14 juin 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2214 du 14.06.2006

 archives : www.tunisnews.net


Libération : L’Europarlement débat sur la liberté en Tunisie
JTA: Nazi victims interned in Tunisia entitled to German compensation
FIJ : Communiqué de presse Jeune Afrique : Tunisie: Cap sur la culture
Jeune Afrique : Le sens d’une destitution  AFP: Un ex-détenu français de Guantanamo comprend le désespoir des suicidés

 

L’Europarlement débat sur la liberté en Tunisie

Strasbourg pourrait condamner les dérives sécuritaires du régime de Ben Ali.

par Ch. B Fait suffisamment rare pour être relevé, les récentes atteintes aux libertés en Tunisie ont fait hier l’objet d’un débat au Parlement européen. Plusieurs résolutions, qui seront soumises demain au vote, condamnent les dérives sécuritaires du régime de Zine Ben Ali et rappellent que le respect des droits de l’homme «constitue un élément essentiel» de l’accord d’association qui lie ce pays à l’Union européenne. Les eurodéputés n’aiment pas que l’on moleste l’un des leurs. Les harcèlements subis par la présidente de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement, Hélène Flautre, lors de son séjour en Tunisie, les 25, 26 et 27 mai, ont suscité l’émoi à Strasbourg. Dès son arrivée à Tunis, la représentante des Verts a été suivie, puis chassée de son hôtel et, enfin, violemment prise à partie et poussée hors de sa voiture. Un policier lui a claqué la portière sur le bras. Son téléphone portable lui a été arraché des mains et confisqué pendant deux heures. «La police s’est déchaînée. J’ai l’habitude, mais là, ils ont sorti le grand jeu», s’écrie Hélène Flautre. Elle devait participer au congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), cible des attaques régulières du pouvoir. Dans une démarche communautaire, les Européens avaient signifié au gouvernement tunisien leur attachement à la Ligue la plus ancienne du monde arabe. La LTDH a finalement été empêchée par les forces de l’ordre de tenir son congrès et certains de ses dirigeants, notamment sa vice-présidente, Souhayr Belhassen, ont été agressés par des agents en civil. Des représentants de l’UE devaient y assister à titre d’observateurs. Mais la veille au soir, l’ambassade d’Autriche, qui assure actuellement la présidence européenne, a reçu une note verbale des autorités tunisiennes l’informant qu’elles n’hésiteraient pas à recourir à la force pour faire respecter une décision de justice interdisant la tenue du congrès et que, par conséquent, la présence de diplomates n’était pas souhaitée. Seuls les ambassadeurs du Royaume-Uni, de la Belgique, des Etats-Unis, ainsi que deux représentants de la Commission européenne ont fait le déplacement. (Source : « Libération » du 14 juin 2006) URL: http://www.liberation.fr/page.php?Article=390010

L’Association Ez-Zeitouna
Invitation     
Bonjour, L’Association Ez-Zeitouna organisera une journée de solidarité avec les prisonniers politiques et les défenseurs des Droits de l’Homme en Tunisie le 24 juin 2006 Genève.   Il s’agit d’un rassemblement à Genève devant la poste du Mont Blanc à 13H. Puis d’une soirée culturelle et de débat à la maison des associations 15 rue des Savoises à Genève de 18H à 21H: On parlera de la situation des Droits de l’Homme en Tunisie, les tractations contre les défenseurs des Droits de l’Homme (Ligue, Avocats, Magistrats, Syndicat…..). Il y aura également des champs engagés et de la musique et une ambiance sereine. Je viens par ma présente vous inviter cordialement à cette soirée comme témoins de la situation des Droits de l’Homme en Tunisie ou bien comme invité d’honneur si pour une raison ou une autre vous ne pouvez pas intervenir. Votre présence et votre participation nous honorent énormément. Merci de confirmer votre présence et votre participation. Président de l’Association Ez-Zeitouna Larbi Guesmi 079 452 24 36

