15 mai 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2184 du 15.05.2006

 archives : www.tunisnews.net


MAGHREB CONFIDENTIEL: Tunisie : Le verdict des « sages » sur l’investissement AFP: « L’Etat n’a aucune responsabilité » dans la crise qui secoue la LTDH (ministre) AFP: Plusieurs milliers de fidèles au pèlerinage de la Ghriba à Djerba Reuters: Les chrétiens « ont toute leur place au Moyen-Orient », dit Chirac Quds Press: Interview de  Cheikh Hareth Al Dhari, secrétaire général de l’Association des oulémas musulmans

URGENT … A NOS ABONNES ET LECTEURS

Le compte e-mail tunis_news@hotmail.com à partir duquel nous envoyons chaque jour notre newsletter à la liste de diffusion vient d’être fermé.

En fait, il a été l´objet d´une virulente attaque de spam (des centaines de messages pornographiques) !!!

Nous appelons tous nos abonnés et lecteurs à ne plus envoyer de mails sur l’adresse en question et d´envoyer uniquement à l’adresse électronique suivante : tunisnews@yahoo.fr

La rédaction d eTUNISNEWS

15 mai ‏2006


 
Agression  

Plusieurs prisonniers politiques de la prison civile du 9 avril à Tunis ont été victimes d’une agression physique abominable pour avoir protesté contre des mauvais traitements. Il s’agit d’Hassan Khlifi, Slim Ben Youssef, Hassen Ben Brick, Zyad Fakraoui, Ridha Sebtaoui, Aymend Ben Rjila et Aymen Dridi.

La mère du jeune Zyad Fakraoui a dit que son fils a été atteint à la tête, que ses yeux en sont affectés, qu’il se plaint de douleurs violentes et que son cou est enflé. Pourtant, l’administration de la prison de Borj El Amri a refusé de le faire hospitaliser et s’est contentée de lui donner un comprimé d’ « Analkon ». Source : El Maoukif n°359 du 12 mai 2006 (traduction ni revue ni corrigé par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

« L’Etat n’a aucune responsabilité » dans la crise qui secoue la LTDH (ministre)

 
AFP, lundi 15 mai 2006 TUNIS – Le ministre tunisien de la Justice et des droits de l’homme, Béchir Takkari, a affirmé mardi que les autorités n’avaient « aucune responsabilité » dans la crise qui secoue la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH). « L’Etat n’a aucune responsabilité dans le différend qui secoue actuellement la LTDH », a déclaré M. Takkari lors d’une conférence de presse, affirmant que la Ligue est, en Tunisie, un « acquis national qui doit être préservé ». La LTDH s’était vue interdire par la justice, en septembre dernier, la tenue de son congrès à la demande d’un groupe d’adhérents, membres et proches du parti au pouvoir. Lors d’une énième audience, le 6 mai, le tribunal de première instance de Tunis a de nouveau reporté l’affaire au 20 mai, dans un nouvel épisode du feuilleton politico-judicaire qui paralyse la ligue depuis septembre. La direction de la LTDH avait décidé d’ignorer le procès pour préparer son congrès national fixé au 27 mai. S’agissant de la création d’un Institut de formation du barreau, objet de litige entre le Conseil de l’ordre des avocats (CNOA) et son ministère, M. Tekkari, a affirmé qu’une commission était chargée de l’élaboration de ce projet, « au sein de laquelle toutes les parties étaient représentées y compris le Conseil de l’ordre ». « L’institut est un établissement de formation et dans tous les pays du monde la formation est du ressort de l’Etat », a-t-il dit, rappelant que l’inscription au métier demeure une des prérogatives du CNOA. « La création de cet institut (…) vise à organiser la profession, à unifier l’accès au métier d’avocat, et à mettre un terme à certaines pratiques déloyales », a-t-il ajouté. Les avocats observent depuis mardi dernier un sit-in à l’appel du CNOA pour protester contre l’adoption par la chambre de députés de la loi portant création de cet institut. Le CNOA considère ce projet comme étant préjudiciable à l’indépendance de la profession et affirme qu’il a été « conçu de façon unilatérale » par le ministère de la Justice accusé d’avoir ignoré les propositions de la profession.

