14 avril 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2153 du 14.04.2006

 archives : www.tunisnews.net


Le Prof. Ben Salem, son épouse Halima et de son fils Oussama mettent fin à leur grève de la faim Houcine Ghali: l’opposition tunisienne vicvtime du syndrome Bourguiba Mohamed Charfi: Bourguiba, le reformateur Dr. Sahbi Amri: Lettre Ouverte àson Excellence le Président Georges W. Bush Le Monde: Quand la « racaille » fait bande à part Le Temps: La presse électronique en Tunisie – Un secteur à réglementer La Presse: Table ronde sur «La presse électronique : réalité et perspectives» Le Quotidien: Audiovisuel : Les problématiques actuelles des médias en débat

 

Comité International de Soutien au Prof. Moncef Ben Salem reporteur2005@yahoo.de   Communiqué   Suite au recul du pouvoir qui a annulé la décision d’expulser Oussama de l’Université, et suite aux nombreux appels qui lui sont parvenus et au succès de la campagne internationale pour faire connaître leur cause

Le Prof. Ben Salem, son épouse Halima et de son fils Oussama mettent fin à leur grève de la faim

La campagne continue jusqu’à l’obtention de leurs droits légitimes à la vie, à la dignité et au travail
    14 avril 2006               Tard dans la nuit du 13 au 14 avril 2006 Le Prof Ben Salem, sa femme Halima et son fils Oussama ont décidé de mettre fin à leur mouvement de grève de la faim, répondant ainsi aux nombreux et insistants appels venus de notre Comité de soutien, d’autres associations humanitaires et partis politiques et organisations nationales ainsi que des personnalités politiques qui ont constaté le succès obtenu par les grévistes qui ont réussi à faire reculer les autorités sur leur décision d’expulser Oussamam Ben Salem de l’Université et surtout après avoir fait prévaloir le renforcement du mouvement de solidarité qui englobe désormais de nombreux académiciens déterminés à lutter en faveur de leur collègue et confrère.
            Les grévistes ont exprimé leur gratitude à tous ceux qui se sont mobilisés et solidarisés avec eux en cette épreuve et qui ont réussi à faire entendre leur voix étouffée depuis près de deux décennies.
            Notre Comité salue le combat mené par les grévistes de la faim et leur sens moral élevé en associant à leur combat celui des nombreuses autres victimes et du peuple tunisien aspirant à la liberté et à la dignité bafouées.
            Notre Comité réaffirme sa volonté de continuer avec la même ardeur le combat mené jusqu’à l’obtention des revendications essentielles : la fin de l’encerclement policier de la famille Ben Salem, la liberté de circulation, l’obtention de titres de voyage à l’étranger pour les soins médicaux et pour la recherche scientifique. Ce combat nous allons le mener avec tous ceux qui ont manifesté leur solidarité : les parties académiques, humanitaires politiques en France, en Allemagne, aux Etats-Unis et dans des pays arabes.
            A cette occasion nous adressons nos vifs remerciements à Monseigneur Jacques Gaillot, l’ami de la Tunisie libre depuis toujours ;  au Professeur Adnan Hamoui au Koweit qui a été le premier à adresser en juin 1988 une lettre au Président Ben Ali alors que le Professeur Ben Salem était détenu sans jugement depuis plus de six mois ; à Madame Violette Daguerre de l’Arab Commission for Human Rights, qui a sacrifié de son temps personnel pour présider notre Comité et soutenir de toutes ses forces la famille Ben Salem ; à M. Jean-François Poirier ; au Dr. Ahmed Kédidi ; au Prof. Habib Abou Walid Mokni ; au Prof. Noureddine Khémiri ; au Prof. Hédi Brik ; à l’association Vérité Action pour avoir été parmi les premières associations à lancer la campagne avec un texte repris par les agences ; et d’autres militants et associations que nous nous excusons de ne pouvoir toutes les citer.
            Nous ne pouvons non plus ne pas saluer les médias qui ont fait leur travail d’information sans se laisser intimider par les pressions du pouvoir tunisien : l’AFP, Reuters, l’A.P., Al Jazeera, et autres journaux européens ou arabes comme Libération, etc.
            De même notre Comité ne saurait omettre dans cette longue liste ceux qui ont apporté leur contribution de façon anonyme par modestie à cette campagne en faveur de cette famille et de l’un des savants les plus éminents du monde arabe.
            Le Comité insiste à nouveau sur le fait qu’elle continue, avec sa structure actuelle, son combat jusqu’à l’obtention des objectifs pour lesquels il a été créé et définis dans son communiqué n° 1 et dans le cadre desquels entrent les revendications légitimes de la famille Ben Salem.             Le Coordinateur du Comité International de Soutien au Prof. Ben Salem :   Morsel El Kesibi, e-mail du Comité : reporteur2005@yahoo.de


 

 

Urgent Action

UA-Nr: UA-085/2006 AI-Index: MDE 30/011/2006 Datum: 12.04.2006 SORGE UM SICHERHEIT

Tunesien: Lasad Jouhri, Menschenrechtsverteidiger

Der Menschenrechtsverteidiger Lasad Jouhri wird von den Sicherheitskräften drangsaliert, seitdem er zusammen mit anderen eine neue Organisation gegründet hat, die sich zum Ziel gesteckt hat, Folterer vor Gericht zu bringen. Er ist bereits in der Vergangenheit angegriffen und in der Haft selbst gefoltert worden, sodass amnesty international in großer Sorge um seine Sicherheit ist.

Lasad Jouhri hat zusammen mit acht anderen Menschenrechtlern und Rechtsanwälten Ende März dieses Jahres die Organisation Folteropfer gegen Straflosigkeit gegründet. Seitdem ist er zweimal schriftlich aufgefordert worden, sich bei einer Polizeiwache zu melden. Er tat dies nicht, da nicht präzise angegeben war, wann und wo er sich melden sollte. Am 10. April erschienen gegen 20:00 Uhr etwa zehn Polizisten bei ihm zu Hause und fragten ihn, warum er sich nicht bei einer Polizeistation gemeldet habe. Als sie ihn aufforderten, mit ihnen mitzukommen, weigerte er sich und schloss sich in seiner Wohnung ein. Die Polizisten schlugen einige Minuten lang heftig gegen die Tür und gingen dann weg. Lasad Jouhri rief daraufhin mehrere Anwälte und Menschenrechtsverteidiger, an die zu ihm kamen, um die Nacht bei ihm in der Wohnung zu verbringen und etwaige drohende Menschenrechtsverletzungen bezeugen zu können. Ein Polizeiwagen wurde inzwischen vor dem Wohnhaus postiert.

Ebenfalls am 10. April war Lasad Jouhris 19-jähriger Sohn gegen 17:00 Uhr wegen seines Antrags auf einen Reisepass bei einer Polizeiwache vorstellig. Dort teilte ihm die Polizei mit, dass sein Antrag abgelehnt worden sei, Als er nach den Gründen fragte, beschimpfte man ihn und nannte ihm als Begründung die Weigerung seines Vaters, sich bei der Polizei zu melden.

Am 28. März 2006 hatte Lasad Jouhri festgestellt, dass man das Lenkrad an seinem Auto manipuliert hatte, damit er die Kontrolle über den Wagen verlieren sollte. Er nimmt an, dass dies Angehörige der Sicherheitskräfte oder Personen in ihrem Auftrag getan haben.

Lasad Jouhri war über sechs Jahre wegen der Mitgliedschaft in der verbotenen islamistischen Organisation Ennahda als gewaltloser politischer Gefangener in Haft und kam 1998 frei. Er wurde zwischen 1991 und 1994 wiederholt gefoltert. Deshalb ist sein rechtes Bein inzwischen teilweise gelähmt, sodass er auf Krücken angewiesen ist. Im August 2002 wurde Lasad Jouhri nach wiederholten Drangsalierungen und Einschüchterungen von Polizisten in Zivil tätlich angegriffen (siehe UA 271/02 vom 29. August 2002). Zuvor hatte er die Organisation Internationale Vereinigung zur Unterstützung politsicher Gefangener (Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques) mitbegründet.

EMPFOHLENE AKTIONEN: Schreiben Sie bitte Telefaxe, E-Mails oder Luftpostbriefe, in denen Sie

  • sich um die Sicherheit von Lasad Jouhri und seiner Familie besorgt zeigen, nachdem er von den Sicherheitskräften drangsaliert und eingeschüchtert worden ist und man sein Auto manipuliert hat, was einen tödlichen Unfall zur Folge hätte haben Können;
  • die Behörden auffordern, die Vorfälle umgehend zum Gegenstand einer gründlichen Untersuchung zu machen, deren Ergebnisse anschließend veröffentlicht werden und die das Ziel hat, die Täter zu ermitteln und vor Gericht zu stellen;
  • die Behörden auffordern, die Drangsalierung von Menschenrechtlern und Rechtsanwälten umgehend einzustellen.

APPELLE AN:

Président Zine El Abidine Ben Ali, Président de la République, Palais Présidentiel, Tunis, TUNESIEN (Staatspräsident korrekte Anrede: Monsieur le Président) Telefax: (00 216) 71-744 721, (00 216) 71-731 009

M. Rafik Belhaj Kacem, Ministère de l’Intérieur et du DŽveloppement Local, Avenue Habib Bourguiba, 1001 Tunis, TUNESIEN (Innenminister – korrekte Anrede: Monsieur le Ministre) Telefax: (00 216) 71-340 888, (00 216) 71-340 880 E-Mail: mint@ministeres.tn

KOPIEN AN:

M. Zakaria Bedn Mustapha, Président du Comité supérieur des droits de l’homme et des libertés fondamtentales, 85 Avenue de la Liberté, 1002 Tunis-Belvédère, TUNESIEN (Vorsitzender des präsidialen Menschenrechtskomitees) Telefax: (00 216) 71-796 593; (00 216) 71-784 038

Kanzlei der Botschaft der Tunesischen Republik S. E. Herrn Moncef Ben Abdallah Lindenallee 16, 14050 Berlin Telefax: 030-3082 0683

Bitte schreiben Sie Ihre Appelle möglichst sofort. Schreiben Sie in gutem Arabisch, Französisch, Englisch oder auf Deutsch. Da Informationen in Urgent Actions schnell an Aktualität verlieren können, bitten wir Sie, nach dem 24. Mai 2006 keine Appelle mehr zu verschicken.