Le PDP prépare son quatrième congrès

Le Parti démocratique progressiste (PDP, légal mais non représenté au Parlement) tiendra son quatrième congrès les 23 et 24 décembre prochain. La décision a été prise au cours de la réunion du bureau politique élargi du mouvement, le 4 juin, au siège du PDP à Kairouan. Ce congrès sera notamment marqué par l’élection d’un nouveau secrétaire général pour succéder à Me Néjib Chebbi, fondateur du mouvement en 1982 et son principal dirigeant jusqu’ici, qui a annoncé sa décision de céder la place à un autre membre du bureau politique, « afin de consolider la tradition démocratique au sein du parti ».  (Source : « Jeune Afrique » N° 2370 du 11 au 17 juin 2006) Moncef Cheikh-Rouhou Le Tunisien Moncef Cheikh-Rouhou, 62 ans, a reçu le 7 juin, au siège de BNP Paribas, à Paris, le « prix Vernimmen », distinction créée en 1998 en hommage à Pierre Vernimmen, professeur et banquier français réputé pour ses travaux sur la finance d’entreprise. Le prix récompense Moncef Cheikh-Rouhou pour « l’excellence de son enseignement » dans les programmes du groupe HEC Paris (Hautes Études commerciales). Ancien banquier d’État, il a été tour à tour enseignant, chef d’entreprise, vice-maire de Carthage, membre du Conseil économique et social et directeur des publications du groupe privé tunisien Dar Essabah, avant de retourner à HEC Paris en 2001.  (Source : « Jeune Afrique » N° 2370 du 11 au 17 juin 2006)


 

Nazi victims interned in Tunisia entitled to German compensation

 
Wednesday 14 June 2006 From the Jewish Telegraphic Agency: BERLIN, June 13 (JTA) – Former inmates of Nazi prison camps in Tunisia may now apply for compensation from Germany. Tuesday’s announcement followed negotiations between the Claims Conference and Germany’s Finance Ministry. Germany committed some $280 million to this and several related causes. “It is the first time that the suffering of women and children in Tunisia has been recognized,” Gideon Taylor, the Claims Conference’s executive vice president, told JTA in a phone interview after meeting with Karl Diller, Germany’s deputy finance minister. “This is one reason why we pursued the issue of North African camps so intensively.”
 


Communiqué de presse

13 juin 2006 La FIJ se réjouit de la libération de Benchicou, appelle à la libération des autres journalistes et souhaite un “nouveau départ” pour la liberté de la presse en Algérie La Fédération Internationale des Journalistes se réjouit aujourd’hui de la libération imminente du journaliste algérien Mohamed Benchicou, qui a été en prison pendant 2 ans pour avoir commenté de manière critique le gouvernement local et a demandé la libération de deux douzaines d’autres journalistes. Benchicou, le rédacteur en chef du quotidien Le Matin, devrait sortir de la prison de El Harrach demain, après avoir été détenu depuis le 14 juin 2004. “Nous sommes ravis que Mohamed soit enfin sur le point d’être libéré mais même si nous applaudissons à cette bonne nouvelle, nous restons extrêmement soucieux du sort d’au moins 20 autres journalistes qui sont toujours détenus”, a déclaré Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ.  “Il est temps pour la liberté de la presse en Algérie de  prendre un nouveau départ, et il est temps de mettre un terme à la détention des rédacteurs et des reporters et d’éliminer toute forme de répression vis-à-vis des journalistes.” Benchicou était très connu pour son rôle dans la campagne présidentielle, durant laquelle il a rédigé un pamphlet intitulé Bouteflika, l’imposteur algérien. Il y  a deux ans, il a été condamné à la prison pour une soi-disant “ violation de la réglementation des changes ” après que des pièces de caisse en dinars aient été trouvées dans ses bagages à l’aéroport d’Alger en août 2003.  “Le dossier Benchicou a mis en lumière un système judiciaire corrompu et politisé, que nous avons vu prendre tous les tours et détours dans une suite d’erreurs ces deux dernières années” a déclaré Nadir Bensaba, coordinateur du Bureau de la FIJ à Alger. “Nous devons maintenant libérer nos autres collègues et faire le maximum pour décriminaliser les délits de presse en Algérie.” Il y a eu de nombreuses attaques sur la liberté de la presse en Algérie depuis la réélection du  Président Abdelaziz Bouteflika en 2004. Plus de 20 journalistes ont été condamnés à des peines d’emprisonnement en 2005 et 2006 : Farid Alilat (1 an) ; Fouad Boughanem (1 an) ; Sid Ahmed Sémiane (1 an) ; Kamel Amarni (1 an) ; Ali Dilem (1 an); Malika Boussouf (6 mois) ; Hakim Laalam (6 mois) ; Nacer Belhadjoudja (6 mois) ; Mohamed Benchicou (emprisonné depuis 2004) ; Yasmine Ferroukhi (3 mois) ; Youcef Rezzoug (3 mois) ; Djameleddine Benchenouf (3 mois) ; Abla Chérif (2 mois) ; Badis Massaoui (2 mois) ; Hassane Zerrouki (2 mois) ; Ghanem Khemis (2 mois) ; Abdelkader Djemâa (2 mois); et Abder Bettache (2 mois). Des douzaines d’autres ont reçu des peines avec sursis, ce qui les force à autocensurer leur propre travail pour éviter d’être envoyés en prison.  “Tous ces collègues sont victimes d’une campagne contre la liberté d’_expression qui jette une ombre sur la démocratie en Algérie”, a dit M. White. “Il faut y mettre un terme maintenant ”. Pour plus d’informations, merci de contacter le: +32 2 235 2206 La FIJ représente plus de 500 000 journalistes dans plus de 110 pays

