15 mai 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2548 du 15.05.2007

 archives : www.tunisnews.net


Encore une fois, des familles de Slimane appellent au secours

Reporters sans frontières: Violences répétées contre le journaliste Slim Boukhdir

Reporters Without Borders: Journalist assaulted twice after linking president’s relative to deadly concert stampede

Association des Journalistes Tunisiens: Etat de la liberté  de la presse en Tunisie (Sixième rapport annuel)

Al Bayane : Le Tunisien Taïeb Bouajila empêché d’assister au Congrès d’Amnesty à Bouznika

Le Monde: Souhayr Belhassen, une tunisienne gardienne des libertés M. Feki et N. Maruani : Des manuels scolaires tunisiens d’instruction religieuse prônent la tolérance et le dialogue

Institut Tunisien des Relations internationales: Articles publiés au courant de la 1ére quinzaine du mois de mai 2007

AFP: Kadhafi en bonne santé lors d’une apparition publique devant la presse

AFP: Moines de Tibéhirine: un témoin algérien bientôt expulsé vers les Pays-Bas Reuters: Turquie – Pas d’antagonisme entre Islam et laïcité (Erdogan) Reuters:Turkish Prime Minister says he secularist amid Islamist claims AFP:Chili: l’ex-bras droit de Pinochet cumule une peine de 144 ans de prison


En ce dernier jour du régne de CHIRAC, les Tunisiens se rappellent :

 

– « Le premier des droits de l’Homme, c’est de manger, d’être

soigné, de recevoir une éducation et d’avoir un habitat. De ce

point de vue, il faut bien reconnaître que la Tunisie est très en

avance sur beaucoup, beaucoup de pays ».

 

(propos tenus par Jacques Chirac lors d’un déplacement en Tunisie, en décembre 2003)

 

 

Encore une fois, des familles de Slimane appellent au secours

 

Nous, familles de la ville de Slimane, et plus précisément en tant que parents de Mohammed Mehdi Soussi, Chérif Saadani, Hassen Chourabi, Abdelhamid Benaïcha, Oualid Chourabi, attirons l’attention de l’opinion publique nationale et de toute personne concernée, sur le drame que continue de vivre la ville de Slimane depuis les derniers événements qui ont vu se succéder arrestations et descentes à domiciles sans motif ni autorisation. Récemment on a arrêté Mohammed Mehdi Soussi, professeur d’informatique à l’école de Slimane, Chérif Saadani, ouvrier d’usine, Oualid Chourabi, technicien, Hassen Chourabi, étudiant en quatrième année de droit, Abdelhamid Benaïcha, propriétaire d’une cafétéria.
Madame Aïcha Nagati, père du prisonnier Oualid Chourabi, en raconte les détails : un différend grave est survenu entre Oualid et son père en raison de la conduite de ce dernier, de son alcoolisme et de son désintérêt pour sa famille. Le père s’en est plaint auprès des agents de la  Sûreté, qui ont monté une accusation de d’adhésion à un groupe terroriste et de réunion avec des amis dans une maison située sur la plage de Slimane. Cela a conduit à son arrestation et à celle de Hassen Chourabi, un proche, ainsi que celle d’Abdelhamid Benaïcha le 23 avril 2007.
Les agents de la Sûreté ayant découvert qu’il n’y avait pas de domicile appartenant à l’un d’eux sur la plage de Slimane, et le lieu étant fictif, ils ont décidé que les trois se réunissaient à la cafétéria d’Abdelhamid Benaïcha et qu’ils étaient en contact avec Rabi’i Bacha, l’un des plus notoires accusés des événements de Slimane.
Lors d’une seconde étape, samedi 28 avril, Mohammed Mehdi Soussi et Chérif Saadani ont été arrêtés et madame Felah Labidi, mère du Mohammed Mehdi Soussi affirme que la Sûreté a fouillé la maison et n’a rien trouvé. Ils ont emmené son fils de son lieu de travail à la brigade des investigations du district d’Hammamet où il a été torturé au moyen de câbles électriques, lui occasionnant de graves lésions et faisant enfler ses pieds. Elle-même et la mère de Chérif Saadani affirment que ces deux-là n’étaient pas en contact avec les trois précédemment cités.
Aussi, nous, familles des prévenus, nous espérons voir se lever l’injustice qui s’est abattue sur nos fils et dont la cause réside dans l’incartade d’un père ivre qui a regretté, mais trop tard, ce qu’il a fait. Nous imputons aux agents investigateurs du district d’Hammamet l’entière responsabilité des accusations montées contre nos enfants ainsi que la responsabilité des coups et des agressions corporelles et nous faisons remarquer qu’il n’existe aucun élément matériel étayant ces accusations.
Felah Labibi, mère de Mohammed Mehdi Soussi Aïcha Nagati, mère de Oualid Chourabi Ainsi que les autres familles (Source : Nawaat du 15 mai 2007) (Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

Reporters sans frontières Communiqué 15 mai 2007 TUNISIE

Violences répétées contre le journaliste Slim Boukhdir

 
Le journaliste Slim Boukhdir a été agressé à plusieurs reprises dans les rues de Tunis après avoir dénoncé, dans des articles de presse, la responsabilité d’un proche du président Zine el-Abidine Ben Ali dans la bousculade qui a causé la mort de plusieurs adolescents lors d’un concert des artistes de la Star Académie libanaise. “Slim Boukhdir fait partie d’un groupe restreint de journalistes et militants des droits de l’homme qui n’ont pas baissé les bras et qui continuent de lutter au quotidien pour les libertés civiques en Tunisie. Des policiers en civil le guettent devant son domicile et le suivent dans chacun de ses déplacements”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 3 mai 2007, Journée internationale de la liberté de la presse, Slim Boukhdir a été agressé devant l’immeuble qui abrite le bureau de l’avocate Radia Nasraoui à Tunis. Des policiers en civil ont barré la route du journaliste et s’en sont pris à lui, le frappant à coups de pied, tout en le traitant de “traître” et d’”espion”. Le 15 mai, Slim Boukhdir est de nouveau agressé à la sortie d’un cybercafé par un individu qu’il avait précédemment vu en compagnie des agents chargés de sa surveillance. Il a pu trouver refuge dans les locaux de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques située non loin des lieux de l’agression.  Selon Slim Boukhdir, ces agressions seraient liées à des articles qu’il aurait publiés sur la tragédie de Sfax (270 km au sud de Tunis). Sept personnes ont trouvé la mort le 30 avril 2007 lors d’un concert de la version libanaise de la Star Académie. Il a dénoncé dans ses écrits la négligence de l’organisateur du concert, un membre de la famille de Leïla Ben Ali, la femme du Président. Ce journaliste est victime d’un harcèlement constant. Il avait été bousculé en décembre 2006, en compagnie de Samia Abbou, Moncef Marzouki et Samir Ben Amar alors qu’ils tentaient de se rendre à la prison du Kef où est actuellement détenu l’avocat Mohammed Abbou.  Reporters sans frontières rappelle que le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali est l’un des 34 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde. — Maghreb & Middle-East Desk Reporters Without Borders 5 rue Geoffroy-Marie  F – 75009 Paris 33 1 44 83 84 78 33 1 45 23 11 51 (fax) middle-east@rsf.org www.rsf.org www.leblogmedias.com (en français)

English / Français Reporters Without Borders Press release 15 May 2007 TUNISIA

Journalist assaulted twice after linking president’s relative to deadly concert stampede

 
Reporters Without Borders today condemned two physical attacks in the past two weeks on journalist Slim Boukhdir after he accused a member of President Zine el-Abidine Ben Ali’s family of being responsible for a stampede at a pop concert on 30 April in which seven young people were killed.   “Boukhdir is one of the small group of journalists and human rights activists who have not given up and who wage a daily battle to defend civil liberties in Tunisia,” the press freedom organisation said. “As a result, plain-clothes police wait for him outside his home and follow him wherever he goes.”   The first attack on Boukhdir was on 3 May, World Press Freedom Day, outside the Tunis building where lawyer Radia Nasraoui has her office. Plain-clothes police blocked his way and assaulted him, kicking him and calling him a “traitor” and a “spy.”   The second attack took place today as he left an Internet café. This time his assailant was an individual he had previously seen in the company of the policemen who are in charge of watching him. He managed to find refuge in the nearby offices of the International Association for the Support of Political Prisoners.   Boukhdir linked these attacks to the articles he wrote about the death of seven people at a concert in Sfax (270 km south of Tunis) that was part of Lebanese TV’s version of the Star Academy song competition. He blamed the deaths on the negligence of the concert’s organiser, who is a relative of the president’s wife, Leïla Ben Ali.   President Ben Ali is on the Reporters Without Borders list of the world’s 34 worst press freedom predators.

 

Association des Journalistes Tunisiens

 

Etat de la liberté

de la presse en Tunisie

 

(Sixième rapport annuel)

 

Tunis : 03 mai 2007

 

 Sommaire

 

 

 

 

Introduction…………………………………………………………….. 

Climat politique général………………………………………………..

Aspect législatif………………………………………………………..

Situations matérielle et professionnelle………………………………. 

Projet de logement………………………………………………………

La femme journaliste…………………………………………………… 

La presse écrite…………………………………………………………

Le secteur audiovisuel…………………………………………………..

Exactions contre les journalistes………………………………………………..

Déontologie……………………………………………………………..

 

 

 

 

Introduction

 

Nous vous présentons ci-après le Sixième rapport annuel sur la situation des libertés de la presse dans notre pays, lequel a été élaboré par un groupe de travail comprenant des membres de la commission des libertés,constituésuite à une décision du comité directeur de l’Association des Journalistes Tunisiens (AJT).

La volonté de l’AJT quant à la publication chaque année de son rapport à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la Liberté de la presse tient de son attachement aux valeurs et principes qui sont à la base de cette journée, ainsi que de son engagement à promouvoir l’information dans notre pays en l’élevant au niveau des aspirations de notre peuple et des ambitions des journalistes, et afin de faire de l’information  une base de soutien au projet de société pluraliste, moderne et fondé sur  les valeurs du savoir et de la tolérance.

L’objectif des rapports successifs de suivi de la situation des libertés de la presse dans notre pays en ciblant les faiblesses et les manquements objectifs et subjectifs, consiste exclusivement à promouvoir le rôle des gens de la profession. Dans ce contexte, nous relevons avec satisfaction les réactions positives du chef de l’Etat aux rapports de l’AJT, et l’écoute attentive qu’il réserve aux préoccupations de la profession. Les rapports sont ainsi constamment suivis par  de mesures des réformes au profit du secteur.

De même, nous relevons les progrès substantiels enregistrés dans le traitement des dossiers en suspens par l’autorité de tutelle et formons l’espoir de voir se poursuivre cette coopération fructueuse. Cette coopération, tenons-nous à préciser, n’a en rien altéré l’indépendance de l’AJT ni ses positions de soutien aux droits des journalistes et à une information libre, plurielle et responsable.

 

 

Climat politique général

 

 

On ne peut évoquer le climat politique général sans parler de ce qui se passe dans notre environnement régional et international qui se caractérise par la prévalence de la loi du plus fort, la persistance des conflits militaires, culturels, des campagnes de propagandes avec pour objectif la domination, l’aliénation de l’identité et l’usurpation des richesses dans un contexte de banalisation de la violation des lois et des règles internationales, et que des lois d’exception légalisant la violation de l’intégrité humaine, la déstabilisation des systèmes de gouvernement, la propagation des discordes confessionnelles et religieuses et la refonte des frontières des Etats sont promulguées… Dès lors, Il est normal que l’on s’attarde sur les véritables objectifs et visées d’une mondialisation annonciatrice, au départ, de la généralisation du développement et de la démocratie, consacre aujourd’hui la mondialisation du terrorisme.

De grands Etats, qui passaient pour des donneurs de « leçons » en matière de démocratie, de libertés et de droits de l’homme, sont allés jusqu’à enfreindre leurs constitutions respectives et mis le monde  entier sur un volcan et n’ont réussi qu’à mondialiser le terrorisme et multiplier le nombre des terroristes…

Afin  de dissimuler la vérité, les journalistes ont été systématiquement pris pour cibles, faisant l’objet d‘assassinats, d’emprisonnement et de menaces. L’année objet du présent rapport a été une année record en la matière.

Notre pays a connu fin 2006 des événements graves relatifs aux accrochages qui ont eu lieu entre les forces de sécurité intérieure et des éléments armés qui s’apprêtaient à perpétrer des opérations terroristes.

L’Association des Journalistes Tunisiens réitère sa condamnation sans appel du terrorisme. Elle exprime son rejet de toutes les formes d’absolutisme, d’extrémisme et de terrorisme et affirme l’importance du rôle des médias dans la diffusion des valeurs de tolérance, de modération et de modernisme.

Dans le même ordre d’idée, l’ouverture de l’espace a favorisé l’émergence de chaînes de télévision satellitaires de bonne qualité et d’autres qui se sont spécialisées dans la propagation de l’extrémisme et de la dépréciation de la raison, sans oublier celles qui se sont spécialisées dans la généralisation du relâchement des mœurs et de l’acculturation. On ne peut faire face à cette invasion sans promouvoir davantage le rendement de nos médias aux niveaux du fond et de la forme, avec suffisamment d’audace et de professionnalisme, en élargissant l’espace de la liberté de façon à permettre à la société tunisienne  de puiser dans ses propres médias et non dans des médias tiers.

La scène politique a également connu une activité dynamique et intense des partis de l’opposition, reflétée à des degrés différents par les journaux sous forme de débats, de couvertures de leurs activités et de diffusion de leurs opinions sur différents dossiers.

De même, le paysage médiatique s’est renforcé par la réédition de certains organes de partis politiques et la parution du journal « Mouatinoun », organe du Forum pour le Travail et les Libertés. Le lancement d’une nouvelle chaîne de télévision privée « Nesma TV » s’inscrit dans le même mouvement.

Au cours de cette année se sont tenus les congrès de l’Union Nationale de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) et de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), dans une ambiance de dynamisme intellectuel et politique. Dans ce contexte a émergé une série de points de vue sur le pluralisme syndical.

Côté législatif, ont été renforcées les prérogatives du Haut Comité des droits de l’homme et des libertés fondamentales. En outre certaines dispositions du Code du travail ont fait l’objet d’amendements qui vont dans le sens de la défense des droits des représentants syndicaux.

Concernant la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme, l’AJT formule l’espoir de voir les récentes initiatives parvenir à résoudre la crise afin que la LTDH recouvre son rôle  en tant qu’acquis pour la Tunisie et tous les Tunisiens.

L’AJT a entrepris une série d’activités en coordination avec les composantes de la société civile, faisant valoir ainsi ses positions de principe quant aux questions des libertés, des droits de l’homme et du droit des peuples à l’autodétermination, en particulier les peuples palestinien et irakien. L’AJT a aussi pris part activement à la formation d’un collectif national pour l’abolition de la peine de mort, et ce aux côtés de la branche tunisienne d’Amnesty International et d’autres organisations de droit.

 

Le volet législatif

 

L’année objet du présent rapport a vu le renforcement de la législation dans le sens d’un surcroît de consolidation des droits des journalistes et d’amélioration de leurs conditions de travail.

Nous estimons que les infractions constatées dans l’application des lois n’affectent pas seulement les journalistes et que leur impact touche les diverses composantes du tissu social, car, une presse handicapée ne peut jouer le  rôle qui est le sien dans la promotion et l’essor de la société et la participation à sa préservation contre toutes les formes d’aliénation au moment où les guerres se jouent désormais sur la scène de l’information. Il en va de même au plan international puisqu’une presse libre est garante de la sécurité et de la stabilité dans le monde.

 

1-       La protection internationale

 

Le prix exorbitant que les journalistes payent dans les zones de conflits, d’où ils s’emploient à transmettre les réalités du terrain, et les exactions dont ils font l’objet de la part des parties soucieuses de dissimuler ces réalités ont favorisé l’émergence d’une conscience internationale nouvelle quant à la spécificité de la profession journalistique et de la nécessité de la défendre. C’est ainsi que le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté le 23 décembre 2006 la résolution No 1738 dans laquelle il condamne toutes les formes d’agressions à l’encontre des journalistes en zone de conflit armé. Il y demande aux belligérants de cesser de prendre les journalistes pour cibles et de respecter leur rôle dans la transmission de la vérité.

La résolution exprime également le profond regret du Conseil de Sécurité quant aux actes de violence répétés à l’encontre des journalistes dans plusieurs régions du monde, ce qui constitue une violation du droit international humain. 

Il n’est pas exclu, d’ailleurs, de voir s’élargir le domaine de la protection des journalistes dans les années à venir pour dépasser le cadre des zones de conflits et de luttes armées pour s’étendre à l’exercice de la profession elle même.

 

2-       La protection du droit syndical

 

Certaines dispositions du Code du travail ont fait l’objet d’amendements de nature à protéger les représentants syndicaux. Une mesure que l’AJT apprécie à juste titre, d’autant plus qu’elle avait amélioré ses statuts dans le but de s’assurer une légitimité juridique qui s’ajoute à sa légitimité historique et sa pratique effective de la défense des droits matériels et moraux des journalistes.

La loi No 19 de 2007, en date du 3 avril 2007 portant amendement de certaines dispositions du Code du travail stipule l’abrogation de l’Article 166 et son remplacement par l’Article 166 bis dont voici l’énoncé :

« Article 166 (nouveau) : Si l’employeur décide d’exclure un délégué ou un suppléant qui représente les travailleurs au sein du comité consultatif de l’entreprise, il doit au préalable proposer cette mesure au comité consultatif de l’entreprise pour avis. Ensuite il doit soumettre la question au Directeur général de l’Inspection du travail et de la conciliation pour avis justifié, et ce dans un délai ne devant pas dépasser 10 jours à partir de la date de la saisie de la question.

