13 novembre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2366 du 13.11.2006

 archives : www.tunisnews.net


Omar S’hibou: Un démenti qui ne dément rien… Khémaïs Chammari: Forum Civil Euromed 2006 – Présentation de l’intervention de Mohamed Arkoun Un observateur: Le calvaire de Chedhli Mahfoudh n´est pas à sa fin Houcine Gali: Le chomage bat son plein a Jebeniana AFP: Attentat de Djerba: cinq personnes renvoyées devant la justice en France ATS: Droit des femmes en Tunisie – Une centaine de personnes manifestent à Berne AFP: Inauguration en Tunisie du premier golf du Sahara

 

Un démenti qui ne dément rien…

 

 omar_shabou
 Omar S’hibou (*)  

L’ancien ministre de Bourguiba et actuellement ministre d’Etat, conseiller spécial et porte parole de la présidence de la république tunisienne, monsieur Abdelaziz Ben Dhia ne semble pas avoir pris conscience ni prévu les effets secondaires de sa toute récente fracassante déclaration annonçant la détermination de monsieur Ben Ali à se représenter à l’élection présidentielle de 2009. Le moment choisi de le faire (près de trois ans avant cette échéance) n’est évidement pas fortuit. Il coïncide avec une forte recrudescence des rumeurs  quant à une aggravation de l’état de santé de monsieur Ben Ali  et avec une accélération de la procédure instituant une vice présidence de la république. Simultanément soutenue par un appel de la chambre des conseillers à monsieur Ben Ali de se représenter et relayé par un notoire article du quotidien gouvernemental « La presse », ce tintamarre n’a d’autre objectif que celui de démentir d’une manière qui se veut subtile et cinglante ces rumeurs.

En d’autres termes, monsieur Ben Ali est dans un état de santé tel qu’il entend se présenter en 2009 et que ceux qui spéculent sur son imminente disparition doivent – tant pis pour eux – déchanter et réviser leurs élucubrations.

 

A mon avis – à mon humble avis – ce genre de mises au point, indirectes, ne sont d’aucun effet. Et s’ils en ont un c’est celui, à contrario, d’accréditer la véracité de la rumeur. On ne met pas fin à des informations aussi persistantes et émanant de sources intérieures et extérieures convergentes, en projetant des fantasmes à un horizon aussi politiquement lointain que l’élection présidentielle de 2009, mais en répondant d’une manière sérieuse et responsable aux exigences du présent. Et le présent revendique une seule exigence : un communiqué médical dûment signé par des autorités médicales incontestables sur l’état de santé réel de monsieur Ben Ali. Toute autre technique ou formule ne servirait strictement à rien. Au contraire.

 

Si j’ai rappelé dès la première phrase l’ancienne qualité de ministre de Bourguiba de monsieur Ben Dhia, c’est bien sûr à dessein. Il sait, mieux que quiconque, la manière simple, honnête, sincère et – oui c’est le mot – démocratique  que  le bâtisseur de la Tunisie moderne privilégiait pour évoquer ses maladies. Il ne les a jamais dissimulées à ses concitoyens. Il en parlait lui-même et avec force détails. Il tenait à associer l’opinion publique à ses ennuis de santé (crise cardiaque, maux de dents, insomnie, dépression). Ceux qui ont  vécu, ne serait ce qu’en partie, sa regrettée présidence,  se souviennent de ses succulentes et parfois émouvantes sorties au sujet de ses maladies. Même les noms de ses médecins, qu’ils soient nationaux ou étrangers, (le français Le Nègre, l’allemand Rubesch, les tunisiens Ben Hamida et Kaabi), leur sont devenus familiers à force d’avoir été cités en signe de reconnaissance. Bourguiba savait qu’il se devait d’informer les tunisiens de son réel état de santé ; celui-ci étant une composante du champ public parce qu’affectant la personne qui, en régime présidentiel de surcroît, assume la première responsabilité dans la gestion du affaires du pays. (mahich mashala mtaa laab)…Il n’hésitait pas non plus, quand la maladie lui faisait craindre le pire, de proposer nommément la personne qui lui paraissait la meilleure pour lui succéder. Qu’importe si les circonstances, après sa mort, confirmeraient ou non sa proposition,  il s’acquittait ce faisant d’une exigence de vérité et de franchise vis-à-vis du peuple tunisien. Pour despote qu’il fut,  force est de reconnaître qu’il avait néanmoins le sens du respect des tunisiens et une indiscutable fibre affective à leur endroit.

