait déjà un consensus mou autour de la résistance. Durant les agressions israéliennes de 1993 et 1996, certains hommes politiques au Liban, en partie les mêmes qui s’expriment aujourd’hui, commençaient à réclamer l’envoi de l’armée au sud Liban pour se positionner entre la partie libérée du sud Liban et la partie occupée. C’est-à-dire que, même avant la libération du sud Liban, une partie de ces hommes politiques voulaient que l’armée se déploie pour que la résistance s’arrête dans les zones encore occupées. Avant la libération, un homme politique comme Amin Gemayel, avait publié une tribune dans Le Monde intitulée « halte à un Kosovo libanais ! ». Il annonçait que le Hezbollah allait entrer dans la zone occupée et massacrer les populations chrétiennes. Rien de tout cela n’a eu lieu et, quelques mois plus tard après la libération, Amin Gemayel a été contraint de revenir sur ses positions et de féliciter le Hezbollah pour son comportement exemplaire durant la libération Les dissensions internes ne sont pas un fait nouveau ; il n’en reste pas moins qu’une majorité relative au Liban est favorable au Hezbollah. Il est vrai, par ailleurs, que le contexte régional a changé. Les américains sont dans la région depuis maintenant trois ans. Ils ont envahi l’Irak et sont devenu avec 140 000 soldats basés en Irak une puissance moyen-orientale. Ils sont cependant dans une situation extrêmement difficile en Irak où ils font face à une résistance acharnée. Il est vrai aussi que malheureusement une guerre intercommunautaire a déjà commencé en Irak. Mais il faut signaler que le Hezbollah dispose, en Irak, d’une réelle base de sympathie auprès de la population qu’elle soit chiite ou sunnite. Ce capital de sympathie pourrait à terme pousser certaines organisations chiites irakiennes à s’en prendre aux forces américaines si les USA continuent leur politique de soutien inconditionnel à l’agression israélienne. La déclaration de Georges Bush, hier, a été interprétée par tous les observateurs comme un feu vert donné aux Israéliens pour continuer leur action. Il est donc vrai que les Américains sont présents dans la région mais, dans le contexte actuel, leur présence n’est pas nécessairement un atout. C’est peut-être même un point de faiblesse parce qu’ils sont plus vulnérables. En ce qui concerne le positionnement officiel des régimes arabes : ils ont été en principe favorables aux droits du peuple libanais à résister à l’occupation mais ce soutien verbal n’a jamais été accompagné d’une politique concrète de soutien à la résistance. Qu’ils fassent porter aujourd’hui la responsabilité de la dégradation de la situation à la résistance libanaise ne change pas grand chose à la donne sur le terrain. Dans les faits, ils n’ont jamais été des soutiens réels de la résistance menée ni au sud Liban ni en Palestine. Une grande partie de la presse occidentale accuse le Hezbollah d’être manipulé par l’Iran et/ou la Syrie… Face au comportement belliqueux d’Israël et à la politique américaine d’hégémonie sur la région, l’alliance entre le Hezbollah, la Syrie et l’Iran est de nature stratégique. Mais le Hezbollah est aussi allié du Hamas, aux différentes organisations palestiniennes comme avec toutes les organisations politiques dans la région et dans le monde qui s’opposent à l’hégémonie américaine. Dans un discours qu’il a prononcé il y a quelques mois, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah a affirmé que l’axe anti-américain s’étendait de Beyrouth jusqu’au Venezuela et que, par conséquent, le Hezbollah était allié avec Chavez au Venezuela, aux FARC en Colombie, à Morales en Bolivie. Cela ne signifie pas évidemment que ces forces dictent la politique que le Hezbollah met en œuvre. Le Hezbollah agit en partant d’abord de considérations nationales libanaises. Dans le cas précis de cette opération, il a estimé que le contexte actuel était favorable et surtout que tout autre moyen pour faire libérer les otages libanais détenus en Israël était devenu inefficace. Il est donc passé à l’action.
