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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2639 du 14.08.2007
CNLT: La police refuse de porter assistance à la famille d’un opposant en danger et couvre un délinquant IFJ Calls for End to Trial of Journalist Who Criticised Tunisian Lawyers Association AFP: Soha Arafat perd la citoyenneté tunisienne, quitte la Tunisie Arouts Sheva: Les tribulations de Souha Arafat RFI: La veuve d’Arafat déchue de sa nationalité L’Afrique en ligne: Législation tunisienne en matière de nationalité La Presse: Contrepoint – Sacré Baha ! AFP: Tunisie: un assistant de l’équipe de basket-ball fait défection au Portugal Le Temps : Le monde la nuit:La fièvre du clubbing ! AFP: Algérie: attentat contre un chef islamiste repenti AFP:Algérie: trois militaires tués dans un attentat à la bombe en Kabylie Associated Press: Turquie: Abdullah Gül promet de défendre la laïcité AFP:L’ex-islamiste Gül candidat à la présidence, s’engage à défendre la laïcité Reuters: Turquie – Gül, un diplomate accompli, mais qui inquiète Reuters:Turquie – Erdogan fera connaître jeudi son gouvernement AFP: Manœuvres aéronavales conjointes Israël-Turquie-USA en Méditerranée AFP: Staline: le délégué russe aux Droits de l’Homme dénonce un terrorisme d’Etat Le Monde : Le pouvoir marocain lance une offensive contre la presse
Noureddine Hrayech est libéré
Salut je vous annonce la libération d’un des étudiants qui a été arrêté depuis le 24 Décembre 2006 après affaires Hammam -Lif . Noureddine Hrayech est libéré le 10 août 2007 a 23 h . il est citoyen de Zaouiet Sousse. Merci Salem Khalifa
Conseil National pour les Libertés en Tunisie
Tunis le 14 août 2007
La police refuse de porter assistance à la famille d’un opposant en danger et couvre un délinquant
Le CNLT est scandalisé par les actes de représailles collectives infligées à l’encontre de la famille du jeune militant du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), Sahbi Smara. La nuit du 11 août vers 3 heures du matin, un homme en état d’ébriété armé d’un couteau a fait irruption au domicile des parents de Sahbi Smara à Bouhajla (gouvernorat de Kairouan) où dormaient sa mère et ses trois sœurs. Il les a frappées et maltraitées en les menaçant de son couteau et vandalisé leur maison. L’une de ses sœurs a été hospitalisée suite aux coups qu’elle a reçus. Les femmes avaient dès le début appelé « police secours » sans succès ; ces derniers les ont invitées, pour toute réponse, à venir au poste le lendemain pour déposer plainte et de ramener le délinquant avec elles si possible! La police du District appelée au secours a, elle aussi, refusé d’intervenir. Le lendemain, madame Smara s’est présentée au poste pour déposer une plainte munie du certificat médical, mais la police a refusé d’inscrire au PV la menace par armes, ni les coups, ni l’effraction ; elle a juste retenu le délit de « tapage nocturne » ! Le lendemain soir, le même délinquant est revenu devant leur domicile pour les narguer de nouveau et les menacer ; alors qu’un ronde policière passait, les sœurs Smara ont désigné aux agents le délinquant en question qu’elles ont pu identifier, ces derniers ont rétorqué « tant qu’il n’est pas rentré chez vous à nouveau, on ne peut pas l’arrêter » ! Ces événements coïncident avec une visite de courtoisie effectuée par Razi Amadi, responsable national du mouvement des jeunes socialistes, au domicile des parents de Sahbi Smara où il a été invité à déjeuner deux jours auparavant. Le CNLT · Dénonce cette lâche agression contre la famille Smara · Accuse les services de la police politique de complicité avec le délinquant et suspecte un coup monté sciemment provoqué en vue de punir le jeune militant et journaliste Sahbi Smara. · exige qu’une information judiciaire soit ouverte pour « non assistance à personne en danger » contre tous les agents qui ont refusé de porter secours à la famille Smara ainsi que la poursuite judiciaire du délinquant. Pour le Conseil La porte parole Sihem Bensedrine
IFJ Calls for End to Trial of Journalist Who Criticised Tunisian Lawyers Association
14/08/2007
The International Federation of Journalists (IFJ) today called for the case against journalist Omar Mestiri who faces defamation charges in a Tunisian court on Thursday to be thrown out. The journalist is accused because of an article over a decision by the bar association to allow a lawyer convicted of fraud and perjury to continue practising.
“This case is a clear example of the attacks that independent journalists face in Tunisia,” said IFJ General Secretary Aidan White. “This case should be thrown out and there must be an end to the practice of bringing charges against journalists who publish critical articles.”
Mestiri published criticism of the decision of the Tunisian Bar Association to rehabilitate a lawyer who had been barred from practising following convictions for fraud and perjury.
His articles had been published on the Kalima website, which is banned in Tunisia and cannot be read there. If convicted Mestiri could face over three years in prison.
The IFJ is supporting Mestiri’s defence in this case and has asked Raouf Ayadi, a member of Mestiri’s defence team, to act as an observer on its behalf.
For more information contact the IFJ at 32 2 235 2207
The IFJ represents over 600,000 journalists in 114 countries worldwide
Lien: http://www.ifj.org/default.asp?Index=5210&Language=EN
Soha Arafat perd la citoyenneté tunisienne, quitte la Tunisie
AFP, le 14 aout 2007 à 14h38 TUNISIE – Mme Soha Tawil, veuve de l’ancien président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, a été déchue de sa citoyenneté tunisienne sur ordre du président Zine El Abidine Ben Ali et a quitté la Tunisie, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
“La nationalité tunisienne acquise par voie de naturalisation par Madame Souha Bent Daoud Ben Jabrane Ettaawil, née le 17 juillet 1963 à Jérusalem, lui est retirée”, selon le texte en français d’un décret en date du 2 août 2007.
Ce décret a été publié sans autre précision au Journal officiel de la République tunisienne et aucune explication n’a pu être obtenue mardi de source officielle à Tunis sur les raisons du retrait de la nationalité accordée à Soha Arafat en septembre 2006.
L’ambassadeur palestinien, Suleimane Al-Hirfi a refusé de commenter ce retrait, et un assistant de Mme Arafat, joint par l’AFP au téléphone à Amman (Jordanie) a affirmé être “sans information” sur son nouveau lieu de résidence.