 

Le sens d’une destitution

par RIDHA KÉFI Mohamed Ali Ganzaoui quitte le secrétariat d’État chargé de la Sûreté nationale. Les nominations d’Abdessatar Bennour au poste de directeur général de la Sûreté nationale, en remplacement de Mohamed Ali Ganzoui, et d’Abderrahmen Limam, à celui de directeur général, commandant de la Garde nationale, ont été annoncées le 5 juin par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, à l’issue d’une entrevue avec le président Zine el-Abidine Ben Ali. L’information n’a suscité aucun commentaire dans les médias. L’agence officielle TAP s’est bornée à l’annoncer dans un communiqué laconique. Il ne s’agit pourtant pas d’un simple remaniement technique, même si les responsables promus sont des technocrates travaillant depuis longtemps au ministère de l’Intérieur. Juriste de formation, le premier a dirigé les services pénitentiaires et la Garde nationale. Le second a été gouverneur (préfet) de Jendouba, Médenine et Sousse. C’est la personnalité de l’unique partant – « appelé à d’autres fonctions », selon la formule officielle – qui donne au remaniement son caractère politique. Loin d’être un simple technicien de la sécurité, Ganzoui passait en effet pour l’un des hommes de confiance de Ben Ali. Directeur général de la Sûreté en 1989, puis directeur général des services spéciaux l’année suivante, il a activement participé au démantèlement des réseaux du parti islamiste Ennahdha (non reconnu). Limogé au lendemain de l’attentat perpétré contre la synagogue de Djerba, en avril 2002, il a également occupé les fonctions de consul général à Düsseldorf, puis à Djeddah, et d’ambassadeur à Damas. Entre 2003 et 2005, il a dirigé une entreprise publique, la Société immobilière et de participations (Simpar), avant de reprendre ses fonctions à la tête du secrétariat d’État chargé de la Sûreté nationale, le 21 novembre dernier, au lendemain du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI). La manifestation ayant donné lieu à plusieurs incidents entre des membres de la société civile et les forces de l’ordre, son retour avait été interprété comme un signe de durcissement du régime. Ganzaoui n’a rien fait pour démontrer le contraire. Les frictions entre les représentants de la société civile et la police se sont multipliées. Elles ont culminé tout récemment avec la répression du mouvement de protestation des avocats (affrontement avec la police dans l’enceinte même du palais de justice de Tunis), l’empêchement d’un congrès contesté de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), le 27 mai, et l’expulsion, quelques jours auparavant, de l’activiste suisse Yves Steiner, venu assister à une réunion de la section locale d’Amnesty International. Ce dernier incident a provoqué des échanges peu diplomatiques entre Tunis et Berne. D’autres capitales occidentales ont réagi négativement, notamment Bruxelles et Paris, où le ministère des Affaires étrangères a exprimé ses « regrets ». Bref, les six mois que Ganzoui a passés à la tête de la Sûreté nationale n’ont pas été un long fleuve tranquille. Est-ce à dire que son départ peut contribuer à détendre l’atmosphère ? Pas sûr. « Chez nous, explique un activiste local, les changements d’hommes se traduisent rarement par des changements politiques. » (Source : « Jeune Afrique » N° 2370 du 11 au 17 juin 2006)  

