15 septembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2671 du 15.09.2007

 archives : www.tunisnews.net

Forum Tunisie-foot: Graves incidents à Bizerte à la suite de CAB-CA AP: Le Liban annonce l’arrestation du porte-parole du Fatah al-Islam Abdelkader DEHBI : Lettre ouverte à M. Abdelaziz Bouteflika,  Président de la République. Saloua Charfi: Liban : Sabra et Chatila vingt ans après AFP: CAN-2008/préparation – La Tunisie rencontrera les Emirats et l’Autriche

Exraits du forum Tunisie-Foot à la suite de CAB-CA
 
 
il y’a eu de graves incidents à bizerte à la suite de CAB-CA , voitures incendiées , voiture saccagées , meme des blessés , il y’avait environ 5000 supporters clubistes , il y’a eu des scènes d’emeute aprés le match !!!! ou va notre football ,nous sommes qu’a la 4eme journée du championnat ? Qui est responsable de cette situation ?
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je rentre a linstan , je vous raconte pas binzart mais falouja lorske les forces de lordre on evacuer le stade jve dir il ont fai sortir les bizertins il ont commencé a ns jeter des cailloux ont frapper les boulisiya (rajéla yesser il boulisiya (n3ajjjjjjj)) , ensuite ils se sont attaquer a nos voitures kasrou barcha bilar il ya 2 voitures brulées (golf5 é clio classik) une otre voiture endommagée clio nouvo mai les voitures qui ont les vitres cassé se comptent par 20 , 3 ou 4 clubistes bléssé mai rien de grave (7jar) pui ki 5rajna na7na les forces de lordre se sont enfui é ns ont laissé tous seul on se devaient de ns defendre par il 7jar sinon il allé cassé encor é encor on les a repoussé jusko renfor (boulisiyit tounis t**** dsl pr le therme) pui jme3a clubistiya ont brulé une 44baché une cadette é une fiesta (cé con mai cé compréhensibl vu lempleur des dégat cozé par les bizertins) enfin 5rajna min gadi ver 8h20 jesper ke jai tou di 7amdoula labes un autre: Je viens de rentrer a l’instant aprés un calvaire de plusieurs heures … c’était vraiment chaud aprés le match … des voitures totalement brulés (deux et c’est leur public qui l’a fait) … la majorité des voitures ont les vitres cassées .. c’était vraiment le chao … une guerre des rues a eclaté … et notre public a riposté pour se defendre … On se demande ou est les forces de l’ordre … il y avait quelques uns qui regardaient de loins sans rien faire
…………………….
 
je viens de rentrer du 15 octobre dry.gif … c’est du jamais vu ce qu’il s’est passé aujourdui huh.gif des scenes de guerre entre supporters mais surtout avec les forces de l’ordres … wallah rabbi yostor j’espere qu’il n’y a personne de bléssé car il y avait pas mal d’enfants
Video des voitures brulées
Cliquer  ici

 Le Liban annonce l’arrestation du porte-parole du Fatah al-Islam

 
AP – Samedi 15 septembre, 12h00 BEYROUTH – Les troupes libanaises ont capturé le porte-parole du Fatah al-Islam et de trois autres membres du mouvement tôt samedi, deux semaines après sa défaite dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared, a annoncé un porte-parole de l’armée. Après plus de trois mois de combats acharnés, l’armée libanaise est venue à bout le 2 septembre des dernières poches de résistance dans le camp, situé dans le nord du Liban, remportant une victoire décisive sur les militants du groupe islamiste retranchés sur place. Depuis, les soldats libanais ont passé le camp au peigne fin. Lors des affrontements du 2 septembre, plus de 50 personnes avaient été tuées, tandis qu’une vingtaine de militants étaient interpellés. Abou Salim Taha a été capturé à Jabal Terbol, près de Nahr el-Bared et non loin du camp de réfugiés de Beddaoui. Un porte-parole militaire s’exprimant sous couvert d’anonymat a précisé que l’homme était un ressortissant syrio-palestinien du camp de réfugiés de Yarmouk. Trois autres individus ont été arrêtés avec lui. Dans un communiqué laconique rendu public plus tard, l’armée a ajouté que les trois personnes interpellées en même temps que le porte-parole étaient originaires d’Arabie saoudite, de Syrie et de Tunisie. « Une enquête est en cours », précise le document. Selon une source sécuritaire, certains militants tentent de rejoindre le camp de réfugiés d’Ein el-Heloueh, dans le sud du Liban. Le gouvernement a fait état d’un bilan de 222 militants tués pendant les combats. Plus de 200 ont été capturés, tandis que 167 soldats libanais trouvaient la mort. Mais à l’exception du No2 du Fatah al-Islam, Abou Houreira, tué dans une fusillade à Tripoli il y a plus d’un mois, aucun dirigeant du mouvement n’a pu être capturé. AP

