Affaires pénales :
Bientôt, possibilité de constitution d’avocat devant le juge d’instruction
Tunis – Le Quotidien Une commission spéciale relevant du ministère de la Justice et des droits de l’homme se penche actuellement sur l’élaboration d’un projet de loi relatif à la constitution facultative d’avocat devant le juge d’instruction de la police judiciaire dans les affaires pénales. Ce projet de loi qui sera bientôt soumis à un Conseil des ministres, revêt une importance cruciale eu égard à ses retombées positives sur l’intérêt du justiciable et la profession d’avocat. Il offre, en effet, des garanties solides au justiciable puisqu’il permettra de mettre fin à d’éventuelles «pressions» sur les accusés dans les affaires pénales et de renforcer par conséquent l’approche tunisienne en matière de droits de l’homme. D’autre part, le projet de loi permet d’élargir davantage le domaine d’intervention de l’avocat au vu du nombre impressionnant des affaires pénales examinées par la police judiciaire. Trois autres projets de loi verront le jour dans les quelques mois à venir dans ce même chapitre. Il s’agit en premier lieu d’un projet de loi relatif à la constitution d’avocat pour les demandes d’enregistrement des biens immobiliers et d’opposition aux jugements prononcés par le tribunal immobilier. Le deuxième projet de loi porte sur la constitution d’avocat devant la cour de cassation en matière pénale. Le troisième projet de loi concerne, quant à lui, la constitution d’avocat dans les affaires fiscales dont le nombre dépassera 6 mille en 2005, selon les prévisions du ministère de la Justice et des droits de l’homme. W.K. (Source : « Le Quotidien » du 14 janvier 2006)
Slim Chiboub sur Hannibal TV
M Slim Chiboub ex-président de l’espérance sportive de Tunis était l’invité de Moez Ben Gharbia aux studio de Souia Sport , diffusée hier soir (13 janvier 2006, NDLR) sur Hannibal TV. Concernant ses 14 ans à la tête de l’EST, M Chiboub a déclaré qu’il devait peut être partir plutôt, mais l’Espérance est une équipe mangeuse d’hommes, et Son entourage l’a induit en erreur en le laissant croire que l’EST ne peut être dirigé que par lui, ce qui n’est pas vrai puisque l’EST est une grande équipe qui survivra, contrairement à l’Homme qui est éphémère a-t-il ajouté. Concernant une réunion extraordinaire qualifiée par Moez Ben Gharbia de pièce de théâtre et dans laquelle Slim Chiboub devait quitter l’espérance mais des supporters clamait le renouvellement de son mandat à la tête de l’équipe de Bab Souika, M Chiboub a déclaré à Moez ne pas apprécier le qualificatif et a répondu qu’il a demandé au gouverneur d’ajourner la réunion puisqu’il n y avait pas de candidat à la présidence, mais le gouverneur n’a pas approuvé l’ajournement. En réponse à une question traitant de la façon dont les présidents dirigent nos clubs comme si c’était leur héritage. M Chiboub a rétorqué qu’en fin de compte il faut que quelqu’un prenne la commande et que la tache revienne au président du club qui doit assumer ses responsabilités. Il a donné l’exemple de prise de décisions dans des clubs européens. Concernant la suppression de certaines disciplines au sein de l’EST, M Chiboub a répondu qu’il a agit selon une décision prise en 89 par les autorités de tutelles qui encourageaient la spécialisation au sein des clubs, «toutes les autres disciplines de l’EST ne valent pas 20% de ce que donne le football au club» a-t-il ajouté. Concernant l’arbitrage M Chiboub a nié toute connaissance d’actes de tricherie, il a toutefois reconnu que tout arbitre fait des erreurs, et le meilleur est celui qui en fait moins. Il a pourtant reconnu avoir connaissance d’acte de corruption en 2ème division. M Chiboub a reconnu avoir une fois parlé à un arbitre (Allala malki) après le matche, pour l’avoir reporté sur le rapport du matche, « mais après un certain temps je l’ai rencontré et lui ai présenté mes excuses » a-t-il ajouté. En réponse à Moez , Chiboub a répondu que l’EST n’a jamais volé ses titres, elle les méritaient. M Chiboub a déclaré ne pas apprécier les déclarations faites sur Hannibal au nom de liberté de presse et dans lesquelles on qualifiait les