Selon une source anonyme palestinienne, Soha Arafat se serait exilée à Malte, pays où son frère occupe les fonctions de représentant de l’Autorité palestinienne.
Soha Arafat, 45 ans, privée des droits de citoyenne tunisienne, a quitté la Tunisie avec sa fille Zahwa, 12 ans, scolarisée à l’école américaine de Tunis.
Citoyenne française, Soha a longtemps vécu entre Paris et Tunis, avant de s’établir de façon permanente en Tunisie, où elle comptait ouvrir une école internationale à Carthage (banlieue nord de Tunis).
La création de cette école annoncée par Mme Arafat au printemps dernier à la presse, a créé des remous à Tunis, où ses promoteurs ont été accusés de provoquer la fermeture de l’établissement rival Louis Pasteur-Bouebdeli.
Une pétition contestant la fermeture de cet établissement réputé, propriété d’un couple franco-tunisien, a été publiée sur internet, avec la signature de parents d’élèves et personnalités tunisiennes.
En Tunisie, Soha vivait dans la discrétion totale, apparaissant rarement en public et ne répondant jamais aux sollicitations de la presse internationale.
En août 2006, elle a dû démentir à l’AFP des rumeurs publiées par la presse arabe selon lesquelles elle se serait remariée avec M. Belhassen Trablesi, homme d’affaires et gendre du chef de l’Etat tunisien.
Ancienne assistante d’Arafat pour les affaires économiques et redoutable femme d’affaires, Soha avait épousé le leader palestinien le 17 juillet 1990, durant la période d’exil de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en Tunisie (1981-1993).
L’union du chef historique de l’OLP avec sa trop jeune assistante, issue de la bourgeoisie chrétienne palestinienne, avait été mal perçue par les Palestiniens.
En 2000 Soha avait quitté Gaza pour vivre à Paris et ne se serait rendue qu’une fois en 2004, au chevet de son époux malade et confiné dans son QG assiégé par l’armée israélienne.
Mais peu avant le décès de son époux en novembre 2004 dans une clinique de la région parisienne, elle avait vertement critiqué les dirigeants palestiniens, parmi lesquels le président Mahmoud Abbas.
Le parquet français avait ouvert une enquête préliminaire en 2003 sur l’origine de fonds transferés sur les comptes parisiens de Soha Arafat et révélés par le quotidien Le Canard Enchaîné.
La veuve d’Arafat déchue de sa nationalité
Souha Arafat, l’ancienne Première dame de Palestine, et sa fille Zahwa, ont été déchues de la nationalité tunisienne, qu’elles avaient obtenu en 2006. C’est par un décret publié au Journal officiel de la république tunisienne que cette décision a été connue. Aucune explication n’a été apportée, que ce soit du côté tunisien ou palestinien. Souha Arafat a quitté la Tunisie avec sa fille Zahwa, âgée de 12 ans.
Que s’est-il passé entre Souha Arafat et le couple Ben Ali ? La veuve de Yasser Arafat était très proche de Zine El Abidine et de Leïla Ben Ali, surtout depuis son installation en Tunisie, en 2004, après le décès du leader palestinien. Tellement proche que Souha Arafat et Leïla Ben Ali s’étaient lancées dans les affaires ensemble : dans la téléphonie mobile avec des participations dans le réseau Tunisiana, filiale du groupe égyptien Orascom, et plus récemment dans la création d’un Collège international à Carthage qui devrait ouvrir ses portes à la prochaine rentrée scolaire.
L’ex-Première dame de Palestine jouissait des faveurs des hôtes du palais de Carthage, au point qu’en septembre 2006, le président tunisien lui accorda, par décret, la nationalité tunisienne ainsi qu’à sa fille Zahwa. C’est également par décret présidentiel qu’elle vient d’être déchue de la citoyenneté tunisienne. Souha Arafat et sa fille ont quitté la Tunisie pour s’installer à Malte, où son frère, Jubran Tawil, est ambassadeur de l’Autorité Palestinienne.
(Source : le site de Radio France Internationale RFI, le 14 août 2007)
Lien : http://www.rfi.fr/actufr/articles/092/article_55220.asp
Les tribulations de Souha Arafat
Claire Dana Picard
Depuis que Souha Arafat, la veuve “éplorée”, a perdu son mari, elle ne trouverait sa place nulle part, si l’on en croit la presse arabe, et aurait à présent été contrainte d’abandonner sa résidence de Tunis après y avoir vécu pendant dix ans avec sa fille Zahwa. Les médias en langue arabe parlent des tribulations de l’épouse de Yasser Arafat mais chacun semble donner une autre raison à ce départ subit et inattendu.
Souha Arafat a quitté le Proche-Orient en 2000 lorsque la seconde Intifada a éclaté en Israël, préférant vivre à Paris dans le luxe. Lorsque Yasser Arafat a été contraint de rester à la Mouqata de Ramallah, elle ne lui a rendu visite qu’une seule fois, en octobre 2004, lorsque l’état de santé du chef terroriste s’est dégradé.
Le journal Al Hayat s’est contenté d’indiquer que Souha Arafat ne vivait plus à Tunis depuis le mois dernier sans donner la moindre précision supplémentaire. Le quotidien Al Quds Al Arabi, plus loquace, a prétendu pour sa part qu’elle avait dû s’exiler suite à une démarche du président de l’Etat, Zine El Abidine Ben Ali. Ce dernier aurait en effet ordonné de retirer à Souha Arafat la citoyenneté tunisienne qui venait de lui être accordée en septembre 2006. Aucun autre détail n’a filtré mais il semblerait, d’après des sources judiciaires dont le site NRG se fait l’écho, qu’elle aurait été privée de ses droits matériels et moraux de résidente.
Un journaliste tunisien se montre nettement plus explicite sur cette affaire et expose les raisons du départ de Souha Arafat et de sa fille, âgée d’une douzaine d’années. Il affirme qu’elle a dû s’en aller après une discussion très vive avec plusieurs de ses associés en affaire.
La veuve du chef … avait défrayé la chronique l’été dernier lorsqu’un site Internet tunisien avait prétendu qu’elle s’était remariée en secret avec l’homme d’affaires tunisien Belhassen Trabelsi, proche parent du président Ben Ali. Mais Souha Arafat avait formellement démenti cette information, affirmant que “Yasser Arafat avait été l’homme de sa vie et qu’elle n’avait nullement l’intention de se remarier”.
