Les élections présidentielles de 2009 – Appel en faveur d’une candidature pour une alternative democratique Reuters: Tunisia opponent to run for president next year Le Matin: Ben Ali a encore frappé – Un humoriste en prison pour l’avoir imité Points communs: La liberté ne s’offre pas! Mouatinoun: Dr Benjaâfar en Europe du 18 au 30 janvier. Dr Khelil Ezzaouia : elections 2009 : quels defis pour l’opposition ? pour ne pas se tromper de bataille Larbi Chouikha: Un clin d’œil : Les démocrates de l’ombre ? Nabil Azzouz: Humeur(s) Arab Press Network : L’Expression, nouvelle brèche dans le paysage médiatique tunisien ? L’Expression: En attendant l’UMA AFP: Moughnieh, dirigeant du Hezbollah, « bête noire » des Etats-Unis et d’Israël AFP: Arabie: appel de HRW en faveur d’une femme condamnée à mort pour sorcellerie AFP: Excuses aux Aborigènes: la presse australienne salue un tournant historique
Voilà pourquoi Oueld Baballah a été mis en prison:
http://www.zshare.net/audio/74365869e8a6db
Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme
Communiqué
Objet : Nouvelle atteinte à la liberté de mouvement, d’expression et d’association des magistrats tunisiens
À l’occasion de la réunion de son Groupe de travail sur la Justice qui s’est tenue à Bruxelles du 9 au 11 février 2008, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme ﴾REMDH﴿ s’indigne une fois de plus de la nouvelle interdiction de voyager opposée par les autorités tunisiennes aux membres du bureau exécutif légitime de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) ; cette interdiction constitue une atteinte caractérisée à la liberté de mouvement telle que garantie par la Constitution tunisienne et les traités et conventions internationaux engageant la Tunisie.
Nous rappelons que les instances démocratiquement élues de l’AMT ont fait l’objet, en 2005, d’un « putsch » organisé par les autorités qui a abouti à leur évincement des locaux de l’association et leur remplacement par des instances non représentatives. Cette prise de contrôle illégale de l’association s’est accompagnée d’une série de mutations-sanctions à l’encontre d’un certain nombre de magistrats membres des instances légitimes dans le but de sanctionner leurs velléités d’indépendance et de les éloigner physiquement de la capitale.
L’AMT étant membre de l’Union internationale des magistrats (UIM), les instances dirigeantes de l’UIM ont été saisies de la question de la représentation de l’AMT en son sein. Afin d’examiner cette question, et à la demande notamment du REMDH, l’UIM organise une réunion à ce sujet à son siège, à Rome, le 16 février 2008. Pour ce faire, elle a invité toutes les parties concernées, c’est-à-dire les magistrats représentant les instances légitimes de l’AMT comme ceux représentant les nouvelles instances. Or, tous les magistrats membres des instances légitimes de l’AMT, bien que formellement invités par l’UIM, se sont vu refuser l’autorisation de quitter la Tunisie.
Le REMDH dénonce fermement cette atteinte renouvelée au droit des magistrats tunisiens de sortir librement du territoire tunisien et renouvelle au bureau exécutif légitime de l’Association des magistrats tunisiens son entier et indéfectible soutien face à l’autoritarisme des autorités tunisiennes.
