12 juin 2006

Home – Accueil الرئيسية

TUNISNEWS
7 ème année, N° 2212 du 12.06.2006

 archives : www.tunisnews.net


Une mise en scene mafieuse en 5 actes Imed Daimi : Soutenir Saïf et Zineddine !! El Maoukif: Derrière les barreaux – A bdelkarim Harouni
InfoSud: Radhia Nasraoui « Le Conseil a perdu sa crédibilité avec l’élection de la Tunisie » Libération : Attentat de Djerba : le mépris pour réparation AP: Quelque 400 clandestins débarquent sur l’île italienne de Lampedusa Reuters: Plus de 400 immigrants clandestins débarquent à Lampedusa Reuters: Les centres d’appels dopent l’économie tunisienne AFP: Prix de Diane : chapeau bas pour la Tunisie Réalités : Retour d’exil de Rafik Ben Salah Réalités : La télévision tunisienne a 40 ans : Les chaînes tunisiennes toujours en tête

 
 

UNE MISE EN SCENE MAFIEUSE EN 5 ACTES

Un appel d’offre « juteux » a été lancé il y a quelques mois pour permettre à  sept banques tunisiennes (réunies  pour l’occasion en groupe d’achat) d’acquérir des solutions logicielles pour la gestion intégrée  de leurs activités Présentation des acteurs
Parmi les soumissionnaires:
D’un coté : quatre sociétés de services informatiques spécialisées répondant aux conditions du cahier des charges (à   savoir l’expertise et l’exigence de références opérationnelles en Tunisie),
De l’autre coté : la  société Medsoft appartenant à Slim  Zarrouk beau fils du  « président » de la République. Cette société est loin d’avoir laissé de bonnes traces dans le domaine des technologies de l’information en Tunisie. Elle a notamment  obtenu un marché informatique à  l’office national des postes  au prix de beaucoup de pressions de la part de Slim Zarrouk et du ministre des technologies Mr  Montasser Oueili (ministre de tutelle des postes ), et étant donné  son  manque d’experience  Medsoft continue à  patauger (avec la bienveillante protection du ministre des technologies) pour terminer le travail que l’administration des postes lui a confié depuis bientôt deux ans. La défaillance technique de Medsoft s’explique aussi par le fait que le logiciel qu’ils ont vendu à  la poste tunisienne n’est pas conçu pour les applications postales.
Si parfois l’offre du Medsoft est en contradiction flagrante avec les règles des marchés ses « sponsors» ne se mouillent pas directement. Ils emploient, alors, des moyens indirects. Ils font appel à celui qu’on surnomme le   « Al Capone de l’informatique » : Mondher Ben Ayed escroc professionnel, qui n’hésite pas à employer les menaces de toutes sortes pour intimider et influencer les décideurs de l’administration .Ses manœuvres finissent par casser les décisions motivées de l’administration quand elles ne sont pas favorables à  Medsoft. Plusieurs cas de décisions cassées peuvent être cités. C’est ainsi que les adjudications des marchés de l’Education nationale, du  projet Birouni et de la Caisse nationale de sécurité Sociale ont été  déclarées infructueuses pour pouvoir donner une chance à  Medsoft de re-soumissionner après avoir pris connaissance des prix et des conditions de la concurrence. Acte 1 : Après la remise des offres
Plusieurs séances de travail ont été organisées avec les prestataires de services. Sur intervention arrogante du délégué de Medsoft,  Mondher Ben Ayed (conseiller du  ministre et de Slim Zarrouk) il est décidé  d’éliminer du marché la clause de sécurité (l’exigence de références opérationnelles en Tunisie) pour la bonne et simple raison que le prestataire à sponsoriser  (Medsoft) ne peut pas la satisfaire et risque d’être éliminé d’office. Acte 2 : Après le dépouillement des offres
Il s’est avéré que le fameux prestataire était  classé dernier.
Alors que faire pour éliminer les quatre premiers prestataires et lui faire de la  place ?
C’est simple on suggère une idée lumineuse à  la commission de dépouillement : éliminer les sociétés qui travaillent en partenariat avec des sociétés de technologies Etrangères. On croyait, après le SMSI, que le partenariat était une orientation et une recommandation du même ministre des technologies !
De plus cette condition d’exclusion n’existe nulle part dans le cahier des charges.
Qu’à cela ne tienne on va improviser. Du coup on éliminera le 2eme et 3eme prestataire et on ramènera la liste des prestataires retenus à  2 : l’incontournable premier: la société IDEE et bien sur  Medsoft. Acte 3 : L’intervention décisive du  ministre
Il est clair pour tous que le 1er prestataire répond à  toutes les conditions du cahier des charges : qualité, prix, références, sa société et ses produits sont tunisiens. Que  faire ?
Après l’intervention du ministre, on« décrète », sans demander l’avis  de personne, que cette société officiellement adjudicataire n’est pas à même de satisfaire les sept banques. Indignation. On s’en fout et on décide de partager le marché des 7 banques entre l’adjudicataire et le dernier (Medsoft) !!! Acte 4 : L’intrus de dernière minute
Il se trouve que l’avant dernière société est aussi tunisienne. Alors après réflexion on décide de la racheter arbitrairement et de partager le marché entre trois prestataires, en dépit de toutes les règles. Acte 5 : L’heure de compter les sous
On pensait après toutes ces entourloupettes avoir  contourné toutes les règles. Mais voila qu’un nouveau problème surgit. Les deux sociétés, avant dernière et dernière, ont soumissionné au double du prix de la société adjudicataire.
Question : à  quel prix faut-il lâcher le morceau ?
Faut-il demander aux deux sociétés repêchées, après une double entorse aux  lois des marchés, de  s’aligner aux prix de la première ?
Ou bien une autre idée tout autant lumineuse : calculer une moyenne des prix entre la première et les deux sociétés repêchées? : (quatrième coup de couteau aux règles des marchés)
Les prix officiels proposés étaient : (par banque)
450.000 dinars l’offre du premier adjudicataire (la société IDEE, la seule à  répondre aux conditions du marché).
950.000 dinars l’offre de l’avant dernière société injustement repêchée (la société BFI)
1.100.000 dinars l’offre de la dernière société injustement repêchée : (la société Medsoft)
En calculant la moyenne des trois offres de prix on arrive à  un prix moyen de 833.000 dinars (ce qui arrange bien les affaires de tout le monde).
Bien sur les sociétés  qui ont été « chassées » après avoir investi  beaucoup de temps dans les études, ont clairement exprimé leur déception, mais on a très  vite fait de leur fermer la porte au nez. Ils ont, aujourd’hui, une piètre image des comportements des responsables qui ont déclaré tout haut à l’occasion du SMSI qu’ils encourageaient le partenariat dans la terre d’accueil de tolérance et de droit.
L’énigme : pourquoi alors la mascarade d’un appel d’offre ?
Quand on a comme vendeur le ministre et le beau fils du président on est sur de remporter presque tous les marchés en dépit de toutes les règles de droit et de bienséance !
De toute manière ce n’est que l’argent du contribuable que l’on croque tout en prétendant aider le secteur et l’emploi des jeunes diplômés. La réalité démontre tout à  fait le contraire   Une dernière question :
Pour quelles raisons la société avant dernière BFI a-t-elle été retenue en dernière minute, alors que son prix est le double de l’adjudicataire ?
Est-ce que parce qu’elle est tout simplement tunisienne ou bien parce qu’elle est soutenue par un certain Mongi Safra : conseiller du  «  président » de la République ? Comme la dite société le crie sur tous les toits.  