 

Comparée aux techniques novembristes, hermétiques et irrespectueuses, la démarche de Bourguiba apparaît pédagogique et participant finalement d’une motivation qui peut toujours s’assimiler, aux yeux de ses éternels ennemis, d’un paternalisme pervers ou d’un populisme de bas étage, mais, en vérité, d’un indéniable sens de l’Etat et d’une exigence de vérité.

 

Une exigence de vérité que tout un chacun est en droit de réclamer, s’agissant d’une question qui touche organiquement à un pays et à son avenir. Revendiquer la vérité sur ce sujet ne procède pas nécessairement d’une intention ténébreuse ou macabre. La classe politique tunisienne  s’est d’ailleurs intelligemment gardé d’instrumentaliser la question pour éviter de tomber dans le piège d’une perversion du débat politique. Il n’en reste pas moins  vrai que tout silence  sur cette sensible question ne pourra qu’exacerber le pourrissement des choses. Surtout une pénalisation de l’ensemble du pays dont on sait le traditionnel mouvement de repli, d’immobilisme et d’angoisse, quand il n’est pas rasséréné au sujet des mécanismes décisionnels e l’Etat.

 

Monsieur Ben Dhia a enfin oublié la traditionnelle formule spirituelle quand on vient à se projeter dans le futur surtout s’il est aussi loin que 2009 : « Inchallah »… Si Dieu  le veut….

 

En effet Si Dieu veut que monsieur Ben Ali se représente en 2009, cela sera, ; sinon, cela ne sera pas…que Monsieur Ben Ali l’ait décidé et que monsieur Ben Dhia l’ait annoncé ou non…

 

(وَلَا تَقُولَنَّ لِشَيْءٍ إِنِّي فَاعِلٌ ذَلِكَ غَدًا, إِلَّا أَن يَشَاء اللَّهُ وَاذْكُر رَّبَّكَ إِذَا نَسِيتَ وَقُلْ عَسَى أَن يَهْدِيَنِ رَبِّي لِأَقْرَبَ مِنْ هَذَا رَشَدًا ) الكهف (23) (24) ( قرآن كريم)

 

(*) Cette opinion n’engage pas l’Alliance Maghrébine pour la Démocratie.

 


« Le maghrébin » Sommaire de l’é

dition du 13 novembre 2006

http://www.hebdo.amd-maghreb.org/

 

EXCLUSIF : Algérie; Brown & Root Condor: Une holding « militaro-énergitique ».

 

Dans son édition du 9 octobre dernier, Le Maghrébin a fait part de l’enjeu majeure qui a poussé Bouteflika, dans une sorte d’un baroud d’honneur, à déballer sur la scène publique, sans toutefois toucher à l’essentiel, quelques bribes de ce qu’est réellement BRC, cette société crée en 1994 et dont le capital est détenu à 51% par la Sonatrach et à 49% par Halliburton. Dans cette édition et pour donner plus de détails, Le Maghrébin revient sur ce sujet qui est effleuré périodiquement par les journaux algériens, sans en informer leurs lecteurs de la teneur exacte de cette affaire.

Brown & Root Condor: Une holding « militaro-énergitique ».

 

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Editorial : Enième reddition de Bouteflika, par Madjid Laribi

 

La scène politique algérienne, « squattée » par Bouteflika  donne l’image  d’une Algérie en pleine déliquescence. Habituellement, le chef de l’Etat et  l’alliance scellée autour de lui –  ce qui constitue le pouvoir de façade – informaient,  à des degrés divers, sur l’évolution des rapports avec les vrais décideurs – l’occulte pouvoir réel. Mais ces derniers temps, la situation semble plus tendue que de coutume. Le spectacle  décrypté au vu des derniers événements tant politiques que sécuritaires et sur fond de scandales financiers scabreux, montrent comment les cercles de décision règlent leurs différends avec des méthodes staliniennes à dater au carbone quatorze.

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Maroc-Tunisie : De la liberté de la presse au Maroc et en Tunisie, par Fatima Kabba

 

Des confrères marocains m’ont assez rudement apostrophée à la lecture de mon denier article (Le Maghrébin du 30 octobre) où j’ai établi une comparaison nettement favorable à mon pays (Le Maroc) par rapport à la Tunisie en matière de liberté de la presse. Selon eux, s’il est entendu que l’Etat tunisien est unanimement reconnu comme policier qui a choisi l’étouffement absolu des libertés comme système de gouvernement, le Maroc ne peut selon eux revendiquer une liberté exemplaire.

