Tribune de Genève: Al-Qaida au Maghreb ouvre un nouveau front en Tunisie AFP: Danemark: détention prolongée pour deux Tunisiens soupçonnés d’attentat L’Expression: Selon ‘‘Jeune Afrique’’ – La censure s’est dégradée en Tunisie L’Expression: Deal with Hamas Le Temps: Zone de libre échange entre la Tunisie et les Etats-Unis : – Contexte favorable, perspectives intéressantes… Il manque un petit coup d’accélérateur Le Temps: Les candidats à l’émigration et le saut dans l’inconnu – On leur fait miroiter monts et merveilles… AFP: Examen de passage européen pour l’Union pour la Méditerranée de Sarkozy AFP: Pas de lien Saddam Hussein/Al-Qaïda, confirme discrètement le Pentagone Reuters: “Je suis un être humain”, lance un jeune détenu de Guantanamo AFP:Le départ de Fallon, révélateur de divisions à Washington et dans l’armée US AFP: Le renseignement américain à la recherche de “007” en herbe
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INVITATION
Le CRLDHT a pris l’initiative d’organiser tout le long de l’année 2008, une série de rencontres politiques avec les différents acteurs tunisiens sur l’échéance de 2009. Ces rencontres seront des moments privilégiés de réflexions et d’échanges entre Tunisiens sur la situation politique actuelle et future, en rapport avec les prochaines élections présidentielles et législatives. A cette occasion, le CRLDHT vous invite, toutes et tous, à prendre part au débat organisé avec notre ami, M. Ameur LAARIDH, dirigeant du Mouvement Ennahdha
Le vendredi 14 mars 2008 à partir de 18h30 A L’AGECA Au 177, Boulevard Charonne 75011 Paris
Cher(e)s ami(e)s, j’ai le plaisir de vous envoyer le lien du blog de
la Coalition Nationale Tunisienne Contre La Peine De Mort:
cntcpm.unblog.fr bien amicalement — LOTFI AZZOUZ Directeur d’ AMNESTY INTERNATIONAL TUNISIE 67, rue Oum Khalthoum, Escalier B ,3 ème étage Tunis 1000 TEL: (+216) 71 353 417 FAX: (+216) 71 352 671 MOBILE: (+216) 98 911 226
Al-Qaida au Maghreb ouvre un nouveau front en Tunisie
TERRORISME En enlevant deux touristes autrichiens sur sol tunisien, Al-Qaida au Maghreb étend son champ d’action.
I ls s’appellent Andrea Kloiber (44 ans) et Wolfgang Ebner (51 ans). Elle est infirmière, lui conseiller fiscal. Depuis le 22 février, ces deux Autrichiens sont aux mains d’Al-Qaida au Maghreb. Ils ont été kidnappés sur sol tunisien avant d’être ramenés en Algérie, dans la zone frontalière de Tébessa et Oued Souf, connue pour abriter des groupes islamistes armés. Le 9 février, les deux amoureux du désert avaient embarqué à Gênes sur un ferry avec leur 4×4 et deux bergers allemands. Le couple avait donné son dernier signe de vie le 18 février en appelant l’Autriche depuis Tataouine. Ils auraient dû faire de même le 25. Ne l’ayant pas fait, la famille a alerté les autorités.
L’enlèvement a été revendiqué lundi sur Internet. Dans un communiqué, Al-Qaida au Maghreb avertissait que «toute tentative d’intervention militaire de l’Algérie mettrait en danger la vie des deux Autrichiens». Hier, selon le quotidien algérien Annahar, les ravisseurs et leurs otages auraient rejoint le Mali après avoir traversé l’Algérie et la Libye.
Scénario connu
«Je ne suis absolument pas surpris par ce nouvel enlèvement», commente Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam), à Genève. «En effectuant un coup contre des touristes sur sol tunisien, dans une zone frontalière poreuse et difficilement contrôlable, Al-Qaida au Maghreb montre sa capacité à ouvrir un nouveau front et à ne pas rester confinée au territoire algérien. » Pour ce qui est du «voyage» jusqu’au Mali, Hasni Abidi demeurait sceptique, hier, estimant qu’il pouvait s’agir d’une manœuvre de diversion destinée à «alléger la pression des autorités algériennes sur les ravisseurs. ».
Cela dit, où que soient les otages, le directeur du Cermam pense que leurs ravisseurs, qui ont besoin de moyens, pourraient demander une rançon contre leur libération. Et de rappeler le précédent de 2003. En mai de cette année, l’armée algérienne était intervenue pour libérer des otages occidentaux enlevés par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), rallié depuis à Al-Qaida. Dix-sept de ces 32 otages, suisses, allemands et néerlandais, avaient été libérés au nord de Tamanrasset. Les autres (moins un, mort d’une insolation) n’avaient été relâchés que le 18 août au Mali, après le versement par Berlin d’une rançon de 5 millions d’euros, selon des informations jamais confirmées.
Le scénario pourrait se répéter pour les deux Autrichiens.
Bernard Bridel
(Source : « Tribune de Genève » (Quotidien – Suisse), le 12 mars 2008)
Danemark: détention prolongée pour deux Tunisiens soupçonnés d’attentat
AFP, le 12 mars 2008 à 15h42
COPENHAGUE, 12 mars 2008 (AFP) – Le tribunal de première instance de Copenhague a prolongé mercredi jusqu’au 9 avril la détention de deux Tunisiens soupçonnés d’avoir projeté un attentat contre un auteur danois de caricatures de Mahomet.
Lors d’une audience, la juge a suivi, comme les instances judiciaires précédentes, la recommandation du service de renseignement de la police (PET) qui estimait que les deux hommes constituaient une menace pour la sécurité de l’Etat et devaient être maintenus en prison, sans jugement, en attendant leur expulsion vers leur pays d’origine.