Depuis l’assassinat de Hariri, on assiste au Liban à la montée des contradictions inter-communautaires. En visant le sud et les infrastructures civiles, l’intervention militaire israélienne ne risque-t-elle pas d’isoler confessionnellement le Hezbollah, d’alimenter, d’entretenir voire de provoquer la dégénérescence totale du rapport de force ? Encore une fois, quand on parle de dégénérescence de quoi parle-t-on ? De guerre civile ? Il faut analyser les rapports de force concrets sur le terrain. Quelles sont les lignes de clivage actuelles ? Les lignes de clivages n’opposent pas musulmans et chrétiens. Elles traversent les différentes communautés. Une grande partie des chrétiens se considère représentée par le général Aoun qui est aujourd’hui l’allié du Hezbollah. D’autres chrétiens estiment être représentés par des leaders locaux comme Suleiman Frangié, par le Parti national social syrien, très implanté parmi les chrétiens orthodoxes au Liban… On ne peut pas dire que le Hezbollah fait face à d’autres communautés qui lui sont hostiles. Il n’y a pas de consensus parmi les chrétiens contre le Hezbollah, bien au contraire. Aujourd’hui, une grande partie des formations politiques chrétiennes est de fait alliée au Hezbollah et la même chose s’applique à la communauté sunnite. Il est vrai qu’un vrai différend existe entre le Hezbollah et la principale force représentant la communauté sunnite au Liban, c’est-à-dire le Courant du Futur, fondé par Rafik Hariri, en ce qui concerne les relations avec la Syrie. Mais il faut savoir par ailleurs que la rue sunnite libanaise est très sensible à ce qui se passe en Palestine et en Irak. Historiquement, au Liban, les sunnites ont porté le nationalisme arabe et ont toujours été très sensibles à la question palestinienne. Ce qui se passe à Gaza a des répercussions et des implications très importantes sur l’opinion publique sunnite. Or, aujourd’hui, le Hezbollah apparaît comme le seul mouvement en mesure d’apporter un soutien concret aux Palestiniens. Un autre point important qu’il faut prendre en considération, c’est le sens politique que le Hezbollah a voulu donner à l’opération au cours de laquelle il a capturé deux soldats israélien. Lors d’une conférence de presse, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a exigé l’échange des prisonniers israéliens contre les otages libanais ; il a parlé également de la situation en Palestine mais il a surtout conclu son intervention en évoquant la situation en Irak. Il a appelé les Irakiens à s’unir contre l’occupation et à ne pas suivre ceux qu’il a qualifié d’agents du Mossad et de la CIA qui cherchent à diviser les Irakiens entre sunnites et chiites. Les sunnites et les chiites au Liban sont très sensibles à ces arguments. Dans les deux communautés, il y a la très forte conscience que les USA et Israël cherchent à instrumentaliser les contradictions intercommunautaires pour affaiblir davantage les peuples de la région et leur capacité de résistance. S’il y a une discorde au Liban, qui va-t-elle opposer ? A mon avis, si on essaie d’apprécier les rapports de force, il y a une nette majorité qui est favorable au Hezbollah. La déclaration de Walid Joumblatt hier (le chef druze du Parti socialiste progressiste) n’est pas une déclaration hostile au Hezbollah. Tout en signifiant par ailleurs sa différence avec le Hezbollah, il a clairement dit qu’il fallait maintenir l’unité nationale contre Israël, que les différends devaient être mis de côté et que du point de vue de la logique du Hezbollah cette opération était parfaitement compréhensible.
La direction du Hezbollah est directement menacée par Israël qui a déjà bombardé le siège de la télévision El Manar et la radio ainsi que le QG du Hezbollah. Quelle est la marge de manœuvre d’Israël ? Pour paraphraser un chef révolutionnaire très connu, « le Hezbollah est dans la population libanaise, comme un poisson dans l’eau ». Le Hezbollah a beau avoir son QG dans la banlieue sud, ce ne sont pas ces bombardements qui vont l’affaiblir. D’un point de vue strictement militaire, l’opération israélienne prend jusqu’à présent pour cible des civiles, des infrastructures civiles et quelques institutions. Militairement le Hezbollah n’a aucune perte. Il y a eu un martyr hier, c’est tout. Par ailleurs, jusque-là, le Hezbollah n’a pas utilisé toutes ses capacités de riposte et les jours qui viennent vont montrer que celles-ci sont loin d’être négligeables. Par