 

Soutenir Saïf et Zineddine !!

Par Imed Daimi 1- Aujourd’hui, la fiancée de notre ami Saif Ben Salem, militant réfugié politique en France et fils de l’éminent docteur Moncef Ben Salem, s’est vu refuser, l’octroi de papiers administratifs obligatoires pour la déclaration de son mariage qui devrait se dérouler dans quelques semaines. Les services consulaires tunisiens à Paris ont confirmé avoir reçu des ordres de Tunis pour ne pas délivrer ces papiers. Ils étaient incapables de donner une justification de « leur » décision.
2- Hier, Zineddine, bébé de 2 mois de notre ami, Lakhdar Weslati, poète et militant, ancien prisonnier politique, réfugié politique également, s’est vu refuser lui aussi l’attribution de son passeport tunisien. Le consul en personne était incapable de donner une raison de ce refus !.
3- Il y’a quelques années, j’ai vécu personnellement une situation pareil. Refus d’attribution de passeport à mon fils pendant plus de 2 ans. Il a fallu à l’époque faire une action médiatique spectaculaire pour faire plier la « Dakhiliya » (en 48h seulement) et obtenir le droit injustement confisqué. Les vieux de la cyberdissidence se rappellerons peut-être du site www.bebesanspasseport.com (je l’ai enlevé de la toile à la suite du déblocage de la situation en promettant de le remettre en ligne s’ils retournaient aux sales méthodes de représailles et des châtiments collectifs contre des enfants innocents ..REVOILA donc !).
l’expérience nous a montré que ces tortiocrates qui s’octroient le droit de prendre en otage des bébés ou des femmes pour se venger de leurs proches, ne comprennent qu’une seule langue : celle de la pression médiatique et des initiatives citoyennes fortes.. Je fais confiance à l’imagination créative de Saïf et Lakhdar et leurs amis et à leur détermination pour agenouiller les tortiocrates de la Dakhiliya et les faire fléchir. Ces derniers ont vraiment intérêt à faire marche arrière tout de suite avant qu’ils soient rattrapés par le scandale …
Nous devons tous nous mobiliser pour soutenir ces deux tunisiens libres et pour faire cesser définitivement ces actes d’un autre temps.
Imed Daimi Responsable du site du CPR
(Source : www.nawaat.org, le lundi 12 juin 2006) URL: http://www.nawaat.org/portail/article.php3?id_article=1034