Chaque fois que l’employeur décide de licencier un délégué ou un suppléant représentant les travailleurs, il doit soumettre la question directement au Directeur général de l’Inspection du travail et de la réconciliation qui émettra un avis justifié et ce dans le même délai cité supra. »

 

« Article 166 bis : La priorité de rester au travail sera donnée aux représentants des travailleurs, qu’ils soient membres du comité consultatif de l’entreprise ou représentants des travailleurs ou délégués syndicaux, et ce en cas de licenciement ou de suspension de travail pour des raisons économiques ou techniques. »

 

 

3-       Les structures concernées par les libertés publiques

 

Le Haut Comité des droits de l’homme et des libertés fondamentales est l’une des structures essentielles qui peuvent jouer un rôle important et  catalyser l’ancrage de l’exercice démocratique, l’amélioration des législations portant sur les libertés publiques et aider à la protection des droits de l’homme contre toutes les formes de violations.

Récemment est paru le Décret No 886 de 2007 en date du 10 avril 2007, stipulant le renforcement des prérogatives du Comité qui est composé, désormais, d’un président et des membres suivants :

     -15 personnalités nationales reconnues pour leur intégrité et leur compétence dans le domaine des droits de l’homme et- des libertés fondamentales.

          Un représentant de la Chambre des députés

          Un représentant de la Chambre des conseillers

          10 représentants des associations oeuvrant dans le domaine des droits de l’homme et des libertés fondamentales

 

Seuls ces membres ont le droit de vote. Un groupe consultatif est composé comme suit :

          Un représentant du ministère de la Justice et des droits de l’homme.

          Un représentant du ministère de l’Intérieur et du Développement local

          Un représentant du ministère des Affaires étrangères

          Un représentant du ministère de l’Education et de la Formation

          Un représentant du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la technologie

          Un représentant du ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l’étranger

          Un représentant du ministère de la Santé publique

          Un représentant du ministère de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine

          Un représentant du ministère de la Jeunesse, du Sport et de l’Education physique

          Un représentant du ministère des Affaires de la femme, de la famille, de l’enfance et des personnes âgées

          Un représentant du ministère de la Communication et des relations avec la Chambre des députés et la Chambre des conseillers

 

Bien que diversifiée et englobant un groupe consultatif lié directement  à des ministères en relation avec les domaines d’activité du Comité, ce qui peut faciliter le contact et l’interaction entre les deux composantes du Comité, l’on est en droit de s’interroger sur l’efficacité du Comité de par le choix des personnes et des associations qui y siègent, lequel doit prévenir de la plonger dans « l’unilatéralité ».

L’Association des Journalistes Tunisiens, de par sa qualité, son rôle et ses prérogatives s’estime concernée par la participation au Haut Comité des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

 

4-       La protection en cas d’arrestation

 

Le Code des procédures pénales a connu un amendement important introduit en vertu de la loi No 17 de l’an 2007 en date du 22 mars 2007, lequel permet à l’inculpé de faire appel à un avocat lors de son audition par la police judiciaire. Deux alinéas ont été ajoutés à l’Article 57 dudit code, comme suit :

« Si un acte d’instruction nécessite l’audition de l’inculpé, les officiers de la police judiciaires doivent informer ce dernier de son droit à choisir un avocat pour l’assister et de le notifier dans le procès verbal. Si l’inculpé désigne un avocat, celui-ci doit être immédiatement informé par l’officier de la police judiciaire de la date de l’audition de son client et de le notifier dans le procès verbal.

Dans ce cas, l’audition ne peut se dérouler qu’en présence de l’avocat concerné, lequel peut prendre connaissance au préalable des procédures de l’interrogatoire, et ce tant que l’inculpé  n’a pas modifié expressément son choix ou que l’avocat ne s’est pas présenté. Une telle procédure doit être notifiée dans le procès verbal. »

Cet ajout fait appel à deux remarques :

       4-1 Le recours à l’avocat après l’accusation et non avant celle-ci :

Le Conseil constitutionnel, dans son avis No 14-2006 concernant cet amendement apporte l’éclaircissement suivant :

« L’inculpé tel que cité dans l’alinéa 2 de l’amendement à apporter à l’Article 57 est la personne à laquelle le juge d’instruction avait adressé une accusation quand il s’était présenté la première fois… ».

Les milieux juridiques se plaignent souvent de cas d’extorsion d’aveux de l’inculpé d’une manière non conforme à la loi par l’officier de la police judiciaire, lequel prépare les accusations à lui adresser, et ce avant sa comparution devant le juge d’instruction. Il aurait été plus convenable d’étendre le recours à l’avocat dès l’arrestation, en garantie des droits constitutionnels de l’inculpé et en prévention de toute dérive éventuelle.

       4-2 L’existence de législations qui défendent les droits des citoyens est un acquis dont nous sommes fiers et une garantie importante contre toutes les formes de violations. Cette garantie, de par son importance nécessite une application stricte. L’Article 13 bis du même Code des procédures pénales oblige les officiers de la police judiciaire d’informer l’un des proches du suspect, selon le choix de celui-ci, dès son arrestation, et de le notifier dans le procés verbal. De même devrait être notifiée la demande par le suspect ou de son proche, en son nom, de subir un examen médical. Une procédure qui n’est pas souvent respectée malgré la clarté du texte. Afin de conférer plus de valeur à ces amendements, il faut y joindre un texte établissant la responsabilité de tout contrevenant à leurs dispositions.

 

5-       Indépendance de la Justice :

 

Les minutes du procès de notre collègue Mohamed Fourati et sa condamnation à la prison après plusieurs acquittements, en raison de la persistance du Ministère public à le poursuivre et à le faire condamner, mettent en évidence que la formulation actuelle de l’Article 23 du Code des procédures pénales stipulant que « le ministre de la Justice peut dénoncer au procureur général de la République les infractions dont il a connaissance, lui enjoindre d’engager ou de faire engager des poursuites ou de saisir  la juridiction compétente de telles réquisitions écrites qu’il juge opportune s », mérite révision.

L’AJT appelle à amender cet article de manière à ce que le procureur général de la République soit le seul habilité à prendre la décision d’engager ou non la poursuite judiciaire, sur la base des réquisitions provenant du ministre de la Justice, ce qui concrétise davantage l’indépendance de la Justice garante du respect des libertés et de la liberté de la presse en particulier.

 

6-       La peine corporelle dans le Code de la presse :

 

L’AJT a réitéré à plusieurs reprises son appel à la suppression des peines corporelles du Code de la presse, ainsi que les amendes exorbitantes, auxquelles devraient être substituées des amendes raisonnables qui cadrent avec l’infraction produite et pourquoi pas d’autres sanctions comme l’accomplissement de travaux d’intérêt général.

L’AJT a hautement apprécié que ses suggestions aient été prises en considération à l’occasion des amendements du 3 mai 2001 apportés au Code de la presse, lesquels y suppriment 9 articles privatifs de liberté.

Cependant, le Code de la presse souffre encore de 14 articles privatifs de liberté à savoir les articles 22, 33, 43, 44, 47, 48, 49, 51, 52, 53, 54, 59, 60, 65. Ces articles contiennent des peines d’emprisonnement qui vont de sept ans, un mois et vingt jours comme peine minima et trente-neuf ans et demi comme plafond, ainsi que des amendes qui varient entre 18.436 dinars et 133.660 dinars, et ce sans prendre en considération les peines contenues dans le Code pénal.             Il importe de rappeler que le Code des obligations et des contrats stipule dans l’Article 87 l’engagement de la responsabilité de la diffusion ou de l’émission d’informations inexactes.

Tout en aspirant à voir la peine corporelle totalement supprimée du Code de la presse, l’AJT espère au moins l’allègement de la masse de la peine de prison et des amendes exorbitantes et parfois déraisonnables.

L’AJT appelle également à introduire un article spécifique dans le Code de la presse portant sur la protection du secret professionnel et garantissant au journaliste le droit de ne pas divulguer ses sources d’information.

 

7-       Garanties législatives de l’emploi des journalistes :

 

La loi tunisienne accorde aux journalistes une panoplie de garanties protégeant leurs droits à l’emploi. L’Article 15 bis du Code de la presse stipule ce qui suit : « Le directeur de tout périodique d’information générale ou politique doit être en mesure de justifier, à tout moment, de l’emploi à temps plein de journalistes détenteurs de la carte nationale professionnelle et titulaires soit d’un diplôme en journalisme et sciences de l’information délivré par un établissement tunisien d’enseignement supérieur, soit d’un diplôme de la même spécialité reconnu équivalent.

Le nombre de ces employés doit être, au moins, égal à la moitié de l’équipe rédactionnelle permanente exerçant dans chaque publication.

Pour les publications employant une ou deux personnes à plein temps dans la rédaction, l’une d’elles doit être obligatoirement titulaire d’un diplôme au sens de l’alinéa premier de cet article».

L’article 17 stipule qu’ « en cas d’infraction à ces dispositions, le propriétaire ou le directeur (de la publication) seront punis  d’une amende de 120 à 1200 dinars.

La publication ne pourra continuer sa publication qu’après avoir rempli les formalités prescrites »

Dans ses articles 406 et 407, le Code du travail n’a pas failli à la protection du travail journalistique. L’Article 406 stipule « dans le courant du mois de janvier de chaque année, le (ministre de la communication) établit une liste des entreprises de presse qui auront pris pour la durée de l’année considérée, l’engagement…de payer aux journalistes engagés par eux …des salaires non inférieurs à ceux qui sont fixés (par la convention collective)».

Dans l’Article 407 on lit notamment : « peuvent,seules,bénéficier de la répartion des sommes affectées aux dépenses de publicité faites par l’Etat, lescollectivités et établissements publics et les entreprises concessionnaires de service public… les entreprises figurant sur la liste établie conformément aux dispositions de l’Article 406 ».

L’Article 408 est allé plus loin en ce sens qu’il considère les dispositions des articles 397 à 405 inclus (Chapitre 15, statut des journalistes professionnels) sont d’ordre public.

En tant que journalistes, nous sommes en droit de nous demander : où sommes nous par rapport à ces garanties ? Où sont les inspections du travail ? Où est la liste annuelle que la loi exige de dresser ? Où sont les engagements que les patrons des entreprises de presse sont censés signer chaque année ? Où est le Ministère public qui n’a jamais utilisé, de droit, les textes du Code de la presse pour réprimer les violeurs des droits des journalistes ?

 

 

8-       Transparence du travail journalistique

 

Compte tenu de l’importance et de la sensibilité du travail journalistique, le législateur s’est employé, par le biais de plusieurs articles du Code de la presse, à garantir la transparence de ce travail.

L’Article 18 de  ce code impose à toute publication périodique de rendre publics les noms de ceux qui la gèrent, les chiffres de son tirage à toute édition, en plus de la publication de ses comptes de clôture à chaque fin d’exercice, et réprime toute contrevenant à ces consignes.

De même, le législateur, dans l’Article 23 du même document a exigé la désignation claire des articles à caractère publicitaire et les avis (qu’ils émanent d’institutions nationales, d’Etats tiers ou d’ambassades étrangères). Il a également interdit le plagiat et l’emprunt d’articles à des médias tiers (dont Internet) sans mentionner leurs origines, tel que stipulé dans l’Article 23 bis.

Cependant plusieurs entreprises de presse font fi de ces textes et des principes qu’ils consacrent.

 

9-       Liberté d’édition et de distribution

 

L’AJT avait, dans ses précédents rapports, attiré l’attention sur les difficultés auxquelles sont confrontés les citoyens désireux de lancer des journaux ou des revues, en raison du refus du ministère de l’Intérieur d’accuser réception des dossiers qui lui sont présentés conformément à l’Article 13 du Code de la presse.

L’AJT réitère son appel à mettre l’édition des journaux et revues sous la tutelle du ministère de la communication et des relations avec la Chambre des députés et la Chambre des conseillers.

Elle appelle également à accélérer le traitement des dossiers d’appels déposés contre l’administration à ce sujet.

Sur un autre plan, l’AJT se félicite de la décision récente du Conseil de la concurrence imposant une amende à la société tunisienne de presse (SOTUPRESSE) pour sa politique de monopole et ses violations du principe de la liberté de la concurrence en matière de distribution.

  

 

10-   Distribution des journaux et revues étrangères en Tunisie :

 

1091 titres sont diffusés en Tunisie par un réseau comprenant 500 distributeurs. La Société tunisienne de presse (SOTUPRESSE) monopolise la plupart de cette activité, avec une part qui va de 82 à 93 % selon l’année.

L’Article 25 du Code de la presse  attribue au ministre de l’Intérieur le pouvoir d’interdire l’entrée et la circulation des publications étrangères périodiques et autres, et ce après consultation du ministre de la Communication.

Durant l’exercice objet du présent rapport, certains périodiques étrangers ont été interdits d’entrée en raison d’images portant atteinte au Prophète Mohamed, touchant les sentiments des citoyens et profanant leur culte.

Certaines organisations internationales se sont hâtées de condamner cette interdiction. En affirmant que la liberté n’implique pas l’acceptation des atteintes aux cultures des peuples et de la banalisation de leurs symboles sacrés, l’AJT souligne que ces mêmes organisations ont adoptés le mutisme lors de l’adoption par l’Assemblée générale de l’Onu d’une résolution condamnant la remise en question du nombre de victimes de l’holocauste comme elles n’ont jamais condamnés ou défendus la liberté d’opinion ou d’expression lorsque d’illustres historiens ont été emprisonnés parce qu’ils ont déclaré que le nombre annoncé des victimes de l’holocauste n’était pas précis malgrés l’affirmation de l’existence des fours crématoires et leur dénonciation.

 

11-   Régularisation du statut de l’AJT :

 

L’Association des Journalistes Tunisiens fête cette année le 45ème anniversaire de sa fondation. Elle fut en effet fondée le 14 janvier 1962 en vertu du Code des associations paru le 7 novembre 1959.

Malgré la promulgation du Code du travail en 1966, lequel régit les corporations professionnelles, notre association est restée assujettie à la loi précédente. Lors de l’amendement du Code des associations en 1992 et l’adoption du système de catégorisation, l’AJT a été classée parmi les associations mutuelles malgré l’opposition entre ce classement et les objectifs que l’AJT s’est fixés.

Cette inadéquation a été consacrée davantage après le dernier amendement du statut de l’Association, publié dans le JORT et en vertu duquel l’AJT s’est attribué des responsabilités syndicales claires en tant qu’Association professionnelle.

Pour mettre fin à cette inadéquation et réajuster le statut juridique de l’association, le comité directeur, lors de sa réunion en date du 14 avril 2007, a approuvé le principe de l’amendement du statut de l’AJT en mentionnant dans l’Article premier qu’elle est assujettie aux dispositions du Code du travail au lieu de celui des associations. L’AJT oeuvrera pour la régularisation de cette situation conformément à son statut.

Cette orientation vers la rectification du statut juridique de l’association en tant qu’association professionnelle à caractère syndical constitue une opportunité supplémentaire pour réaffirmer l’attachement des journalistes au projet de création d’une « Union des journalistes tunisiens » en tant qu’option irréversible. Les journalistes appellent le gouvernement à présenter le projet de l’ « Union des journalistes tunisiens », qui lui avait été soumis, à la Chambre des députés, d’autant plus que le secrétaire général du Gouvernement a déclaré le mercredi 17 décembre 2004 et du haut de la tribune de la Chambre des députés que l’AJT est une organisation ancienne et accomplit un rôle qui va se développer à l’avenir, et que l’on examinait l’éventualité de la transformer en Union. »

 

12-   Le Fonds de solidarité des journalistes

 

L’AJT a pris part à deux réunions au siège du ministère des Affaires sociales les 24 janvier et 4 février 2007 auxquelles avaient participé des représentants du ministère hôte et des ministères respectifs des Finances et de la communication. Après la révision du projet présenté par l’AJT en conformité avec la loi, un accord a été conclu sur la totalité des articles du statut du Fonds de solidarité, à l’exception de l’Article 27 portant sur les ressources, le représentant du ministère des Finances ayant refusé d’y inclure la donation de l’Etat.

L’AJT s’attache à la donation de l’Etat et à ne pas limiter ce projet vital à des ressources virtuelles et formule l’espoir de garantir des ressources régulières à même d’assurer la pérennité  de ce projet en concrétisation de la décision du chef de l’Etat.

L’AJT rappelle à ce propos le droit des journalistes, mondialement reconnu, à une part des revenus de la publicité, d’autant plus qu’ils sont interdits de toute indemnité dans l’exercice de leurs fonctions en vertu des articles 22 et 23 du Code de la presse.

 

La situation matérielle et professionnelle

 

Malgré les augmentations régulières des salaires résultant des négociations sociales, la situation matérielle générale des journalistes est toujours critique, à l’instar de leur situation professionnelle qui n’a pas connu d’améliorations, hormis l’obtention par les adhérents de l’AJT d’ordinateurs portables, opération qu’ils doivent à la seule décision du chef de l’Etat qui a recommandé de doter les journalistes d’instruments de travail au diapason de l’évolution du secteur de l’information.

