12 avril 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2515 du 12.04.2007

 archives : www.tunisnews.net


Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme´:Communiqué IFEX: Nouvelles de la communauté internationale de défense de la Liberté d’expression:ALERTE – TUNISIE Committee to Protect Journalists: Tunisian authorities repeatedly harass prominent journalist El Watan : Des cris, des larmes et… des morts à l’hôpital Mustapha: Des images insoutenables Reuters:ANALYSE :Une menace terroriste accrue dans l’ensemble du Maghreb Le Monde : »Al-Qaida pour le Maghreb islamique » veut désormais s’inscrire dans le djihad globalisé Le Monde :Edito du Monde:Al-Qaida à Alger Le Monde :Entretien:Hamida Layachi : « Le GSPC et Al-Qaida ont conclu une alliance » Omar Khayyam:L’impasse du Maghreb Mourad Regaya:L’emeritat académique – Une distinction ou:une faveur au profit des non-récalcitrants??? Houcine Ghali: Le savoir populaire African Manager: Voici les banques les plus chères et les moins chères ! Le Monde : »Aussi longtemps que les Etats-Unis protègeront Israël, il n’y aura pas de paix possible »

The Independent :Mohamed Hasseinein Heikel: The wise man of the Middle East


Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme   Tunis le, 12 Avril 2007

Communiqué (Traduit de l’arabe)

 
Le Comité Directeur de la LTDH annonce que les autorités ont remis le 11 avril courant à Me Mokhtar Trifi, président de la Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme, un nouveau passeport  après qu’il eu égaré son ancien passeport  le 1er mars 2007. Le Comité Directeur de la LTDH se félicite de cette décision et adresse ses remerciements à celui  qui l’a prise. Il remercie également tous ceux qui ont exprimé leur soutien Me Mokhtar Trifi et à la LTDH dans leur revendication pour l’obtention du passeport comme l’expression d’un droit fondamental, celui de la liberté de circulation. Le Comité Directeur de la LTDH invite par ailleurs, les militantes et les militants ainsi que les organisations nationales et internationales et tous les défenseurs des droits de l’homme à poursuivre leur solidarité agissante  avec la LTDH pour que celle-ci puisse continuer à défendre son indépendance et sa liberté de mouvement au plan tant national que régional.   Pour le Comité Directeur Le vice Président  Anouar Kousri

IFEX – Nouvelles de la communauté internationale de défense de la Liberté d’expression

ALERTE – TUNISIE

 
Le 11 avril 2007 Le site web Dailymotion bloqué SOURCE: Reporters sans frontières (RSF), Paris (RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce le harcèlement judiciaire dont est victime Omar Mestiri, directeur de la rédaction du journal d’opposition en ligne « Kalima » ( http://www.kalimatunisie.com ), qui risque trois ans de prison pour « diffamation » (consulter l’alerte de l’IFEX du  2 avril 2007). L’organisation demande par ailleurs la réouverture du site  de partage de vidéos, http://www.dailymotion.com, bloqué dans le pays  depuis le 1er avril 2007. « La plainte déposée contre Omar Mestiri est absurde, car elle repose  sur un article en ligne qui n’est pas accessible dans le pays. Nous prenons toutefois cette affaire très au sérieux. Le cas de Mohammed Abbou, condamné en avril 2005 à trois ans et demi de prison pour un texte publié sur le Net, nous rappelle que la justice tunisienne est contrôlée par le  pouvoir et qu’une plainte en diffamation peut entraîner une lourde condamnation. Quant à la censure du site Dailymotion, elle montre que le  gouvernement, aussi paranoïaque en matière d’Internet que la presse traditionnelle,  est prêt à interdire des dizaines de milliers de vidéos inoffensives pour bloquer une poignée de documents qui lui déplaisent », a déclaré  Reporters sans frontières. Omar Mestiri est accusé de diffamation par un avocat tunisien, Mohammed Baccar, en raison d’un article, publié le 5 septembre 2006, dans lequel  il accuse ce dernier de faux et d’escroquerie. Le journaliste a été convoqué par le substitut du procureur de la République, le 29 mars 2007, pour répondre de cette accusation. Les avocats d’Omar Mestiri ont remis en  cause la base juridique de la plainte. En effet, le journal en ligne « Kalima » étant filtré en Tunisie, l’accès à l’article incriminé est impossible. Le site www.dailymotion.com est filtré en Tunisie depuis le 1er avril. Cette censure pourrait avoir été déclanchée par les nombreuses vidéos portant sur la situation politique du pays qui y sont publiées, comme par exemple : http://www.dailymotion.com/generationtunezine http://www.dailymotion.com/tunisietunisie http://www.dailymotion.com/c-iom13 http://www.dailymotion.com/mouwatentounsi http://www.dailymotion.com/tounishourra http://www.dailymotion.com/tunisiawatch http://www.dailymotion.com/Saber_ch http://www.dailymotion.com/relevance/search/rsf%2Btunisie/video/x1i3jh_rsf-tunisie Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Julien Pain, Bureau Internet, RSF, 5, rue Geoffroy Marie, Paris 75009, France, tél: +33 1 44 83 84 71, téléc: +33 1 45 23 11 51, courrier électronique: internet@rsf.org, Internet: http://www.internet.rsf.org RSF est responsable de toute information contenue dans cette alerte. En citant cette information, prière de bien vouloir l’attribuer à RSF. _______________________________________________________________ DIFFUSÉ(E) PAR LE SECRÉTARIAT DU RÉSEAU IFEX, L’ÉCHANGE INTERNATIONAL DE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION 555, rue Richmond Ouest, Bureau 1101, B.P. 407 Toronto (Ontario) M5V 3B1 Canada tél: +1 416 515 9622   téléc: +1 416 515 7879 courrier électronique: alerts@ifex.org  boîte générale: ifex@ifex.org site Internet: http://www.ifex.org/  
 
