13 juillet 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2243 du 13.07.2006

 archives : www.tunisnews.net


L’ UGTT et la LTDH section de Jendouba: A la mémoire du grand regretté Adel Arfaoui (1961-2006) Luiza Toscane: Une nouvelle arrestation: Rafik El Ouni AFP:Soutien de dirigeants des barreaux de France aux avocats tunisiens L’Hebdo: Répression :La terreur d’Etat du général Ben Ali muselle l’opinion et les médias Reveiltunisien: Interview exclusive du parti “TUNISIE VERTE” Chose promise, chose dûe. Nour el Hoda: L’arme du pauvre Derbali: La republique de Fatma AFP:L’oléoduc stratégique BTC inauguré en Turquie AFP:La FIFA ouvre une enquête disciplinaire à l’encontre de Marco Materazzi

 
 Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens   


 

DERNIERES NOUVELLES CONCERNANT LA VIDEO DE L’AISPP SUR LA TRAGEDIE DES PRISONNIERS POLITIQUES EN TUNISIE

Traduction de la Vidéo + Autres Informations Utiles

 

  1. Une option Torrent, Emule, YouTube sont en cours de réalisation. Merci à tous ceux qui ont proposé ça. Nous prions les Tunisiens de l’intérieur (les informer) de visionner la vidéo sur Google Video (voir ici) !! En cas d’échec, prière de nous aviser afin de trouver une autre solution.

 

  1. il y a certaines personnes qui se sont portées volontaires pour travailler sur une traduction française de la vidéo. Nous espérons commencer ça prochainement.

 

  1. une amie et traductrice professionnelle d’origine égyptienne, qui connaît très bien la situation tunisienne puisqu’elle a travaillé sur la traduction de plusieurs rapports de The Arabic Network for Human Rights Information, vient de visualiser la vidéo. Elle est très enthousiaste pour la traduire [le texte] en anglais. Elle va solliciter l’aide de ses collègues égyptiens. Elle demande une transcription arabe (littéraire) de la bande sonore afin de la traduire.

 

  1. Est-ce qu’il y a des volontaires pour faire la transcription arabe ??

 

(Source : Infos postées par Sami Ben Gharbia sur nawaat.org, le 13 juillet 2006 à 16h28)

 

 

La Contribution de Google à la diffusion du reportage de L’AISPP

 

Le contournement de la censure par la contribution de Google à la diffusion du Reportage de l’AISPP

 

Outre sur les supports de Nawaat, nous venons de mettre sur Google vidéo le reportage de l’AISPP. Ce reportage est accessible à partir de cette page sur ce lien.

 

Sur ladite page, on peut tout aussi bien visualiser le reportage que le télécharger. Cette contribution de Google vidéo a, pour l’instant du moins, le grand avantage de passer les filtres de la censure.

 

Ainsi, et à ce jour, tous nos concitoyens de l’intérieur de la Tunisie munis d’une connexion internet peuvent, avec plus ou moins de lenteur, avoir accès au document.

 

Alternativement, ici le lien direct pour le téléchargement du reportage au format google

 

Attention cependant … Ce lien nécessite le lecteur vidéo de Google. Notez que l’on peut télécharger la vidéo au standard ouvert MPEG4 (mp4) en choisissant sur la page de visualisation de Google l’option télécharger pour l’ipod (et non Windows/Mac).

 

En effet, l’option Ipod permet de télécharger l’intégralité de la vidéo et la possibilité de la lire sans avoir besoin d’un Ipod ou du lecteur vidéo de Google. Il suffit d’avoir n’importe quel autre lecteur lisant le format MPEG 4, tels Quicktime, W. Media player, VLC, etc. (avec bien sûr les codecs nécessaires installés).

 

 

Voici, au cas où, les liens en clair :

 

– La page de visualisation

http://video.google.com/videoplay?docid=-8233530856569222542&hl=fr

 

– Le lien direct de téléchargement de la vidéo au format Google vidéo

http://video.google.com/videogvp/CatastropheHumanitai.gvp?docid=-8233530856569222542

 

Et on continue à prospecter toutes les pistes pour la plus large diffusion possible …, y compris les autres sites de diffusion de documents vidéo.

 

(Source : Message diffusé par Centrist sur nawaat.org le 13 juillet 2006 à 03h53 AM)

URL: http://www.nawaat.org/forums/index.php?showtopic=11757

 


A la mémoire du grand regretté Adel Arfaoui (1961-2006)

 

 
  brillant militant au sein du mouvement syndical et des droits de l’homme. L’union générale des travailleurs tunisiens et la section de la ligue tunisienne des droits de l’homme de Jendouba ont l’honneur de vous inviter à la journée commémoratif du défunt Adel Arfaoui La quelle journée aura lieu le 09 juillet 2006 au local de l’union générale des Travailleurs tunisiens de Jendouba. En voici le programme :   10.00 :  Ouverture de la journée Interventions successives du :   1/ secrétaire général de l’U.G.T de jendouba :      Mr Mouldi Jendoubi   2/ Président de la ligue tunisienne des droits de l’homme :      Mr Moktar Trifi    3/ Président de la section de la ligue tunisienne des droits de l’homme de jendouba :      Mr Hedi Ben Romdhane   10.30 :  Allocution (1) sur les travaux scientifiques du professeur défunt Adel Arfaoui Intervenant : Dr abdelhamid Hellali 11.00 : Allocution (2) Regard sur l’analyse sociologique du défunt Adel Arfaoui  « 5études sur la ville de Jendouba » Intervenant Mr Sahbi Aloui 11.30 : Quelques  témoignages sur le militantisme du défunt Adel Arfaoui et lecture de textes poétiques. 13.00 : Clôture .  
 
نص الرسالة الموجهة من طرف ابنة الفقيد للمشاركين في ذكرى وفاته والتي وقعت تلاوتها على الحاضرين
 
 Je suis trés heureuse et honorée de vous voir tenir cette réunion aujourd’hui en l’hommage à mon Père. Je ne saurais que dire de plus, sinon tout ce que l’on sait deja sur l’homme qu’il fut et l’homme qu’il restera à jamais dans chacune de nos mémoires.  Adel (papa) nous à définis en sa personne les mots: courages, humilité, modestie, générosité et honneur. Il tenait en lui toutes les qualitées principales de l’Homme, et nous a appris ce que devait etre un Homme. C’est aujourd’hui que je me rend compte de tous ce qu’il a fait, et certainement plusieur dans la salle parmi vous s’en sont rendu compte en meme temps que moi. Il a fait enormement de choses, mais en parlait trés peu, il ne cherchait pas à etre admirer et connu de tous. Il etait, comme certain d’entre vous l’on si bien appelait, le “militant de l’ombre”. Il a fait en 45 ans ce que nul homme n’aurait fait en 1000. C’est cela qui nous montre qu’il etait un grand homme, un Monument.
Vous aviez connu Adel l’homme, l’ami, l’associé ou le frère. Mais laissez moi vous dire qu’Adel le Pere était bien plus que tout sa. Un homme d’honneur, un mari fantastique et un pere fabuleux, toujours present pour ces enfants, et ne voulant que le meilleur pour eux. Il m’a apprit à etre ce que je suis, et m’apprend encore à etre fier de ce que je suis, qui je suis. Il m’a apprit que le monde etait cruel et que pour s’en sortir nous devions tous nous entraider, que ce soit le petit et le grand, le gros ou le maigre, le riche ou le pauvre. Mon pere m’a fait comprendre que nous etions tous pareil, et que nous meritions tous les memes droits. Mais, la chose la plus noble, et sans doute que je trouve moi la plus belle qu’il met apprise c’est l’amour. Il m’a apprit à aimer un Pere, et ma apprit à etre aimer en tant que fille. Il m’a apprit à aimer un homme comme mon frere, et une femme comme ma soeur. En lui, j’ai vu ce qu’etait le bien. Toute ma vie je ferais en sorte de lui ressembler au maximum, ce qui sera certe difficil, car Papa est un etre exeptionnel.
Il est partit beaucoup trop jeune pour nous, mais Allah en a voulu ainsi. Ce que je trouve magnifique c’est que jusqu’aujourd’hui, des cérémonies sont mises en place en son hommage. Aujourd’hui il est décédé, mais ce qui est fantastique, c’est que son nom reste, et ne décèderas jamais. Lorsque nous prononcerons le nom d’Adel Arfaoui, on se souviendras qu’elle homme merveilleux il etait. Son nom nous ne l’oublierons jamais, il ne s’effacera jamais. Mon Pere m’a laissé aujour’hui le plus beau cadeau qui soit. Il m’a laissé son nom que je saurais porter avec Honneur pour lui, et il m’a laissé la fierté d’avoir un Pere tel que lui. Jamais aucune fille n’aimera son pere comme moi j’aime le mien, et je ne pourrais jamais assez le remercier. Sur ces mots, je vous remercie du fond du coeur, grace à vous et à cette cérémonie que vous tenez, c’est comme si mon pere etait là, avec moi, pour mon 16eme anniversaire. C’est un magnifique cadeau, et je vous en remercie enormement. Aujourd’hui je vois les amis de mon Pere, et je me dit qu’il avait vraiment raison de vous considerer comme tel. Je vous remercie encore une fois, et je suis sur que mon Pere en fait autant. Aurevoir, et encore merci. Myriam Arfaoui..
 