arbitres et des journalistes de corrompus, «La liberté doit s’arrêter à l’atteinte de la liberté d’autrui » a-t-il ajouté. Moez Ben Gharbia et sans concession a rappelé M Chiboub que leurs rôles de journalistes et de reporter des faits et des déclaration et c’est à la justice de trancher… Concernant les déclarations de Othmain Jenaieh sur Hannibal TV, M Chiboub a déclaré qu’il ne manque pas de courage pour lui répondre, « mais je ne parlerai pas d’un homme en son absence » a-t-il ajouté. Concernant les déclaration des parents du défunt Hedi Ben Rekhissa sur Mosaique FM, M Chiboub sur insistance de Moez a donné des chiffres et a ajouté que l’EST ne pouvait pas accepter l’extorsion des parent Ben Rekhisa , puisque après avoir reçu tous leurs droits, il voulaient la recette du matche EST- PSG ( 3 millions de dinars). A la fin de l’émission qui a duré deux heures M Chiboub a déclaré que l’émission était sorte de procès, et qu’il espère avoir bien défendu sa position et celle de l’espérance sportive. Il a relaté ses bienfaits pour l’EST et a déclaré que comme toute personne il a certainement commis des erreurs lors de son mandat à la tête de l’EST, « l’erreur est humaine » a-t-il ajouté en présentant des excuses à tous ceux qui ont une position contre lui. Synthèse: MKM – babnet (Source: le portail tunisien “Babnet.net”, le 14 janvier 2006) URL: http://www.babnet.net/rttdetail-3601.asp
Avant-première du film « Khochkhach » (fleur d’oubli) de Selma Baccar
La vie brisée d’une femme
Lotfi BEN KHELIFA Hier en fin de matinée eut lieu à la salle « Le Rio » la projection en avant-première du long-métrage de fiction de Selma Baccar : « Khochkhach » ou « Fleur d’oubli » en présence de la réalisatrice et de l’équipe technique et artistique du film, mais aussi d’un grand nombre de journalistes, de critiques, d’hommes de cinéma et de culture. Le film nous interpelle terriblement en nous racontant le drame d’une femme internée dans un asile psychiatrique. Cela se passe dans la Tunisie des années quarante et aurait pu avoir lieu à une autre époque. Selma Baccar, à partir d’histoires personnelles, a écrit son film avec autant de minutie que de cœur, avec la collaboration de Aroussi Nalouti et Fabrice Ziolkowski. Et si le titre du film pourrait renvoyer à une pratique quelque part tolérée à l’époque, où se situe l’histoire du film ; celle de consommer une drogue douce : Le « Khochkhach », cette dernière a malencontreusement provoqué l’autodestruction de Zakia, personnage principal du film. Car, pour apaiser ses douleurs d’accouchement, on lui proposa d’en consommer. L’accoutumance s’en suivit et fut fatale dans la mesure où cette femme s’est retrouvée dans un hôpital psychiatrique, après avoir perdu la raison. Elle avait en effet tout oublié et voulait se rappeler de son prénom, tout d’abord et de l’évolution négative de sa vie conjugale qui bascula. Le trou sans fin était inévitable. Le film, par le truchement de flash-back, effectue un va et vient entre deux situations quelque peu différentes, car aussi bien le passé que le présent de cette femme sont invivables. La fleur, pour ou contre l’oubli ? La métaphore de la mémoire individuelle et collective se situe en filigrane dans cette œuvre. Le passé de cette femme, pas du tout enviable, se situe en parallèle avec les situations difficiles, que vivait le pays durant la colonisation française et la seconde guerre mondiale. Le seul salut de Zakia est une autre fleur que cultive et protège un autre « fou » Khemaïs de son prénom, rôle admirablement incarné, par Alaeddine Ayoub. Il deviendra l’ami, le confident et le nouvel amour… impossible de cette femme qui a tant souffert, qui traîne les séquelles de sa passion folle pour le « Khochkhach » et qui restée toujours en manque de sa tisane spéciale. D’un autre côté, le milieu hospitalier que dépeint le film, donne à rire et à pleurer sur les fêlures de la vie. La poupée cassée, puis réparée est-elle le symbole d’un rafistolage et d’une reconstitution inespérée car provisoire ? Il en est de même pour le vase qui casse, où fleurit pourtant « Narjess » la fleur de Khémaïs. Comment retrouver la mémoire ? Comment retourner