TUNISNEWS
8 ème année, N° 3129 du 16.12.2008
CCTE: Disparition de Mourad Trabelsi expulsé par l’Italie : il est en train d’être torturé entre les mains de la police politique AFP: Un ex-imam tunisien, expulsé d’Italie, a “disparu”, selon une association Expulsion de M Chraiti Hafnou communiqué du MRAP Expulsion de M Chraiti Hafnou – lettre du députée Marie-George Buffet au Ministre de l’Intrieur Comité National de Soutien aux Populations du Bassin Minier de Gafsa: Communiqué Association des Tunisiens en France: Communiqué
Reuters: Un ancien diplomate tunisien condamné à huit ans pour torture
AFP: Torture: huit de prison pour l’ex-vice consul de Tunisie
AP: Un ex-vice consul tunisien condamné par les assises du Bas-Rhin pour tortures et actes de barbarie L’Alsace: la victime de l’ex-vice-consul de Tunisie doit être indemnisée, selon l’avocat Gauche Hebdo: Le régime tunisien sanctionné Le Monde: Huit ans de prison pour le diplomate tunisien reconnu coupable de tortures L’Express: Huit ans de prison pour l’ex-vice consul de Tunisie La Croix: La cause des droits de l’homme en Tunisie passe par la France Le Figaro: Un tortionnaire tunisien condamné en France JDD: Torture: Un Tunisien condamné Byrsaonline: La Blogosphère Tunisienne : de la naïveté à la lucidité Sami Ben Abdallah: Mouvement social en Tunisie,Le radicalisme qui arrange les extrême AFP: Trois détenus de Guantanamo, disculpés, vont être transférés en Bosnie AFP: Cheney défend le recours à la simulation de noyade contre les suspects Taïeb Moalla: Chaussures lancées à George Bush en Irak « Voilà la liberté », lance le consul général des États-Unis à Québec Dr. James J. Zogby: Politics: The Art of the Possible
Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe 1 rue Cassini – 75014 Paris – Tél. : +33 1 43 29 68 98 Communiqué
Appel Urgent à l’Aide pour sauver une personne en danger :
Disparition de Mourad Trabelsi expulsé par l’Italie : il est en train d’être torturé entre les mains de la police politique
Notre Collectif vient d’apprendre que Mourad Trabelsi est porté disparu depuis son expulsion vers Tunis le samedi 13 décembre 2008. En effet, Mourad Trabelsi a contacté sa femme par téléphone au moment de l’atterissage de son avion à l’Aéroport de Tunis-Carthage vers 11.15h. Depuis ce moment sa famille en Italie et en Tunisie n’a plus eu de ses nouvelles. Son avocat, Me Samir Ben Amor, contacté cet après midi, déplore que son client n’ait pas encore été présenté devant le Tribunal Militaire de Tunis pour faire opposition à sa condamnation à vingt ans de prison, et que les autorités l’aient retenu en toute illégalité. Nous considérons que la vie de Mourad Trabelsi est en danger, et nous lançons un appel pressant en son nom et au nom de sa famille à l’Italie, qui l’a expulsé malgré la décision de la Cour européenne, pour qu’elle intervienne en urgence auprès des autorités tunisiennes afin que celles-ci garantissent concrètement l’intégrité physique et morale de Mourad Trabelsi en le présentant sans tarder à un médecin désigné par sa famille et qu’il soit mis immédiatement en contact avec son avocat. Nous portons sur l’Italie l’entière responsabilité de la disparition de Mourad Trabelsi et de toute atteinte à son intégrité physique et morale. Nous appelons les ONG à intervenir en urgence auprès des autorités tunisiennes afin qu’elles révèlent le lieu de la détention de Mourad et qu’elles mettent immédiatement fin à la torture et autres mauvais traitements qu’ils sont sans doute en train de lui infliger. Paris, le 16 décembre 2008, 15.30h. Le Bureau Contact Me Samir Ben Amor, à Tunis : +21698 340964 Madame M Trabelsi, Italie : +39 0372463942 – portable : ++393201814443
Un ex-imam tunisien, expulsé d’Italie, a “disparu”, selon une association
16/12/2008 18:25 PARIS, 16 déc 2008 (AFP) – Un ex-imam tunisien, condamné pour terrorisme et expulsé d’Italie vers la Tunisie, a “disparu” après un ultime contact téléphonique avec sa famille samedi à son arrivée à Tunis, a affirmé mardi une association basée à Paris qui redoute qu’il soit “torturé” par la police. “Mourad Trabelsi a contacté sa femme par téléphone au moment de l’atterrissage de son avion à l’aéroport de Tunis-Carthage vers 11H15” (10H15 GMT), indique le Collectif de la communauté tunisienne en Europe (CCTE) dans un communiqué. “Depuis ce moment, sa famille en Italie et en Tunisie n’a plus eu de ses nouvelles”, ajoute le Collectif, qui déplore que son avocat en Tunisie Samir Ben Amor n’ait pas de contact avec lui. “C’est une disparition”, a déclaré à l’AFP le président du Collectif, Mondher Sfar. “Les circonstances laissent supposer que son interrogatoire par la police est mené de façon plus que brutale”, ajoute-t-il, redoutant des “tortures et mauvais traitements”. Mourad Trabelsi, ancien imam de la mosquée de Crémone (nord de l’Italie), avait été arrêté en 2003 et condamné par la justice italienne à sept ans de prison pour terrorisme international. Il avait récemment purgé sa peine et le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni avait annoncé début décembre avoir signé son décret d’expulsion, malgré une ordonnance de la Cour européenne des droits de l’Homme demandant à Rome de ne pas le renvoyer en Tunisie en raison des risques qu’il y encourait. Mourad Trabelsi a été condamné en Tunisie par contumace à 20 ans de prison pour terrorisme. “Il aurait dû être présenté au tribunal militaire. C’est la procédure normale”, a estimé Mondher Sfar. Le Collectif de la communauté tunisienne en Europe a lancé “un appel pressant” à l’Italie “pour qu’elle intervienne en urgence auprès des autorités tunisiennes afin que celles-ci garantissent concrètement l’intégrité physique et morale de Mourad Trabelsi”.
*IL EST INDIGNE QUE LA FRANCE EXPULSE M.Chraiti hafnaoui,* *SANS PAPIERS TUNISIEN SOLIDAIRE DU MOUVEMENT SOCIAL DE GAFSA !*
Un ressortissant tunisien sans papiers de l’agglomération nantaise, M.Chraiti Hafnaoui, a été conduit au centre de rétention de Rennes d’où il aurait dû être expulsé ce matin même s’il n’était parvenu à y échapper. Il y toutes raisons de penser que la police tentera à nouveau de le conduire de force à l’ avion en partance pour Tunis, demain matin, mercredi 17 décembre 2008. La compagne française de M.Chraiti hafnaoui est enceinte et attend un bébé pour le mois prochain. M.Chraiti Hafnaoui fait partie des ressortissants tunisiens qui ont, comme de très nombreuses organisations françaises des droits de l’homme, exprimé leur solidarité aux familles en lutte à Redeyef, bassin minier tunisien de Gafsa, lors d’ importants mouvements sociaux de grève durant le printemps 2008. L’ un de ses frères fait d’ailleurs partie destrès récents condamnés par le tribunal de Gafsa . Faut-il rappeler que M. Mohieddine Cherbib – président de la FTCR – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives, – a été condamné, lors du même procès, à deux ans de prison ferme pour la solidarité qu’il a manifesté depuis la France aux populations en lutte pour leurs droits à Redeyef. IL s’agit là d’une nouvelle manifestation du fait qu’en France, la solidarité est criminalisée.. Il n’est donc que trop facile d’imaginer le sort qui ne manquera pas d’être réservé à M. Chraiti Hafnaoui s’il devait être expulsé. Non seulement le gouvernement français fait preuve d’un silence coupable face à la répression qui frappe en Tunisie, mais il y ajoute l’expulsion d’un sans papiers vers cette même région. Le MRAP exprime sa profonde indignation face à cette mesure d’expulsion et demande au Préfet de Nantes de revenir en grande urgence sur sa décision qui expose M. Hafnaoui à des violations certaines de ses droits fondamentaux. Le MRAP saisit en urgence le Ministère de l’Intérieur dans ce sens.* Paris, 16 décembre 2008 * lettre
Collège de la Présidence
Ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire
101, rue de Grenelle
75323 Paris cedex 07
Paris, le 16 décembre 2008
Monsieur le Ministre,
Nous attirons votre attention sur la situation de Monsieur Chraiti Hafnaoui, né le 17 mars 1977 en Tunisie, ressortissant tunisien et demeurant à l’agglomération nantaise et qui fait l’objet d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière daté et notifié le 30 novembre 2008.
L’intéressé vient d’être conduit par le train Nantes-Paris, pour être expulsé par l’avion Paris-Tunis de ce mercredi 17 décembre.
M.Chraiti Hafnaoui fait parti des ressortissants tunisiens qui ont exprimés leur solidarité pour leur famille en lutte à Redeyef en Tunisie, durant le printemps dernier : un de ses frères fait partie des derniers condamnés par le tribunal de Gafsa suite à leur participation à un mouvement social.
M.Chraiti vit maritalement avec une ressortissante française. Cette dernière est enceinte et attend un bébé pour le mois prochain.
Nous nous permettons de vous rappeler que Mohieddine Cherbib, Président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), a été condamné à deux ans de prison ferme pour la solidarité qu’il a manifesté en France. Il est, donc, légitime d’avoir des craintes sur les risques vitaux réservés à M. Chraiti Hafnaoui s’il devait être expulsé.