Une nouvelle arrestation:

Rafik El Ouni

 
par Luiza Toscane   Un autre citoyen tunisien a été arrêté et “disparu” pendant plus de trois semaines. Il s’agit de Rafik El Ouni, arrêté le 16 juin dernier par des policiers en civil, venus le chercher à son domicile de Radès à trois heures du matin.   Sa famille l’a cherché, en vain, pendant plusieurs semaines. Son père a pu lui rendre visite mardi 11 juillet à la prison du 9 avril, où il avait été écroué par le juge d’instruction. Après avoir vu son fils, il a tenu des propos qu’il a voulu rassurants.   Rafik El Ouni, quarante-cinq ans, est marié et père de deux enfants, un fils de quinze ans et une fille de treize ans.   Au début des années quatre-vingt-dix, il est arrêté une première fois et condamné à six ans d’emprisonnement dans le cadre d’une affaire relative au Front islamique tunisien. Il sort en 1997 et est placé sous contrôle administratif, mais quelques mois plus tard, il est à nouveau arrêté et passera quatre mois en prison.   En 1999, il est arrêté et condamné à trois ans d’emprisonnement, qu’il n’effectuera pas complètement, bénéficiant le 6 novembre de la même année d’une libération conditionnelle. Il a subi depuis sa sortie de prison les brimades imposées à tous les anciens prisonniers politiques et n’a pu retrouver d’emploi.   Sa dernière arrestation semble inscrite dans le cadre de l’affaire ayant entraîné, le 14 juin, l’arrestation de Naoufel Sassi. Il sera entendu vendredi 14 juillet par le juge d’instruction.   Luiza Toscane   (Source : www.reveiltunisien.org , le 12 juillet 2006)

Soutien de dirigeants des barreaux de France aux avocats tunisiens

 
AFP, le 10.07.06 à 17h29  Les dirigeants des barreaux français ont apporté lundi à Tunis leur soutien au Conseil national de l’ordre des avocats de Tunisie (CNOAT) opposé au gouvernement accusé de porter atteinte à l’indépendance de la profession.   “Nous sommes venus témoigner de notre solidarité avec le barreau de Tunisie et exprimer notre soutien à son indépendance (…) face à des procédés détestables qui ne sont pas compréhensibles dans une perspective démocratique”, a déclaré le président du Conseil national des barreaux de France, Paul-Albert Iweins, lors d’une conférence de presse.   Ajoutant que la loi créant l’Institut supérieur du barreau “menaçait l’indépendance” des avocats tunisiens en plaçant cet établissement “sous la tutelle du gouvernement”, Me Iweins a déploré que la délégation française n’ait pas pu être reçue au ministère de la Justice.   Le ministère a “très tardivement répondu en acceptant de recevoir un seul membre de la délégation, ce que nous avons refusé”, a dit Me Iweins.   Les autorités tunisiennes ont plusieurs fois indiqué que la création de l’institut du barreau répondait à “une demande de la profession” et que la loi relative à sa création avait été préparée “avec la participation de l’Ordre national des avocats”.   Des avocats tunisiens avaient observé une journée de grève de la faim en mai pour protester contre cette loi et des incidents avec la police, qui avait notamment pénétré dans les locaux du Conseil de l’ordre au palais de justice, avaient émaillé ce mouvement de protestation.   La délégation française, qui devait quitter Tunis lundi soir, comprenait aussi le président de la Conférence des bâtonniers, Frank Natali, et le bâtonnier de Paris, Yves Repiquet.   Se défendant de vouloir “s’immiscer dans les affaires intérieures d’un pays souverain”, Me Iweins a ajouté que cette mission répondait “à un appel à la solidarité” et serait “certainement suivie de démarches, tant en France qu’auprès de la Commission européenne”, à Bruxelles.   Les trois avocats ont aussi été reçus au siège de la Délégation de l’Union européenne à Tunis qui, selon l’avocat français, “partage nos préoccupations”.   Ils se sont aussi entretenus avec l’épouse d’un avocat tunisien, Mohamed Abbou, emprisonné depuis dix-huit mois et dont ils demandent la libération.   AFP

 

 

Répression :La terreur d’Etat du général Ben Ali muselle l’opinion et les médias.

La Tunisie, son soleil, sa mer, ses salles de torture

  Menacés, les avocats tunisiens sont venus plaider leur cause à Genève. Michel Beuret a recueilli les courageux témoignages de leurs trois représentants.   Les vacances en Tunisie sont devenues si banales qu’elles évacuent l’essentiel: le pays dirigé par le général Ben Ali depuis dix-huit ans, réélu avec 95% des voix en octobre 2004, bafoue toujours plus les droits humains. Au point que le président de la Confédération, Samuel Schmid, hôte d’honneur au Sommet mondial de l’information le 16 novembre 2005 à Tunis, a dénoncé publiquement la répression et la censure dans ce pays: «Il n’est pas acceptable que l’ONU compte encore parmi ses membres des Etats qui emprisonnent des citoyens au seul motif qu’ils ont critiqué leur gouvernement ou leurs autorités sur internet ou dans la presse.» Les organisations tunisiennes de défense des droits de l’homme, si elles avaient la parole, auraient ajouté: une dictature qui harcèle, emprisonne ou torture toute personne qui ose émettre une critique. Qui enferme pour des années sans motif justifié. Qui surveille chaque citoyen.   Mais ce n’est pas ce message que sont venus porter les représentants du Conseil de l’ordre du barreau tunisien à Genève en juin. «Notre Conseil, qui représente 5000 avocats, nous a dépêchés pour dénoncer la situation qui est la nôtre», lance Me Abderrazak Kilani, venu avec Me Slah Shouk et la célèbre avocate Radia Nasraoui. En Tunisie, l’avocat indépendant est une digue contre le flot totalitaire. L’un des derniers témoins de la torture, de la corruption, des abus de pouvoir.   Des avocats paupérisés La manière dont le régime étouffe cette profession révèle sa nature.Détournée, ambiguë. En Tunisie, la vie d’un avocat est bien éloignée de la prospérité que l’on prête aux plaideurs de chez nous. «Le gouvernement y précarise délibérément sa condition de vie. Nous sommes la seule catégorie professionnelle, par exemple, qui n’a droit à aucune couver- ture sociale, explique Me Slah Shouk. L’avocat n’a souvent pas les moyens de se payer l’hôpital.»   Pour renforcer cette précarité, le gouvernement réserve ses affaires aux avocats qui lui sont acquis. «Les autres ont un flic devant la porte pour empêcher les clients d’entrer», renchérit Radia Nasraoui. Il existe 22 lois en Tunisie qui limitent le champ d’activité de l’avocat. La dernière en date peut paraître banale: depuis le 1er janvier, une réforme de la procédure de réparation des accidents de circulation met directement la victime en relation avec l’assurance au détriment de l’avocat. Autant de chiffres en moins. L’absence de protection de la profession a aussi permis «l’afflux anarchique d’une concurrence de l’étranger qui s’inscrit au barreau avec une équivalence de diplôme», explique Me Kilani.   Violences policières Pour réguler la profession, le Conseil a donc proposé la création d’un institut. Mais l’accord donné par le gouvernement n’était pas sans arrière-pensée. Créer un tel institut permet non seulement d’éviter l’intrusion de défenseurs des droits de l’homme mais aussi de contrôler la formation des futurs avocats. Le ministre de la Justice l’a donc placé sous sa tutelle. Un exécutif qui contrôle la justice, alors que la Tunisie a signé et ratifié la Convention sur l’indépendance du barreau, cela dépasse l’entendement. Mais après ce que les avocats ont déjà enduré, ce n’était que «la goutte de trop».   Le jour du vote, ils ont manifesté. «La police nous a tabassés. Nous avons été traités de “terroristes”», se rappelle Me Kilani qui déballe les photos. «Même nos consoeurs ont été battues et traitées de “prostituées”». Et la nouvelle loi est passée le 15 mai. Le 23 mai, nouvelles protestations. Autres séjours hospitaliers et la police politique saccage le bureau du bâtonnier.   Des débats télévisés orchestrés pour entacher l’image des avocats indépendants, des intimidations sur les membres des familles, des arrestations arbitraires, des conditions d’incarcération moyenâgeuses et, les avocats sont formels: l’usage répandu de la torture, voilà le tableau. Dans les années 90, une cinquantaine de personnes seraient décédées lors d’interrogatoires policiers.   Du temps de Bourguiba… A ce jour, la Tunisie compte des centaines de pseudo-prisonniers politiques. «Avec des peines qui dépassent l’imagination: vingt-cinq ans de prison pour un jeune soupçonné d’appartenir au parti islamique Nahda, par exemple», soulignent les avocats. Sous couvert de lutte contre le terrorisme international, Ben Ali se lâche. Au moins 200 personnes auraient été arrêtées ces dix-huit derniers mois et vivent des conditions d’incarcération épouvantables.   «Du temps de Bourguiba, j’avais trop de clients, se rappelle Radia Nasraoui. A présent, à peine un par jour. Des gens qui n’ont plus d’autre recours ou manquent d’argent et savent que j’accepte de travailler gratuitement.» Ses clients sont intimidés, comme l’avocate elle-même, qui s’est fait récemment casser le nez par des agents de l’Etat. | témoins Les avocats tunisiens Slah Shouk, Radia Nasraoui et Abderrazak Kilani venus témoigner à Genève des pressions inouïes et des menaces que l’Etat leur fait subir.   (Source : « L’Hebdo », Magazine suisse, Numéro 28, 13.07.2006; page 40 )
 

Interview exclusive du parti “TUNISIE VERTE”   

 
 

Chose promise, chose dûe.

 

Nous publions un échange de questions/réponses avec “Tunisie Verte” réalisée par mail. Cet échange fait suite à l’interview de Mme Fatima Aloui, secrétaire générale des Verts Maroc dans le cadre d’un dossier spécial sur cette formation (voir en particulier, “Tribunal Vert International”)

 

 

Reveiltunisien : Pouvez-vous nous décrire l’historique de votre formation politique ? Votre parcours personnel avant d’intégrer les verts ? En terme d’importance comment se situe votre formation par rapport aux forces politiques en présence en Tunisie, reconnues ou non par le régime ?

 

Tunisie Verte : Nous avons déposé notre demande de visa pour le parti « TUNISIE VERTE » au service du ministère de l’intérieur le 19 Avril 2004. Ce jour là est inoubliable pour les verts tunisiens et la délégation mandatée par 51 membres fondateurs et qui est composée du coordinateur national et de 2 membres du bureau Najiba Bakhtri et Moncef Ben Fredj. Nous sommes restés de 8h du matin à 19h 30 le soir sans rencontrer personne au ministère de l’intérieur. Le directeur des affaires politique a refusé de nous recevoir et on nous a fait traîné de bureau en bureau et de couloir en couloir !!

 

C’est vers 19h30 lorsque nous étions à l’AFP pour remettre un communiqué de presse qu’un responsable du ministère de l’intérieur qui s’est présenté comme, le directeur des libertés (SIC) m’a demandé de revenir le lendemain… Devant mon refus et mon insistance à remettre mon communiqué un 2ème téléphone du ministère de l’intérieur me demande de remettre mon dossier le soir même au gouverneur de Tunis actuellement conseiller politique du président.

 

Vers 20h, un fonctionnaire nous reçoit au gouvernorat de Tunis, il accepte notre dossier et nous demande de contacter le directeur des libertés pour le récépissé. Le lendemain, le contact est définitivement rompu avec la direction des affaires politiques. L’AFP a confirmé la remise de notre dossier de légalisation de « TUNISIE VERTE » au service du ministère de l’intérieur. Beaucoup de journaux tunisiens « Al maoukef », « Al Wehda », « Réalités », « Akhbar Al Joumhoureya » ont annoncé la remise de notre dossier au ministère de l’intérieur. Plusieurs sites web dont « Réveil Tunisien », « Tunezine », « Tunisnews », « Al Ahram » et des sites de gouvernements amis de la Tunisie ont annoncé l’événement.

 

Je ne me trompe pas si je vous dis que l’idée de notre parti a commencé à se développer et germer dans la tête d’un groupe restreint de militants politiques et associatifs. Notre objectif s’est réalisé grâce à l’obstination de ces hommes et femmes qui ont travaillé dur pendant plus de deux ans et qui ont mené des discussions serrées avec des dizaines de militants politiques et associatifs et des militants consultants en écologie. Certains nous appelaient déjà le parti des experts d’autres ont proféré des tas de bêtises… nous concernant et j’en passe.