Les lois antiterroristes adoptées au Danemark en 2002 dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis permettent les expulsions administratives sans passer par les instances judiciaires.
Les deux hommes, âgés de 25 et 36 ans, ont été arrêtés le 12 février avec un Danois d’origine marocaine, au cours d’une opération menée par le PET qui dit avoir déjoué leur projet d’attentat. Ils plaident leur innocence.
Le ressortissant danois a été relâché tandis que les deux Tunisiens ont été incarcérés sans connaître les chefs d’accusation à leur encontre, et sans avoir la possibilité d’être présentés devant
un juge.
L’avocat du Tunisien de 36 ans, Frank Wenzel, a indiqué à l’AFP avoir demandé “que l’affaire soit portée devant la Cour suprême sur cette privation de liberté sans jugement”.
“Une expulsion sans jugement est une violation de la Convention européenne des droits de l’homme tout comme la décision de la police de garder secrètes les raisons motivant cette expulsion”, a-t-il
affirmé.
Il va “déposer une demande d’asile” pour son client qui “risque d’être soumis à la torture s’il est expulsé vers la Tunisie”.
L’avocat a souligné qu’une récente décision de la Cour européenne des droits de l’homme stipule qu’on ne peut expulser dans les conditions actuelles des Tunisiens vers la Tunisie.
Il a précisé que l’avocat de l’autre Tunisien avait fait “les mêmes demandes”.
Selon ‘‘Jeune Afrique’’
La censure s’est dégradée en Tunisie
À en croire notre consoeur ‘‘Jeune Afrique’’, il y aurait en Tunisie une «légère dégradation» de la censure en Tunisie. C’est, en tout cas, ce qu’écrit le magazine hebdomadaire parisien dans son N° 2460 du 2 au 8 mars 2008. De quoi s’agit-il au juste ?
«La censure préalable n’a pas été totalement supprimée comme promis par le président Zine el-Abidine Ben Ali dans son discours du 7 novembre 2007», écrit Samir Gharbi. Qui s’empresse cependant d’ajouter: «Elle l’a été pour les journaux locaux qui ne peuvent plus être censurés que par une décision de justice. Cette mesure a renforcé la libéralisation de la presse nationale qui n’était déjà plus soumise à l’autorisation préalable de diffusion délivrée par la Direction générale de l’information au moment du dépôt légal. Mais la presse publiée hors Tunisie n’a pas bénéficié de ce progrès. Elle demeure soumise, une fois arrivée à l’aéroport de Tunis, au dépôt légal et à l’attente de l’autorisation de mise en vente. Cette attente n’est pas réglementée. Elle est soumise au bon vouloir des agents de contrôle».
On notera, au passage, que, dans sa volonté de défendre les intérêts de «la presse publiée hors Tunisie», le confrère parisien ne s’encombre même pas de la moindre satisfaction de la (relative) «libéralisation de la presse nationale». C’est à peine s’il ne s’en offusque pas. Et on le comprend, car plus la presse tunisienne se porte mal, plus le lecteur tunisien va chercher à combler sa soif d’information ailleurs, simple loi du marché en somme. Mais là n’est pas la question…
Qu’est-ce qui fait donc dire à ‘‘Jeune Afrique’’ que la censure s’est dégradée en Tunisie ? Est-ce que l’un des derniers numéros du magazine a été interdit ? Est-ce que l’un des ses journalistes a été inquiété pour ses écrits ? Non, bien sûr, sinon on l’aurait su.
Ce qui vaut à la Tunisie la colère de notre consoeur, c’est «le délai d’attente» [de l’autorisation de mise en vente sur le marché] qui «est passé à 2,5 jours en 2006 et à 2,1 jours en 2007. Avant de remonter à 2,2 jours en février 2008».
Cela est très grave en effet. On doit s’en inquiéter. Car passer ainsi d’un délai d’attente de 2,1 jour à 2,2 jour n’augure rien de bon. Cela veut dire que l’autorisation de mise en vente est délivrée à 9 heures au lieu de 8 heures. Mais comme on est au registre des calculs d’épicier, notre confrère aurait pu ajouter, pour être plus complet, que l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE) se fait livrer, chaque semaine, plus de 2000 abonnements de ‘‘Jeune Afrique’’ et que le chiffre d’affaires de publicité des entreprises publiques tunisiennes, réalisé grâce à la générosité de la même agence, dépasse annuellement 1 million de dinars (1). Mieux : ce traitement privilégié dont bénéficie ‘‘Jeune Afrique’’ dure depuis plus de 45 ans. On laissera aux lecteurs le soin de faire le calcul. Le plus «intéressant» dans cette affaire c’est que cela fait plus de 45 ans aussi que ‘‘Jeune Afrique’’ se plaint de «la dégradation de la censure en Tunisie».
Cherchez l’erreur ou, plutôt, les dindons de la farce !
Imed Bahri
1 – Ce chiffre est facile à calculer. Il suffit de dénombrer les pages de publicité des entreprises publiques tunisiennes publiées par le magazine pendant toute une année, surtout, dans les fameux suppléments consacrés à notre pays, et de les multiplier par 10 000 dinars, le prix de la page hors taxe, pour obtenir ce montant. Cette «aide» (ou plutôt cette manne), beaucoup de journaux locaux souhaiteraient en avoir ne fut-ce qu’une partie.
(Source : « L’Expression» (Hebdomadaire – Tunis), n° 22 le 14 mars 2008)
Autrement dit
Deal with Hamas
Ridha KEFI
Les habitants de Gaza ont l’habitude de dire : «Quand un Israélien est tué par une roquette, cela fait les gros titres de la presse internationale, mais il faut au moins 50 morts palestiniens pour que l’opinion publique mondiale s’émeuve de ce qui se passe chez nous.»