(Source : le site « Arouts Sheva » (Sioniste – Israel), le 13 août 2007)
Lien : http://www.a7fr.com/tabid/52/articleType/ArticleView/articleId/39262/Default.aspx
Législation tunisienne en matière de nationalité
Tunis (Tunisie) Le droit tunisien de la nationalité est un droit relativement jeune. Jusqu’au milieu du 19ème siècle, la notion moderne de nationalité, conçue comme un lien entre une personne et un Etat souverain était inconnue. On ne parlait pas de nationalité tunisienne, mais plutôt de communauté tunisienne.
Le critère d’appartenance à la communauté tunisienne était essentiellement religieux. Les musulmans se trouvant dans le pays étaient tous considérées comme faisant partie de la ’communauté tunisienne’, quels que fussent leur origine et le lieu de leur naissance, alors que les non – musulmans étaient considérés comme des étrangers à la communauté.
Ainsi, un musulman né au Maroc de parents marocains appartenait automatiquement à la communauté musulmane de Tunisie, dès lors qu’il se trouvait en Tunisie.
Dès le milieu du 19ème siècle, la notion de nationalité tunisienne va naître en se détachant progressivement du critère religieux. Plusieurs textes, intervenus au cours de la seconde moitié du 19e et de la première moitié du 20 e siècles ont ainsi reconnu la qualité de Tunisien à des non – musulmans.
Le droit tunisien moderne de la nationalité a été codifié en 1963. Le Code de la Nationalité, qui a été promulgué le 28 février 1963, constitue la principale, sinon l’unique, source du droit de la nationalité. Quelques rares et anciennes décisions jurisprudentielles viennent compléter le dispositif législatif.
Ce Code distingue entre la nationalité tunisienne d’origine et la nationalité tunisienne acquise. La première est attribuée en raison de la filiation ou de la naissance en Tunisie (le sang ou le sol), alors que la seconde est acquise de différentes manières, notamment par voies de mariage, de déclaration volontaire ou de naturalisation. On parle de « bienfait de la loi », dans le cas de la nationalité acquise automatiquement : exemple, par le mariage.
Contrairement à certains pays arabo-musulmans, ce Code ne prend en compte ni l’élément religieux, ni l’élément linguistique.
Ainsi, il prévoit que l’étranger peut devenir Tunisien, peu importe son appartenance religieuse. La religion ne constitue donc pas un facteur de discrimination entre les étrangers. Un Musulman n’est en aucun cas privilégié et il ne peut pas acquérir la nationalité tunisienne plus facilement qu’un autre, à la seule faveur de l’appartenance religieuse.
De la même manière, le Code exclut toute discrimination basée sur le critère linguistique. Hormis pour le cas spécial de la naturalisation, un arabophone n’est nullement avantagé par rapport au francophone ou à l’anglo-saxon, par exemple.
“L’exclusion de toute discrimination fondée sur la religion musulmane ou la langue arabe dénote d’une certaine tolérance, d’un esprit d’ouverture du législateur tunisien et d’une assez grande capacité d’intégration des étrangers au sein de la communauté nationale”, souligne Souhayma Ben Achour, universitaire tunisienne, ajoutant toutefois : ” le caractère discriminatoire de certaines disposions du Code traduit une certaine méfiance à l’égard de l’étranger, ou du moins, à l’égard de certains étrangers”.
(Source : « L’Afrique en ligne », Agence de Presse Africaine, le 14 août 2007)
Lien : http://www.afriquenligne.fr/actualites/politique/legislation_tunisienne_en_matiere_de_nationalite_200708145905/
Tunisie: un assistant de l’équipe de basket-ball fait défection au Portugal
AFP, mardi 14 août 2007 TUNIS – Un assistant médical de l’équipe de Tunisie masculine de basket-ball a fait défection au Portugal à l’issue d’un tournoi amical disputé dans ce pays européen, a indiqué mardi la Fédération tunisienne de basket-ball. Mohamed Ali Chakroun, kinésithérapeute, a quitté son groupe jeudi dernier après avoir récupéré son passeport à l’aéroport de Lisbonne, peu avant le départ pour Tunis, a-t-on précisé de même source à l’AFP. Le quotidien de langue arabe Echourouq a fait état mardi de cette défection et le ministère tunisien de la Jeunesse et du Sport a ouvert une enquête pour en déterminer les péripéties. La sélection tunisienne a regagnée Tunis vendredi avec deux victoires aux dépens de la Géorgie et de la Roumanie et une défaite face au Portugal.
Le monde la nuit
La fièvre du clubbing !
Un créneau qui se développe en Tunisie…Mais il a ses règles…En fait, l’ambiance n’a rien à envier aux soirées branchées d’Ibiza…Et les DJ au peigne fin, ne peuvent embobiner personne De plus en plus, la Tunisie se joint au prestigieux club des destinations privilégiées des meilleurs D.J. mondiaux et le clubbing est devenu le hobby favori de milliers de jeunes fans ce loisir. Les night-clubs, dans ce mouvement, ont opté pour un autre style et sont devenus régis par de nouveaux critères pour l’attraction des clients. Au niveau de la déco, du système d’entrée ultra sélectif, de la clientèle, de la consommation et des guests, ça vole très haut et l’ambiance n’a rien à envier aux soirées branchées d’Ibiza. Seulement, le sésame pour pénétrer dans ce monde arrosé de paillettes et de musique, reste une attitude qu’il faut absolument garder au risque de passer pour un ringard et se faire tout de suite rejeter. D’ailleurs, le monde de la nuit a toujours connu des règles qu’on aime ou qu’on déteste. Pour saisir les codes et l’esprit même d’une soirée Jet Set, il faut y assister à plusieurs reprises, on sera alors ou séduit ou dégoûté. Le phénomène mérite donc d’être vu de l’intérieur. Peut-on être assez lucide pour ne pas être ébloui ? Le système exclut toute personne qui est là par hasard. Devant l’entrée, c’est constamment la foule qui veut désespéramment pénétrer au temple de l’ambiance nocturne. Une tenue démodée, un physique qui ne plait pas conduit à une élimination d’office. Celui qui veut aller s’amuser dans une boite de nuit branchée, sait qu’il a deux options : ou bien compter sur son look fringant et super branché pour pouvoir prendre un ticket d’entrée (et encore ce n’est plus un acquis) ou bien réserver une table. Avec un simple ticket, c’est la galère, on reste debout toute la soirée. Sans table, sans amis, le pauvre clubber sera condamné