RECOMMENDED ACTION: Please send appeals to arrive as quickly as possible, in Arabic, French or English or your own language:

– expressing concern that Lasad Jouhri and his family have been harassed and intimidated by the security forces, and that his car has been tampered with in a manner that could have been fatal;

– asking the authorities to conduct a full investigation, and bring those responsible to justice;

– calling on the authorities to put an immediate end to the harassment of lawyers and human rights defenders.

Source: http://www2.amnesty.de/internet/deall.nsf/51a43250d61caccfc1256aa1003d7d38/0d868788b3afb8bcc125714f005c176c?OpenDocument


L’OPPOSITION TUNISIENNE VICVTIME DU SYNDROME BOURGUIBA

 

Houcine Ghali, Genève

 

Le syndrome maniaco-dépressif et la schizophrénie dont souffrait Bourguiba ont largement marqué ses actions politiques et atteint le mental du peuple tunisien. Habib Bourguiba se targuait d’être le père de la nation et le peuple entier se reconnaissait dans cette filiation. Les Tunisiens se sont habitués à ce paternalisme exercé durant trente ans par le « combattant suprême ». Ils se plaisent dans cette situation qui ne demande point d’effort et ne nécessite aucun sacrifice.

 

L’homme du peuple ne nie pas cette évidence exprimée par Saad, ouvrier du Sud tunisien au chômage : « Parce que nous avons grandi avec l’idée que le père de la nation, le guide éclairé, montre le chemin et que les enfants écoutent. Ils finissent  par s’accommoder et trouver des combines pour survivre. Quand il arrivent à obtenir quelques petits privilèges, à en opprimer d’autres à côté, ils y trouvent une forme de compensation » ( 1 ).

 

 Quant au chef de l’Etat, la soumission de son peuple lui garantit un règne sans limite et sans partage comme elle lui permet de compenser ses terribles frustrations et de satisfaire ses manques et ses crises paranoïaques.

 

L’opposition aussi bien officielle que radicale n’a jamais pu se débarrasser des séquelles du bourguibisme castrateur comme l’a si bien exprimé Moncef Marzouki, président du CPR, parti non reconnu : « Nous oublions trop vite que nous sommes les enfants de la famille patriarcale, du parti unique, du dogmatisme idéologique et que tout cet héritage est encore très actif en nous. J’ai été toujours fasciné par ce paradoxe que ce sont des semi-démocrates qui bâtiront la démocratie dans ce pays. Ce sont eux qui l’ont probablement bâti partout. Ce paradoxe, je l’observe sur moi-même » ( 2 ).

 

Régnant sur le pays depuis trente quatre ans, Habib Bourguiba a fini par façonner une relation libidinale entre lui et le peuple tunisien : « Il ne sera pas facile de remplacer un homme comme moi. Sur le plan sentimental, il y a entre le peuple tunisien et moi quarante ans de vie passée ensemble, de souffrance subie en commun. J’ai créé un nation beaucoup plus autour de moi, de ma personne, et je voudrais que cette nation se renforce autour de l’Etat qui doit durer » ( 3 ).

 

Les envolées hallucinantes de Bourguiba ne laissent aucun doute sur la mégalomanie qui l’a grisé. C’est ainsi qu’il parlait de lui-même : « Les génies de la stature de Bourguiba ne courent pas les rues. Il est né d’un miracle de la nature qui ne se multiplie pas souvent au cours des siècles  ( 4 ). Effectivement, les présidents schizophrènes, despotes et présomptueux de la trempe de Bourguiba se comptent sur le bout des doigts le long de ce vingtième siècle.

 

A partir de 1978, Habib Bourguiba a été victime de l’artério-sclérose cérébrale, c’est à dire que les artères de son cerveau se sont durcis, ce qui a entraîné la perte de sa capacité de jugement. Il devint déjà le jouet des clans au pouvoir et les intrigues tramées dans les coulisses se sont multipliées jusqu’à atteindre le paroxysme au début de novembre 1987. Mais entre 1978 et 1987, il y a eu 9 ans de calvaire, de mélodrames hystéroïdes, de délire dramatique, d’erreurs de jugement, de victimes innocentes…Bref, 9 ans d’infantilisation du peuple et de retard de maturation politique du pays.

 

L’apathie populaire, le louvoiement de l’opposition officielle, l’impuissance de l’opposition radicale et la misère qui caractérise les intellectuels du pays ne sont que le néfaste résultat de cette relation libidinale qui a unit Bourguiba à son peuple.

 

Pour s’en sortir, une psychanalyse généralisée s’impose.

 

 

( 1 ): Courrier international, n° 601, du 10 au 15 mai 2002, page 32, Paris

( 2 )  La Tunisie de Ben Ali. La société contre le régime, sous la direction de Lamloum Olfa et Ravanel B., L’Harmattan, Paris, 2002, page 192

( 3 ) Le Monde du 8 septembre 1987, Paris, page 1


Perspectives et la gauche tunisienne en général n’ont assurément pas eu tort de s’opposer à Bourguiba. Mais nous avons eu tort de nous opposer à lui de la manière dont nous l’avons fait. C’est le sentiment que m’inspire la lecture du texte ci-après de la conférence donnée à Paris par mon camarade Mohamed Charfi à l’occasion de la commémoration du sixième anniversaire du décès du père de la Tunisie moderne.TBH

 

BOURGUIBA, LE REFORMATEUR

Conférence donnée l’Institut du Monde Arabe Paris le 30 mars 2006

 

Par Mohamed CHARFI

 

Les structures sociales tunisiennes ont connu au cours des cinquante dernières années une évolution considérable. Nous sommes passés, en un laps de temps relativement court, d’une société en majorité rurale et tribale à une société principalement urbaine, fondée sur la famille restreinte.

 

Alors qu la veille de l’indépendance un enfant seulement sur sept trouvait une place dans une école, depuis vingt ans, 99 % des enfants de six ans sont scolarisés et plus de 90 % d’entre eux effectuent leur scolarité aux niveaux du primaire et du collège.

 

Les femmes se sont évadées – ou ont été libérées – de leur triple prison, l’ignorance, la maison et le voile. Je n’ignore pas le phénomène récent du retour du voile, mais, dune part, c’est un phénomène particulier qui a ses raisons propres, et, d’autre part, c’est un voile atténué puisqu’il ne couvre pas le visage et n’empêche pas la participation à la vie sociale.

 

Les femmes occupent aujourd’hui une place importante dans la fonction publique, y compris l’enseignement supérieur et la haute magistrature. Elles sont présentes dans le monde politique, celui des affaires, au théâtre, au cinéma, dans la police pratiquement tous les domaines. Pour ne pas alourdir mon exposé, je citerais un seul chiffre, particulièrement significatif : la proportion du sexe féminin parmi les étudiants des universités est de 57 %.

 

Comment un tel résultat a-t-il été obtenu en si peu de temps ? On peut avancer plusieurs facteurs. On pourrait dire que la Tunisie a commencé son évolution, parmi les premiers dans le monde arabe, avec l’école polytechnique du Bardo, crée en 1840 par Ahmed Bey où, pour la première fois depuis des siècles, on enseignait les sciences et techniques modernes et les langues étrangères.

 

On pourrait citer Khéreddine qu’on peut qualifier de fondateur de la Tunisie moderne, avec ses réformes, son ouvrage publié en arabe, et dans plusieurs langues étrangères dont le français sous le titre d’Essai sur les réformes nécessaires aux Etats musulmans, ouvrage paru à Paris, en 1868. Khéreddine a surtout créé, en 1875, avant le protectorat, le collège Sadiki où on enseignait sciences, langues et civilisations étrangères. Ce collège a été une véritable fenêtre sur le monde, et l’école de formation de l’élite et par la suite des cadres du mouvement national tunisien.

 

On pourrait aussi rappeler que Tahar Haddad a été, avec son ouvrage « Notre femme dans la charia et dans la société » , publié à Tunis en 1929, le théoricien et le premier militant pour la libération de la femme en Tunisie.

 

Cependant, d’autres pays arabes, tels que l’Egypte, ont bénéficié de facteurs semblables, sans pour autant aboutir au même résultat. La différence essentielle a été l’apport primordial d’un homme politique lucide et courageux, Habib Bourguiba. La Tunisie a eu la chance que, le jour de son indépendance, alors quelle s’apprêtait à poser les premières pierres de son nouvel Etat, à ce moment décisif où la nation était au tournant de son histoire, où elle allait choisir sa voie pour sortir du sous-développement, elle s’est trouvée dirigée par un homme qui, par son intelligence et sa culture, a su, mieux que tous les dirigeants arabes de son époque, mettre le train tunisien sur les rails du développement. Il faut tout de même signaler que, toute l’élite du pays, celle précisément formée à sadiki et qui a dirigé le mouvement national, aspirait à la libration de la femme et à la modernisation du pays. Si le sous-développement est une maladie, Bourguiba et l’élite qui l’entourait ont su trouver le diagnostic juste du mal et la méthode appropriée pour en venir à bout. Diagnostic juste et méthode appropriée, ce sont probablement les deux atouts de la politique de Bourguiba.

 

Le diagnostic juste

Au cours des années 50 et 60, les chefs d’Etats arabes les plus en vue ont eu à traiter les mêmes problèmes que lui ou des problèmes semblables. Les facteurs historiques, religieux, culturels sont les mêmes. Le tissu social est le même. Pourtant, chacun avait ses priorités.