Derrière les barreaux   Abdelkarim Harouni  
Le premier secrétaire général de l’UGTE est emprisonné depuis le début des années quatre vingt dix. Son emprisonnement fait suite à un procès dont les organisations de défense des droits de l’homme, nationales et internationales, ont estimé qu’il ne remplissait pas les conditions d’un procès équitable.
Harouni est né le 17 décembre 1960 à La Marsa. Il a fait ses études secondaires au lycée de Carthage Présidence et a obtenu le diplôme d’ingénieur principal en architecture en 1977* à l’Ecole Nationale des Ingénieurs.
Il a été arrêté puis condamné à l’emprisonnement à perpétuité par le tribunal militaire en août 1992. Il est actuellement à la prison du 9 avril. Sa peine a été réduite et il devrait sortir en 2013. Harouni a passé cette période dans nombre de prisons en isolement, dont deux ans en isolement total à la prison de Sfax. L’administration pénitentiaire a refusé à plusieurs reprises la visite de son avocat et il a mené de nombreuses grèves de la faim pour voir améliorer ses conditions d’incarcération. Il a également porté plainte contre l’ancien directeur général de l’administration des prisons et de la rééducation à cause de sa mise en isolement illégale et l’interdiction de la visite de son avocat.
Des représentants de la Croix Rouge internationale lui ont rendu visite à deux reprises à la prison de Sfax puis à celle du 9 avril. Ils ont pris connaissance minutieusement de ses mauvaises conditions d’incarcération et de la dégradation de son état de santé. Il souffre de plusieurs pathologies causées par la durée de son incarcération et les grèves de la faim qu’il a menées.
Sa famille a été de prison en prison pendant quinze ans pour le voir … derrière les barreaux.
*sic, LT (Source : El Maoukif n°363 du 9 juin 2006) (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

« Le Conseil a perdu sa crédibilité avec l’élection de la Tunisie »

Carole Vann GENEVE, 12.06.06 Les militants tunisiens doutent de l’efficacité d’un Conseil capable d’élire des « dictatures » comme membres. De passage à Genève, l’avocate Radhia Nasraoui raconte comment les libertés continuent d’être bafouées dans le pays. Interview.  Reine de la défenses des sans voix en Tunisie, la prestigieuse avocate Radhia Nasraoui a mis sa vie en péril en 2003 lors de la première phase du Sommet de l’information (SMSI). Sous l’œil des caméras du monde entier, elle a observé une grève de la faim de 54 jours pour réclamer le respect des libertés dans son pays. Aujourd’hui, elle rassemble autour d’elle les avocats de toutes tendances confondues (islamistes, démocrates, nationalistes…) pour sauver la profession d’une main mise des autorités. Cette infatigable petite femme, mère de trois filles, capable de s’émerveiller et de rire de tout, a surtout réussi à se dégager des carcans idéologiques pour dénoncer les tracasseries et les emprisonnements arbitraires en Tunisie. De passage à Genève, elle se dit déçue du nouveau Conseil. Rencontre avec InfoSud. Pourquoi êtes-vous à Genève ?
J’ai été invitée par l’association pour la prévention de la torture (APT) à une table ronde sur le droit de visites de délégations dans les prisons. Ce droit, contenu dans le protocole facultatif de la Convention contre la torture, permet de créer des mécanismes nationaux et internationaux, à travers des visites d’experts, pour prévenir la torture dans ces lieux hermétiques que sont les prisons. Que tirez-vous de cette rencontre ?
J’avais l’impression de venir d’une autre planète, car je me suis retrouvée face à des interlocuteurs avec qui on ne peut jamais dialoguer en Tunisie : il y avait un inspecteur des prisons du Royaume Uni, un inspecteur de police. De plus, les thèmes qui étaient abordés étaient tellement éloignés de la réalité des geôles tunisiennes… Chez nous, jamais une commission parlementaire n’a pu visiter de prisons, même les magistrats ne peuvent pas y rencontrer les prisonniers seul à seul. Les avocats voient jour après jour leurs droits se restreindre. Par exemple, un avocat ne peut plus revoir son client une fois le jugement en appel prononcé. Pourtant la Tunisie a signé la Convention contre la torture.
Le président Ben Ali l’a ratifiée dès son arrivée au pouvoir en 1987. La Tunisie, en « Etat modèle » est toujours prête à ratifier toutes les conventions, y compris ce protocole. Elle serait alors capable de créer des fausses ONG pour faire des visites fantoches. Que sont devenues les libertés en Tunisie depuis le Sommet sur l’information (SMSI) en novembre 2005 ?
Elles empirent : les agressions physiques, les humiliations sont quotidiennes. Les réunions sont systématiquement interdites. Le métier des magistrats et avocats (5’000 dans tout le pays) est spécialement menacé. Un texte de loi vient de mettre l’Institut de formation des avocats sous tutelle du ministère de la justice. Cela signifie que l’on passe par une censure avant d’obtenir son diplôme. Comment interprétez-vous la récente expulsion de Tunisie de Yves Steiner, représentant d’Amnesty International Suisse ?
Il s’agissait du congrès annuel de Amnesty. Plus de 200 personnes étaient présentes. Dans son intervention, Yves Steiner a rappelé le discours musclé du président suisse lors du SMSI. Cela n’a pas plu. Les policiers tunisiens ont alors fondu sur Steiner et l’ont arraché de la salle en le brutalisant. Comment expliquez-vous ce durcissement du régime même face aux étrangers ?
Ben Ali se sent fort du soutien des Etats Unis et de L’Europe. De plus, toutes les bavures faites soi disant au nom de la lutte contre le terrorisme lui donnent toute légitimité. Le nouveau Conseil des droits de l’homme. Un espoir ?
Pour nous, ce Conseil a perdu sa crédibilité à partir du moment où la Tunisie a été élue membre. C’est dommage. On aurait pu utiliser ce genre d’instance pour lutter contre les dictatures… Il y a ce mécanisme d’examen des pairs, où chaque pays doit être passé à la moulinette.
Certains disent, en effet, que la Tunisie va être obligée de faire des efforts. Mais beaucoup d’entre nous restons sceptiques. Après son élection au Conseil, il s’est passé des choses très graves dans le pays : pour le congrès annuel de la ligue tunisienne des droits de l’homme, les diplomates européens ont reçu une note des autorités leur déconseillant d’y aller, car leur sécurité n’y serait pas garantie. Durant ce congrès, les policiers ont agressé physiquement des observateurs étrangers, dont la députée Hélène Flautre, présidente de la Commission des droits de l’homme au parlement européen. Et la condamnation des Etats-Unis par le comité contre la torture ?
Le fait qu’une superpuissance puisse être accusée comme n’importe quel autre pays prouve qu’il y a un minimum d’égalité et d’objectivité. Mais cela va-t-il vraiment dissuader les Américains ? Si oui, alors les autres pays vont prendre très au sérieux les décisions du Comité. Propos recueillis par Carole Vann / InfoSud (Source : l’agence de presse « InfoSud » (Suisse), le 12 juin 2006) URL: http://www.infosud.org/showArticle.php?article=893