Cette injustice dont les Gazzaouis se sentent à juste titre victimes, ils en ont eu l’illustration une nouvelle fois, jeudi 6 mars, à la suite de la mort de huit élèves d’une école talmudique à Jérusalem-ouest, et la blessure de 10 autres, mitraillés par un Palestinien, qui a été abattu à son tour par un officier de réserve israélien.
Ce jour là, des voix s’étaient élevées un peu partout dans le monde pour dénoncer cet acte terroriste. Le président français Nicolas Sarkozy, qui avait juré, une semaine auparavant, de ne plus serrer la main d’une personnalité ne reconnaissant pas Israël, n’a pas trouvé de mots assez forts pour condamner «avec la plus grande fermeté l’attentat lâche et barbare». Quant au Premier ministre britannique Gordon Brown, il a cru devoir déplorer une attaque visant à «porter un coup au coeur du processus de paix», comme si ce processus n’avait pas déjà été «tué» par les incessantes incursions de l’armée israélienne dans les territoires palestiniens. La Maison blanche, pour sa part, a jugé «assez répugnantes» les célébrations qui ont suivi l’attentat dans la bande de Gaza et a implicitement critiqué le silence des pays arabes modérés. Quant au Conseil de sécurité de l’ONU, habituellement sourd et muet lorsque les victimes sont palestiniennes, il s’est réuni en urgence, quelques heures seulement après l’évènement. Et si ses membres n’ont pas pu s’entendre sur un texte condamnant l’attentat, c’est en raison de l’opposition de la Libye.
Disons-le d’emblée pour lever toute équivoque : la fusillade de Jérusalem, œuvre d’un Palestinien de 24 ans employé dans la même école, est certes un acte inacceptable et qui doit être condamné sans nuance, parce qu’il a pris pour cible des civils sans défense.
On ne peut cependant s’empêcher de s’étonner du silence assourdissant de la communauté internationale sur les massacres commis par l’armée israélienne, quelques jours auparavant, dans la bande de Gaza, durant l’opération appelée «Pluies chaudes» qui a fait, quatre jours après son déclenchement le 1er mars, 116 morts palestiniens dont 39 enfants, 15 femmes et 2 secouristes, et 350 blessés dont 92 enfants et 42 femmes.
Que fait cette communauté internationale, si prompte à s’émouvoir après chaque attentat commis par la résistance palestinienne ou libanaise, pour venir en aide aux 1,5 millions d’habitants de Gaza, soumis depuis plusieurs mois à un siège de plus en plus hermétique et meurtrier, privés d’eau, d’électricité, de fioul, de médicaments et autres produits de première nécessité, et enfermés, comme des animaux en cage, dans une bande de quelques kilomètres carrés ?
Pourquoi ces belles âmes, toujours prêtes à envoyer des troupes au Darfour, en Afghanistan, en Irak ou ailleurs, se montrent-elles circonspectes voire franchement hostiles dès qu’il s’agit de faire un geste pour alléger la souffrance des Palestiniens ou desserrer l’étau de l’occupation israélienne qui les empêche carrément de respirer et de vivre ?
Combien faudrait-il encore de morts palestiniens – et israéliens –, car à la guerre, quel que soit le déséquilibre des forces en présence, les victimes se comptent toujours des deux côtés… Combien faudrait-il donc encore de morts pour que les maîtres de ce monde se résolvent enfin à faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il accepte un cessez-le-feu, c’est-à-dire l’arrêt de toutes les hostilités : roquettes Qassam et obus de mortier de la part du Hamas et des autres organisations, «liquidations ciblées», incursions militaires et privation de nourriture de la part d’Israël, prélude à la reprise des négociations entre les deux parties ?
Ces négociations ne sauraient cependant impliquer seulement l’Autorité palestinienne, aujourd’hui en perte de légitimité au regard des Palestiniens. Elles devraient inclure aussi le Hamas, au pouvoir depuis janvier 2006 à Gaza, et qui s’est imposé peu à peu, par l’aveuglement même des dirigeants israéliens et leur incapacité à réduire sa force de frappe et sa popularité parmi les Palestiniens, comme un interlocuteur incontournable de la scène palestinienne.
Négocier avec le Hamas ne devrait plus constituer un tabou, puisque, comme le dit le grand journaliste pacifiste israélien Uri Avnery, «Israël a tout intérêt à négocier avec un gouvernement palestinien qui comprenne les deux grands mouvements [Fatah et Hamas], afin que l’accord conclu soit accepté par presque toutes les parties du peuple palestinien.»
(Source : « L’Expression» (Hebdomadaire – Tunis), n° 22 le 14 mars 2008)
Répartition des tâches au sein du Comité directeur de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA)
Me Mounir Ben Smida, président
Les 9 membres du Comité directeur de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA), élus lors de l’Assemblée élective qui s’est tenue le samedi et le dimanche 8 et 9 mars 2008, se sont réunis hier, après-midi au siège de l’Association, au Palais de Justice de Tunis et ont procédé à la répartition des tâches au sein du Comité directeur.
1- Me Mounir Ben Smida : Président
2- Me Khaled Ben Saâd : Vice-président
3- Me Karim Jouanhia : Secrétaire général
4- Me Rafik Baccar : Trésorier
5- Me Walid Cheïkh Arbi : Membre
6- Me Khaled Krichi : Membre
7- Me Dhiaeddine Mourou : Membre
8- Me Heythem Koudheïr : Membre, représentant de Sousse
9- Me Akram Marzouki : Membre, représentant de Sfax.