MAGHREB CONFIDENTIEL N° 740 du 11/05/2006

TUNISIE

Tunisie : Le verdict des « sages » sur l’investissement

Suspens à Tunis. En juin, la commission spéciale chargée d’étudier les causes de la chute des investissements (étrangers et locaux) en Tunisie rendra son rapport. Créée en décembre 2005 par le président Ben Ali, cette commission a reçu comme consigne déviter la langue de bois et de « tout dire ».

Une première dans le silencieux palais de Carthage ! Aussi les experts ont-ils travaillé sur les réseaux du marché noir et « la domination qu’exercent certaines personnes sur l’économie »… Un courageux exercice de style quand figurent parmi ses douze membres, de puissantes personnalités, à l’instar d’Ismaïl Mabrouk (groupe Mabrouk) frère de Marwan Mabrouk, gendre du président Ben Ali…

Les onze autres « sages » sont l’hôtelier Adel Boussarssar (groupe Mehari), l’industriel Faouzi Elloumi (groupe Chakira), Mondher Ben Ayed (Tunisie micro informatique), l’assureur Hassine Doghri (groupe Carte), les banquiers Mokhtar Fakhfakh (BIAT), Férid Ben Tanfous (BNA) et Abdessalem Ben Mansour (Banque des petites et moyennes entreprises), ainsi que l’expert comptable Ahmed Belaifa et Salah Mtibaa, ex-DG de l’Agence de promotion de l’investissement agricole. Le président de la commission est l’ancien ministre de l’économie et universitaire Chadli Ayari.

Pour relancer les investissements, Tunis compte aussi sur la France où le premier ministre Mohamed Ghannouchi s’est rendu du 3 au 5 mai, en visite officielle: la première d’un chef du gouvernement tunisien depuis 1956! Accompagné du patron de l’Utica, Hedi Djilani, Ghannouchi l’a dit sans détour : « Nous ne voulons plus des entreprises qui se délocalisent, mais des investissements dans l’intérêt des deux pays ». Au Medef, la délégation tunisienne a énuméré les opportunités d’investissements : centrales électriques, éolienne, métro, unité de dessalement, etc., toutes sous régime de concession.


Plusieurs milliers de fidèles au pèlerinage de la Ghriba à Djerba

 