Attentat de Djerba : le mépris pour réparation Le fils de la seule victime française de l’explosion en 2002 a découvert sur l’Internet la tenue du procès.

Par Patricia TOURANCHEAU Etienne Sauvage, qui a perdu son père âgé de 75 ans dans l’attentat de Djerba en Tunisie il y a quatre ans, se plaint de ne pas être informé de certaines avancées du dossier par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, ni par l’avocat de SOS Attentats, Georges Holleaux. Ainsi, le fils de la seule victime française de l’explosion d’un camion-citerne piégé au gaz devant la synagogue El Ghriba (21 morts, dont 14 touristes allemands) le 11 avril 2002, a appris «par l’Internet» la tenue, la semaine dernière, en Tunisie du procès de Belgacem Naouar, l’oncle du kamikaze, puis sa condamnation à vingt ans de prison pour complicité : «A aucun moment, ni le juge ni l’avocat ne nous ont dit que l’oncle allait être jugé en Tunisie, nous n’avons donc pas pu nous constituer partie civile ni assister à ce procès en hommage à mon père. J’avais lu une déclaration du défenseur de Belgacem Naouar dans une dépêche de l’AFP indiquant que son client avait été maltraité. Or, j’aurais aimé dire à ce procès que l’implication de cet homme dans l’acte de terrorisme qui a tué mon père ne justifie en aucun cas des tortures potentielles ou quoi que ce soit qui s’apparente à la peine de mort», dit-il à Libération. Urgence. Averti par hasard et trop tard, Etienne Sauvage avait saisi en urgence son avocat Me Holleaux le 6 juin, veille de l’ouverture des audiences à Tunis, pour déplorer ce «manque d’informations sur les suites judiciaires» nationales et internationales de cet attentat qu’il découvre «en consultant différents sites de l’Internet» : «Force est de constater que ni le juge Bruguière ni vous-même n’avez manifesté le souci de les porter à la connaissance de la partie civile», déplore-t-il dans son courrier. Il souligne que la «dernière synthèse» communiquée par son cabinet à la famille remonte au 4 février 2004, sans mention sur le sort de l’oncle de Naouar. A Pâques 2002, sa mère Madeleine, son fils Manuel et sa petite nièce visitaient aussi le sanctuaire juif de l’île de Djerba avec son père Paul Sauvage, mais eux ont réchappé à l’explosion. Le corps carbonisé du père a été rapatrié en France dans un cercueil métallique, inaccessible au départ à l’aéroport «à cause de Vigipirate…», selon Etienne Sauvage. Epaulée par l’association SOS Attentats et conseillée par Me Holleaux, la famille dépose plainte pour «homicide et tentatives» dès le 19 avril 2002 : «ça démarre sur les chapeaux de roues, le fond de garantie est sollicité pour notre indemnisation.» Le juge Bruguière reçoit les parties civiles à son cabinet en décembre 2002, pour la première et dernière fois : «Il nous explique alors que les juges antiterroristes français, les meilleurs du monde et les services secrets qui sont de très bons espions vont s’occuper de ces terroristes», rapporte Etienne Sauvage. «Monsieur Bruguière nous indique qu’il vise Khaled Cheikh Mohamed, bras droit de Ben Laden, qui a donné le feu vert par téléphone à Nizar Naouar, qu’il compte délivrer un mandat d’arrêt international contre lui, et le faire interpeller avant les Américains.» Or, les Américains l’ont doublé en mars 2003. Etienne Sauvage demande aujourd’hui à son avocat les causes du «retard pris par le juge Bruguière dans le lancement» de la procédure contre Khaled Cheikh Mohamed qu’il qualifiait «d’imminente» trois mois plus tôt. Il aimerait connaître également «la situation des six mis en examen» dans le dossier français de Djerba car la «presse locale sarthoise» a annoncé la remise en liberté d’un membre de la famille Naouar, «sans qu’on ait été tenu au courant». Financement. Le fils de Paul Sauvage révèle enfin une «négligence», un «oubli» pis encore. Il a appris par la chaîne CNN qu’un Espagnol (Enrique Cerda) et un Pakistanais (Ahmed Rukhar) ont été condamnés à Madrid le 9 mai pour avoir financé l’attentat de Djerba, en lien avec Walid Naouar, frère du kamikaze, basé dans la banlieue de Lyon et incarcéré en France : «Or, nous ignorions l’existence même d’une enquête en Espagne. Ces deux complices auraient été arrêtés en mars 2003 et, en trois ans, nous n’avons jamais été tenus informés de quoique ce soit.» Les Sauvage n’ont donc pas pu «se porter partie civile en Espagne ni faire valoir leurs droits». Indemnisés financièrement en 2005, les proches de Paul Sauvage ont «l’impression qu’il y a un paradoxe étonnant entre la stature internationale donnée à l’enquête par le juge Bruguière et l’oubli de la victime, simple retraité anonyme en voyage organisé, voire le mépris à l’égard des survivants et de leur famille». (Source : « Libération » (France) du 12 juin 2006) URL: http://www.liberation.fr/page.php?Article=389402