Ibn Khaldoun, le tunisien

par FAWZIA ZOUARI Pour la commémoration du 600e anniversaire de la mort d’Ibn Khaldoun, la Tunisie a tenu à rendre un bel hommage à ce penseur et historien qui a vu le jour à Tunis en 1332. À preuve, les grandes expositions programmées à la Maison de la culture Ibn-Khaldoun, à la Bibliothèque nationale de Tunis et au siège de l’Unesco à Paris. De nombreux ouvrages ont déjà été publiés ou sont en cours de publication, tel Sur les pas d’Ibn Khaldoun, du sociologue Abdelwaheb Bouhdiba, sans oublier un numéro spécial du la revue culturelle Al-hayat al-thaqafiyya, paru en mars dernier. Outre les concours à l’adresse des élèves d’école primaire et de classe de terminale lancés dans les établissements scolaires, un colloque international a réuni, du 13 au 18 mars à Beït-al-Hikma, à Tunis, 90 participants sur le thème « Ibn Khaldoun aux sources de la modernité ». Pas moins de 500 manifestations, – concours, portes ouvertes, expositions, documentaires, pièces de théâtre, conférences et tables rondes – sont programmées dans toutes les régions de Tunisie au cours de l’année 2006.  (Source : « Jeune Afrique » N° 2370 du 11 au 17 juin 2006)

Ibn Khaldoun était-il tunisien ou marocain ?

par DOMINIQUE MATAILLET Question posée par Samia Benchekroun, Paris, France Il est difficile de donner une nationalité à ce grand savant, qu’une existence mouvementée a conduit à vivre d’un bout à l’autre de l’aire arabe (voir J.A. n° 2369, pages 68-69). Si l’on s’en tient à sa naissance, Ibn Khaldoun peut être considéré comme tunisien puisque c’est à Tunis qu’il vit le jour en mai 1332 de l’ère chrétienne (732 de l’Hégire). Mais il était issu d’une famille, qui, originaire du Yémen, s’était établie en Andalousie au IXe siècle. Après des études à l’université de la Zitouna, passant du service d’un prince à un autre, il vécut notamment à Fès, Tlemcen, Grenade, Damas, Le Caire, ville dans laquelle il s’éteint le 17 mars 1406 (26 ramadhân 808), à l’âge de 74 ans.  (Source : « Jeune Afrique » N° 2370 du 11 au 17 juin 2006)  