à la vie de tous les jours ? Zakia y arrivera un tant soit peu grâce à la fréquentation des aliénées mentales qui l’entourent. Etranges situations. Habiba Msika et les autres Selma Baccar reste fidèle au milieu et à la vie des femmes qui ont caractérisé la majeure partie de ses productions cinématographiques ou télévisuelles. Nous retrouvons dans « Khochkhach » plus d’un clin d’œil au film : « Habiba Msika » (La danse du feu). Les personnages, à quelques exceptions près, y sont là devant nos yeux. La musique du film signée Rabiï Zammouri, vient en alternance, avec les extraits de chansons de Habiba Msika.Et si dans le film qui lui fut consacré, Sonia Mbarek avait repris l’interprétation des chansons, dans « Fleur d’oubli », la vraie Msika y est. Dix ans après son film sur la diva tunisienne des années trente, Selma Baccar semble assoiffée de raconter d’autres histoires, toujours dramatiques, malheureusement. Le film interroge la mémoire et insiste sur la nécessité de la sauver contre l’oubli. Ne faut-il pas toujours ou parfois écrire contre l’oubli pour les générations d’aujourd’hui ? (Source : « Le Temps » du 14 janvier 2006)
“Khochkhach” : Au-delà des murs du silence
Imen ABDERRAHMANI Il a fallu dix ans pour que Salma Baccar donne le jour à ce nouveau-né cinématographique qu’elle a baptisé “Khochkhach” ou “Fleur de l’oubli”. Beaucoup d’émotions, de larmes et de douleur ont ponctué hier la projection-presse de ce film! L’histoire de Zakia, sa douleur en tant que femme, est-elle celle de plusieurs femmes tunisiennes qui préfèrent souffrir en silence? Les problèmes conjugaux et en particulier les problèmes sexuels surtout avec un mari homosexuel restent encore des tabous, un sujet à ne pas discuter! Salma Baccar a eu le courage et l’intelligence nécessaires pour traiter de ces douleurs féminines dans sa “Fleur de l’oubli” dont le scénario et le dialogue co-signé par Aroussia Nalouti et Fabrice Ziolkowski. Après “Fatma 75” et “Habiba M’sika”, Salma Baccar a opté pour le traitement d’une nouvelle histoire féminine. Féministe jusqu’au bout des ongles, mais à sa façon, Salma Baccar a choisi de jeter de la lumière sur la face cachée de la vie conjugale à travers l’histoire de Zakia et d’autres jeunes femmes contemporaines qui partagent cette même souffrance. Dans une conjoncture sociale et politique très particulière, juste après la 2ème Guerre Mondiale, Zakia, cette jeune épouse arrive à cet asile psychologique; au cœur de cet endroit isolé, on découvre petit à petit l’histoire de Zakia au bord de la folie. La folie n’est-elle pas son seul abri pour oublier l’amertume d’une vie conjugale ponctuée par l’homosexualité de “Si” Mokhtar? Belle et jeune, Zakia a épousé “Si” Mokhtar rêvant d’un bonheur conjugal dont elle porte l’image depuis l’enfance. Le destin semble réserver une grande surprise pour Zakia qui a été violée par son époux… pour qu’elle découvre, par la suite, sa relation étrange avec le serviteur Jaâfar. Et depuis, tout est tombé à l’eau, car derrière les grands murs de cette maison bourgeoise, il se passait des choses terribles. “Si” Mokhtar a quitté le lit conjugal, et sa femme pour partager le lit de son serviteur. Harcelée par sa belle-mère pour qu’elle tombe enceinte afin de sauver l’honneur de son fils, Zakia a dû “trahir” son mari avec Jaâfar… Une grande souffrance avant que Myriam ne voit le jour. C’est ici que l’histoire de Zakia a commencé suite à un accouchement douloureux. Pour calmer sa douleur, la mère de Zakia a donné à sa fille une tisane faite à base d’une plante dite “Khochkhach” (pavot). Dépendante de cette plante jusqu’à l’arrivée au stade de l’hystérie, Zakia a raté toute sa vie en quête d’un bonheur chimérique. La seule grande réussite de Zakia, le seul rêve qui s’est réalisé a été Myriam. Une jeune femme solide et indépendante qui a pu réussir sa vie et être maître de son destin. De son asile, on apprend plusieurs histoires de souffrance, même celle de Khemaïes qui a donné une lueur d’espoir à Zakia à travers ce narcisse à fleurs blanches qu’il a planté. L’histoire est bouleversante surtout avec ces jolies prises de vue et cette netteté de l’image… et une