 

Je rends hommage aujourd’hui à des amis et compagnons qui ont assuré cette responsabilité historique avec courage et abnégation. Et vous savez combien il est difficile de militer politiquement au temps… des dinosaures. Je rends hommage à notre camarade NOUREDINE BEN KHEDHER (il est le premier fondateur de la nouvelle gauche tunisienne, ancien prisonnier politique il a purgé plus de 10 ans à Borej Erroumi, décédé d’un cancer qu’il a eu en prison), à ces amis politiques qui nous ont rejoint pour la fondation, à notre ami membre fondateur Mostapha Chine Dr en physiques nucléaire et premier militant anti-nucléaire en Tunisie. Mustapha Chine a déposé la première demande officielle en 1989 pour la création d’un parti vert, il a été découragé et même menacé à l’époque…maintenant il n’est pas seul.

 

Je rends hommage à mon ami et compagnon Raouf Chammari que je considère comme le premier militant condamné à un an de prison pour avoir dénoncé dans une réunion officielle les atteints à l’environnement. Raouf est consultant en aménagement du territoire et deuxième centralien du groupe fondateur. Il est membre du bureau et j’en suis fier. Mon hommage à Moncef Ben Fredj et à son ami Mustapha mon frère. Mustapha a été avec son ami Moncef dans toutes les luttes de démocratie de gauche. Il a purgé une peine de prison au sinistre bagne de Borj Erroumi, s’est réfugié en Algérie puis en France et a étudié à Paris VIII en sciences d’éducation « maîtrisard ». Il milite dans le milieu associatif interculturel français avec son ami Moncef (actuellement consultant en écologie). Les deux sont membres fondateurs et jouent un rôle important pour le parti en assurant la liaison avec la nouvelle gauche et le monde associatif.

 

Je n’oublie pas de citer les hommes et les femmes fondateurs à Ben Arous, à Bizerte, Gafsa et Gabès, Néjiba, Fadhel, Faouzi, Souad, Mohsen, Mohamed Ali, Raoudha…et les autres.

 

Parmi les femmes syndicalistes se distingue Naima Guiza du syndicat de la Chimie de Gabès, elle est aussi membre fondatrice et membre de notre bureau avec d’autres femmes militantes et je cite Najiba, Raoudha, Souad. En citant le rôle des hommes et des femmes fondateurs, j’ai voulu ainsi valoriser l’action des verts en Tunisie. En face de nous, nous avons un ennemi qui ne recule devant rien pour dénigrer notre action. Ainsi, la désinformation a pu fonctionner contre nous pour nous isoler. Certains « crédules heureux » étaient complices, d’autres provocateurs ont pris le relais hélas, néanmoins je peux affirmer que nous avons pu déjouer, avec les faibles moyens dont nous disposons toutes ces manœuvres et résister et même à utiliser cette désinformation et intox comme « une arme de guerre » médiatique et autre contre nos ennemis. Le parti écologiste existe et l’histoire dira un jour si on a réussi ou pas.

 

Durant plus de deux ans, tous nos amis cités ont animé le débat autour de notre plateforme politique et écologique ainsi que le statut fédératif de notre parti. Mais la question qui a toujours bloqué le débat et fait hésiter les écologistes c’est pourquoi le parti et non une grande association ou une fédération d’associations écologistes. Pour résumer pourquoi l’écologie politique ?

 

Finalement, l’idée du parti a triomphé et cela pour plusieurs raisons :

 

1- Si le mouvement associatif est entièrement récupéré par le pouvoir, ses militants s’étouffent sous le joug des dirigeants des associations qui sont toujours membres ou proches du pouvoir. Ils aspirent à d’autres issues et d’autres initiatives d’organisations. En effet, toute association qui se veut autonome est vite récupérée par tous « les moyens ». Le cas de l’association de quartier « EL Mourouj » de notre ami fondateur du parti Adel Azzabi est le plus convaincant pour les hésitants. Cette association autonome sitôt crée sitôt récupérée. L’idée de la fédération d’association écologique germait surtout à Sfax, mais là aussi, toute initiative dans ce sens a été refusée par le pouvoir. Ainsi nous avons eu avec le groupe d e Sfax de longues discussions mais ils ont préféré garder leur autonomie et nous le respectons. Mr Ahmed Zghal, que nous considérons comme le premier fondateur d’une association écologiste à Sfax a dénoncé l’usurpation de notre parti aux autorités officielles. Actuellement, le mot d’ordre du pouvoir c’est la mise au pas des associations écologistes pour les éloigner de notre parti, seulement les militants des ces associations ne cessent de nous témoigner leur soutien et sympathie et le courant passe entre nous.

 

2- La crise de l’opposition démocratique et sa faiblesse ne peuvent pas créer un nouveau projet de société. Embourbé dans des discussions interminables et recroquevillés sur ses postions de lutte pour les droits de l’homme, elle s’est engagée dans des alliances dont elle ne mesure pas le conséquences. Toute cette situation confuse a favorisé notre action et nous a apporté l’estime d’anciens dirigeants et fondateurs de la nouvelle gauche. Avec le ralliement de notre ami Noureddine Ben Khedher et des signataires de l’appel historique des anciens prisonniers politiques (Juin 2004), d’autres militants nous ont rejoint Noureddine Messaoud , Salem Rejeb, Fethi Sousou, saida Ben Nejima, Abdelaziz Basti, Dr Gharbi, Naceur Jaidi, Maître Mohammed Jomni, Maître Saber, Dr Arfa et d’autres …

 

3-Le sérieux et le « professionnalisme » avec lequel le premier noyau a mené le processus. Ainsi, dans les discussions, la discrétion la plus totale a fonctionné et l’effet de surprise général a marqué la création de notre parti. Nous ajoutons aussi que la période où nous avons déposé notre dossier a coïncidé avec le sommet arabe dit de l’ouverture. Tout le monde de la presse et de la diplomatie est passé par là. Et notre « créneau » était porteur et mobilisateur, et nous avons vite bénéficié du soutien des verts français, belges et européens. Nous avons déjà participé à, Bruxelles le 29 Février 2003 à une rencontre écologique « Bombay-Belgique, Bombay-Inde » avec les écologistes belges et Madame Isabel Durand.

 

Quant à mon parcours personnel, je n’ai rien à cacher de ma vie familiale, professionnelle et militante. En effet à partir du moment où mes amis m’ont choisi pour coordonner le parti et le représenter auprès d es verts et préparer avec, les membres fondateurs le congrès j’ai préparé mon CV et on l’a diffusé en communiqué de presse à l’AFP, en plus Jeune Afrique l’Intelligent m’a présenté à ces lecteurs au Numéro 2306 du 26 Mars 2005. En reprenant les deux documents je peux vous dire que je suis né à Gabès, je suis titulaire d’une maîtrise ES sciences de Grenoble en 66, d’un diplôme d’ingénieur de l’école centrale de Paris 70.

 

J’ai milité au mouvement étudiant tunisien l’UGET à Tunis et à Grenoble (Président de section UGET Grenoble) au comité Palestine avec Jean Paul Sartre à Paris en 68, au groupe PERSPECTIVES. Après mon retour définitif en Tunisie, j’ai soutenu toutes les luttes de l’UGTT et j’ai milité à l’union des ingénieurs de Tunisie. D’ailleurs j’ai été révoqué de mon travail à la société Nationale de Transport après la grève de 1972. Jugé et acquitté dans le procès de la nouvelle Gauche en 1973.

 

J’ai réalisé la construction de 20 000 logements sociaux pour mon pays. J’ai participé à plusieurs rencontres sur le logement social dans le monde. Je suis marié et père de 3 enfants Nadhem (Ingénieur Grandes Ecoles et Master Centrale Paris), Bayrem (4ème année INSA-Toulouse) et Nejm (4ème année IHEC-Tunis). Je suis comblé, j’ai réussi dans ma vie familiale, professionnelle et politique, n’est ce pas la joie ? Je possède une villa pour ma famille et je n’ai pas de fortune personnelle.

 

En terme d’importance :

 

Notre formation est une formation de type nouveau en Tunisie, en effet, l’écologie politique est un nouveau courant dans le monde. Par rapport à notre pays, il occupe aussi une place avancée sur la scène politique en Europe avec plus de 32 partis. En Amérique (USA et Canada) les écologistes ont une base électorale influente, en Australie et en Nouvelle Zélande et dans le monde anglophone et au pays nordiques (Pays scandinaves) les écologistes agissent beaucoup pour l’amélioration de l’environnement et la défense du bien être quotidien du citoyen. Ils agissent surtout à travers un réseau de pression très riche en idées et moyens. D’ailleurs, dans ces pays les écologistes se soucient peu du mode d’organisation. Leurs idées sont simples et vite mobilisateurs, puisqu’ils prennent en charge tous les problèmes environnementaux des citoyens. Ils essayent d’adapter ces idées à toute association indépendante et autonome : ONG, groupe, de pression, regroupement médiatique, groupe culturel, parti politique et fédérations d’associations et de partis.

 

Voilà la force de l’écologie et son avenir. Les écologistes ne sont pas violents, ils privilégient le dialogue et le débat d’idées au lieu des activités brutales et opérations spectaculaires, tonitruantes et très médiatisées. La force d e l’écologie c’est surtout qu’il n’y ni parti »Grand frère », ni parti dominé, tous les écologistes défendent leurs idées là où ils sont et ils se soutiennent mutuellement. En ce qui nous concerne, l’organisation n’est pas un objectif final, c’est une réponse à une situation particulière dans notre pays. Actuellement, tout est bloqué et verrouillé. Le mouvement écologiste n’a pas d’identité politique, ces militants sont marginalisés dans les associations dominés et dirigés par le pouvoir et son parti. Nous voulons que tout cela cesse.

 

Notre formation présente une nouvelle approche politique, voilà par exemple pour la parité, symboliquement et effectivement notre bureau est constitué de nombre égale hommes femmes. Pas de retour en arrière, nous allons nous constituer et préparer notre premier congrès : parité réelle hommes femmes.

 

Pour le développement durable et soutenable, nous sommes pour une politique réelle de développement qui « répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Cet objectif est considéré depuis la conférence de Rio 92 comme « Un objectif prioritaire pour la communauté internationale ». Quant à nous en Tunisie, nous mettons aussi en avant la démocratie, les droits des hommes et des femmes et l’alternance du pouvoir. Nous avons aussi une charte politique que vous prouver consulter avec notre plateforme déjà envoyée.

 

Voilà en bref les lignes de notre projet politique, notre apport à la démocratie n’est pas négligeable ? Actuellement, nous privilégions le travail avec les associations de protection d e l’environnement et nous avons un plan d’action à leur proposer tout en respectant leur autonomie et indépendance : Nous allons leur proposer des plans de formation à la vie associative, comment s’organiser, organiser ces finances, son auto financement, comment défendre son droit d’exister et agir sur le terrain, faire des enquêtes, utiliser les moyens médiatiques les plus modernes…comment défendre réellement l’environnement et rester indépendant du pouvoir et de toute hégémonie politique. Néanmoins, depuis la création de notre parti nous avons participé à toutes les activités de la société civile pour la défense des droits de l’Homme et la libération des prisonniers politiques.