 
 

Lettre ouverte à M. Abdelaziz Bouteflika,  Président de la République.

 
 
«  » كــل شــيء هــالـــك إلا وجــهـــه، لــه الــحــكــم وإلــيـــه تــرجــعــون » » (88 / 28)
 
En ce mois sacré du Ramadhan, – le mois par excellence de la miséricorde divine -, il a paru utile et constructif, au vieil ami que je fus pour vous, de vous adresser cette lettre ouverte, dans l’intérêt exclusif de la patrie. Car, si comme je le crois, je vous connais suffisamment bien pour témoigner en toute objectivité, de votre grande ferveur pour cette patrie, vous m’accorderez en retour, que je partage cette même ferveur, tout comme d’ailleurs n’importe quel citoyen algérien digne de ce nom. C’est donc dans cet esprit, c’est-à-dire au nom de ce patriotisme partagé que je m’adresse à vous, en votre qualité de Président de la République.
 
Les plus « jeunes » parmi l’effectif des moudjahidine vivants, de la Guerre de Libération Nationale, ont atteint aujourd’hui – en cette fin 2007 – un âge minimum de 65 / 70 ans, âge vénérable où, dans nos sociétés musulmanes en particulier, l’on se prépare à comparaître devant son Créateur, portant chacun, le poids de ses propres actes. Terrible rendez-vous s’il en est, définitif et sans lendemain, dont l’unique issue est l’Eternité. Dans la béatitude ou dans l’expiation.
Il y a un Hadith de notre Prophète, – Le salut soit sur Lui -, qui dit en substance que jusqu’aux derniers moments de sa vie, l’homme a la faculté de se racheter in extremis, ou bien de se perdre. Ce que je veux dire par là, c’est ceci: Bien que vous n’ayez pas réussi – et c’est mon opinion toute personnelle -, au bout de plus de huit années d’un pouvoir sans partage, à mettre l’Algérie sur les rails de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la justice, il est encore temps pour vous, d’accomplir en quelques semaines, en quelques mois – Dieu vous prêtera vie – des Actes politiques et historiques décisifs, qui pourront avoir une portée considérable pour l’avenir d’un Peuple et d’un pays qui ont tant souffert. Actes qui vous vaudront ici-bas, la reconnaissance des hommes et dans l’Au-delà, votre Salut.
On dit que la politique est l’art du possible. C’est aussi l’art de réparer. De réparer les erreurs, les fautes ou les oublis. Ceux des autres et surtout ceux de soi-même…..Rien n’est plus blâmable que la persévérance dans l’erreur, ainsi que le rappelle le Saint Coran à la fin de la Sourate de la Caverne.     
 