grande équipe qui est allée jusqu’au bout dans cette histoire très amère. Rabiaâ Ben Abdallah, Alaeddine Ayoub, Raouf Ben Amor, Leïla Chebbi, Halima Daoud, Hend Fahem, Mohamed Ali Ben Jemaâ, Kaouther Bardi, Jaleleddine Saâdi, Samia R’hayem et d’autres ont campé le rôle des malades et de l’équipe médicale de cet asile. Un vibrant hommage a été rendu au cours de la projection de ce film au regretté de la scène artistique tunisienne Ali Mosbah qui a campé le rôle d’infirmier. Ali Mosbah qui nous a quitté avant de voir la sortie de son film a fait pleurer beaucoup de comédiens. Reste une question fondamentale: A-t-on besoin de ces scènes osées pour que l’histoire soit claire? Certainement pas, car le scénario a été tissé avec soin. Nous reviendrons sur ce film après sa prochaine sortie dans nos salles obscures. (Source : « Le Quotidien » du 14 janvier 2006)
La Suisse et l’Europe trop passives face aux USA
Dénoncer les violations des droits de l’homme à Cuba ou en Tunisie ne suffit pas. Il faut aussi condamner les méthodes de la guerre contre le terrorisme. Pour le sénateur suisse Dick Marty, qui enquête sur les prisons secrètes de la CIA pour le Conseil de l’Europe, enlèvements et torture sont non seulement inutiles, mais aussi contreproductives. «Il y a des pays qui font le sale boulot pour les Etats-Unis et d’autres qui détournent les yeux», a dit vendredi, Dick Marty à la presse, qu’il rencontrait en marge de l’assemblé des délégués de son parti, le parti radical (centre droit) à Berthoud, près de Berne. Il reproche à la Suisse sa «passivité» face aux activités de la CIA en Europe. Il veut notamment obtenir une copie du fax égyptien intercepté par les services secrets suisses, qui attesterait de l’existence de prisons secrètes de l’agence en Europe. Selon lui, ce document est un «élément significatif» car il représente «une source différente». Et le sénateur d’expliquer que jusqu’ici, la presse américaine s’est basée sur des documents de l’administration Bush pour étayer ces révélations sur les prisons secrètes de la CIA et ses transports de prisonniers. Sur ce dossier, Dick Marty juge «choquante» la passivité des autorités suisses et européennes. Il appelle une nouvelle fois les 46 pays membres du Conseil de l’Europe à fournir tous les renseignements en leur possession sur les méthodes utilisées par la CIA dans le cadre la guerre contre le terrorisme lancée par le président américain. «Performants» «Les services secrets égyptiens sont performants», déclare Dick Marty pour justifier son intérêt à consulter le fax en question. Les Egyptiens évoquent dans ce document des preuves attestant que 23 Irakiens et Afghans ont été interrogés dans une base américaine en Roumanie. Des centres similaires existeraient en Ukraine, au Kosovo, en Macédoine et en Bulgarie. Bucarest et Sofia ont démenti à plusieurs reprises. Le sénateur a ouvert une enquête sur les activités de la CIA en Europe en décembre dernier. Selon lui, les faits dénoncés dans un premier temps par les médias américains et des ONG sont désormais avérés. Dick Marty a rappelé le cas de l’Egyptien Abou Omar, enlevé en 2003 par des agents de la CIA à Milan. Cet homme soupçonné de terrorisme a été transporté en Allemagne dans un avion qui a survolé la Suisse avant d’être transféré en Egypte où il a été torturé. «Inacceptables» Devant les journalistes, le rapporteur du Conseil de l’Europe a une nouvelle fois vivement condamné les moyens utilisés depuis le 11 septembre 2001 par l’administration Bush pour lutter contre le terrorisme. Elles sont «inacceptables» car contraires aux droits de l’homme et aux Conventions de Genève, a-t-il martelé. Dick Marty estime que son enquête sera «longue et difficile». Il devrait rendre un rapport intermédiaire à la fin janvier. Le Parlement européen, de son côté, devrait décider la semaine prochaine de l’ouverture d’investigations sur cette affaire de la CIA. swissinfo et les agences (Source : Swissinfo (Suisse), le 13 janvier 2006 à 22h15) URL : http://www.swissinfo.org/sfr/swissinfo.html?siteSect=111&sid=6382241&cKey=1137187214000&rss=true
Leur collaboration supposée avec les Américains en 2003 fait scandale.