Le MRAP vous demande d’abroger l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière pris par le Préfecture de Loire-Atlantique à Nantes à l’encontre de M. Chraiti Hafnaoui et ce, conformément aux dispositions des articles 3 et 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales
Nous sommes persuadés que cette demande d’annulation de cette décision administrative sera traitée avec longanimité.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, à l’assurance de notre parfaite considération.
Le collège de la présidence
Mouloud Aounit Bernadette Hétier Renée Le Mignot
Marie-George Buffet Députée de la Seine-St-Denis Le Blanc Mesnil – Stains – Dugny Ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports M adame Michle Alliot-Marie Ministre de l’Intrieur Place Beauvau 75008 Paris Paris, le 16 dcembre 2008 Madame la Ministre, Un ressortissant tunisien, M. Chraiti Hafnaoui, rsidant de l’agglomration nantaise, a tEconduit EParis pour tre expulsEen Tunisie demain matin par avion. M. Chraiti Hafnaoui a exprimEsa solidaritEavec les familles et les salaris engags dans le mouvement social et revendicatif du bassin minier de Gafsa. Il y a tout lieu de craindre qu’Eson arrive ETunis, il soit victime d’une trs dure rpression. Une rpression que des membres de sa famille subissent djE Un de ses frres fait partie des personnes condamnes trs rcemment, et trs lourdement, par le tribunal de Gafsa. Dans ces conditions, compte tenu de la nature trs autoritaire et violente du rgime tunisien, je vous demande instamment, Madame la Ministre, de ne pas autoriser une telle expulsion. Je vous remercie d’avance pour ce que pourrez faire en ce sens. Je vous prie d’agrer, Madame la Ministre, l’expression de mes salutations distingues. Marie-George Buffet Assemblée nationale – 126, rue de l’Université 75007 Paris
Comité National de Soutien aux Populations du Bassin Minier de Gafsa
Communiqué (Traduit de l’ Arabe : I.D. FTCR)
Aujourd’hui, 15/12/08 un groupe de 6 détenus interpellés suite aux évènements qu’à connu la ville de Redeyef, en protestation contre le procès du Jeudi 11 décembre 2008, a été libéré. Le vendredi 19/12/200/, comparaîtrons devant le tribunal en état de liberté : – Omar H’limi – Maher M’liki – Abdessalem Ben Ali – Mouhanned Bouzayyen – Ahmed Ben Ahmed – Ismail El Mami Comparaîtrons aussi, les interpellés encore détenus : – Othman Ben Othman (condamné au procès de « l’entente » à 2 ans de prison avec sursis). – Jihad Melki – Nizar Melki – Nasreddine Ben Ahmed – Mohammed Ben slimane – Abdallah Fajraoui (condamné, lui aussi, au procès de « l’entente » à 2 ans de prison avec sursis). Les charges retenus contre eux, comme souvent lors des affaires du bassin minier, sont : Entrave à la circulation, Dégradation des biens d’autrui, agression de fonctionnaire, atteinte à tranquillité publique. L’affaire a été classé concernant Moussa H’limi, frère de Haroun et Trek H’limi, détenus dans le cadre du procès de « l’entente », et frère de Omar H’limi qui comparaîtra libre devant le tribunal pour le même procès. Le comité national de soutien aux populations du bassin minier de Gafsa, demande la libération de tout les détenus dans le cadre de ce procès et les autres procès relatifs aux protestations dans la région et arrêter les poursuites contre tous les accusés et faire face aux questions du chômage, du développement et de l’environnement loin des solutions sécuritaires et judiciaires. Tunis le 15/12/2008 Pour le comité national Messaoud Romdhani
Association des Tunisiens en France COMMUNIQUE
Le Tribunal correctionnels de Gafsa, vient de condamner les militants et les dirigeants du mouvement social de la région minière (Rédyef et Moularès, villes minières de phosphate du Sud ouest de Tunisie) à des peines très lourdes allant de 2 ans à 10 ans de prison ferme et pour certains, par contumace. Seuls 5 prévenus ont été relaxés pour un non lieu. Le seul crime de ces militants est d’avoir dirigé, participé ou simplement soutenu le mouvement social du bassin minier qui réclame le droit au travail et à la vie dans le pays, le respect de la dignité humaine et leurs droits de citoyens. Le Tribunal de Gafsa a prononcés les peines suivantes : – 10 ans et un mois de prison ferme pour Adnane Haji, Béchir Labidi , Adel EL JAYARI, Tayeb Ben OTHMANE, Tarek HLIMI, Cette même peine a été prononcée par contumace pour Hassen Ben Abdallah et Maher Fajraoui – 6 ans et un mois de prison ferme pour Fayçal Ben Amor, Sami Ben Ahmed dit Amid, Haroun Halimi, Ghanem CHRAITI, Moudhafer Labidi, Ridha Ezzedinne, Abdessalem HLALI, Abid Klayifi, Rachid Idaoui et six ans par contumace pour Fahem Boukaddouss – 4 ans et un mois de prison ferme pour : Boubaker Ben Boubaker, Hafnaoui Ben Othman, Mahmoud Raddadi, Hedi Bouslah – 2 ans de prison ferme pour: Ridha Amaïdi, Issam Fejraoui, Thamer Maghzaoui, Tous les trois ont comparus libres. – 2 ans de prison ferme pour Mouhieddine CHERBIB, Président de la FTCR par contumace: – 2 ans de prison avec sursis pour: Mouadh AHMADI, Abdallah FAJRAOUI, Mohamed Baldi, Radhouane Bouzayane, Makram Majdi, Othman Ben Othman, Mahmoud Helali, Mohsen Amidi et d’autres militants à Seuls 5 accusés ont bénéficié d’un non lieu : Boujemaa Cherayti, Habib Khédhiri, Lazhar Ben Abdel Malek, Ali Jdidi et Ismaïl Jouhri Ces peines ont été prononcées suite à un procès qui n’a pas respecté les règles élémentaires du droit de défense. Les prévenus sont tous revenus sur leurs déclarations et, selon les avocats, le juge d’instruction a constaté qu’ils ont été victimes de torture. Cependant, le président du tribunal a refusé toutes les demandes des avocats et de leurs mandataires. L’ATF constate qu’une fois de plus, le gouvernement tunisien a choisi la répression comme réponse aux revendications légitimes des populations du bassin minier et de leurs représentants ceux là mêmes avec qui, il avait négocié pendant des mois. Ce jugement, outre qu’il criminalise les revendications légitimes des habitants d’une région économiquement sinistrée et toute solidarité avec eux, remet en cause la neutralité de la justice et nécessite la révision de ce procès comme ceux dont ont été victimes d’autres jeunes de la région. L’ATF réitère sa totale solidarité avec tous les condamnés et avec le camarade Mohieddine CHERBIB, président de la FTCR, condamné pour sa solidarité manifestée et exprimée, alors qu’il se trouvait à l’étranger où il réside depuis longtemps. L’ATF demande la libération des condamnés détenus et l’annulation des peines prononcées L’ATF en appelle à la responsabilité du gouvernement tunisien pour qu’une solution politique et sociale négociée soit trouvée à cette crise qui n’a que trop duré et que ne peut résoudre la répression. Le Bureau National Paris le 12 décembre 2008
Un ancien diplomate tunisien condamné à huit ans pour torture
Reuters, le 15 décembre 2008 STRASBOURG, 16 décembre (Reuters) – Un ancien diplomate tunisien a été condamné lundi en son absence à huit ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Bas-Rhin pour des actes de torture infligés en 1996 dans son pays à une ressortissante tunisienne. Khaled ben Saïd, 46 ans, risquait vingt ans de prison pour “actes de torture et de barbarie par personne dépositaire de l’autorité publique”. La cour, constituée des trois seuls magistrats professionnels, s’agissant d’un jugement par défaut, l’a seulement reconnu coupable d’avoir donné des ordres sans participer directement aux actes. L’avocat général avait pour sa part requis la relaxe, en raison du manque de preuves. C’est la seconde fois qu’une juridiction française se prononce sur des faits n’impliquant ni la France, ni ses ressortissants, en vertu de la règle de compétence universelle. Celle-ci résulte d’une convention de l’Onu contre la torture de 1984 introduite dans le droit français en 1994. Zoulaikha Gharbi, une femme de 44 ans qui vit aujourd’hui en France, a porté plainte en mai 2001 contre le diplomate, alors vice-consul de Tunisie à Strasbourg, pour des faits commis, dit-elle, cinq ans auparavant. Khaled ben Saïd, qui est rentré précipitamment en Tunisie quelques mois plus tard, dirigeait le commissariat de Jendouba où elle avait été conduite le 11 octobre 1996, après le départ pour la France de son mari, membre du mouvement islamiste interdit El Nahdha. “DIFFUSER LA PEUR” Elle aurait été giflée par Ben Saïd puis livrée à ses agents qui l’auraient à moitié dénudée et attachée par les mains et les pieds à une barre de fer dans la position du “poulet rôti”, avant de la frapper, notamment sur les seins et les pieds. En l’absence de l’accusé, le procès auquel la Ligue française des droits de l’homme et la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) s’étaient constituée parties civiles, a été aussi celui du système mis en place par le président Zine el Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 21 ans. “En Tunisie, sous Ben Ali, on torture au nom des droits de l’homme et on viole les femmes en invoquant le droit des femmes”, a déclaré le sociologue Vincent Geisser, pour souligner les contradictions d’un pouvoir soucieux de son image internationale. Devenue quasi-systématique, “elle est destinée à humilier et à diffuser la peur. C’est un mode de contrôle de la société”, a ajouté ce chercheur du CNRS cité par les parties civiles. “Il n’y a rien qui aide à combattre ce fléau. Les médias sont verrouillés, les juges sous tutelle”, a déclaré Silhem Bensedrine, porte-parole en Autriche du Conseil des libertés, une ONG tunisienne. “S’il n’avait pas le soutien de certains pays occidentaux, le régime pourrait changer”, a estimé Radhia Nasraoui, avocate à Tunis et militante des droits de l’homme de renom. Seul représentant de l’accusé, Me Olivier Salichon a soulevé en vain l’incompétence du tribunal, pour des raisons de procédure et en estimant que les faits de torture n’étaient pas constitués. Il a aussi dénoncé “la volonté des parties civiles de faire de ce procès le procès de l’Etat tunisien”. “Un Etat ne peut pas juger un autre Etat”, a-t-il affirmé à l’ouverture du procès.