N.S
(Source : « Le Temps» (Quotidien – Tunis), le 13 mars 2008)
Zone de libre échange entre la Tunisie et les Etats-Unis :
Contexte favorable, perspectives intéressantes… Il manque un petit coup d’accélérateur
La libéralisation du commerce offre des avantages essentiels pour le développement économique. L’abolition des barrières tarifaires est motivée par l’accroissement et l’exploitation des richesses nationales au profit des différents secteurs.
L’expérience de la zone de libre échange engageant la Tunisie et l’Union Européenne et dont les effets bénéfiques sont de plus en plus palpables, stimule d’autres expériences similaires. S’ouvrir aux marchés extérieurs relève d’une politique économique de premier ordre, et favorise le processus de développement global du pays. Les chiffres et les faits le montrent bien. En effet, le taux de couverture des importations par les exportations a progressé en janvier 2008 à 85,4%, selon les chiffres du Centre de promotion des exportations (CEPEX), les échanges eux ont atteint 1875,8 millions de dinars (MD) à l’exportation en janvier 2008, contre 2197,6 millions de dinars à l’importation.
Depuis l’année 2002, des négociations ont été engagées pour la mise en place d’un programme de libéralisation des échanges entre la Tunisie et les Etats-Unis d’Amériques. Il est question du système généralisé des préférences, qui favorise la promotion des exportations des produits tunisiens sur le marché américain sans le payement des droits de douane.
Dans ce cadre, une conférence de presse s’est tenue hier, au siège de l’Ambassade des Etats-Unis par M. Shaun Donnelly, Représentant Adjoint des Etats-Unis pour le Commerce Extérieur avec l’Europe et le Moyen Orient.
Cette conférence a eu pour principal objet, la présentation des grandes lignes de la 3ème session du Conseil mixte pour le commerce et l’investissement Tuniso-américain. Une session qui s’est ouverte sous la présidence de MM. Mohamed Nouri Jouini, ministre du développement et de la coopération internationale et de M. Shaun Donnelly.
Deux séances plénières avec quatre groupes de travail ayant discuté de quatre thèmes, à savoir : l’accès au marché, la libéralisation du commerce, les services et la propriété intellectuelle.
L’Ambassadeur a évoqué l’importance du travail qui doit se faire par les deux parties dans la promotion de l’investissement et le commerce extérieur. Comment élaborer une politique générale afin de hisser les investissements étrangers en Tunisie ainsi que les échanges internationaux ? Il y a un nombre considérable de compagnies américaines qui envisagent d’investir en Tunisie comme l’ont déjà fait certaines autres. De ce fait, la coopération entre les deux pays doit se mouvoir dans environnement qui soit plus alternatif.
Le système généralisé des préférences s’accorde à 5000 produits tunisiens illisibles pour l’exportation vers les USA sans l’acquittement des droits de douanes. Pour ce faire, il faudra impérativement accroître la diffusion de l’information accompagnée de l’utilisation adéquate du programme pour l’exportation, programme qui, jusque là n’a pas été utilisé comme il se doit.
Le Représentant Adjoint a par ailleurs parlé de la confusion quant à la tenue de la TIFA (Trade and Investment Framework Agreement) laquelle représente concrètement un cadre pour l’investissement et le commerce extérieur, plutôt qu’un cadre de négociation de la zone de libre échange entre les deux pays. En fait, l’aboutissement à l’accord de l’ouverture du marché est projeté sur une vision à long terme. Cependant, des avancées très importantes ont été réalisées jusqu’à présent sur ce plan. Ce qu’il faut savoir c’est qu’un travail préparatif doit être établi, au préalable, comme l’identification des domaines concrets, l’assistance technique, l’organisation des séminaires sur les différents thèmes, etc.
Entre autres, les USA sont bien convaincus de l’apport positif et bénéfique que pourrait avoir la zone de libre échange avec la Tunisie. Un grand profit pourrait être tiré par les deux parties. A ce propos, évoquant l’exemple de l’accord signé avec la Jordanie et le Maroc, M. Shaun Donnelly a souligné ses effets favorables sur les divers secteurs économiques. Le volume du commerce a ainsi augmenté, suivi par l’investissement étranger dont le développement dépend beaucoup de ces accords. Par exemple, si des compagnies de la Turquie ou de la Corée veulent investir à l’étranger, elles seront attirées par la Tunisie grâce à l’accord de libre échange puisqu’elles vont en tirer elles aussi profit.
Mais, les impacts du libre échange ne peuvent être constatés dans l’immédiat. Il faut au moins cinq années pour ressentir les effets. L’ambassadeur se dit optimiste et qualifie de positif le démarrage des négociations entre les USA et la Tunisie et constate que l’avancement des travaux se fait dans les meilleurs temps. Il estime aussi que l’avenir de la Tunisie est dans l’industrie des services avec les 55% qu’accapare le secteur dans l’économie. Compte tenu de la haute technologie utilisée, de la main d’œuvre bien formée, il sera aussi bien profitable que d’autres secteurs, tel que le transport et les finances soient également libéralisés.
La Tunisie a les moyens d’être compétitive face à d’autres pays qui veulent attirer les investissements étrangers. La situation géographique, l’infrastructure, la main d’œuvre qualifiée jouent en faveur du pays pour convaincre les investisseurs étrangers.
Après les négociations de 2002 et 2003, la prochaine étape est consacrée au travail sur les quatre thèmes spécifiques de façon informelle à travers les e-mail, les entretiens téléphoniques,etc. mais aussi, des journées organisées par les ambassades respectives et la mise au point d’un programme concret de coopération.
La prochaine négociation va avoir lieu à Washington. Pour l’heure, la Tunisie a enregistré des progrès dans la quasi totalité des secteurs économiques. Elle doit favoriser encore plus l’implantation des entreprises américaines, favoriser tous les produits agricoles relevant encore d’un domaine très délicat.