Des espions allemands mouillés dans le bain irakien
Par Odile BENYAHIA-KOUIDER Berlin de notre correspondante C’est une histoire digne des meilleurs romans d’espionnage. Le quotidien Süddeutsche Zeitung et le magazine Panorama de la chaîne de télévision ARD ont révélé jeudi que deux espions allemands auraient aidé en avril 2003 les services secrets américains à repérer la cachette du dictateur Saddam Hussein. Et cela alors même que le chancelier Gerhard Schröder s’était prononcé de manière très ferme contre la guerre en Irak. Ces divulgations, qui interviennent au moment même où la chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel effectue sa première visite officielle aux Etats-Unis, suscitent outre-Rhin une tempête politico-médiatique. Bombardier. Le 17 mars 2003, soit trois jours avant le début de la guerre et alors que tous les diplomates allemands étaient évacués, deux agents du service fédéral de renseignement allemand (BND) restent à Bagdad et, selon un responsable du BND, trouvent refuge à l’ambassade de France, officiellement fermée mais protégée par la DGSE. Leur mission ne se serait pas alors limitée à informer le gouvernement allemand sur le déroulement des opérations des Américains et de leurs alliés. Les deux espions auraient aussi coopéré étroitement avec la DIA (Defense Intelligence Agency, le service de renseignements du département de la Défense américain), aurait affirmé un ancien membre du Pentagone au journaliste de Panorama. Ainsi, le 7 avril 2003, la DIA pense avoir découvert la planque de Saddam dans un restaurant d’Al-Mansour, le quartier chic de Bagdad, devant lequel était garée une colonne de limousines blindées. Il demande alors au BND de l’aider en chargeant notamment les espions allemands de vérifier cette information. Quelques minutes après la confirmation des Allemands, un bombardier américain B-1B pilonne le site, provoquant la mort de douze civils, mais pas celle de Saddam Hussein. Si le BND veut bien reconnaître que ses deux agents sont restés à Bagdad en avril 2003, il conteste le déroulé des opérations anti-Saddam. «Les services de renseignements allemands n’ont pas servi de courroie de transmission pour ce bombardement», a affirmé jeudi son président Ernst Uhrlau. Selon lui, les deux espions n’ont en aucune manière contrevenu à la position pacifique du gouvernement Schröder. Leur travail consistait au contraire à repérer des «non-cibles» comme les hôpitaux ou les ambassades. L’un des deux agents du BND aurait même été décoré par les Américains pour avoir empêché la destruction d’une ambassade arabe… Le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier (SPD), qui chapeautait à cette époque le BND à la chancellerie, a pour sa part expliqué que la présence des deux agents était «nécessaire parce qu’à l’époque des soldats de la Bundeswehr étaient stationnés au Koweït et qu’il convenait d’évaluer le danger de manière fiable». L’explication semble un peu alambiquée. «Evidemment que les Allemands travaillent en collaboration avec les renseignements américains, a déclaré un hiérarque du BND au quotidien Süddeutsche Zeitung. Nous sommes quand même des amis et des alliés !» D’ailleurs les services secrets des deux pays auraient mis leur collaboration au point en décembre 2002, trois mois avant le début du conflit. Double jeu. Une confirmation de ces éléments ne ferait que renforcer l’idée que Gerhard Schröder a joué un double jeu. Le discrédit porté sur la partie SPD de la grande coalition risque pourtant d’affaiblir la position du gouvernement d’Angela Merkel. Depuis son entrée en fonction, le 22 novembre dernier, le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, ancien bras droit de Schröder à la chancellerie, avait déjà été au centre d’une polémique germano-américaine, à propos des vols secrets de la CIA. Alors que les trois partis d’oppositions (Verts, FDP et Linkspartei) exigent des explications devant le Parlement, Angela Merkel va devoir faire preuve de doigté pour désamorcer cette nouvelle bombe. (Source : Libération (France) du 14 janvier 2006)
La CIA prise en défaut par la Suisse
Les services secrets helvétiques ont intercepté un document prouvant la présence de prisons secrètes américaines en Roumanie.