ailleurs, Hassan Nasrallah est depuis très longtemps sur la liste noire des israéliens. Ils l’ont dit et répété et ont déjà tenté de l’assassiner comme ils ont tué l’ancien Secrétaire général Abbas el Moussaoui en 1992. Jusqu’à présent le Hezbollah a pris des mesures de sécurité exceptionnelles ce qui lui a permis de protéger ses dirigeants. Ce parti, qui a une grande expérience politique, qui est très bien structuré, a une telle popularité au Liban que même si Israël réussissait à atteindre tel ou tel dirigeant, cela n’affecterait pas réellement sa capacité d’action. Regardez le Hamas. Israël a assassiné une grande partie de ses dirigeants historiques : cheikh Ahmad Yassin, el Rantissi, Smain Abou Charab et bien d’autres, sans pouvoir l’affaiblir. L’assassinat de dirigeants de vrais partis de masse ne change pas fondamentalement la donne. Ils peuvent toucher la logistique… Oui, mais cela suppose que le Hezbollah a une logistique qui vient de l’extérieur. Il est vrai que l’Iran a soutenu le Hezbollah et que la Syrie a acheminé l’aide de l’Iran vers le Hezbollah mais le Hezbollah a aujourd’hui suffisamment de moyens dispersés sur le territoire libanais pour pouvoir tenir assez longtemps en cas de guerre. Tout le discours politique du Hezbollah et toute sa stratégie après le retrait d’Israël de la majeure partie du territoire libanais a consisté à dire « nous sommes un mouvement de dissuasion des velléités d’agression d’Israël ». Il a donc pris toutes ses dispositions en fonction de l’éventualité de telles agressions. Et parmi les dispositions, il y a la dispersion des moyens logistiques, du potentiel militaire…
Selon toi, est-ce qu’on s’oriente vers un affrontement durable qui pourrait entraîner l’ouverture d’autres fronts, tel que le front syrien ? En ce qui me concerne, je pensais que la riposte israélienne n’aurait pas une telle ampleur, que la partie israélienne mesurait les dangers d’une telle agression. Mais là, oui je crains que le conflit ne se prolonge sur le moyen voire le long terme. Il faut voir jusqu’à quand la partie israélienne va supporter cette situation. N’oublions pas qu’en face de l’armée israélienne, il y a un mouvement de guérilla qui pourrait s’accommoder de cette situation pendant des mois voire des années. Il a fait ses preuves dans le passé. Maintenant est-ce que les Israéliens pourraient se lancer dans une aventure militaire contre la Syrie ? La Syrie a beaucoup de cartes à jouer. D’abord la frontière syrienne avec le Golan occupé est l’une des frontières les plus stables depuis 1973. La décision d’ouvrir la frontière en cas d’agression pourrait être prise. Et là, les Israéliens se retrouveront aux prises avec les organisations populaires palestiniennes et syriennes. N’oublions pas qu’en Syrie, il y a 600 000 palestiniens environ qui sont organisés. Cette carte pourrait être utilisée. Les Syriens pourraient très bien être moins vigilants sur la frontière avec l’Irak et permettre aux volontaires arabes et syriens désireux de combattre l’occupation américaine en Irak, de s’y rendre et aggraver ainsi la situation des troupes américaines qui se trouvent déjà dans un bourbier. Si les Israéliens et les Américains se trouvent aux prises directement avec les populations et non pas avec les régimes, leur situation est bien plus difficile que lorsqu’ils sont confrontés aux régimes. C’est ce qu’a montré l’expérience palestinienne, libanaise et irakienne. La Syrie a donc une « capacité de nuisance » qu’elle n’a pas encore utilisé. Si elle est forcée à l’utiliser, les conséquences pour les Américains et les Israéliens seront extrêmement négatives.