 

L’un s’est donné comme objectif la libration de la Palestine. L’autre, l’unification du monde arabe. Le troisième voulait que lui et son pays deviennent les dirigeants du Tiers Monde. Je ne doute pas de la sincérité de ces chefs. Leurs objectifs étaient justes, louables ou légitimes, mais force est de constater qu’aucun n’a été atteint.

 

Bourguiba, quant lui, s’est donné des objectifs apparemment plus modestes et jugés à l’époque beaucoup moins prestigieux, mais qui étaient, en fait, à la fois, fondamentaux et réalistes. Pour lui, il ne servait à rien de ruminer que l’Occident nous avait colonisés. Maintenant que nous avons réussi à nous libérer, il ne faut plus regarder derrière, sauf pour approfondir l’analyse et nous poser la question de savoir pourquoi sommes-nous devenus colonisables. Aujourd’hui encore, des chefs politiques, gouvernants et opposants, expliquent la stagnation de leurs pays par différents facteurs exogènes.

 

C’est la faute de l’impérialisme, de la mondialisation, du Fond Monétaire International, de la Banque Mondiale. Bref, on insiste sur la responsabilité d’autrui. C’est la démarche de la critique des autres. Bourguiba préférait l’autocritique. Ainsi pratiquées, la critique est stérile et l’autocritique est féconde. Sans excuser l’autre, il faut chercher le mal en nous-même. Démarche douloureuse mais salutaire car elle permet de prendre conscience de l’énormité du retard et de son caractère multiforme et d’en identifier les causes internes, celles sur lesquelles nous pouvons agir efficacement. Nous appartenons à une civilisation qui a eu ses moments de gloire. Mais, depuis des siècles, nous avons accumulé un retard tel qu’il est aujourd’hui urgent d’avancer. Se donner des objectifs qui ne sont pas à notre portée ne fera que nous retarder davantage. Il faut, pour reprendre les termes que Bourguiba a souvent employés,  » rattraper la caravane de la civilisation « .

 

De ce fait, il est nécessaire de comprimer au maximum les dépenses de défense et de sécurité et focaliser les énergies sur les moyens de faire évoluer l’homme, la femme, la famille tunisienne. Ainsi, une part importante du budget sera réservée à la santé pour financer les campagnes de vaccination, appliquer un large programme de santé de base et éradiquer les maladies endémiques qui étaient nombreuses. Les dépenses relatives à l’éducation auront la part du lion dans le budget de l’Etat ce qui aboutira aux résultats déjà mentionnés. Investir dans la santé et l’éducation, personne ne peut critiquer ces dépenses. La preuve en est que les Etats arabes qui ont des ressources naturelles importantes le font de nos jours. Le mérite de Bourguiba est d’en avoir fait une priorité dans un pays qui a très peu de ressources naturelles. On peut me dire que c’est une simple question de bon sens. Mais comme ce n’était pas la chose la mieux partagée, ce choix n’était pas admis à l’époque. En tous cas, il a fallu du courage chaque fois que l’option politique rencontre un obstacle de nature culturelle ou religieuse. C’est le cas de la politique de planification familiale et surtout de la réforme du droit de la famille

 

La politique du planning familial a été menée avec détermination dès le milieu des années 1960 avec la diffusion des méthodes de contraception à large échelle, la légalisation de l’avortement et l’encouragement à le pratiquer après le troisième enfant. L’intérêt de cette politique est double. Economique ; ainsi les effets de la croissance économique ne seront pas annihilés par une croissance démographique élevée. Et surtout social, les parents auront le loisir de bien élever leurs enfants et la mère ne sera pas épuisée par les tâches ménagères et aura le loisir de participer à la vie économique et sociale et de s’intéresser à la chose publique. Aujourd’hui, le taux de la croissance démographique est de 1,2 et celui de la fertilité des femmes de 1,9, c’est–dire les taux européens.

 

C’est l’émancipation des femmes, en droit et dans les faits, qui a été l’oeuvre majeure de Bourguiba. Emancipation réalisée par étapes et d’ailleurs encore inachevée. Le 13 août 1956, moins de cinq mois après la proclamation de l’indépendance, alors qu’il n’était encore que Premier ministre, Bourguiba a promulgué le Code de Statut Personnel. Par un trait de plume, la polygamie a été abolie et érigée en délit, la répudiation interdite et remplacée par le divorce judiciaire, ouvert aux deux époux sur un pied d’égalité et assorti de dommages et intérêts quand il est injuste et le droit de jabr supprimé. Ce dernier droit permettait au père de marier sa fille sans même la consulter. Désormais, le mariage n’est plus une question d’arrangement familial ; la jeune fille majeure choisit librement son mari et signe elle-même son acte de mariage. Par rapport à la culture et aux moeurs de l’époque c’est une véritable révolution.

 

Il est à peine besoin de rappeler la valeur symbolique et les effets sociaux de ces trois réformes, tellement ils sont évidents. Disons tout de même en quelques mots que la polygamie est une véritable insulte à la femme dans la mesure où elle consacre son infériorité. D’aucuns, pour amoindrir la valeur de cette réforme, affirment que le nombre des ménages bigamiques n’étaient pas important ; mais ils oublient que, même pour les ménages normaux, c’est-à-dire monogamiques, la simple possibilité théorique de la polygamie fait que les femmes passent leur vie sous cette épée de Damoclès.

 

Cette prérogative qui était reconnue au mari a toujours eu des conséquences néfastes sur l’équilibre au sein du couple. L’interdiction de la répudiation est l’affirmation de la nécessité de faire régner la justice au sein du couple. L’impératif de justice s’impose aussi en cas de divorce. Pour cela les modalités et les conséquences de la séparation ne sont pas une simple affaire privée mais une question qui intéresse l’autorité publique. Quant à la suppression du jabr, elle est la véritable affirmation de l’émancipation des femmes. Celles-ci ne sont plus des éternelles mineures, mais des citoyennes à part entière.

 

Ces trois réformes ont sonné le glas de la famille patriarcale. Désormais, la femme est affranchie de son ancienne condition ; elle va pouvoir participer sur un pied d’égalité avec l’homme à l’oeuvre de développement. Sa libération est, à la fois, une question de justice et le moyen pour la société de respirer avec les deux poumons ou de marcher sur les deux jambes.

 

L’intérêt de cette révolution juridique est de changer les comportements et de faire évoluer rapidement les mentalités. A cet effet, la rupture est nécessaire. C’est un grand tournant dans l’histoire de la société. On peut, par prudence politique, négocier ce tournant ; mais, à certains moments, il est nécessaire de le marquer clairement.

 

Ce tournant est difficile. La preuve en est qu’aucun autre pays arabe n’a pu le prendre. Dans certains pays, des réformes parfois importantes ont été entreprises et les médias européens les ont saluées à juste titre en tant que pas non négligeables dans la bonne direction. Mais poser des conditions, comme c’est le cas selon les récentes réformes en Algérie, au Maroc ou en Libye, pour rendre difficile l’exercice de la polygamie n’est pas la supprimer. Prévoir que la femme consent à son propre mariage mais avec le concours toujours nécessaire de son tuteur matrimonial n’est pas une libération.

 

Au contraire, lorsque les femmes sont déclarées capables d’être députées, juges, ministres, c’est-à-dire capables de décider pour les autres à un haut niveau et qu’on les déclare en même temps incapables de se marier, c’est-à-dire de disposer d’elles-mêmes, sur les questions les plus intimes, les choix les plus strictement personnels, c’est une incohérence préjudiciable sur le plan symbolique et politique car la réforme n’a pas la profondeur suffisante pour frapper les esprits et aider à faire évoluer les mentalités.

 

Ces réformes sont difficiles et périlleuses pour les gouvernants qui voudraient les tenter car elles vont à l’encontre de traditions millénaires et remettent en cause des règles réputes immuables du droit musulman. Gagner la bataille malgré tous ces obstacles est une prouesse qui n’a été possible que grâce à la méthode adéquate utilisée.

 

Les méthodes appropries

 

Bourguiba a pu trouver les moyens appropriés pour réaliser ce qu’aucun autre dirigeant arabe n’a fait. Le premier de ces moyens est le choix judicieux du moment.

 

N’oublions pas qu’il a été le fondateur et le leader incontesté du mouvement national pendant plus de vingt ans, depuis 1934, dont trois périodes d’exil ou d’emprisonnement parfois très dur. Il a été le dirigeant sincère, déterminé et talentueux pour obtenir des résultats décisifs avec l’autonomie interne en 1955 lorsque presque toute l’Afrique était encore sous domination coloniale. Le 1er juin de cette année, le jour de son retour triomphal, le peuple unanime lui a réservé un accueil particulièrement chaleureux.

 

Après l’intermède de la crise yousséfiste, en fin négociateur, il a arraché la proclamation de l’indépendance le 20 mars 1956. C’était le triomphe sur les deux plans extérieur et intérieur. Sa popularité était au zénith et la confiance du peuple en sa lucidité et en sa sagesse à son niveau le plus élevé. C’est à ce moment d’euphorie et de véritable communion entre un peuple et son leader que ce dernier peut faire passer les décisions les plus audacieuses. Il y a des moments dans l’histoire où il faut saisir au vol une opportunité car, quelques temps après, il sera trop tard. Le moment de la promulgation du Code de Statut personnel était de ceux-là. Bourguiba a été au rendez-vous.

 

C’était à peu près la même chose pour Ataturk. Ce dernier, grâce au prestige qu’il a acquis quand il a réussi à lever une armée populaire en Anatolie, à librer le pays et à garantir son indépendance, a pu prendre les mesures nécessaires pour la libération des femmes. Mais le parallèle s’arrête là. La démarche de Bourguiba diffère fondamentalement de celle d’Ataturk. En Turquie, la femme a été libre en application de la laïcité, c’est-à-dire malgré l’Islam, sinon contre l’Islam. En Tunisie, bien au contraire, la démarche adoptée est celle d’un effort d’ijtihad, une réinterprétation des textes sacrés, une évolution de la pensée religieuse, donc de l’intérieur de l’Islam. Bien mieux, c’est une compréhension de la religion plus conforme à l’esprit du Coran par delà sa lettre.