 

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رقصة القذافي وإبنه   

بتاريخ 20 أكتوبر الماضي نشرت وِحدة الدراسات التابعة لمجلّة الإقتصادي البريطانيّة الشهيرة تحليلا بعنوان (نقد سيف الإسلام الملتوي)،ضمن مسحها الدّوري لأوضاع بلدان العالم،تناولت فيه واقع التطوّرات السياسيّة الرّاهنة في قذّافيستان،إنطلاقا من الخطاب الذي تفوّه به سيف القذّافي في أغسطس الماضي

 

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آراء الفقهاء آراء بشرية

زهرة الهمامي

عاشت شهرزاد و قصت آلاف القصص و الحكايا و لكنها كانت قصص عن الآخر و للآخر و كانت حكايا الآخر.لم تنبس ببنت شفة عما في نفسها و فكرها؛ لم تمارس حقها في ليلة حب واحدة أكتفت بمسامرة شهريار البغيض الظالم، لم تكن حرة في ما قامت بها .كانت مسؤولة عن شهريار و عن بنات جنسها و أهملت حقها

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Maghreb : l’histoire en attente de l’Afrique du Nord, par Tahar Hamadache

« Ce n’est qu’assez récemment que l’islamologie a utilisé les consultations juridiques (fatawa) pour élucider l’histoire du monde musulman

 Il va de soi que l’usage des « consultations juridiques pour élucider l’histoire du monde musulman » requiert des conditions de travail et de dispositions particulièrement avantageuses. Elles ne peuvent encore s’offrir que pour les islamologues étrangers au monde musulman.

 

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LU : Aménagement du berbère, par Saïd Chemakh    

Les conditions historiques de l’aménagement du berbère en Algérie:

En travaillant depuis des années sur la standardisation du berbère en général et du kabyle en particulier, de nombreux chercheurs se sont aperçus de la nécessité de tenir compte des données historiques et sociolinguistiques dans leurs études. Sans être directement impliquées comme l’est la lexicologie, par exemple, les données sociolinguistiques s’avèrent être d’une importance capitale pour la standardisation de la langue car elles interviennent à deux niveaux de réflexion :

 

 


 

Du 4 au 7 novembre 2006, s’est tenu à Marrakech (Maroc) le 8ieme FORUM CIVIL EURO –MEDITERRANEEN avec la participation de 360 délégués dont 2/5 de femmes.

A l’initiative de la PLATE-FORME EUROMED NON GOUVERNEMENTALE (qui regroupe les réseaux droits humains, culture,syndical et environnement-développement durable) et de la PLATE-FORME NATIONALE MAROCAINE, des délégués de 34 pays ont débattu des questions relatives à la Paix et la résolution des conflits, des droits humains et de la démocratie, de l’immigation,du développement durable et de l’environnement dans le cadre de 4 ateliers thématiques ( 4sessions par atelier) et de 5 ateliers « auto gérés »(1 session par atelier).
15 délégués tunisiens ont participé à ces assises au nombre desquels les représentant(e)s de l’ATFD,leCollectit 95 Maghreb Egalité,l’UGTT,l’ATAntisida,leCRLDHT,laFTCR,l’IADH,l’ATF ,laLTDH,l’ACMACO ainsi que Mourad Allal ,coordinateur de la plate formeEuromed, Souhayr Belhassen ‘FIDH et CA de la plateforme,intervenante atelier Paix)),Kamel Jendoubi (REMDH ,Comité de pilotage et présidence atelier auto gére Egalité de Genre))et 3 intervenants :
 
MokhtarTrifi Pt de la LTDH(atelier droits humains),Hassen Boubakri( immigration) et Khémaïs Chammari(ateliers droits humains et liberté d’association).
FORUM CIVIL EUROMED 2006 MARRAKECH 4-7 novembre