Le REMDH rappelle que cette entrave à la liberté de mouvement des magistrats tunisiens contrevient à l’article 12.2 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par la Tunisie, qui dispose que « toute personne est libre de quitter n’importe quel pays, y compris le sien ». Interdire ainsi aux magistrats d’assister à la réunion organisée par l’UIM constitue par ailleurs une violation patente de leurs libertés d’association et d’expression consacrées par le Principe 8 des Principes fondamentaux relatif à l’indépendance de la magistrature (ONU, 1985) : « Selon la Déclaration universelle des droits de l’homme, les magistrats jouissent, comme les autres citoyens, de la liberté d’expression, de croyance, d’association et d’assemblée; toutefois, dans l’exercice de ces droits, ils doivent toujours se conduire de manière à préserver la dignité de leur charge et l’impartialité et l’indépendance de la magistrature
En conséquence, le REMDH appelle les autorités tunisiennes à:
– Autoriser sans délai les magistrats membres des instances légitimes de l’ATM invités par l’UIM à quitter la Tunisie pour se rendre à Rome ;
– De manière plus générale, respecter les libertés fondamentales des juges tunisiens, notamment leur liberté de mouvement, d’expression et d’association
Kamel JENDOUBI, Président du REMDH
Les élections
présidentielles de 2009
APPEL EN FAVEUR D’UNE CANDIDATURE POUR UNE ALTERNATIVE DEMOCRATIQUE
Cinquante ans après la proclamation de l’indépendance et l’annonce de l’avènement de la République en Tunisie ; le régime de l’Etat-RCD (Rassemblement Constitutionnel et Démocratique) – qui vient de fêter le 20ème anniversaire de sa prise du pouvoir – s’apprête à organiser, une fois de plus, de nouvelles élections générales : présidentielles, législatives et municipales.
Ces préparatifs électoraux se déroulent dans un contexte politique, économique, social, et culturel caractérisé par l’absence de volonté d’ouverture politique et l’exclusion systématique de toute opinion divergente, la chute du pouvoir d’achat, la montée du chômage, de la corruption et du népotisme, l’érosion – en particulier parmi les jeunes – du sens de la fierté nationale et de la foi dans les valeurs humaines, et plus généralement, la progression, aussi bien au sein des élites qu’au niveau populaire, d’un sentiment diffus, ou déclaré, de désenchantement et de perte de confiance en l’avenir.
Tous les éléments et les indices les plus probants confirment que notre pays risque, dans ces conditions, et une fois de plus, d’affronter ces échéances électorales sans aucune évolution significative ni du contexte politique, ni du rapport des forces entre un pouvoir despotique et arbitraire et une opposition divisée et en butte à une politique systématique d’exclusion face à un peuple qui appréhende négativement la répétition d’une comédie électorale aux épisodes connues par avance.
Dans ce contexte, et contrairement aux engagements pris par le pouvoir de supprimer la présidence à vie dont les tunisiens ont eu à subir les tristes méfaits, notre pays est le théâtre depuis près de deux ans, de campagnes de propagande intenses visant à « solliciter le président Zine El Abidine Ben Ali pour qu’il se porte candidat aux élections présidentielles de 2009 » dans le cadre d’un cinquième mandant consécutif.
Cette réalité, à bien des égards négative, n’a toutefois pas altéré la volonté de l’opposition véritable et des forces vives au sein du peuple de poursuivre le combat pour le changement démocratique. C’est dans ces conditions qu’a fini par émerger, au cours des dernières années, une plate forme d’action commune dont les lignes de forces sont, aujourd’hui, clairement établies. Celles-ci se sont, en effet, cristallisées à travers les différentes étapes des luttes menées par l’opposition, les composantes de la société civile, les syndicalistes, les intellectuels, les créateurs, les jeunes et les étudiants. Cette constance dans la contestation est en réalité, le reflet des attentes et des aspirations des fils et des filles de notre peuple au changement démocratique et l’expression de leur refus des orientations imposées par le pouvoir sur les plans, politique, économique, social, culturel et éducatif.
L’opposition tunisienne est riche des énergies et des talents confirmés et potentiels qu’elle recèle et qui lui permettraient de briser l’isolement dans lequel la politique du pouvoir s’efforce de la confiner. Pour cela, et pour élargir sa base sociale, il lui faut toutefois, savoir exploiter au mieux les moments historiques appropriés tout en recherchant avec constance à agir sur la base des éléments de convergence et d’accord communs. Il lui faut en particulier – et avec cette volonté unitaire – donner corps et vie à ses luttes et à ses mots d’ordre dans le cadre d’un courant de pensée et d’action unifié incarné par des militantes et des militants bénéficiant à la fois du rayonnement et de le crédibilité requis et s’appuyant sur un programme progressiste et audacieux.