         «  »قــل هــل نـنــبــئـكــم بــالأخــســريــن أعـمــالا الــذيــن ضـــل سـعـــيــهــم فــي الـحــيــاة الــدنــيــا وهــم
 يـحـسـبـــون أنــهـم يـحـسـنـــون صـنــعـــــا » » (99 / 18)
 
Je vous rappelle – bien que vous soyez beaucoup mieux placé que moi pour en connaître – que la Constitution vous donne juridiquement toutes les prérogatives pour accomplir tous Actes légitimes de sauvegarde nationale que vous jugeriez utiles – que ces Actes fussent d’ordre institutionnel ou politique, administratif ou judiciaire, économiques ou financiers  -, pour le Salut du pays.
Ainsi, au lieu de chercher à confectionner un texte constitutionnel de plus, accordant des pouvoirs quasi pharaoniques à votre personne ou à ceux qui vous succèderont inexorablement un jour ou l’autre à la tête de l’Etat, ne pensez-vous pas qu’il est plus urgent et plus juste – près d’un demi siècle après l’Indépendance – de restituer à ce bon Peuple algérien, sa légitime liberté de décider souverainement de son destin, en mettant loyalement en place des Institutions démocratiques authentiques « …qui survivront aux hommes » ainsi que vous et vos compagnons du 19 Juin 1965 en aviez pris l’engagement solennel ? Saisissez donc l’opportunité qui vous est offerte par la Providence – de par votre position de Chef de l’Etat -, pour entrer dans l’Histoire par le grand portail, au lieu de vous laisser piéger dans les sinistres carcans des luttes subalternes des différents clans d’une classe politique sans enracinement dans la société, tant il est vrai qu’elle constitue une pure création adultérine du système. Une classe politique au demeurant totalement discréditée dans son ensemble, tant qu’elle a surabondamment donné la preuve – jusqu’aux plus hauts échelons du pouvoir -, de son incompétence,  de sa corruption, de son incivisme. Une classe politique dégénérée donc, que votre devoir envers Dieu et envers la Nation vous commande de renouveler par une politique volontariste et audacieuse de changement de génération.
L’Algérie dispose de milliers d’universitaires et de cadres de standard international: médecins, ingénieurs, juristes, économistes ou chercheurs émérites dans les disciplines scientifiques et technologiques,  les plus variées. La majorité d’entre eux sont marginalisés et sous payés, quand ils ne sont pas contraints à l’exil et exploités dans de lointains pays, pendant qu’un grand nombre de quasi analphabètes et d’opportunistes de tous horizons battent le haut du pavé dans une société où l’argent et la dépravation, l’ignorance et l’incivisme ont submergé tous les repères traditionnels de la morale, de la culture et du nationalisme. Au point que notre société qui a su résister près d’un siècle et demi durant,  aux assauts de l’acculturation, de l’assimilation, voire de l’évangélisation se retrouve aujourd’hui – en l’absence d’une autorité publique forte et moralement crédible -, livrée aux discours dévastateurs de deux intégrismes également adventices dans notre société: d’une part, celui d’un islamisme politique aventuriste ou opportuniste selon le cas, qui a été souvent manipulé et instrumentalisé d’une manière criminelle comme on l’a vu durant la décennie noire; d’autre part, celui du néo collaborationnisme d’une minorité de déracinés pseudo élitistes,  au sein de laquelle les uns se sont improvisés publiquement en porte parole des intérêts de l’hégémonisme occidental voire du sionisme, tandis que d’autres ayant revêtu la soutane de prêtres de cette nouvelle religion qui s’intitule tantôt « laïcité », tantôt « modernité », s’autorisent aujourd’hui impunément, à diffamer et à remettre en cause les valeurs fondamentales qui participent de l’identité même de la Nation quand ils ne complotent pas ouvertement, en Algérie ou à l’étranger,  contre l’unité-même de cette Nation. 
 