  AFP, lundi 15 mai 2006 DJERBA (Tunisie) – Plusieurs milliers de juifs, dont quelques centaines d’Israéliens, selon les organisateurs, ont participé lundi au pèlerinage annuel de Ghriba dans l’île de Djerba (Sud de la tunisie) qui abrite la plus ancienne synagogue d’Afrique.   Dans une ambiance à la fois recueillie et joyeuse, les pèlerins se sont réunis à la synagogue de la Ghriba proche de la petite ville de Houmt Souk.   Aux côtés du millier de juifs de Djerba, 2.000 à 3.000 personnes, venues généralement de France, ont également fait le pèlerinage dans l’île touristique à 500 km au sud de Tunis.   Placé sous haute surveillance, la synagogue, un petit bâtiment blanc et bleu à un étage, avait été visé en avril 2002 par un attentat au camion piégé revendiqué par Al-Qaïda. 21 personnes avaient été tuées: 14 touristes allemands, 5 Tunisiens et deux Français.   Visiblement émus, des pèlerins de tous âges déambulent dans la synagogue, haut lieu du judaïsme datant de la première diaspora, 500 ans avant l’ère chrétienne.   Des hommes prient et chantent en choeur, des femmes font des voeux en allumant des cierges, d’autres font bénir par un rabbin des bouteilles de « Boukha » (alcool de figue) qui passent ensuite de main en main. « J’allume une bougie en faisant un voeu pour chaque membre de la famille. Ensuite, je la ramène à la maison », explique à l’AFP une française de Paris, Michèle Marrek.   C’est la première fois que cette mère de famille nombreuse revient à Djerba depuis l’attentat de 2002, cette année avec deux de ses filles et quatre de ses petits-enfants.   Au son des chants des élèves des écoles talmudiques de Djerba, une kermesse de bienfaisance au profit de la communauté juive de l’île a été organisée dans un bâtiment voisin de la synagogue.   Les pèlerins, qui devaient être accueillis lundi soir par le ministre tunisien du Tourisme Tijani Haddad, se sont félicités de la « tolérance » qui règne en Tunisie et de la volonté des autorités de faire de ce pays arabe et musulman un lieu de dialogue entre les cultures et les religions.   « Notre présence montre bien que toutes les religions peuvent coexister pacifiquement », souligne un retraité israélien, Haïm Houri, 67 ans natif de Medenine, dans le Sud tunisien et qui a émigré en 1951.   La Tunisie et Israël n’entretenant pas de relations diplomatiques, les pèlerins israéliens sont venus à Djerba avec un visa spécial et en faisant généralement escale dans un pays européen.   « Ils sont venus autant pour des motifs religieux qu’en raison de leur attachement à leur terre natale », a indiqué l’un des organisateurs du pélerinage, Victor Trabelsi, fils du président de la communauté juive de Djerba.   Forte d’environ 100.000 personnes avant la création de l’Etat d’Israël en 1948, la communauté juive de Tunisie compte aujourd’hui moins de 2000 membres dont un millier à Djerba, les autres vivant à Tunis. Les principales vagues d’immigration ont eu lieu en 1948 puis après l’indépendance de la Tunisie en 1956 et, en 1967, lors de la « guerre des six jours » entre Israël et des pays arabes. Le pèlerinage devait se poursuivre lundi soir par une procession dans le quartier de la synagogue de la Ghriba.

Les chrétiens « ont toute leur place au Moyen-Orient », dit Chirac

REUTERS, le 15 mai 2006 à13h41

PARIS, 15 mai (Reuters) – Les chrétiens « ont plus que jamais leur place » au Moyen-Orient, a déclaré lundi Jacques Chirac en recevant six patriarches catholiques orientaux à l’occasion du 150e anniversaire de l’Œuvre d’Orient.

« En ces temps troublés où la situation au Moyen-Orient est plus que jamais préoccupante », il est « important de réaffirmer avec force » les liens entre la France et les Eglises et communautés d’Orient, a dit le chef de l’Etat aux responsables religieux, reçus pour la première fois ensemble à l’Elysée.

Les chrétiens d’Orient, qui « ont toujours été un pont vers l’Europe », ont « plus que jamais leur place au Moyen-Orient », a-t-il souligné.

Selon l’Œuvre d’Orient, il y a dans le monde 26 millions de chrétiens de rites orientaux (catholiques et orthodoxes), dont environ la moitié vivent en Orient.

Créée en 1856 à l’initiative d’un groupe de laïcs, afin de venir en aide aux enfants du Liban à la suite du massacre de chrétiens maronites par les Druzes et de la disparition de l’empire ottoman, l’association est placée sous la protection de l’Archevêque de Paris.

Soutenue par plus de 100.000 donateurs, elle a distribué en 2004 4,7 millions d’euros à 21 pays dans le cadre du financement de plus de 600 projets (écoles, hôpitaux, évangélisation).

Jacques Chirac a salué « l’action méritoire » de l’Œuvre « au service de communautés et d’institutions souvent dramatiquement démunies ».