 

En quelques sortes, si l’oeuvre d’Ataturk rappelle la loi française de 1905 sur la laïcité, la démarche de Bourguiba s’apparente à celle de Vatican II ; une nouvelle réflexion qui fait évoluer la pensée religieuse ; à part qu’il l’a fait quelques années avant le Concile de l’Eglise catholique romaine. Bourguiba a ouvert la voie à la conciliation, politique, entre l’Islam et la modernité. Grâce à cette méthode, il n’a presque pas rencontré de résistance. Une douzaine de cheikhs de l’université traditionnelle de la Zitouna ont publié une pétition de désapprobation. L’organe de l’archo-Destour leur a ouvert ses colonnes. Mais ce parti était devenu groupusculaire et son opposition était un cri dans le désert. Pas un Tunisien n’a été jugé, encore moins arrêté à cause de son opposition au nouveau code.

 

Evidemment cela suppose un grand effort d’explication pour convaincre le peuple du bien fondé de la démarche. Bourguiba, avec ses qualités bien connues de grand tribun, a entrepris une campagne qui va durer quelques années avec un discours hebdomadaire à la radio et des tournées fréquentes dans toutes les régions du pays, les discours étant systématiquement radiodiffusés par la suite. Bien sûr, ce n’était pas le seul sujet abordé. D’abord le combat contre les séquelles de la colonisation a continué à être traité dans les discours présidentiels pendant une bonne dizaine d’années après la proclamation de l’indépendance.

 

Ensuite les autres aspects de la modernisation sociale étaient traités : critique du tribalisme pour remplacer le sentiment d’appartenance tribale par le sentiment national ; justification de la suppression des habous, ces biens réputés religieusement intouchables – en matière agricole, le quart des superficies utiles – qui étaient à l’abandon et qui ont été ainsi réintroduits dans le circuit de la production ; appel aux femmes à se décomplexer, à abandonner le voile et à participer à la vie active. Mais l’explication et la justification du code de statut personnel revenaient souvent.

Bourguiba n’était pas un meneur de foules, mais un pédagogue. A la différence de Nasser par exemple qui savait émouvoir son auditoire et pouvait l’enflammer, Bourguiba s’employait à démonter, à convaincre. Il lui est arrivé de vulgariser les idées les plus abstraites, citant Rousseau, Montesquieu ou Marx, lors de meetings dans des villages lointains avec un public en majorité illettré et de se faire comprendre. Avec un public éduqué, la technique était différente. Il usait souvent de plaisanteries qui font rire tout le monde, généralement au dépens de l’adversaire du moment, avant qu’il ne reprenne sa démonstration.

 

En outre, comme chacun sait, Bourguiba aimait la politique des étapes. En matière de modernisation du droit familial aussi, il l’a utilisée. Nous avons vu que les réformes adoptées correspondaient à une relecture du Coran. Ce n’est donc pas un rejet de la charia ; mais une évolution de celle-ci. Au début, le code était donc un code de droit musulman classique, sauf pour les quelques articles qui concernaient les trois réformes : polygamie, répudiation et jabr. Pour tout le reste, c’était la reprise du rite malékite. Cela tranquillisait le clan religieux. Or, le privilège de masculinité se vérifie dans la plupart des règles du droit musulman.

 

On a considéré en 1956 qu’il fallait introduire les trois innovations les plus importantes, qui constituaient le tournant et que le reste viendra par la suite. C’est effectivement ce qui s’est fait.

 

Les réformes se sont succédées au fil des années :

 

-1957, interdiction du mariage traditionnel (orf) et obligation de recourir à la forme authentique, ce qui procure une preuve certaine et permet d’éviter un retour déguisé à la polygamie

-1958, malgré l’interdiction de la charia, la filiation adoptive est introduite et organisée, notamment pour venir au secours des enfants abandonnés.

– 1959, deux réformes partielles du droit successoral dont une en faveur des femmes

– 1966, modernisation de la garde des enfants par l’amélioration du statut de la mère.

– 1981, la veuve devient tutrice de ses enfants, au lieu du grand père, ou d’autres parents mâles et le dédommagement de la femme divorcée peut prendre la forme d’une rente viagère.

 

Les réformes ont continué après la fin du règne de Bourguiba :

– 1993, plusieurs dispositions législatives modifient le code pénal (il n’y a plus de crimes d’honneur) et le code de la nationalité (renforcement du rôle de la mère) et améliorent davantage le code de statut personnel

– 1998, introduction de la filiation naturelle avec des effets partiels

– 1998, introduction d’un régime facultatif de communauté des biens entre époux.

 

Aujourd’hui, la femme tunisienne a atteint l’égalité juridique avec l’homme dans la plupart des domaines sauf l’importante exception de la matière successorale où l’inégalité, prévue expressément par le Coran, subsiste. La méthode bourguibienne de l’ijtihad a peut être des limites. L’Association tunisienne des femmes démocrates ainsi que toute l’opposition véritablement démocratique revendiquent l’égalité successorale. Dernièrement, cette association a fait circuler une pétition allant dans ce sens qui a réuni la signature d’un millier d’intellectuels environ.

 

Les réformes introduites par Bourguiba, maintenues et continuées après lui, ont été pratiquement digérées par l’opinion publique tunisienne. Cela est vrai pour toutes les couches de la population et toutes les tendances de l’opinion, avec cependant un point d’interrogation pour les islamistes.

 

Lorsque, en 1981, les islamistes ont tenu une conférence de presse pour annoncer la création de leur parti, ils ont réclamé l’organisation d’un référendum sur le code de statut personnel. Cela a provoqué un tollé dans le pays. Le parti du Destour a certes condamné cette revendication. Mais c’est surtout l’opposition démocratique qui a pris le flambeau de la défense des acquis sociaux. La Ligue des droits de l’homme a dirigé la campagne de protestation, multipliant communiqués de protestations, meetings, pétitions et autres moyens d’action pour exprimer l’attachement du peuple tunisien aux réformes de modernisation de la famille, au point que quelques temps après, les islamistes, regrettant leur faux pas, sont revenus sur leur position.

 

Le 7 novembre 1988, pour le premier anniversaire de la mise à la retraite de Bourguiba, l’ensemble des familles politiques tunisiennes, le parti gouvernant et les différentes oppositions, y compris les islamistes, se sont réunies pour adopter le Pacte National. C’était la plateforme du régime démocratique que tout le monde espérait à l’époque. Le code du statut personnel et l’ensemble des lois qui l’ont complété avaient une place de choix dans ce texte ; si bien que ce code constitue aujourd’hui, d’une certaine manière, la véritable Constitution tunisienne, le point de convergence de tous les courants de l’opinion.

 

Il est probable que les islamistes n’ont adhéré au code que par tactique et que, pour les mêmes raisons, ils évitent aujourd’hui d’aborder le sujet. Après tout, à peine ont-ils signé le pacte national en 1988, qu’ils se sont opposés de toutes leurs forces dès 1989 à la réforme du système éducatif qui n’était qu’une application de ce Pacte. Je n’ai donc aucune certitude que les islamistes ne toucheraient pas aux acquis de la femme si un jour ils avaient voix au chapitre. Donc, je dirais que rien n’est définitivement acquis, ou, du moins, la Tunisie n’est pas arrivé au point de non retour à ce sujet, d’autant plus qu’aucun pays arabe ne l’a suivie sur ce chapitre.

 

La véritable garantie serait une conviction populaire plus profonde de l’importance des acquis. Ce résultat ne pourrait être obtenu que par un débat calme, sincère et profond ; débat auquel les islamistes eux-mêmes, une fois tous graciés ou amnistiés, participeraient en toute liberté. Cela suppose l’évolution du régime politique dans le sens du respect de l’Etat de droit, de la démocratie et des droits de l’homme. Or, c’est précisément le point faible de l’héritage bourguibien. Je n’insisterai pas sur ce point car il dépasse les limites de mon sujet. Je dirais simplement que, ironie de l’histoire, les démocrates tunisiens, qui, à cause de cet aspect négatif de son oeuvre, ne se sont pas rencontrés avec Bourguiba pendant qu’il gouvernait, sont, aujourd’hui, parmi les plus ardents défenseurs de l’aspect positif de son héritage.

 

—————–

 

En réponse aux questions posées par deux intervenants, le conférencier a ajouté :

 

1 – La présidence à vie, que s’est octroyée Bourguiba, a été une de ses graves erreurs. Elle est incluse dans le coté négatif de son oeuvre, celui relatif à l’absence de libertés et de démocratie et au non respect des droits de l’homme. J’en ai parlé brièvement mais clairement.

 

2 – Personne ne peut savoir de façon certaine quelles étaient les convictions religieuses intimes de Bourguiba. A ceux qui soutiennent qu’il tait agnostique, je répondrais : peut-être, mais rien ne le prouve.  Je pense, quant moi, qu’il a toujours parlé et agi en tant que réformateur de l’Islam.

 

Dans un livre paru récemment à Tunis, sous le titre  » Bourguiba et l’Islam « , écrit en arabe, l’auteur, Lotfi Hajji, membre connu du courant des  » islamistes progressistes « , appelé  » 15 – 21 « , du nom de la revue fort intéressante publiée par ce groupe et qui a malheureusement cessé de paraître depuis longtemps, a considéré Bourguiba comme tant un  » mujtahid « , c’est-à-dire un penseur musulman, sincère et savant, qui avance des interprétations originales des textes sacrés et propose des solutions nouvelles à certains problèmes.

 

Je pense que remettre en cause la sincérité de Bourguiba dans ce domaine relèverait du procès d’intention. Quant à sa science, je peux affirmer qu’il avait une large connaissance, à la fois, de la théologie et de l’histoire islamiques et de la littérature arabe ancienne et moderne. C’était un parfait bilingue qui avait une réelle double culture.