Les prochaines élections présidentielles – que le pouvoir essaie de réduire à une simple étape pour consacrer la présidence à vie – pourraient dans ces conditions constituer une occasion privilégiée, pour l’opposition et pour l’ensemble de notre peuple, de mener une bataille politique qui permettrait de franchir un nouveau palier dans le combat pour le changement démocratique auquel nous aspirons. Il est cependant difficile à cette opposition de mettre en mouvement de larges secteurs des élites et des masses populaires autour de ses mots d’ordre politiques et sociaux si elle ne s’incarne pas, aux yeux de l’opinion, dans des personnes physiques qui en portent l’étendard et qui en défendent l’existence et la volonté de lutter.
Aussi estimons-nous qu’il est nécessaire que l’opposition démocratique présente des candidatures à l’élection présidentielle, annoncées solennellement ici et maintenant et porteuses, aux yeux de l’opinion publique, du flambeau de la démocratie, de la justice sociale et de la défense de la souveraineté nationale. Ces candidatures devraient, dans le même temps, ouvrir des perspectives nouvelles pour les opportunités et les possibilités du travail en commun au niveau des élections législatives qui ont lieu le même jour que le scrutin présidentiel. Cette volonté d’action commune peut permettre, à son tour, de favoriser une dynamique nationale consacrant l’unité de lutte sur le terrain et contribuer à rompre avec le dévoiement de la volonté populaire recherché par un pouvoir aux tendances autoritaires et hégémoniques prononcées.
La scène politique tunisienne a vu émerger, au fil des ans, un certain nombre de figures emblématiques disposant d’un capital de crédibilité politique qui leur permet légitimement d’assumer une telle responsabilité. Nous pensons, de ce point de vue, que le militant Ahmed Nejib Chebbi, fondateur du Parti Démocratique et Progressiste(P.D.P) est l’un d’entre eux. Il compte, en effet, parmi les personnalités ayant les qualités requises pour se présenter aux élections présidentielles sur la base d’une plateforme démocratique commune . Faut-il rappeler qu’Ahmed Nejib Chebbi a assumé des responsabilités éminentes au sein du Parti Démocratique et Progressiste, une formation politique qui a mis, des années durant, ses locaux, son journal, ses militantes et ses militants au service de la cause démocratique en Tunisie et qui a consenti pour cela de multiples sacrifices, se maintenant à l’avant-garde des forces actives face au despotisme et à l’arbitraire.
Le pouvoir a pris l’initiative depuis 1999 de promulguer des amendements au code électoral pour imposer, à chaque scrutin, des conditions exceptionnelles relatives aux possibilités de candidatures avec l’objectif d’empêcher toute compétition véritable au niveau de la plus haute charge de l’Etat, reportant ainsi l’avènement d’un pluralisme effectif qui réponde aux nécessités de la vie démocratique.
Aussi pensons nous qu’il est nécessaire que chaque tunisien qui estime réunir les capacités lui permettant d’affronter la compétition pour la présidentielle 2009, fasse, dès à présent, acte de candidature afin de contraindre le pouvoir à prendre en compte les nécessités et les conditions d’un scrutin libre et loyal lors de l’élaboration et de la promulgation de l’amendement annoncé.
- -Soucieux de favoriser l’avènement d’un changement démocratique dans notre pays ;
- -Convaincus que ce combat fait obligation à toutes les parties concernées d’apporter leurs contributions à l’élaboration de propositions alternatives aux politiques gouvernementales actuelles ;
- -Déterminés à assumer notre devoir de participation à cette bataille politique au nom de la nécessité d’agir de façon efficace et responsable ;
Les premiers signataires de cet appel soutiennent la décision d’Ahmed Nejib Chebbi de présenter sa candidature aux élections présidentielles de 2009 avec pour objectif d’aller au devant du peuple tunisien avec un discours et un programme qui reflètent les solutions alternatives de l’opposition démocratique dans tous les domaines et ses choix fondamentaux en matière de libertés, de justice sociale et de préservation de la souveraineté nationale.