 

Nous avons fait partie de la « coalition démocratique » aux élections municipales en Mai 2005 et notre apport en idées écologiques a été très apprécié par nos partenaires.

 

RT : Quelles sont les grandes lignes de votre projet politique ? Vos options se situent-elles dans une gestion dite de gauche, de droite, autre ?

 

Tunisie Verte :Voir notre plateforme qui vous a été communiquée. Voir www.reveiltunisien.org

 

RT : Quelle est la situation de la Tunisie sur le plan de l’environnement, et quels sont les principaux chantiers à mettre en oeuvre à ce propos en Tunisie ? Quels sont les principaux dangers qui guettent la Tunisie sur son environnement ? ( eau, pêche, pollutions, traitement des déchets…)

 

Tunisie Verte :La situation de l’environnement est préoccupante à plus d’un titre ; si la Tunisie a toujours été une pionnière pour signer et ratifier toutes les conventions internationales de Rio depuis 1992 et bien avant , la mise en œuvre de ces conventions, la gestion de l’environnement et les stratégies de développement socio – économiques sont peu soucieuses de la dégradation effective de l’environnement ; la législation et les textes de lois pour la protection de l’environnement sont assez avancés , mais ils ne trouvent leur chemin vers l’exécution sur le terrain, les sphères d’influences, la corruption, l’inégalité dans l’application des lois sont à l’origine de beaucoup d’abus et de la dégradation effective de l’environnement.

 

La pollution industrielle est très menaçante et pourtant elle est très peu prise en charge malgré les subventions et les crédits à des taux préférentiels accordés à outrance. Ces subventions vont plutôt vers l’extension de ces unités industrielles polluantes. Dans le domaine agricole : la surexploitation du sol et son épuisement par l’usage excessif des fertilisants et engrais chimiques menace la durabilité des terres agricoles. Ces terres, qui se rétrécissent devant l’extension urbaine anarchique et spéculative. L’agriculture biologique peut valorisée au niveau national est consacrée exclusivement à l’exportation. Soit 180000 ha sur 1million ha.

 

Ainsi les fruits et légumes sont contaminés, le lait et ses dérivés, la volaille et la viande bovine sont également contaminés car les règles d’hygiène à respecter avant l’abattage ne sont pas respectées. Tous ces facteurs expliquent l’évolution rapide et inquiétante des morts du au cancer ; et pourtant l’information est étouffée ; il est impossible de publier ces résultats de la recherche scientifique dans la presse.

 

Les OGM rentrent librement en Tunisie et il est très facile d’acheter une autorisation de mise à la consommation de n’importe quel produit. Devant ces abus certains ingénieurs ont préféré démissionner par honnêteté scientifique. La Tunisie n’est dotée d’aucun laboratoire pour l’analyse et le contrôle des OGM. C’est seulement en 2005 que les pouvoirs publics ont décidé de lancer des études sur ces secteurs ; et il faudra Dix ans pour voir des choses se mettre en place.

 

Les ressources en eau qui sont de l’ordre de 480m3 /hab. et par an sont très insuffisants et pourtant on fait du développement du secteur hôtelier une priorité de premier ordre, malgré sa consommation excessive des ressources en eau soit dix fois la consommation d’un citoyen par jour 550 l/j contre 50 litre / jour. Ce développement qui va aggraver la dégradation d’un littoral déjà très fragilisé, les écosystèmes se trouvent gravement menacés, sans compter l’impact du tourisme qui incite les petits exploitants agricoles à abandonner le travail agricole pour se convertir en prestataires de services pour le secteur hôtelier durant six mois par an.

 

Ce développement du tourisme concerne également les régions du Sud qui souffrent énormément du stress hydrique structurel et dont les oasis, principale source de revenus de ces petits exploitants se trouvent menacés par le manque d’eau et l’inégalité dans la distribution du tour d’eau qui se fait selon l’allégeance au parti au pouvoir le RCD.

 

Les eaux usées traitées mobilisées à 20% des capacités nationales sont très chargées et ont eu des conséquences néfastes sur les milieux récepteurs, ce qui réduit les possibilités de leur valorisations, certains agriculteurs n’ont pas hésité à utiliser ces eaux traitées dans leur périmètres irrigués, ce qui a provoqué des morts et des maladies très graves.

 

Les ressources halieutiques côtières sont surexploitées et certaines espèces ont complètement disparus en raison de la pollution maritime (le Golfe de Gabès est pollué par le phospho- gypse ; Sfax également). Par contre la pêche en haute mer est sous exploitée par manque d’investissement. La lutte contre la surexploitation des ressources halieutiques reste limitée malgré l’existence des lois. Les déchets ménagers sont traités et valorisés partiellement dans le grand Tunis, et ils ne le sont pas à l’intérieur du pays. Les décharges publiques non contrôlées sont sources de pollution, de moustiques et de maladies d’autant plus qu’ils se situent très prés des agglomérations. Sur le plan de la pollution atmosphérique, il existent certaines régions très polluées pour lesquelles rien n’est fait encore sauf quelques études ; alors que pour le reste du pays les émissions de gaz à effet de serre sont estimés à 3 milles TEpCO2/ hab. /an, ce qui reste dans des limites acceptables ; la Tunisie est tenue d’évaluer la situation et faire les communications nationales périodiques au secrétariat international de la convention sur les changements climatique (CNUCC). Par contre ; elle peut vendre des permis de carbone à des pays industrialisés selon le protocole de Kyoto ; mais ces potentialités sont très mal exploités par manque de capacités à identifier des projets éligibles au MDP (mécanisme de développement propre) et par sa faible capacité à négocier au niveau international.

 

La désertification est un phénomène très grave qui touche 76% des terres de la Tunisie, devant ce phénomène, les efforts de lutte contre la désertification sont très faibles malgré l’élaboration du Plan d’Action National (PAN/LCD) depuis 1996. Dix ans après nous sommes encore dans une phase d’étude et projets pilotes avec une assistance technique étrangère très forte et un personnel dans l’administration non formés et peu outillé pour la mise en œuvre participative des ces Plans d’action régionaux et locaux.

 

La dégradation des ressources forestières est également inquiétante, alors qu’on affiche un taux de reboisement qui a atteint 12% mais ce chiffre est gonflé artificiellement pour satisfaire les pouvoirs politiques. Dans la réalité, La surexploitation des ressources continue par manque d’alternatives pour les populations forestières démunies ; et qui sont exclues de la propriété de la terre ; donc elles sont tolérées uniquement à vivre dans et de la forêt. Cette population se trouve privée de l’exploitation des produits secondaires forestiers non ligneux qui sont l’apanage des commerçants et exploitants externes. D’où les abus dans l’exploitation des ressources.

 

 RT : Comment travaillez-vous sur le terrain ?

 

Tunisie Verte :Tous nos contacts sont étroitement surveillés. Tous nos téléphones sont constamment mis à l’écoute. Chaque fois que c’est possible nous menons des actions sur le terrain. Exemple l’arrachage des arbres centenaires à Om Dhouil Cap Bon : des arbres centenaires sont arrachés par des entrepreneurs et vendus à l’étranger. Nous nous sommes déplacés sur les lieux et nous nous sommes réunis avec 300 villageois âgés de 18 à 90 ans. Une vieille femme pleurait car on allait couper l’arbre qui l’abritait de la pluie et du soleil lorsqu’elle allait à l’école primaire vers les années 30. Après une réunion libre avec les citoyens de ce village nous avons mis en place une association pour défendre les arbres. Sitôt la réunion terminée, nous avons quitté le village et nous avons su que le délégué est venu pour dire aux citoyens que l’opération « Arrachage d’arbre » est arrêtée.

 

RT : Quels sont vos relations avec les partis écologistes européens et maghrébins ?

 

Tunisie Verte :Nous sommes reconnus par le parti Vert Européen comme le seul parti écologique représentant la Tunisie. Nous avons été invités par les verts français au Congrès de Reims Décembre 2004 ainsi que par les écolos belges en Février 2003. Nous avons participé à un séminaire organisé par les Verts Européens à Malte en Novembre 2005, ayant pour objet « L’Emploi Dans L’Environnement » en présence des verts maltais, portugais, italiens, grecs, turques, espagnols, français ainsi que le Secrétaire Général du Parti Vert Européen et nous avons présenté une communication en anglais concernant l’expérience tunisienne en matière d’emploi dans l’environnement. Une motion de soutien à notre Parti a été envoyée aux autorités tunisiennes. Nous avons été invités par les verts suédois à Stockholm du 2 au 4 Mai 2005 et par les verts finlandais et les verts européens pour assister au congrès des verts européens à Helsinki du 5 au 7 Mai 2005. Nous avons présenté lors de ce congrès une note en anglais relative au Hold-Up politique de notre Parti. Cette communication a été retenue comme document officiel du congrès à Helsinki. A Paris, nous avons été invités par les verts français. Des communiqués communs Verts Français et Verts Tunisiens, ainsi que Verts Français Verts Marocains et Verts Tunisiens ont été envoyés aux organes de presse internationaux après des réunions entre les différents partenaires.

 

D’autre part nous avons d’excellentes relations avec les Verts Marocains, les Verts du Burkina Faso, du Congo, du Sénégal ainsi que le Secrétaire Général des Verts Africains.

 

RT : Pour quelle raison le régime tunisien refuse la légalisation de votre parti, à votre avis ?

 

Tunisie Verte :Tout simplement, nous ne faisons pas partie de ses amis et nous ne sommes pas proches de lui. En effet, dès la création de notre Parti, nous avons déclaré sans équivoque que nous sommes indépendants.

 

RT : Un parti se revendiquant écologiste a été très récemment autorisé. Qu’en pensez-vous ? Comment vous situez-vous par rapport à cette formation ? Connaissez-vous les cadres de ce parti et leur président ? Qu’en pensez vous ? Ont-ils des précédents sur le terrain écologiste ?

 

Tunisie Verte :Quant au Parti dit « Vert pour le Progrès », il s’agit d’une création pure et simple du Ministère de l’Intérieur pour contrecarrer notre action. Nous n’avons aucun rapport avec son premier responsable désigné par le pouvoir et tout le monde politique en Tunisie connaît ce personnage. Il a toujours appartenu au parti libéral proche du pouvoir et le représente au Parlement (dans le cadre des quotas de députés désignés par le Gouvernement pour ses Partis d’opposition proches de lui). Les membres de ce Parti, désignés par le Ministère de l’Intérieur, n’ont aucune relation avec l’Ecologie et l’Environnement. Son premier responsable a déclaré avoir remis son dossier au Ministère de l’Intérieur en Décembre 2005. Le Secrétaire Général a répondu que ce responsable n’a jamais démissionné de son poste de responsable du Parti Libéral.