 

(Source : le site « perspectives Tunisiennes », le 11 avril 2006 à 22h32)

URL :http://80.11.130.27/index.php/article/articleview/373/1/10/

 


 

Lettre Ouverte à

son Excellence le Président
Georges W. Bush

       Monsieur le Président ,

            Il n’est pas des traditions Arabo-Musulmanes qu’un citoyen de cette région du monde oserait franchir le tabou de la hiérarchie protocolaire pour lever ton et adresser une requête médiatique accusant le représentant de la Diplomatie Américaine en Tunisie de négligence , d’indifférence et de mépris de réponse personnelle ou médiatique face à une lettre ,  adressée à son égard depuis environ un mois . Celle-ci  portait en son fond des approches nouvelles d’une vue géo-stratègique pouvant contribuer à court-circuiter l’ampleur des malheurs quotidiens croissant de l’effervescence dramatique du conflit militaro-politique au Moyen Orient .

             Etant étonné et surpris par le mutisme et la passivité de l’attitude inerte de l’ambassadeur des U.S.A en Tunisie face à ma lettre  qui véhiculait des  suggestions objectives nouvelles à l’égard des orientations géostratégiques internationales dans le rétablissement  de l’équation des approches et des équilibres perdusdes carences potentielles qui accablent la promotion du traitement du parallélisme  indissociable entre le processus de paix au Moyen Orient et  la lutte contre la prolifération du terrorisme international .

              Cependant , la coordination de la conjugaison des efforts à la réalisation de cet objectif resterait toujours handicapée tant que le clivage des rapports internationaux entre les parties intervenantes se creuserait davantage dans le cadre de la promotion politique de l’affrontement des civilisations et des religions .

              Cependant , il semble que l’ambassadeur des U.S.A en Tunisie est en train de marginaliser les efforts officiels de l’état Américain pour tenter de  confectionner un faux agenda de priorités diplomatiques bien garni par les susceptibilités locales se heurtant à l’isolement direct et à la marginalisation des intérêts du simple citoyen de nos deux pays respectifs .

              Par ailleurs , il est de mon devoir en tant que citoyen arabe , musulman de nationalité Tunisienne  , d’attirer votre honorable attention sur le mutisme et l’indifférence diplomatique émanant d’un ambassadeur Américain en Tunisie hostile au rapprochement  officiel Tuniso-Israèlien , toute religions confondues .

              Ceci a été constaté par  sa totale indifférence et son refus de suite à ma lettre en date du 09 Mars 2006 qui lui a été adressée en rapide poste et publiée sur le site d’Internet de Tunis News du 10 Mars 2006 .

               Je n’évoquerai , en conséquent , l’absentéisme comateux du Roi Abdallâh d’Arabie Saoudite face au ré-étalage des cartes géo-stratègiques en cas du déclenchement du processus de normalisation des rapports et des relations Arabo-Israèlennes .

               La contribution du Serviteur des Lieux Saints de l’Islam demeure en dessous de ce qui est attendu . Aucun signe de vie n’a été constaté de ses subordonnés à ma dite-lettre .

              Contrairement à ce geste , mes correspondances personnelles adressées à la Maison Blanche ont toujours suscité intérêt et réponse des pus hautes instances Américaines .

               L’actuel Ambassadeur des U.S.A à Tunis souhaiterait , par paresse peut-être , temporiser encore la situation  en jugulant le délai et les meilleures circonstances Arabo-Occidentales

 adéquates . Il préconise , en douceur , le recours à l’établissement de rapports diplomatiques non officiels , discrets et secrets non médiatisés et non reconnus , entre ces deux états d’Israël et de Tunisie  dont la maturation des peuples a dépassé la crainte officielle hallucinatoire non expliquée mais justifiée par des responsables locaux qui évitent , par hésitation et manque de déterminisme de prendre cette initiative franchement aux sérieux par peur du regard du voisin.

              Pourtant , il n’y a de quoi avoir honte dans le sens de la modération des tempéraments conflictuels pour résorber les étiologies des tensions afin d’instaurer des perspectives nouvelles d’atmosphère de compréhension , de tolérance et d’échanges fructueux au sein de la Descendance d’Abraham . 

              Mais , le manque de courage , d’audace et de responsabilité officielle  de l’ambassadeur Américain à Tunis a été notifié et motivé par  son retrait apparent et sa position hermétique dans l’exercice de ses fonctions bien sécurisées en Tunisie à l’abri des yeux dans la plus vaste ambassade des U.S.A au monde Arabe le mettant à l’écart de tout contact et de tout rapport humain avec le peuple Tunisien .

              Cette immense infrastructure diplomatique dans la banlieue de Tunis témoigne d’une profonde ancienne et amitié entre deux peuples  et  deux états qui se respectent mutuellement et fidèlement .

               Mais , ce diplomate semble perdre les raisons exactes de son rôle officiel en Tunisie .

      Monsieur le Président ,

              Si les moyens politiques , diplomatiques , culturels et financiers de cette grande institution ne sont conçus , en Tunisie , à promouvoir le rapprochement des peuples Juif , Chrétien et Musulman , pour la paix , la sereinité , le respect  , la dignité et la coopération dans une panoplie d’atmosphères de divergence positive , il est du devoir de l’ambassadeur Américain  de se faire déclarer ses véritables priorités et préoccupations officielles en notre pays .

             Il semble qu’il n’a cessé de préserver  sa peau  révélée très sensible au beau soleil de  la Tunisie .           

             Par ailleurs , si le représentant de l’état Américain en Tunisie respecte bien les horaires de la messe à l’Eglise des Protestants d’El Hafsia , chaque dimanche matin . Son assiduité à la pratique religieuse  témoigne d’un signe de discipline intrinsèque sculptant sa croyance et sa haute moralité religieuse qui lui attirent du respect médiatique .

             Mais en l’occurrence ,  l’actuel ambassadeur Américain à Tunis a déjà fait paradoxalement preuve de négligence manifeste dans sa tache officielle essentielle de diplomate chargé de promouvoir les ponts de confiance  , de continuité et de coopération qui toucheraient le simple citoyen de nos deux pays .

            Par ailleurs , il semble que l’influence l’opportunisme d’une certaine souche d’intellos Tunisiens  n’a pu exprimer , directement et franchement , les raisons exactes d’un échec professionnel ou d’une déception personnelle qu’elle a subi au cours de son itinéraire .

             Elle a , donc , pris la peine d’investir sa oisiveté et son profit face au régime politique afin de tenter de désorienter les justifications patriotiques cohérentes des préoccupations officielles  avec un esprit ségrégatif et sélectif influencé par un ancien discours revendicatif et contestataire trop classique dont les instigateurs et leurs domestiques sont incapables de le renouveler pour le mettre à jour .

            S’investir dans le mouvement de l’opposition politique , en Tunisie , prétend , selon un certain état d’esprit , se permettre d’être au dessus de la loi pour faire glisser des exactions et des dérives vers la loyauté et l’immunité à l’impunité . Politiser des contestations futiles par la haute fréquence des communiqués et des déclarations médiatiques d’hostilité n’a pu décourager les orientations officielles du pays .

            Se trouvant dans l’impossibilité de contribuer positivement à la renaissance économique , politique et culturelle de la Tunisie ,  cette frange d’élitistes marginalisés de la société civile Tunisienne s’est professionnalisée dans les revendications chroniques à composantes humanitaires pour embarrasser et désorienter davantage les efforts officiels  au développement du pays .

            Un simple balayage des éléments composant ce phénomène de l’opportunisme  politico-social en Tunisie montre qu’il s’agit , toujours , des mêmes personnes qui ont trouvé des issues bruyantes à l’étranger pour séquestrer et étouffer le paysage politique de la société civile depuis plus de quarante ans .

            Nombreux partis politique de l’opposition Tunisienne reconnue et non reconnue ne sont constitués que soit par une seule personne autour de laquelle gravite le néant , soit par un groupement familial d’éléments opportunistes de blocage , de recul et de décélération du processus démocratique . La cosmétique de l’opposition politique n’a pas été créée par l’autorité au pouvoir . Mais , elle a été confectionnée par les intrus , les arrivistes et les spéculateurs qui infectent le paysage de la société civile par l’égoïsme du profit personnel . En ce sens , les rapports entre les bureaux politiques de l’opposition ne manquent pas de dérives de collaboration avec l’appareil sécuritaire tant critiqué et mis au banc des accusés .

            Cette attitude de combinaison de soutien mutuel imprudent est le principal noyau de l’isolement et de mise à l’écart de l’opposition plitique Tunisienne par les masses médias . Car , la torsion de ses chefs de partis ne vit que des conflits collatéraux de marginalisation .

            Si l’actuel ambassadeur Américain en Tunisie a ouvert la porte de son bureau pour la prostitution politique des faux ex-responsables régurgités des viscères de l’actuelle autorité au pouvoir , il a , en outre , fait la promotion de la délinquance politique des brebis galeuses de la société civile Tunisienne inlassable pour la mastication chronique des mêmes slogans devenus propagandistes par l’usure de l’usage fréquent et trop traditionnels par le dépassement de leur date de péremption .

           A cet effet , monsieur l’ambassadeur des U.S.A à Tunis n’oserait mettre à découvert la position réelle de ses interlocuteurs à propos de la reconnaissance de l’état d’Israël et la contribution médiatique passive sinon active , de ces supposés opposants politiques Tunisiens , à l’ouverture d’une ambassade de l’état Hébreux à Tunis .

          Par ailleurs , le représentant de la diplomatie Américaine en Tunisie a , certainement , omis l’hostilité manifeste de l’opposition Tunisienne à la dernière visite du Secrétaire d’Etat Américain des Affaires Etrangères , Mr Coln Powl , en 2003 à Tunis .

           Les caméléons n’ont pas honte de changer de couleur .

          Cependant , cette frange d’opportunistes d’élitistes Tunisiens a toujours maintenu la thèse hystérique de l’holocauste et du rejet à la mer de tous les juifs du monde . Mais , entre autre , elle ne cesse d’exprimer une attente indéterminée d’un avenir qui les ferait vivre un passé sanguinolent .