par Luc HILLY Genève de notre correspondant Les espions suisses ne seraient-il pas aussi neutres qu’ils le prétendent ? Depuis la fuite dans la presse alémanique, dimanche, d’une information en provenance des services secrets helvétiques qui accrédite la présence d’une prison secrète américaine en Roumanie, le débat fait rage à Berne, la tranquille capitale fédérale. L’histoire a de quoi faire vaciller les relations entre les Etats-Unis et la Confédération. Le 8 janvier, le journal dominical SonntagsBlick a publié le fac-similé d’un document classé secret des services de renseignements suisses qui, à partir d’un message intercepté du ministère égyptien des Affaires étrangères, évoque la détention de vingt-trois Irakiens et Afghans en Roumanie. Les interrogatoires auraient eu lieu, selon le fax, sur la base militaire américaine Mihail Kogalniceanu, près du port de Constanza, sur la mer Noire. Bucarest a depuis démenti. Crédible. Cette fuite accusatrice n’est pas la première. Le Washington Post a publié plusieurs articles très détaillés sur les «prisons secrètes» de la CIA en Europe, grâce à des sources très probablement toujours en fonction dans la centrale de renseignements américaine. Mais, sur le sol européen, le document des services suisses est la première preuve probante de l’existence de tels centres de détention. Le message capté par les stations d’écoute suisses était adressé par le ministère égyptien à l’ambassade d’Egypte à Londres. «Il existe des centres d’interrogatoires semblables en Ukraine, au Kosovo, en Macédoine et en Bulgarie», écrit le ministre Ahmed Abdoul Heit. Difficile de croire que le chef de la diplomatie du Caire se contente de relayer des informations publiées par la presse ou des ONG. L’information a d’ailleurs été jugée crédible par différentes sources depuis sa publication. Des familiers des services suisses n’ont pas mis en doute l’authenticité de la note publiée. Les initiales du rédacteur, ou de son nom de code, figuraient d’ailleurs en bas de page. Pour la Suisse, l’affaire est hautement politique. Etat dépositaire des conventions de Genève, la Confédération est depuis le début gênée par la guerre contre le terrorisme menée par Bush en bafouant le droit international. Peu de temps après le début de la guerre en Irak, la ministre suisse des Affaires étrangères avait proposé de tenir la liste des disparus civils du conflit, avant de se rétracter sous pression de Washington et de ses alliés. Guantanamo. De même, la Suisse vit mal le rôle délicat du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans l’affaire de Guantanamo et des prisons secrètes. Le CICR visite depuis le début les détenus incarcérés à Cuba. Mais il n’a jamais obtenu l’accès, malgré des demandes réitérées, aux autres centres de détention clandestins américains. «Là, l’échec humanitaire est patent. Nous ne pouvons que le reconnaître», commente à Genève un responsable du CICR. (Source : Libération (France) du 13 janvier 2006)
«On a tué beaucoup de civils»
Irak. Alors que vient de sortir le film «Jarhead», un marine qui a combattu les troupes deSaddam confesse ses crimes.