à errer entre les carrés et finir sur la piste qui est désormais destinée aux ringards bleus qui ne comprennent rien aux règles du jeu. Même avec une table, quand elle n’est pas très bien située, on ne voit rien, on est constamment gêné par les va et vient. Le mieux est de prendre une table dotée d’un meilleur emplacement. C’est-à-dire, voire clairement la tête du D.J., avoir une vue d’ensemble sur la piste et surtout être au foyer de l’ambiance. Bien sûr, les garçons se partagent la somme à payer avant même de mettre les pieds dans le nightclub et avec le minimum d’individus possibles parce que la boisson offerte sera aussi partagé ; la boisson magique s’épuise rapidement, vaut mieux être une petite poigné pour en profiter. Et comme l’univers de la nuit est dominé par toutes sortes d’ivresse, les clubbers pas encore rassasiés peuvent après s’approvisionner au cours de la soirée. Des codes particuliers Les « gogo » danseuses avec leurs tenues plus sexy les unes que les autres ajoutent un brin de magie et d’exotisme à la soirée mais cela est insuffisant. La soirée ne se fait jamais sans filles. Belles, jeunes, bien habillées, libérées, prêtes à danser. Il y a aussi concurrence à ce niveau : le nombre de filles, leur degré de beauté, tout compte. Les minettes font alors de leur mieux pour impressionner et attirer l’attention : il faut faire sensation à tout prix. C’est la compétition pour que la plus bien sapée soit sujet d’admiration, celle qui danse le plus sensuellement possible soit le centre de tous les regards. Exhibition, séduction, tape à l’œil, provocation, sont les mots d’ordre. Les filles, debout sur les chaises, remuent leur bassin et se tortillent langoureusement, les mecs, un verre à la main, debout sur les tables, l’autre main en l’air suit le rythme de la house music comme l’a bien décrit Gad El Maleh. Il ne faut jamais aller sur la piste ni danser sérieusement comme un dingue, faut rester bien austère et chic. La musique bat son plein et l’ambiance de feu est bien servie par un DJ qui sait jouer avec l’humeur de la foule. Plus la soirée avance, plus l’esprit de la soirée fond dans l’ivresse et l’excitation. Quelques uns pratiquent même la loi du « qui fait mieux », de la frime même concernant la consommation on regarde la table de son voisin, s’il commande une autre bouteille, on fait de même ; concurrence et surenchère. Des clubbers enivrés et hilares adorent toutes les soirées peu importe l’ambiance et sont incapables de dire si le set du DJ était bien ou non. « sahria mahboula » , une folle soirée est le commentaire classique de ces jeunes éblouis. Les « after » sont une autre paire de manche. Ils se déroulent dans d’autres « beach-clubs » ou simplement chez un copain. Le monde nocturne n’est sûrement pas facile. Il faut être follement amoureux de l’ambiance pour devenir accro. C’est pour cela que ces soirées restent l’apanage d’un public de jet set averti et vraiment convaincu malgré l’apparition de modestes clubbers pas très doués en la matière qui suivent le mouvement de la frime autant que faire se peut. En fait, tout le charme est là ; le monde de la nuit n’est pas fait pour tous. Sinon, pourquoi s’en priver ? et si on n’a pas les moyens, il n’y a pas à jalouser ceux qui en ont ! Hajer Almi (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 14 août 2007)
TOUCHÉS comme on ne le s’imaginait par la disparition de Ahmed Bahaeddine Attia. Au plus profond. On savait, pourtant, l’issue proche, fatale. Ces vies militantes de l’art se consomment irrémédiablement, parce que ce sont des vies, par essence, données, sacrifiées, jamais inquiètes d’elles-mêmes, jamais «calculées», jamais protégées. Ce qui nous en reste — à nous d’en retenir les leçons et le prix — c’est une incommensurable richesse, une œuvre consignée et un exemple humain qui devraient, qui doivent, guider nos pas et nos choix dans la nécessaire continuité. Ce qui en résulte, là, au moment de l’ébranlement, à l’instant où le destin frappe, à l’heure où nous n’y pouvons rien, c’est, au moins, disait Hugo, «la méditation devant une grande mort». Et les grandes morts ont ceci de précieux et de particulier qu’elles nous unissent dans le respect sincère de la mémoire et l’ardent désir du recommencement. Le coût du rêve Comment le cinéma tunisien surmontera-t-il l’absence de Bahaeddine Attia? Comment la perte d’un pilier aussi considérable pourra-t-elle être compensée? Les anciens, ceux qui ont côtoyé de près le défunt, ceux qui l’ont approché dans son extraordinaire parcours du combattant, connaissent sûrement la réponse. Ils ont de la distance, ils ont eu surtout le temps de comprendre qu’il suffit d’être fidèle au modèle pour en perpétuer les effets et les bienfaits. La jeune génération de cinéastes, qui est déjà au labeur, qui s’apprête à prendre le relais, ne le sait peut-être pas assez. Nous lui rappellerons une chose, une seule : Bahaeddine Attia avait le même rêve qu’elle à ses débuts, il voulait continuer de faire ses films, écrire son propre cinéma, mais c’est finalement aux films des autres et à l’essor du cinéma de son pays qu’il a décidé de consacrer son talent et tout ce qu’il avait de force et d’énergie. Ça ne tient aucunement de l’éloge posthume, ce choix, que les jeunes réalisateurs s’essayent, ne serait-ce, à le concevoir pour eux-mêmes, a été un choix libre, désintéressé, vécu, enduré, payé en fin de compte, d’une santé et d’une vie. Ces jeunes le savent, en revanche, les moins jeunes aussi : pour entrer dans le cinéma tunisien, cela est la noble règle depuis toujours, il suffit de proposer un projet écrit à la commission du ministère de la Culture, répondre à des critères techniques et esthétiques, c’est-à-dire justifier d’une certaine compétence artistique, pour bénéficier aussitôt d’une subvention substantielle et de tous les autres soutiens logistiques, économiques, médiatiques. Ces avantages, inhérents à la politique même du pays, aucun réalisateur tunisien ne pourra jamais les nier. Imaginons dès lors ce qu’il en «coûta» à celui qui, résolument, seulement, parce qu’il nourrissait une «ambition folle», un «idéal insensé», alors que la structure unique de production (Satpec) venait de «fermer boutique», alors que le cinéma tunisien entrait dans une phase de doute et de pénurie, prenait