          Par ailleurs , ne serait-il pas indéniable d’évoquer la complicité de cet ambassadeur Américain avec les brebis galeuses de l’Opposition Politique sinon de la société civile Tunisienne ? Leurs rapports relationnels d’appui et de soutien restent suspects au complot contre l’établissement de relations diplomatiques entre Israël et la Tunisie .

          Le Roi Abdallâh d’Arabie Saoudite n’est , à son tour , pas à l’abri de mes accusations .

          La sous-estimation de la valeur du caractère sacré de la Tunisie à l’égard de la communauté internationale juive a reporté , en conséquent ,  l’ouverture d’une ambassade Israélienne à Tunis pour une date ultérieure .

          La Communauté Internationale Juive est , par ailleurs , confrontée face à ses responsabilités historiques devant l’enjeu important de l’influence et des intérêts stratégiques de groupuscules qui bloquent l’osmose des rapports humains des civilisations et des religions .

         Cette déviation préconiserait la promotion de l’industrie de la mort et du désastre par le maintien d’un seuil optimal de tension dans le monde afin de préserver le statu quo au profit des grandes sociétés multinationales et non au profit des nations.

           Le risque de toute dégénérescence de dépression collective n’est qu’un facteur de bénéfices pour les meneurs des fluctuations des humeurs de l’arrière-plan.

          A ce propos , il est judicieux de signaler que pour l’effectif aussi restreint des juifs Tunisiens résidant actuellement en Tunisie , leur communauté jouit en toute sécurité et sereinité d’établissements scolaires privés et d’instituts de linguistiques ainsi que des monuments religieux bien gardés .

          Les indications de leur état civile sont encore préservées dans les archives municipales Tunisiennes .

          Elles sont même remises à jour dans le système-informatique de chaque mairie.

          La Communauté juive Tunisienne comptait plus de 180.000 citoyens en 1967.

          Mais , elle n’excède , actuellement , les 2000 personnes dissoute dans la société Tunisienne en toute aisance .

          Les actes de propriétés foncières juives en Tunisie demeurent aussi bien gardés au niveau de l’administration du pays .

           Le Comité Provisoire des Juifs Tunisiens décrété par le Zaïm Habib Bourguiba , à l’aube de l’indépendance du pays , garde encore ses empruntes dans le Journal Officiel de la République Tunisienne .

          Le droit de citoyenneté , en Tunisie , n’a jamais fait de distinction ni d’allusion ni aux origines , ni à la race , ni à la langue , ni à la religion requises .

          La pratique des croyances et l’octroi des droits civiques n’ont jamais  ,  à leur tour  , évoquer  de  ségrégation  sélective  de privilèges .

          Par ailleurs , dans cette conjoncture internationale , ce Haut Diplomate Américain en Tunisie aimerait surtout comptabiliser les faisant-fonctions de victimes de la société civile qui n’ont cessé de bien pratiquer le jeu de la mise en scène médiatique orchestrée dans l’intention de les faire vivre le faux espoir de l’exigence de reformes occidentalisées mais indiquées , en Tunisie , de l’autre coté de l’océan.

           Des consultations et des conseils d’opposants politiques étrangers assistés par des services d’espionnage , de natures différentes , n’ont hésité à présenter  leurs contributions d’opinions de manipulations et d’avis comploteurs discrets pour tenter de semer la zizanie en Tunisie .

           De ce fait , ce manque manifeste de considération au respect des aspirations patriotiques du peuple Tunisien gravite autour d’un état d’esprit d’un Haut Diplomate Américain chez qui l’avenir des masses et des régions à travers le monde Arabe est tributaire des humeurs de la machine de l’industrie de la mort et du désastre collectif  manipulées par les détenteurs de la haute technologie de destruction .

            Par ailleurs , il est à souligner que le peuple Tunisien réserve un immense amour et respect au peuple Américain et son Gouvernement contrairement à ce que peuvent véhiculer les messagers du diable par leur fanatisme obsessionnel religieux et nationaliste .

           En dépit de l’absence de dialogue , de discussion , de débat d’échange d’idées , de connaissances pour le rapprochement des peuples et des religions , l’activité de coopération culturo-diplomatique Américaine n’a réussi à , depuis longtemps , entreprendre des réunions ou des congrès ou des colloques constructifs , en Tunisie , dans des espaces médiatiques ouverts au public de toutes catégories socioprofessionnelles .

              Aucune manœuvre ou initiative remarquable n’a , à son

 tour , suscité l’intérêt médiatique et l’attraction du citoyen Tunisien pour  prévaloir l’impact d’une action d’envergure diplomatique Américaine par un ambassadeur dont l’attitude n’est  ni synchrone , ni adaptable au service des véritables objectifs du discours officiel du sommet de son état .

              Les échos des formulations d’ingérence occidentale en Tunisie véhiculent des notions d’exigence de sevrage du paysage politique local par un courant Islamiste indispensable aux  équilibres des consignes Américaines transformées par certains vecteurs en menaces de mise en péril de la stabilité du pays .

              A ce type de discours , monsieur l’ambassadeur Américain en Tunisie a toujours tendu ses oreilles aux vaguemestres et aux charlatans de la politique de la société civile Tunisienne. 

       Monsieur le Président ,

             Sur une trajectoire parsemée d’oscillations entre l’hypocrisie , la sincérité et la méfiance , votre actuel ambassadeur a omis avec préméditation que la Tunisie a été , par les prolongements de son histoire profonde , le carrefour des civilisations et la terre des rencontres .

               Votre diplomate a fait de son orgueil et de son retrait de la scène médiatique Tunisienne un obstacle à sa solubilité et à sa solvabilité avec les organismes et institutions de toutes tendances confondues dans ce pays pacifique .

               Sa  mission  diplomatique  officielle  se  résumerait  ,  peut-être , à formuler des rapports contraignant les orientations officielles de l’état Tunisien pour créer des scissures et des fissurations au profit du puzzle des spéculateurs et des spécialistes de l’opportunisme du marketing politique local et internationl .

               En outre , si je me permets de saluer votre engagement et votre déterminisme dans la promotion de la démocratie , des libertés et du respect des droits de l’homme au monde Arabe , votre honorable action demeure être obturée par ses prolongements diplomatiques et médiatiques au niveau des cibles concernées , notamment en Tunisie .

               L’absence d’un vecteur de modulation et de régulation géo-stratègique de ce mécanisme international complexe réside en la collaboration et la participation active , franche et directe des responsables de l’état Hébreux et de l’ensemble de la communauté internationale juive dans le cadre de l’instauration de nouvelles  perspectives et notions de convivialité et de tolérance entre les civilisations et les religions de ce globe .

               Le prolongement de l’axe Méditerranéen entre Tel Aviv et Tunis demeurerait le cœur palpitant de cette planète .

               Les séquelles des dépressions collectives et des tensions d’incompréhension Arabo-Israèlienne n’ont ramené que des

 drames , des douleurs et des souffrances chroniques pour toutes les parties intervenantes aux moments des vagues de décompensations loco-régionales et internationales à travers l’histoire .

            Les principales provisions d’armes nucléaires destinées à la destruction de cette terre se trouvent au Moyen Orient et constituent une menace pour le devenir de l’humanité.

               Si l’état Américain a pris le risque de mettre en péril la sécurité de ses citoyens et de son territoire pour défendre les valeurs universelles à distance , il n’en demeurerait moins responsable de respecter les exigences des moyens et des modalités préconisés à la réalisation de cet objectif .

                L’arme de destruction massive resterait toujours le cerveau humain et non pas la ferraille de Saddam Hussein et de ses similaires .

                En effet , la décompression sinon la radiation de l’incidence des rivalités dans la compétition des clans internationaux à la résolution du conflit Israélo-palestinien passerait , sans aucun doute , par le Portail du Moyen Orient qu’est la Tunisie .

                Si on assiste souvent à une tension politique chronique et un blocage répété du processus de paix au Moyen Orient , il faudrait toujours penser à l’absence de l’activisme officiel de la motivation de la Tunisie .

                Ni Républicains , Ni Démocrates Américains , Ni les Cadimas , Ni les Travaillistes , Ni les Leekoodiens en Israël , Ni le Fatah , Ni le Hamas en Palestine , Ni le Hezbollah au Liban , Ni le Bâath Syrien ou Irakien ne pourraient ramener la paix au Moyen Orient et la sereinité en U.S.A sans l’intervention de la Tunisie qui devrait faire le modèle exclusif exemplaire du monde Arabe .

                Un Don Divin lui a été attribué depuis son ancienne histoire profonde .

               Comme pareil à votre cas assez exceptionnel , monsieur le Président : Vous avez engagé une immense vague internationale de lutte contre le terrorisme par des recommandations spirituelles ayant motivé votre action pour la promotion des libertés et de la démocratie dans le monde Arabe .

      Monsieur le Président ,

                 Votre mission rentre dans le cadre d’une charge confessionnelle divine attribuée à votre excellence pour éradiquer l’injustice et instaurer la démocratie et la liberté dans un monde serein .

                 Je crois personnellement aux sincères prétentions de votre dévouement à votre mission suprême et je le confirme par des preuves-clés de votre gloire et succès .

                 Je suis certain que Dieu me faciliterait la tâche de pouvoir  jouir d’une audience personnelle avec vous pour que je puisse vous remettre une éventuelle passation de confession glorieuse qui changerait le mode d’action du monde .

      Monsieur le Président ,

                 Vous seriez , en conséquent , le premier Président de la communauté internationale chargé d’une mission très spéciale pour accomplir le devoir sacré à l’égard du créateur de cet univers qui a toujours soutenu vos initiatives .

                 Je serais , par ailleurs , en mesure d’exiger au peuple Américains et à ses représentants au Congrès de porter des réformes à la Constitution des U.S.A pour vous permettre de prolonger votre séjour d’autorité dans le monde à travers la Maison Blanche .