Il n’est que grand temps de réagir Monsieur le Président, en donnant à ce Peuple l’opportunité de réaffirmer avec force et par les urnes, son identité profonde et de l’opposer en tant que de besoin à la face du monde et en tout état de cause, à la face de ses ennemis. Des ennemis souvent stipendiés de l’étranger et constitués en groupuscules de déracinés, qui prétendent aujourd’hui dicter leur loi à tout un Peuple.
Voici à titre purement indicatif, les Actes les plus urgents qui pourraient être envisagés:
 Dissolution de l’Assemblée Populaire Nationale;
 Gel de tous les partis politiques, y compris le FLN;
 Proclamation et installation sous vos auspices, d’un Comité de Salut National composé de dignitaires intègres, civils et militaires de juristes éminents et de technocrates. Le Comité National comprendra une vingtaine de membres tout au plus et la plus large place sera faite en son sein, à la génération qui prendra le  relais. Ce Comité, vous le dirigeriez vous-même, assisté par un vice-président qui sera pleinement saisi de toutes les prérogatives de Chef d’Etat, en tant que de besoin; Le Comité de Salut National sera pleinement dépositaire de la Souveraineté nationale. Souveraineté qui sera immédiatement transférée à l’Assemblée Nationale Constituante, dés sa validation. Le Comité de Salut National légiférera par Ordonnances promulguées par vous-même, jusqu’à l’entrée en vigueur de la Nouvelle Constitution.
 Désignation d’un Gouvernement de Salut National formé de technocrates à l’intégrité et à la compétence reconnues, gouvernement chargé de gérer les affaires du pays, en particulier la préparation et l’organisation des élections.
 Elaboration d’un calendrier précis des actions gouvernementales sur une période maximale de deux ans, couronnée par l’organisation des élections nationales pour la mise en place d’une Assemblée Constituante, véritable émanation du Peuple souverain, chargée de doter le pays d’une Constitution authentiquement « démocratique et sociale, dans le respect des principes islamiques », ainsi qu’il a été indiqué dans la Déclaration du 1er Novembre 1954.
 
 
Mon souhait immédiat est que vous fassiez tout ce qui est en votre pouvoir, pour éviter à ce pays meurtri, de s’empêtrer davantage sous les fourches caudines d’une oligarchie aux aguets de toutes les opportunités. Une oligarchie sans âme et sans état d’âme, qui n’a plus aujourd’hui pour Dieu qu’elle-même, l’argent et le pouvoir pour le pouvoir.
Quant à mon vœu ultime, c’est celui d’être entendu, ce qui m’exonérera d’avoir à exciper de cette lettre, lorsque nous comparaîtrons tous deux demain, devant Le Juge Suprême !
— Votre vieil ami: Abdelkader DEHBI —


 