Toute la question, c’est de savoir si la Tunisie est prête pour franchir le pas de l’ouverture au marché américain, elle fait, certes preuve d’efforts sur la voie du progrès économique, malgré la régression de sa place sur le marché mondial avec la poussée de la Chine. Mais il y a encore bien des opportunités à saisir et des réformes à opérer pour gagner le pari de l’intégration à la mondialisation.
Nadya B’CHIR LOUATI.
(Source : « Le Temps» (Quotidien – Tunis), le 13 mars 2008)
Les candidats à l’émigration et le saut dans l’inconnu
On leur fait miroiter monts et merveilles…
*Arnaques à grande échelle et, le comble, sur les annonces paradisiaques…
Les jeunes tunisiens, et ce n’est un secret pour personne, rêvent constamment d’émigrer sous d’autres cieux dans le dessein d’améliorer sa situation. Cette obsession ne hante pas uniquement les sans- emploi ou ceux qui souffrent de conditions matérielles modestes.
Des médecins, ingénieurs, avocats etc, sont souvent tentés par un exode lucratif à l’étranger. C’est légitime et à la limite compréhensible ; mais encore faut-il suivre des filières officielles et fiables dûment agrées par l’Etat et ne pas se hasarder et se jeter dans la gueule du loup en succombant à des annonces fort alléchantes placardées par certains médias.
En effet jouant sur cette fibre sensible, entendre émigrer à tout prix, certains vendeurs de chimères que les scrupules n’étouffent pas « exploitent » cette fibre sensible en créant des agences dans ce sens. Un local ultra moderne et accueillant, deux secrétaires au physique agréable et constamment souriantes, et le tour est joué ; par ici la monnaie, la grosse galette.
Il ne leur reste plus que de faire paraître des placards publicitaires dans « certains » journaux miroitant des postes au Canada, en Australie, en Nouvelle Zélande, en Italie, etc. Et concernant tous les créneaux possibles et imaginables. Ainsi toute la fourchette des métiers est largement brassée.
Les aveux d’une secrétaire
Une secrétaire ayant travaillé au sein de l’une de ces « sociétés » et ayant décidé de partir après avoir constaté, avec effarement, les magouilles et les manigances de ses employeurs nous a relaté ce qui suit : « Ce que j’ai constaté durant mon passage dans cette agence est des plus hallucinants. Il est utile de signaler que la prolifération de ce genre de sociétés se répand à une vitesse vertigineuse et les victimes n’y voient que du feu. C’est une arnaque savamment orchestrée, presque de façon scientifique. A la parution de l’annonce dans certains quotidiens connus et ciblés, la ruée est monstre et elle ne concerne pas seulement les sans emplois. Des médecins, des ingénieurs et autres hauts cadres font partie du lot. Pour donner plus de crédibilité à l’affaire, un étranger fait office de directeur aidé en cela par un autochtone comme adjoint.
Les consignes sont simples : accepter toutes les candidatures et promettre un emploi à tous les postulants nonobstant leurs niveau, âge, sexe, etc.
On commence par constituer le dossier avec les documents suivants : une demande faisant office d’un engagement, une copie de la CIN , un CV, deux timbres à 600 millimes et deux autres à 700, un diplôme si d’aventure il existe et bien évidemment la somme de 500 dinars pour entamer les démarches.
20 dinars pour la visite médicale avec un médecin qui n’en perçoit qu’une partie et 50 dinars pour un avocat qui n’en touche que le cinquième soit 10 dinars seulement pour l’établissement du contrat.
Mais malheureusement, les candidats ne le lisent que sommairement (quand ils arrivent à le lire) et ne font pas attention à une petite mais terrible clause qu’on y a glissée sournoisement et dans un jargon peu compréhensible ; en l’occurrence l’obtention dans un délai maximum de quatre mois de la ILTS auprès de la British Council. Ce qui revient à dire en d’autres termes en l’acquisition en 120 jours au plus d’un diplôme attestant la maîtrise parfaite de l’anglais. Quand on connaît le sérieux des responsables du consulat à délivrer pareils sésames, on comprend aisément la quasi impossibilité des candidats à honorer cette condition.
Mais non contents de cette « modique » avance extorquée, ils exigent durant cette période d’attente et d’apprentissage la somme équivalente à 1500 Euros pour l’établissement du contrat définitif et l’équivalent de 200 pour couvrir l’assurance et les taxes.
Des gens sont allés jusqu’à vendre leurs biens, bijoux, lopins de terre pour honorer ces exigences. Pour se voir signifier en fin de compte un refus du dossier faute de leur échec prévisible et perfidement calculé dans la maîtrise de la langue de Shakespeare.
Certes des plaintes ont été déposées, mais toutes déboutées car la clause protectrice de mes ex-employeurs leur assurait l’impunité.
Devant cet état des lieux, j’ai préféré partir sans demander mon reste. A signaler qu’une fois j’ai tenté de dissuader un postulant qui m’avait fait de la peine vu les sacrifices qu’il avait consentis pour réunir l’argent nécessaire ; résultat des courses, il s’en est allé illico me dénoncer auprès du directeur étranger alléguant que j’ai refusé d’accéder à sa demande d’inscription. »
Pour notre part, nous ne pouvons que grandement stigmatiser et vigoureusement dénoncer ce manque de scrupules, cet appât du gain facile, de l’enrichissement rapide et illicite menant nos naïfs et non moins crédules honnêtes gens à se démunir complètement pour gonfler les comptes en banques de ces vautours insatiables.