Etaient conviés lundi à l’Elysée le cardinal Nasrallah Pierre Sfeir, patriarche d’Antioche des maronites; le cardinal Ignace Daoud, préfet de la congrégation pour les Eglises

orientales; Michel Sabbah, patriarche latin de Jérusalem; Nerses Bedros XIX Tarmouni, patriarche d’Antioche des Grecs melkites catholiques; Ignace-Pierre VIII Abdel-Ahad; Antonios Naguib; Mgr

André Vingt-Trois, archevêque de Paris; l’amiral Bernard Louzeau, président de l’Œuvre d’Orient et Philippe Brizard, directeur général de l’Œuvre d’Orient.

Le patriarche Grégoire III Laham a salué à sa sortie une rencontre « historique » qui « portera des fruits pour des relations meilleures entre les chrétiens et les musulmans et

pour l’avenir du Moyen-Orient, du monde arabe et de la France ».

Lors de leur entretien avec le président français, les patriarches ont plaidé la cause des chrétiens d’Orient, dont le nombre de cesse de décroître et qui sont parfois victimes de violences, notamment en Egypte et en Irak.

Michel Sabbah a évoqué la situation des chrétiens palestiniens et Antonios Naguib, des coptes d’Egypte.

A l’occasion du 150e anniversaire de l’Œuvre d’Orient, plus de 150 représentants des églises orientales, catholiques et responsables de la communauté religieuses en Orient sont réunies pour la première fois à Paris. Une messe anniversaire sera célébrée samedi à Notre-Dame-de-Paris.


 
 

Interview de  Cheikh Hareth Al Dhari, secrétaire général de l’Association des oulémas musulmans