 

  

1-       La situation matérielle

 

Les journalistes perçoivent, en comparaison avec leurs collègues dans d’autres pays développés et en développement ou même dans d’autres secteurs similaires, des salaires d’une modicité telle qu’ils n’atteignent parfois, comme c’est le cas dans le journal « Assarih »  que 200 dinars par mois. Des enquêtes précédentes de l’AJt avaient révélé que plus de 50% des journalistes souffrent du poids de crédits personnels  visant à colmater le déficit mensuel. De même, la plupart des journalistes se trouvent contraints de demander une avance sur salaire à leurs employeurs ou aux banques.

L’une des causes principales de la précarité de la condition matérielle des journalistes est la non application par les entreprises de presse (surtout les entreprises privées) des dispositions du Code du travail et de la Convention collective, en plus de l’inadaptation des augmentations des salaires au rythme  de l’augmentation des prix et du coût de la vie.

A Dar El Amal, les journalistes n’ont pas perçu l’indemnité du 13ème mois et de la prime de rendement depuis 2003. A Dar Essabah, les journalistes n’ont pas reçu la prime de rendement  depuis sept ans. En outre, nous avons noté l’irrégularité de Dar Al Amal dans le remboursement des frais médicaux nonobstant le prélèvement à la source de leurs cotisations au régime de l’assurance maladie. Une situation qui dure depuis des années. Si l’entreprise se justifie par des difficultés financières, comment explique-t-elle l’acquisition récemment de plusieurs véhicules de service ?  D’autre part plusieurs diplômés de l’IPSI continuent de travailler sous le régime des piges après des périodes de travail allant de 4 à sept ans. L’entreprise ayant accordé la retraite anticipée à certains de ses cadres, il serait tout indiqué qu’elle régularise la situation des journalistes pigistes.

Au journal « Assarih », les journalistes bien qu’en petit nombre, continuent de percevoir des salaires des plus bas et sans relation avec la grille des salaires définie dans la convention collective de la presse écrite. Ceci s’ajoute au refus par cette entreprise de se conformer au système d’avancement et de promotion et des contrats de travail, ni aux périodes de stage. De même, les journalistes d’Essarih se plaignent de l’absence de toute couverture sociale.

Pour ce qui est du journal « Ettarik El Jadid » qui vient selon ses comptes de clôture, d’économiser 170 mille dinars, son effectif ne comprend aucun journaliste permanent. Il en va de même pour la plupart des journaux de l’opposition.

A Dar Anouar, la plupart des journalistes se plaignent de la non application par l’administration du système de l’avancement et de la promotion. Certains journalistes n’ont eu aucun avancement ni promotion depuis 15 ans.

En général, la convention collective n’est appliquée qu’au sein des médias publics. Même la radio et la télévision (ERTT), qui a connu la régularisation sur décision du chef de l’Etat des cas de certains collègues, le système des contrats n’est toujours pas appliqué. L’AJT a reçu 52 demandes de régularisation de la part de collègues de cet établissement.

 

2-       La situation professionnelle

 

En plus de la détérioration de leur situation matérielle, les journalistes travaillent toujours pour certains dans des conditions professionnelles le moins qu’on puisse dire médiocres. Travaillant en surnombres dans des bureaux exigus, privés des instruments de travail comme le téléphone direct et l’Internet, certaines entreprises de presse ne paient pas encore les frais de mission, en particulier quand il s’agit de missions à l’étranger. D’autre part, certaines entreprises de presse privées imposent à leurs journalistes un volume de travail quotidien qui dépasse leur capacité, ce qui affecte directement la qualité de la matière journalistique.

D’autres phénomènes négatifs ont vu le jour récemment, comme l’emploi des retraités, l’intégration d’employés d’autres entreprises travaillant simultanément chez deux concurrents, ce qui empêche les journalistes d’accéder aux avancements et promotions statutaires.

L’AJT estime que le recours à l’expérience des collègues retraités peut se limiter aux domaines du conseil et de l’encadrement.

Parmi les phénomènes négatifs et contraires à la loi et à l’éthique,  on cite aussi l’exploitation des journalistes dans des travaux publicitaires.

De même, certaines entreprises de presse continuent de bannir certaines aptitudes journalistiques de qualité en les privant de la création ou en les confinant dans des missions qui ne sont pas les leurs comme c’est le cas dans le journal « La Presse » et à l’ERTT.

Le point noir majeur reste la persistance des licenciements abusifs notamment à Dar Essabah. Durant l’année objet du présent rapport, plusieurs collègues ont été licenciés sous prétexte qu’ils étaient pigistes permanents depuis des années.

 

 

Le projet de logement :

 

Depuis sa création, l’AJT a entrepris l’exécution d’un projet de logement pour les journalistes tous les dix ans. Le dernier en date était le projet de 181 logements de la cité El Ghazala, initié au début des années 1990. Ce projet a pu être mené à bien grâce au soutien du chef de l’Etat. L’AJT vient d’élaborer un  nouveau projet de logement en collaboration avec la SPROLS, au profit de plus de 300 journalistes hommes et femmes. Le dossier a été soumis à l’autorité de tutelle.

Les journalistes aspirent à voir leur projet bénéficier de la sollicitude du chef de l’Etat afin de pouvoir le mener à bien dans les meilleures conditions et les plus brefs délais.

Les journalistes tunisiens concernés par le nouveau projet de logement  présenté au ministère de la communication et des relations avec la Chambre des députés et la Chambre des conseillers, affirment que ce dernier constitue la base stratégique de toute stabilité future, partant du fait que la condition sociale du journaliste est la pierre angulaire de la liberté de la presse. L’habitat décent demeure donc la condition première de la stabilité sociale.

Certains de nos collègues jeunes souffrent de conditions sociales précaires en raison de l’absence de logements à même de les protéger avec leurs familles.

Sur ce, les journalistes tunisiens  considèrent que la mise en œuvre diligente du projet revêt une importance sociale et historique. Ils forment ainsi l’espoir de voir les milieux officiels entériner  les propositions de l’AJT.

 

La femme journaliste

 

Malgré sa réussite dans les différents services et les différentes tâches dont elle est chargée, la présence de la femme journaliste demeure limitée dans les sphères de décision au niveau de la rédaction  et de la direction des médias.

Concernant l’image de la femme dans les médias, et malgré les avancées, qui distinguent la femme tunisienne par rapport à la femme arabe et même de pays européens, notamment en matière de législation, certains médias continuent de propager une image de la femme, tronquée et stéréotypée par rapport au changement des conditions de la femme.

En effet, les medias continuent à la présenter comme criminelle, violée, en échec professionnel et ménager, ignorant ses droits, ou bien un beau corps pour les plateaux télé et les magazines. Les médias ne réussissent que rarement à présenter la femme dans ce qui fait ses succès et sa distinction. Un phénomène constaté malheureusement même à l’échelle mondiale.

 

La presse écrite :

 

Malgré certains signes dans certains journaux, depuis le début de l’année, le rendement de la presse écrite  demeure en deçà de ce qu’il devrait être, et ce pour des raisons objectives et spécifiques.

En effet, la plupart des journaux se caractérisent toujours par la routine et la similarité de par leur négligence des affaires nationales au profit des événements internationaux. Certains n’hésitent pas à traiter des événements   tragiques en des sujets à sensation, au point de les transformer en spectacle, basé sur une culture de la mort légitimant la démolition, le meurtre et l’assassinat des civils innocents, faisant de la dévastation un projet de société.

L’AJT est soucieuse de promouvoir le travail journalistique sur la base du professionnalisme et davantage de liberté, afin d’attirer l’attention de l’opinion publique nationale et de concurrencer les médias arabes et internationaux.

Seule la crédibilité est en mesure de garantir la diffusion à grande échelle des médias et de se mettre au service des préoccupations nationales.

L’AJT réaffirme dans ce contexte l’importance des conseils de rédaction qui consacrent la contribution du journaliste, premier producteur de l’information, ce qui permettra d’enrichir le contenu de la presse écrite en genres journalistiques notamment au niveau des visions et angles de traitement professionnel des événements et consolide le sentiment d’appartenance du journaliste à son entreprise et renforce sa volonté de la promouvoir.

L’AJT réaffirme de nouveau l’importance de la fluidité du flux des informations, de l’ouverture des sources de l’information puisque le champ de la critique est la base de tout travail convaincant et crédible. L’expérience démontre que la rétention de l’information cause plus de dégâts que sa publication, puisque l’absence de l’information ouvre la voie à la rumeur et aux interprétations tendancieuses et écorche la crédibilité.

 

1-       La presse publique

 

La presse publique (Les journaux La presse et Assahafa) reposent essentiellement sur ce que diffuse l’agence de presse officielle, passant sous silence, sans raison, d’importants événements qui paraissent dans d’autres quotidiens alors qu’ils devraient être un exemple pour une presse ciblée et performante et une locomotive pour la promotion du secteur. Pourtant, ces journaux ne manquent pas de compétences journalistiques confirmées et sont donc capables de présenter un produit à la hauteur des aspirations des élites.

L’AJT exprime l’espoir de voir cette entreprise se départir de la médiocrité qui la caractérise actuellement en tant qu’authentique monument de l’information nationale : En effet, le gel et la paralysie des compétences y est devenu  une pratique courante, tandis que l’agence de presse y est devenue le « rédacteur principal » de la plupart des articles. Au lieu de soutenir l’effort de développement et d’amélioration, ces journaux sont devenus une simple caisse de résonance des activités officielles. Actuellement, cette entreprise est largement dépassée par l’amélioration relative de l’audiovisuel, en ce sens qu’elle n’apporte aucun plus (reportage, enquête, dialogue et polarisation de l’élite nationale comme c’était le cas avant. De plus la tenue des conseils de rédaction est devenue une exception, ôtant ainsi aux journalistes le goût du travail, l’esprit d’initiative, d’enrichissement du contenu et de la créativité.

  

2-       La presse privée :

 

L’AJT espère que la presse privée joue un rôle de premier plan dans la diversification du paysage médiatique du pays, en contribuant à enraciner les valeurs de modernité et de modération et en consacrant la presse de proximité et d’investigation reflétant avec audace et professionnalisme les vraies préoccupations de la société dans tous les domaines. 

Cependant, la réalité est que ces journaux et revues parient plus, sous couvert d’une rude concurrence, sur le sensationnel ignorant sciemment les ravages d’une telle presse qui ne se refuse plus à s’offrir comme tribune aux charlatans de tous bords, et comme support à des articles plagiés ou sans signatures, puisés sur le web ou dans des médias édités dans des milieux qui n’ont aucune relation avec le rationnel et versent dans la rétrogradation et  l’obscurantisme.

L’Association rappelle à ces entreprises qu’en plus de la violation des lois sur la propriété intellectuelle, la diffusion de ces articles est plus préjudiciable que la commercialisation de denrées empoisonnées. De même, l’exploitation d’Internet comme seule source d’information est de nature à réduire les opportunités d’emploi devant les journalistes diplômés de l’IPSI.

En plus de l’atteinte aux droits des journalistes, les conditions de travail dans certaines entreprises sont pour le moins indécente. Dans ces conditions, il n’est plus surprenant de voir le niveau des prestations fléchir, poussant le journaliste parfois à enfreindre les règles du métier.

Certains hebdomadaires n’emploient pas de journalistes permanents, se contentant de « volontaires » comme c’est le cas à « El Moulahidh ».

Dans les journaux « Les Annonces », « Al Akhbar » et « Tunis Hebdo », les journalistes affirment que leurs relations professionnelles avec le propriétaire de cette entreprise tiennent exclusivement du bon vouloir et de l’humeur de ce dernier. L’hebdomadaire « Réalités » exige de ses journalistes de pratiquer le démarchage publicitaire, mêlant ainsi le travail journalistique à l’action publicitaire. Plus,, l’un de ceux qui écrivent (collaborent) dans ce périodique a transformé la revue en une tribune de règlements de comptes personnels.

 

3-       La presse des partis et des organisations

 

3-1- La presse des partis

Malgré le renforcement, cette année, du paysage médiatique par un nouveau titre (Mouatinoun), la reparution d’autres journaux (Al Ofok et Al Ouatan) et la régularité des autres journaux (Al Horrya, le Renouveau, Al Maoukif, Al Wihda et Attarik Al Jadid), nous enregistrons avec regret la persistance de ce que nous avions appelé dans un rapport précédent « le lien » entre les partis dans leur diversité et le travail journalistique.

A l’exception des journaux de Dar Al Amal et dans une certaine mesure les journaux « Al Wihda » et « Mouatinoun » dont les journalistes présentent une matière diversifiée de par ses genres et ses sujets, les journaux des partis sont restés de simples supports pour les communiqués partisans où se mêlent l’information et le commentaire.

les journaux des partis  du pays ont cette fâcheuse tendance à s’enfermer sur eux-mêmes dans la couverture de l’actualité nationale et l’activité de la société civile, qu’ils reproduisent d’une manière sélective pour prendre position de manière  ponctuelle à l’égard de tel parti ou telle organisation.

Concernant l’actualité internationale, les journaux des partis n’offrent aucune matière susceptible  d’éclairer l’opinion publique selon une vision reflétant la différence, la profondeur et la spécificité de l’analyse propre à chaque parti.

Partant de sa conviction quant à l’importance de la presse des partis dans l’instauration d’une information plurielle et d’une presse d’opinion, l’AJT a consacré un prix annuel à «  la presse d’opinion » qu’elle a décerné en 2006 au journal « Attarik Al Jadid ». Ce faisant, elle espère que la régression de cette presse n’est que temporaire et que les responsables de ces journaux, en particulier ceux qui bénéficient des subventions publiques,  auront saisi le droit du peuple tunisien à une presse des partis professionnelle, diversifiée, libre et exprimant ses préoccupations et ses aspirations. Dans ce contexte, nous exprimons notre surprise quant à la disparition du journal « Al moustakbal » quels qu’en soient les motifs. Nous appelons à ce que les subventions publiques se généralisent pour bénéficier aux journaux « Al Maoukef » et « Mouatinoun ».

L’AJT appelle de nouveau les journaux des partis à compter sur des journalistes professionnels réalisant ainsi plusieurs objectifs particulièrement d’être conformes aux législations en vigueur, à l’instar des autres journaux,d’améliorer leurs produits, de renforcer le professionnalisme, de contribuer à l’emploi des journalistes et à l’amélioration de leur situation matérielle et sociale.

 

 

2-3- La presse des organisations

 

Plusieurs organisations tunisiennes contribuent à l’enrichissement du paysage médiatique par la publication de périodiques, hebdomadaires et mensuels.

A l’instar des autres publications, elles procurent des opportunités d’emploi aux journalistes. Ces publications bénéficient de subventions publiques et certaines d’entre elles occupent une bonne place dans les kiosques.

Sur cette base, notre rapport se propose de mettre  en lumière cette presse riche en opportunités et potentialités à même d’assurer un surcroît de valeur à l’information plurielle dans notre pays.

Le journal « Al Bayane » édité par l’UTICA et « Ach-chaâb » de l’UGTT occupent la première place parmi les organes de presse des organisations de par la diversité de leur matière et leur compétence professionnelle.

Quant à des périodiques comme « Al Fallah » de l’Union Nationale des Agriculteurs ou « Femme » de l’Union Nationale de la Femme Tunisienne , ce sont plutôt des instruments de communication institutionnelle que des supports de communication avec le public. Ces publications demeurent prisonnières d’un discours uniforme et incapables d’atteindre de larges franges du public.

Bien que bénéficiant d’une subvention publique, un périodique comme « Al Fallah » ne compte aucun  journaliste professionnel dans son effectif.

 

 

Le secteur de l’audiovisuel

 

L’ouverture du secteur de l’audiovisuel aux privés s’est poursuivie durant la période couverte par le présent rapport, et ce avec l’avènement d’une nouvelle chaîne après Hannibal,  Nesma TV.

La restructuration de l’ERTT est en cours conformément aux instructions du chef de l’Etat. Il est prévu que la concrétisation de cette opération prenne fin à l’horizon 2008.

D’autre part, la Chambre des députés a adopté le 27 avril 2007 le projet de loi portant sur les institutions publiques de l’audiovisuel, lequel vise à  favoriser une exploitation optimale des espaces et des équipements de production de façon à les mettre au diapason de l’ère numérique et à permettre la numérisation des archives audiovisuelles. Une question d’importance sur laquelle nous avons attiré l’attention dans nos rapports précédents.

L’AJT enregistre:

          Que le secteur de l’audiovisuel occupe une place de premier plan  et que la diffusion satellitaire envahit les foyers et les sociétés dans un climat de rude concurrence où la raison est au plus fort et au plus convaincant. Dans ce cadre, l’AJT affirme la nécessité de promouvoir davantage ce secteur et d’ouvrir la voie aux compétences créatives permettant ainsi au téléspectateur d’y voir ses préoccupations, ses attentes et ses aspirations.

Tout en notant avec satisfaction certains points positifs enregistrés sur Canal 7

dans ce domaine et concernant des sujets qui étaient mis en sourdine, force est de constater que la matière est encore en deçà  de ce que l’on attend de ce secteur stratégique.

L’Association espère que la restructuration permettra un bond qualitatif de la production audiovisuelle et que les nouveaux locaux soient équipés pour une production à même de répondre  à nos aspirations.

          L’AJT a noté qu’une marge d’ouverture a permis un regain d’intérêt quant au travail sur le terrain dans les émissions d’information, conférant plus de professionnalisme et d’audace dans le traitement de l’actualité.

De même de nouvelles rubriques ont pu voir le jour comme la revue de la presse, bien que le contenu reste superficiel et très amateur par moments.