 

Le premier responsable du parti fantoche a déclaré qu’il a remis sa démission au Ministère de l’Intérieur. En Janvier 2006, le Ministre porte parole de la Présidence de la République a déclaré au Sénat qu’il n’y a aucune demande déposée de parti vert.

 

Alors d’où vient ce dossier ? Personne ne le sait. Le Ministère de l’Intérieur vient de décider la transformation de député libéral en député vert pour le premier responsable du parti fantoche afin de lui permettre d’avoir le financement du Parti fantoche ce qui est contraire à la Loi.

 

 RT : Que pensez-vous de la gestion du pays par le régime actuel dans les domaines environnemental, économique et social, politique ?

 

Tunisie Verte :La gestion actuelle du pays par ce régime dans ces domaines se présente comme suit :

 

  Sur le plan Environnemental : Elle est à l’image de la gestion de l’ensemble du pays. Le Concept Etat – Nation prédomine depuis 50 ans. Cette politique environnementale n’a pas pu limiter la dégradation de nos ressources naturelles qui s’aggravent au contraire ; elle n’a pas contribué à freiner ou ralentir un tant soit peu le phénomène de la désertification. L’impact des activités socio – économiques est catastrophique sur le littoral et les menaces de l’élévation du niveau de la mer ne sont pas prises en charge malgré les études effectuées.

 

  Sur le plan industriel : Le développement économique industriel remonte aux années 70, qui ont vu naître un tissu industriel national mais qui acceptait les industries polluantes et qui ne cherchait que le profit. Depuis le Plan d’ajustement Structurel (PAS) de 1985 et plus tard la mondialisation et la globalisation, le tissu national industriel a tendance à disparaître étant incapable à faire face à la concurrence international malgré les programmes de la mise à niveau qui a été très mal géré, mis en place et qui a échoué à l’exception de quelques industries performantes. Des milliers de PME sont entrain de fermer et d’augmenter le nombre des chômeurs. Les multinationales et les sociétés étrangères se sont installées depuis 20 ans dans un soit disant un paradis fiscal, mais ils commencent à perdre confiance dans l’investissement en Tunisie devant les changements rapides et contradictoires de la législation, ce qui a incité certains à quitter la Tunisie pour aller ailleurs ; et les droits des travailleurs se trouvent bafoués. Les investisseurs privés tunisiens se sont rétractés depuis quelques années, en raison du manque de confiance, de l’insécurité qui règne dans le pays et la disparition de l’état de droit au profit du favoritisme, de la corruption, et de l’injustice.

 

La situation socio – économique de la Tunisie est plus qu’inquiétante à court terme.

 

  Sur le plan Social : Tous les acquis réalisés par le mouvement syndical des années 90 se trouvent menacés ou remis en question. Les travailleurs licenciés ne touchent pas leurs droits et n’ont aucun recours. le chômage grandissant des jeunes et en particulier des jeunes a atteint des dimensions alarmantes alors qu’on leur présente des solutions éphémères et peu réalistes . Même ceux qui ont pu accéder aux crédits souffrent d’un environnement défavorable et de la crise économique généralisée.

 

RT : Que pensez-vous des relations économiques et politiques avec la Communauté Européenne ? La CE subventionne des projets environnementaux en Tunisie. Que pensez-vous de ces projets ?

 

Tunisie Verte :Dans le cadre de la Coopération entre la Tunisie et l’Union Européenne, les projets de développement Agricole qui préservent l’environnement sont plutôt dominants. Mais le problème de la Tunisie se situe au niveau des limites structurelles de l’administration tunisienne, constituée d’un mode de gestion et des ressources humaines assez âgées et dont le rajeunissement est bloqué depuis le Plan d’Ajustement Structurel de 1985 imposé par la Banque Mondiale. D’où un faible taux d’encadrement de haut niveau et où les cadres moyens sont majoritaires avec une incapacité à s’adapter aux exigences d’une nouvelle gestion moderne des projets de développement ; également la législation et les procédures de gestion sont très lourdes et se trouvent dépassées, ce qui ralentit le rythme d’exécution des projets ; ainsi le taux de réalisation reste faible, la durabilité des projets est très compromise en raison de l’absence d’un financement national durable pour la préservation des acquis et l’atteinte d’une durabilité acceptable. Ainsi 70% des acquis se trouvent dilapidés après 3 à 4 ans après la fin d’un projet. Une véritable mise à niveau de l’administration et une révision de ses méthodes de gestion est plus qu’urgente.

 

Rien n’a été fait à ce niveau malgré les discours officiels. Au niveau de la protection de l’environnement, les subventions et les crédits se limitent au financement des études ou séminaires ou à certains projets pilotes qui restent limités au niveau des résultats et de leurs impacts sur l’environnement. Les vrais problèmes de la dégradation des ressources naturelles sont très mal pris en charge, ou ignorés et escamotés dans l’élaboration des stratégies de développement ; tels que l’impact du tourisme sur la dégradation du littoral, l’impact des industries très polluantes sur le littoral, La pollution catastrophique du Groupe chimique de Gabès sur l’environnement et dont l’impact s’étant jusqu’à Kebili à 100 Kms et menace les Oasis et donc les sources de revenus de milliers de petits exploitants ; L’impact catastrophique de la SIAP à Sfax qui existe depuis 50 ans et qu’on refuse de résoudre pour des raisons économiques. Dans cette ville les cas de cancers se comptent en milliers etc.

 

RT : Votre formation participe-t-elle directement ou indirectement à des projets environnementaux auprès d’organisations internationales, ONG ou hautes écoles ?

 

Tunisie Verte :Notre Parti n’a jamais participé à ce genre de projet.

 

RT : Est-ce que l’écologie n’est pas une préoccupation de pays riche ? La situation sociale, politique et humaine de la Tunisie ne comporte-t-elle pas des priorités plus urgentes ? Est-ce que les tunisiens sont réceptifs aux questions environnementales, et pourquoi ? Quel est à votre avis le lien entre la défense de l’environnement et la vie quotidienne des tunisiens, et quel lien aussi avec l’état des liberté dans le pays ?

 

Tunisie Verte :Non L’écologie est une préoccupation de l’ensemble des pays du monde et la lutte ne peut se faire sans une coopération et une solidarité agissante entre les pays touchés. au niveau du bassin méditerranéen, cette lutte pour la préservation des ressources naturelles et cette lutte contre toute sorte de pollutions qui nous menacent doivent et font l’objet d’une coopération Nord / Sud mais qui manque de pertinence et d’efficacité car elle n’est pas encore suffisamment appropriée par les peuples. Chose qui doit être consolidé.

 

La protection de l’environnement doit aller de pair avec le développement économique et social. Nous ne voulons pas d’un développement qui ne préserve pas l’environnement. La mondialisation et la délocalisation ne doivent pas concerner les industries polluantes tels les usines de délavage de jeans installées suite aux mouvements sociaux et écologiques en Europe pendant les années 80. Notre lutte est commune entre les pays du Nord et du Sud de la méditerranée.

 

La Tunisie est très avancée en matière de sensibilisation aux problèmes environnementaux , le peuple tunisien paye lourdement la facture des pollutions par sa santé , ses ressources financières et la qualité de sa vie, alors qu’il reçoit très peu en retour, pour préserver son environnement, malgré tous les discours officiels. Les populations tant pauvres que riches subissent ces impacts au quotidien ; mais l’absence de libertés fondamentales, le muselage du milieu associatif et son inféodation dans sa majorité au pouvoir, l’empêche de faire entendre sa voix. Liberté démocratie et environnement vont ensemble. Les mouvements de la société civile sont très vite réprimés et étouffés par tous les moyens. La lutte pour un environnement sain et durable passe par le respect des libertés fondamentales, des droits de l’homme, le droit à l’organisation qui sont bafoués quotidiennement bien qu’ils soient garantis par la constitution.

 

RT : Pendant le SMSI, des partis d’opposition, reconnus ou non, ont eu une démarche commune. Les verts en étaient absents, pourquoi ?

 

Tunisie Verte :Pendant le SMSI, les partis d’opposition ont eu une démarche commune autour d’une action militante (la grève de la faim). Nous nous sommes déplacés avec une délégation du parti composée de 20 personnes et nous avons soutenu les grévistes. Nous n’avons pas participé à cette action parce que nous n’avons pas été consultés et associés. Actuellement, l’opposition démocratique est divisée et nous souhaitons que toute l’opposition soit unie et solidaire face au parti unique qui a le pouvoir et qui gère le pays depuis 50 ans. Nous sommes inquiets par l’état de copinage qui règne face à la répression qui touche tout le monde sans exception.

 

Nous devons serrer les rangs au lieu de vivoter autour de « petits chefs ». Nous les militants de « TUNISIE VERTE », nous nous identifions pas à cet état de chose. Et puis je vous dis la vérité, on ne peut pas nous imposer (ses alliances), nous sommes pour le dialogue, nous sommes disposés à lutter pour les trois revendications qui ne datent pas d’aujourd’hui. Ces trois revendications, avec tant d’autres, ne constituent pas un programme d’action. On se réunit sur la stratégie et on agit ensemble pour les revendications tactiques et non l’inverse !! C’est le B.A.B.A de la politique, et puisqu’il faut revenir au politique nous sommes un parti en gestation et nous sommes en train de préparer notre premier congrès qui va réunir les verts et uniquement les verts. Et alors, nous choisirons démocratiquement nos alliés.

 

Merci pour votre soutien et excusez moi pour ce retard dû principalement à nos moyens limités et à nos militants qui ne sont pas disponibles à plein temps.

 

SOUTENIR « TUNISIE VERTE » PREMIER PARTI ECOLOGIQUE INDEPENDANT DU POUVOIR, C’EST SOUTENIR UNE REELLE POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE QUI REPARE LES DEGATS CAUSES PAR LA POLLUTION ET LES INTERETS DE CERTAINES PERSONNES QUI DEGRADENT L’ENVIRONNEMENT POUR LEURS INTERETS PERSONNELS.

 

Pour tout soutien, contacter nous par E-Mail à l’adresse suivante : tunisie.verte@gmail.com  ou par fax au 00.216.71.750.907 ou 00.216.98.510.596 .