pratiquement sur lui de régénérer la cinématographie nationale, en produisant, à son compte, des films entièrement tunisiens dont il ne savait, au surplus, s’ils pouvaient drainer des publics, maintenir l’affiche, durer, perdurer. Nous aurons notre cinéma! Bahaeddine Attia a été l’homme de cet incroyable défi. Nous avons encore en tête son image du temps des Sabots en or , de L’homme de cendres et de Halfaouine. C’était le début de l’aventure. La réussite n’était pas évidente et les aides publiques ne garantissaient pas forcément de couvrir un échec commercial, à cette époque, tout à fait envisageable. Il arpentait, pourtant, les bureaux et les plateaux, le «port dressé» et la certitude aux lèvres. Fragile, il fallait le sonder pour le voir, mais harangueur, volubile, tonique. Il n’avait que ce mot pour renvoyer les «ricaneurs» et les sceptiques: «Nous aurons notre cinéma!». Et cette conviction, contre toute épreuve, contre vents et marées, contre réalités, il l’avait communiquée à ses réalisateurs, à ses acteurs, il nous l’avait communiquée à nous journalistes qui n’étions pas, forcément, nés de la dernière pluie. Sacré Baha! On ne te croyait pas au fond, mais on pressentait que tu avais raison, et tu auras eu raison quand même. Les publics records de Halfaouine nous te les devions, le succès international des Silences du palais aussi, nos remontées des années 90 en Afrique dans les festivals du monde, également. Tu nous quittes bien sûr sans être totalement parvenu au bout de ton rêve : produire des films est un métier de plus en plus ingrat, de plus en plus cruel. Mais vois, malgré tout, ce que tu nous lègues, ce que tu lègues à tes compagnons de route, aux futurs grands cinéastes de Tunisie : cette éthique du combat, du don de soi, cet amour de l’art jusqu’au déni de sa propre vie, cette passion frondeuse de l’impossible, cette truculente audace, ce sourire conquérant devant tous les échecs et par-delà toutes les réussites, cette verve ininterrompue, cette flamboyance et cette force joyeuse. Paix à ton âme: nous aurons notre cinéma. K.T.
(Source : « La Presse » (Quotidien – Tunis), le 14 août 2007)
Algérie: attentat contre un chef islamiste repenti
AFP, le 14 août 2007 à 10h25
ALGER, 14 août 2007 (AFP) – Un chef islamiste repenti, Mustapha Kartali, a été grièvement blessé mardi à l’aube dans un attentat à la bombe attribué à un groupe islamiste, a-t-on appris auprès des services de sécurité. M. Kartali, 55 ans, s’installait dans sa voiture à la sortie d’une mosquée d’El Arbaa, dans la grande banlieue d’Alger, où il venait d’accomplir la première des cinq prières quotidienne rituelles, lorsqu’une bombe a explosé dans le véhicule, selon ces sources. Grièvement blessé, il a été transporté à l’hôpital proche de Zmerli, à El Harrach, au sud-est d’Alger. Il serait dans un état critique. Ancien maire d’El-Arbaa, élu du Front islamique du salut (FIS, dissous), Mustapha Kartali avait rejoint l’Armée islamique du salut (AIS), bras armé du FIS après l’annulation en janvier 1992 des élections législatives remportées au premier tour par ce mouvement islamiste. Il s’était rallié ensuite au Groupe islamique armé (GIA), le plus sanguinaire des groupes armés islamistes algériens, dont il était devenu “l’Emir”, le chef politico-religieux, de la “Katibat Errahmane”, la Phalange de Dieu. En 1999, il s’est rendu aux autorités et avait bénéficié des mesures de “concorde nationale” prises par le président Abdelaziz Bouteflika en faveur des islamistes armés repentis. Il s’est converti depuis dans les affaires. AFP
Algérie: trois militaires tués dans un attentat à la bombe en Kabylie
AFP, le 14 août 2007 à 12h55
ALGER, 14 août 2007 (AFP) – Trois militaires, dont un officier, ont été tués et quatre blessés dimanche soir dans l’explosion de deux bombes artisanales dans un maquis de la région de Tizi Ouzou, en Kabylie (110 km à l’est d’Alger), a-t-on appris mardi de source proche des services de sécurité. Ces militaires participaient à une opération de ratissage de l’armée dans la forêt d’Amdjoudh, à 20 km au sud de Tizi Ouzou, lorsque deux bombes explosé ont passage de leur convoi, selon cette source. L’armée algérienne mène depuis plusieurs jours une opération contre des membres d’Al-Qaïda au Maghreb (ex-GSPC), retranchés dans l’épaisse forêt d’Amdjoudh. Aucun bilan officiel n’a été fourni. Fin juillet, l’armée avait mené une opération similaire dans le massif forestier proche de Yakouren, dans l’Akfadou, à l’issue de laquelle une vingtaine d’islamistes armés ont été abattus, selon des bilans rapportés par la presse algérienne. AFP
Turquie: Abdullah Gül promet de défendre la laïcité
Associated Press, le 14 août 2007 à 15h16
ANKARA, Turquie (AP) — Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül, candidat à la présidence, a promis mardi que son principal objectif serait de défendre et de renforcer les principes de laïcité inscrits dans la Constitution. Abdullah Gül, candidat du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, a aussi assuré qu’il poursuivrait les efforts engagés par le pays pour rejoindre l’Union européenne. Le ministre s’exprimait lors d’une conférence de presse après avoir officiellement déposé au Parlement sa candidature. Il est pratiquement assuré de remporter le scrutin malgré les inquiétudes du camp pro-laïc et des militaires qui craignent pour le respect de la laïcité. La nomination de Gül comme candidat au printemps avait déjà provoqué une grave crise institutionnelle entre le Parti de la justice et du développement et les défenseurs de la laïcité, à l’origine d’élections anticipées remportées à la majorité absolue le 22 juillet dernier par l’AKP. Le premier tour du scrutin présidentiel au Parlement est prévu le 20 août. Associated Press
L’ex-islamiste Gül candidat à la présidence, s’engage à défendre la laïcité
AFP, le 14 août 2007 à 15h53