Présentation par Khémaïs Chammari (Tunisie) de l’intervention de Mohamed Arkoun

Séance plénière mardi 7 novembre – 11h30  

Cher(e)s ami(e)s,
Le comité de pilotage m’a demandé, il y a deux heures, de présenter le Professeur Mohamed Arkoun à qui il a été donné « Carte Blanche »  pour une intervention au cours de cette séance finale de notre forum.
Sensible à l’honneur qu’il m’est fait, j’espère cependant que ma modeste contribution ne souffrira pas trop de son caractère improvisé.
Permettez moi tout d’abord de vous dire combien j’apprécie, par delà les divergences, les controverses et les interrogations que nous pouvons avoir, le chemin que nous avons parcouru en quelques années au niveau de la concrétisation de l’idée Euro Méditerranéenne. Il y a un peu plus de seize ans, en effet, la Fondation René Seydoux pour la Méditerranée sous la direction de mon ami Paul Balta – auquel je voudrais rendre hommage – et avec le concours efficace de Giovana Tanzarella, déléguée générale de la Fondation et de Claudine Rulleau-Balta, un ouvrage collectif qui a été publié aux Editions « La Découverte » à Paris sous le titre « La Méditerranée réinventée » auquel j’ai eu le plaisir d’apporter une contribution relative à l’état des lieux en matière de Droits Humains.
Il ne fut pas facile, à l’époque, de réunir la quinzaine d’hommes et de femmes sollicités autour de l’Idée Méditerranéenne. C’est que, comme le rappelait si pertinemment Paul Balta « la Méditerranée, en tant qu’ensemble cohérent, n’existe pas ! la plupart des organismes internationaux l’ignorent même en tant que simple entité géographique. Les Méditerranéens découvrent qu’ils ont perdu depuis longtemps la maîtrise de leur destin qui paraît se décider dans l’Atlantique ou le Pacifique […] Si la Méditerranée, dont Nietzsche disait qu’elle est « la mère la plus humaine », veut redevenir au XXIème siècle un vrai foyer de civilisation comme elle l’a été pendant cinq ou six millénaires, il faut qu’Ulysse et Sindbad symboles, toujours vivants apprennent à naviguer ensemble afin que  Mare Nostrum (jadis cri de guerre des romains !) devienne Mater Nostra » .
C’était il y a seize ans. Quatre ans plus tard, il y a eu la Déclaration gouvernementale et le Forum Civil de Barcelone et la mise en œuvre du processus Euromed ponctué par nos divers « foras » et par les avancées et les régressions dont nous avons abondamment parlé depuis trois jours… Et c’est au cœur de cette réflexion sur l’idée et les perspectives méditerranéennes (et euroméditerranéennes) qu’il convient de resituer l’apport pédagogique et fécond de notre ami Mohamed Arkoun.
Professeur à la Sorbonne en « Histoire de la pensée islamique », Mohamed Arkoun a notamment écrit – et je commence par l’ouvrage le plus récent – « l’Islam et les musulmans en France depuis le Moyen Age jusqu’à nos jours ». Publié aux éditions Albin Michel, ce livre collectif constitue à mes yeux un jalon décisif dans l’effort de réflexion et de critique sur la place et le rôle de l’Islam dans nos sociétés. J’espère en tous cas qu’il sera traduit sans trop tarder en arabe et qu’il sera largement diffusé dans les pays arabes et/ou musulmans. Ici même au Maroc, Mohamed Arkoun vient de publier aux Editions Marsam un ouvrage intitulé « Humanisme et Islam, combats et propositions » où il passe en revue l’évolution de la pensée islamique en insistant sur le fait que « le cadre de pensée et le vocabulaire de la croyance orthodoxe font obstacle à la réception des interrogations et des analyses déconstructives des sciences sociales. Ainsi, l’écriture historienne sur le Coran, les Hadiths, la Shari’a, le