Malgré l’importance des efforts investis dans les émissions d’information et de dialogue, avec au premier rang l’émission « Al Mindhar », l’AJT réitère son appel l’élargissement du cercle des invités, de façon à permettre la représentation des diverses opinions, qu’il s’agisse de l’actualité nationale ou internationale.

Nous appelons également à offrir aux journalistes tunisiens l’opportunité de couvrir l’actualité internationale en les dépêchant sur les lieux des événements, et de ne pas se contenter de la production des agences de presse et des couvertures des correspondants (s’ils existent), le travail sur le terrain et le fait de côtoyer d’autres confrères d’autres chaînes étant le meilleur stimulant de l’amélioration du niveau professionnel du journaliste.

Le point noir qui marque les prestations de Canal 7 durant la période objet du présent rapport reste la grille du mois de Ramadan notamment les feuilletons, qui ont alourdit les charges financières de l’institution sans gagner l’adhésion du public.

Ces feuilletons étaient par le passé parmi les matières les plus importantes dans la grille des programmes de Canal 7 satellitaire, en ce sens qu’ils portaient sur les spécificités culturelles et civilisationnelles tunisiennes, attiraient le téléspectateur malgré la concurrence d’autres chaînes. Partant, il est impératif de veiller à ne pas perdre cet acquis ni à obliger les Tunisiens à déserter leur chaîne.

L’AJT espère également que la restructuration du paysage médiatique sera l’occasion de rompre avec l’improvisation et la mauvaise planification, et de renouer avec la rationalisation des dépenses et l’organisation de la bonne production.

L’AJT ne peut s’empêcher par ailleurs d’attirer l’attention sur la mauvaise qualité du site web de Canal 7.

– Concernant Hannibal TV, nous avions affirmé dans un rapport précédent que cette chaîne souffre d’une crise d’identité, crise que nous avions imputée à son jeune âge et aux difficultés rencontrées lors de son lancement. Nous avions également attiré l’attention sur le fait que l’instabilité de ses effectifs technique, journalistique et administratif risque de compromettre le fonctionnement de la chaîne et de la plonger dans l’improvisation et des problèmes qui peuvent porter atteinte à l’intégrité de la chaîne prise à partie de temps à autre par une certaine presse. De même, la plupart des journalistes de Hannibal ne jouissent d’aucune garantie statutaire comme les contrats et la couverture sociale.

Récemment, notre attention a été attirée par une pratique contraire à la déontologie, au Code de la presse et à la loi sur la propriété intellectuelle. En effet, Hannibal TV diffuse des feuilletons, des films et des émissions puisés dans d’autres institutions ou achetés directement au marché (vendeurs de cassettes et de DVD). En guise de diversion, la chaîne masque son logo au cours de l’émission et le restitue une fois l’émission finie.

Sur un autre plan, nous notons avec satisfaction l’effort que la chaîne déploie particulièrement dans certaines émissions de débats social et sportif, ce qui n’était pas sans effet sur Canal 7 amenée à améliorer certaines de ses émissions.

Reste que les émissions de débat politique, malgré l’audace qui les caractérise quant au choix des thèmes, ont fini par tomber dans l’unilatéralité qui ne reflète aucunement la pluralité au sein de la société tunisienne.

De plus, certaines émissions sportives ont failli manquer à leur rôle d’information en nourrissant l’exagération dans le traitement de certains phénomènes qui marquent la scène sportive.

 

          S’agissant de Nesma TV, laquelle a eu son agrément conformément au pouvoir discrétionnaire de l’autorité de tutelle, nous nous attendons à ce qu’elle présente un plus dans l’enrichissement du paysage audiovisuel du pays.

          Nous espérons que cette chaîne réussira à se forger une personnalité et à tracer une ligne claire pour sa programmation, notamment après la fin de la télé réalité (Star Academy Maghreb) avec laquelle elle a inauguré ses émissions mais qui présente  plusieurs points faibles dont la langue utilisée.

L’AJT saisit cette occasion pour rappeler que l’ouverture des horizons de la création devant les journalistes et la garantie de condition matérielles et morales décentes sont de nature à assurer le succès à cette jeune entreprise.

          Nos remarques concernant Canal 7 s’appliquent à la radio nationale qui a permis une marge d’ouverture qui a été, au niveau du fond et de la forme, bénéfique pour cette station.

          L’AJT se félicite de l’amélioration qu’a connue la grille des programmes de RTCI émettant en langue française, devenue ainsi plus riche et plus ouverte.

          Quant à Radio jeunes, on ne peut s’empêcher de remarquer qu’elle a perdu de son éclat et ne répond plus aux attentes de son public malgré sa richesse en compétences jeunes. Il en va de même pour Canal 21 qui a régressé par rapport à ses débuts.

          L’AJT forme l’espoir de voir la radio culturelle réussir à s’imposer au sein du paysage médiatique, à rayonner, à assumer son rôle polarisant des acteurs culturels, à ancrer l’identité nationale, et à consacrer le modernisme chez de plus larges franges du public, en renforçant ses effectifs en journalistes professionnels, et en améliorant la qualité de son émission et des conditions de travail.

          Pour ce qui est des radios régionales, publiques (Sfax, Gafsa, Tataouine, Le Kef et Monastir) et privée (Al Jaouhara), et bien qu’elles présentent une matière qui répond aux attentes des citoyens et reflète le rythme de la vie dans le pays, elles se doivent de faire mieux par davantage d’audace et de fidélité à la réalité quotidienne des Tunisiens.

Dans ce contexte, nous appelons au renforcement des bureaux régionaux de l’information et de la documentation eu égard à leur rôle vital dans la collecte des informations et des données actualisées sur les régions.

De même, il nous est impératif de relever que les journalistes dans les régions continuent d’éprouver des difficultés dans la collecte des informations auprès de certaines administrations régionales qui arguent d’un manque de compétence et préfèrent renvoyer cette prérogative aux administrations centrales.

Aussi, les journalistes se plaignent-ils de la difficulté de faire des rencontres de presse avec les responsables nationaux en visite dans les régions et la question reste tributaire du degré de coopération des gouverneurs ou des responsables eux-mêmes.

Nous notons également l’absence de représentants des médias régionaux dans les délibérations des Chambres des députés et des Conseillers, limitant l’activité journalistique à l’initiative personnelle (par téléphone), favorisant ainsi le travail sur la seule production de l’agence TAP.

Les médias régionaux ne couvrent toujours pas l’actualité des partis et des organisations nationales basés dans les régions, et ce malgré leur couverture parfois par Canal 7.

          L’AJT considère que Radio Mosaïque progresse en faisant face aux défis que lui pose le succès de certaines de ses émissions. Elle note avec satisfaction la réaction positive de ses responsables aux requêtes de l’AJT et à ses suggestions, et ce malgré la subsistance de réserves quant à la langage utilisée lors de certaines émissions.

          De même, le site Internet de Mosaïque reste l’un des plus réussis grâce à son interactivité et à son actualisation régulière.

          Dans le même ordre d’idées, l’AJT note avec satisfaction l’orientation prise par Jaouhara FM et son site électronique.

          L’AJT renouvelle sa recommandation d’élaborer un cahier des charges à l’intention des investisseurs désireux de lancer des chaînes de télévision, ou des stations radio privées afin de garantir la transparence quant à l’octroi des autorisations, ce qui permettra la prolifération de médias à l’identité claire, hautement professionnels, et qui consacrent le droit du citoyen à l’information tout en garantissant les droits de ceux qui y travaillent.

          L’AJT affirme l’importance de ne pas limiter l’émission des radios régionales sur la bande FM, ce qui constitue une rupture avec un public tunisien résident dans des pays limitrophes, prive une frange d’auditeurs tunisiens d’accéder à leurs émissions sur le territoire national et partant entrave le climat de concurrence tant souhaité.

 

 

  violations contre les journalistes :

 

Les conditions d’exercice du métier sont toujours aussi dures. Le journaliste souffre toujours de différentes sortes de censure au sein de son entreprise, ce qui porte préjudice à l’esprit d’initiative et favorise la marginalisation de son rôle dans l’entreprise et dans la société et l’empêche d’accomplir sa mission conformément aux attentes du secteur.

Les violations dont le journaliste fait l’objet sont multiples. Nous réaffirmons une fois encore notre rejet de toutes les formes d’atteintes au journaliste.

Nous rappelons que le suivi des violations auxquelles les journalistes et la presse font face  relève de notre action en tant que journalistes et en tant qu’Association des Journalistes Tunisiens. Une action dont l’objectif est de participer à la promotion du travail du journaliste au service du secteur.

Ainsi, nous condamnons l’article paru dans « Essarih », écrit par son propriétaire M. Salah El Hajja en date du 19 mai 2006 en réponse à notre précédent rapport et qu’il a intitulé « A ceux qui couvrent leurs mères de honte ». Nous disons que le commencement de la fin du journalisme consiste à présenter la critique comme étant un complot et les militants pour une information libre qui rompt avec le charlatanisme et la culture de la mort comme des  perdants, et que le fait de considérer la revendication des droits légitimes garantis par la loi comme étant une apostasie… Nous sommes déterminés à poursuivre à user de notre devoir de critique, et à oeuvrer pour une information plus libre et des conditions de travail meilleures. C’est la seule voie permettant de soustraire le travail journalistique de la perdition et de l’égarement.

 

1-       L’absence des comités de rédaction :

 

Les journalistes se plaignent de l’absence de réunions périodiques des comités de rédaction, dénominateur commun de toutes les entreprises de presse tunisiennes. Parallèlement, l’évocation de comités de rédaction élus qui soient partenaire dans le processus de décision est assimilée à un luxe inutile, ce qui met le journaliste hors de la sphère d’influence et accorde au propriétaire de l’entreprise ou à son premier responsable un pouvoir absolu. Selon des informations vérifiées, des quotidiens comme « Assahafa », « Assabah » et « Le Temps » n’ont pas tenu de réunion avec leurs équipes rédactionnelles depuis dix ans, tandis que ces réunions n’ont jamais eu lieu dans le journal « Assarih » et se tiennent accessoirement à « La Presse ».

A l’exception d’« Ech-chourouk » et de « Réalités », les réunions de la rédaction sont absentes ou presque de l’activité des entreprises de presse. Les responsables justifient ces manquements par le fait que ces réunions risquent de devenir des « tribunes de critiques de la ligne éditoriale », l’occasion « de s’en prendre à l’administration », ou se transforment en « réunions syndicales pour revendiquer des droits ou demander des améliorations des conditions de travail ».

 

 

2-       La censure :

Certains journaux comme « Assahafa » et « La Presse » exigent de leurs journalistes de se référer à la TAP dans le traitement de l’information. Les sujets dont il est permis de couvrir sont ceux contenus dans les prévisions de la TAP, et la plupart du temps il s’agit d’activités officielles. Toute initiative supplémentaire n’est pas la bienvenue.

A Canal 7, les sujets proposés dans des émissions comme « Al Mindhar », « les dossiers », « les préoccupations des gens », « le forum du monde » « Lahdha Bilahdha », « Bikoul Oudhouh », obéissent à un contrôle poussé de la part des responsables de l’institution. Les journalistes se plaignent du rejet de la plupart des sujets qu’ils proposent. Des sujets aussi anodins que les vols des voitures, le trafic des devises etc.…

Le contrôle des sujets et leur censure est une pratique courante dans certaines entreprises de presse. A Canal 7 par exemple, rares sont les sujets qui passent dans les émissions d’information sans avoir subi une intervention chirurgicale qui finit par les mutiler. Parmi les thèmes censurés fut la cherté de la vie, la neige au nord ouest ( un reportage a été effectué montrant dans un premier temps les curiosités naturelles de la région et la beauté de la neige et son impact positif sur l’agriculture, et dans sa seconde partie l’enclavement de certaines zones et les pénuries de denrées alimentaires et de moyens de chauffage qui s’en sont suivies. Les responsables de l’entreprise sont intervenus pour interdire la diffusion de la deuxième partie, prétendant qu’il serait malséant de parler de personnes isolées en Tunisie. Le lendemain, ces mêmes responsables ont été surpris par le fait que le Chef de l’Etat était intervenu personnellement et avait ordonné la distribution d’aides aux citoyens et de mettre fin à leur isolement! Dans le journal « La Presse », un article intitulé « Bayrou, candidat de la tendance pacifique », traitant de l’élection présidentielle française a été interdit. L’article est parvenu au secrétariat de l’AJT. La censure est, en fait une caractéristique commune à la majorité des journaux et des entreprises de presse. Elle est souvent justifiée par la ligne éditoriale de la publication ou de l’entreprise.

Il importe, cependant, de faire remarquer que le flou qui marque souvent la ligne éditoriale ouvre la voie à l’autocensure et à la censure, et offre une plus grande marge à l’ambiguité et, par conséquent entrave la pratique du travail journalistique.

 

  

3-       La rétention de l’information

 

Durant la période objet du présent rapport, la Tunisie a connu de graves événements qui ont profondément préoccupé l’opinion publique.

Un groupe armé s’est infiltré en Tunisie pour y perpétrer des actes terroristes et de déstabilisation. Les forces de l’ordre et l’armée ont annihilé cette tentative avec bravoure ce qui a coûté la vie à certains d’entre eux.

Les Tunisiens, dont les journalistes, ont été unanimes à condamner sans équivoque ces actes terroristes. Cependant traiter d’un point de vue critique certains des faits qui ont marqué  ces événements:

Premièrement : Le traitement sécuritaire et militaire de tels actes est une mesure que la réalité et la logique imposent. Il faut cependant reconnaître que toutes les composantes de la société civile sont concernées par la défense des acquis et la stabilité du pays. Cette défense exigeait une mobilisation que les médias nationaux n’ont pu accomplir faute d’informations ou d’autres contradictoires.

 L’AJT avait exprimé sa position à l’égard de tout ce qui s’est passé au moment des faits.

Deuxièmement : Les événements qui se sont déroulés entre le 23 décembre 2006 et le 3 janvier 2007 concernaient tous les Tunisiens abstraction faite de leur couleur politique, ils étaient donc tous en droit d’être informés sur ce qui se passait. Cependant, le ministre de l’Intérieur s’est adressé es qualité à la conférence des cadres du RCD le 12 janvier et a passé en revue les péripéties de ces événements.

Tout en comprenant le souci du gouvernement de mobiliser les adhérents du parti au pouvoir, nous tenons à affirmer que la gravité de ces événements concernait tous les Tunisiens, tous concernés par la sécurité du pays et sa stabilité, et méritaient donc d’être informés. L’information étant un droit équitablement partagé entre tous les tunisiens.

 

4-       Verrouillage des sources de l’information :

 

Le verrouillage des sources de l’information constitue l’une des plus importantes entraves à l’exercice du travail du journaliste. Ce qui, d’ailleurs, a incité le ministère de la Communication et des relations avec la Chambre des députés et la Chambre des Conseillers, à organiser une conférence nationale sur le sujet, et ce sur instructions du chef de l’Etat. Cette conférence a abouti à une série de recommandations dont on n’a pas encore vu l’impact. Le journaliste souffre toujours de l’absence de l’information et de la nécessité de l’obtention de celle-ci à travers l’attaché de presse, ce qui entrave la promotion de l’information et de la presse d’investigation en particulier. De telles pratiques sont courantes du côté de ministères comme ceux de la Justice et des droits de l’homme, de l’Education et de formation, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

 

5-       Licenciement abusif et procès en justice :

 

Le journaliste est le maillon faible de l’entreprise de presse en comparaison avec d’autres catégories administratives et techniques. Chaque année a son lot de licenciements abusifs, en particulier dans les entreprises privées. Les journaux « Assab ah », « Assarih » et Hannibal TV se trouvent en première ligne. Cette année, nous avons enregistré le licenciement d’« Assabah » des collègues Karima Daghrache, Imen Hamdi, Lotfi Ben Salah, Samia Jebali, et Amal Hlali. Notre collègue Olfa Jami a été licenciée de « Réalités ». Dans son précédent rapport, l’AJT avait fait part de sa consternation quant à certains jugements émis par le Tribunal administratif concernant des collègues licenciés de Dar Assabah, ainsi que de la lenteur des procédures de traitements de ces dossiers, laquelle s’est étendue pour certaines affaires sur trois ans.

L’AJT renouvelle, Aujourd’hui, sa consternation quant à certains jugements devenus définitifs, et qui sont contraires à la loi et à la jurisprudence, en plus de leur caractère aggravant de la précarité de la condition du journaliste en général et encourageant certains propriétaires de médias à persévérer dans la violation des lois et l’atteinte aux droits acquis des journalistes.

 

6-       Ciolations à l’encontre des journaux

 

Aucune suspension ou saisie de journal n’a été constatée durant l’année objet du présent rapport. Cependant, le journal « Al Maoukif » a publié le 23 mars 2007 un communiqué dans lequel il porte à la connaissance du public que les exemplaires du No 398 ont fait l’objet de saisie de tous les kiosques de la capitale le 23 mars 2007, et que la saisie a été étendue le même jour aux gouvernorats de l’intérieur du pays.

 

7-       Interdiction d’entrée aux publications étrangères :

 

La suppression de la procédure du dépôt légal a été une mesure importante vers la levée des obstacles devant les médias nationaux, laquelle a été saluée à temps par l’AJT. Nous avons cependant noté l’irrégularité  de la distribution de journaux étrangers dont « Al Qods Al Arabi ».

 

8-       Edition des journaux :

 

Plusieurs professionnels et journalistes attendent toujours, depuis plusieurs années, d’obtenir le récipissé les autorisant à publier leurs journaux. Certains ont fini par opter pour la presse électronique.