 

Quelque 400 clandestins débarquent sur l’île italienne de Lampedusa

Associated Press, le 11 juin 2006 à19h47 ROME (AP) — Quelque 400 immigrants clandestins sont arrivés dimanche sur l’île italienne de Lampedusa en Sicile, selon les autorités portuaires de Palerme. Les immigrants, en majorité originaires d’Afrique du Nord et subsaharienne, se trouvaient à bord d’un bateau de pêche de 30m, arrivé quelques heures après une plus petite embarcation transportant 26 clandestins. On ignore comment les bateaux ont réussi à échapper aux patrouilles navales et aériennes autour de Lampedusa, qui est plus proche de la Tunisie que du continent. Les clandestins ont été conduits dans un centre de rétention. Ils risquent l’expulsion, à moins d’être titulaires d’un permis de séjour ou de travail. Lampedusa est devenue l’une des principales portes d’entrée vers l’Europe pour les candidats à l’immigration, qui versent souvent des milliers d’euros à des passeurs pour effectuer la traversée.
Associated Press

Plus de 400 immigrants clandestins débarquent à Lampedusa

REUTERS, le 11 juin 2006 à18h29 LAMPEDUSA, Italie, 11 juin (Reuters) – Plus de 400 immigrants clandestins ont débarqué dimanche sur l’île italienne de Lampedusa, devenue l’une des principales portes d’entrée vers l’Europe pour les candidats à l’immigration. Un cameraman de Reuters a été témoin de l’arrivée tard dans la matinée d’un gros bateau de pêche, escorté par la  garde-côte et les carabiniers, avec à son bord 402 hommes et femmes apparemment originaires d’Afrique et du Moyen-Orient. Une quarantaine d’entre eux ont été soignés pour des blessures sans gravité. Des clandestins débarquent presque chaque jour à Lampedusa, l’île italienne la plus méridionale, située à seulement 180 km des côtes tunisiennes. Le nouveau gouvernement de centre-gauche n’a pas encore arrêté sa politique d’immigration mais il a d’ores et déjà annoncé qu’il comptait abroger les procédures d’expulsion accélérées vers la Libye mises en place par Silvio Berlusconi aux termes d’un accord avec Tripoli. Les responsables français, espagnol et portugais ont envoyé vendredi une lettre à l’Autriche, qui assure la présidence tournante de l’Union, pour demander à ce que la question de l’immigration africaine figure au menu des discussions de leur réunion de lundi à Luxembourg.
REUTERS


Les centres d’appels dopent l’économie tunisienne

par Sonia Ounissi REUTERS, le 12 juin 2006 à 06h25 TUNIS, 12 juin (Reuters) – Devant son ordinateur, Fatma Khalfalleh propose au correspondant français qu’elle a au bout du fil s’il souhaiterait recevoir gratuitement un catalogue de plats surgelés.
Cette jeune femme de 26 ans travaille à Tunis, dans le Centre d’appels du Maghreb (M2C), porteur d’espoir pour des gens comme elle, qui n’avait jusque-là pas pu trouver de travail malgré ses diplômes
. « J’ai choisi le télémarketing pour échapper au chômage au lieu de perdre mon temps et d’attendre, chez moi, qu’un miracle se produise », explique-t-elle. Les entreprises françaises soucieuses de faire des économies se tournent vers la Tunisie, ancienne colonie française, qui combine stabilité politique, faibles coûts et un vivier de jeunes diplômés manquant de débouchés sur le marché tunisien.
Selon le gouvernement, le système universitaire a produit 49.000 diplômés en 2005, contre 3.600 au début des années 1980, et ce chiffre devrait atteindre les 300.000 d’ici 2009.
La France est le principal partenaire commercial de la Tunisie et son premier investisseur étranger.
La plupart des Tunisiens, apprenant le français dès l’âge de sept ans, le parlent couramment et sans accent à la sortie de l’école, un atout pour les centres d’appels où l’on s’efforce de vendre des assurances, des lignes téléphoniques ou des appartements.
Résultat: plus de 40 centres d’appels ont fait leur apparition dans ce pays de dix millions d’habitants où ils emploient 5.000 personnes.
Après une brève expérience socialiste dans les années 1960, la Tunisie a accueilli des investisseurs étrangers afin de soutenir sa croissance et de lutter contre le chômage. Au cours des dix dernières années, les investissements étrangers ont contribué à la création, en moyenne, de 260.000 emplois par an.
ALLEGER LE FARDEAU DU CHÔMAGE
Le salaire de base au M2C est de 450 dinars tunisiens (268 euros) par mois, alors que le salaire minimum, en France, dépasse les 1.200 euros.
Les employés du centre d’appels travaillent huit heures par jour, passant 250 appels, avec une pause de 15 minutes toutes les deux heures.
« Bien sûr travailler dans un centre d’appels est très stressant, mais mieux vaut souffrir que mourir », souligne Khalfallah. « Je suis contente de mon travail, et je veux progresser. »
« Avant, je voyais le centre d’appels comme une manière de me faire de l’argent de poche », explique l’un de ses collègues, Moustapha Nehdi. « Mais maintenant j’aimerais bien faire carrière dans ce secteur, qui devrait se développer dans les prochaines années. »
Des experts prédisent en effet un bel avenir aux centres d’appels basés en Afrique, grâce au coût plus faible de la main d’oeuvre, de ses atouts linguistiques et des fuseaux horaires compatibles avec le rythme de l’Europe occidentale.
Dans une étude publiée ce mois-ci, l’entreprise Datamonitor, spécialisée dans les études de marchés, a prédit que le nombre d’emplois dans les centres d’appels en Afrique du Nord, région comprenant l’Egypte, le Maroc et la Tunisie, triplerait d’ici 2010, pour atteindre les 23.000.
Le M2C envisage déjà de s’agrandir.
Créé en 2004, le centre, filiale de l’entreprise française USDI, a recruté 30 à 35 personnes dont les deux tiers ont une formation universitaire et un tiers sont diplômés. Il envisage de compter 150 employés dans les trois prochaines années.
La création d’emplois est une priorité en Tunisie. Selon des chiffres gouvernementaux, le chômage est de 13,9%, et les diplômés représentent environ 60% des chômeurs.
Le gouvernement vise une croissance annuelle de 6,3% au cours des dix prochaines années pour réduire le taux de chômage à 10%.
« Les centres d’appels ont donné au pays un coup de fouet dont il avait bien besoin », estime Majdi Ben Mleh, chargé de la formation du personnel au M2C. « Ils contribuent à attirer les investissements étrangers et à réduire le fardeau du chômage. »
REUTERS