Chirac a fait une déclaration aujourd’hui, 14 juillet, où il a évoqué la situation au Liban. Quels commentaires ces déclarations te suggèrent-elles ? Il s’agit d’un entretien que le président Chirac a accordé à deux journalistes français. Après avoir condamné la réaction israélienne qu’il a qualifié de « disproportionnée », il a fait porter aux mouvements de résistance libanais et palestiniens la responsabilité de la dégradation de la situation au Liban et à Gaza en qualifiant leurs politiques d’« irresponsables ». Par ailleurs, les objectifs politiques qu’il a fixés aux éventuelles médiations internationales et européennes reprennent pour l’essentiel les revendications israéliennes. Il a évoqué 3 objectifs à atteindre :    la libération des soldats israéliens    un cessez-le-feu à la frontière libanaise    le déploiement d’une force de protection internationale à la frontière libano-israélienne c’est-à-dire, évidemment, une force de protection internationale d’Israël et un redéploiement vers le nord de la résistance libanaise. Ainsi, la déclaration de Chirac manifeste une fois de plus l’alignement de la France et de l’UE sur la politique américaine. Il n’y a plus de « politique arabe de la France ». Plus généralement, il n’y a plus de politique indépendante de la France au Moyen-Orient. Dans d’autres régions, il y a encore des différends avec les USA mais ce n’est plus le cas au Moyen-Orient. La France ne défend plus ses positions traditionnelles concernant les conditions d’une paix réelle au Moyen-Orient. La France a purement et simplement lâché les Palestiniens. Regardez la faiblesse des réactions françaises voire l’absence totale de réactions face à l’agression et la guerre israélienne contre les palestiniens. La France est quasiment sur la même longueur d’onde que les USA sur le dossier iranien. Dans les faits, elle reprend à son compte les exigences israéliennes et ignore totalement les exigences libanaises qui sont tout simplement la libération des otages détenus en Israël. Je pense que tout le capital de sympathie dont la France a joui dans le monde arabe est perdu, dilapidé et je crois que cela aura des conséquences politiques et idéologiques et même à l’avenir économiques. La France n’est plus perçue aujourd’hui comme un pays ami du monde arabe.
Quelles sont aujourd’hui les conditions de victoire dans cette guerre inégale ? Je pense que la victoire du Hezbollah serait la libération des prisonniers libanais. Evidemment, atteindre cet objectif va être extrêmement coûteux en raison du déséquilibre des force militaires sur le terrain et du déséquilibre du rapport de forces politique qui est due principalement à la complicité ou à la lâcheté de la communauté internationale et des régimes arabes. Je pense que de toutes façons la confrontation militairement sur le terrain ne pourra pas être remportée par la partie israélienne car le Hezbollah a montré dans le passé qu’il était capable de tenir tête à l’armée israélienne malgré sa supériorité en terme de puissance de feu, de technologie, etc… Jusqu’à présent, l’armée israélienne mène une campagne de bombardements. Je ne crois pas qu’elle ira jusqu’à une invasion militaire à grande échelle. C’est une bataille qui sera excessivement coûteuse pour le Liban mais elle le sera aussi pour Israël. C’est un conflit des volontés. Celui qui cède le premier a perdu. Je ne crois pas que le Hezbollah cédera.
Ne crois-tu pas que le calcul du Hezbollah est un peu déséquilibré. Pour libérer des prisonniers libanais, il prend le risque de voir des dizaines ou des centaines de civils tués ? L’enjeu des prisonniers est un enjeu d’une très grande importance du point de vue politique et symbolique. C’est un enjeu qui est lié au conflit qui oppose le Liban et Israël depuis la création de l’Etat d’Israël. La principale victime de la création d’Israël a été le peuple palestinien qui a été chassé de sa terre. Mais depuis l’expulsion des Palestiniens, les libanais vivent au rythme des agressions israéliennes. Une partie du sud Liban a été envahie en 1978, une autre partie en 1982. Le sud Liban est resté pendant plus de18 ans sous occupation israélienne. Le fait de tenir bon sur la question des prisonniers dans ce conflit de volontés a une très grande importante stratégique et symbolique. Cela participe de la capacité du Liban à dissuader dans l’avenir de futures agressions israéliennes et surtout de rester un Etat indépendant et souverain.
Propos recueillis le 14 juillet 06 par Olfa Lamloum (Source: Le site du Mouvement des Indigènes de la République le 16 juillet 2006)

 


 

Home – Accueil الرئيسية

 

Lire aussi ces articles

9 mars 2005

Accueil TUNISNEWS 5 ème année, N° 1754 du 09.03.2005  archives : www.tunisnews.net رويترز : المحامون في تونس يضربون إحتجاجا

En savoir plus +

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.