Torture: huit de prison pour l’ex-vice consul de Tunisie
AFP, le 15 décembre 2008 à 00h04 L’ex vice-consul de Tunisie à Strasbourg, jugé par défaut devant les assises du Bas-Rhin, a été condamné lundi à huit ans de réclusion criminelle pour complicité dans les actes de torture ou de barbarie commis dans son pays contre une compatriote en 1996. Il a été sanctionné non pas pour avoir lui-même torturé une mère de cinq enfants qui l’accusait, mais pour avoir donné des ordres à ses hommes dans un commissariat en Tunisie. “C’est une grande victoire pour moi et pour le peuple tunisien qui souffre. Surtout pour les femmes”, a déclaré la victime, visiblement très émue, Zoulaika Gharbi, tandis que son avocat, Me Eric Plouvier, saluait “une grande victoire pour le progrès du droit”. “Le régime de dictature de Ben Ali vient de recevoir une flèche judiciaire”, s’est-il félicité. Pour l’avocat du condamné, Me Olivier Salichon, au contraire, “c’est une double déception: je reste convaincu que la compétence universelle ne s’applique pas ici. J’estime que le dossier est totalement vide”, a déclaré l’avocat. Il a rappelé que son client avait toujours contesté être le complice ou l’instigateur des mauvais traitements et qu’il allait “vraisemblablement former opposition à ce verdict”. Le ministère public avait requis l’acquittement Khaled Ben Saïd, en estimant lui aussi que son dossier était “absolument vide”. “Vous avez un dossier qui en termes de preuves est absolument vide”, a lancé à la Cour l’avocat général Brice Raymondeau-Castanet qui avait lui-même requis à deux reprises pendant l’instruction un non-lieu en faveur de l’accusé. Le magistrat a rappelé les nombreuses contradictions qui émaillent les déclarations de la plaignante, âgée de 44 ans. Cette femme accuse l’ancien diplomate, ancien commissaire, d’être le chef des policiers qui l’ont torturée en octobre 1996, dans un commissariat de Jendouba (nord-ouest de la Tunisie) afin de lui soutirer des informations sur son mari, réfugié politique en France depuis 1993. La plaignante, qui vit désormais en France avec sa famille, avait déposé plainte en 2001 après avoir appris que M. Ben Saïd était en poste à Strasbourg. A la barre, elle a affirmé que M. Ben Saïd lui avait administré plusieurs gifles et coups de poing avant d’ordonner à ses hommes de la “déshabiller” et de la “torturer”. Lors du dépôt de plainte, elle avait au contraire affirmé que l’accusé avait participé à l’ensemble des violences. “Ma conviction, mais elle est personnelle, c’est que Mme Gharbi a subi des actes inadmissibles. Mais ce sentiment ne suffit pas, il faut le prouver. Je suis perplexe quant à ce qui pourrait déboucher sur une condamnation”, lâche le magistrat. Me Eric Plouvier, avocat de la victime, a fustigé “la fuite du diplomate”, élément selon lui “à charge” qui “corrobore” les accusations de sa cliente dont la “souffrance morale” est attestée par une expertise. Dans la matinée, plusieurs témoins avaient dressé un portrait au vitriol du régime tunisien où, selon eux, la torture est érigée en “pratique d’Etat”. Des propos balayés par le conseil de l’accusé Me Olivier Salichon qui a dénoncé en marge de l’audience un “procès politique” monté par les parties civiles. Les autorités tunisiennes ont elles aussi dénoncé ces accusations comme une “affaire montée de toutes pièces”. “Il s’agit, ni plus ni moins, d’une affaire montée de toutes pièces et instrumentalisée par les milieux intégristes à des fins de propagande” contre la Tunisie, ont-elles indiqué lundi dans une déclaration officielle à l’AFP. Khaled Ben Saïd a été jugé par trois juges, et non par un jury d’assises, selon la procédure du “défaut criminel” (ex contumace). Il a dû répondre de ses actes en vertu du mécanisme dit de “compétence universelle”, prévu par la Convention des Nations unies sur la torture et entré en vigueur dans le code pénal français en 1994.
Un ex-vice consul tunisien condamné par les assises du Bas-Rhin pour tortures et actes de barbarie
AP. Mardi 16 décembre, 09h38 La cour d’assises du Bas-Rhin statuant par défaut criminel (contumace) a condamné mardi vers 0H Khaled ben Saïd, ex vice-consul de Tunisie à Strasbourg, à 8 ans de réclusion criminelle pour actes de tortures et de barbarie sur Zoulaikha Gharbi, une mère de famille de 44 ans, a-t-on appris auprès du tribunal, mardi. Les magistrats l’ont reconnu coupable d’actes de torture sur cette tunisienne interrogée en octobre 1996, pendant 2 jours, au commissariat de Jendouba. La police voulait savoir où se trouvait son mari Mouldi, considéré par l’Etat tunisien comme un extrémiste islamique. Ce dernier est réfugié politique en France depuis 1993. L’avocat général avait requis l’acquittement pour un manque de preuves et des contradictions dans les dépositions de la plaignante. Celle-ci a poursuivi Khaled ben Saïd dans le cadre de la compétence universelle. Khaled ben Saïd qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis 2002 n’a pas la possibilité de faire appel puisque l’audience s’est déroulée sans lui. Toutefois s’il est arrêté, il sera rejugé. Au-delà de la peine prononcée soit 8 ans de RC, c’est-à-dire en décembre 2016, il y aura prescription. AP
Assises du Bas-Rhin : la victime de l’ex-vice-consul de Tunisie doit être indemnisée, selon l’avocat
La Tunisienne, mère de cinq enfants, torturée sur ordre de l’ex-vice-consul de Tunisie à Strasbourg qui a été condamné lundi par défaut par les assises du Bas-Rhin à huit ans de réclusion criminelle, «doit recevoir une indemnisation», a estimé son avocat Me Eric Plouvier. «Khaled Ben Saïd a été condamné par les assises, mais l’action civile n’est pas pour autant épuisée, ma cliente doit recevoir une indemnisation», a déclaré l’avocat, au cours d’une conférence de presse. L’ex-diplomate, poursuivi pour complicité dans les actes de torture ou de barbarie commis dans son pays contre une compatriote en 1996, a été sanctionné non pas pour avoir lui-même torturé mais pour avoir donné des ordres à ses hommes dans un commissariat en Tunisie. Le ministère public avait requis l’acquittement en estimant que le dossier était «absolument vide». Me Plouvier a demandé aux autorités françaises «de maintenir les effets du mandat d’arrêt lancé contre l’ancien consul et de prendre toutes les dispositions pour que ce mandat soit assuré dans tous les pays avec lesquels la France a des accords». Il a ajouté qu’il y a «aujourd’hui une contradiction entre la position officielle de la France sur le respect des libertés et des droits fondamentaux en Tunisie et la réalité de la dictature Tunisienne». La victime, Zoulaika Gharbi, accusait l’ancien diplomate, ancien commissaire, d’être le chef des policiers qui l’ont torturée en octobre 1996 afin de lui soutirer des informations sur son mari, réfugié politique en France depuis 1993. La plaignante, qui vit désormais en France avec sa famille, avait déposé plainte en 2001 après avoir appris que M. Ben Saïd était en poste à Strasbourg. (Source : « L’Alsace » (Quotidien- France), le 16 décembre 2008) Lien : http://www.lalsace.fr/article/assises-du-bas-rhin-la-victime-de-l-ex-vice-consul-de-tunisie-doit-etre-indemnisee-selon-l-avocat—464938?symfony=df8ae4c4da540cc14a7a69358e0fc4bc
Le régime tunisien sanctionné
Alors qu’on vient d’apprendre que les leaders du mouvement social du bassin minier de Gafsa, dans l’ouest tunisien, incarcérés depuis plusieurs mois déjà pour s’être mobilisées contre les passe-droits en Tunisie, viennent ainsi d’être condamnés à dix ans de prison par une justice, la cour d’assises du Bas-Rhin a condamné mardi Khaled ben Saïd, ex vice-consul de Tunisie à Strasbourg, à 8 ans de réclusion criminelle pour actes de tortures et de barbarie sur Zoulaikha Gharbi, une mère de famille de 44 ans. Les magistrats l’ont reconnu coupable d’actes de torture sur cette tunisienne interrogée en octobre 1996, pendant 2 jours, au commissariat de Jendouba. La police voulait savoir où se trouvait son mari Mouldi, considéré par l’Etat tunisien comme un extrémiste islamique. Ce dernier est réfugié politique en France depuis 1993. L’avocat général avait requis l’acquittement pour un manque de preuves et des contradictions dans les dépositions de la plaignante. Khaled ben Saïd qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis 2002 n’a pas la possibilité de faire appel puisque l’audience s’est déroulée sans lui. , c’est une vraie gifle infligée au régime de Zine Abidine Ben Ali, selon les défenseurs tunisiens des droits de l’homme. (Source : « Gauche Hebdo» (journal politique – France), le 16 décembre 2008) Lien : http://www.gauchebdo.ch/v3/afficher.php?id=1040&r=1
Torture : un vice-consul de Tunisie condamné en France
Cet ancien diplomate tunisien a été condamné à huit ans de prison pour complicité dans des actes de torture ou de barbarie commis dans son pays, contre une femme tunisienne, en 1996. La France l’a jugé par défaut au titre de la “compétence universelle”… C’est une procédure prévue par la Convention des Nations unies sur la torture, entrée en vigueur dans le Code pénal français en 1994. La justice française peut en effet condamner un citoyen de n’importe quel pays, pour des actes de torture ou de barbarie présumés, même commis en dehors du territoire national. Khaled Ben Saïd était accusé d’avoir donné l’ordre à ses hommes de torturer une mère de cinq enfants dans un commissariat de Jendouba (Nord-Ouest de la Tunisie), afin de lui soutirer des informations sur son mari, réfugié politique en France depuis 1993. La plaignante, qui vit désormais en France avec sa famille, avait déposé plainte en 2001, après avoir appris que l’homme était en poste à Strasbourg. A la barre, elle a expliqué que Khaled Ben Saïd lui avait donné plusieurs gifles et des coups de poing, avant d’ordonner à ses hommes de la déshabiller et de la torturer. La défense dénonce un “dossier totalement vide”. D’autant que le ministère public avait requis l’acquittement, estimant lui aussi que son dossier était “absolument vide”. De son côté, la plaignante va à présent demander une indemnisation au civil.