Prix de Diane : chapeau bas pour la Tunisie

AFP, le 11 juin 2006 à 13h15 CHANTILLY (OISE), 11 juin (AFP) – La Tunisie est à l’honneur de la 157e édition de la course mythique qui unit le prix de Diane à la maison de luxe Hermès il y a une vingtaine d’année pour le sacre de la meilleure pouliche de trois ans. Situé au cœur de ce cadre champêtre propice au pique-nique, le « Village Hermès » s’inspire de l’architecture de Sidi Bou Saïd, une célèbre localité tunisienne azur et blanc juchée sur une falaise dominant Carthage et le Golfe de Tunis. Le « Café des Nattes », un des symboles de ce lieu, est à l’origine de la chanson « Au café des délices » composée par le chanteur Patrick Bruel. Une foule chamarrée ondoie sous un soleil torride et découvre au gré des stands les artisans locaux, calligraphes et tisserands. L’artisanat se nourrit d’un mélange subtil, entre tradition et modernité. Les visiteurs de l’hippodrome de Chantilly attendent la prestigieuse épreuve qui verra rivaliser les robes satinées des pouliches athlétiques mais également les chapeaux fleuris, fruités ou enrubannés des élégantes aux belles allures. Dès 17H35, le public n’aura d’yeux que pour les seize belles pouliches qui s’élanceront sur les 2.100 m de la piste, un parcours emprunté depuis toujours par l’élite des 3 ans françaises et étrangères. Créé en 1843 par le duc d’Aumale lors d’un retour de chasse, le prix de Diane est doté de 800.000 euros dont 437.120 pour le vainqueur. La française, Germance, seule pouliche du lot invaincue en quatre sorties est la favorite logique, associée au jockey basque Ioritz Mendizabal, tandis que les deux Aga Khan, Daltaya et Senaya, tenteront d’offrir un doublé rarissime (Jockey-Club – Prix de Diane), une semaine après la victoire de Darsi dans le Jockey-Club. Cet exploit n’a pas été réalisé depuis 50 ans. Le défilé d’ouverture de cette réunion de gala verra sur la piste les cavaliers Zlass, en selle sur leurs chevaux barbes. Entre chaque course les turfistes pourront admirer des fantasias et barouds, techniques utilisées par les guerriers arabes. Avant de vibrer au martèlement des sabots des pouliches, les 30.000 visiteurs attendus apprécieront également les musiciens et les danseurs de Matmata, un village troglodyte du sud tunisien où furent tournés « La guerre des étoiles » et « Le patient anglais ».  

 
« UNE BLOGUEUSE »  a mis en ligne sous le titre :

« Bourguiba Dans Nos Coeurs .., 2 vidéos .. »

ou l’on revoit 2 enregistrements intéressants…  
Cliquez sur le lien: http://www.nawaat.org/forums/index.php?showtopic=11579 (Source : le forum « Taht Essour » de Nawaat.org, le 10 juin 2006 à 10h50 PM)  