Tunisie

Cap sur la culture

par FAWZIA ZOUARI, ENVOYÉE SPÉCIALE Bibliothèques, musées, cinémas, galeries d’art… le gouvernement multiplie les projets. Et se donne les moyens du succès. Donner une place importante à la culture, adopter une politique cultuelle qui confirme le choix tunisien de modernité :tel a été en substance le discours prononcé par le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, le 29 mai au palais de Carthage, à l’occasion de la journée de la Culture. La Tunisie est l’un des rares pays de la région à dédier une journée spéciale à la célébration nationale de la culture et à lui consacrer des moyens significatifs. Ce qui permet à son ministre de la Culture, Mohamed el-Aziz Ben Achour, d’affirmer : « L’État tunisien fait des sacrifices pour la culture alors que nos moyens sont limités et que nous sommes dans une région sensible. Car nous savons que nous ne pouvons pas relever le défi de la modernité et de la globalisation sans nous préoccuper de la culture. » Bénéficiant actuellement de 1,1 % du budget global, le secteur culturel passera donc à 1,25 % en 2009. En outre, l’attribution des plus beaux sites à des lieux culturels comme la nouvelle Bibliothèque nationale à la Kasbah ou la future Cité de la culture sur l’avenue Mohammed-V confirme l’ambition des autorités tunisiennes de marquer le tissu urbain d’une empreinte culturelle. Enfin, la volonté de faire accéder toutes les catégories sociales à la culture et de décentraliser celle-ci se trouve confortée par les dernières recommandations présidentielles de relancer les activités des Maisons de la culture à travers le pays, de concevoir un plan d’action pour les Maisons de jeunes et d’assurer une rotation des comités culturels régionaux. Modernisation s’accordant avec technologies de pointe, Tunis vient de se doter d’une nouvelle Bibliothèque nationale qui répond aux dernières normes de conservation et de consultation. Ce bâtiment de 35 000 m2, qui remplace celui de Souk al-Attarine, dispose des derniers supports numériques pour gérer un fonds riche de près de 1 million de monographies, de 40 000 titres manuscrits et de 16 000 collections de périodiques. Cette structure entend jouer un rôle de locomotive pour les 380 bibliothèques publiques afin de garantir la coordination technique et l’uniformisation des traitements de documents. D’autres structures existantes devraient bénéficier de la même modernisation : tel le parc des 203 Maisons de la culture dont 185 ont accès à Internet, et dont il s’agit d’améliorer l’infrastructure informatique, la mise à niveau et le confort, trois impératifs pouvant pallier la faible fréquentation qu’on y enregistre actuellement. La modernisation n’excluant pas la mise en exergue des repères identitaires, le dossier du patrimoine se trouve au centre du programme présidentiel et de nombreux travaux sont en cours – grâce à un crédit de la Banque mondiale – tels que la modernisation du musée du Bardo (17 millions de dinars, soit environ 10 millions d’euros), du musée de Sousse (5 millions de dinars), du Musée des arts et des traditions populaires de Djerba (3,5 millions de dinars). Un fonds de solidarité avec la France permettra, lui, de mettre en valeur le site de Dougga, dans le Nord-Ouest, avec un objectif de 200 000 visiteurs, au lieu des 60 000 actuels. Cet effort s’accompagne d’une recommandation « d’injecter du culturel dans le tourisme », l’objectif étant d’éviter l’érosion touristique et de changer l’image « sable fin, chameaux et jasmin » d’une Tunisie prête à une vraie stratégie de mise en œuvre du tourisme culturel visant à préserver les sites, à sauvegarder les savoir-faire traditionnels, à créer des catalogues manuels de référence répertoriant ?les arts et les métiers de l’artisanat. Cette politique d’affirmation de l’enracinement de la Tunisie dans un passé spécifique ne contredit pas, selon les responsables du secteur, son option pour la modernité, ni ne témoigne d’une quelconque illusion quant à la réussite dans le seul « retour au passé ». Bien au contraire, leur impératif consiste à s’opposer aux tenants de l’obscurantisme et aux chantres des âges d’or. Ainsi, le Salon du livre de Tunis, qui s’est déroulé fin avril 2006, a-t-il clairement choisi de bannir les livres islamistes et n’a pas hésité à inviter de nombreux écrivains étrangers. Les arts vivants s’inscrivent dans cette même perspective de parti pris pour l’époque contemporaine : d’où le soutien au développement de l’expression corporelle et aux ateliers de lecture dans les quartiers défavorisés, la multiplication de galeries de peinture, les subventions accordées au cinéma tunisien – 2,6 millions de dinars par an -, dont on notera le renouveau avec des films à succès et une présence cette année à Cannes forte de 19 réalisateurs dans le cadre d’une « Journée du cinéma tunisien ». Les festivals, 350 entre Tunis et les régions, doivent désormais améliorer leur prestation – le nombre ayant parfois nui à la qualité – et se déployer sur l’année au lieu de se concentrer sur la seule période estivale. L’exemple de ce retour à la qualité est le Festival de Carthage (voir ci-contre le programme de l’édition 2006), qui a retrouvé depuis l’année dernière sa vocation de vraie scène musicale sous l’impulsion de son directeur Raouf Ben Amor, lequel n’a pas hésité à sacrifier les spectacles de divertissement au bénéfice des spectacles de création nationale et étrangère. Outre que le paysage audiovisuel vient d’enregistrer la naissance d’une « Radio culturelle » venant s’ajouter aux quatre radios nationales existantes, des chantiers de grande ampleur sont en cours. On retiendra la mise en place d’un « Centre international de traduction » et d’un « Multiplex », le premier complexe culturel des Berges du lac (8 000 m2) qui abritera 12 salles de cinéma. Toutefois, le plus gros chantier en cours reste la Cité de la culture, un projet auquel tient particulièrement le chef de l’État et qui ouvrira ses portes en 2009. Cette esplanade de 8 ha dont la réalisation est estimée à 90 millions de dinars abritera entre autres un opéra de 1 800 places, des salles de projection de 300 à 700 places, une galerie d’exposition et une tour pour l’animation culturelle… La Tunisie des grands travaux est donc une réalité, et ce pays, petit par la taille, peut enfin prétendre à une grande place sur la scène culturelle internationale. Il est à regretter que tant d’efforts ne soient pas assez connus et convenablement médiatisés. (Source : « Jeune Afrique » N° 2370 du 11 au 17 juin 2006)