(Source : « France Info» (Radio – France), le 16 décembre 2008) Lien:http://www.france-info.com/spip.php?article226415&theme=9&sous_theme=11
Compte rendu
Huit ans de prison pour le diplomate tunisien reconnu coupable de tortures
La cour d’assises du Bas-Rhin a rendu, lundi soir 15 décembre, son verdict. Khaled Ben Saïd, l’ex-vice-consul de Tunisie à Strasbourg, a été reconnu coupable d’avoir ordonné des actes de torture et de barbarie sur l’une de ses compatriotes, Zulaikha Gharbi, alors qu’il était commissaire de police à Jendouba, en Tunisie, il y a douze ans. Une peine de huit ans de prison ferme a été prononcée contre lui. fui la France, fin 2001, en apprenant qu’une plainte venait d’être déposée contre lui par Mme Gharbi, au titre de la compétence universelle. Ce mécanisme permet de poursuivre les auteurs présumés de crimes graves, quel que soit le lieu où ils ont été commis, et quelle que soit la nationalité des auteurs ou des victimes. C’est la deuxième fois en France qu’une condamnation est prononcée à ce titre. En 2005, un militaire mauritanien avait déjà été condamné par contumace à dix ans de prison ferme pour des tortures perpétrées dans son pays. Dans le cas du procès de Strasbourg, lundi, le résultat était loin d’être acquis. L’avocat général, le représentant de l’Etat français, avait d’ailleurs requis l’acquittement de Khaled Ben Saïd, estimant que le dossier du prévenu “était absolument vide” en termes de preuves. Mais les témoignages successifs de Vincent Geisser, chercheur au CNRS et spécialiste de la Tunisie, Sihem Bensedrine, porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT, non légalisé), et de l’avocate tunisienne Radhia Nasraoui, soulignant l’un après l’autre “l’institutionnalisation” de la torture en Tunisie et son utilisation comme “pratique d’Etat”, ont emporté la conviction de la cour d’assises du Bas-Rhin.
“SIGNAL FORT AUX AUTORITÉS”
“C’est une avancée supplémentaire dans la lutte contre l’impunité des tortionnaires et un signal fort lancé aux autorités tunisiennes : les bourreaux, s’ils sont à l’abri en Tunisie, ne le sont pas dans d’autres pays”, a assuré, lundi soir, l’avocat Patrick Baudouin, président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), qui s’était constituée partie civile avec la Ligue française des droits de l’homme (LDH) aux côtés de Zulaikha Gharbi. “Je me réjouis pour toutes les femmes tunisiennes qui ont connu le même sort que moi”, a déclaré la plaignante, une mère de cinq enfants, dont le mari, un opposant au régime Ben Ali, a obtenu le statut de réfugié politique en France. Un peu plus tôt dans la journée, les autorités tunisiennes avaient dénoncé le procès comme “une affaire montée de toutes pièces” et affirmé que “prétendre que la torture serait une pratique tolérée en Tunisie relève de la mauvaise foi et de la désinformation”. Khaled Ben Saïd ne peut pas faire appel de sa condamnation, car celle-ci a été prononcée par défaut. Pour la remettre en cause, il lui faudrait revenir en France et se constituer prisonnier. Alors seulement, il pourrait être rejugé par une nouvelle cour d’assises.
Florence Beaugé
Huit ans de prison pour l’ex-vice consul de Tunisie
Par Dominique Lagarde L’ex vice-consul de Tunisie à Strasbourg a été condamné ce lundi à huit ans de réclusion criminelle pour complicité dans les actes de torture commis dans son pays en 1996. Pour les défenseurs tunisiens des droits de l’homme, c’est une vraie gifle infligée au régime de Zine Abidine Ben Ali. Il est très rare que la justice française accepte de se prononcer sur une affaire en faisant jouer le principe de la “compétence universelle” qui permet aux juridictions nationales de poursuivre les auteurs présumés des crimes les plus graves. La première fois, c’était il y a trois ans. Un officier mauritanien avait alors été condamné. La deuxième fois c’était ce lundi… Un diplomate tunisien, Khaled ben Saïd y était jugé par la cour d’assises du Bas Rhin à Strasbourg pour “complicité dans des actes de torture” commis en Tunisie contre une compatriote en 1996. Il a été condamné à huit ans de réclusion criminelle. Il s’agissait d’un jugement par défaut – l’homme n’est plus en France depuis longtemps- et la décision des juges est donc avant tout symbolique. Mais pour les défenseurs tunisiens des droits de l’homme, convaincu que leur combat ne peut porter que s’il trouve des échos en Europe et surtout en France, c’est une vraie gifle qui a été infligée au régime de Zine Abidine Ben Ali. Celui-ci faisait d’ailleurs partie des témoins cités à comparaître… Il était bien sûr absent. Une gifle pour le régime tunisien La Ligue française des droits de l’homme et la Fédération internationale des droits de l’homme s’étaient constituées parties civiles et la plupart des personnes qui ont été appelées à la barre ont saisi l’occasion qui leur était offerte pour dénoncer le caractère policier du régime tunisien. Les autorités tunisiennes parlent, de leur côté, d’une “affaire montée de toutes pièces” en rappelant que “la torture et autres traitements inhumains et dégradants sont rigoureusement interdits” en Tunisie. Ce qui est vrai… sur le papier. La plaignante, Soulaikha Gharbi, est l’épouse d’un militant islamiste tunisien. En octobre 1996 elle est arrêtée par des agents de la DST tunisienne qui veulent des informations sur son mari, réfugié depuis peu en France. Soumise pendant deux jours à des actes de torture puis libérée, elle revoit par hasard l’un de ses tortionnaires un an plus tard en allant récupérer son passeport au commissariat et relève son nom. En mai 2001, apprenant qu’il a été nommé au poste de vice-consul à Strasbourg, elle porte plainte. Informé de cette procédure par le commissaire en charge de l’enquête, le policier-diplomate prend la poudre d’escampette avec le soutien des autorités tunisiennes qui n’exécuteront jamais le mandat d’amener international pourtant délivré par le juge d’instruction. Il faut dire que Paris ne tient pas à ce que cette affaire envenime les relations franco-tunisiennes. Lors de sa visite en Tunisie, en avril 2008, Nicolas Sarkozy avait même affirmé que “l’espace des libertés” y progressait, et Rama Yade a vite cédé aux injonctions du Palais de Carthage qui ne souhaitait pas qu’elle rencontre, comme cela avait été pourtant initialement prévu, l’Association tunisienne des femmes démocrates. Jacques Chirac n’était pas moins indulgent. La “compétence universelle”, un principe gênant pour la diplomatie française… Et le Parlement français pourrait, dans quelques mois, voter une loi interdisant l’application par la justice française de ce principe de “compétence universelle” qui peut être si gênant pour la diplomatie française. Il y a quelques années déjà, il avait fallu “exfiltrer” discrètement le général algérien Khaled Nezzar pour éviter son arrestation. Les autorités françaises, qui n’ont pas fait d’excès de zèle, bien au contraire, espèrent que Tunis gardera un profil bas. D’autant qu’une autre affaire judiciaire empoisonne en ce moment les relations entre la France et l’Algérie. Il ne s’agit pas là de “compétence universelle” car les faits ont eu lieu sur le territoire français. Mais il s’agit également d’un diplomate. Mohamed Ziane Hasseni a été placé sous contrôle judiciaire au mois d’août dernier à la suite de son interpellation à l’aéroport de Marseille. Accusé de “complicité” dans l’assassinat en 1987 à Paris de l’avocat Ali Mecili qui était à l’époque une des figures de l’opposition algérienne, il a été placé sous contrôle judiciaire et ne peut donc quitter la France. Depuis les autorités algériennes sont intervenues à plusieurs reprises, accusant même la France de “prendre en otage” le diplomate. Aux dernières nouvelles, à en croire le quotidien algérois l’Expression, elles menaceraient même Paris de représailles économiques. (Source : le site de «L’Express» (Magazine – France), le 16 décembre 2008) Lien: http://www.lexpress.fr/actualite/monde/huit-de-prison-pour-l-ex-vice-consul-de-tunisie_726683.html
Torture: Un Tunisien condamné