Retour d’exil de Rafik Ben Salah

L’auteur de “La Mort du Sid”, Prix spécial du jury Comar 2006, vit en Suisse depuis 1973, où il a publié une dizaine d’ouvrages : romans, nouvelles et essais. Les lecteurs tunisiens gagneraient à découvrir cet écrivain tuniso-suisse et son œuvre littéraire déjà couronnée par de nombreux prix. Natif de Moknine, dans la région du Sahel, en 1948, d’un père instituteur et d’une mère au foyer, Rafik Ben Salah a fait des études primaires dans une école de son village natal et le secondaire, en partie comme pensionnaire au lycée de garçons de Sousse, puis au Lycée Sadiki de Tunis où il décroche son baccalauréat philosophie-lettres classiques. “Je suis arrivé à Paris juste après la casse” La même année, il quitte la Tunisie pour la France et s’inscrit en lettres à la Sorbonne Nouvelle et à l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris, qu’il quitte quelques années plus tard avec deux diplômes en poche. “Je suis arrivé à Paris juste après la ‘‘casse’’ [allusion aux émeutes estudiantines de mai 1968]. J’ai vu toute la désobéissance, la révolte et surtout la remise en question de l’autorité de l’Etat français”, se souvient Rafik Ben Salah. Une fois ses études universitaires achevées, en 1973, le jeune diplômé tunisien s’est installé à Moudon, dans la banlieue de Lausanne, en Suisse, où il continue de vivre et d’enseigner au Collège de l’Ochette. “Je n’ai jamais exercé le journalisme. J’ai écrit seulement des articles, mais de manière professionnelle, sur des écrivains ou des livres. Ces articles sont parus dans des journaux littéraires suisses, notamment Le Passe-Muraille. Au journalisme, j’ai cependant préféré l’enseignement du français et de l’histoire de la littérature dans les lycées”, raconte l’écrivain. Marié à une Vaudoise, Rafik Ben Salah — qui est le neveu de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances — est père de deux garçons. Le premier, âgé de 27 ans, est assistant à la Faculté des sciences sociales de Lausanne. Le Benjamin, âgé de 25 ans, achève cette année ses études universitaires de sciences politiques. Ecrivain assez connu dans son pays d’adoption, Rafik Ben Salah a publié une dizaine de livres. L’écrivain suisse Jacques Chessex ne tarit pas d’éloges à l’égard de l’auteur du “Harem en péril” (1993) : “Dès le premier mot, le lecteur est appâté par cette écriture forte et concentrée. “Rafik Ben Salah est un conteur captivant, doublé d’un observateur implacable. On l’imaginerait volontiers assis en tailleur au milieu d’un cercle d’auditeurs, dans quelque médina arabe, mais ce qu’il dit exhale le soufre de la critique; et les siens ont souvent mal pris ce qu’il racontait aux roumis. Ces deux composantes de son talent, qui faisaient déjà le charme et l’intérêt de ses premiers romans, fondent également la qualité des dix nouvelles du ‘‘Harem en péril’’, où l’on retrouve le mélange de révolte et de vitalité de son observation ”, écrit, de son côté, Jean-Louis Kuffer, critique littéraire du quotidien 24 Heures. Ce dernier loue aussi la qualité d’écriture de Rafik Ben Salah, “un mélange de verve caustique et de compassion”, et sa langue, “qui consomme la fusion de l’oralité et de l’écrit, les deux sources de l’auteur se fécondant mutuellement”. Rafik Ben Salah a reçu plusieurs prix et distinctions, notamment le Prix de la meilleure oeuvre franco-maghrébine, le Prix Schiller-Suisse en 1992, le Prix Lipp en 1999 pour son recueil de nouvelle et le Premier Prix de l’Association Vaudoise des Ecrivains. Le Prix spécial du jury Comar lui a été décerné, en avril dernier, pour son dernier roman, “La Mort du Sid” (éditions l’Âge d’homme, Lausanne, Suisse 2005, 238 pages). “ Les gens de mon pays n’aiment pas le regard critique ” En Tunisie, où ses livres n’étaient malheureusement pas diffusés jusque-là, il reste peu connu en dehors du cercle universitaire. Cela ne l’empêche pas de rentrer dans son pays natal, où vivent toujours ses parents et frères et sœurs, au moins deux à trois fois par an. Par nostalgie ? “ Non. Je n’ai plus de nostalgie. Mais j’ai le sentiment de retourner aux sources avec un regard distant et peu complaisant ”, répond l’écrivain. Qui ajoute : “ Les gens de mon pays n’aiment pas ce regard critique et ils me le reprochent souvent. D’ailleurs, ce que j’écris sur eux dans mes livres leur déplaît ”. A-t-il été surpris en apprenant que le Prix spécial du jury Comar lui a été décerné cette année ? Réponse : “ Quand j’ai appris que les membres du jury ont lu mon livre en photocopie [le livre n’était pas disponible en librairie, à Tunis, NDLR], j’ai été choqué. Personne ne m’a contacté pour me demander d’en envoyer un certain nombre d’exemplaires. Cela m’a fait mal et m’a attristé. Pour rapprocher les écrivains tunisiens résidant à l’étranger de leurs lecteurs dans le pays, il faut, à mon avis, recourir à la formule de la co-édition ”. Voilà, en effet, une piste que nos éditeurs seraient bien inspirés d’explorer. Rafik Ben Salah est venu de Suisse juste pour quarante-huit heures, juste le temps de voir sa famille et de recevoir son prix lors d’une fête organisée au Théâtre municipal de Tunis, couronnée par un concert de chants âtiq de Lotfi Bouchnaq. Nous n’avons donc pas pu discuter longuement avec lui comme nous l’avions souhaité. La famille Ben Salah était presque au complet. Frères, sœurs, neveux et nièces étaient tous présents à la cérémonie et l’ont chaudement applaudi lorsqu’il est monté sur la scène. Yûsra Diba (Source : « Réalités » N° 1068 du 8 juin 2006)  

La télévision tunisienne a 40 ans :