 

Le coordinateur National de « TUNISIE VERTE » Abdelkader Zitouni

 

(Source : www.reveiltunisien.org , le 12 juillet 2006)


SOMMAIRE du numéro 58 d’ELKHADRA, 13 juillet 2006

www.elkhadra.org

 
     LA REPUBLIQUE DE FATMA Par Derbali http://elkhadra.org/republikfatma.htm   ********************************* L’ARME DU PAUVRE Par Nour El Hoda   http://elkhadra.org/armepauvre.htm     ******************************** LE RÊVE EST LA REALITE Par : BILEL   http://elkhadra.org/reverealite.htm     *********************** INERTIE ET HEGEMONIE Par ASSIA   http://elkhadra.org/inertieplusheg.htm     *********************************** PATRIOTISME ECONOMIQUE-POLITIQUE Par POSSE ANTI-ZINETRON*   http://elkhadra.org/patrioeco.htm     ***************************   CHRONIQUES PALESTINIENNES   http://elkhadra.org/chronikpalestos.htm     ******************************** -Le règne des prédateurs -Mieux vaut opter pour la dynamique unitaire Par HOUSSINE   http://elkhadra.org/houssinearticle.htm     ******************************   Pourquoi le foot me fait si peur… Mohamed MOURAS   http://elkhadra.org/footpk.htm     ***********************************   TARIK RAMADAN http://elkhadra.org/taram.htm   *************************************** ISLAM EN MOUVEMANT Federal Judge Says Government Must Act on Muslim Scholar’s Visa Request par ACLU http://elkhadra.org/islamenmouve.htm   ******************************************    

L’ARME DU PAUVRE

 
Par Nour El Hoda   Pour les cyber résistants du net tunisien, la gêne occasionnée par certains perturbateurs nuisibles , flics et autres parasites est toujours moins importante que le symbole et la finalité de l’action de ceux qui s’investissent peu ou prou dans ce nouveau mode de combat accessible , vivant et créateur d’espaces d’_expression et de projets civilisateurs , modernistes , il n’en peut être autrement sous peine de sombrer corps et âme et pour toujours , d’autres civilisations dans l’histoire humaine beaucoup plus puissantes que la petite Tunisie sont passées à la trappe , pour n’avoir pas su évoluer avec le rythme immuable du temps qui passe . Car l’essentiel est toujours ailleurs, dans la consommation en temps réel de l’information, dans la trace et l’investissement, l’automatisme et la mémoire , la découverte et dans la conquête culturelle (à ce propos le reportage de l’AISPP est un énorme travail, http://www.nawaat.org/forums/index.php?showtopic=11741  .   Sans jeter de l’huile sur le feu , juste pour réveiller les aliénés , les menteurs , les haineux , les sans consciences et les lâches qui sont vraiment les plus nombreux en Tunisie , comme ce pauvre BOUJADI ,cet ignoble individu et ses semblables de cette réaction tunisienne ne se rendent pas compte que dans la dissidence tunisienne , le bloc musulman dans son ensemble et ses singularités , la plus part des militants de ce courant sont plus honnêtes , plus tolérants , plus disponible , plus courageux , plus cultivés et même et il me coûte de le dire plus diplômés et plus indispensables à notre pays que les parasités de son espèce. On peut constater dans ce reportage de l’AISPP que ceux qui résistent vraiment aujourd’hui en Tunisie sont effectivement les militants musulmans, ainsi que ceux qui reconnaissent la dimension culturelle et historique arabo-musulmane de la Tunisie).   Autre chose ,et essentiellement pour la question tunisienne , toute tentative d’uniformatisation , de mise au pas ou de monopolisation par le copinage ou le formatage de ce moyen d’_expression , le net , sont voués à l’échec . Autant dans la cyber résistance , les individus sont différents à tout point , et s’expriment librement d’une façon réelle dans des espaces virtuelles où l’épanchement démocratique est toujours à son paroxysme , autant dans les appareils politiques les limites sont définis et les contrôles facilités , tout cela pour dire que le net ne peut servir qu’à une prise de conscience du combat politique ou autre , mais jamais ou d’une façon dérisoire , à une mobilisation de masse sous une bannière unique et idéologiquement homo génique .Le net est le domaine de l’esprit critique et de la réflexion , pas du dogme et du conditionnement , à ce jour je suis encore surprise que quelques uns essaient encore de se poser en régulateur par le copinage , la défausse , l’argumentaire insipide et l’opacité des actions , il faut dire qu’une certaine forme de censure par la méthode du donnant-donnant et du « je te revaudrais ça » prends forme entre certains sites qui veulent monopoliser la parole , ce faire , c’est aussi quelques part démotiver beaucoup de tunisiens à la mobilisation et à l’engagement , nous y sommes presque , et face à la dictature nous aurions aussi accomplis une œuvre similaire dans la mise aux pas des différences , des idées et des expressions .   Encore une fois notre cyber résistance tunisienne manque d’organisation et de méthode seulement dans la manière de ses administrateurs d’aborder les thèmes et les débats d’une façon harmonieuse , et dans la prospection et les moyens de les faire parvenir aux internautes tunisiens à l’intérieur du pays , c’est là où le bât blesse , briser les digues de la censure de l’ATI dans la diversité .Le seul projet que je sens réaliste , c’est que ces administrateurs d’une façon pragmatique et même démocratique travaillent sur l’élaboration d’une banque de donnée commune , un mailing commun et s’en servir en toute honnêteté pour éditer une sorte de bulletin hebdomadaire , avec un résumé pour chaque site de ses sujets , infos et débats les plus importants et les faire parvenir aux sites résidents en Tunisie , et aux milliers d’adresse mails individuelles des résidents tunisiens,la collaboration à mon avis entre les sites doit se limiter à cet aspect technique , il est temps d’y penser sérieusement , je sais que je rêve mais je crois sincèrement que sans cela , le net tunisien dans pas longtemps n’aura aucun sens d’être , pour la plus grande partie des informations qu’ils débitent , les agences de presse internationales le font mieux qu’eux , et là je ne parle pas de la diffusion .   Nous sommes arrivés à un stade où les forces et les différences se sont comptés, les sites mis en place et la certitude que d’autres sites et d’autres aventures verront dans le futur le jour, c’est tant mieux pour tout le monde, ça va booster les endormis et surtout séparer le bon grain de l’ivraie.   En fait : L’objectif véritable de l’existence de ces espaces et sites doit être de sensibiliser la population tunisienne à la politique et à la résistance ,à la révolte contre une dictature abjecte , mais pas seulement, leurs objectifs aussi sont d’investir tous les espaces de la société tunisienne , l’économie , le social , la culture sous toute ses formes et en premier lieu la culture politique, pour donner aux tunisiens les outils nécessaires afin de confondre la dictature et préparer l’avenir du pays , un avenir institutionnel ou le droit coupera toujours l’herbe sous les pieds des forces obscures et dérivantes de la décadence et l’enfer du désespoir , de l’extrémisme et de l’abjection et bannira à jamais jusqu’au souvenir de la bête immonde ben Ali de l’histoire de notre pays et de notre mémoire collective , encore une fois et pour l’éthique et la morale citoyenne , républicaine et démocratique de notre patrie rêvée sans la débâcle ben Ali ,notre résistance collective mais absolument vivante , agissante et plurielle , notre avenir solidaire , tout en respectant les singularités et les différences idéologiques , relationnelles et humaines qui composent la totalité de la nation tunisienne, la multiplication des sites et des lieux d’_expression sont vitaux , j’insiste personnellement à cela encore une fois pour prévenir les séditieux que leurs tentatives sont porteuses de leur propre mort .   Se battre contre ben Ali ,être intègre et transparent ce n’est pas une simple partie de plaisir ou une sorte de jeu du gendarme et du voleur , les moyens répressifs de la dictature n’ont aucune limite , que ce soit sur le plan technique , ou bien plus grave encore , dans son mépris pour les biens et les personnes qui lui résistent, et cela va de la torture jusqu’à l’assassinat .Même dans l’anonymat , c’est toute une disponibilité et une discipline qu’il faut respecter pour se protéger et protéger autrui et damner efficacement le pion aux ennemis de notre liberté et de notre pays. Il s’agit d’un devoir patriotique. Combien de martyrs encore à cette cause et combien de vie sacrifiées et détruites ? le sacrifice à n’importe quel niveau et de n’importe quelle importance , tant qu’il est convaincu de sa véracité , et tant qu’il répond à cette envie naturelle et primaire de tout être humain de vivre librement et dignement finira toujours par aboutir , le temps est toujours l’allié des opprimés , car les oppresseurs sont limités par leur violence et portent en eux , à défaut de principes , les germes de leur propre folie et de leur destruction.   