Par Flore GALAUD leJDD.fr >> Un ancien diplomate tunisien a été condamné lundi en son absence à huit ans de prison par la cour d’assises du Bas-Rhin, pour actes de torture et de barbarie. La plaignante, une ressortissante tunisienne, assure avoir été torturée en 1996 par Khaled ben Saïd, alors commissaire de police. C’est la première fois qu’un diplomate qui a commis de tels actes dans son pays est jugé en France. Le tabou de la torture en Tunisie en passe d’être levé? Un premier pas vient en tout cas d’être franchi avec la condamnation lundi à huit ans de prison d’un ancien vice-consul tunisien pour actes de tortures et de barbarie dans son pays, prononcée par la cour d’assises du Bas-Rhin (Alsace). Un jugement inédit, mais tout à fait valide: ce verdict a en effet été rendu en vertu du principe de compétence universelle, un principe fondé sur la Convention de New-York de 1984. Ratifiée par la France, ce point prévoit que toute personne soupçonnée de torture ou de barbarie à travers le monde peut être jugée si elle se trouve sur le territoire français. L’ancien diplomate risquait vint ans de prison pour “actes de torture et de barbarie par personne dépositaire de l’autorité publique”. Il était en effet commissaire de police à l’époque des faits. Mais les juges l’ont seulement reconnu coupable d’avoir donné l’ordre à ses hommes de torturer une femme. Le ministère public avait pour sa part requis l’acquittement, faute de preuves, un résultat notamment lié à l’absence de coopération dans cette instruction de la part de la Tunisie. L’accusé, Khaled ben Saïd, 46 ans, était poursuivi par une tunisienne de 44 ans. Zoulaikha Gharbi, mère de cinq ans, affirme avoir été torturée pendant deux jours par l’accusé en octobre 1996 dans un commissariat de Jendouba, situé dans le nord-ouest du pays. A l’époque des faits, Zoulaikha est entendue par la police tunisienne qui est à la recherche de son mari, Mouldi Gharbi, un “terroriste notoire” selon Tunis qui est soupçonné d’appartenir à un courant religieux islamique prohibé. Pour la faire parler, les policiers lui retirent de force son foulard et la suspendent à une barre métallique. Elle aurait alors été frappée, insultée, et aurait subi des attouchements. Une expérience éprouvante qu’elle dit n’avoir jamais pu chasser de sa mémoire. Pendant l’audience, Vincent Geisser, chercheur du CNRS, a fermement rappelé que “la torture est une pratique d’Etat” en Tunisie. La torture, un “mode de contrôle de la société” En 2001, Zoulaikha, réfugiée en France depuis 1997, apprend par hasard que Khaled ben Saïd vient d’être nommé vice-consul de Tunisie à Strasbourg. D’abord sous le choc, elle se décide rapidement à porter plainte contre lui. Khaled ben Saïd prend aussitôt la fuite. Un mandat d’arrêt international est lancé en 2002, sans succès. Khaled ben Saïd n’a jamais répondu à aucune convocation du juge d’instruction. Silence également du côté des autorités tunisiennes: la justice du pays n’a jamais répondu à une seule commission rogatoire internationale lancée par un magistrat français. Les parties civiles décident alors de mettre en demeure le juge d’instruction afin de passer outre l’absence de réquisitions du procureur et de renvoyer Khaled ben Saïd devant la cour d’assises. Depuis le début de l’affaire, l’accusé, qui ne s’est jamais présenté, nie farouchement les faits par l’intermédiaire de son avocat. Ce dernier assure d’ailleurs que toute cette procédure judiciaire est en réalité “un procès politique”. “Mon client est un pion utilisé pour atteindre l’Etat tunisien”, a ainsi affirmé Me Olivier Salichon devant la presse. Pour la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme (LDH), qui s’étaient constituées parties civiles, la portée de ce procès est toute autre: “Ce procès devrait permettre de briser le tabou du recours habituel de la torture en Tunisie”, expliquent conjointement les deux organisations. “C’est l’ultime recours pour la plaignante d’espérer obtenir justice au terme d’une procédure équitable”. Car ce procès a aussi été celui de tout un système mis en place depuis plus de vingt ans par le président Zine el Abidine Ben Ali. “En Tunisie, sous Ben Ali, on torture au nom des droits de l’homme et on viole les femmes en invoquant le droit des femmes”, a également expliqué devant la cour Vincent Geissier. Cette pratique “est destinée à humilier et à diffuser la peur”. Avant d’ajouter : le recours à la torture, “c’est un mode de contrôle de la société”.
(Source : le site du «Journal de Dimanche JDD» (Quotidien – France), le 16 décembre 2008) Lien: http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200851/torture-un-tunisien-condamne_172865.html
La cause des droits de l’homme en Tunisie passe par la France
La « compétence universelle » de la France qui a abouti au procès de Strasbourg pour acte de torture sur une femme nourrit la relation complexe entre Paris et Tunis La politique des droits de l’homme en Tunisie… passe « forcément » par la France. C’est ce qui agace au plus haut point les autorités tunisiennes qui savent que les organisations non gouvernementales tunisiennes s’appuient sur leurs consœurs françaises pour exister, survivre et continuer un travail à haut risque. Les ONG tunisiennes elles-mêmes, dont les plus importantes – le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) ou la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) – savent que, sans leur appui, leur combat s’est souvent avéré vain parce qu’étouffé sur place, alors que s’il est porté sur la place publique en France, il a quelque chance de trouver un écho. D’où le regard vers la France paradoxalement commun au pouvoir, aux opposants démocratiques et aux islamistes.
Toutes les libertés réduites en Tunisie
« Nous, les Tunisiens, usons et abusons des relations avec la France », note, un brin ironique, un défenseur des droits de l’homme qui préfère garder prudemment l’anonymat. Depuis 1989-1990, toutes les libertés ont été réduites en Tunisie : plus de presse libre, plus de syndicats libres, pas de justice libre. En conséquence, nombreux sont les démocrates tunisiens, « les voix de la liberté » comme on les nomme, ou les islamistes, à finir par fuir la Tunisie et s’installer en France. À Tunis, chacun sait que si l’on est interpellé, arrêté puis jugé pour la défense des libertés démocratiques, du multipartisme ou pour activités islamistes, un procès impartial n’est pas de mise. Une fois libéré, souvent sur pression des ONG françaises et des autorités de Paris, les punitions tombent malgré tout : résidence surveillée, perte de travail, etc.
Ambiguité des positions de la France
De Tunis, cette relation complexe à la France, l’ancienne puissance colonisatrice, est regardée avec perplexité : tous les présidents français, les présidents de l’Assemblée nationale et bon nombre d’hommes politiques ont été amenés à défendre des opposants tunisiens… tout en soutenant le régime du président Ben Ali. Dernier en date, Nicolas Sarkozy. Lors de sa visite d’État de 48 heures en avril 2008, le chef de l’État français avait rendu hommage aux efforts de la Tunisie sur le terrain des droits de l’homme, affirmant même : « L’espace des libertés progresse. » Lors de cette même visite, la secrétaire d’État aux droits de l’Homme, Rama Yade avait, sans prévenir l’intéressée, annulé une rencontre prévue avec Khadija Cherif, militante des droits de l’homme, présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates. Preuve de la complexité des relations : cette dernière a reçu, la semaine dernière à Paris, l’un des prix des droits de l’homme de la République française… de la main de Rama Yade. Encore davantage menacés : les islamistes tunisiens, qui sont les plus nombreux prisonniers «politiques », leurs partis étant tous interdits. Mis sur écoute, arrêtés, torturés, emprisonnés, ils cherchent, tout comme la gauche tunisienne, à être « reconnus » politiquement à l’égal de « leurs frères » au Maroc ou en Algérie. Leur voix n’est entendue en Tunisie qu’en fonction de la constante répression qu’ils subissent. Le procès de Strasbourg constitue, à cet égard, une formidable tribune. Julia FICATIER
(Source : le site du «La Croix» (Quotidien – France), le 16 décembre 2008)
Lien:http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2359452&rubId=4076#
Un tortionnaire tunisien condamné en France
T. O. 16/12/2008 | Mise à jour : 21:07 | L’ancien diplomate était jugé par défaut pour des faits qui se sont déroulés en Tunisie, une procédure rarissime. Tunis dénonce une «affaire montée de toutes pièces». La cour d’assises du Bas-Rhin a condamné lundi Khaled Ben Saïd, un ancien vice-consul de Tunisie à Strasbourg, à huit ans de prison ferme pour complicité dans des actes de torture. L’accusé était jugé par défaut pour des faits qui se sont déroulés en Tunisie, selon la procédure dite «de compétence universelle». Rarissime, un tel verdict n’avait été prononcé qu’une fois en France à l’occasion du procès par contumace d’un tortionnaire mauritanien. La plaignante, la femme d’un militant du mouvement islamiste Ennahda, a raconté à la barre comment, en 1996, le diplomate, un ancien commissaire de police, l’avait frappée avant de demander à ses hommes de la torturer. Des témoins ont fait le procès du régime du président Ben Ali. Les jurés n’ont pas suivi le parquet, qui avait requis l’acquittement «faute de preuves». «L’impunité a été battue en brèche par la justice française», s’est réjoui Éric Plouvier, l’avocat de la victime. Les autorités tunisiennes ont dénoncé une «affaire montée de toutes pièces».