                Mais , en cas de non considération de mes propos et suggestions , des remords incontestables seront à l’origine de malheurs et de sanctions divines atroces dont les séquelles seront plus sévères que celles des catastrophes naturelles notées sur le sol Américain .

                Ce message n’est qu’un avertissement et une mise en garde de tout ce qui pourrait affecter le peuple Américain et survenir sur son sol en cas d’assourdissement à cet appel solennel.

                Je mettrais , plus tard , en public les raisons réelles qui ont motivé mon indication actuelle afin de me déresponsabiliser des conséquences de la non-application de mes conseils de réformes de la Constitution des U.S.A. pour une éventuelle  prorogation de mandat présidentiel pour Mr. Georges W. Bush .         

      Monsieur le Président ,

                 Votre ambassadeur ne se rend pas compte de sa lourde tâche officielle en Tunisie . Il s’amuse , peut-être , à dénombrer les foyers de tension dans le monde Arabe sans pour autant tenter d’apporter une infime solution .

               Une affection particulière est attribuée au Courant Islamiste Modéré Tunisien par les hautes instances Américaines refusant la conception de l’éventualité des deux faces de la même monnaie . Les Islamistes modérés ne sont différents des radicaux que par leur capacité apparente de maîtrise provisoire de l’__expression publique criminelle de leur hystérie en joignant la comédie de l’hypocrisie à la raison avec beaucoup de patience sur un fond de malaise intrinsèque non contrôlé au sein des communiqués et des déclarations médiatiques d’hostilité .

              A ce sujet , l’émotion n’a aucun sens face aux turbulences et agitations hystériques au terrain de développement du terrorisme , de l’intégrisme religieux et du chauvinisme nationaliste en Irak et ailleurs .

              Cette nouvelle épreuve de la politique extérieure Américaine au sujet de la décompression des régimes autoritaires Arabes garde le secret de sa réussite sous réserve de l’apaisement de la tension des foyers sanguinolents en Irak d’abord puis en Palestine ensuite .

              La solution n’est pas prévue pour demain .

              Une lourde charge de collaboration internationale crédible est nécessaire sinon indispensable autour d’un noyau de gravitation active qu’est La Tunisie .

              A ce sujet , la démocratisation des états Arabes débuterait , en outre , par l’éradication des dérives financières et de la criminalité politique de tout ordre et de tout genre en complicité avec l’indifférence passive et active des décideurs de la communauté internationale …

              En l’occurrence , si le porte-parole de la Maison Blanche s’inquiète publiquement sur l’état des liberté en Tunisie , alors que le peuple Tunisien et son gouvernement ne cessent d’exprimer leur sympathie et leur soutien au Président G.W. Bush pour sa lutte contre le terrorisme , permettez-moi , monsieur le Président , de vous signaler que nombreux de vos subordonnés ont privé les Tunisiens de participer aux cotés des Américains et des Anglais en Irak et ailleurs pour l’instauration de la démocratie et des libertés chez les peuples opprimés .

      Monsieur le Président ,

             Si vos proches et conseillers n’ont su et n’ont pu épargner le sang des jeunes Américains pour éviter les exactions des parties intervenantes , ils ont attribué l’injustice de l’exclusivité du sacrifice à la liberté et à la démocratie pour les mères des soldats Américains tombés en Irak . 

           Monsieur le Président ,

             En tout état de cause , la sanction hypocrite silencieuse , manifestée par   l’indifférence  suspecte de l’Ambassadeur Américain en Tunisie , à l’égard de ma lettre que je lui ai adressée depuis plus d’un mois , reste gravée mais sans réponse .

            Cependant , il est possible que son futur substitutif ou successeur comblerait ses carences et ses imperfections diplomatiques d’ordre strictement professionnel et non

protocolaire .

            D’ici à là , le monde continue à bouger .

            Dans un monde qui bouge , le mouvement n’est qu’un signe de sagesse et de vitalité .

            Le temps n’attend pas .

            Les éléments-clés des points forts recherchent la valorisation des atouts pour surmonter les difficultés et les défis afin de bien exploiter les synergies et les complémentarités .

Dr. SAHBI AMRI

            Tel. 00.216.98.22.27.51


Quand la « racaille » fait bande à part

LE MONDE DES LIVRES | 13.04.06 | 17h36  •  Mis à jour le 13.04.06 | 17h36

 

Lancé en janvier 2005, l’appel des « indigènes de la République » a donné naissance à une galaxie militante aux contours incertains, dont l’hétérogénéité même constitue et la force et la faiblesse : « Nous, descendants d’esclaves et de déportés africains, filles et fils de colonisés et d’immigrés… », écrivaient les signataires de ce texte préparatoire à des « assises de l’anticolonialisme postcolonial ».

 

Sans vouloir se poser en porte-parole de ce « nous » précaire, Sadri Khiari propose ici quelques pistes susceptibles de fournir un débouché au mouvement, comme de « contribuer à l’émergence d’une _expression politique et organisée de la colère des populations issues de l’immigration ».

 

Sous sa plume, la tâche essentielle se résume d’un mot : autonomie. Membre de l’opposition démocratique tunisienne, récemment installé en France, l’auteur puise dans les héritages théoriques de Frantz Fanon et de Malcolm X pour affirmer la nécessaire auto-organisation de la lutte « indigène ». C’est-à-dire son émancipation absolue vis-à-vis d’autres combats souvent présentés comme plus « urgents » (syndicaux, féministes, écologistes…).

 

Aussi Khiari procède-t-il à la critique impitoyable d’une gauche française qui demeurerait prisonnière de son « idéologie nationale-républicaine » et assimilationniste : « Parce qu’elle est le partenaire indispensable des indigènes, la gauche est leur adversaire premier », note-t-il. D’où également la charge contre SOS-Racisme, accusé d’avoir instrumentalisé la mobilisation des beurs pour la « projeter dans le plan politique blanc ».

 

SPECTRES COLONIAUX

 

Car l’auteur n’hésite pas à le proclamer : l’urgence, désormais, serait de dénoncer une société tout entière « fondée sur les discriminations ethniques », et dominée par ce qu’il nomme des « partis blancs », comme d’autres disent des « partis bourgeois »…

 

Depuis les politiques urbaines jusqu’à la répression des émeutes de banlieues, en passant par la construction de « l’islam de France », tout l’inconscient étatique serait donc habité par les spectres coloniaux : « Le « régime de l’indigénat » hante continûment institutions, pratiques et idéologies », écrit Sadri Khiari.

 

Page après page, son texte marque ainsi la structuration théorique et la radicalisation militante d’un mouvement en rupture avec l’universalisme de la gauche traditionnelle, toutes tendances confondues: « Les indigènes n’ont que faire de la « solidarité antiraciste » des Blancs. Nous ne sommes pas sympathiques. Je hais le paternalisme encore plus que la haine », conclut-il.

 

POUR UNE POLITIQUE DE LA RACAILLE. Immigré-e-s, indigènes et jeunes de banlieues de Sadri Khiari. Textuel « La discorde », 176 p., 17 €.

 

Jean Birnbaum

 

(Source : « Le Monde » du 14 avril 2006)


Ettajdid : Le congrès fin mai 2006

Le 2ème congrès du Mouvement Ettajdid se tiendra, probablement fin mai 2006. Initialement prévu pour les 29, 30 avril et 1er mai 2006 il a été reporté pour permettre à des personnalités démocrates, progressistes et indépendantes de participer aux travaux de ce congrès.

 

L’objectif à Ettajdid est la constitution d’un pôle démocratique et progressiste. Déjà une conférence de presse regroupant les membres du bureau politique d’Ettajdid et des personnalités démocrates a été tenue il y a environ trois mois au cours de laquelle le secrétaire général d’Ettajdid Mohamed Harmel a annoncé la constitution d’une coalition entre Ettajdid et des personnalités progressistes et indépendantes.

 

 

PDP : Le congrès les 22, 23 et 24 décembre 2006

Le Conseil national du Parti démocrate Progressiste (PDP) qui s’est tenu samedi et dimanche dernier a fixé pour les 22, 23 et 24 décembre 2006 la date du congrès du parti.

N.S

 

(Source : « Le Temps » du 14 avril 2006)


 

La presse électronique en Tunisie 

 Un secteur à réglementer

 

*Des commissions seront formées pour organiser le journalisme on-line

 

La presse électronique ou le journalisme on-line attire l’attention des différents acteurs. Donner un nouvel élan à cette nouvelle forme de journalisme pour être au diapason de la révolution technologique mondiale et développer le secteur au niveau local est un souci commun. D’ailleurs, c’est dans ce cadre que s’inscrit la table ronde organisée, hier à l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises, par le ministère de Communication et des Relations avec la Chambre des députés et la Chambre des conseillers.

 

Une pléiade de spécialistes se sont penchés sur l’état des lieux de la presse électronique en Tunisie, les acteurs et la pratique ainsi que le cadre législatif régissant cette activité.

 

Comment se définit la presse électronique ? Cette question préoccupe encore les spécialistes, car ils n’arrivent pas a cerner définitivement ce concept.  « Il s’agit du problème auquel sont confrontés les communicateurs et les acteurs dans le domaine », d’après Sadok Hammami professeur à l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information. Il a présenté à cette occasion les types de contenus numériques en Tunisie qui sont au nombre de trois. Il est question d’Internet, des contenus personnels et des contenus éditoriaux et médiatiques. « La presse électronique concerne les institutions dont l’activité principale est la publication. On compte en Tunisie 28 sites web des différents organismes de presse, des stations de radio et des chaînes télévisées », a-t-il précisé.

 

Lacunes

 

Le paysage de la presse électronique en Tunisie souffre encore de plusieurs lacunes, notamment, la faiblesse des contenus, l’absence des contenus personnels et la rareté des grands sites ou les sites de masse.