C’est bien sûr difficile à mesurer, mais il est certain que le passage des luttes sur Internet permette d’accéder plus rapidement à ceux qui partagent les mêmes attentes et les mêmes rêves en Tunisie, c’est-à-dire de mieux concentrer les sentiments politiques qui ont trait à la libération et à la démocratisation du pays. Il est de plus en plus évident que les sites en ligne contribuent à gonfler les rangs des engagés tunisiens mais que maladroitement aussi ils se décrédibilisent par certaines forfaitures visibles et stupides. Ils posent certes encore de nouveaux problèmes à la dictature , des problèmes, qui dans la durée et par les avancées technologiques , deviendront de plus en plus insolubles pour cette dernière si on respecte une forme d’éthique qui ne saurait se contenter de l’à peu prés et des réflexes égoïstes et claniques , c’est de cette façon qu’ils obligeront l’opposition classique à s’investir de plus en plus et franchement dans le champ social et populaire délaissé depuis toujours et tenu à l’écart de tout montage et stratégie globale de lutte , ce qui est en soi une aberration et une faute tactique plus que grave. Il semble que le concept même de cyber résistance se répande, voire évolue en Tunisie d’une façon tonifiante et traversière qui touche toutes les couches sociales. Cela montre que l’informatique est un moyen de combat bien réel et qu’il est possible aujourd’hui d’acquérir facilement cette incroyable technologie de proximité, elle est à la portée de tout le monde et surtout des appareils politique de l’opposition démocratique tunisienne , malheureusement pour beaucoup d’entre eux dépassés par les événements , traditionalistes et archaïques dans leurs modes de langage et de communication,ils peinent lourdement pour utiliser Internet de manière à réunir activisme et technologie dans un sens positif, au service d’une lutte globale et la solidarité nécessaire des opinions diverses et divergentes contre la dictature ,tout en sachant et en étant conscient que la seule convergence à ce niveau qui ne limite aucune liberté et la liberté de personne , c’est la démocratisation de la Tunisie , un peu à l’image des gens qui s’expriment sur le net , le reste , le pouvoir , l’émergence des forces , tout cela apparaîtra après la mort de la dictature et normalement , si nous tous tunisiens auront respectés l’éthique et les pactes , seul le peuple tunisien décidera du sort du pays , et même là , le net aura encore , de plus en plus, et de mieux en mieux, un rôle de catalyseur d’idées et sera un champ incroyable de l’_expression individuelle , un contre pouvoir contre toute forme de conformisme et de monopole.Certains opposants et non des moindres qui ont saisi la portée de cette arme , l’utilisent eux selon leurs jugements de valeur qui comme tout jugements de valeur en politique et sur une scène oppositionnelle démocratique et variée , ne peut être que bornés , inefficaces et même anti-démocratiques.   Une parole , une idée , un projet , dés lors qu’ils sortent du cadre du l’intime et du confidentiel,qui s’exposent et sollicitent l’écoute , l’adhésion ou le débat sur le net , ne peuvent plus aujourd’hui être confisquée par quelques uns qui choisissent ou non de la diffuser en fonction de leurs intérêts et de leur stratégie , L’ATI ou les cénacles des habituels clans du net tunisien sont désormais impuissants à monopoliser le débat , les uns par la désinformation , la censure et la répression , les autres par la censure , l’excommunication , le bannissement , le monopole du penser et du politiquement correct , d’ailleurs ces deux entités du sérail politicien tunisien déclinent lamentablement et périclitent dans leur ignominie criminelle.   Chaque militant qui se sent à l’étroit entre ces deux microcosmes liberticides qui a la / les capacités de le faire et surtout la volonté , peut aujourd’hui diffuser ses idées et ses propositions , ses analyses et ses points de vue gratuitement et donner à cette diffusion une extension considérable ; mondiale parfois, c’est une chance pour tous ceux qui combattent la dictature de ben Ali pour briser tout facteur d’isolement , et pour pasticher le CHE « que des milliers de blogs et de sites tunisiens fleurissent » n’écoutons pas les oiseaux de mauvaise augure et les notables de la chose politicienne , tout un chacun de nous a quelque chose à dire , et les tunisiens si longtemps privés de parole et de débats plus que d’autres , plus ils diront , écriront et diffuseront des choses , des œuvres sans avoir à se soucier des jugements de valeur des maîtres penseurs , et autres gisants moroses si prompts à détruire sans jamais rien proposer ni construire , plus ils s’investiront dans les débats avec leurs diversités et leurs points de vue , plus ils limiteront les possibilités liberticides des falsificateurs , des imposteurs et des arnaqueurs , et plus ils ancreront le débat , la culture et la profondeur du sentiment démocratique dans la société et la nation tunisienne en général.   Les réseaux télématiques, aujourd’hui, sont l’outil par excellence de la « mondialisation » démocratique, détruisant toute forme de logique liberticide et dictatoriale, anéantissant toute velléité de propagande fourbe et mensongère, la réalité de ce que sont aujourd’hui ces réseaux en Tunisie contribue à infliger un démenti cinglant aux discours trompeurs, unidimensionnels et étriqués de ben Ali et sa clique d’assassins , mais aussi aux réputations surfaites sur cet espace , car ils croient à sa puissance de conditionnement . Certains devront comprendre que la légitimité politique ne peut venir de là, elle est à cultiver sur le terrain.   Aux partis démocratiques, pour sortir de ces limites morbides, ces camps de concentration de la pensée et de l’action politique où les enferme dés le début ben Ali, il est plus que temps de forcer ces barrières psychologiques de l’impuissance et de la peur panique. D’associer les formes traditionnelles de l’activisme de rue à la lutte en ligne : telle doit être la stratégie des pionniers du net politique tunisien. Avec leurs nouveaux modes de cyber résistance, c’est de plus en plus visible, ils sèment la zizanie dans le monde claustrophobe du sérail politique tunisien toutes tendances confondues. Il est temps, à partir de là, d’organiser à grande échelle des mouvements de désobéissance civile. La contestation électronique est possible, rapide, efficace et ne tient qu’à la volonté affirmée de quelques uns, car Internet, comme outil de communication, est le reflet du contexte dans lequel il est utilisé; il révèle les intérêts individuels et sociaux et il les influence, il offre une multitude de formes de communication, mais parmi celles-ci émerge un modèle de communication plutôt d’ordre de la communauté des choix et des engagements politiques et idéologiques , je crois que c’est là le piège à éviter pour tout opposant tunisien qui veut être crédible. La tendance exprimée par les sites tunisiens est de communiquer avec les gens qui partagent les mêmes pôles d’ intérêts , il n’y a aucun danger dans ces singularités à partir du moment que l’objectif à atteindre est le même , commun et s’impose à tous , il est évident que cette prolifération des diversités et des points de vue sont , en quelques sortes , ce que sera la Tunisie de demain libérée de la dictature de ben Ali , au lieu de chercher à la refouler et l’ordonner et à l’uniformiser par tous les moyens , il serait plus judicieux de composer avec ses réalités , car elles sont , plus que les partis politiques constitués , le reflet exact de la société tunisienne .   A ce propos , je suis un peu déçu , malgré que sur le plan personnel j’estime ne plus avoir à participer d’une façon militante et active à la lutte contre la dictature tunisienne , je reste à ma place , tant de déceptions , d’attaques personnelles et de conduites de certains ignobles m’ont appris la réalité du marigot politicien tunisien et des parasites du net. Oui je suis déçu par les calculs de certaines personnalités et non des moindres qui à mon avis seront toujours marginalisés parce qu’ils font de la politique , non pas avec passion et foi mais avec une règle à calculer , oui déçue de ce gâchis car leur crédibilité à mes yeux et à celles de beaucoup de tunisiens pouvait leur servir de projet mobilisateur de la société tunisienne , au-delà des clans et des mouvances. Ils ont préférés jouer à l’individuel et donner l’i impression d’être au-dessus de la mêlée ; l’opposition démocratique tunisienne , celle des valeurs et de l’éthique n’a qu’une seule voie pour s’en tirer , c’est bien sa cohésion et sa transparence qui feront sa crédibilité et sa force. Je suis désolée et plus que blessée quand je constate l’horrible opération de séduction LILLIYASWA WILIMAYASWACH , le racolage contre nature d’un parti aussi honorable que le PDP ; la démission de quelqu’un que je respecte plus que tout comme le juge M.YAHYAOUI du comité de la grève du 18 octobre , ses derniers textes qui me semblent quand même porteurs d’un semblant de pessimisme qui pousse plus à la division de fond qu’à la réflexion sur les méthodes et les initiatives , des positions qui dans leurs formes aussi insultent l’avenir et brusquent les convictions.   (Source : EL KHADRA, N° 58, 13 juillet 2006)