Fiqh et l’Exégèse, est mise en échec par l’argument d’autorité enseigné dans les sermons, les cours de religion et tout l’enseignement dit supérieur des facultés de Shari’a ». Il y a là comme le rappelait, récemment, un commentateur marocain, « une rupture de portée intellectuelle qui touche le fonctionnement de la raison elle-même. Le fossé se creuse au niveau du discours entre l’exigence normative de la croyance et celle, analytique, interrogative, déconstructive et critique de la connaissance scientifique ». Je rappellerai aussi quatre autres titres qui jalonnent l’itinéraire intellectuel de Mohamed Arkoun :
–         « l’Humanisme Arabe du IVème au Xème siècle » (1982) –         « Pour une critique de la Raison islamique » (1984) –         « De Manhattan à Bagdad : au-delà du Bien et du Mal » (2003) –         Et enfin, « L’Impensé dans la pensée islamique contemporaine » dont Mohamed Arkoun me disait, il y a quelques minutes, avec un sourire malicieux dont il s’expliquera sans doute dans un instant, que « c’est l’un de [ses] livres auquel il a le plus pensé en observant pendant ces trois jours les débats et les controverses de ce forum » …
Mais avant de lui céder la parole, je ne résiste pas à la tentation d’évoquer le souvenir et l’œuvre d’un grand écrivain et anthropologue algérien dont la parenté intellectuelle avec Mohamed Arkoun me paraît évidente et j’espère ne pas m’être trompé. Il s’agit de Mouloud Mammeri, l’auteur du célèbre roman « l’opium et le bâton » qui a su réussir un mélange subtil et fécond entre sa culture maghrébine et son savoir occidental.
D’un entretien qu’il a accordé, en 1973, à la veille de sa mort, au quotidien marocain « Le Matin », je voudrais retenir, en conclusion de cette présentation, deux citations :
–         « Quand j’étais en 3ème au lycée, déclare Mammeri, nous avons à expliquer un texte en latin qui s’appelait la Guerre du Jugurtha ; et c’est alors que j’ai fait l’admiration de mon professeur. Car il nous donnait quinze lignes à préparer et je lui en rendais cinquante. Chose qui a intrigué ce professeur. Sa curiosité a été encore plus grande quand on est passé de Salluste à Virgile car avec les textes de ce dernier, je ne faisais plus que le nombre de lignes qu’on me demandait. Alors un matin, notre professeur de latin s’amène triomphant et s’adresse à la classe en ces termes : « J’ai enfin compris pourquoi Mammeri écrivait trois fois plus sur la guerre de Jugurtha que sur les autres textes. C’est que Jugurtha est, en fait, l’ancêtre des maghrébins ». Et par delà nos références identitaires à nos racines arabes et/ou musulmanes, il nous faut me semble t’il avoir présent à l’esprit cette anecdote pour établir et consolider les passerelles intellectuelles et culturelles entre les deux rives de la « Méditerranée – Mater Nostra ».
–         La seconde citation sur laquelle je voudrais terminer est relative à l’universalité. « La première bonne définition de l’universalité, affirme Mammeri, a été donnée par un écrivain maghrébin qui avait pour nom Térence il y a plus de 22 siècles ». Et vous voyez que cette problématique évoquée en atelier hier dans  ce forum est loin d’être nouvelle ! Toujours est-il que, comme le rappelle Mammeri, « Pour Térence, l’universalité est d’être un homme (j’ajouterai un homme ou une femme) pour qui tout ce qui est humain n’est pas étranger ».
Et je voudrais, avec votre autorisation offrir cette citation à notre ami Mohamed Arkoun, en dédicace à son œuvre si féconde et si exigeante et … à « la carte blanche » dont il a bien voulu nous honorer.
Merci à toutes et à tous.    Khémaïs Chammari  