La Blogosphère Tunisienne : de la naïveté à la lucidité
Par: BYRSA
Je ne vais pas rajouter de l’huile sur le feu sur cette affaire des Tunisa Blogs Awards. Si si je vais le faire ça me fait plaisir:) Dès le départ, j’ai été très sceptique par rapport à ce concours et j’ai évité de réagir dès son lancement parce que des amis y étaient inscrits et je ne voulais pas faire mon rabat-joie. (J’ai compris par la suite que c’était à l’insu de leur plein gré ::) Sceptique parce que je n’apprécie pas trop cette récupération ambiguë d’un espace, anarchique, maladroit, spontané, réac mais surtout libre qu’on appelle : Tunisie-Blogs. Mais il y a une part aussi de naïveté de la part de certains bloggeurs inscrits et autres membres du jury. Il est facile de tirer sur l’ambulance et de se désolidariser après coup en invoquant un simple ” je ne savais pas”. Quelle entreprise accepterait d’associer son image à un bloggeur indépendant, même dans les plus grandes des démocraties, aucune grande entreprise n’aurait sponsorisée un concours de bloggeurs indépendants, libres et politiquement incorrect. Penser que cela aurait été possible en Tunisie relève de la plus grande des naïvetés.
Les sponsors sont là juste pour profiter du succès de la blogosphère et pour rajeunir leur image. Donc, c’est très naïf de penser que l’ATB et TOPNET étaient là pour défendre la liberté d’expression. Cette affaire (
ici), j’espère, qu’elle deviendra un cas d’école dans les cours de communication et de Marketing et surtout un bon contre-exemple dans la gestion de la crise (ici). Parce que je pense que c’est la fin de leur plan de communication sur le net et ça c’est dommage pour les boites de com qui vivaient de cet argent. Cette affaire démontre une fois de plus l’attachement sans fin des bloggeurs tunisiens à leur indépendance et à leur liberté et ça: j’aime ! Et je suis de plus en plus convaincu que le succès de Tunisie Blog est du à un seul facteur : son indépendance. Donc, il faut arrêter de tenter de récupérer cet espace pour des fins mercantiles et politiques. Enfin, j”aimerai profiter de cette note pour ouvrir une petite parenthèse sur cette idée de monter une association de bloggeurs. La mission de ce projet est belle mais c’est un non sens total. D’abord c’est une idée très vingtième-siècle 🙂 on est dans le web 2.0 les gars 😉 Mais c’est encore une tentative de politiser cet espace et de le diriger vers une pensée unique. Le débat existe sur Tunisie Blog pourquoi le déplacer ailleurs ?? La blogosphère doit garder son statut indépendant. C’est son charme, sa force et sa faiblesse. Vive la Blogosphère !
(Source : le blog « Byrsaonline », le 15 décembre 2008)
Lien :http://byrsa.blogspot.com/2008/12/la-blogosphre-tunisienne-de-la-navet-la.html
Le Bloc-Notes de Sami Ben Abdallah:
Mouvement social en Tunisie,Le radicalisme qui arrange les extrême
Par Sami Ben Abdallah www.samibenabdallah.com En une semaine, les auteurs du mouvement social de Redeyef ont été jugé. On ne peut que s’étonner de la vitesse avec laquelle les condamnations sont tombées. Le procès s’étant ouvert le 4 décembre, les condamnations sont tombées le 11 décembre. Cette vitesse contredit la lenteur qui marque d’autres procès qui traînent depuis des années. A savoir à titre d’exemples : celui de la LTDH (Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme) celui du journal Al-Mawquif (organe du Parti démocratique Progressiste, PDP légal) et tout récemment celui du journal mouwatinoun organe du FDLT. Les deux thèses contradictoires Le mouvement du bassin minier a éclaté suite à une protestation des habitants de la ville de Redeyef contre la corruption et le favoritisme qui marquaient les pratiques des responsables locaux (la direction de la société de phosphate principale pourvoyeuse d’emplois), les responsables du parti au pouvoir ainsi que ceux de l’administration locale. La ville a été le théâtre de manifestations et d’affrontements entre la police et une grande partie de la population. Officiellement, il y a eu un mort et les affrontements ont été largement médiatisés par le journaliste Fahim Boukaddous (condamné par contumace à 6 ans de prison). C’est à partir de ce point que les analyses divergent : Aux yeux du pouvoir, le Président de la République a pris des mesures en faveur de la ville, plusieurs responsables locaux ont été limogé. Il fallait donc s’arrêter à ce point et ne pas verser dans la «politique ». Aux yeux des oppositions : le mouvement a une dimension politique qu’il est légitime de mettre en valeur. D’où le soutien presque unanime de toute la classe politique à ce mouvement.(Sinon ça serait quoi le rôle d’une opposition ?) A partir de ce point, les choses se compliquent : Du coté du pouvoir, il y a eu une exploitation politique de ces événements et une censure exercée sur l’information. La ville selon les Communiqués des oppositions était en état de siège ou presque durant des mois. Du coté d’une partie des oppositions, il y a eu aussi une exploitation excessive de ces événements. A dix mois des présidentielles de 2009, plus d’un responsable politique avait retenu le bassin minier dans son agenda politique. Le rapprochement avec le mouvement syndicaliste du 26 janvier 1978 et les émeutes du pain en 1984 Notre pays n’est pas à sa première manifestation sociale. Il suffit de se rappeler les événements tragiques du 26 janvier 1978 et les émeutes du pain du 4 janvier 1984. L’analogie avec ces deux événements est légitime même si elle montre des limites. Certes, ces deux mouvements ont été le couronnement d’un processus de pourrissement social mais les deux ont été ponctuels (quelques jours). Le point commun entre ces 3 événements, c’est la gestion catastrophique et l’obstination à vouloir greffer de la politique sur ces derniers. Lors des émeutes du pain de 1984, les autorités (comme le rappelle le psychologue Mustapha Nasraoui) ont cherché des condamnations lourdes car elles étaient convaincues que les auteurs des troubles étaient guidés politiquement. Les juges n’ont pas marché… La nouveauté du mouvement du bassin minier Osons une analyse politique froide pour comprendre les logiques des uns et des autres afin de comprendre les logiques politiques des uns et des autres et de trouver des solutions. Pourquoi ce mouvement social a tenu ? Pourquoi ce mouvement est considéré (politiquement) comme dangereux ? D’abord tous les ingrédients politiques sont là :Premièrement, le peuple. Deuxièmement : des dirigeants syndicaux (Adnan Hajji et ses amis qui de part leur statut de « syndicaliste bénéficient d’une grande légitimité auprès de la population). Troisièmement, un contexte politique tendu : l’avant présidentielles de 2009. Quatrièmement, des têtes politiques (la plupart des dirigeants de l’opposition). Cinquièmement, des financiers. C’est à ce titre (semble-t-il) que M.Mohdine Cherbib président de la FTCR et coordinateur du comité de du bassin minier à l’étranger été condamné alors qu’il se trouvait en France. Car paraît-il son ONG a donné des aides pécuniaires à quelques dirigeants. Si ces faits se confirmaient, cela mérite un commentaire : « dans tous les cas, la condamnation de M.Mohiyeddine Cherbib est injuste. S’il s‘avère que sa condamnation a été motivée par quelques subventions que son ONG ait accordé à quelques syndicalistes, on ne peut que s’interroger : si tout était fait dés le départ dans la transparence (comme ça doit être fait), personne ne trouverait rien à dire ». Enfin, sixième facteur aggravant politiquement : « un bras médiatique ». Il s’agit de M. Fahem Boukaddous du canal du dialogue qui a fait des reportages assez courageux, diffusés par le canal du dialogue ainsi que sur les sites de partage de vidéos tels dailymotion,youtube. Ce sixième point mérite une remarque. En France, lors de la révolte des banlieues, les journalistes français ont décidé (sûrement suite à une suggestion politique) de ne plus préciser le nombre de voitures brûlées. Car la police a remarqué qu’il y avait une sorte de concurrence qui s’est installée entre quartiers. Chacun vérifiant au JT de 20h le nombre de voitures brûlées dans son quartier et le comparant avec les autres quartiers. Pour que les JT parlent de tel quartier, il fallait que le nombre de voitures brûlées dépasse les autres. Pour arrêter cette concurrence, les JT ne précisaient plus le nombre de voitures. Il faut aussi reconnaître que trop d’informations tue l’information. Les Français l’ont vérifié lors de la révolte des banlieues. « Combien ont-ils brûlé de voitures aujourd’hui ? 85 ? Mais c’est rien ! hier ils ont brûlé 130 ! ». Nous vivons la même banalisation à propos de la Palestine : « combien y a-t-il de morts ? 5 ! mais c’est rien, hier c’était 15 ! ».De ce point de vue, la gestion médiatique du pouvoir des manifestations du bassin minier a une explication politique (éviter le risque de contagion des autres villes comme c’était le cas des journalistes français qui ont décidé de ne plus préciser le nombre de voitures brûlées). Mais la censure et la rétention de l’information ont été tellement excessives (Contrairement à la France où ce sont les journalistes qui en ont décidé, il est difficile de croire que les journalistes tunisiens ont décidé de ne pas évoquer ces manifestations) que finalement ça ouvert la porte à toutes les instrumentalisations médiatiques et politiques qui s’en sont suivies. Instrumentalisation politique et médiatique ? Nous avons vu de part et d’autres la même instrumentalisation : la télévision publique montrant des foules applaudissant les décisions du pouvoir et la télévision du canal de dialogue montrant des foules protestant contre le pouvoir.