par Yad Dlimi, Service Quds Press, Bagdad, 6 mai 2006    Le Cheikh Hareth Al Dhari, Secrétaire Général de l¹Association des oulémas musulmans d¹Iraq (sunnite), déclare que son association ne compte nullement sur le processus politique actuel pour faire sortir le pays de sa crise. Cette opération se passant sous l¹occupation, elle est sans effet comme en témoignent les résultats des trois dernières années.   A propos du chiffre exact des pertes usaméricaines, le S.G. de l¹association des oulémas déclare qu¹il est plusieurs fois supérieur au chiffre officiel. Quant aux  victimes iraquiennes depuis le début de l¹occupation, leur nombre est de 200 000, selon lui, et non pas 35 000 comme le prétendent les usaméricains. Selon lui le nombre des prisonniers et de détenus dans les prisons et les divers centres de détention serait de 70 000.   Le Cheikh Al Dhari déclare d¹autre part, que son association a une vocation purement religieuse de conseil, d¹éducation et d¹orientation, qu¹elle ne dispose d¹aucune ramification politique et qu¹elle s¹interdit de ce fait d¹intervenir dans le jeu politique, que ce soit sous l¹occupation ou après.   Il ajoute qu¹il n¹y a actuellement d¹autre salut pour l¹Iraq que de construire une armée nationale disposant du soutien populaire, ne dépendant d¹aucune milice partisane et n¹ayant d¹autre allégeance qu¹à l¹Iraq. Il refuse par la même occasion toute intervention de troupes arabes pour remplacer les troupes d¹occupation, affirmant que la résistance iraquienne est en progression constante depuis 3 ans d¹occupation et que sa légitimité découle en droite ligne de la présence de l¹occupant.   Voici le texte de l¹interview :   Quds press : Au bout de trois ans d¹occupation usaméricaine de l¹Iraq, comment voyez-vous la situation du pays et vers quoi croyez-vous que les choses s¹orientent ?   Al Dhari : Au cours des trois dernières années d¹occupation usaméricaine, l¹Iraq a atteint le sommet d¹une véritable tragédie. Si cela devrait continuer ainsi, nous allons vers un destin plus sombre : l¹inconnu. Ce que confirment par ailleurs toutes les données sur le terrain. Rien de ce qui se fait n¹est en mesure de donner le moindre espoir pour un règlement dans un proche avenir : l¹action politique est irresponsable et ses retombées sont hésitantes, ce qui renforce l¹idée que l¹Iraq va vers un l¹inconnu !   Quds press : Certains politiques estiment que votre organisation se contente de critiquer et ne prend pas la peine de proposer des solutions alternatives. Avez-vous des solutions alternatives pour sauver l¹Iraq de la crise dont vous parlez ?   Al Dhari : Nous ne critiquons pas dans l¹absolu mais nous critiquons ceux qui le méritent pour leurs faits et gestes, ceux qui ont soutenu l¹occupation et qui ont servi ses plans d¹administration du pays sous les appellations les plus diverses : à commencer par le conseil du gouvernement, puis le gouvernement intérimaire et le gouvernement provisoire élu. Tous ceux qui ont le sens de la justice et un minimum de conscience politique se rendent compte des effets désastreux des politiques de ces diverses instances. L¹occupation a la haute main sur le pays et n¹a d¹autre souci que le problème de la sécurité qu¹elle traite avec la seule force armée. Les citoyens iraquiens sont l¹objet d¹agressions permanentes d¹une rare brutalité, planifiées et improvisées qui font des dizaines sinon des centaines de morts tous les jours. Cette situation dure depuis trois ans et se trouve actuellement en progression constante. Le problème économique est totalement ignoré, balayé par tous les vents, ballotté entre les mains des occupants et de leurs semblables. Ainsi le pétrole iraquien est l¹objet d¹un pillage systématique et ses royalties détournées, ce que confirme un responsable usaméricain qui déclare que « la corruption gangrène le pétrole et l¹ensemble de l¹économie iraquienne ». Témoignage tardif certes !  Au plan social, le peuple est écrasé par la misère, manque des moyens les plus rudimentaires de la vie. Les frontières de l¹Iraq sont largement ouvertes à tous les vents, violées par les mafias du crime, de la drogue et autres. La première préoccupation des gouvernements successifs est la gestion du dossier de la sécurité que leur ont confié les occupants puis celui des intérêts personnels de leurs membres, de leurs partis respectifs et des clans dont ils sont issus, sans autre considération pour les besoins des gens et de leurs conditions humaines. Bien plus grave, certains clans dans ces gouvernements pratiquent la politique du « après moi le déluge », une politique sectaire, d¹exclusion et même de liquidation physique, de purification confessionnelle et de bannissement individuel et collectif. Ce qui se passe au quotidien en Iraq aujourd¹hui en est la meilleure preuve.   