Par Burak AKINCI ANKARA, 14 août 2007 (AFP) – Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül a annoncé mardi sa candidature à la présidence de la République en s’engageant à défendre la laïcité, une décision qui risque cependant de déclencher de nouveaux remous dans la vie politique du pays. Fort de son immense succès électoral (46,5% des voix), le Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a choisi lundi de maintenir la candidature de M. Gül à l’élection présidentielle prévue fin août, ont indiqué des responsables du parti. L’AKP qui a remporté les législatives anticipées du 22 juillet, a choisi ainsi de défier les milieux laïcs et l’armée qui s’étaient opposés au printemps à la montée à la présidence d’une figure politique ayant fait ses classes dans l’islamisme, provoquant une grave crise institutionnelle. M. Gül a formellement déposé sa candidature au Parlement mardi et a immédiatement promis à sauvegarder la laïcité qui prend sa source dans la constitution du pays, officiellement à 99% musulman, et à être impartial s’il est élu. “Le renforcement et la défense des valeurs républicaines édictées dans la constitution sera ma priorité principale”, a-t-il dit, ajoutant: “Je ferai tout ce qui est nécessaire pour la défense de la laïcité (…), je pense que personne ne doit avoir d’inquiétude à ce sujet”, a-t-il souligné, s’adressant visiblement aux milieux soucieux de la protection des principes laïques. La candidature de Gül ne fait pas l’unanimité au Parlement en raison de son passé d’islamiste. Le fait que son épouse porte en public le voile islamique pose également problème aux yeux des laïcs. Le foulard, considéré par l’élite laïque, dont l’armée, comme un soutien ostensible à l’islamisme, est interdit dans la fonction publique et les universités turques. Le principal parti d’opposition pro-laïque CHP à l’Assemblée a opposé mardi une fin de non recevoir à M. Gül qui souhaitait rencontrer son chef. M. Gül qui est pour l’instant l’unique candidat du scrutin présidentiel, a rencontré quand même d’autres leaders politiques pour tenter de rallier leur soutien. L’AKP est certain d’élire son candidat lors du vote qui débutera le 20 août. Après deux premiers tours de scrutin à la majorité qualifiée de 367 voix, l’AKP qui détient 341 sièges (sur 550) pourra sans problème élire M. Gül au troisième tour, le 28 août, à la majorité absolue de 276 voix. La Turquie a été plongée en avril-mai dans une grave crise politique à la suite du boycott de l’élection présidentielle par l’opposition parlementaire, qui a entraîné l’annulation du scrutin faute de quorum. Le CHP avait boycotté l’élection pour empêcher l’accession à la présidence de M. Gül ainsi qu’une mainmise sur les institutions de l’AKP, qu’elle accuse de vouloir islamiser la société. Des millions de Turcs étaient descendus dans la rue pour affirmer leur attachement à la laïcité. Les détracteurs de M. Gül l’accusent de vouloir affaiblir les principes laïques. L’AKP rejette ces accusations affirmant avoir mué en un parti conservateur et démocrate. La crise avait culminé avec la publication par l’armée d’un communiqué menaçant d’une intervention en cas de non respect de la laïcité par le gouvernement. L’annulation du scrutin présidentiel a contraint M. Erdogan à convoquer des élections anticipées. L’armée a redit le 30 juillet qu’elle voulait que le prochain président, élu pour un septennat unique, soit loyal aux valeurs républicaines et à la laïcité. M. Erdogan, chargé de former le nouveau gouvernement après sa victoire électorale, devrait annoncer jeudi la composition du cabinet où le ministre de l’Economie et négociateur en chef à l’Union européenne, Ali Babacan, est pressenti pour remplacer M. Gül. AFP
Turquie – Gül, un diplomate accompli, mais qui inquiète
REUTERS, le 14 août 2007 à 16h10 par Gareth Jones ANKARA, 14 août (Reuters) – Rien de plus banal que la photo d’un père donnant libre cours à sa joie à l’occasion de la remise d’un diplôme universitaire à sa fille. Mais le cliché représentant Abdullah Gül tout sourire au côté de sa fille Kubra portant le voile à l’université Bilkent d’Ankara n’est pas passé inaperçu en Turquie. Dans la Turquie laïque fondée au siècle dernier par Mustafa Kemal Atatürk, ce signe d’appartenance religieuse est en effet banni dans les universités et administrations publiques. La caution apportée par le ministre des Affaires étrangères à l’acte de défi de sa fille a provoqué un profond malaise dans une bonne partie de l’opinion publique turque. L’annonce mardi de la candidature de Gül à la présidence de la République exacerbe la méfiance que ce diplomate issu de la mouvance islamiste inspire au sein des cercles laïques. Ceux-ci, au premier rang desquels figure le puissant état-major de l’armée, soupçonnent le parti AKP du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et de son chef de la diplomatie de vouloir remettre subrepticement en cause la laïcité de l’Etat. Ancien ministre d’Etat et porte-parole dans le gouvernement ouvertement islamiste que l’armée à chassé du pouvoir en 1997, Gül se défend farouchement de nourrir de tels desseins, sans vraiment convaincre ses détracteurs. Mais, au vu de la forte majorité retrouvée par l’AKP au parlement le mois dernier, ces derniers semblent se résigner à voir ce diplomate accompli et courtois enfiler avant la fin août les habits présidentiels. LE CAUCHEMAR DES GENERAUX Les laïques les plus militants reconnaissent paradoxalement à Gül l’étoffe et l’expérience requises par ce poste taillé sur mesure en 1923 pour Atatürk. Arborant une vague ressemblance avec l’acteur américain George Clooney, l’homme tranchera par son style avenant avec le président sortant, l’austère et distant Ahmet Necdet Sezer. Après avoir suivi des études supérieures d’économie à Istanbul, Gül a parfait son cursus en Grande-Bretagne, à Exeter notamment, et maîtrise parfaitement la langue de Shakespeare. L’homme s’affiche comme un partisan convaincu des réformes politiques et de la promotion des droits de l’homme, deux conditions sine qua non posées par l’Union européenne à l’intégration de la Turquie. Le chef de la diplomatie turque a eu l’occasion de par ses fonctions de nouer de bonnes relations personnelles avec les dirigeants américains, européens et moyen-orientaux, autant d’atouts dans ses futures fonctions. L’idée d’avoir à faire le salut militaire à ce moustachu au passé islamiste flanqué d’une épouse voilée n’en est pas moins le cauchemar des généraux, dont il sera institutionnellement le commandant en chef. Ce type de symbole compte beaucoup dans un pays où l’élite laïque occidentalisée considère l’affichage public de la religion comme un signe d’arriération renvoyant à un