Patrick Vallélian Bagdad, avril 2003. Une voiture s’approche d’un check-point de l’armée américaine qui ne tient pas encore la capitale irakienne après une dizaine de jours de combat. Le véhicule rouge ne s’arrête pas. Soudain un déluge de feu s’abat sur ses quatre occupants, des civils. Grièvement blessés, ils vont mourir à petit feu et dans la souffrance devant les yeux de Jimmy Massey, 32 ans, sergent-chef dans le troisième bataillon de la septième compagnie de marines. Cet engagé volontaire va les regarder gigoter sur le bord de la route, l’officier médical du coin ayant décidé qu’il ne pouvait rien faire pour eux. «Une mauvaise journée» Il va en être dégoûté, lui, le brave gars originaire du Texas, bon chrétien qui s’est engagé dans l’armée douze ans plus tôt. Par amour des armes, du prestige de l’uniforme et de l’aventure. Lui qui est devenu sous les drapeaux «un tueur psychopathe», un «prédateur», convaincu que les «civils ne sont que des faibles et des petits moutons», craque. C’est le début d’une descente aux enfers que Massey raconte dans Kill! Kill! Kill!, livre témoignage sur les atrocités commises dans le pays de Saddam par les troupes US. Un ouvrage dense où il explique pourquoi il a tué des civils sans défense puis comment il s’est enfoncé dans une dépression, atteint du syndrome de stress posttraumatique. «Vous allez bien, sergent-chef?» lui demande quelques heures après la fusillade son capitaine. Au total, cette opération fera une trentaine de morts. «Non, capitaine. Ça ne va pas. C’est une mauvaise journée. On a tué trop de civils innocents.» «Non, c’est une bonne journée», rétorque l’officier avant de s’éloigner d’un pas sûr. Un marine, ça tue et ça se tait. Massey ne le sait que trop bien. Alors il continue son boulot. Il tue et, en tant que sergent-chef, il joue la «maman» pour les hommes de son peloton. Il y a pourtant quelque chose qui cloche dans la guerre entre le gentil oncle Sam et le méchant Saddam. «J’étais surpris des réactions très variées des Irakiens», écrit celui qui faisait partie des «Cavaliers de l’Apocalypse». «Beaucoup de gens applaudissaient. Personne ne nous jetait de cocktail Molotov. Tout ce qu’on m’avait raconté sur l’Irak était de la foutaise.» Et puis, il y a cette drôle de pacification qui voit des civils tomber sous les balles américaines parce que les soldats ont peur et parce que leurs supérieurs leur ont dit que les civils sont des terroristes ou des militaires déguisés. Toute cette guerre «ressemble à un génocide», lâche Massey à son lieutenant alors qu’ils s’apprêtent à apporter de l’aide humanitaire. «Notre seul objectif, c’est le pétrole et le profit. Et on laisse tellement d’uranium appauvri sur les champs de bataille qu’on n’a plus de souci à se faire. Les Irakiens de demain, on est en train de les tuer à petit feu.» Cette confession lui coûtera sa carrière et son travail. Car dans les marines, toute remise en question de l’ordre établi revient à désobéir. Donc à être exclu de la grande famille. Massey le sait, mais il n’en peut plus. Il a trop vu d’horreurs. La goutte d’eau qui fera déborder le vase, il la récolte quelques jours plus tard lorsqu’il doit laisser mourir un enfant diabétique. Faute d’insuline. «On ne peut rien faire pour lui», tranche un toubib. «Je me suis tourné vers l’enfant, qui me regardait. Ses yeux me hanteront toute ma vie.» «Chair carbonisée…» Aujourd’hui, Massey, qui a été «honorablement rendu à la vie civile» en décembre 2003 pour raisons médicales, se reconstruit péniblement. Loin de l’armée qui a nié les crimes de guerre dénoncés par l’ancien soldat et dignes d’un tribunal. Et loin de ses camarades de combat qui l’ont rejeté parce qu’il avait brisé la loi du silence. «Je suis à des milliers de kilomètres de Kerbala, mais la guerre est rentrée à la maison avec moi. Je suis en sécurité dans les Appalaches, mais les bombes continuent à exploser, la fulgurance de leur feu me hante jour et nuit. Ici, où l’air chargé du parfum des fleurs est si doux qu’on voudrait le croquer, je sens une odeur de chair carbonisée.» I > Jimmy Massey, Kill! Kill! Kill!, Ed. Panama, 390 pp.