LA REPUBLIQUE DE FATMA

 
Par Derbali   En Tunisie comme dans les autres dictatures du monde arabo-musulman c’est le règne de la barbarie, de l’ignorance et de l’anti-humanisme mortifère et radical , où tout est mélangé , spolié lapidé , consommé et détruit dans la frénésie et la folie de quelques criminels.Il ne sert à rien d’étaler un barème et de les nommer dans l’ignominie , ils se valent tous , tous sont solidaires dans l’horreur et la haine . Des rois renégats et usurpateurs du golfe jusqu’à à l’hérésie ben Ali, une belle brochette de tarés diaboliques, pendant que j’écris ces lignes l’aviation sioniste des nazis qui occupent la terre sainte de Palestine survole en toute impunité Damas et le palais du peuple syrien fantôme, elle bombarde Beyrouth et espionne Bagdad ; les G’I us violent les belles et sépultures et pissent sur nos âmes de la sainte MECQUE jusqu au désert esclavagiste de la Mauritanie.   Un règne ténébriste où la fin et les moyens font corps ; ou l’autre n’est plus que l’ennemi et la vérité, surplus ; où accumulation des crimes d « état » , de dénis , de bassesses étranglent l’espoir et la vie ; où la quête de la profitabilité sans limites et à l’hystérie exige que les copeaux humains soient noyés dans les fosses sceptiques des opportunismes et des usurpations ; où l’amour et l’intelligence , l’effort , la solidarité et le talent ,la morale et le bonheur simple et valorisant ne sont plus évoquées que pour en déplorer le risque et le coût dans l’espoir de les salir et de les éradiquer ; où la recherche optimisée de la spéculation , des détournement , du piratage , des privilèges et de l’illégitimité des choses et des rapports de forces annihile toute velléité de mise en valeur optimisée de l’esprit ; où l’Amérique de BUSCH , ou toute autre entité ou _expression criminelle , totalitaire , belliciste , extrémiste et suicidaire est devenue le modèle exalté.   Tu sais FATMA , La liberté dont je rêve pour la Tunisie et pour toi , pour tes petites mains qui creusent mes rides de la colère et de l’impuissance , pour tes mots maladroits à l’endroit de nos parlotes en arabe de Paris , personne n’a le droit de t’en vouloir pour cela ma FATMA , nous t’avons imposé ce monde estropié de l’exil parce que nous n’avons pas su nous aimer , aimer notre terre et refuser l’arbitraire , parce que nous avons failli devant la médiocrité , tellement énorme que nous avons cru les bonimenteurs et les flagorneurs qui nous périraient qu’elle viendra à mourir de son propre venin.La liberté dont je rêve désormais pour ton sourire et ton ailleurs et ton futur dans ton ventre qui sera fécond un de ces jours de mon désarroi et ma profonde solitude, j’en appelle aux vivants , aux hommes libres et aux consciences éveillées , la liberté que je veux pour ta république ma FATMA de tous les saints , sa finalité sera de générer le bonheur réceptif , collectif sans haine ni remords , sans drame ni répulsion , de générer du travail et du progrès et non de les détruire ; de créer de la richesse et de l’abondance pour les distribuer , et non de planifier et d’organiser la fuite des capitaux , le blanchissement de l’argent sale et de toutes les saletés du crime et du déshonneur ; de valoriser l’initiative et la solidarité et le travail grâce au capital, non de l’annihiler au bénéfice de la spéculation ; de contribuer à ce que l’être tunisien accède à l’avoir , non que l’avoir induise la destruction de l’être ; de promouvoir , de dialoguer , de tolérer , non d’exclure , de libérer le quotidien du tunisien , non de l’assécher ; de favoriser l’égalité , la justice , la concurrence saine , non d’utiliser la violence et l’arme du doping pour assassiner la démocratie.Je crie ta république ma FATMA de la fraternité et de la liberté comme le règne de l’émancipation ultime du tunisien mais non pas de l’éradication des singularités et des principes , c’est-à-dire forcément des personnes , rappelle toi de mes frères les JOUHRI , les KARKER et les….j’ai si mal d’être moi et de caresser tes longs cheveux dans leurs longueurs océanes ,tes longs cheveux de l’euphonie , et tes sourcils de jais à damner ma certitude en toute chose , l’univers est dans ton clin d’œil comme ma damnation et le monde me paraît si quelconque tellement le mien que je pourrais t’offrir expire sous les décombres de l’horreur.Les monstres mon ange ont admis que l’horreur dans notre belle demeure ,dans notre réclusion absurde , que l‘ignominie l’emportât sur tout sentiment dés lors qu’elle rapporte plus et plus vite.Que la civilisation , l’histoire , la grandeur , l’éducation et la culture soient sacrifiés à l’abrutissement et la vulgarité des conditionnements et la propagande des masses , parce que cela permet aux voyous de détruire et s’enrichir dans la sérénité et le calme plat , parce qu’en que cela permet de distribuer de plus gros dividendes à tous les pirates qui polluent nos côtes.Je te le dis ma FATMA toi qui sait ma folie , mon rire et ma détresse de tout ordre moral bigot, articulé , imposant et putipharder , toi qui sait que je ne cris qu’à la morale consciente , individuelle qui fait le sentiment collectif et le respect de l’être et sa liberté , je meurs de voir en ma Tunisie que ce concept même de « morale » est devenu péjoratif, parce que les forces du mal salissent tout , parce que le retour sur investissement grâce à la saloperie destructrice des hommes et des biens , de l’histoire et du bonheur dans la sphère du bien est trop faible ou trop lent, maintenant chez nous un désordre diabolique dicte sa loi et organise le marché et la prostitution de masse à tous les domaines sacrificiels et aseptisés et à tous les niveaux de mon dégoût.   Aucun être humain digne de ce nom, aucun tunisien un tant soi peu fier de respirer même l’air vicié de la Tunisie sans renoncer à être, ou l’air iodé de l’espoir en refusant de se soumettre, aucun tunisien homme ou femme de progrès, de cœur pour qui l’altruisme n’est pas un simple mot vide de sens ne peut indéfiniment accepter ce basculement dans l’anti-civilisation universelle.   Tu sais FATMA ils ont confisqué toute forme d’_expression,toute forme de vie , brisé toute croyance en l’avenir , toute croyance en notre métabolisme et de notre métalangue de tunisiens désormais virtuels et furtifs, comment le monde peut-il s’étonner de sa déchéance ?   La TUNISIE est devenue indépendante en 1956 mais à ce jour pas encore libérée vraiment , ce fut un leurre ,on avait remplacé le vulgaire et ridicule casque colonial par la chéchia et le turban , les babouches , les trois pièces et l’attaché-case des indigènes collaborateurs zélés qui perpétuent jusqu’à ce jour l’ordre tyrannique des empires prédateurs , il n’y’a pas plus con qu’un arabe qui singe sa propre négation .La nation tunisienne ne vit plus que dans le désespoir au point de se demander si cette indépendance en valait vraiment la peine et si en fin de compte cela vaut la peine de vivre sa vie , cette vie de l’aumône et de l’arbitraire. Il a suffi dernièrement que la rumeur se propage sur l’éventualité que l’occident libère les frontières à qui veut quitter et brader sa terre pour que les de grands mouvements de foule s’organisent devant les consulats, et juste à côté à la portée d’un cri MOHAMMED ABBOU crève à petit feu et des centaines d’emmurés ont leurs visas pour l’enfer de ben Ali.   Si le désespoir est la forme ultime de résistance pacifique, il peut facilement basculer dans la violence avait écris un grand penseur. Lorsque, avec des politiques de toutes sortes (économique, sociale, culturelle), on confisque à l’ensemble d’une population son passé et son présent pour lui refuser l’avenir, alors il ne faut pas être surpris par les actions désespérées menées ces derniers temps de leur maudit sept septembre du renouveau , tu sais tous ces jeunes qui servent de nourriture aux poissons , ces centaines de bombes ambulantes sans mèches ni détonateurs un jour seront le cauchemar des tyrans et Carthage brûlera , des milliers de main sèmeront du sel sur ces ruines , SCIPION l’AFRICAIN se retournera dans sa tombe et quand même , les fleurs refleuriront entre les orties et les mauvaises herbes. Pauvre TUNISIE ma FATMA , elle qui n’arrive pas à se libérer d’une caste de maffiosi stupides dont les prétentions et les horreurs deviennent encore plus puissantes lorsqu’elles trouvent et elles trouvent de plus en plus d’échos chez les aliénés et les collaborationnistes tunisiens. Pauvre TUNISIE ma FATMA… Pour gagner du temps et perdurer, la dictature chancelante , branlante, misérable mais toujours debout,nous ressort à chaque fois une , deux ou trois reliques qui, au début font énormément de bruit pour donner l’illusion d’une rupture avec le système honni, mais qui, ensuite, n’hésitent pas à imposer le verrouillage de tout l’espace public , tu as l’embarras du choix , … , de CHARFI , CHAMMERI , les femmes « démocrates » , ettajdid , HALWANI jusqu’au dernier clone en date , docteur harboucha SAHBI le si mal nommé. La dernière merveille sortie de la boîte de Pandore s’appelle SAHBI donc, un homme qui a le triste privilège d’avoir fait et servi le système lors d’une opération bleuite à PARIS pour retourner quelques opposants et non des moindres, la pêche fut maigre et catastrophique, et SAHBI est retourné à son sport favori le mensonge, la corruption et l’insulte.   Pour rattraper son silence , son mutisme , son attentisme de presque vingt ans, le tunisien nouveau est arrivé , un résiné qui j’espère sera de première , un beaujolais HALLAL100% MELLASSINE , DENDEN , MONTAGNE ROUGE et KABARIA pour que les nouveaux riches , les voyous sans âmes , les prostitués de ben Ali réapprennent le langage des bouges , de la fierté , de l’honneur et de la correction ,le tunisien nouveau fou à lier de vie et d’envie , plein de jus et de contradictions , il ne cesse de parler au point de dire une chose et son contraire et promettre à Dieu , à tous les saints et au diable de tout changer , l’école, la justice, les institutions , les rapports entre les gens pour, finalement peut-être, ne rien faire du tout , mais qu’importe ce qui sera fait après l’enfer ben Ali , et qui sera la chose du seul peuple tunisien souverain sera toujours mieux que le désastre ben Ali. L’homme, qui prend ses discours pour des réformes, reste fidèle à ses premières amours, le totalitarisme de Bourguiba en mille fois pire , fondé sur le parti unique , un parti de moutons et de mendiants ,une soupe populaire pour détrousseurs en gériatrie et des politiques conçues pour mettre au pas une société que l’on méprise , parce qu’elle porte en son sein tant de valeurs contraires à la barbarie , la haine et la terreur les mamelles de la dictature tunisienne . Ce mépris s’illustre notamment par l’indécence dont le dictateur fait preuve en recyclant d’anciens barons du crime, pourtant responsables de la tragédie actuelle avec son lot de misère sociale et de décadences.   Pauvre TUNISIE ma FATMA, elle que cette dictature nauséabonde a violée et défigurée par des diktats fondés sur des notions douteuses comme «le miracle tunisien» et la purification politique, morale, linguistique, etc. De cette Tunisie que je ne connaîtrais peut-être jamais j’entends ton rire qui fait mes vagues à l’âme.   (Source : EL KHADRA, N° 58, 13 juillet 2006)


L’oléoduc stratégique BTC inauguré en Turquie

 
AFP, le 13 juillet 2006 à 14h51 Par Burak AKINCI   CEYHAN (Turquie), 13 juil 2006 (AFP) – L’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), un projet de quatre milliards de  dollars visant à acheminer le pétrole de la Caspienne sur les marchés mondiaux, a été officiellement inauguré jeudi sur le grand terminal turc de Ceyhan (sud).   De son point de départ de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, jusqu’au terminal turc de Ceyhan, le nouvel oléoduc de 1.774 kilomètres est l’un des plus longs du monde.   Les présidents turc, azéri et géorgien –Ahmet Necdet Sezer, Ilham Aliev et Mikhaïl Saakachvili–, ainsi que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, ont posé des mini-tubes symboliques scellant l’achèvement de la construction de l’oléoduc lors d’une cérémonie organisée sous haute sécurité dans le complexe pétrolier sur le Golfe d’Iskenderun.   Des responsables américains, ainsi que des dignitaires d’une trentaine de pays et d’organisations internationales, étaient présents à l’inauguration qui avait une signification purement symbolique, un premier pétrolier chargé de brut provenant du nouvel oléoduc ayant déjà pris la mer le 4 juin vers l’Italie.   “C’est non seulement un miracle d’ingénierie mais aussi un projet stratégique, la route de la soie du 21e siècle, qui constitue la pièce maîtresse du corridor est-ouest”, a indiqué M. Erdogan.   “Il n’y a pas de rêve qui ne puisse se réaliser si l’on y croit vraiment”, a affirmé pour sa part le chef de l’Etat géorgien. Lord Browne, PDG du groupe pétrolier britannique BP, responsable de la conception et de la réalisation du projet, a salué le “début d’une nouvelle ère” dans le domaine de l’énergie et affirmé que cet oléoduc “réduira le sentiment d’instabilité” en ce qui concerne l’acheminement du pétrole dans la région.   BP, avec 30% des parts, est l’actionnaire le plus important du consortium international BTC.   Environ 5.000 policiers, gendarmes et tireurs d’élite ont été déployés pour l’occasion à Ceyhan et de nombreux contrôles étaient effectués sur la route conduisant à la cérémonie, à laquelle ont assisté de nombreux journalistes.   Le BTC est conçu pour transporter, à terme, jusqu’à 50 millions de tonnes de brut par an aux marchés occidentaux, c’est-à-dire 6% à 7% du pétrole mondial, selon les responsables turcs. Les gisements du Kazakhstan y seront également raccordés.   Washington s’est constamment impliqué dans la réalisation du projet depuis ses origines.   Outre sa portée commerciale, l’oléoduc, qui évite non seulement le territoire russe, mais aussi l’Iran, a en effet une importance géostratégique.   Le BTC permet de contourner la Russie, qui contrôlait jusqu’à présent la quasi-totalité du transit vers l’Europe des hydrocarbures de l’espace post-soviétique.   Le nouvel oléoduc ajoute de la valeur au pétrole issu de la Mer Caspienne, qu’il conduit dans une région de forte consommation, tout en diminuant la dépendance américaine sur le pétrole du Moyen-Orient.   Le secrétaire américain adjoint à l’Energie, J.C Shell, a lu un message du président américain George W. Bush, qui s’est félicité du fait qu’un projet aussi “impressionnant” soit devenu une réalité.   “L’achèvement du BTC marque le début d’une nouvelle ère”, a indiqué M. Bush, qui a estimé que l’oléoduc assurerait la sécurité de l’offre d’énergie en renforçant la coopération régionale. La Turquie mise sur le BTC pour transformer Ceyhan en “un Rotterdam”, selon ses responsables.   Le pétrole irakien des gisements de Kirkouk (nord) est déjà acheminé depuis 28 ans vers Ceyhan. Les Turcs projettent de construire un autre oléoduc entre le port de Samsun (nord de la Turquie, sur la Méditerranée) et ce terminal pour tenter de décongestionner les détroits turcs du nord-ouest, d’où transitent en grande partie les pétroliers russes.   AFP

La FIFA ouvre une enquête disciplinaire à l’encontre de Marco Materazzi

 
AFP, le 13 juillet 2006 à 15h46  ZURICH (Suisse), 13 juil 2006 (AFP) – La Fédération internationale de football (Fifa) a décidé d’ouvrir une enquête disciplinaire à l’encontre du joueur italien Marco Materazzi, selon un communiqué publié jeudi à Zurich.   Cette décision, indique la Fifa “a été prise suite aux premières déclarations du Français Zinedine Zidane, qui a frappé Materazzi d’un coup de tête lors de la finale de la coupe du monde de la FIFA, à Berlin le 9 juillet”.   Zidane a expliqué dans une interview avoir “réagi à une provocation répétée de l’Italien”, ajoute le communiqué.  

 


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