Quds press : Quel est exactement votre position face à ces nombreuses crises ?   Al Dhari : Face à ce qui se passe sur la scène iraquienne, face à la peur, à la terreur, aux assassinats ciblés, aux liquidations physiques, aux arrestations perpétrées par l¹occupant et ses sbires locaux, l¹association des oulémas, ne peut, de par son statut d¹organisme de conseil et d¹orientation, que dénoncer ces crimes, ces atteintes graves aux droits les plus élémentaires de l¹homme -qui sont le droit à la vie, à la sécurité et à une existence digne- ces dérapages et ces dérives. Nous le faisons avec la sérénité requise en appelant toutes les parties concernées à se réveiller, à reprendre leurs esprits et à mettre fin à leurs agissements criminels.   Quds press : Comment réagissent-ils et avez-vous fait des propositions pratiques ?   Al Dhari : Nos conseils et nos appels sont malheureusement mal reçus, souvent considérés comme irréalistes et nous-mêmes taxés parfois de terroristes. Nous avons présenté pourtant dès la première année de l¹occupation un plan de sortie de crise, consistant à transférer la responsabilité de l¹administration de l¹Iraq à l¹ONU et au retrait des troupes d¹occupation, à charge pour l¹organisation internationale de constituer un gouvernement national iraquien indépendant, composé de compétences nationales. Puis au bout d¹une certaine période, l¹organisation d¹élections libres et transparentes sous contrôle des Nations Unies et d¹autres partenaires indépendants, devant déboucher sur une assemblée nationale qui se charge de doter le pays d¹une constitution. De cette assemblée ou même en dehors d¹elle, selon les dispositions de la constitution il se constituerait un gouvernement national, représentant tous les Iraquiens, fondé sur la citoyenneté et non pas sur l¹ethnisme et le confessionnalisme qui caractérisent les gouvernements nés sous l¹occupation.   Quds press : C¹est ce que vous aviez proposé auparavant, mais quelles sont vos propositions actuelles ?   Al Dhari : Nous étions les premiers à faire ces propositions que nous avions transmises au secrétaire général adjoint de l¹ONU, Lakhdar Ibrahimi. Les choses ont changé actuellement et en fonction de la nouvelle donne, nous avons proposé un plan qui pourrait faire baisser les tensions et ouvrir la voie à une accalmie et plus tard à une normalisation. Notre plan consiste tout simplement à constituer une armée nationale iraquienne, représentative de toutes les composantes de la société iraquienne et qui n¹a d¹autre allégeance que pour l¹Iraq, et non pas comme c¹est le cas aujourd¹hui, de simples ramifications armées des partis et clans qui le démolissent à vue d¹¦il.   Quds press : Ne croyez-vous pas que les négociations politiques actuelles pour constituer le nouveau gouvernement, sont de nature à faire baisser la tension dans le pays ?   Al Dhari : Ce processus n¹aide pas à faire baisser la tension, loin de là. Les choses continuent dans la même voie et pour preuve, la croissance des arrestations, des enlèvements et des assassinats. Nous ne constatons aucun souci pour les intérêts nationaux et les souffrances des citoyens dans ces marchandages politiques. Les intérêts des groupes et des individus sont par contre dominants. En plus toutes les figures politiques marquantes au niveau de l¹Etat et du gouvernement ont fait partie des trois premiers gouvernements qui ont fait tant de mal à l¹Iraq et à son peuple, sans oublier que la plupart de ces hommes politiques manquent d¹envergure et de personnalité et se trouvent en deçà des niveaux requis pour ces hautes responsabilités.   Quds press : Le président iraquien, Jalel Talabani a parlé il y a quelques jours de rencontres fructueuses avec certains groupes armés en Iraq. Ceci peut-il contribuer à faire baisser les tensions ?   Al Dhari : Nous avons entendu les déclarations du président de la République parlant de rencontres avec les représentants de nombreux groupes de résistance, mais nous ignorons s¹ils représentent des groupes de résistance influents ou non, s¹ils sont les véritables représentants de ces groupes comme ils disent et disposent ainsi du pouvoir de signer des accords permettant de faire baisser les tensions. Ceci dit, de nombreux groupes de résistance et parmi les plus influents, ont déclaré ne pas avoir participé à ces rencontres.   Quds press : Il y a actuellement de nombreuses forces politiques sunnites dans le nouveau gouvernement. Laquelle soutenez-vous ?   Al Dhari : Nous ne soutenons aucune force dans ce processus politique parce que nous ne croyons pas à son utilité pour sortir l¹Iraq de la situation actuelle.   