Le calvaire de Chedhli Mahfoudh n´est pas à sa fin

Comme d´ habitude, le régime dictatoriale de son excellence vient de faire un pas qui pourrait lui rendre un bénéfice tant voulu, vu que les pas précédents dans ce sens, lui ont donné des acquis, en l´occurrence des discussions sur une prétendue « mousalaha » ce qui a relativé sa nature d´un régime autoritaire qui ne tolère aucune opposition ou même opinion autre que la sienne et au même temps incriminé la victime (l´opposition).   Cette fois-ci, les réactions étaient presque unanime, la libération des prisonniers politiques ne veut rien dire, sinon la politique de goutte à goutte, de la mort lente, de l´élimination d´un parti politique, ou encore mieux de se débarrasser des morts vivants dans ses géôles. Ceux qui ont soutenus ces thèses ne sont pas les militants traditionnels de cette formation politique concernée par la libération de ses membres, mais plutôt les formations politiques toutes tendances étaient convaincues par cette interprétation.  
Il faut l´avouer que les derniers mois étaient marqué par une atrocité inégale à l´encontre des institutions de la société civile et même à l´encontre des pratiques sociales des citoyens ! Quand on entend parler de l´interdiction des habits vestimentaires d´une marge qui n´est pas négligeable de la société, sans prendre en considération aucune signification ou croyance même apolitique, cela montre bel et bien que nous sommes dans les années sombre d´un système totalitaire.  
Ceci dit, il nous faut rappeler, que les prisonniers politiques libérés cette semaine après 15 ans de détention arbitraire, ils n´ont même pas vécu les 24 heures chez eux pour être interroger à nouveau par la police et informer d´un contrôle administratif quotidien illégal. Le cas de Chedhli Mahfoudh n´en est pas unique dans son genre. Ce dernier après quelques jours de sa libération ne pouvait pas marcher normalement et avec des douleurs jusqu´alors inconnues. En le consultant le médecin suppose la maladie de l´ « Ostereopose ». Chedhli a quitté la prison pour l´harcèlement quotidien des autorités policières et la très douleureuse réalité que son corps après une 15 d´années pleines de tortures, de grêves de la faim, de protestes contre les conditions inhumaines d´incarcération, n´est plus celui d´antan.  
Mes questions sont, qu´est ce qu´on peut faire pour Chedhli après sa « libération »? Qu´est ce qu´on peut faire pour tous ceux qui ont acqui cette présumée « liberté » ? Qu´est ce qu´on peut faire pour le reste des otages de la mafia dirigeante ?
Un observateur  

LE CHOMAGE BAT SON PLEIN A JEBENIANA

 
Houcine Gali, Genève
 
Jebeniana, village misérable de 49.000 habitants se trouve à 30 kms avant Sfax, sur la route du Sahel. Sa spécificité se résume à l’agriculture et notamment les oliviers et les petis pois. Depuis l’indépendance du pays en 1956 jusqu’à présent, Jebeniana n’a jamais bénéficié d’une quelconque infrastructure ni de structures économiques créatrices d’emploi. Sa rue principale, l’ Avenue Habib Bourguiba, résume l’essentiel de ses activités: des dizaines d’épiceries qui vendent à crédit, 7 cafés populaires toujours bondés de jeunes qui tuent le temps en s’adonnant aux jeux de cartes et les institutions étatiques ( hôpital, écoles primaires, collège, municipalité, deux bureaux bancaires, la STEG et les PTT ) qui emploient quelques centaines de fonctionnaires. Quelques manufactures d’habits emploient de jeunes filles dont le nombre ne dépasse guère les 200 personnes.
Tout compte fait, 60% de la population active de Jebeniana se trouve au chômage. Et pourtant, entouré de petits villages agricoles produisant de l’huile d’olives, des tomates, des petits pois, des piments, Jebeniana aurait pu être un centre où des conserveries de ces produits auraient dû être crées et procurer ainsi de l’emploi à plusieurs habitants. Mais Jebeniana échappe totalement aux plans du gouvernement depuis l’indépendance parce qu’elle ne se trouve ni au Sahel ni aux alentours du grand Tunis.
 
La ceuillette des olives constitue la période de travail pour les employés agricoles et surtout les femmes. Mais le salaire demeure misérable puisque la femme n’est payée que 5 dinars pour un labeur de 9 h et l’homme près de 8 dinars sans la moindre assurance ni quelconque couverture sociale. Le pouvoir d’achat de ces gens s’avère donc insuffisant pour une vie digne dans un pays où le kilo de viande d’agneau coûte 11 dinars tandis que celui de poissons avoisine les 10 dinars!
Quant aux centaines de veuves et de personnes âgées sans la moindre ressource, le gouvernement leur a alloué 140 dinars par trimestre ( voir La Presse du vendredi 28 juillet 2006 ), c’est à dire moins de 50 dinars par mois dans un village où le coût moyen des factures d’eau et d’électricité se situe à 20 dinars par foyer, le poisson devient un luxe dans un pays bordé par 1500 kms de côtes maritimes et le kilo de fruits avoisine les 1,200 dinars.
 
Toujours bondés, les cafés de Jebeniana constituent un baromètre du chômage qui touche le village. La plupart des habitués de ces lieux ont entre 18 et 30 ans. Il y en a qui ne travaillent pas depuis des années. Avec un dinar en poche, ils s’installent dans ces cafés pour taper le carton, ressasser les faits divers, commenter les matchs de football et « philosopher » sur les problèmes palestinien, irakien et libanais. Les islamistes profitent de la présence de ces jeunes sans travail et irrités contre le pouvoir pour les copter et les influencer.
 