D’autres points faibles au niveau de la stratégie de développement de la presse électronique en Tunisie ont été évoqués par M. Hammami. Les sites des supports médiatiques se contentent de reprendre le contenu publié dans le journal. Le spécialiste considère que le développement du secteur est lent et que les stratégies adoptées à cet égard sont prudentes. « Les interfaces techniques sont simples voire rudimentaires », a-t-il ajouté.

 

Mesures

 

Les autorités de tutelle sont appelées à avoir recours à un ensemble de mesures pour booster la presse électronique en Tunisie. A cet égard, M. Hammami recommande d’adopter une stratégie basée sur la sensibilisation. Il faut, également, repenser la formation dans la spécialité, soutenir les acteurs Tunisiens et encourager les supports publics. Le développement de la presse électronique en Tunisie est tributaire de l’encouragement de l’investissement dans l’innovation technologique et la création d’un réseau.

 

Législation

 

La législation tunisienne a organisé la presse électronique en amendant et en complétant quelques textes et décrets. Mais, l’actualisation de ce cadre législatif est jugée importante, et ce, à cause de l’évolution rapide du secteur. C’est ce qu’a démontré le juge Ali Kahloun. La loi tunisienne a  déterminé le cadre fonctionnel du réseau d’Internet en mettant en place un cahier des charges organisant le secteur comme elle a déterminé les infractions sur cet espace virtuel.

Toutefois il est essentiel que le législateur organise le document électronique en tant que preuve et de réviser la loi organisant les infractions commises sur le réseau.

Plusieurs questions ont été évoquées lors du débat, dont le financement de la presse électronique et le contenu du journal on line. A cet effet, le ministre a annoncé que des commissions seront formées pour donner un nouveau souffle à la presse électronique en Tunisie et réglementer le secteur.

 

Sana FARHAT

 

(Source : « Le Temps » du 14 avril 2006)

 


 

Table ronde sur «La presse électronique : réalité et perspectives»

 Un plan d’action pour définir le concept et fixer les conditions d’exercice de la profession

 

Le ministère de la Communication et des Relations avec la Chambre des Députés et la Chambre des Conseillers a organisé, hier matin, une table ronde sur le thème «La presse électronique, réalité et perspectives», avec la participation de plusieurs journalistes et experts dans ce domaine. Cette rencontre a été consacrée à l’examen des moyens permettant d’organiser le secteur de la presse électronique.

 

A cette occasion, M. Rafaâ Dekhil, ministre chargé de la Communication et des Relations avec la Chambre des Députés et la Chambre des Conseillers, a fait observer que la nouvelle dynamique que connaît le secteur de la presse électronique dans le monde exige une lecture réfléchie des conditions de sa naissance et une bonne préparation en prévision de son évolution.

 

L’intérêt particulier accordé à ce secteur porteur, a-t-il ajouté, s’inscrit dans le droit fil d’une vision globale des mécanismes mis en œuvre par l’Etat en vue de faciliter l’intégration de la société tunisienne dans le processus de la mondialisation, dans la théorie comme dans la pratique, passant en revue la démarche adoptée par la Tunisie pour être parmi les premiers pays à s’inscrire dans la société de l’information et à faire siens ses exigences et ses mécanismes.

 

M. Dekhil s’est félicité, à cet égard, des mesures, des incitations et des encouragements initiés par le Président de la République au profit des professionnels de l’information en vue de leur permettre, chacun à partir de la position qu’il occupe, de contribuer à la diffusion de la culture numérique et à sa généralisation à tous les secteurs d’activités.

 

Le ministre a, par ailleurs, insisté sur l’impératif, pour les spécialistes participant à cette table ronde, de poser certaines problématiques fondamentales ayant trait à ce secteur, telles que le concept de presse électronique, la manière de définir les limites séparant la presse traditionnelle et la nouvelle presse, et les conditions de son exercice, outre la détermination du profil du journaliste électronique, la réglementation de son exercice et la délimitation des délits et des crimes liés à la diffusion électronique.

 

M. Abdelkarim Hizaoui, professeur à l’Institut de presse et des sciences de l’information (Ipsi), a donné une conférence sous le titre «Les législations internationales dans le domaine de la presse électronique» dans laquelle il a relevé l’absence d’une législation internationale régissant ce secteur.

 

Il a indiqué qu’à la lumière de ce vide juridique, un besoin urgent se fait sentir exigeant la mise en place, à l’échelle internationale, de textes législatifs réglementant l’activité de la presse électronique et interdisant l’exploitation de l’Internet à des fins contraires à la déontologie journalistique ou à des fins criminelles ou terroristes.

 

De son côté, M. Sadok Hammami, professeur à l’Ipsi, a mis l’accent, dans son intervention, sur les contenus des sites web tunisiens consacrés à la presse électronique, analysant les moyens permettant de les améliorer et de faire en sorte qu’ils atteignent le niveau des autres sites dans le monde.

 

Par ailleurs, la question des «législations tunisiennes dans le domaine de l’Internet» a été au centre d’une intervention donnée par le juge Ali Kahloun, qui a indiqué que la Tunisie a été parmi les premiers pays à accompagner, au plan législatif, la nouvelle réalité née de l’apparition de l’Internet et de son utilisation sur la plus large échelle.

 

Au cours de la deuxième séance de cette table ronde, plusieurs expériences médiatiques dans le domaine de la presse électronique ont été présentées, en plus d’une communication technique sur «le rendement économique de la presse électronique» et d’une autre sur «les techniques de la presse électronique».

 

Après avoir écouté les différentes interventions et le débat instauré à cette occasion, M. Dekhil a affirmé que le ministère s’emploie actuellement, avec le concours de toutes les parties concernées, à organiser le secteur de la presse électronique, faisant observer que cela ne signifie pas nécessairement la promulgation d’une loi pour l’encadrer et que la plate-forme juridique organisant le secteur de l’information en général, et notamment le Code de la presse, pourrait être exploitée à cette fin.

 

Le ministre a annoncé que le plan d’action qui sera appliqué par le ministère dans ce sens visera en premier lieu à définir, de manière claire, le concept de presse électronique et à fixer sur cette base les conditions à remplir par les journalistes exerçant dans le domaine de la presse électronique pour l’obtention d’une carte de journaliste professionnel.

 

En réaction à l’appel des participants à la nécessité d’instituer des incitations et des encouragements pour aider à la diffusion de la presse électronique, le ministre a annoncé que les propositions avancées seront prises en considération dans le cadre de l’organisation du secteur et notamment dans le domaine de l’information électronique nationale auquel le Président Zine El Abidine Ben Ali accorde une importance majeure. Il a également relevé la nécessité de réfléchir à la création d’un service spécialisé au sein du ministère chargé des volets technique, financier et journalistique, pour assurer le suivi permanent de ce secteur prometteur.

 

Le ministre chargé de la Communication et des Relations avec la Chambre des Députés et la Chambre des Conseillers a, en conclusion, annoncé la création d’une commission formée de spécialistes du domaine de l’information et de la communication, pour l’élaboration d’un document technique dans ce sens, qui devra être soumis au gouvernement.

 

(Source : « La Presse » du 14 avril 2006)

 


Audiovisuel : Les problématiques actuelles des médias en débat

 

«Les mutations du paysage audiovisuel international: problématiques actuelles». C’est le thème d’un colloque international qui se tient depuis hier dans un hôtel de la place.

 

Tunis – Le Quotidien

 

Des experts tunisiens et étrangers en provenance de pays arabes, d’Europe et d’Amérique du Nord s’étaient réunis pour présenter chacun l’expérience de sa région et échanger des idées avec les chercheurs de pays différents.

Le colloque était axé autour de 6 thèmes principaux à savoir: «Mutation, perception et regards croisés», «Les chaînes satellitaires arabes: entre le professionnalisme et les effets de l’actualité arabe et internationale», «Réflexion sur la fonction des télévisions arabes» «Les études sur la réception télévisée», «Les instances de régulation de l’audiovisuel dans le monde» «Télévisions du Maghreb au miroir des mutations en cours».

 

* Plusieurs conférences importantes sont prévues

 

Ce colloque s’inscrit dans l’intérêt des chercheurs et des stratèges pour les mutations que connaît le monde audiovisuel sur la scène internationale suite à l’ouverture du paysage médiatique tunisien dans le domaine de l’audiovisuel sur le privé comme l’explique M. Hamdane directeur de l’IPSI, et d’ajouter: «Ces mutations ont un caractère technologique et des dimensions économiques. Elles touchent le domaine politique et revêtent des dimensions culturelles».

Durant la journée d’hier, plusieurs conférenciers ont présenté chacun un aspect des mutations de l’audiovisuel dans sa région.

On cite notamment l’intervention de M. Patrick-Yves Badillo, de l’Ecole de journalisme de Marseille, qui a parlé de «l’impact des médias sur les médias: un essai d’analyse quantitatif de la perception des médias arabes et occidentaux». Il affirme notamment que «nous ne sommes plus aujourd’hui dans un modèle de transmission et de réception mais dans un monde caractérisé par de fortes interactions dans les médias».

Le conférencier a présenté une étude sur la perception qu’ont les médias occidentaux des médias arabes, notamment après le 11 septembre. Après cette date, l’intérêt des médias occidentaux a été accentué et marqué par la publication de plusieurs articles à ce sujet. Les journaux anglo-saxons ont publié plus de 6000 articles en un mois.

 

* Internet et nouveaux médias

 

Le professeur Thierry De Smedt a, de son côté, exposé une étude sur l’expérience de l’Internet et les nouveaux médias portables chez les jeunes en Europe.

Les résultats de l’enquête ont permis d’infirmer des préjugés chez les jeunes de 9 pays européens qui utilisent l’Internet en tant que communication «tribale». «L’enjeu n’est pas éducatif» dit-il, «mais se rapporte à l’enrichissement de l’éducation». La nuance est importante aujourd’hui. On cite notamment: «Analyse expérimentale de la réception des images télévisuelles de l’immigration en France» et «la réception des programmes d’Al Jazira au Canada et aux USA».

 

L.T.

 

(Source : « Le Quotidien » du 14 avril 2006)


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