Dans des rapports précédents, nous avions revendiqué la nécessité d’accélérer les réponses à nos collègues journalistes, de leur permettre de lancer leurs journaux et de leur accorder la priorité en la matière. Nous renouvelons, à l’occasion de ce rapport, cette révendication.

 

 

La déontologie du métier :

 

Dans nos rapports précédents, nous avions attiré l’attention sur le phénomène de la violation de la déontologie de la profession et de son code.

Ces violations prennent plusieurs formes dont la personnalisation, la diffamation, les accusations de traîtrise, le plagiat, l’appropriation et la publicité dissimulée. La non application de la loi a encouragé les responsables des médias écrits et audiovisuels et Internet, ainsi que certains journalistes à persister dans des pratiques contraires à la déontologie du métier. Ces pratiques ne cessent de gagner du terrain.

Nous estimons que les conditions matérielles et professionnelles précaires dans plusieurs entreprises de presse constituent le terreau idéal à la prolifération de ce phénomène. Dans ce contexte, nous nous devons de distinguer entre deux catégories de pratiques : celles que nous avions relevées les années précédentes et d’autres parvenues à l’AJT et soumises à une structure élue de l’Association, le comité de la déontologie, lequel a contacté les intéressés et en a reçu l’engagement à éviter de nouvelles violations.

Nous réaffirmons, à cette occasion, que certains journaux, journalistes et sites électroniques, de toutes colorations politiques et sensibilités, poursuivent leurs pratiques diffamatoires et accusatrices et de personnalisation.

Tout en renouvelant notre condamnation de telles pratiques, nous appelons à ce que leurs auteurs en soient dissuadés, et appelons les journalistes qui seraient soumis à des pressions pour s’adonner à ces pratiques contraires à la déontologie et à l’honneur de la profession à en faire part à l’Association des Journalistes Tunisiens.

La période couverte par le présent rapport a connu une baisse du phénomène des articles pré écrits, non signés ou pseudo signés,  destinés au dénigrement et à la diffamation, ou publiés sous forme de réponses à des opinions ou situations dont le téléspectateur et le lecteur tunisiens n’ont aucune connaissance. Bien que rares, ces articles demeurent préjudiciables à l’information et à des journaux comme « Assabah » et « Ech-chourouk ».

Durant la même période, un journaliste de « La Presse » a été accusé d’avoir déformé la teneur d’une assemblée générale des avocats à travers un article signé. Le bâtonnier a exercé son droit de réponse.

L’AJT ne peut que condamner vigoureusement les propos racistes adressés par une journaliste de « Réalités » à notre collègue Marianne Catsaras du quotidien « Le Temps », et ce au cours d’une conférence de presse.

Bien que le Code de la presse est explicite concernant le plagiat intellectuel et littéraire, plusieurs journaux comme « Assarih », « Les Annonces » , « Al Hadath », « Al Akhbar », « Tunis Hebdo », « Adhoua » et «  Al Moulahidh » continuent de remplir des pages puisées dans leur totalité dans des journaux arabes et étrangers sans mentionner la source. Certains journaux comme « Assarih » et des hebdomadaires tels que « Al Hadath », « Les Annonces » «  Al Anouar » plagient des entretiens entiers et tentent de les faire passer pour des productions spécifiques. Plus encore, certains journaux vont jusqu’à apposer la mention « Exclusif » poussant au maximum le mépris à l’égard du lecteur.

Internet est devenu un vrai refuge pour ces derniers. Le journal « Assarih » affecte un employé pour puiser d’Internet de quoi remplir toutes les rubriques du journal (International, sport, culture, variétés etc…).

 

                                                      (FIN)

 

 

Le présent rapport a été élaboré par un groupe de travail du comité des libertés composé des collègues suivants :

 

Jamel Karmaoui

Zied El Héni

Mourad Allala

Néji Bghouri

Mohsen Abderrahmane

Hechmi Nouira

 

Y ont contribué, également, les collègues Fethi Charaouandi, Sofiène Rejeb, Jamal Arfaoui, en plus  de la contribution des comités de la femme, de la déontologie et du logement.

 


Le Tunisien Taïeb Bouajila empêché d’assister au Congrès d’Amnesty à Bouznika

Les autorités tunisiennes ont interdit à Taïeb Bouajila, membre du bureau d’exécution de la section tunisienne d’Amnestie internationale, de quitter le territoire tunisien et se rendre au Maroc pour assister au congrès d’Amnestie, qui s’est tenu à Bouznika les 11, 12 et 13 mai 2007. Cette mesure a fait très mauvaise impression auprès du «Conseil nationaldes groupements» dépendant de la section marocaine d’Amnestie-Maroc et des défenseurs étrangers des droits de l’Homme présents au Maroc à l’occasion de ce Congrès. En prenant la parole, Lahbib Moursit, président de la section Amnestie-Tunisie, qui a réussi à quitter Tunis, suscite la colère et l’indignation. (Source : « Al Bayane » (Quotidien – Maroc), le 15 mai 2007) Lien: http://www.albayane.ma  

Souhayr Belhassen, une tunisienne gardienne des libertés

Florence Beaugé Elle est forte et tenace. Courageuse aussi. Avec ses fous rires, ses dents du bonheur et son sens de l’humour, Souhayr Belhassen réussirait pourtant à donner le change. « Sous son air nonchalant, c’est une femme de caractère, ne vous y trompez pas ! », avertit un de ses amis, Mokhtar Trifi, avocat et président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH). En devenant, le 24 avril, la nouvelle présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), pour un mandat de trois ans, Souhayr Belhassen, 63 ans, engage la plus ancienne des ONG de défense des droits humains dans un tournant majeur. C’est la première fois qu’une femme est élue à la tête de la FIDH depuis la création de cette instance, en 1922. La première fois aussi qu’est désignée à la présidence de la Fédération, qui rassemble les ligues d’une centaine de pays (dont la LTDH), une personne originaire du monde arabo-musulman. Une région « où la culture et les traditions musellent le plus souvent les femmes et freinent leur émancipation », comme l’a souligné Mme Belhassen dès son élection. En Tunisie, le pouvoir ne semble pas avoir compris que le pays tout entier s’illustrait à travers cette désignation. Pas un mot dans les journaux ni les médias audiovisuels. Seules quelques publications d’opposition, au tirage confidentiel, ont fait mention de l’événement. Si la chaîne de télévision Al-Jazira n’y avait pas consacré un reportage, les tunisiens n’en auraient peut-être jamais rien su. « Cette élection, c’est une nique à Ben Ali ! », s’est aussitôt amusé un journal africain sur le Web. La plaisanterie sonne assez juste. Souhayr Belhassen est en effet une enfant de la LTDH. Elle en est même vice-présidente. Or cette ligue, la doyenne des ligues du Maghreb et du continent africain, a été particulièrement malmenée par le régime tunisien toutes ces dernières années. Curieux paradoxe : les tunisiennes disposent depuis 1956, grâce à Bourguiba, d’un statut unique dans le monde arabo-musulman. Elles bénéficient des mêmes droits que leurs frères tunisiens – pas en matière d’héritage toutefois – mais souffrent, comme eux, d’un manque cruel de libertés individuelles. Souhayr Belhassen est le fruit de toutes ces contradictions. Son propre parcours est d’ailleurs empli d’antinomies. « Je suis une métèque et fière de l’être ! », dit-elle en riant. Tunisienne de Gabès, ville du Sud, élevée de façon bourgeoise et conformiste par sa mère, elle a été initiée à la modernité et « à la découverte de l’autre » par son père. Un homme d’origine indonésienne, dont elle a hérité les yeux légèrement bridés et le nez fin. « J’ai mis longtemps à me trouver. Mais j’ai vécu toutes ces contradictions comme une richesse, pas une souffrance. L’être humain se construit dans l’adversité », dit celle qui se présente comme féministe. C’est la guerre d’Algérie qui éveille Souhayr Belhassen à la conscience politique, à la fin des années 1950. La jeune femme fait des études de lettres et de droit à l’université de Tunis, puis à Sciences Po Paris. Sa vie va connaître « des hauts et des bas » constants, et même des drames. Souhayr a 43 ans quand son mari est emporté par un cancer. Elle reste veuve, avec deux jeunes enfants à charge. « A chaque fois que je plonge, je me relève. Je ne pleurniche pas. Je regarde toujours devant », lâche-t-elle comme une évidence. Ce n’est pas par hasard qu’elle devient journaliste. Ce métier « extraordinaire », elle l’a choisi. « C’est ma manière à moi de participer, d’avoir une prise sur le réel, et même de prendre ma revanche, dit-elle. On en prend plein la gueule dans ce métier, mais on est au coeur de l’événement. Je suis devenue journaliste pour défendre les causes qui me tenaient à coeur. » Correspondante à Tunis de l’hebdomadaire Jeune Afrique et de l’agence de presse Reuters pendant plus de vingt ans, Souhayr Belhassen milite parallèlement au sein de la LTDH dès sa création, en 1977. Pour elle, ses trois démarches de féministe, journaliste et défenseur des droits humains se rejoignent. « Enquêter, témoigner, dénoncer : il y a une continuité et une cohérence dans tout ce qui m’anime depuis trente ans », dit-elle simplement. Sous sa houlette, la FIDH va, elle aussi, poursuivre une évolution amorcée en 2001. Cette année-là, le représentant d’un pays du continent noir, l’avocat sénégalais Sidiki Kaba, accède à la présidence de la Fédération. Il succède au français Patrick Baudoin. Une première. Jusque-là, seuls des Français avaient dirigé la FIDH. « Sidiki représentait pour moi la symbiose des cultures du Nord et du Sud. C’est un homme d’une tolérance absolue, qui a fait la démonstration qu’on peut être musulman et à l’opposé du fanatisme », souligne Patrick Baudoin. En passant le flambeau à Souhayr Belhassen, Sidiki Kaba mène la FIDH un peu plus loin encore sur la voie de l’universalité. Il a appuyé sa candidature, au détriment de celle du Colombien Luis Guillermo Perez, à qui il reconnaissait pourtant de nombreuses qualités. Confier la FIDH à une femme, qui plus est du monde arabo-musulman, déchiré par de multiples drames – Palestine, Irak, Iran, Afghanistan, notamment -, c’est, estime Sidiki, franchir une nouvelle étape, et même accomplir « une révolution ». C’est aussi l’espoir d’attirer le regard de la communauté internationale vers cette « vallée de larmes et de souffrances ». Aujourd’hui, Souhayr Belhassen va devoir oublier qu’elle est tunisienne. Ses nouvelles fonctions l’appellent, dit-elle, à basculer « dans l’universel absolu ». Elle compte poursuivre et amplifier l’oeuvre de ses deux prédécesseurs, en continuant de lutter pour les droits des femmes, en faveur de la justice internationale et contre l’impunité, pour les droits économiques, sociaux et culturels, « aussi nécessaires que les droits civils et politiques ». Mais son grand combat risque de tourner autour de la question des migrants, en plein contexte de mondialisation. « Ils représentent 3 % de l’humanité, soit 200 millions de personnes. Leurs droits sont en régression totale », s’inquiète-t-elle. Que va pouvoir faire la FIDH dans ce domaine ? Souhayr Belhassen est en tout cas convaincue d’une chose : « Ce n’est pas en érigeant des murs et en se barricadant à l’intérieur de citadelles qu’on résoudra le problème ». (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 15 mai 2007)


MEMRI

Enquête et analyse n° 339

Des manuels scolaires tunisiens d’instruction religieuse prônent la tolérance et le dialogue

Par M. Feki et N. Maruani

Contrairement aux manuels d’instruction religieuse (islamique) de certains Etats arabes, les manuels tunisiens d’instruction religieuse sont des compilations d’articles et d’extraits d’ouvrages divers et variés. A titre d’exemple, le Livre de pensée islamique de Première [1] est une compilation d’articles de 29 auteurs: il inclut des extraits d’ouvrages de savants renommés comme le grand historien nord-africain du XIVème siècle Ibn Khaldun, le théologien irakien des IX-Xème siècle Abou Al-Hassan Al-Ash’ari, et le grand théologien Abou Hamid Al-Ghazali, ainsi que des extraits d’ouvrages modernes signés par des réformistes musulmans comme Rifa’a al-Tahtawi, Jamal Al-Din Al-Afghani, Muhammad Abdu’, Ali Abdel Razeq, Abdel Rahman Al-Kawakibi, Muhammad Rashid Rida et Saadeddine Ibrahim [2].

Un examen attentif des manuels scolaires tunisiens d’instruction religieuse des classes de Première et de Terminale révèle le rôle déterminant que joue l’Etat tunisien dans trois domaines: la séparation des pouvoirs, la liberté individuelle et la tolérance vis-à-vis d’autrui.

En outre, ces manuels ne se limitent pas à un seul courant religieux, mais prennent en considération les différents courants de l’islam. Ainsi, bien que la Tunisie soit majoritairement sunnite, elle accorde une place au chiisme dans ses manuels religieux.

Le rapport qui suit porte sur les manuels d’instruction religieuse des classes de Première et de Terminale (« deuxième et troisième années secondaires ») et plus particulièrement sur certains de leurs grands thèmes de prédilection: la laïcité au regard de la religion, la nécessité d’éviter les conflits d’ordre religieux, l’éducation comme facteur de liberté et d’harmonisation entre religion et modernité, le siècle des Lumières en Europe, l’importance de la concertation, de la tolérance et du dialogue.

Il s’avère que le programme des manuels scolaires tunisiens d’éducation religieuse est fidèle à l’esprit de la salafiyya (ancien courant réformiste musulman). Bien qu’aujourd’hui le terme « salafiste » ne soit pas loin de signifier « extrémiste », les premiers salafistes, dont certains écrits ont été repris dans ces manuels, encourageaient un islam modéré, l’ouverture et la modernité. Ce mouvement d’origine a par la suite été récupéré par le nationalisme et l’islamisme arabes, ce qui a progressivement contribué à marginaliser le progressisme musulman. La Tunisie a toutefois échappé à cette tendance, ainsi que le révèle la lecture des manuels scolaires.

Certains chapitres semblent toutefois entrer en contradiction avec la réalité politique de la Tunisie contemporaine de Ben Ali, comme par exemple celui sur la « connaissance, remède du despotisme » ou sur la « liberté comme fondement du pouvoir. » Voilà qui laisse perplexe quant à l’usage toujours actuel de ces manuels. Il convient ainsi de noter que ces derniers ont été rédigés sous le règne de Habib Bourguiba, fondateur de la Tunisie moderne, dont le gouvernement était plus populaire et plus libéral, bien que pas tout à fait démocratique, et dont l’orientation réformiste demeure l’idéologie officielle du régime actuel.

L’Etat laïque et les réformes institutionnelles

Dans un chapitre intitulé « Le renouveau et les mouvements de réforme », le manuel de Première souligne la nécessité d’institutions étatiques laïques pour un bon fonctionnement de la société arabe: « L’une des causes de l’anarchie, des complots et de l’effritement dans les rangs de la nation [arabe], ainsi que de la faiblesse et de la colonisation qui s’ensuivent, est l’absence d’institutions constitutionnelles (…), de pouvoir législatif représentant le peuple et promulguant des lois qui le protègent et assurent la stabilité [de la nation arabe]. » [3]

La religion comme source de dissensions

Le manuel d’instruction religieuse de la classe de Première va jusqu’à présenter la religion comme une source possible de conflits. Un article [4] évoque le conflit qui a jadis opposé les mutazilites [5] à l’orthodoxie islamique, notamment hanbalite [6], au sujet de la « création du Coran ». Pour les mutazilites, le Coran aurait été « créé » au moment de l’avènement de Mahomet tandis que pour les théologiens officiels, le Coran aurait été rédigé par Allah avant la création du monde. Il serait « descendu » au moment de l’avènement du Prophète de l’islam. « Cette controverse est à l’origine d’une épreuve cruelle (.) qui équivaut à l’Inquisition pour l’Europe chrétienne. A notre époque, les différences d’opinions sur ce sujet purement théorique peuvent surprendre (.) ainsi que la violence, l’amertume, la jalousie, voire les meurtres qu’elles peuvent entraîner. Ces répercussions sont la meilleure preuve que le conflit entre les mutazilites affirmant que le Coran est une création humaine d’une part, et les hanbalites et les autres [musulmans] pour qui il est antérieur [à la création du monde], n’était pas un conflit purement théorique, mais (.) religieux. » [7]

En outre, un article du cheikh réformiste Mohammad ‘Abdu [8] dénonce ce qu’il qualifie d' »immobilisme des théologiens »: « Quelqu’un peut-il nier l’immobilisme des docteurs de la charia et demeurer avec les expressions des auteurs, malgré leurs divergences d’opinions et leurs incompréhensions ? Dans les cas où nulle opinion n’a été exprimée, ils évitent de trancher et cherchent à pervertir le sens [du texte] afin de le rendre conforme aux affirmations de tel ou tel ouvrage. [9]

Dans un texte intitulé « Le lien entre la science et la religion, et la contagion du fanatisme chez les musulmans » [10], le manuel s’attaque aussi aux pratiques obsolètes attribuées à l’islam: « D’où vient ce grand nombre de religieux que nous trouvons aujourd’hui dans les pays de l’islam, chargés de veiller sur l’observance de cérémonies religieuses que le Coran n’a jamais mentionnées, comme les enterrements et autres cérémonies liés aux différents aspects de la vie publique – les naissances, les mariages, les intronisations, etc. ? Et comment voyons-nous aujourd’hui chez les musulmans – et c’est une chose qui peut être associée à l’idolâtrie – le grand nombre de saints, de justes et de chefs religieux qui ont fondé des courants diffusés aux quatre coins du monde musulman ? Et comment est-il possible que les croyants implorent ces saints, ces justes et ces chefs religieux sans doute plus qu’ils n’implorent Dieu ? [11]  »

« Seul le savoir. permet de dépasser des moeurs obsolètes » ; l’instruction est l’ennemi des dictatures

Le manuel explique, dans un passage extrait d’un ouvrage intitulé « La parole utile dans la démonstration de l’effort et de l’imitation » [12], que toute tentative de réforme dans le monde arabe provoque des réactions négatives, la population étant très attachée aux traditions locales. Cet état de fait est si fort que si une tradition venait à être présentée comme une innovation (condamnable dans l’islam), la population se rebellerait: « Tout [homme] raisonnable sait que si un docteur de l’islam déclarait dans une ville musulmane, en n’importe quelle circonstance, que l’imitation est une innovation interdite [sans fondement dans l’islam] (.), il serait attaqué par la majorité de ses habitants, soit par des injures, soit par la violation de ses biens, de son corps et de son honneur. » [13]

Un article présente l’instruction comme l’ennemi de la dictature. Sous le thème « Le despotisme et la science » [14]: « La liberté politique responsable et organisée garantit le dialogue entre la nation et le pouvoir », l’auteur pose la question: « Qu’est-ce qui ressemble plus au despotisme que la tutelle d’un traître puissant et infidèle sur les orphelins de riches, qui utilise leurs biens et leurs âmes comme bon lui semble tant qu’ils sont mineurs ? De même que le tuteur n’a pas intérêt à ce que les orphelins atteignent leur majorité, le despote n’a pas intérêt à ce que le peuple soit éclairé par la connaissance. Ce n’est pas un secret pour l’autocrate qu’il ne peut y avoir de coercition et d’esclavage si les sujets demeurent dans l’obscurité de l’ignorance (.)