Ce chômage endémique et castrateur a fini par engendrer des conséquences néfastes sur la population de Jebeniana. Les jeunes auxquels le pouvoir destourien a longtemps promis le paradis et la facilité de la consommation sans leur donner les moyens de les réaliser ont fini par se rebeller de la mauvaise des manières: Il y a d’abord la propagation du vol sous toutes ses formes. Tout le monde s’y adonne, du simple chômeur , en passant par le vendeur et même le fonctionnaire. C’est pourquoi on castate plusieurs combriolages chaque semaine à Jebeniana. Des jeunes montent sur le toit d’une épicerie et font un trou pour y pénétrer et voler les produits. D’autres ceuillent clandestinement les olives chez des privés, la nuit. Vous laissez votre bicyclette devant une épicerie le temps de faire vos emplètes, elle disparait en une fraction de seconde, volée par un quidam. Vous achetez un kilo de poissons, de viande ou même de légumes, vous n’avez eu en fait que 900 grammes car le vendeur a enlevé « errsassa ». Si vous vous rendez compte du subterfuge et vous une remarque au vendeur, celui-ci vous répondra san vergogne:  » Tout le monde vole, du haut fonctionnaire, en passant par les membres des familles au pouvoir, jusqu’au simple travailleur. Sans voler, on ne peut pas joindre les deux bouts ». Vous vous absentez de votre maison pour une quelconque occupation, à votre retour, votre mouton n’est plus là.
 
Le chômage à Jebeniana a poussé des jeunes à bruler ( hrag ), en embarquant sur de simples péniches pour rejoindre Lampadouza en Sicile, avec l’espoir de participer aux festins de l’eldorado heuropéen. La plupart n’ont pas réussi cette gageur. Il y a aussi la violence qui bat son plein à Jebeniana tellement les jeunes se trouvent sur leurs nerfs suite aux diverses frustrations et notamment l’absence de moyens matériaux pour vivre normalement. Pour de simples contrarités, des jeunes ont été poignardés en plein café et en plein jour. Les violentes disputes pour un rien sont monnaie courante chaque jour. Que de fois les attablés dans des cafés ont assisté, effarés, aux entrailles de jeunes suite à des coûts de couteaux donnés par d’autres jeunes suite à des qurelles souvent insignifianes.
Enfin, des centaines de jeunes chômeurs trouvent leur salut dans la consommation effreinée d’alcool avec les néfastes conséquences qu’on peut facilem,ent imaginer.
 
Face à ces problèmes de société intenables que vivent les jeunes et les nombreux chômeurs de Jebeniana, les autorités locales somnolent dans une indifférences totale. Ils ne sont pas là pour trouver des solutions au nombreux problèmes de la population de Jebeniana, mais uniquement à veiller à ce que l’ordre règne pour ne pas perturber la marche triomphale de l’initiateur du changement, le général Ben Ali.

Attentat de Djerba: cinq personnes renvoyées devant la justice en France

lundi 13 novembre 2006, 18h41 PARIS (AFP) – Trois personnes sont renvoyées devant la cour d’assises de Paris et deux autres devant le tribunal correctionnel de Paris dans l’enquête française sur l’attentat de Djerba, en Tunisie, qui avait fait 21 morts en avril 2002, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier. Les trois personnes renvoyées devant la cour d’assises sont Walid Nawar (frère du kamikaze qui s’était fait exploser dans l’attentat), Christian Ganczarski et Khalid Cheikh Mohammed, cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Les trois hommes devront répondre de « complicité et tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». Pour les deux autres personnes, Jaouar Suissi et Tarek Hdia, aucun fait terroriste n’a été retenu. Le premier sera jugé pour des faits de « séjour irrégulier » et le second pour « possession de faux documents administratifs ». Une sixième personne, Mohammed Nawar, membre de la famille du kamikaze, qui était également poursuivie dans ce dossier, a bénéficié d’un non-lieu. Les juges avaient notifié aux parties leur avis de fin d’information le 13 octobre. Les avocats des mis en examen avaient déposé des demandes d’actes dans le délai de 20 jours après cette notification, comme la loi le leur permet. Les juges chargés de l’enquête Jean-Louis Bruguière et Philippe Coirre ont signé leur ordonnance avant même l’examen de ces demandes, dont une requête en nullité. Parmi les personnes renvoyées, Khalid Cheikh Mohammed fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Il a été capturé par les Américains le 1er mars 2003 au Pakistan. Il est aujourd’hui détenu à Guantanamo (Cuba). L’attentat contre la synagogue de Djerba avait fait 21 morts dont 14 touristes allemands le 11 avril 2002, dans l’explosion d’un camion suicide. Considéré par les enquêteurs comme l’un des personnages centraux de ce dossier, l’Allemand Christian Ganczarski avait été interpellé par la police française le 3 juin 2003 à l’aéroport de Roissy-Charles-De-Gaulle. Il est soupçonné d’avoir donné le feu vert à l’attentat de Djerba lors d’un coup de fil que lui avait passé le kamikaze, Nizar Nawar, peu de temps avant de se faire sauter. Pour l’accusation, Ganczarski aurait délivré cette autorisation sous la forme d’une prière de bénédiction, ce que la défense conteste. Nizar Nawar a ensuite passé un second appel à Khalid Cheikh Mohammed, avant de se faire exploser devant la synagogue.
 