Mohamed Sahbi RAMMAH
(Source : « Le Temps» (Quotidien – Tunis), le 13 mars 2008)
AFP: Examen de passage européen pour l’Union pour la Méditerranée de Sarkozy
AFP, le 13 mars 2008 à 15h30
Par Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS
BRUXELLES, 13 mars 2008 (AFP) – Même largement édulcoré pour vaincre l’hostilité allemande, le projet français d’Union pour la Méditerranée, que Nicolas Sarkozy présente jeudi lors d’un sommet européen à Bruxelles, suscite encore des réserves de plusieurs autres Etats membres de l’UE.
Au terme d’un long bras de fer diplomatique, le président français a dû revoir ses ambitions à la baisse pour obtenir la semaine dernière le soutien de la chancelière allemande Angela Merkel, en acceptant que les pays européens non riverains de la Méditerranée soient pleinement associés à l’initiative.
Selon le texte de la proposition désormais franco-allemande que M. Sarkozy et Mme Merkel vont présenter jeudi soir à leurs homologues européens, l’idée française se réduit désormais largement à donner un “nouvel élan” au processus de Barcelone, lancé par l’UE en 1995 pour établir un partenariat avec ses voisins du sud de la Méditerranée.
Et à rebaptiser ce “processus de Barcelone” ou “Euromed”, peu identifiable par les citoyens, en “Union pour la Méditerranée”.
Mme Merkel a elle-même largement relativisé jeudi la nouveauté du projet. “C’est le même instrument” que Barcelone, a-t-elle déclaré, concédant malgré tout qu’il passerait à “un autre niveau”
pendant la présidence française de l’UE au second semestre 2008.
Le simple nouveau nom du projet, ironiquement qualifié de “Club Med” par certains de ses détracteurs, risque déjà de ne pas faire l’unanimité, selon un diplomate européen.
L’Union pour la Méditerranée a en attendant reçu jeudi le soutien sans réserve du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, pour qui “il semble que toutes les conditions sont là pour avancer”.
Alors que le document franco-allemand d’à peine deux pages propose la création d’une co-présidence –assurée par un Etat non membre de l’UE et un Etat membre de l’UE riverain de la Méditerranée–, certains pays se méfient de la duplication de structures.
“Nous n’avons pas besoin (…) d’institutions qui fassent concurrence à celles de l’Union européenne”, a ainsi répété mercredi le secrétaire d’Etat slovène aux Affaires étrangères, Janez
Lenarcic, dont le pays préside l’UE.
“Si les institutions envisagées n’entrent pas en conflit avec celles qui existent déjà, je ne verrais pas pourquoi nous ne lancerions pas la démarche”, a ajouté jeudi le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, insistant pour que tous les “pays membres de l’UE participent à titre égal à cette entreprise”.
Autre pomme de discorde potentielle: la question sensible de l’utilisation de fonds européens, qui nécessite l’unanimité des 27.
“Nous pensons que les programmes de dépense pour la Méditerranée sont déjà établis et nous ne soutenons pas une redirection significative des fonds”, a ainsi souligné un haut responsable britannique.
Les plus fervents supporteurs de la Turquie pourraient également faire entendre leur voix contre un projet perçu dès son lancement comme une volonté de Nicolas Sarkozy d’imposer une alternative à l’entrée de la Turquie dans l’UE, à laquelle il s’est toujours opposé.
La France, a priori soutenue par l’Espagne et l’Italie, espère
malgré tout pouvoir convaincre jeudi ses partenaires européens que son Union, qui met en avant des projets concrets, comme la dépollution de 130 sites “sales” du pourtour méditerranéen ou l’amélioration de l’accès à l’eau potable, sera plus efficace que les politiques européennes actuelles.
Les inquiétudes économiques mondiales, avec l’euro fort et le pétrole toujours plus cher, risquent aussi de s’inviter au sommet.
M. Juncker, président du forum des ministres des Finances de la zone euro Eurogroupe, a affirmé que l’Europe était “de plus en plus vigilante” face à l’appréciation ininterrompue de la monnaie unique.
AFP
Pas de lien Saddam Hussein/Al-Qaïda, confirme discrètement le Pentagone
AFP, le 12 mars 2008 à 15h53
WASHINGTON, 13 mars 2008 (AFP) – Une vaste étude du Pentagone, publiée dans la discrétion, confirme l’absence de lien direct entre l’ancien président irakien et le réseau Al-Qaïda, que l’administration Bush avait mis en avant pour justifier l’invasion de l’Irak.
Les militaires américains ont limité la distribution de cette étude, disponible uniquement sur demande et envoyée par courrier, au lieu d’être diffusée sur internet ou fournie à l’ensemble de la presse.
Cinq ans après le début de la guerre en Irak, cette étude, basée sur l’analyse de 600.000 documents officiels irakiens et sur des milliers d’heures d’interrogatoires d’anciens collaborateurs de
Saddam Hussein, “n’a trouvé aucune connexion directe entre l’Irak de Saddam et Al-Qaïda”.
D’autres rapports, rédigés par la Commission d’enquête sur le 11-Septembre ou encore par les services de l’inspecteur général du
Pentagone, en 2007, étaient déjà arrivés à la même conclusion, mais aucune étude précédente n’avait eu accès à autant d’informations.
Selon le résumé de la nouvelle étude du Pentagone, vers lequel la chaîne américaine ABC offre un lien sur son site internet, Saddam Hussein soutenait des groupes terroristes et le terrorisme d’Etat
était devenu un outil de routine du maintien du pouvoir”, mais “les cibles privilégiées de cette terreur d’Etat étaient les citoyens irakiens”.