Liban : Sabra et Chatila vingt ans après

L’holocauste permanent

De notre envoyée spéciale au Liban, Saloua Charfi  
 
Non ! Ils n’ont rien oublié, les survivants du massacre de Sabra et Chatila. Ceux qui ont 20 ans non plus. Les Palestiniens ont pour habitude de transmettre leurs douleurs à leurs enfants, comme d’autres peuples transmettent leurs épopées. Et comment pourraient-ils oublier, alors que chaque pierre, chaque arbre, chaque main et chaque voix qui tremble, portent encore les traces de ces macabres journées de supplice et de ce crime impuni dont ils commémoreront les vingt années dans trois mois ? Comme Prométhée aux pays des aigles, les Palestiniens ont constamment le foie exposé aux coups de bec.  » Les soirs d’hiver, nous dit une vieille dame à la voix tremblante d’émotion et au regard triste, j’entends les grands arbres du cimetière pleurer d’une voix ténue « . Retour sur les lieux du crime Au cœur de Beyrouth à l’élégance trop voyante, où la frime est érigée en religion, se dressent les camps de la honte. Les fameux camps de Sabra et Chatila, avec leurs habitants, témoins vivants de l’innommable acte commis par le criminel de guerre Ariel Sharon, aujourd’hui promu au rang de Premier ministre d’un gouvernement de la honte ! Le 18 septembre 1982, le monde incrédule écarquille les yeux de dégoût et de stupeur devant les deux mille cadavres qui jonchent les venelles des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et de Chatila. Des femmes, des vieillards et des enfants sans défense, après le départ des combattants palestiniens chassés de Beyrouth sur ordre d’Israël et sur décision du monde dit civilisé, ont été massacrés comme des rats. Le criminel se nomme officiellement  » les Forces Libanaises  » mais la milice de Elie Hbeika n’est qu’un vulgaire tueur à gage. Le commanditaire de l’ignoble acte n’est autre que le général Ariel Sharon. Il ne pouvait pas ne pas savoir. Son armée venait d’investir Beyrouth-Ouest qui était désormais sous son contrôle direct. Du haut du balcon de son bureau qui surplombe les camps, jumelles vissées au nez, il a suivi la tragédie du 14 au 18 septembre dans ses moindres détails, de jour comme de nuit, grâce aux fusées éclairantes lancées par Tsahal. Vingt ans plus tard, nous pénétrons dans ce camp aux contours déchirés de douleurs. Un camp cerné par les cimetières, les fosses communes et les décharges d’ordures. Un camp où ceux qui ont survécu meurent à petit feu. Le fameux cimetière est entouré pudiquement de grands arbres. C’est là que sont enterrées la plupart des victimes du grand massacre. Mais beaucoup ignorent qu’il y a eu d’autres massacres après. « J’ai passé ma vie à enterrer des jeunes, nous raconte un vieux résistant qui a encore la force de s’émouvoir. Après le génocide commis par Sharon en 1982, ce fut le mouvement chiite Amel avec sa « guerre des camps » qui a donné le coup de grâce à la résistance en 1986. La Syrie est passée ensuite ramasser les survivants. Plus de 1500 jeunes ont été déportés « . Il n’y a donc pas seulement le cimetière de Sharon, mais aussi celui des « frères » Une petite mosquée des victimes des « frères » a été transformée en fosse commune. Des dalles de 5 mètres couvrent des dizaines de corps anonymes. Les résistants se sont réfugiés dans la mosquée, ils n’en sont jamais sortis. Une plaque en marbre courant sur les murs annonce  » ici sont tombés ceux qui défendaient le camp « . Eh oui ! ni drapeau ni patrie mais tout simplement le camp ! Je commence à lire les noms.  » Ce n’est pas la peine, me dit l’Imam avec un geste défaitiste, ce sont de pauvres gens, personne ne les connaît « . Toutes les victimes des camps palestiniens du Liban, de la Syrie, de la Jordanie et des territoires occupés sont « de pauvres gens inconnus « .  » Le monde ne sait pas que faire de nous, poursuit le vieillard. C’est simple, pourquoi ne pas nous anéantir et aller faire la fête, allégé de ce fardeau, les samedis soirs ?  » Une vie en panne Dans ces camps de concentration où chaque coin de rue fait partie de la grande histoire de la Résistance palestinienne et où les ballades populaires ne parlent que de guerre et de deuil, des montagnes d’ordures s’amoncellent dans les forêts des ruines de guerre, traversées par des décharges à ciel ouvert, au bord desquelles des enfants à moitié nus pataugent. Les ruines sont parsemées de trous qu’on appelle ici maisons et où l’on vous invite à boire un thé. Certaines habitations n’ont pas de toit, à d’autres il manque des pans entiers de mur. Des gamines s’échinent à transporter de lourds bidons d’eau. Les privilégiés ont de l’électricité quelques heures par jour, grâce aux générateurs, comme en temps de guerre. Sur la place du marché on ne vend rien de frais ni de neuf. Sur des étals unijambistes, maintenus miraculeusement par des bidons et des briques, sont exposés des vêtements usés et des légumes fanées. Juste de quoi survivre.  » Ici c’est une économie fermée, nous explique-t-on. Nous faisons pratiquement du troc. C’est un vrai ghetto ! « . Epicier, fripier, vendeur de légumes et de bric-à-brac, font partie des métiers nobles. Que faire d’autre, quand l’Etat vous interdit de pratiquer 76 métiers ? Ce matin pourtant, la bonne nouvelle se répand comme une traînée de poudre : l’Etat libanais vient de décider d’accorder aux réfugiés palestiniens le statut de réfugiés politiques.  » C’est pour mieux nous avaler, réplique-t-on, blasé. De cette manière nous n’avons plus le droit à la nationalité libanaise, même si certains sont nés dans ce pays et y vivent depuis 40 ans « . Parqués dans une douzaine de camps-ghettos du Nord au Sud du Liban et abandonnés de tous, les réfugiés palestiniens n’ont donc rien des militants des années 70, encore moins des résistants des années 80. Ce sont de pauvres gens qui vivotent dans un no man’s land. Les tous petits croient encore au père Noël, ils disent qu’ils sont Palestiniens. Déconnectés de la vie, les adolescents, plus réalistes, ne savent pas ce qu’ils sont, ne savent pas où ils vont. » Nos parents sont nés au Liban, nous disent-ils, nous avons toujours vécu ici, mais le Liban ne veut pas de nous. Pour vivre comme des êtres humains, nous devons aller en Palestine que nous ne connaissons pas « . On note qu’ils ne parlent pas de retour mais de départ. Coincés entre l’opposition d’Israël à leur droit au retour et celle du Liban à leur intégration, ils ont perdu leurs repères spatio-temporels :  » La question palestinienne est devenue un fouillis inextricable. On ne sait même pas si l’Etat palestinien existe ou non, Qui sommes-nous finalement ? Nous sommes nés ici, mais ici ce n’est pas chez nous et là- bas non plus !  » « Nous survivons faute de mourir » Déboussolés par la misère, ils ont de ces expressions que nul dictionnaire ne reconnaîtra, excepté celui de leur vécu :  » Nous survivons faute de mourir ! « , ( 3aychin min illit il mout ) répètent-ils comme un refrain. Ils n’ont droit à aucun droit. Acheter, vendre, commercer, s’instruire, travailler, se faire soigner et même parfois circuler, autant de droits élémentaires dont ils n’ont même pas le droit de rêver !  » Nous vivons comme des pestiférés placés en quarantaine. Nous ne pouvons pas échapper à ce trou. Le document de voyage coûte les yeux de la tête, et puis où aller et qui voudra de nous ? Nous sommes assiégés par un arsenal juridique qui nous exclut du monde des humains chanté par la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. C’est probablement pour leurs chiens, ces Droits de l’Homme ! Bien des animaux vivent d’ailleurs mieux que nous ! « . Ainsi parlèrent des jeunes amers, avec du tonnerre dans la voix et un regard qui en veut au monde entier. Assis par terre, entourés d’immondices, ils grillent cigarette sur cigarette pour faire passer le temps. Leurs réponses sont souvent imprévisibles :  » Un jour j’irai faire un attentat-suicide, c’est mieux que de mourir fibre par fibre « , nous dit d’une voix menaçante un jeune, confirmant ainsi nos craintes. Avec sa barbe, son teint basané et son regard haineux, le FBI l’aurait pris pour un « terroriste ». Mais l’instant d’après il change radicalement d’avis et annonce sans sourciller en balançant au bout des pieds ses tongs en nylon :  » ca ne me dérangerait pas d’avoir un document israélien, c’est plus digne que de vivre ici !  » . Ils ont survécu à la guerre civile, à l’invasion israélienne, au génocide de Sharon et aux massacres commis par certains « frères » mais  » la faim et les maladies finiront par avoir notre peau « , disent-ils. Ici, il est courant de dormir sans dîner, tout aussi courant de mourir devant les portes des hôpitaux, qui restent obstinément closes devant les hurlements de douleurs des cancéreux palestiniens en crise. Ils savent qu’ils ne pourront pas payer. Faute de moyens et donc faute de soins, leur espérance de vie diminue de jour en jour. Ici un adulte de 50 ans est considéré déjà vieux :  » Mon père a 50 ans, il est cancéreux, et il est sans soins. l’UNARWA dit qu’elle ne peut plus prendre en charge les vieux pour les soins lourds. Elle pense qu’il est plus rationnel de soigner les jeunes. Je suis allé les supplier un soir où il était en crise, on m’a répondu du bout des lèvres : laisse tomber, pour ce qu’il lui reste à vivre… « . Des SDF politiques Dans cette favela arabe où la pauvreté a rassemblé Palestiniens, Syriens et Libanais, il y a des privilégiés :  » Nous sommes tous pauvres, mais eux, les Syriens et Libanais, sont chez eux. Ils ont donc des droits. Tenez, moi par exemple, j’ai étudié le droit avec ma meilleure amie. Elle est Libanaise. Nous sommes toutes les deux au chômage. Elle finira par trouver du boulot, mais moi je n’ai aucun espoir. La loi m’interdit d’exercer le métier d’avocat ou de magistrat « , raconte la jolie Dina au regard de gazelle. Son père intervient pour la sermonner :  » Je t’avais dit d’étudier l’anglais, je t’avais prévenue, tu n’as rien voulu comprendre. Eh bien ! voilà de l’argent jeté par la fenêtre ! « . Et puis, nous prenant pour témoin :  » Sa mère et moi nous avons travaillé comme des ânes, nous nous sommes privés de l’essentiel, ses deux petites sœurs n’ont pas pu aller à l’école. Elle est intelligente, on s’était dit : investissons en elle…  » Elle réplique, les yeux luisants de colère :  » Oui, mais moi je voulais faire du droit, je n’aime pas l’anglais. J’ai quand même le droit de choisir, non ?  » Non, justement, Dina la réfugiée palestinienne n’a pas le droit de décider de sa vie, ni de sa mort non plus d’ailleurs. Le jeune, qui joue encore avec ses tongs en nylon, prend un malin plaisir à assombrir encore le tableau :  » Tu sais comment nous allons finir ici ? Tous dans un trou rempli de chaux, génération après l’autre, c’est notre destin. – Maudite sois ta langue, lui lance-t-elle, enragée. Espèce d’ignorant, moi je ne finirai pas comme un rat dans une sourcilière, j’ai un diplôme en poche « . Il se contente de rire, à la fois de dépit et de la naïveté de Dina, en nous lançant un clin d’œil complice. Les jeunes ici sont déstructurés et déstabilisés par la misère, par l’Intifadha et par tout ce qui se passe « là-bas ». Ils sont à la fois dedans et dehors. Ils détestent les Arabes, ils détestent les Israéliens, ils détestent le monde entier. Ils se sentent lâchés, trahis et exclus du monde. La nécessité de ne devoir compter que sur soi et l’effort permanent pour ne pas devenir fou les fragilisent psychologiquement.  » Vivre entourés de cimetières et de récits macabres est un cocktail déboussolant, nous explique Nahed, le médecin du Croissant Rouge palestinien. Cette misère est insoutenable, ajoute-t-elle. Dans la tête ils n’ont jamais eu de chez eux « .  » Oui, ils ont fait de nous des SDF politiques, renchérit le candidat au kamikaze et à la cohabitation avec Sharon. Nous finirons par accepter n’importe quoi, même la nationalité israélienne. Oui, je le dis sans honte, j’aurais honte de qui d’ailleurs ? De cette humanité qui n’a jamais rien fait pour nous, qui ne veut pas de nous ? C’est au monde d’avoir honte ! « . Une Libanaise, à qui je racontais ahurie et indignée ma visite aux camps, s’est contentée de dire :  » Ne t’en fais pas, tout Libanais qui passe par ces camps ne peut pas les quitter la tête haute !  » Dans son  » Captif amoureux « , Jean Genet disait également :  » Aussi pauvre fût-il alors, j’étais un homme ayant eu le privilège de naître dans la métropole d’un empire si vaste qu’il ceinturait le globe, et dans le même temps on arrachait les Palestiniens à leurs terres, leurs maisons, leurs lits « .
Saloua Charfi
2002
 

 


CAN-2008/préparation – La Tunisie rencontrera les Emirats et l’Autriche

  AFP, samedi 15 septembre 2007 TUNIS – La Tunisie disputera deux matches amicaux de préparation à la Coupe d’Afrique des nations 2008, le 17 octobre à Dubaï, face aux Emirats Arabes Unis, et le 21 novembre à Vienne, face à l’Autriche, a annoncé samedi la Fédération tunisienne de football. La sélection tunisienne devrait également disputer deux autres matches amicaux avant la phase finale au Ghana avec des sélections africaines qui ne seront connues qu’après le tirage au sort de la CAN, le 20 octobre à Accra.

 


 

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