Cette guerre «ressemble à un génocide. Notre seul objectif en Irak, c’est le pétrole et le profit…»
stéphane gobbo Si dans Kill! Kill! Kill! de Jimmy Massey c’est «l’action» qui prime, il est dans le Jarhead d’Anthony Swofford plutôt question d’inaction. De plusieurs mois d’entraînement et d’attente pour quatre petits jours de guerre au cours desquels le caporal et ses amis tireurs d’élite n’auront même pas le plaisir de «casser de l’Irakien», comme ils en rêvaient en débarquant au Moyen-Orient. Autre guerre, même désenchentement. Swofford a participé à la guerre du Golfe de 1990 mais, à l’instar de Massey, a été marqué à vie. Des années plus tard, il a alors tenté d’exorciser ses souvenirs à travers un livre autobiographique baptisé Jarhead («tête de bocal») en référence à la coupe de cheveux des soldats. Gros succès de librairie aux Etats-Unis il y a trois ans, au moment où de nouveaux bruits de botte résonnaient en Irak, Jarhead est aujourd’hui un film de Sam Mendes. Pas étonnant de voir ce cinéaste anglais s’attaquer à un sujet qui lui permet à nouveau, après American Beauty et Les sentiers de la perdition, de scruter la société américaine. Ou plutôt ici le gouvernement, un gouvernement qui comme ne préfèrent pas l’entendre Swofford et ses potes de bataillon envoie ses fils défendre ses intérêts pétroliers. «C’est les Etats-Unis qui ont armé Saddam», rappelle même un soldat. Adaptation fidèle du récit de Swofford, Jarhead le film est une sorte de Full Metal Jacket du Golfe (d’abord l’entraînement, ensuite le combat), l’horreur en moins. Car tout ce que le jeune Américain verra de la guerre, ce sont quelques corps calcinés. Les derniers mots du film, qui en plus de sa dénonciation des rouages militaires (visionnage d’ApocalypseNow pour exalter les troupes) est d’une grande beauté (cela faisait longtemps que le désert n’avait pas si bien été filmé), sont: «On est toujours dans le désert.» Un lien évident, parmi d’autres, à la guerre de 2003. Une guerre, que l’on tue ou non, ça vous marque un homme. I Des images aux mots Kill! Kill! Kill!, ce n’est pour l’instant qu’un livre. A l’opposé, Jarhead – sur la guerre du Golfe 1990 – est un film deux ans après sa parution. Logiquement, l’éditeur français profite de cette actualité pour rééditer l’ouvrage. Un phénomène guère nouveau mais qui s’amplifie. Dès qu’un film sort, le livre qui l’a inspiré est bien visible en librairie, instantanément traduit s’il est étranger. En France, les spectateurs qui iront voir dès la fin du mois le film japonais Tony Takitami recevront ainsi la nouvelle éponyme de Haruki Murakami. De son côté, Métailié lance la collection Grand écran, dévolue à des textes adaptés au cinéma (lancement avec Romanzo criminale de Giancarlo De Cataldo). Aujourd’hui, beaucoup d’auteurs vendent même les droits d’adaptation de leurs livres avant leur publication. Tout chèque est bon à prendre. sgo (Source : La Liberté (Suisse) du 14 janvier 2006)
De KFAR KASSEM à JENINE , il y’a eu tellement de massacres qu’il impossible de tous les citer , et à ce rythme là , un rythme plus que planifié , il suffit de lire les écrits sionistes depuis HERZEL , nous allons les doigts dans le nez atteindre les six millions de morts , et même là , la pieuvre sioniste , les collabos arabes nous diront que ce ne sont que des dégâts collatéraux , et des terroristes , alors qu’ils ne sont que des MARETYRS , qui ne demandaient qu’à vivre en paix sur leur terre.
MORT aux sionistes et à toutes les dictatures et réaction arabes , ces derniers temps il y’a une sacrée pénurie de pneu dans GAZA libérée.