passé répudié. SENTINELLES DE LA LAICITE La présidence de la République turque n’est toutefois pas simplement symbolique. Elle comporte de vrais pouvoirs, bien que l’essentiel d’entre eux soient concentrés entre les mains du parlement. Le chef de l’Etat dispose ainsi du droit de veto sur les lois et du pouvoir de nommer hauts magistrats et recteurs d’universités, deux corps de sentinelles de la laïcité. Les laïques craignent que Gül, malgré ses promesses répétées de préserver la constitution laïque, ne succombe à la tentation de placer des personnalités islamisantes aux plus hauts postes. Ils rappellent que son épouse, Hayrunisa Gül, avait tenté il y a plusieurs années de faire annuler par la Cour européenne des droits de l’homme l’interdiction du port du foulard islamique. Elle avait toutefois renoncé à sa démarche lorsque son mari avait quitté le secteur bancaire, qui l’a amené à travailler en Arabie saoudite, pour embrasser la carrière politique, en 1991. Mais les adversaires de Gül le soupçonnent d’avancer masqué et prédisent que “la Turquie sera très différente dans dix ans”, qu’elle sera “plus ancrée au Moyen-Orient”. Quoi qu’il en soit, les analystes s’attendent à ce que le nouveau président, né il y a 56 ans dans la ville industrielle et islamo-conservatrice de Kayseri, en Anatolie centrale, porte haut l’étendard de son pays sur la scène internationale. REUTERS
Turquie – Erdogan fera connaître jeudi son gouvernement
Reuters, le 13 août 2007 à 18h14 par Gareth Jones ANKARA, 13 août (Reuters) – Recep Tayyip Erdogan soumettra vraisemblablement jeudi pour approbation au président turc sortant Ahmet Necdet Sezer la liste de son nouveau gouvernement issu des élections législatives du 22 juillet, a annoncé lundi le porte-parole du Premier ministre. Les médias turcs avaient pourtant laissé entendre qu’Erdogan attendrait la désignation par le Parlement du successeur de Sezer au palais de Cancaya pour effectuer cette démarche. Le chef de l’Etat sortant, ardent défenseur de la laïcité comme la plupart des élites issues du kémalisme, n’a pas hésité à opposer par le passé son veto aux lois et nominations faites par le Parti de la justice et du développement (AKP au pouvoir, issu de la mouvance islamiste). Le premier tour de scrutin pour élire le successeur de Sezer, dont le mandat avait expiré en mai, aura lieu le 20 août au sein du nouveau Parlement, où l’AKP a renforcé son emprise. L’AKP a commencé à débattre lundi de l’opportunité de représenter ou non comme candidat à la présidence de la République le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdullah Gül, dont le passé islamiste provoque un rejet chez les élites laïques. Le conseil exécutif de l’AKP devait poursuivre dans la soirée les discussions sur le sujet. “Le processus de l’élection présidentielle a débuté et je crois qu’une déclaration interviendra dans un ou deux jours”, a indiqué à la presse le porte-parole du gouvernement, Mehmet Ali Sahin, à l’issue du conseil des ministres hebdomadaire consacré en grande partie à ce scrutin. FAIRE DIVERSION? Les élites laïques, au premier rang desquelles figure le puissant état-major de l’armée, garant sourcilleux de la laïcité héritée d’Atatürk, avaient fait échouer en mai une première tentative de l’AKP visant à faire élire le chef de la diplomatie, ce qui provoqua des élections anticipées. Gül, dont l’épouse porte en public le foulard islamique au grand dam des généraux, a fait savoir qu’il souhaitait tenter une nouvelle fois sa chance. Pour tenter d’amadouer le camp laïque, l’AKP, aux dires d’analystes, pourrait faire diversion en présentant plusieurs candidats au premier tour. Selon ce scénario, des élus AKP non-labelisés islamistes comme le ministre sortant de la Défense, Vecdi Gonul, et le ministre du Travail, Murat Basesgioglu, seraient ainsi en compétition avec leur collègue des Affaires étrangères. Dans cette hypothèse, ils retireraient leur candidature à l’issue du premier tour de scrutin que Gül, artisan de la candidature turque à l’Union européenne, est certain de gagner. Pour sa part, le chef de file du Parti républicain du peuple (CHP, gauche nationaliste), principale formation de l’opposition, a rappelé lundi son hostilité à une nouvelle candidature du ministre des Affaires étrangères. “Sous sa présidence, la Turquie deviendrait un pays où les équilibres politiques seraient bouleversés et où l’identité proche-orientale serait plus marquée”, a fait valoir Deniz Baykal sur CNN Türk. REUTERS
Manœuvres aéronavales conjointes Israël-Turquie-USA en Méditerranée
AFP, le 13 août 2007 à 07h35
JERUSALEM, 13 août 2003 (AFP) – Israël, la Turquie et les Etats-Unis vont participer du 20 au 24 août à des manœuvres aéronavales en Méditerranée orientale, au large des côtes sud de la Turquie, a annoncé mardi un porte-parole militaire israélien. Ces manœuvres organisées pour la huitième année et baptisées “Reliant Mermaid VIII” (Sirène confiante), sont centrées sur des exercices de sauvetage en mer et la coordination des commandements militaires des trois pays, a ajouté le porte-parole. Les exercices impliquent dix bâtiments de guerre, quatre hélicoptères et quatre avions de reconnaissance et de sauvetage en mer des trois pays. L’Etat hébreu a signé en 1996 un accord de coopération militaire avec la Turquie, qui a soulevé la colère de la plupart des pays arabes et de l’Iran. Ces manœuvres auront lieu un mois après la victoire électorale le 22 juillet du Parti de la justice et du développement (AKP, ex-islamiste) du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
Staline: le délégué russe aux Droits de l’Homme dénonce un terrorisme d’Etat
AFP, le 14 août 2007 à 15h09