Les chaînes tunisiennes toujours en tête

Hassen Zargouni, DG de Sigma Conseil  La TV tunisienne a 40 ans, son inauguration officielle a eu lieu un certain mardi 31 mai 1966. Le projet d’une TV tunisienne datait déjà depuis 1953, annoncée successivement pour 1961, 1964 et 1965, elle ne démarrera en fin de compte que dix ans après l’indépendance de la Tunisie. C’est le 15 août 1960 que les Tunisois ont vu pour la première fois des images de télévision  grâce à un accord établi avec la Rai italienne, en vigueur jusqu’à nos jours, afin de transmettre, à l’origine, les Jeux Olympiques de Rome. Quarante ans après l’inauguration de la télévision tunisienne, les enquêtes sur l’audience de SIGMA Conseil, bureau spécialisé dans les études médiatiques, indiquent pour le mois de mai 2006 à une part d’audience* de Tunis 7 de l’ordre de 30% et environ 25% pour la chaîne privée Hannibal TV, soit une part d’audience cumulée des chaînes nationales, qu’elles soient publiques ou privées, de l’ordre de 55%. Plus de la moitié du temps passé par les téléspectateurs tunisiens en regardant la télévision, ils le font sur les chaînes tunisiennes, ce qui constitue une performance non négligeable. Exposé pourtant à une offre pléthorique de chaînes TV (environ 1.000 chaînes dont 250 en arabe), le téléspectateur tunisien, par son comportement d’audience, montre qu’il est toujours attiré par les programmes des chaînes locales avec un besoin accru de programmes de proximité. Une mutation du comportement d’audience des Tunisiens Le changement le plus profond que connaît le comportement d’audience des téléspectateurs tunisiens est la mutation vers une approche thématique (au niveau des chaînes regardées) et sélective (au niveau des émissions). On est loin, en effet, du paradigme d’une exposition monolithique à une seule chaîne, quelles que soient ses émissions. A titre d’exemple, sur les dix premières chaînes les plus regardées en Tunisie, cinq sont généralistes (dans l’ordre des taux d’audience : Tunis 7, Hannibal TV, MBC, Dubai TV, LBC), trois sont dédiées au Cinéma (MBC2, Rotana Cinema et Melody Aflam), une dédiée à l’information (Al Jazeera) et une autre dédiée à la musique, Rotana. Sur l’ensemble des chaînes généralistes, les émissions qui réalisent les meilleurs scores d’audience sont encore et toujours les fictions (feuilletons, films, séries, …) et les variétés-jeux, à l’instar du format “ A la recherche de la nouvelle star ” ou “ Star Academy ”. L’autre mutation significative est l’attrait accru des chaînes panarabes, plus accessibles et plus en phase culturellement avec le public tunisien. Il est à noter que les chaînes religieuses n’ont pas en Tunisie l’engouement qu’elles connaissent en Orient, et ce pour deux principales raisons : d’une part, un contenu jugé trop faible qualitativement (le niveau des talk show, notamment, n’est généralement pas très élevé, focalisation sur les pratiques quotidiennes et non sur la pensée) et d’autre part et selon une des enquêtes récentes par sondage menée par SIGMA Conseil, la télévision demeure le principal moyen de loisir familial (pour 71% des interrogés) ; de fait, l’attente principale des foyers tunisiens vis-à-vis de la télévision est la distraction . Des enjeux actuels et futurs L’ouverture de l’espace télévisuel tunisien, à l’instar du lancement de la première chaîne totalement privée dans le Maghreb, Hannibal TV, ne peut qu’améliorer le contenu des programmes proposés et générer une émulation saine dont bénéficierait fatalement le téléspectateur tunisien, toujours en quête de qualité et de nouveauté. Au niveau du contenu, on assiste à une bataille, déséquilibrée (par les moyens mis en place), entre la production locale, privée notamment, qui peine à franchir le cap de l’offre ramadanesque, et une offre de «formats» proposés par les multinationales de la production audiovisuelle, très bien “ marketés ” et assurant un engouement populaire certain,. Les émissions “Akher Karar” ou “Dlilek Mlek” sont des exemples de succès édifiants (entre 40 et 50% des Tunisiens ont regardé ces émissions chaque jour de leur diffusion, selon les données de SIGMA des deux dernières années). Des productions locales telles que la série “Choufli Hal” (comédie), qui connaît un certain succès auprès des téléspectateurs (28% de taux d’audience au mois de mai 2006), ou encore Dimanche Sport Nouveau format sur Tunis 7 (20% de taux d’audience), augurent d’une nouvelle ère pour la production nationale à encourager pour accéder à de nouveaux paliers de professionnalisme et de réduction des coûts d’exécution. Mais, l’étape la plus attendue pour le secteur télévisuel tunisien est sans conteste la création d’une instance de régulation et d’arbitrage indépendante à l’instar de la HACA marocaine (Haute autorité de la communication audiovisuelle) ou le CSA français qui favoriserait l’émergence et l’enrichissement du paysage tunisiens en médias privés responsables et citoyens. (*) Rapport des volumes d’écoute pendant une journée. (Source : « Réalités » N° 1068 du 8 juin 2006)


Home – Accueil الرئيسية

 

Lire aussi ces articles

28 janvier 2008

Home – Accueil – TUNISNEWS spp8 ème année, N°  2805 du 28.01.2008  archives : www.tunisnews.net Afrik.com: Terrorisme en Mauritanie :

En savoir plus +

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.