AFP
“Je suis un être humain”, lance un jeune détenu de Guantanamo
Reuters, le 13 mars 2008 à 03h22
par Jane Sutton
BASE NAVALE AMERICAINE DE GUANTANAMO BAY, Cuba, 12 mars (Reuters) – Un jeune prisonnier accusé d’avoir lancé une grenade qui a blessé deux soldats américains et leur interprète en
Afghanistan a jugé mercredi illégal et injuste le tribunal militaire de Guantanamo, et a refusé de participer à la suite de la procédure.
“J’ai été torturé. Je suis un être humain. Je n’ai violé aucune loi”, a déclaré Mohammed Jawad, un détenu afghan, lors de la première audience de son procès pour tentative de meurtre et blessures graves causées à autrui. “J’ai été amené ici illégalement. Je suis innocent. C’est une injustice à mon égard.”
Ses propos en pachtoun étaient traduits par un interprète. Les Etats-Unis tentent actuellement de faire avancer les procédures visant les détenus de Guantanamo dans des tribunaux
créés par l’administration Bush pour juger des terroristes présumés. Il s’agit des premiers tribunaux militaires mis en place depuis la Seconde guerre mondiale en-dehors de la justice militaire et civile traditionnelle.
Des militaires américains ont dû porter Jawad jusqu’à la salle d’audience car il avait refusé de quitter sa cellule pour s’y rendre. Ce jeune homme barbu, qui dit qu’il avait 16 ans lors de sa capture en Afghanistan en décembre 2002, a fini par entrer dans la salle d’audience tout seul, les mains menottées, les pieds enchaînés et entouré de gardes.
Le juge a autorisé Jawad à parler sans interruption. Le détenu a comparé les forces américaines au gouvernement des taliban qui a emprisonné et tué des gens sans procès.
Le colonel Ralph Kohlmann a expliqué que le procès continuerait avec ou sans sa participation et exhorté Jawad à accepter d’être assisté par un avocat militaire américain qui défendrait sa position selon laquelle son traitement viole le droit américain et international.
“LE CONCEPT DE JUSTICE LUI EST ETRANGER”
“Le fait que vous refusiez cette audience et que vous disiez qu’elle est injuste ne va pas changer le fait que cette procédure va être menée”, a déclaré le juge.
Jawad a refusé d’être représenté par un avocat, qu’il soit civil ou militaire, et le juge a accepté de reporter le moment où il devra plaider coupable ou non coupable.
Jawad a dit au juge que plusieurs années de détention dans une prison à l’éclairage agressif lui avait donné un mal de tête permanent qui le rendait incapable d’écouter plus avant, puis il a enlevé les écouteurs lui permettant d’entendre le traducteur det a posé sa tête sur la table.
Il est accusé d’avoir lancé une grenade sur une jeep de l’armée américaine sur un marché de Kaboul en décembre 2002, peu après que les forces américaines eurent envahi l’Afghanistan v g pour en chasser Al Qaïda et le régime des taliban, après les
attentats du 11 septembre 2001.
L’avocat militaire qui avait été désigné pour représenter Jawad, le colonel James Michael Sawyers de l’armée de Terre, a expliqué que les soldats blessés avaient dit aux enquêteurs
qu’ils n’avaient pas vu qui a lancé la grenade. Un policier afghan a désigné Jawad coupable et l’a livré aux forces américaines.
Jawad n’est pas accusé d’être lié à Al Qaïda. Sawyers dit qu’il est né dans un camp de réfugiés au Pakistan et que ses parents, afghans, ont fui la guerre contre les forces soviétiques dans les années 1980. Selon lui, Jawad n’a bénéficié que d’une sommaire éducation religieuse.
“Je crois que les concepts occidentaux de justice et de tribunaux lui sont complètement étrangers”, a dit l’avocat.
Sawyers, un réserviste, a été récusé comme avocat de Jawad car son ordre de mobilisation prend fin la semaine prochaine. Un autre avocat militaire doit donc être trouvé pour Jawad et pour un autre détenu afghan inculpé mercredi.
Des centaines de prisonniers ont été détenus à Guantanamo pendant plusieurs années. Seuls 14 d’entre eux ont été inculpés dans le cadre du nouveau système de tribunaux militaires mis en
place. Treize de ces dossiers sont encore en cours, y compris ceux de six détenus de Guantanamo qui pourraient être exécutés s’ils sont jugés coupables d’implication dans les attentats du 11 septembre 2001.
REUTERS
Le départ de Fallon, révélateur de divisions à Washington et dans l’armée US
AFP, le 12 mars 2008 à 21h41
Par Jim MANNION
WASHINGTON, 12 mars 2008 (AFP) – La démission soudaine du chef des opérations militaires américaines au Moyen-Orient et en Asie centrale a mis au grand jour les divisions internes sur l’Irak et l’Iran au sein de l’administration Bush mais aussi dans les rangs militaires américains.
L’amiral William Fallon, chargé depuis 2007 de superviser les deux guerres menées par les Etats-Unis en Irak et en Afghanistan, a présenté mardi sa démission après avoir été décrit dans un article de presse comme un farouche opposant à la politique du président George W. Bush face à l’Iran.
L’amiral Fallon y était décrit comme “l’homme entre la paix et la guerre” avec l’Iran, que Washington accuse de s’immiscer dans les affaires irakiennes et de chercher à se doter de l’arme nucléaire.
“Les incessants roulements de tambours n’aident pas et ne sont pas nécessaires. Je compte sur le fait qu’il n’y aura pas de guerre, et c’est ce à quoi nous devons nous atteler”, avait-il déclaré à
l’automne à la chaîne de télévision Al-Jazeera.
L’auteur de l’article Esquire estimait qu’il ne serait pas surprenant que l’amiral Fallon soit relevé de ses fonctions, et que si tel était le cas, “cela pourrait bien signifier que le président et le vice-président ont l’intention d’agir militairement contre l’Iran avant la fin de cette année et qu’ils ne veulent pas qu’un commandant se mette en travers de leur chemin”.