Khémaïs Chammari ,Ancien député, défenseur des droits Humains , ex –détenu d’opinion ; M° Ayachi Hammami, Avocat , cadre associatif ,ex-détenu d’opinion ; M° Abdessatar Benmoussa, Avocat, ancien bâtonnier ; Kamel Jendoubi, Dirigeant associatif ; Samya Abbou, Enseignante et militante associative ; Ezeddine Hazgui , Cadre associatif , ex-détenu d’opinion ; Salem Rjeb, Ancien député et cadre syndical ; Med Bousseiri Bouebdelli, universitaire, fondateur du Lycée Louis Pasteur ; Tahar Chagrouch , Chercheur, cadre associatif ,ex-détenu d’opinion ; M° Houcine Bardi, Avocat ; Taoufik Chamari, Cadre d’entreprise , dirigeant associatif ; Riadh Gharbi, Ingénieur, animateur associatif ; M° Ridha Belhaj, Avocat ; M° Latifa Habbachi, Avocate ; M Mohamed Tahar Chaieb, Universitaire et Syndicaliste
Tunisia opponent to run for president next year
Ben Ali a encore frappé :
Un humoriste en prison pour l’avoir imité
L’humoriste tunisien, Hédi Ouled baballah a été condamné par le tribunal de première instance de Ben Arous (banlieue de Tunis) à un an de prison et une amende de mille dinars, sous l’inculpation de « détention d’une matière stupéfiante classée dans la catégorie B. ».
En fait, Hédi Ouled Baballah vient, de produire un sketch où il imite le président Ben Ali qui a largement circulé en Tunisie de façon informelle par un enregistrement de téléphone portable; Ce sketch a été présenté dans un lieu privé à Sfax, il y a moins de trois semaines.
C’est la deuxième fois que l’humoriste produit sur le même sujet. Après la production du premier sketch, il avait été arrêté par la police et détenu au centre de détention de Bouchoucha du 9 au 11 mars 2007.
Durant sa garde à vue, il a été violemment battu par les agents des services de sécurité et porté plainte pour « violences aggravées », mais sa plainte est restée sans suite. Les quelques grammes de « Zatla » (cannabis), prétexte à cette dernière condamnation ont découvert de façon « spontanée » par les services spéciaux lors d’un autre contrôle de « routine ».
Lors de l’audience devant le tribunal, Hédi Ouled baballah a déclaré ignorer l’existence de cette drogue et évoqué un montage de la police contre lui.
L’hypothèse d’une montage juridico-policier semble la plus probable pour les observateurs qui savent qu’en Tunisie, les dissidents ne sont jamais condamnés pour ce qui leur est réellement reproché, mais pour des délits déshonorants, comme cela avait été le cas pour l’avocat Mohamed Abbou (violences contre une consoeur) ou plus récemment, le journaliste Slim Boukhdhir (atteinte aux bonnes mœurs) !
Après cette « récidive », c’est une sale affaire de drogue qui a été montée contre lui pour le punir d’avoir transgressé les lignes rouges.
L’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création en Tunisie considère cette affaire, cousue de fil blanc, comme un montage juridico-policier et estime que Hédi Ouled Baballah est victime d’une violation de sa liberté d’expression, garantie par les lois tunisiennes ainsi que les instruments internationaux. Il exige la libération sans condition de l’humoriste Hédi Ouled Baballah et appelle tous ceux qui sont attachés à la liberté d’expression à se mobiliser pour exiger sa libération..
(Source : « Le Matin » (Quotidien – Alger), le 11 février 2008)
La liberté ne s’offre pas!