Un ex-détenu français de Guantanamo comprend le désespoir des suicidés

AFP, le 14 juin 2006 à 14h27 NEW YORK, 14 juin 2006 (AFP) – Un ancien détenu français de Guantanamo, Mourad Benchellali, a affirmé mercredi dans le New York Times comprendre pourquoi trois détenus se sont donnés la mort dans le centre de détention américain le week-end dernier. Dans un témoignage publié dans le quotidien new-yorkais, le Français décrit « la souffrance et la torture », et les interrogatoires incessants durant sa captivité. « Je ne connaissais pas les trois détenus qui sont morts, mais il m’est facile de comprendre comment ce désespoir quotidien et cette incertitude peuvent conduire au suicide » écrit-il. Mourad Benchellali, originaire de la région de Lyon, a été arrêté dans la zone frontalière entre le Pakistan et l’Afghanistan à l’automne 2001, puis détenu sur la base américaine de Guantanamo d’où il a été libéré en juillet 2004. « J’ai commis l’erreur d’écouter mon frère aîné et d’aller en Afghanistan  pour ce que je croyais être des vacances de rêve », poursuit-il, « attiré par une quête d’aventure mal placée ». A Guantanamo, écrit-il, « j’ai vu quelques hommes pour qui le Jihad « était la vie même… Mais la majorité des visages dont je me souviens – ceux qui hantent mes nuits – expriment le désespoir, la souffrance, l’incompréhension qui tourne à une folie silencieuse ». « Bien que je sois maintenant un homme libre, la douleur partagée me ramène sans cesse au camp », ajoute-t-il. Mourad Benchellali, dont le procès en France débute le mois prochain, estime qu’un « petit nombre de prisonniers de Guantanamo sont coupables d’actes criminels ». Mais, dit-il « ce que j’entendais de cage en cage, c’est ce que j’ai dit moi-même dans mes moments de total découragement, ce n’était pas +Libérez-nous, nous sommesinnocents+, mais +Jugez nous pour quoique ce soit  que nous ayons fait+ ». « Il existe une cruauté illimitée dans un système qui semble incapable de libérer les innocents et incapables de punir les coupables », conclut-il. AFP

 


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