En somme, des foules qui n’ont plus rien à perdre, des dirigeants syndicaux, des têtes politiques, des finances et un bras médiatique. Ce sont ces deux derniers éléments (des finances et un bras médiatique) qu’on ne retrouve pas en 1984 et 1978 (comme quoi l’apparition des chaînes émettant par satellite et Internet ont tout changé), ce qui explique que le mouvement a duré dans le temps quand ceux de 1984 et 1978 ont été ponctuels. Ce qui explique aussi les conséquences politiques qu’on observe aujourd’hui. Aux yeux du pouvoir, il fallait que le mouvement s’arrête, car il pouvait être entretenu (médiatiquement et financièrement) …durer et avoir d’autres conséquences politiques. 10 ans c’est trop ! A ce point aussi, les analyses divergent.10 ans de prison ferme pour Adnan Hajji et ses amis, 6 ans pour le journaliste Fahem Boukaddous ! c’est trop ! Au début des années 90, les condamnations à plus de 15 ans des dirigeants d’En Nahdha sont passées presque inaperçues. Mais là, c’est trop ! qui pourrait adhérer, justifier ou applaudir des condamnations de dix ans de prison ? La logique politique du pouvoir veut que ces condamnations servent de message politique à ceux qui sauront le déchiffrer !d’autant plus que Adnan Hajji a été réintégré dans ses fonctions par la puissante centrale syndicale l’UGTT à la veille du procès. La même logique politique implique théoriquement qu’en cas d’appel, ces condamnations seront revues à la baisse puis les victimes graciées à l’occasion d’une fête nationale et bénéficieraient d’une libération «conditionnelle ». Il y a aussi un point qui mérite d’être exploré. Celui d’une partie des responsables de l’exécutif qui, pour garder son pouvoir et ses privilèges, cherche à tout pourrir. Plus il y aura des condamnations en Tunisie, plus il y aura des islamistes dans les prisons, plus il y aura des exilés à l’étranger, plus le pouvoir sera fragile politiquement, plus une partie du microcosme qui est demandeuse aussi de ce radicalisme pour exister médiatiquement et politiquement …en un mot, plus il y aura du pourrissement. Plus ça va dans le sens de leur intérêt car la réconciliation entre les uns et les autres ne sera plus à l’ordre du jour. Autant de gâchis ! La France a connu ce qu’on a appelé dans le temps «la révolte des banlieues » et le pouvoir français est arrivé même à décréter l’état d’urgence. Des voitures brûlées, des bavures, des incendies, des manifestations… mais il n’y a pas eu de condamnations de dix ans de prison ! Car quelle que soient les explications politiques des uns et des autres, c’est trop ! la crise des banlieues françaises était motivée par une injustice sociale ( trop de chômage, trop d’insécurité, trop de racisme) mais elle a mis le doigt sur un problème politique ( l’échec en partie du modèle d’intégration des étrangers dans la société française et dans le corps politique français d’où la nomination de Rachida Dati comme ministre de la justice, celle de Rama Yade comme secrétaire d’Etat et la création d’un ministère de l’identité nationale dirigé par Brice Hortefeux). Le mouvement du bassin minier traduit exactement la même logique : à la base, c’est un mouvement social (une moyenne de chômage qui dépasse la moyenne nationale, c’est le cas aussi dans les banlieues françaises où la moyenne du chômage dépasse la moyenne française). Ce mouvement social pose aussi des questions politiques qui demeurent insolubles depuis l’indépendance : la justice sociale et l’inéquitable distribution des richesses entre les villes. Les Tunisiens du Sud ont l’impression que ceux des grandes villes Tunis, Sousse, Sfax sont plus favorisés, ce qui explique en partie la grande culture régionaliste présente en Tunisie). Pour preuve, ce passage extrait des mémoires d’Ahmed Kdidi (ancien responsable bourguibiste) quand il expliquait l’expérience collectiviste de l’ancien Premier ministre Ahmed Ben Salah. M.Kdidi écrit à la page 28 « nous comparions un petit village Al Hadaya de Hajib Layoun à la mairie de Carthage ou de la Marsa. En 1966, Le préfet (wali) de Kairouan, Monsieur Mongi Fkih a eu raison quand il déclarait dans une réunion publique « quand nous comparons Al Hadaya à Carthage ou à la Marsa, nous arrivons à une conclusion choquante. Ou Al Hadaya ne fait pas partie de la république tunisienne ou c’est la Marsa qui n’en fait pas partie. Mais il est impossible qu’elles fassent partie du même pays ». A propos de ce point, il faut reconnaître que le pouvoir actuel a hérité ce dossier épineux du régime de Bourguiba et que le fond de 26-26 a été (indépendamment de tout ce qu’on dit sur ce dernier) une bonne initiative pour réhabiliter ce que nous appelons des zones d’ombre en Tunisie. Mais cette initiative prise il y a quelques années, demeure insuffisante pour répondre aux problématiques qui se posent à la Tunisie d’aujourd’hui : une richesse nationale tunisienne bénéficierait à une minorité et trop de culture régionaliste dans un petit pays comme la Tunisie posent la question de la cohésion entre Tunisiens. Ensuite, ce chômage presque «structurel » qui caractérise la Tunisie, la question de la créations d’emplois (tous les pays en souffrent mais en Tunisie nous pouvons faire largement mieux). Enfin, un volet politique : l’indépendance de la justice, la gestion sécuritaire des conflits politiques et sociaux. S’il y a un mot qui peut qualifier ces condamnations, c’est «quel gâchis » ! Car la Tunisie souffre exactement des mêmes problèmes dont souffrent d’autres pays. Chez nous, il y a des choses positives qui ont été faites, mais il y a aussi du négatif. Il ne sert à rien de se voiler la face et de dire que tout est parfait. Il ne sert à rien aussi de s’arrêter à cette expression «rien n’est parfait » (on le sait !). Pourquoi nous nous condamnons à l’immobilisme et à la fatalité ? L’insécurité, le chômage, la justice sociale, « la fracture sociale » entre Tunisiens (dirait Chirac) ne sont pas des fatalités. Nous pouvons faire mieux. Ce ne sont pas les compétences des Tunisiens qui en manquent. Cependant, tant qu’on croit que « la politique sécuritaire » pourrait apporter des solutions, on ne sortira pas de l’auberge. Et tout dans notre pays deviendra une affaire d’Etat : d’un Tarek Dhiab qui a refusé de serrer la main d’un ministre à un journaliste qui a tenu des propos critiques excessifs à des manifestations dans le bassin minier. Tout devient une affaire d’Etat. On fait tout pour se fragiliser et on passe notre temps à s’interroger pourquoi nous sommes « fragiles » ? Pourquoi les uns et les autres se « radicalisent » ? Pourquoi le Tunisien ne croit plus en la politique et déserte vers les extrêmes ? Pourquoi la presse occidentale évoque régulièrement le pouvoir tunisien.
Avec des condamnations de dix ans de prison. A quoi fallait-il s’attendre ?
Trois détenus de Guantanamo, disculpés, vont être transférés en Bosnie
AFP, le 16 décembre 2008 à 16h02 WASHINGTON, 16 déc 2008 (AFP) – Les Etats-Unis s’apprêtent à transférer trois détenus de Guantanamo d’origine algérienne vers la Bosnie, leur pays d’adoption, alors que la justice américaine a ordonné leur libération en novembre, a indiqué mardi à l’AFP un responsable de défense américain. Ces “transfèrements” constituent les premières libérations du camp de détention de Guantanamo effectuées par l’administration Bush sur ordre de la justice. Mustafa Ait Idir, Mohamed Nechla et Hadji Boudella devraient être renvoyés ce mardi en Bosnie, dont ils possèdent la nationalité, a indiqué ce responsable sous couvert de l’anonymat, le Pentagone refusant d’annoncer les transfèrements avant qu’ils soient effectués. Il confirmait des informations publiées par le New York Times et le Washington Post. Les trois hommes font partie d’un groupe de six Algériens résidant en Bosnie et arrêtés fin 2001 par la police bosniaque, qui les soupçonnait de préparer un attentat contre l’ambassade américaine de Sarajevo. Ils ont été transférés en janvier 2002 vers le camp de détention de la base navale américaine de Guantanamo, à Cuba. Près de sept ans après l’ouverture de la prison, un juge américain, Richard Leon, a reconnu pour la première fois jeudi que certains détenus, en l’occurrence cinq de ces hommes, y étaient enfermés illégalement et a ordonné qu’ils soient libérés. Le sixième détenu du groupe, Belkacem Bensayah, 46 ans, également extradé par les autorités bosniaques, s’est vu refuser sa libération. Il est accusé d’avoir eu l’intention de se rendre en Afghanistan pour y combattre les Etats-Unis et “d’organiser le voyage d’autres personnes dans le même but”. La légitimité de la prison de Guantanamo est très contestée depuis son ouverture en janvier 2002. Destiné aux personnes soupçonnées par Washington de liens avec Al-Qaïda ou les talibans, elle compte encore quelque 250 détenus, pour la plupart jamais inculpés ou jugés. Le président élu américain Barack Obama a promis de fermer cette prison. AFP
Cheney défend le recours à la simulation de noyade contre les suspects