Par : Boris Vian
Dans les pays démocratiques, l’humour fait partie de la liberté d’expression, et c ‘est un signe de bonne santé de la société. Ce n’est pas le cas dans les pays dirigés par des régimes dictatoriaux.
Encore une fois, le régime de Ben Ali a prouvé que le mot liberté d’expression n’est qu’une expression vidée de son sens.
Une autre preuve s’ajoutant aux autres : la condamnation de Hédi Ouled Baballah , humoriste tunisien, fort sympa et très apprécié par le public tunisien, qui a osé défier les règles en jouant un petit sketch lors une fête privée, sur le Président Ben Ali.
Ce sketch enregistré sur portable, a fait le tour du pays, et a fait rire les personnes qui l’ont écouté, car le Tunisien est friand de toutes les blagues qui touchent de près ou de loin les symboles du régime. C’est en quelque sorte une revanche, puisqu’il ne pourrait les atteindre autrement.
Le sketch en lui-même n’est pas du tout diffamatoire, il s’agissait d’une imitation parfaite du président qui jouait avec son bébé, et qui lui chantait une petite chansonnette, en invitant ses ministres et même le mufti à la chanter, avec l ‘ allusion que le bébé avait les mains de ses oncles maternels ( qui en Tunisie ne connaît pas le clan Trabelsi ?).
Ouled Baballah a payé un prix exorbitant puisqu’il a été arrêté, battu, passé en jugement pour détention de drogue et commerce de devise, et a été condamné à une année de prison et mille dinars d’amende.
Tout le monde ici sait que c’est une accusation préfabriquée, comme tant d’autres d’ailleurs, car notre régime n’a pas l’audace de condamner ouvertement quelqu’un pour «sa liberté d’expression », puisqu’il prétend que le tunisien jouit de cette liberté.
Je rends hommage à cet humoriste pour son courage. C’est vrai que lui seul payera la facture, mais il a le mérite de mettre sa pierre à l’édifice, il vient de prouver que la liberté ne s’offre pas mais s’arrache à force de sacrifices.
(Source : le site « Points communs » (France), le 13 février 2008)
Lien : http://www.pointscommuns.com/boris-vian-commentaire-lecture-66930.html
Dr Benjaâfar en Europe du 18 au 30 janvier.
Paris (1)
Le secrétaire général du FDTL a participé à la journée d’études des socialistes européens et maghrébins, organisée à Paris par le Parti socialiste européen et la Fondation Jean Jaurès ( Voir compte rendu page…) En marge de cette réunion, Dr Benjaafar a eu des entretiens avec les camarades Philip Cordery et Yonnec Paulet du PSE, Gérard Fuchs et Alain Chenal de la FJJ, Houcin Ait Ahmed du FFS, Aicha Belarbi de l’USFP, Etienne Godin du PS belge, Mhamed Grine du PPS marocain, Eduard Soler du PSOE, Maurice Braud et Karim Pakzad du PS français ainsi que les députés européens présents à la manifestation, notamment Mr Kader AriF et Mr Obiols.
Paris (2)
Dr Benjaaafar, Dr KhelilEzzaouia et Pr Abdeljelil Bedoui ont animé une rencontre avec les militants tunisiens réunis à l’invitation de…Au centre du débat, la situation en Tunisie et les échéances électorales de 2009.
Paris (3)
Le secrétaire général du FDTL a eu au siège du parti socialiste français un entretien avec les camarades Maurice Braud et Karim Pakzad, responsables au département des relations internationales du PS. L’entretien a porté sur les moyens de consolider les relations entre les deux partis et au sein de l’Internationale Socialiste.
Bruxelles
Dr Benjaafar a été reçu au parlement européen successivement par les députés européens Mme Pasqualina Napolitano et Carlos Gonzalez Carnero,. Il a été reçu à la direction générale des relations extérieures par Mr Leonello Gabrici, chef de l’unité Maghreb qui était accompagné de Mrs Manfredo Panti et Marten Skyv. Les différents entretiens ont porté sur les relations entre l’Union européenne et la Tunisie et sur l’intérêt d’associer les représentants de la société civile pour mieux consolider le partenariat.