Quds press : Combien de temps allez-vous encore demeurer en dehors du processus politique ? Al Dhari : Nous le resterons indéfiniment, tant que durera l¹occupation et après. Mais cela ne signifie pas que nous ne suivons pas tout. Nous continuons cependant à dispenser à ceux qui veulent nous entendre, les conseils que nous jugeons dans l¹intérêt de notre peuple et de notre nation. Quds press : Des statistiques usaméricaines ont révélé  récemment qu¹il y a eu 35 000 Iraquiens et près de 2 400 soldats usaméricains morts depuis le début de l¹occupation. Avez-vous un commentaire ?   Al Dhari : Ces statistiques ne sont pas précises. Nos propres informations indiquent qu¹il y a eu 200 000 morts iraquiens depuis l¹occupation usaméricaine. Le journal médical britannique The Lancet, avait annoncé le chiffre de près de 100 000 morts iraquiens, il y a tout juste 8 mois. Les pertes réelles usaméricaines sont beaucoup plus importantes que ne le disent les chiffres officiels. Le chiffre indiqué représente à peine le quart des soldats usaméricains tués.   Quds press : De nombreuses sources politiques arabes et autres ont émis l¹idée de faire remplacer les troupes usaméricaines par des forces arabes. Croyez-vous que l¹idée soit acceptable pour une solution raisonnable de la crise iraquienne ?   Al Dhari : L¹idée n¹est pas viable. Elle ne sert ni l¹Iraq ni les troupes en question parce que la situation a beaucoup évolué et a rendu cette proposition caduque. Le meilleur moyen de traiter le problème iraquien aujourd¹hui, est comme je l¹ai dit, de constituer rapidement une armée nationale iraquienne, soutenue par le peuple et n¹ayant d¹autre allégeance qu¹à l¹Iraq et non pas aux milices partisanes.   Quds press : Certains estiment que l¹Iraq subit actuellement plus une occupation iranienne que usaméricaine. Comment voyez-vous la position de l¹Iran en Iraq ?   Al Dhari : Il y a actuellement en Iraq une occupation, celle des USA, de la Grande-Bretagne et de leurs alliés. L¹intervention n¹est pas le fait d¹un seul pays mais de plusieurs, certains intervenant plus que d¹autres, d¹une manière trop flagrante avec des services et des forces de sécurité, ce qui en fait un acteur important sur la scène iraquienne. Cette situation est connue de tous ceux qui s¹intéressent au fait iraquien. L¹occupation comme l¹intervention, d¹un commun accord ou non, participent à la destruction de l¹Iraq et à porter préjudice à son peuple.   Quds press : A combien vous estimez le nombre de détenus iraquiens dans les prisons usaméricaines et iraquiennes ?   Al Dhari : Il y a près de 70 000 détenus iraquiens, répartis dans les prisons des forces usaméricaines et iraquiennes. Ainsi, il y en a près de 37 000 dans les prisons du gouvernement, 16 000 dans les prisons usaméricaines et près de 16 000 dans les prisons d¹Irbil, Dohouk, Sousa, Suleymania et autres dans le nord de l¹Iraq. Tous ces détenus subissent les pires tortures et survivent dans des conditions inhumaines. La majeure partie d¹entre eux sont des innocents, arrêtés sur dénonciation calomnieuse ou sur des bases confessionnelles.   Quds press : Après trois ans d¹occupation, comment voyez-vous la résistance iraquienne ?   Al Dhari : Nous constatons que la résistance continue, que son rendement est en croissance et que ses effectifs sont en nette progression si l¹on tient compte des nouveaux noms de groupes qui apparaissent. Pour toutes ces raisons, je crois que la résistance continuera tant que durera l¹occupation, les deux étant intimement liées. Quds press : Auriez-vous des informations sur l¹appartenance identitaire et culturelle des combattants et comment les classer idéologiquement ?   Al Dhari : Toute la résistance en Iraq et avant tout une résistance nationale. Elle comprend des islamistes qui sont les plus nombreux, des nationalistes, des indépendants et Grâce à Dieu, il y en a, à ce que l¹on dit, de plus en plus de chrétiens.   Quds press : Quels sont les rapports de l¹association des oulémas avec les groupes  de résistance ?   Al Dhari : Nos rapports sont des rapports de bienveillance et d¹appui de principe sans autre implication.   Quds press : Vous avez visité de nombreux pays arabes et rencontré leurs dirigeants. Comptez-vous sur un rôle arabe pour régler le problème iraquien ?   Al Dhari : Nous ne comptons sur aucun rôle politique arabe et nous estimons que les tentatives d¹organiser des conférences pour les Iraquiens sont insuffisantes pour régler le problème. Il est indispensable que les Arabes cherchent d¹autres moyens pour agir sur la situation en Irak, s¹ils veulent vraiment avoir une présence réelle et une influence déterminante sur l¹équation iraquienne.

 

___________________________________________________________________________  Traduit de l¹arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.


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