WASHINGTON – Le vice-président américain sortant Dick Cheney a défendu lundi l’emploi de la simulation de noyade contre les suspects de terrorisme, et estimé dans des entretiens que la prochaine administration pourrait se rallier à un exercice vigoureux des pouvoirs présidentiels. Rapportés par la chaîne ABC, les propos de M. Cheney sur la simulation de noyade s’apparentent fort à une reconnaissance publique au plus haut niveau du fait que les Etats-Unis ont recouru contre les suspects de terrorisme à des méthodes dénoncées par leurs détracteurs comme des actes de torture. L’administration Bush s’est volontiers retranchée derrière le secret des méthodes antiterroristes pour ne pas confirmer le recours à cette pratique. Dans le même temps, le président George W. Bush assure que les Etats-Unis ne pratiquent pas la torture. Le gouvernement de Barack Obama qui s’installera le 20 janvier pourrait aussi ne pas trouver que des défauts au camp de Guantanamo, qui risque d’être plus difficile à fermer que ne le voudrait M. Obama, a dit M. Cheney, selon la retranscription de deux entretiens diffusés par la Maison Blanche et la chaîne ABC. “Oui”, a répondu M. Cheney à la chaîne ABC qui lui demandait s’il jugeait approprié l’usage de la simulation de noyade, parmi les méthodes qui auraient été employées pour faire parler Khaled Cheikh Mohammed, le cerveau présumé des attentats du 11-Septembre. “Non”, a-t-il répondu, selon la retranscription de l’entretien publié par ABC quand la chaîne lui demandait si certaines des méthodes employées contre Khaled Cheikh Mohammed ou d’autres étaient allées trop loin selon lui. La méthode consistant à déverser de l’eau sur les voies respiratoires d’un individu immobilisé, pour provoquer la sensation de suffocation, passe pour l’une de celles employées par les Etats-Unis contre les terroristes présumés. Pour les détracteurs de la “guerre contre le terrorisme” déclenchée après le 11-Septembre, elle est devenue, avec le camp de Guantanamo ou les abus d’Abou Ghraïb, l’un des exemples les plus éloquents des excès de ce combat. M. Cheney avait mis l’administration dans l’embarras en 2006 en déclarant: “Cela va de soi pour moi” à une radio qui lui demandait si on pouvait plonger quelqu’un dans l’eau pour sauver des vies. M. Cheney, un des derniers néoconservateurs à servir encore au plus haut niveau dans l’administration Bush, a défendu Guantanamo en invoquant les camps de prisonniers allemands de la Seconde Guerre mondiale pour revendiquer le droit de détenir des ennemis “jusqu’à la fin du conflit”. Fermer Guantanamo ne devrait être possible qu’avec “la fin de la guerre contre le terrorisme”, a-t-il dit, ajoutant ne pas savoir quand celle-ci viendrait. “Guantanamo a été très, très précieux. Et je pense qu’ils se rendront compte qu’essayer de le fermer sera très difficile”, a-t-il dit dans un autre entretien en évoquant l’intention déclarée de M. Obama et des siens. Dans cet autre entretien, accordé à Rush Limbaugh, animateur conservateur d’un influent programme radio, M. Cheney a estimé que la prochaine administration pourrait, avec l’exercice du pouvoir, souscrire à son interprétation très large des pouvoirs du président. M. Cheney passe pour être le vice-président peut-être le plus puissant de l’histoire moderne des Etats-Unis, et l’un des plus secrets. Il passe aussi pour s’être beaucoup employé à renforcer les prérogatives du président face aux autres pouvoirs. Il serait l’un des ardents avocats des pouvoirs controversés conférés au président pour combattre le terrorisme. “Le président croit, et je crois très profondément en un exécutif fort (…) et je pense peu probable que l’administration Obama cède à nouveau cette autorité au Congrès”, a-t-il dit, envisageant même que la prochaine administration soit reconnaissante à cet égard envers l’administration Bush. (©AFP / 16 décembre 2008 00h41)
Chaussures lancées à George Bush en Irak « Voilà la liberté », lance le consul général des États-Unis à Québec
Taïeb Moalla 15/12/2008 18h57 Loin de s’offusquer devant « l’attentat aux chaussures » essuyé dimanche par le président Geroge W. Bush, lors d’une conférence de presse en Irak, David Fetter, consul général des Etats-Unis à Québec, y a décelé un signe de « liberté ». « Quand j’ai vu l’événement, je me suis dit que c’est quelque chose qui n’aurait pas pu se passer pendant l’époque de Saddam Hussein (l’ancien président irakien). Voilà la liberté », s’est exclamé M. Fetter, rencontré lundi matin en marge d’une conférence de presse. Selon le diplomate, l’incident permet paradoxalement d’obtenir « une bonne mesure de l’avancée des libertés en Irak (…). Je comprends que les gens veuillent s’exprimer par des gestes, mais le fait qu’on puisse faire un débat en Irak, c’est vraiment quelque chose de merveilleux ». Lorsque le Journal lui a fait remarquer qu’il ne s’agissait pas d’un « débat » à proprement parler, David Fetter a rétorqué que « le fait de pouvoir exprimer son avis, c’est quelque chose que nous avons accepté depuis notre naissance. Mais c’est un petit miracle en Irak ». Invité à commenter la réaction du président américain, qui a évité de justesse les coups de chaussures, le consul général a ajouté que M. Bush « a de très bons réflexes. Mieux que moi en tout cas », a-t-il mentionné dans un grand éclat de rire. Le journaliste risque deux ans de prison Dimanche, Mountazer al-Zaïdi, 29 ans, journaliste de la chaîne irakienne al-Bagdadia, a jeté ses chaussures en direction du président américain et l’a traité de « chien », en pleine conférence de presse. Selon un avocat irakien, l’assaillant risque « au minimum deux ans de prison » s’il est poursuivi pour « insulte à un chef de l’Etat étranger en visite en Irak ». Le gouvernement irakien a qualifié le geste du journaliste « d’acte honteux », tandis qu’une partie de la presse arabe saluait un « adieu qui sied bien à un criminel de guerre ». Sur YouTube, les parodies de l’incident pullulent. Une d’elles prétend que le journaliste a lancé un « À babouches » (prononcer : À bas Bush) bien senti au moment de son attaque.
Politics: The Art of the Possible
Dr. James J. Zogby
President Arab American Institute
Washington Watch (*)
15 décembre 2008
Since the article I wrote (alternately titled “Lessons to be Learned” or “Rahm Emanuel and Arab Perceptions”) has generated some discussion, I want to offer a few further reflections:
It is vitally important that Arab Americans engage in politics, but it must be understood that politics and political empowerment are processes.
Over the past three decades, Arab Americans have made remarkable progress in entering the political mainstream. It is useful to recall that as late as the 1970s, Arab Americans were largely excluded, even from some progressive coalitions. We were victims of “black listing”, rejected by the political parties, ignored by the major media, and harassed for our work. As a result, few, if any, prominent persons of Arab descent in politics identified themselves as Arab Americans.
In fact, the first-ever organized Arab American presence in national politics was the 1984 Jesse Jackson campaign-but even that didn’t end the “politics of exclusion”. Between 1984 and 1989, we endured painful rejection: candidates routinely returned contributions, rejected our endorsements and association with the organized Arab American community. There were exceptions, to be sure, but they were few and far between.
Not accepting this, we organized, worked with allies, and fought back-and did so smartly. As a result of the collective efforts of many, today Arab Americans are part of the political mainstream. We have worked our way into leadership roles on the state and national levels, and have fused together our component parts (generational, religious and country-of-origin) into a community that is recognized nationally. Perfect? Of course not. But, undeniable progress.
Some would like politics to be about morality, a stage on which absolute good and evil compete. It is not. Politics has more correctly been defined as the “art of the possible,” with “good politics” finding the intersection between the desirable and the possible.
In real politics, in other words, you don’t always achieve what you want, but you work for what you can get. That is because reality imposes limits on anyone’s efforts-limits established by power and capacity.
In the arena of real politics, the side that wins is not the one that is “right.” (If it were, a famous political comic noted, “The Indians would be running America”). The side that wins is the side that has the power, and the capacity to use it. Given this, winning in politics requires both an understanding of its processes and a commitment to stay the course and work to become empowered.
It is this that separates critics and cynics. We should all be critical-able and willing to challenge what is wrong, working to correct policies and practices that we find deplorable. To bring about the change we seek, we must maintain a critical eye while engaging in the process that makes change possible.
Cynics, on the other hand, are like those sports fans sitting in the overstuffed chairs with a drink in hand, criticizing their team’s every move, calling for someone else to do something. It’s easy to be a cynic, but cynics don’t make change. What’s harder, but needed, is to get into the game.
Politics requires engagement in voter registration and mobilization, volunteering in campaigns, contributing time and money and hard work, and organizing coalitions to fight for issues within an imperfect process. That is the work we must do if we are to succeed.
What I hoped to accomplish in “Lessons to be Learned,” (and was glad to have done so for many), was to offer a sense of perspective and encouragement to those who felt deflated by the appointment of Rahm Emanuel (and to chide the Obama team for not being more sensitive to Arab perceptions-something those who condemned my piece appeared to ignore.) To those who had undergone a wild mood swing from elation to despair, I sought to offer a cautionary note. To the person who wrote, “…all is lost. I’ve lost all hope and wasted my vote,” I wanted to provide a reality check.
First and foremost, nothing can ever diminish the historic significance of the Obama victory. For those who recall “Jim Crow” and the bitter legacy of racism, to have been a part of this transformative moment in American history will remain a source of pride.
And, after eight years of an Administration that, with callous neglect and willful recklessness, brought such misery to the Arab people and to Americans, as well, the Obama victory offers change and new possibilities. It will not be easy and is not inevitable, nor can it occur overnight. The change we seek will be incremental, but it is now possible.
It will take work, and it is to this work that we must now commit ourselves. We must remain engaged, working within coalitions: to end the war in Iraq; to secure justice and peace and security for Palestinians and Israelis, to work for a foreign policy based on respect for international institutions and rule of law and, at home, to fight for respect for the fundamental rights guaranteed in our Constitution.
This election is not the end. It is the beginning of a political process where change can now occur-but only if we remain engaged, adhere to our principles, and work to achieve what is possible.
(*) Washington Watch is a weekly column written by AAI President James Zogby. The views expressed within this column do not necessarily reflect those of the Arab American Institute. We invite you to share your views on the topics addressed within Dr. Zogby’s weekly Washington Watch by emailingjzogby@aaiusa.org