Le despote ne craint pas l’étude de la philologie destinée à corriger la langue tant que celle-ci n’inclut pas de maximes susceptibles de soulever le peuple (contre le dirigeant) ou de rhétorique génératrice d’engouement [contre le pouvoir] qui affaiblit les armées.

« On peut dire de façon générale que le despote ne craint pas toutes les sciences mais seulement celles qui ouvrent l’esprit et éveillent en l’homme la conscience de ses droits et de son absence de droits, ainsi que des moyens d’acquérir et de préserver ses droits. Le despote est un usurpateur et un fourbe, tandis que les savants éveillent la conscience et mettent en garde. Le despote a des affaires et des intérêts que seul le savant est en mesure de gâter. » [15]

Le même manuel fait en particulier l’éloge du savoir profane. Un article de Muhammad ‘Abdu dénonce la « contagion du fanatisme » en ces termes: « Le savoir élève les nations, tandis que l’ignorance les affaiblit et en fait la proie des errances du fanatisme, que ce [fanatisme] soit d’ordre idéologique, clanique ou confessionnel. » [16]

L’Europe, source des Lumières

S’agissant du savoir comme rempart contre le fanatisme, le manuel mentionne notamment le côté positif de la campagne napoléonienne en Egypte, qui a apporté les sciences en Egypte. Un passage extrait d’un livre intitulé « La pensée réformiste chez les Arabes à l’époque de la renaissance [arabe] » [17] souligne que la campagne napoléonienne a élevé le niveau d’instruction générale en Egypte: « La campagne [française] [18] n’était pas une simple opération militaire, mais comportait un aspect scientifique et culturel qui a eu le mérite d’allumer l’étincelle de la renaissance arabe moderne. Car cette campagne a fait venir de nombreux chercheurs français bien équipés en Egypte, qui ont initié des recherches dans les domaines des mathématiques, de l’ingénierie, de la géographie, de l’astronomie, de la mécanique, de la géologie, de la métallurgie, de la médecine, de l’archéologie, de la littérature et des arts. Une revue était éditée tous les trois mois pour présenter les résultats de ces recherches. Ils [les scientifiques français] ont également diffusé un précieux ouvrage descriptif de l’Egypte [Ketab Wasf Misr], auquel ils ont incorporé des photos, des cartes et des tableaux. Ces connaissances qui étaient nouvelles pour les Egyptiens ont suscité tout leur étonnement ! »

« Cette campagne a développé l’imprimerie ; Napoléon a amené une imprimerie dont il s’est servi pour [diffuser] son appel au peuple égyptien. (.) Et la première imprimerie arabe que l’Egypte a connue est l’Imprimerie orientale française. Parmi ses publications se trouvaient un livre de phonétique, un livre de lecture et un dictionnaire français-arabe. Une autre imprimerie a ensuite été créée, qui a publié Barid Misr [19]. Voilà qui révèle l’intérêt que portait la campagne [française] pour le journalisme, dans la mesure où elle a également donné naissance à un deuxième journal, Al-Ashriya al-Misriya [qui sortait tous les dix jours]. »

« En examinant les débuts de la renaissance en Egypte, on constate que sa source est unique: c’est l’Europe, grâce à son fort développement dans les différents domaines. »

Le manuel ne prend toutefois pas partie pour la France : « Si Napoléon s’est appuyé sur la science moderne durant sa campagne, son but n’était pas d’instruire le peuple [égyptien], mais de rallier les élites pour étendre son pouvoir. Aussi, la campagne, de courte durée, et les difficultés encourues, n’ont pas permis aux Egyptiens de participer à cette campagne. » [20]

« La réflexion est un commandement religieux. »

L’auteur définit comme suit la liberté de pensée: « La liberté de pensée, c’est le respect de l’esprit, le fait de lui donner une place honorable et de lui permettre de s’exprimer dans tous les domaines, aussi bien politique, scientifique que culturel. Le développement culturel dans tous les domaines est révélateur de la bonne santé de la société. Et la liberté de pensée est une composante – voire même le fondement – de la liberté d’opinion et d’expression. La réflexion est un commandement religieux. » [21]

Le manuel fait l’éloge de la liberté individuelle comme étant la condition de toute connaissance. Dans une partie intitulée « Des causes du retard des musulmans », il présente un extrait d’une lettre adressée au sultan ottoman par Moustafa Fadel Pacha [22]: « La liberté est l’enseignant n°1 des nations ; c’est elle qui forme les enseignants. Nul autre ne peut la remplacer. La nation opprimée méprise le savoir car il ne lui est pas utile. Les nations désirent le savoir quand elles jouissent des droits auxquels elles croient ; l’instruction leur permet de mieux profiter de leurs droits, et toute nation ignorante opprimée est soit lâche soit traître. »

La liberté individuelle et le progrès

Le manuel de Première insiste le droit inné à la liberté individuelle [23] dans un passage intitulé « La liberté est la base du pouvoir »: « Certains besoins vitaux dépassent l’alimentation et l’habillement, même s’ils sont la condition première de la vie. Parmi les besoins essentiels se trouve la liberté. L’homme naît libre, il n’a d’autre seigneur que Dieu ; c’est pourquoi il doit vivre libre et mourir libre. La liberté inclut la liberté politique, la liberté de pensée, voire même la liberté religieuse. »

Il développe en particulier le concept de liberté politique, ramification naturelle de la liberté individuelle. L’individu avait le droit de critiquer le pouvoir: « La liberté politique signifie en premier lieu la liberté d’opinion et d’expression. Aux tous débuts de l’Etat islamique avaient été établies des libertés politiques ne muselant pas l’individu, même si ce dernier critiquait le gouverneur. L’Etat islamique autorisait même la formation de groupes et de partis aux opinions et aux principes différents [de ceux du gouverneur], que ces derniers défendaient franchement et explicitement. » [24]

La Shura (principe de consultation dans l’islam)

Un autre article [25] souligne la nécessité d’une diversité d’avis antérieure à la prise de décision par le dirigeant. La « Shura » (principe de consultation dans l’islam) est considérée comme « faisant partie des valeurs morales relatives à l’exercice du pouvoir qui permettent à la concertation d’aboutir à un point de vue commun utile à la collectivité, que ce soit au sein de la pyramide du pouvoir politique, de la tribu, du clan ou même de la famille où les époux se concertent. Nous avons toujours besoin d’un minimum de concertation pour arriver à une direction qui garantisse la participation de tous ou [au moins] de la majorité. » [26]

En outre, les décisions déterminantes devaient être prises en accord avec l’avis du peuple: « La liberté politique inclut aussi la consultation [des gouvernés par les gouverneurs] comme il est écrit dans le Coran: « [Qu’ils] se consultent entre eux à propos de leurs affaires. » (Sourate Al-Shura, verset 38). La Shura [consultation] suppose [l’existence de] la liberté d’expression et la garantit. S’il n’y a pas eu dans [l’historie de] l’islam d’institutions officielles chargées de veiller à la pluralité des opinions relatives à la politique de l’Etat, comme le Parlement ou les assemblées consultatives, l’islam approuve toutefois le principe [de consultation], voire l’ordonne (.). La pluralité des opinions nécessite – surtout à une époque où l’espace de l’Etat s’est élargi et où les problèmes de gouvernance se sont multipliés – la reconnaissance de l’opinion inverse dans un esprit de liberté et de tolérance totale. » [27]

La tolérance et le dialogue

A travers ses manuels scolaires, la Tunisie – majoritairement sunnite – fait preuve d’une grande tolérance à l’égard des chiites [28]. Le manuel d’instruction islamique de Seconde se réfère au texte [29] d’un éminent théologien réformiste du XIXe siècle, Jamal Al-Din al-Afghani (1839-1897). Ce dernier évoque le pluralisme religieux qui a toujours existé en islam et cite parmi les grandes écoles « les chiites qui imitent l’imam Jaafar al-Sadeq [30] « , un des plus grands théologiens des Ahl al-Bayit [31], précisant que « leur préférence pour l’imam Ali [32] ne doit pas les exclure de la communauté des musulmans ».

Le texte du manuel souligne l’inutilité des opinions revanchardes entre sunnites et chiites: « Si les sunnites se mettaient d’accord aujourd’hui et approuvaient le choix des chiites, des Arabes et des Perses, et admettaient qu’Ali ibn Abi-Talib était plus apte à assurer la [fonction] califale que [son prédécesseur] Abou-Bakr [33], est-ce que les Perses [chiites] s’en trouveraient valorisés ? Ou la condition des chiites s’améliorerait-elle ? Et si [au contraire] les chiites approuvaient [le choix] des sunnites [et admettaient] qu’Abou-Bakr avait eu raison d’assurer la [fonction] califale d’Ali, cela valoriserait-il les musulmans sunnites et les sauverait-il de la servitude, de l’humiliation et de l’insécurité où ils sont tombés aujourd’hui ? » [34]

Annexe

Ci-dessous la liste des textes des manuels scolaires:

Manuel de pensée islamique de Première

Auteurs: Al-Saddiq Al-Khawni, Salim Al-Masahli, Zuhayr Al-Juwayni, Rashid Al-Qanuni, ‘Izz Al-Din Al-Juwali. Sous la direction du Professeur Kamal ‘Amran.

Première partie – Les fondements de l’islam

– Extrait de L’aube de l’islam, Ahmed Amin, Dar Al-Kitab Al-‘Arabi, Beyrouth, pp.1-9.

– Extrait de L’épître de l’unicité d’Allah, Muhammad ‘Abdu, Beyrouth, 1982, pp. 43-45.

– « Les limites de l’esprit et l’unicité d’Allah », Ibn Khaldun, Al-Muqaddima (Introduction à l’Histoire), Tunis, 1989, pp. 557-559.

– « Les racines et les branches de la religion », Abu Al-Fath Al-Shahrastani, Le livre des religions et des sectes (Al-Milal w’Al-Nihal), pp. 19-20.

– « Les convictions fondamentales des sunnites », Abu Al-Hassan ‘Ali ibn Ismail Al-Ash’ari, La clarification des principes de la religion (Al-Ibana ‘an Usul Al-Diyana), Dar Al-Bayan, Damas.

– « Les erreurs dans [l’interprétation de] la révélation, » Al-Qadi ‘Abd Al-Jabbar, L’explication des cinq principes (Sharh Al-Usul Al-Khamsa), Maktabat Wahba, Le Caire, 1965, pp. 226-230.

– « L’historicité de l’étude de la prédestination », Dr. Muhammad Abd Al-Rahman Marhaba, De la philosophie grecque à la philosophie islamique (Min Al-Falsafa Al-Yunaniyya ila Al-Falsafa Al-Islamiyya), pp. 282-285.

– « La position des mutazilites par rapport à l’unicité d’Allah », Al-Ash’ari, Les opinions des [penseurs] islamiques et les différentes points de vue des croyants (Maqalat Al-Islamiyin wa-Ikhtilaf Al-Musallin), Tahqiq Writer, pp. 155-156.

– « L’émergence du débat théologique sur la prédestination », Ibn Al-Qayyim, La guérison du patient et la question de la prédestination (Shifaa Al-‘Alil fi Masa’il Al-Qada’ wa-Al-Qadar), Beyrouth, 1978, pp. 3-4.

Deuxième partie – Le Renouveau et les mouvements de réforme

– Textes introductifs incluant: « L’effondrement [de la société] », Fahmi Jid’an, Les fondements de l’évolution des penseurs musulmans dans le Monde arabe moderne (Bawakir Al-Nahda), p. 15.

– « Les réformes dans les temps anciens et dans les temps modernes », Ali Umalil, Le réformisme arabe et l’Etat-nation (Al-Islah Qadiman wa-Hadithan), pp. 18-21.

– « Des causes du retard des musulmans », Mustafa Fadel Pasha, Lettre au sultan Abd Al-Aziz (Risala ila Al-Sultan ‘Abd Al-‘Aziz), Kararis Tunis, Tunis, No. 95-96, pp. 332-335.

– « La protection de l’intérêt public », Najm Al-Din Al-Tufi, L’intérêt public dans la législation islamique (Al-Maslaha fi Al-Tashri’ Al-Islami), Mustafa Zayd, Supplément, pp. 35-41.

– « Deux types de théologiens: le Mujtahid (innovateur) et l’imitateur », Muhammad ibn ‘Ali Al-Shawkani, L’opinion utile sur l’évidence de l’ijtihad et l’imitation (Al-Qawl Al-Mufid fi Adillat Al-Ijtihad wa Al-Taqlid), Dar Al-Qalam, Koweït City, pp. 46-51.

– « L’effet du contact avec l’Europe sur la Nahda [renaissance arabe], » Muhammad Al-Qadi and ‘Abdallah Sulah, La pensée réformiste arabe dans l’Age de la Nahda (Al-Fikr Al-Islahi ‘inda Al-‘Arab fi ‘Asr Al-Nahda), éditions Dar Al-Janoub, Tunis, 1992, pp. 15-24.

– « Un azharite dans la ville des Lumières [Paris] », Muhammad ‘Ammara, Travaux complets (Al-A’mal Al-Kamila), pp. 11-12.

– « Atteindre les objectifs par les réformes administratives », Khayr Al-Din Al-Tunsi, Les meilleures voies dans la connaissance des Etats (Aqwam Al-Masalik fi Ma’rifat Ahwal Al-Mamalik), pp. 92-98.

– « L’unification des écoles religieuses [islamiques] », Jamal Al-Din Al-Afghani, Travaux complets (Al-A’mal Al-Kamila), pp. 324-325.

– « Despotisme et savoir », ‘Abd Al-Rahman Al-Kawakibi, La nature du despotisme et l’élimination de la servitude (Taba’i’ Al-Istibdad wa Masari’ Al-Isti’bad), pp. 28-33.

– « La réforme de l’éducation », Muhammad ‘Abdu, Travaux complets (Al-A’mal Al-Kamila), pp. 113-114.

– « L’identité culturelle et le colonialisme », ‘Ammar Al-Talbi, Les travaux de Ben Badis (Athar Ben Badis), Alger, 1968, pp. 309-310.

– « La raison de la charia dans l’établissement du système de la nation islamique », Muhammad Al-Taher ibn ‘Ashur, Les raisons de la charia (Maqasid Al-Shari’a), p. 139.

– « L’islam aujourd’hui: une nouvelle prise de conscience », Dr Muhammad ‘Aziz Al-Hababi, L’individualisme dans l’islam (Al-Shakhsaniyya Al-Islamiyya), pp. 141-142.

– « L’intérêt commun est lié aux raisons [de la Loi ], » ‘Allal Al-Fasi, Les raisons de la loi islamique et ses vertus (Maqasid Al-Shari’a Al-Islamiyya wa Makarimiha), pp. 177-179.

– « [A propos de] la monarchie limitée par le droit », Ibn Abi Al-Diaf, L’action des gens de notre époque dans l’information des rois de Tunisie et la promesse de sûreté (Ithaf Ahl Al-Zaman bi Ikhbar Muluk Tunis wa ‘Ahd Al-Aman), Tunis, 1989, pp. 58-59.

– « L’appel à la création d’un conseil national représentatif « , Général Hussein, Parmi les lettres du General Hussein (Min Rasa’il Hussein), Al-‘Ahd Al-Rutbi l’il-Risala, p. 146.

– « Critique de la pensée réformiste », Kamal ‘Abd Al-Latif, Interprétation allégorique et paradoxe (Al-Ta’wil wa Al-Mufaraqa), p. 17.