La Maison Blanche a nié mercredi que quiconque au sein du Cgouvernement cherche la guerre avec l’Iran et que le plus haut commandant américain pour le Proche-Orient ait perdu son poste à
cause de son opposition à une telle entreprise.
“Il n’y a personne dans cette administration qui suggère autre chose qu’une approche diplomatique sur l’Iran”, a-t-elle dit.
Outre ses vues critiques sur l’attitude belliqueuse de l’administration Bush vis-à-vis de l’Iran, l’amiral Fallon était, 5selon la presse, fréquemment en désaccord au sujet de l’Irak avec le
général David Petraeus, commandant sur le terrain irakien,
apparemment investi de l’entière confiance de M. Bush.
L’amiral, inquiet des conséquences de la guerre en Irak sur la modernisation et la réactivité de l’armée américaine, avait manifesté à l’automne 2007 son hostilité à la stratégie d’une “offensive” de longue durée dans ce pays, craignant qu’elle ne détourne l’attention de l’Afghanistan, un conflit revenu sur le
devant de la scène avec la montée des violences.
Il plaidait également en faveur du retrait des trois quarts des effectifs américains d’Irak d’ici à 2010, alors que le général Petraeus devrait plaider début avril en faveur d’un gel du retrait des soldats américains d’Irak. Une position que le président George W. Bush a d’ores et déjà déclaré soutenir.
Interrogé en septembre 2007 par le Washington Post sur l’état des rapports entre les deux militaires, un haut responsable de l’administration avait répondu: “De mauvaises relations? C’est
l’euphémisme du siècle”.
Dans un commentaire révélateur, le général Petraeus a rendu hommage mardi à l’amiral Fallon dans un communiqué, en soulignant qu’ils avaient travaillé ensemble en proche collaboration, et “plus
récemment, développé une vision commune des recommandations à faire pour l’avenir” en Irak.
Le renseignement américain à la recherche de “007” en herbe
AFP, le 13 mars 2008 à 06h53
Par Karin ZEITVOGEL
WASHINGTON, 13 mars 2008 (AFP) – Cette étudiante californienne décontractée, en stage linguistique dans un pays étranger, pourrait faire partie d’un nouveau programme universitaire destiné à former la nouvelle génération d’agents du renseignement américain.
Cependant, même si elle travaille un jour pour la CIA, elle ne deviendra pas forcément un agent secret menant des missions clandestines.
La réalité est moins spectaculaire qu’au cinéma: “le renseignement, cela ne veut pas juste dire espionner, se déplacer furtivement dans un imperméable”, relève Jim Robbins, directeur de
l’Intelligence Community Center for Academic Excellence (ICCAE) de la Trinity University à Washington, l’un des neuf programmes visant à renouveler le vivier du renseignement américain.
“La CIA en est la composante la plus connue, mais le renseignement au sens large comprend de nombreuses agences impliquées dans la collecte et l’analyse d’informations”,
explique-t-il.
Depuis trois ans, ce centre dispense ses enseignements à la Trinity University. Le programme est financé par le Bureau du directeur du renseignement national, l’ODNI, l’agence de tutelle qui supervise
les 16 agences de renseignement américaines.
Depuis 2005, huit nouvelles universités à travers les Etats-Unis ont adhéré au programme. Son objectif est de transformer la perception qu’ont les jeunes Américains du renseignement.
Le programme vise aussi à recruter “des membres de communautés (femmes, minorités…) qui étaient jusqu’à présent sous-représentées”, explique M. Robbins.
Les écoles sélectionnées reçoivent une subvention de l’ODNI. “Nous voulons que le cursus d’études soit interdisciplinaire”, souligne Lenora Peters Gant, qui supervise le programme de l’ICCAE.
“Ne serait-ce pas formidable d’avoir un ingénieur qui connaisse quelque chose aux religions, aux autres cultures et pourrait parler farsi ou ourdou?”, poursuit-elle.
La subvention de l’ODNI permet aux étudiants d’apprendre une langue à l’étranger et de se familiariser avec d’autres cultures.
La jeune Tanjier Belton, qui veut travailler pour la CIA, est ainsi venue en France en 2006. Jesmeen Khan, elle, a séjourné en
Autriche, en République tchèque et en Hongrie l’an dernier. Son ambition est d’entrer au département d’Etat.
L’Université internationale de Floride a envoyé pour sa part 16 étudiants à l’étranger dans le cadre de ce programme.
“Les jeunes veulent aller en Chine, au Brésil, en Espagne. Ils veulent étudier l’arabe, une langue très recherchée. Nous avons déjà du monde au Maroc, en Jordanie et en Egypte,” se félicite David
Twigg, directeur adjoint du Gordon Institute for Public Policy and
Citizenship Studies à l’Université de Floride.
“Ils ne vont pas là-bas en tant qu’espions. Ils vont là-bas pour comprendre ce qui se passe”, précise-t-il à l’AFP.
Quand ils retournent aux Etats-Unis et finissent leur formation, ils ne sont pas obligés de travailler pour une des agences de renseignement.
“Nous allons dans les universités pour les recruter mais cela ne les fait pas travailler pour nous” forcément, reconnaît Lenora Peters Gant.
Cependant, beaucoup des plus de 400 étudiants du programme “veulent le faire, à cause des +missions+,” confie-t-elle, utilisant pour une fois le langage traditionnel des films de James Bond.
Pour se reprendre aussitôt: “Ils veulent faire quelque chose d’altruiste pour le monde et l’Amérique. Quelque chose qui changera leur vie quotidienne,” conclut-elle.