MOSCOU, 14 août 2007 (AFP) – Le délégué russe aux Droits de l’Homme, Vladimir Loukine, a qualifié mardi les grandes purges staliniennes de “terrorisme d’Etat” et a appelé les autorités russes à se prononcer sur ces évènements, qui ne suscitent que peu d’intérêt en Russie, 70 ans après. “Nous disposons aujourd’hui des preuves documentées sur près de deux millions de victimes, dont 725.000 ont été exécutées” entre l’automne 1936 et l’automne 1938, a indiqué M. Loukine lors d’une conférence de presse à Moscou. “Cela pourrait être qualifié de terrorisme d’Etat face à son propre peuple”, a lancé M. Loukine, nommé par le Parlement russe. “La balle est dans le camp de l’Etat (…). Car c’est au nom de l’Etat que ces crimes ont été commis”, a-t-il encore dit, rappelant que d’après de récentes études, Staline a signé de sa main l’ordre d’exécution d’au moins 40.000 personnes. “J’espère que le président (Vladimir Poutine) n’oubliera pas ce sujet”, a ajouté le délégué aux Droits de l’Homme. “L’Etat devrait ériger le principal monument national aux victimes de la terreur de bolcheviks”, a-t-il estimé. Plusieurs ONG russes et les proches des victimes des purges ont commencé le 5 août à commémorer les grandes purges staliniennes, en organisant des cérémonies du souvenir 70 ans après l’entrée en vigueur de la directive qui marqua le début des répressions de masse. Cependant, les médias russes ont porté une attention limitée à cette date et l’organisation russe de la défense des droits de l’Homme Memorial a regretté une certaine réticence des autorités à commémorer l’événement. En juin, M. Poutine s’était rendu chez l’ex-dissident et prix Nobel de littérature Alexandre Soljenitsyne, auteur d’ouvrages sur le système concentrationnaire soviétique, à qui il a remis le prestigieux Prix d’Etat. Les recherches publiques sur la période stalinienne ont commencé à la fin des années 1980. Mais l’accès aux archives est devenu plus difficile sous la présidence de Vladimir Poutine, d’après Memorial. AFP
Le pouvoir marocain lance une offensive contre la presse
A un mois des élections législatives marocaines, le palais royal semble déterminé à rappeler que la liberté de la presse a des limites. Ahmed Benchemsi, le jeune directeur (33 ans) de deux magazines réputés, Tel Quel (20 000 exemplaires en moyenne, francophone) et Nichane (20 000 exemplaires, arabophone), risque d’en faire les frais, comme, avant lui, l’équipe du Journal Hebdomadaire. Benchemsi comparaîtra en justice le 24 août. Ce journaliste à la plume brillante et irrévérencieuse a été inculpé, le 6 août, de “manquement au respect dû à la personne du roi”. Il risque jusqu’à cinq années de prison. Son crime ? Avoir consacré son dernier éditorial, rédigé en français et en dirija (arabe dialectal marocain), à un récent discours du souverain. Sous le titre “Où tu m’emmènes, mon frère ?” – référence à une célèbre chanson des années 1970 -, Benchemsi interpellait directement le souverain, lui reprochant en substance de monopoliser trop de pouvoirs et de se poser indûment en garant de la démocratie au Maroc. Ce n’est pas tant le fond de son éditorial que la forme qui a valu à Benchemsi d’être interrogé pendant vingt heures par la police de Casablanca, samedi et dimanche, puis assigné en justice, tandis que ses deux revues étaient saisies et pilonnées. En utilisant l’arabe dialectal, langage sans détour, presque cru, le journaliste a aggravé son cas. “J’ai donné l’impression d’avoir oublié l’étiquette, alors que je m’adressais au roi ! Je lui ai parlé comme à un homme, lui, le “Commandeur des croyants” ! Au Palais, ils ont pris cela pour une insolence, alors que mon intention n’était pas du tout d’être insultant”, déplore Benchemsi. Cette affaire intervient dans un climat déjà tendu entre la presse marocaine et le pouvoir. Deux journalistes d’un autre hebdomadaire arabophone, Al Watan al-An (20 000 exemplaires), sont poursuivis pour avoir “subtilisé des documents confidentiels touchant à la sûreté de l’Etat”. Il leur est reproché d’avoir utilisé ces documents pour rédiger un dossier, publié le 14 juillet, ayant pour titre “les rapports secrets derrière l’état d’alerte au Maroc.” TOUR DE VIS Si le directeur d’Al Watan al-An, Abderrahim Ariri, a été laissé en liberté provisoire, l’auteur du dossier, le journaliste Mustapha Hormatallah, est, quant à lui, sous les verrous depuis le 17 juillet. Le jugement est attendu pour le 15 août. Huit militaires, accusés d’être à l’origine de ces “fuites” à la presse ont, quant à eux, été condamnés, mardi 7 août, à des peines de prison allant de six mois à cinq ans par le tribunal militaire de Rabat. La liberté d’expression au Maroc ressemble-t-elle aujourd’hui à “une cavalcade dans un champ de mines”, comme l’affirme Ahmed Benchemsi ? Dans l’ensemble, les journalistes marocains se disent inquiets. “Il y a toujours eu des problèmes, par-ci, par-là, mais cette fois-ci, le durcissement est global et général. C’est grave”, estime Younès Moujahid, le secrétaire général du Syndicat national de la presse marocaine. De son côté, Ali Ammar, directeur du Journal Hebdomadaire, qui a souvent eu des démêlés avec le pouvoir, accuse les autorités de “terroriser la chaîne de production” de la presse indépendante en exigeant des imprimeurs des journaux de se montrer “vigilants”, et de “restaurer la censure préalable” comme à l’époque des années 1970. Pour lui, la “libre expression” est sans nul doute menacée au Maroc. Au ministère concerné, on s’en défend catégoriquement. “Dans deux ou trois affaires récentes, les journalistes ont commis des atteintes graves aux règles élémentaires de la profession, déclare Nabil Benabdallah, le ministre de la communication. On a le droit, au Maroc, de discuter des orientations et des discours royaux, mais il faut le faire sans verser dans des propos pour le moins inélégants.” L’universitaire Khadija Mohsen-Finan décèle dans la “fébrilité” actuelle du pouvoir à l’égard de la presse le signe d’une inquiétude à l’approche des législatives du 7 septembre. Les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) pourraient devenir la première formation politique au Parlement. Pour cette chercheuse à l’Institut français des relations internationales, cette inconnue est difficile à gérer pour les autorités marocaines. “En tapant du poing sur la table, de façon très visible, la monarchie montre qu’elle ne laissera pas le champ libre aux islamistes et que le PJD n’aura pas le monopole de la moralisation de la vie publique”, estime-t-elle. Le roi peut d’autant mieux donner ce tour de vis, ajoute Khadija Mohsen-Finan, que beaucoup, au Maroc, ne voient pas d’un mauvais oeil de tels rappels à l’ordre, à l’inverse d’un pays comme la France où cette attitude est interprétée comme “un recul”. Florence Beaugé (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 10 août 2007)
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