 

Droit des femmes en Tunisie Une centaine de personnes manifestent à Berne

 ATS, le 11 novembre 2006 à 13h42 Berne (ats) Environ 300 personnes, selon les organisateurs, 140 selon la police, se sont rassemblées samedi en milieu de journée devant l’ambassade de Tunisie à Berne. Elles ont dénoncé le viol du droit des femmes en Tunisie, auxquelles il a été interdit de porter le voile.   « Nous voulons que la femme tunisienne soit véritablement libre, qu’elle veuille porter le jeans, un décolleté ou le voile », a déclaré à l’ATS Larbi Guesmi, président le l’association Ez- Zeitouna qui a initié le rassemblement. « Personne ne doit obliger les femmes à s’habiller de telle ou telle façon », a-t-il ajouté.   Selon un communiqué d’Ez-Zeitouna, les autorités tunisiennes ont lancé en octobre une « vigoureuse campagne contre les habitudes vestimentaires des femmes. Des policiers sont allés jusqu’à obliger des femmes à se dévoiler. Celles qui refusent sont dévoilées de forces. Les femmes qui portent le voile sont empêchées d’accéder à leur lieu de travail. »   Les manifestants ont essayé de transmettre leurs demandes aux diplomates tunisiens, mais ceux-ci ont refusé de les recevoir, a déploré M. Guesmi. L’association Ez-Zeitouna est une ONG suisse qui milite pour la promotion des libertés d’expression.   ATS   (Source: www.edicom.ch , le 11 novembre 2006)

Inauguration en Tunisie du premier golf du Sahara

 AFP, le 11 novembre 2006 à 16h32 TOZEUR (Tunisie), 11 nov 2006 (AFP) – Le premier golf du Sahara a été inauguré samedi à Tozeur, dans le sud-ouest de la Tunisie, où les autorités souhaitent développer le tourisme et diversifier l’offre dans ce secteur. Situé à 450 km au sud-ouest de Tunis, le Golf des Oasis, parcours de dix-huit trous dessiné par l’architecte californien Ronald Fream, le long de la palmeraie de Tozeur, à la limite du désert, a été inauguré par le ministre du Tourisme Tijani Haddad. Ses 25 hectares de gazon entourés de palmiers sont arrosés à l’eau recyclée pour préserver la nappe phréatique, ont indiqué les responsables du projet. Entièrement financé par des capitaux tunisiens, ce neuvième parcours de golf de Tunisie, les huit autres étant situés dans les zones côtières, a coûté 8,1 millions de dinars (4,8 millions euros). Destiné à attirer une clientèle internationale, essentiellement de l’automne au printemps, il sera totalement opérationnel et ouvert aux visiteurs en février 2007. M. Haddad a souligné que « cette réalisation unique en Tunisie et en Afrique du Nord devait donner une nouvelle impulsion au tourisme saharien » en plein essor depuis quelques années. Il a ajouté qu’il espérait que cette nouvelle offre touristique serait accompagnée d’un développement des liaisons aériennes avec l’aéroport international Tozeur-Nefta, distant de quelques heures de la plupart des capitales européennes. Six millions de touristes se sont rendus en 2005 en Tunisie, procurant à ce pays 2,6 milliards de dinars (1,55 milliard d’euros) de recettes en devises.   AFP


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