Genève
Une soirée sympathique a permis au Dr Benjaafar de rencontrer, à leur initiative, des militants tunisiens actifs à Genève sur le terrain de défense des droits de l’homme.
(Source: « Mouatinoun » nr 48 organe du Forum démocratique pour le travail et les libertés)
ELECTIONS 2009 : QUELS DEFIS POUR L’OPPOSITION ?
POUR NE PAS SE TROMPER DE BATAILLE
Dr Khelil Ezzaouia
L’échéance de 2009 se rapproche rapidement. Elle se caractérise d’abord par une campagne prématurée de la part du RCD et de ses clients comme si il y avait un doute sur l’issue du scrutin et qu’il vaut mieux partir tôt pour s’assurer du suffrage populaire dans une élection serrée. La situation politique par rapport à 2004 n’a pas beaucoup varié sur le fond avec un climat de verrouillage quasi-total empêchant la voix de l’opposition démocratique d’arriver à la population grâce à un contrôle strict du champ médiatique. Sur d’autres plans les choses se sont plutôt aggravées avec une ligue des droits de l’homme mise presque en état d’hibernation et des procès contre une jeunesse qui n’a trouvée de refuge que dans une idéologie passéiste porteuse de chimères. Ces procès entachés, d’après les observateurs nationaux et étrangers, de nombreuses irrégularités et de retournements de situations inexpliquées (des condamnations à 20 ans de prison passant en appel à 2ans voire à l’acquittement). Enfin un bâclage ridicule du procès des événements de Slimane dont le but semble être de ne pas faire la lumière sur la réalité des faits. A cette situation politique s’ajoute une situation économique peu rassurante avec une détérioration du pouvoir d’achat et une aggravation du chômage des jeunes comme l’ont démontré les événements de la région minière.
La tâche de l’opposition démocratique n’est pas aisée d’autant plus qu’une impression d’impuissance se ressent au sein d’une population quadrillée par un système policier et/ou clientéliste. L’objectif essentiel de l’opposition doit être de mobiliser les forces vives de la nation pour quelles reprennent l’initiative et reconsidèrent que l’action politique peut permettre de changer la situation du pays. Il s’agit de redonner de l’espérance dans la lutte pour une citoyenneté réelle. L’échéance électorale doit être considérée comme un moment de lutte privilégié et non comme une course vers des postes hypothétiques ou des positionnements sectaires. La population nous attend pour voir notre capacité à relever le défi de la lutte pour un état de droit et des élections crédibles. Le parlement de décor instauré depuis 1994 doit être relégué aux oubliettes. La présidence à vie est d’un autre âge.
Toutes ces tâches ne peuvent se concevoir que dans le cadre d’un rassemblement large de l’opposition en vue d’exiger des conditions minimales pour un scrutin transparent. Ce rassemblement doit dépasser les clivages partisans et personnels. Il ne s’agit pas de dire qui a la primauté de représenter l’opposition pour la présidentielle mais de dire d’abord quelles sont les conditions minimales à accepter pour participer. Rappelons nous la candidature de Med Ali Halouani en 2004 ; certes elle a permis de rassembler une certaine mouvance autour des mots d’ordre démocratiques, cependant elle n’a pas permis de mobiliser suffisamment la population pour aboutir à un tournant dans le rapport de force obligeant le pouvoir à faire au moins quelques concessions à la mouvance démocratique. Certes la bataille pour le droit à la candidature à la présidentielle est légitime mais il ne pourra être utile que s’il s’inscrit dans une logique globale d’unité de l’opposition sur la base de conditions minimales, de contrôle réel et impartial du scrutin et de refus de résultats pouvant entamer la crédibilité du mouvement démocratique lui conférant le statut d’opposition alibi. Redonner de l’espérance à nos concitoyens c’est d’abord leur démontrer que l’on ne recherche ni les compromis boiteux ni un vedettariat de quelques minutes à la télévision.