– « Evaluation du mouvement réformiste », ‘Abd Al-Samad Belkabir, Etudes sur le mouvement salafiste (Durus fi Al-Haraka Al-Salafiyya), pp. 122-123.

Troisième partie – Tradition: Présentation de Muhammad ‘Abdu

Extraits du livre Islam etchrétienté dans la relation entre la science et la civilisation (Al-Islam wa Al-Nasraniyya ma’a Al-‘Ilm wa Al-Madaniyya), Muhammad ‘Abdu, Le Caire, 1938:

– « La stagnation des juristes islamiques » (Jumud Al-Fuqaha’), pp. 107-108.

– « La relation étroite entre la science et la religion et la contagion du fanatisme parmi les musulmans » (Mulazamat Al-‘Ilm l’il-Din wa ‘Aswa Al-Ta’assub fi Al-Muslimin), pp. 150-151.

– « L’état de la théologie » (Hal ‘Ulum Al-Din), pp. 152-153.

– « Al-Taqlid » [L’imitation des autorités religieuses], pp. 157-158.

Quatrième partie – Coran: Sourate Al-Hujurat (49)

Manuel de pensée islamique de Terminale

Auteurs: ‘Abd Al-Jalil Al-Missawi, Al-Hadi Al-Khudri, Ahmed Al-Mushriqi, ‘Abd Al-Razeq Al-‘Iyyari. Sous la direction du Professeur ‘Ali ‘Abd Al-Jalil. Révisions finales: ‘Abd Al-Majid Al-Sharfi.

Première partie – Inspiration: entre interprétation et explication

– « L’interprétation courante », Muhammad Rashid Rida, Le phare de l’exégèse (Tafsir Al-Manar), pp. 24-26.

– « Les textes et la réalité », Nasr Hamed Abu-Zayd, La notion du texte (Mafhoum Al-Nass), Al-Markaz Al-Thiqafi Al-‘Arabi, Beyrouth, 1990, pp. 8-9.

– « Le sens de la révélation », Muhammad Rashid Rida, La révélation de Mahomet (Al-Wahy Al-Muhammadi), Dar Al-Maktab Al-Islami, Beyrouth et Damas, 1985, p. 44.

– « La signification de la révélation et son rapport à la prise de conscience », Khalil Ahmed Khalil, La dialectique du Coran (Jadaliyat Al-Quran), Beyrouth, 1997.

– « La création du Coran: de l’idée à l’épreuve », Ahmed Mahmoud Subhi, La science du Kalam [i.e. Théologie islamique] (Fi ‘Ilm Al-Kalam), Mu’assasat Al-Thaqafa Al-Jami’iyya, Alexandrie, pp. 127-129.

– « La signification philosophique de la question de la création du Coran », Hussein Ahmed Amin, Le guide du musulman triste (Dalil Al-Muslim Al-Hazin), Dar Al-Janoub l’il-Nashr, Tunis, 1993, pp. 133-134.

– « L’inimitabilité du Coran », Muhammad ‘Ali Al-Sabouni, L’exposition des sciences du Coran (Al-Tibyan fi ‘Ulum Al-Quran), Le Caire, 1980, pp. 86-125.

– « L’esprit et la tradition », Abu-Hamid Al-Ghazali, Le renouveau de la théologie (Ma’arij Al-Quds fi Madarij Ma’rifat Al-Nafs), Le Caire, 1927, p. 59.

– « Exégèse et interprétation allégorique », Muhammad Al-Tahir Ben ‘Ashur, L’exégèse de l’écriture et de l’instruction (Tafsir Al-Tahrir wa Al-Ta’wil), Al-Dar Al-Tunisiyya l’il-Nashr, Tunis, 1984, p. 12.

– « Le sens de l’interprétation allégorique », ‘Ali Harb, Innovation et interprétation allégorique (Al-Tajdid wa Al-Ta’wil), Majalat Dirasat ‘Arabiyya, 1982, No. 8-12.

– « Les étapes progressives de [l’évolution de] la religion et de son interprétation », Al-Sayyed Ahmed Khalil, L’évolution de l’exégèse des livres saints et du Coran (Nasha’t Al-Tafsir fi Al-Kutub Al-Muqadassa wa Al-Quran), Al-Wikala Al-Sharqiyya l’il-Thaqafa, Alexandrie, 1954, pp. 69-83.

– « L’esprit et le poids de la tradition », Fu’ad Zakaria, La pensée scientifique (Al-Tafkir Al-‘Ilmi), Silsalat ‘Alam Al-Ma’aref, Koweït, 1988, pp. 83-85.

– « Entre interprétation allégorique et Fiqh, » Nasr Hamed Abu-Zayd, La notion de texte [sacré] (Mafhum Al-Nass), pp. 237-240.

Deuxième partie – Civilisation: La question politique dans la pensée islamique

– « L’historicité de l’Etat dans la civilisation islamique », Ahmed Amin, L’aube de l’islam (Doha Al-Islam), Dar Al-Kitab Al-‘Arabi, Beyrouth, pp. 4-6.

– « La liberté comme fondement du pouvoir », Kamal ‘Abdallah Al-Mahdi, La religion et la vie (Al-Din wa Al-Hayat), Dar Al-Jil, Beyrouth, 1988, pp. 291-293.

–  » La Shura [consultation dans l’islam] », Muhammad Al-Talbi, Les enfants d’Allah (‘Iyyal Allah), Dar Siras lil-Nashr, 1992, pp. 90-93.

– « Egalité et justice », Kamal ‘Abdallah Al-Mahdi, La religion et la vie (Al-Din wa Al-Hayat), pp. 293-295.

– « L’Etat et les valeurs », Muhammad Iqbal, Le renouveau de la pensée religieuse (Tajdid Al-Tafkir Al-Dini), Le Caire, 1968, pp. 177-179.

– « Le califat et l’imamat », Ibn Khaldun, Introduction à l’Histoire (Al-Muqaddima), Tunis, 1989, pp. 1-244.

– « Le califat et l’institution civile », ‘Ali Harb, La laïcité de l’Etat dans l’islam (‘Ilmaniyyat Al-Dawla), Majalat Al-Naqid.

– « Les principes de l’islam concernant l’imamat », Abu Al-Hassan Al-‘Ash’ari, Les fondements de l’islam et les différences d’opinion parmi les croyants (Maqalat Al-Islamiyin wa Ikhtilaf Al-Musallin), Maktabat Al-Nahda Al-Misriyya, Le Caire, 1954, pp. 132-136.

– « La question du califat et de la gouvernance dans les temps modernes », ‘Abd Al-Majid Al-Sharafi, L’islam et la modernité (Al-Islam wa Al-Hidatha), pp. 189-223.

– « L’islam est une religion qui apporte le savoir », ‘Ali ‘Abd Al-Razeq, L’islam et les fondements de la gouvernance (Al-Islam wa Usul Al-Hukm), Dar Maktabat Al-Hayat, Beyrouth, pp. 143-153.

– « Le Prophète était-il un dirigeant politique ? », Muhammad Al-Khidr Hussein, Critique de l’islam et fondements de la gouvernance [de ‘Abd Al-Razeq] (Naqd Kitab Al-Islam wa Usul Al-Hukm), Al-Matba’a Al-Salafiyya, Le Caire, 1923, pp. 135-137.

– « Les constances et les variables dans la relation entre religion et politique », ‘Abd Al-Hamid Mutawalli, Législation islamique et législation [séculière] (Al-Tashri’ Al-Islami wa Al-Nuzum Al-Qanunia), Al-Hay’a Al-Misriyya Al-‘Amma l’il-Kitab, Le Caire, 1978, pp. 85-86.

– « L’interaction entre les principes islamiques et le savoir des temps modernes », Muhammad Rida Muharram, La modernisation de la pensée politique islamique (Tahdith Al-‘Aql Al-Siyasi Al-Islami), Dar Al-Fikr lil-Dirasat wa Al-Nashr wa Al-Tawzi’, Le Caire, 1986, pp. 155-159.

– « L’islam respecte le droit de propriété », Ali ‘Abd Al-Wahed Wafi, L’islam protège la vie et l’honneur (Himayat Al-Islam l’il-Anfas wa Al-A’rad), Matba’a Al-Sha’b, Le Caire, pp. 44-46.

– « Le prophète de la compassion et de la guerre », Hassan Sa’b, L’islam et les défis de l’époque [moderne] (Al-Islam wa Tahadiyyat Al-‘Asr), Dar Al-‘Ilm lil-Malayin, Beyrouth, pp. 39-41.

– « La solidarité sociale », Saadedine Ibrahim, Majallat Al-Mustaqbal Al-‘Arabi.

– « L’imamat selon les Kharijites », Abu-Said Al-Qalhati, Exposition et clarification (Al-Kashf wa Al-Bayan), Tunis, 1984, pp. 151-152.

– « L’imamat selon les mutazilites », Muhammad Hamud, La pensée politique mutazilite (Al-Fikr Al-Siyasi ‘inda Al-Mu’tazala), Dirasa min Majallat Al-Fikr Al-‘Arabi, 1981, p. 344.

– « L’imamat selon les Ash’arites », Ahmed Mahmud Subhi, La science du Kalam [i.e., Théologie islamique] (Fi ‘Ilm Al-Kalam), Alexandrie, 1982, p. 90.

– « L’islam respecte le droit du propriétaire d’utiliser sa propriété comme bon lui semble », Ali ‘Abd Al-Wahed Wafi, L’islam protège la vie et l’honneur (Himayat Al-Islam l’il-Anfas wa Al-A’rad), Matba’a Al-Sha’b, Le Caire, pp. 48-58.

– « Activité économique et valeur du travail humain », Ibn Khaldun, Introduction à l’histoire (Al-Muqaddima), Dar Al-Kitab Al-Lubnani, Beyrouth, 1967, pp. 678-681.

Troisième partie – La tradition: L’islam et les fondements de la gouvernance (par ‘Ali ‘Abd Al-Razeq)

– Biographie du cheikh ‘Ali ‘Abd Al-Razeq’s [par le ministère de l’Education].

– « Les responsables », Ali ‘Abd Al-Razeq, L’islam et les fondements de la gouvernance (Al-Islam wa Usul Al-Hukm), Dar Maktabat Al-Hayat, Beyrouth, pp. 122-123.

– « Le califat et la force », Ali ‘Abd Al-Razeq, L’islam et les fondements de la gouvernance (Al-Islam wa Usul Al-Hukm), Dar Maktabat Al-Hayat, Beyrouth, pp. 73-75.

– « Le prophète et le pouvoir politique », Ali ‘Abd Al-Razeq, L’islam et les fondements de la gouvernance (Al-Islam wa Usul Al-Hukm), Dar Maktabat Al-Hayat, Beyrouth, pp. 151-154.

– « Le califat n’est pas une institution politique », Ali ‘Abd Al-Razeq, L’islam et les fondements de la gouvernance (Al-Islam wa Usul Al-Hukm), Dar Maktabat Al-Hayat, Beyrouth, pp. 181-182.

– « Les besoins du gouvernement diffèrent de ceux du califat », Ali ‘Abd Al-Razeq, L’islam et les fondements de la gouvernance (Al-Islam wa Usul Al-Hukm), Dar Maktabat Al-Hayat, Beyrouth, pp. 80-83.

*M. Feki et N. Maruani sont chercheurs à l’Institut MEMRI.


[1] Deuxième année secondaire en Tunisie.

[2] Célèbre réformiste égyptien. Voir: http://www.memri.org/bin/french/articles.cgi?Page=archives&Area=sd&ID=SP119106.

[3] Livre de pensée islamique enseignée aux étudiants de deuxième année secondaire, p. 84.

[4] Hussein Ahmed Amin, « Dalil al-Moslem Al-Hazin », Editions Al-Janoub lil-Nashr, Tunis , 1993, pp. 133-134.

[5] Une école de pensée théologique musulmane apparue au VIIIe siècle qui se développe sur la logique et le rationalisme, et cherche à combiner les doctrines islamiques avec celles-ci, en montrant ainsi leur compatibilité.

[6] Une des quatre maddhabs (écoles de pensée religieuse formant le droit musulman) de l’islam sunnite. Prônant l’origine divine du droit en réaction au mutazilisme, le hanbalisme doit son nom à l’imam Ahmed ben Hanbal (780-855) qui en fut le théoricien.

[7] Livre de pensée islamique enseignée aux étudiants de troisième année secondaire, p. 18.

[8] Muhammad ‘Abdu, « L’islam et le christianisme », Le Caire, 1938, pp. 107-108.

[9] Livre de pensée islamique enseignée aux étudiants de deuxième année secondaire, p. 98.

[10] Muhammad ‘Abdu, « L’islam et le christianisme », Le Caire, 1938, pp. 150-151.

[11] Livre de pensée islamique enseignée aux étudiants de deuxième année secondaire, p. 100.

[12] Muhammad Ben Ali Al-Shawkani, « La parole utile dans la démonstration de l’effort et de l’imitation », Editions Al-Qalam, Koweït City, pp. 46-51.

[13] Livre de pensée islamique enseignée aux étudiants de deuxième année secondaire, p. 52.

[14] Abdelrahman al-Kawakibi, « Les caractéristiques du despotisme et la mort de l’esclavagisme », pp. 28-33.

[15] Livre de pensée islamique enseignée aux étudiants de deuxième année secondaire, p. 67.

[16] Muhammad ‘Abdu, L’islam et le christianisme, pp. 150-151.

[17] Muhammad Al-Qadi et Abdallah Solah, « La pensée réformiste chez les Arabes à l’époque de la renaissance », Editions Al-Janoub lil Nashr, Tunis, 1992, pp. 15-24.

[18] En référence à la Campagne d’Egypte de Bonaparte (1798-1801).

[19] En arabe: la messagerie d’Egypte, un journal qui sortait tous les quatre jours.

[20] Livre de pensée islamique enseignée aux étudiants de deuxième année secondaire, p. 54.

[21] Livre de pensée islamique enseignée aux étudiants de troisième année secondaire, p. 38.

[22] Frère du khédive (roi d’Egypte) Ismaïl.

[23] Kamal Abdallah Al-Mahdi, « La religion et la vie », Editions Al-Jil, Beyrouth, 1988, pp. 291-293.

[24] Livre de pensée islamique enseignée aux étudiants de troisième année secondaire, p. 38.

[25] Muhammad al-Talbi, « La famille de Dieu », éditions Dar-Serras, 1992, pp. 90-93.

[26] Livre de pensée islamique enseignée aux étudiants de troisième année secondaire, p. 40.

[27] Livre de pensée islamique enseignée aux étudiants de troisième année secondaire, p. 38.

[28] La majorité des chiites du Moyen-Orient (à l’exception du Yémen) sont duodécimains, c’est-à-dire croient dans l’existence des douze imams. Près de 80% des chiites sont duodécimains ; ils sont majoritaires en Azerbaïdjan, à Bahreïn, en Iran, en Irak, et au Liban.

[29] Al-Aamal al-Kamela, pp. 324-325.

[30] Le sixième des douze imams du chiisme duodécimain auquel se réfère les chiites imâmites, souvent dits jaafarites.

[31] Maison de Mahomet.

[32] Gendre de Mahomet.

[33] Successeur de Mahomet et premier des quatre califes bien-guidés (al-Kholafa’ al-Rashedoun).

[34] Livre de pensée islamique enseignée aux étudiants de deuxième année secondaire, p. 65.

(Source : Etude publiée sur le site Internet de l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient MEMRI à Washington (USA), Enquêtes et Analyses N° 339 du 29 avril 2007)

Lien : http://memri.org/bin/french/articles.cgi?Page=archives&Area=ia&ID=IA33907

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Présentation de « l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient » MEMRI :

L’Institut de recherche des medias du Moyen-Orient (MEMRI) explore le Moyen-Orient à travers les médias de la région. MEMRI crée un pont entre l’Occident et le Moyen-Orient au moyen de traductions de médias arabes, turcs et fârsîs, et d’analyses originales des tendances politiques, idéologiques, intellectuelles, sociales, culturelles et religieuses de la région.

Créé en février 1998 pour apporter des éléments d’information au débat sur la politique américaine proche-orientale, MEMRI est une organisation indépendante, non partisane, à but non lucratif. Ses bureaux sont situés à Berlin, Londres, Tokio et Jérusalem. MEMRI fournit des traductions en anglais, allemand, espagnol, français, hébreu, italien et japonais.

(Source : le site de MEMRI)


Articles publiés au courant de la 1ére quinzaine du mois de mai 2007 publiés sur le site de Institut Tunisien des Relations internationales

(créé le 20 mars 1998 à Paris)

 www.tunisitri.net

 La sale guerre : un plan machiavélique de destruction systématique de l’Irak

Sources diverses : 14/05/07

Un plan machiavélique de destruction systématique de l’Irak, de sa société, de son infrastructure et de son patrimoine est en exécution depuis plus de 4 ans. Cela a commencé dès le premier jour de l’occupation, mais son rythme s’est accéléré après la destruction du mausolée de Samarra le 22 février 2006, dont les auteurs ont cherché à déclencher une guerre civile en frappant l’imaginaire sacré des chiites irakiens. Depuis, que de symboles de l’Irak ont été détruits !

http://tunisitri.net/articles/article95.html/

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USA : Armée fantôme

Par Thomas d’EVRY – QUOTIDIEN : mardi 8 mai 2007 – New York correspondance

Blackwater est une multinationale prospère. Depuis 2002, elle loue au gouvernement américain des mercenaires, envoyés en Irak ou en Afghanistan pour compléter le travail de l’armée fédérale. En toute opacité. Les Américains aiment les images chromo. Encore plus quand il s’agit de leurs vaillants soldats sur le front de la «lutte contre la terreur», dans les sables de Mésopotamie ou les montagnes de l’Hindu Kush : jeunes, idéalistes, le regard sur le drapeau. Mais, le 31 mars 2004, les Etats-Unis ont découvert une autre facette de leur guerre. Ce matin-là, deux jeeps s’égarent sur le marché de Fallouja…

http://tunisitri.net/articles/article94.html/

Le boycott financier plonge les Palestiniens dans la pauvreté et porte atteinte aux services essentiels

Communiqué de presse Oxfam – 2007

Une enquête d’Oxfam démontre que le boycott financier plonge les Palestiniens dans la pauvreté et porte atteinte aux services essentiels. Une enquête commanditée par l’organisation internationale de développement Oxfam et rendue public aujourd’hui démontre que la suspension de l’aide occidentale et le refus d’Israël de transférer l’argent dû à l’Autorité Palestinienne (AP) ont eu des conséquences humanitaires importantes pour les…

http://tunisitri.net/articles/article93.html/

Les réfugiés irakiens : Victimes de l’arrogance étasunienne et des ambitions sectaires.