Un rassemblement pour des élections démocratiques doit être notre objectif principal immédiat. Ce rassemblement doit dépasser tous les clivages. Il doit être porté par la société civile dans son ensemble. Les structures partisanes doivent savoir mettre en place le cadre adéquat pour que l’ensemble des forces vives (organisations et personnalités indépendantes) puisse établir un cahier de revendications claires et consensuelles préparant à une véritable campagne politique. La participation et ses différentes modalités viendront après (coalition, accord pour une candidature consensuelle à la présidentielle, etc).
Tabler aujourd’hui essentiellement sur le droit à la candidature est prématuré et surtout restreint. Faut il accepter toutes les conditions s’il y a une ouverture pour la présidentielle ?
Faut il accepter les résultats d’élections manifestement manipulées ?
Faut il se contenter d’une non participation certes logique face aux conditions électorales ?
Toutes ces questions doivent être débattues avec profondeur.
Le scénario de 2004 ne doit pas se répéter avec une frange qui a participé avec peu d’effets tangibles sur la vie publique, une non participation qui n’a pas su s’élever au niveau du boycott et enfin une troisième position qui a appelée au boycott uniquement des présidentielles puis s’est retirée au dernier moment des législatives.
Cette dispersion de l’opposition doit être évitée à tout prix. Nous connaissons bien les capacités du pouvoir à créer et à insinuer insidieusement la division. A nous de savoir garder la tête froide et à ne pas nous tromper d’adversaire. Il s’agit de définir en commun l’objectif principal qui, dans les conditions actuelles, n’est certainement pas électoral ni surtout celui du statut de leadership.
Il s’agit de réveiller la société et de lui redonner l’espoir pour que nos enfants ne vivent plus ce qu’ont vécu les militants démocrates durant ces dernières cinquante années.
(Source: « Mouatinoun » nr 48 organe du Forum démocratique pour le travail et les libertés)
Un clin d’œil : Les démocrates de l’ombre ?
L’Expression, nouvelle brèche dans le paysage médiatique tunisien ?
Dans un pays, la Tunisie, où les autorités ne délivrent des autorisations de publier qu’au compte-gouttes, près de 200 demandes ont été refusées ces dernières années, le lancement d’un nouveau titre constitue à lui seul un événement. Disponible depuis octobre dernier, l’hebdomadaire francophone L’Expression autorise l’espoir de voir un jour émerger un kiosque tunisien plus diversifié.
Samy Ghorbal, journaliste tunisien travaillant pour l’hebdomadaire Jeune Afrique voudrait que cette naissance, dans un « paysage médiatique tunisien sclérosé », soit de bon augure. « La rédaction de L’Expression veut donner la priorité à l’enquête et l’investigation. C’est un pari difficile mais méritoire», a-t-il confié à APN. Selon lui, il n’existe pas encore de juste milieu entre la presse de complaisance et la presse de caniveau en Tunisie. « Alors, évidemment, il y a créneau à prendre, et si L’Expression réussit, alors, on peut toujours rêver que d’autres s’engouffrent dans la brèche ouverte», conclut Ghorbal.
APN s’est entretenu avec Ridha Kéfi, rédacteur en chef de L’Expression. Il nous confie ses ambitions et les défis que ce nouveau titre devra surmonter.
APN : Présentez-nous L’Expression.
Ridha Kéfi : L’Expression est un magazine hebdomadaire d’expression française de 60 pages publié par DEFI Média, une société privée dirigée par Raouf Cheikhrouhou, et qui est par ailleurs le directeur général de Dar Assabah, le plus ancien et plus prestigieux groupe de presse en Tunis. Dar Assabah publie le quotidien arabophone Assabah depuis 1951 et un quotidien francophone Le Temps depuis 1975.
J’assume la rédaction en chef de L’Expression depuis sa parution le 19 octobre dernier. Pour l’instant, le tirage est de 10 000 exemplaires. Notre lectorat cible est constitué de l’élite francophone du pays : entrepreneurs, universitaires, médecins, avocats, hauts fonctionnaires, artistes… D’où notre tirage relativement limité, sachant que le triage moyen d’un quotidien varie entre 20 000 et 80 000 exemplaires. Pour le moment tant, l’équipe de permanents est très limitée : une dizaines de journalistes et de techniciens. L’essentiel de l’équipe rédactionnelle est constituée de pigistes: journalistes professionnels ou universitaires.
APN : Le titre existe depuis octobre, quel premier bilan pourriez-vous dresser ?
RK : L’accueil du public est excellent. Nous avons pu marquer rapidement notre différence. Il reste des réglages à faire sur le plan de la distribution. Il y a, dans le pays, des situations de monopole et des rentes de situation difficiles à faire bouger mais nous y travaillons. Les annonceurs commencent à venir. Les deux premiers mois étaient difficiles, parce que les budgets de publicité des grandes boîtes étaient déjà dépensés. Depuis la mi-janvier, les choses évoluent. Nous avons déjà signé trois grands contrats avec les privés. Mais les entreprises publiques se font encore désirer. Elles attendent sans doute le feu vert politique… Idem pour les abonnements.
APN : Vous vous présentez comme un journal d’investigation. Pourriez-vous donner quelques exemples d’enquêtes publiées ?
RK : Nous publions au moins une enquête par numéro. Quelques exemples: l’argent du foot, médias et terrorisme, blocages de la réforme politique, la situation du sida dans le pays, la toxicomanie chez les jeunes, la vérité sur le Jeudi noir (émeutes sanglantes du 26 janvier 1978), les dérives de la justice…
APN : Comment vos journalistes parviennent-ils à surmonter le problème de l’accès à l’information ?
RK : Tout dépend de leur capacité à travailler sur le terrain et à obtenir l’information de manière détournée en privilégiant le contact avec le public plutôt que l’information institutionnelle.
APN : Comment travaillez-vous dans un pays où la liberté d’expression est muselée ? Vous imposez-vous des lignes rouges à ne pas franchir ?
RK : Nous évitons la personnalisation et l’affrontement direct. Je ne parlerai pas de lignes rouges mais de méthode de travail. Nous n’évoquons pas les personnes mais nous abordons les problèmes de manière professionnelle, équilibrée et pondérée en incluant des avis divergents. Nous sommes un jeune titre et nous ne voulons effrayer personne.
APN : Quels sont les principaux défis qu’il vous faudra relever ?
RK : Transformer le succès éditorial actuel en un succès commercial dans un pays où le secteur de la presse est, pour ainsi dire, très dépendant de la bonne (ou mauvaise) volonté des politiques. Ce n’est pas gagné.
APN : Pourquoi avoir choisi de publier en langue française plutôt qu’en arabe ?
RK : On a choisi la langue française pour répondre à un besoin du lectorat francophone local d’un magazine hebdomadaire de qualité et de niveau international. La situation de la presse en Tunisie étant ce qu’elle est aujourd’hui, il y avait une place à prendre sur ce créneau-là. Et nous pensons l’avoir déjà prise au bout de 17 numéros.
Le site de L’Expression est en cours de construction
(Source : « Arab Press Network », le 13 février 2008)
Lien : http://www.arabpressnetwork.org/articlesv2.php?id=1894&lang=fr
En attendant l’UMA
Moughnieh, dirigeant du Hezbollah, « bête noire » des Etats-Unis et d’Israël
Arabie: appel de HRW en faveur d’une femme condamnée à mort pour sorcellerie
Excuses aux Aborigènes: la presse australienne salue un tournant historique