Mouna Mahrous, 06/05/07

Quatre années après la guerre injuste et illégitime conte l’Irak, son occupation au motif fallacieux qu’il détenait des armes de destruction massive, la chute de son régime qui ne plaisait pas à Israël et aux USA, les conséquences de ce crime se sont manifestées en plein jour avec leur flot de misère et de drames quotidiens pour tous les irakiens. Les agents irakiens, alliés de l’occupant, chargés par ce dernier d’administrer le pays, n’ont…. http://tunisitri.net/articles/article92.html/

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Quel débat entre les deux rives ?

Par Mustapha Chérif

Dans le monde entier, les peuples ont de moins en moins d’existence politique. En tant qu’intellectuels de la rive Sud, et même simplement en tant qu’êtres humains, on devrait être inquiet de constater, d’une part, que le monde développé, puissant, moderne et moteur de l’histoire contemporaine, niveau auquel, par ailleurs, nous devons aspirer….

http://tunisitri.net/articles/article91.html/

Le camp de Jénine demeure une citadelle imprenable

Nida’ al-Quds – correspondant, 4-7 mai 2007

Les habitants du camp de Jénine font échouer de nouveaux assassinats. Une nouvelle tentative d’assassinat de militants du Jihad islamique et des Brigades des martyrs d’al-Aqsa a échoué ce lundi. Les habitants du camp de Jénine ont découvert une embuscade des forces de l’ccupation dans une des maisons du quartier Damj, et c’est la méthode utilisée par les forces de l’occupation pour arrêter et exécuter les militants recherchés. Les forces de l’occupation étaient arrivées dès l’aube, se faufilant pour arriver jusqu’à…..

http://tunisitri.net/articles/article90.html/

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REFORMES DANS LE MONDE ARABE : Pesanteurs internes et influence externe

par Abed Charef, Le Quotidien d’Oran, 6 mai 2007

L’absence de réformes dans le monde arabe est due à de nombreux facteurs. Etat, non exhaustif des lieux, par des experts et des hommes politiques, et poids de l’agenda sécuritaire. C’est un constat bien curieux auquel est parvenu le congrès annuel de l’association « Arab Reform Initiative » qui s’est tenu mercredi et jeudi à Amman: la démocratie est prônée en premier lieu par les pays occidentaux, les Etats-Unis en tête, mais ce sont ces mêmes pays occidentaux qui constituent le principal obstacle à la démocratisation des pays arabes…

http://tunisitri.net/articles/article89.html/

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Olmert n’a pas échoué, c’est la résistance qui a vaincu !

Abdel Bari Atwan, al-Quds al-Arabi, 2 mai 2007

La commission d’enquête sur les défaillances de la guerre au Liban a accusé Olmert, le premier ministre israélien et Amir Peretz, le ministre de sa guerre, ainsi que Dan Halutz, le commandant en chef de l’armée, d’être responsables de la cuisante défaite dans la direction de la guerre au cous de l’été dernier. Mais la réalité est tout autre, car la principale cause de cet échec historique et inédit revient en premier lieu à la résistance islamique dirigée par le Hizbullah libanais, à sa stratégie militaire extrêmement minutieuse et à la résistance de ses combattants sur le champ de bataille….

http://tunisitri.net/articles/article88.html/

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Diviser et conquérir, le jeu dangereux de l’administration US – Chiites versus Sunnites ?

Conn Hallinan, Foreign Policy In Focus, 19 Avril 2007

En l’an 1609 s’est produit un terrible évènement : non pas terrible au sens où les grandes guerres le sont, mais parce qu’il est terrible d’ouvrir la Boite de Pandore. Le roi Jacques premier d’Angleterre avait alors découvert que diviser les peuples selon des critères religieux fonctionnait à merveille, et a ainsi condamné les irlandais à quatre siècles marqués par le sang et les souffrances. Si l’administration Bush réussit….

http://tunisitri.net/articles/article87.html/

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Une solution pour des milliers de veuves et des dizaines de milliers d’orphelins

Amman : Alquds Alarabi : 27 avril 2007

Un projet initié par des personnalités, des organisations civiles et des mouvements musulmans en Irak, Syrie, Palestine et Jordanie est en train de mûrir et de connaître un début de réalisation. Il s’agirait de donner un père de substitution aux orphelins en…..

http://tunisitri.net/articles/article86.html/________________________________________________________________

100 veuves et 400 orphelins chaque jour à Bagdad ! 900.000 orphelins en Irak en 4 ans !

Hani Achour : Shabakat Albasrah,

24/04/07

Alors que les rapports officiels irakiens estiment que le nombre d’orphelins a dépassé le chiffre de 900.000 en 4 ans, une étude réalisée par un sociologue irakien est venue confirmer la grave détérioration de la situation sociale en avançant « qu’il y a chaque jour 100 veuves et 400 orphelins de plus à Bagdad », conséquence de la violence qui sévit depuis des années et que rien ne semble pouvoir arrêter. Le Sociologue Adnan Yacine Mustafa, auteur…..

http://tunisitri.net/articles/article85.html/

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Ce Mur est leur Tombe

Déclaration du Comité du Brussells Tribunal (25 Avril 2007)

Les plans pour Al Adhamiyah confirment que l’occupation étasunienne et ses marionnettes en Iraq ne peuvent rien construire d’autre que des prisons à ciel ouvert. Cela échouera ! Aucune stratégie militaire ne peut imposer au peuple irakien une occupation qu’il refuse massivement. Sa résistance est nationale et continue ! Quelle sorte de gouvernement emmure son propre peuple? Un gouvernement désespéré et illégitime, lié au sort d’une occupation vaincue !

http://tunisitri.net/actualites/actu50.html/

Les USA sont la cause des violences en Irak

Tony Busselen

Selon un récent sondage publié par le quotidien britannique The Sunday Times, seulement 27% des Irakiens interrogés pensent que la violence à laquelle ils sont confrontés chaque jour résulte d’une guerre civile. Et selon un sondage réalisé par l’université américaine du Maryland, 78% des Irakiens sont convaincus que la présence des troupes américaines plutôt que d’apporter la stabilité entraîne la violence. Ils sont 71% à réclamer leur départ.

http://tunisitri.net/articles/article84.html/

Al-Quds : Nettoyage ethnique et judaïsation rampante

Ansaralquds : Nida’ al-Quds, 26 avril 2007

L’occupant vise un bâtiment historique, vieux de 8 siècles, dans la ville d’al-Quds. Sheikh Tayseer Tamimi, juge suprême de la Palestine et président du conseil supérieur de la magistrature légale, a déclaré que la ville occupée d’al-Quds est en train de subir « un massacre civilisationnel et une épuration ethnique unique dans l’histoire humaine ». http://tunisitri.net/actualites/actu49.html/


Kadhafi en bonne santé lors d’une apparition publique devant la presse

AFP, le 14 mai 2007 à 23h10 TRIPOLI, 14 mai 2007 (AFP) – Le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, est apparu en bonne santé devant des journalistes à Tripoli lundi soir après des rumeurs ayant fait état de la dégradation de son état de santé. Le dirigeant libyen avait convié les journalistes et des personnalités libyennes à assister dans un grand hôtel de la´capitale à une cérémonie d’accueil du chef d’Etat ghanéen et président de l’Union africaine, John Kufuor en visite officielle en Libye. Visiblement détendu et en forme, il a plaisanté avec les journalistes et accusé des « services de renseignements arabes » d’avoir propagé ces rumeurs, en réponse aux journalistes qui l’interrogeaient sur ces informations. Il a également affirmé qu’il allait poursuivre en justice « ceux qui diffusent ces informations ». L’agence de presse palestinienne Maan (indépendante), citant des sources informées, avait annoncé lundi matin que le dirigeant libyen, né en 1942, avait été victime dimanche d’une attaque cérébrale et qu’il avait été transporté à l’hôpital. Selon Maan, le président Kadhafi se trouvait dans un « coma grave » et ses fils avaient été appelés à son chevet. Les médias officiels libyens avaient alors démenti ces informations, affirmant notamment que le colonel Kadhafi avait reçu une émissaire du Soudan et avait eu des entretiens téléphoniques avec le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et le chef du gouvernement italien, Romano Prodi. Depuis Prague, Romano Prodi, avait confirmé qu’il avait eu deux conversations téléphoniques avec le dirigeant libyen et que ce dernier l’avait assuré qu’il se portait « bien ». Dans la soirée, l’agence Maan a présenté sur son site internet ses « excuses au dirigeant et au peuple libyens » pour les « informations erronées diffusées lundi matin », affirmant que « sa source n’était pas crédible ». L’agence Maan affirme également que le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait eu un entretien téléphonique avec le dirigeantv libyen. AFP  

Moines de Tibéhirine: un témoin algérien bientôt expulsé vers les Pays-Bas

AFP, le 14 mai 2007 à 20h24 PARIS, 14 mai 2007 (AFP) – Un Algérien qui a témoigné dans l’enquête sur la disparition des moines français de Tibéhirine en 1996 sera expulsé dans les prochains jours aux Pays-Bas, son ancien pays d’accueil, après une décision rendue lundi par la justice française, a-t-on appris de source judiciaire. Abdelkader Tigha avait demandé en référé au tribunal administratif de Paris à ce que son expulsion ne soit pas exécutée. Sa requête a été rejetée lundi. En France depuis le 14 février après que les Pays-Bas, où il a séjourné pendant environ trois ans, ont rejeté sa demande d’asile, M. Tigha a déposé une demande d’asile en France qui n’a pas abouti. Entre-temps, en mars, les Pays-Bas ont accepté de l’admettre à nouveau sur leur territoire. Selon son avocate française Me Dominique Noguères, « on était sur la corde raide du point de vue juridique puisque les Pays-Bas avaient accepté la +réadmission+, mais il semble que la France de son côté soit contente de se débarrasser de lui ». Interrogé récemment à Paris par les policiers de la Direction de la surveillance du territoire (DST) dans le cadre de l’affaire des moines, il a refusé de s’exprimer sur le fond de l’affaire. Me Noguères ne s’explique pas les raisons de ce mutisme qui la laisse « perplexe et sans réponse ». Cet ancien officier algérien, en poste à Blida (sud d’Alger) au moment de l’enlèvement des sept moines français, avait affirmé en 2002 au journal Libération, trois ans après son départ d’Algérie, que la Sécurité militaire avait organisé l’enlèvement. Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, les moines qui partageaient leur potager avec les habitants de la région et refusaient de partir en dépit de l’insécurité croissante – onze religieux tués entre 1994et 1995 – avaient été enlevés par une vingtaine d’hommes armés. Quelques semaines plus tard, les têtes des sept moines étaient retrouvées, après que le Groupe islamique armé (GIA) eut revendiqué les séquestrations. AFP  

Turquie – Pas d’antagonisme entre Islam et laïcité (Erdogan)

Reuters, le 15 mai 2007 à 16h05 ISTAMBOUL, 15 mai (Reuters) – Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, réagissant mardi aux importantes manifestations organisées par le camp laïque contre son gouvernement, a estimé qu’il était faux de dire que la religion et le principe de laïcité étaient en conflit en Turquie. « Ce serait une erreur que d’opposer l’Islam à la laïcité », a-t-il déclaré lors d’une conférence sur la liberté de la presse. « Je suis laïque dans le sens où je défends la laïcité de l’Etat », a indiqué Erdogan, qui doit se défendre des accusations d’islamisme lancées par l’élite laïque du pays qui n’a pas oublié le passé islamiste du chef du gouvernement. Son parti, l’AKP, bien que majoritaire au Parlement, a dû se résoudre à des élections législatives anticipées à la suite du conflit qui l’a opposé au camp laïque, puissamment appuyé par bl’armée, à propos de l’élection présidentielle. L’AKP n’a pu faire élire par les députés son candidat à la présidence, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, et l’Assemblée a adopté un amendement constitutionnel pour permettre au chef de l’Etat d’être élu au suffrage universel direct et non plus seulement par les députés. Dimanche, plus d’un million de personnes ont manifesté à Izmir contre le gouvernement. Certains manifestants portaient des banderoles s’opposant à la fois la Loi islamique et à un éventuel coup d’Etat. « Notre gouvernement partage ce sentiment », a assuré Erdogan. REUTERS

Turkish Prime Minister says he secularist amid Islamist claims

By Ercan Ersoy Reuters, le 15 mai 2007 à 16h56 ISTANBUL, May 15 (Reuters) – Prime Minister Tayyip Erdogan reaffirmed his secular credentials on Tuesday and rejected his opponents’ claims he is trying to take Turkey down an Islamist path. Erdogan’s ruling Islamist-rooted AK Party, has been locked in a fierce battle in recent weeks with Turkey’s secular elite, including army generals and top judges, over a presidential election it has now been forced to postpone. Erdogan has called parliamentary polls for July 22, months ahead of schedule, in a bid to defuse the crisis. Investors fear AK may lose its parliamentary majority, pitching Turkey back into coalition wrangling that hampered the economy in the 1990s. « I am a secularist, in the sense that I am defending a secular state, » Erdogan told a conference of the International Press Institute in televised remarks. « It would be a mistake to pit secularism against Islam, » he said, adding they were not in conflict with one another. He said it was wrong to try to use either for narrow political gains. Erdogan, a pious Muslim who once served a short jail sentence for reading a poem the authorities deemed Islamist, has long denied claims he is trying to boost the role of religion in society, but some secularists deeply distrust him and his party. Opposition parties successfully derailed AK’s bid to have parliament elect Foreign Minister Abdullah Gul, an ex-Islamist whose wife wears the Muslim headscarf, as president. They argued this would remove a last political check on AK power. Keeping up the pressure on Erdogan, more than one million people joined an anti-government rally in the Aegean city of Izmir on Sunday, the latest in a series of mass protests. « NO TO COUPS, NO TO SHARIA » Erdogan noted that protesters had carried banners saying « No to a military coup, no to Sharia (Islamic) law », and said his government fully shared that sentiment. Turkey’s military General Staff recently threatened to intervene in politics — as it has done four times in the past 50 years — if it felt the secular order was at risk. « To talk of revolutions, military coups and Sharia law is to do an injustice to our government and our people. We have been in power for four and a half years. Why suddenly these rumours of coups and Sharia law? » Erdogan asked. He denied his opponents’ claims that the centre-right AK Party was a religion-oriented party and said its priority was to modernise Turkey’s economy, laws and society. The AK Party, widely predicted to win July’s election, has presided over strong economic growth and the launch of European Union membership talks since sweeping to power in Nov. 2002. In his comments, Erdogan reiterated government determination to take Turkey into the EU. He said he hoped France’s President-elect Nicolas Sarkozy, a strong opponent of Turkey’s EU bid, would change his attitude towards Ankara. « Sarkozy must overcome his prejudice (against Turkey), » Erdogan said, adding that European politicians’ public antipathy to Turkey fueled Euroscepticism among the Turkish public. Ankara began EU entry talks in 2005 but is not seen joining the wealthy bloc until 2015 at the earliest. REUTERS  

Chili: l’ex-bras droit de Pinochet cumule une peine de 144 ans de prison

AFP, le 14 mai 2007 à 23h26 SANTIAGO, 14 mai 2007 (AFP) – L’ancien chef de la police secrète sous la dictature du général Augusto Pinochet au Chili (1973-1990), Manuel Contreras, a été condamné lundi à 15 ans de prison, cumulant ainsi une peine de 144 années pour violations des droits de l’Homme, a-t-on appris de source judiciaire. Patron à cette époque de la redoutable DINA (Direction de l’intelligence nationale), l’ex-bras droit du dictateur a été condamné lundi à 15 ans de prison pour la disparition d’une militante du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), enlevée par ses agents le 27 août 1974. Manuel Contreras est détenu depuis janvier 2005 après avoir été condamné à 12 ans de prison pour l’enlèvement d’un autre membre du MIR. Cette première condamnation a été suivie de plusieurs autres pour des faits similaires, portant sa peine totale, à ce jour, à 144 années de détention. La DINA, en service jusqu’en 1978, est tenue pour responsable de la plupart des plus de 3.000 cas d’assassinats et disparitions survenus durant le régime militaire chilien. Poursuivi pour violations des droits de l’Homme ainsi que fraude fiscale après la découverte de comptes bancaires secrets à l’étranger, le général Pinochet est décédé le 10 décembre dernier à l’âge de 91 ans sans avoir jamais été condamné. AFP


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