 

IFEX – News from the international freedom of expression community ALERT – TUNISIA

 
11 April 2007 Video-sharing website Dailymotion blocked SOURCE: Reporters sans frontières (RSF), Paris (RSF/IFEX) – Omar Mestiri, the editor of the opposition online  newspaper « Kalima », is the victim of judicial harassment, Reporters Without  Borders has said of a libel suit that could result in a three-year prison sentence (see IFEX alert of 2 April 2007). The organisation also called on the authorities to stop blocking the video-sharing site Dailymotion ( http://www.dailymotion.com ), which has been inaccessible in Tunisia since 1 April. « The lawsuit against Mestiri is absurd because it is based on an online article that cannot even be accessed from within Tunisia, » Reporters Without Borders said. « But we take this case very seriously. The three and a half year sentence imposed on lawyer Mohammed Abbou in April 2005 for  an article posted online showed how the Tunisian courts are controlled by  the government and how a libel suit can lead to a heavy sentence. » The press freedom organisation added: « The censorship of Dailymotion’s website shows that the government, which is as paranoid about the  Internet as it is about the traditional press, is ready to ban tens of thousands  of inoffensive videos in order to block a handful it does not like. » The suit against Mestiri was brought by Tunisian lawyer Mohammed Baccar over an article posted on 5 September 2006 accusing him of fraud and forgery. Mestiri was summoned by the deputy state prosecutor to respond  to a charge of libel on 29 March. Mestiri’s lawyers have challenged the  suit’s legal basis on the grounds that Kalima’s site is blocked in Tunisia and  the article could not have been accessed there. The blocking of the http://www.dailymotion.com site may have been  prompted by the posting of a number of videos on the political situation in  Tunisia, such as: http://www.dailymotion.com/generationtunezine http://www.dailymotion.com/tunisietunisie http://www.dailymotion.com/c-iom13 http://www.dailymotion.com/tounishourra http://www.dailymotion.com/tunisiawatch http://www.dailymotion.com/Saber_ch For further information, contact Julien Pain, RSF Internet Desk, 5, rue Geoffroy Marie, Paris 75009, France, tel: +33 1 44 83 84 71, fax: +33 1 45 23 11 51, e-mail: internet@rsf.org, Internet: http://www.internet.rsf.org The information contained in this alert is the sole responsibility of RSF. In citing this material for broadcast or publication, please credit RSF.  
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Committee to Protect Journalists

Tunisian authorities repeatedly harass prominent journalist

 
New York, April 9, 2007-A prominent Tunisian correspondent and press freedom advocate was physically prevented from attending and covering a ceremony, the latest in a series of harassing incidents over the last three years. On Friday evening, Lotfi Hajji, head of the Tunisian Journalists Syndicate (SJT), was prevented from attending and covering a reception at the new offices of the Tunisian Progressive Democratic Party located on Tayib al-Mahiri Street in Ariana, north of Tunis, by several political police officers in plainclothes. « Journalists can’t do their jobs if they’re not free to attend and cover political events. The attacks on Lofti Hajji over the last several years make clear there was a concerted campaign by Tunisian government aimed at preventing him from doing his job,” CPJ Executive Director Joel Simon said. Around 50 police officers, led by the political police chief in Ariana governorate, congregated outside the party’s offices. When Hajji arrived with several colleagues, the officers told him that he was not allowed into the party’s offices, while his colleagues could enter. About 15 officers pulled him by his clothing and violently pushed him away. Progressive Democratic Party heads at the office intervened, demanding the political police chief allow Hajji to attend the ceremony. But he refused and it was canceled in protest. Hajji told CPJ that over the past month he’s been prevented several times from attending meetings of political parties, including the opposition Progressive Democratic Party and the Democratic Forum for Labor and Liberties, or visiting prominent human rights lawyer and activist Ayachi Hammami. Police began harassing Hajji in May 2004, when he helped set up the beleaguered Tunisian Journalists Syndicate. He was targeted not only as head of the syndicate, which was prevented from holding its first general assembly in September 2005, but also as a correspondent for Al-Jazeera. Hajji was denied a national press card and accreditation as correspondent for the Arabic satellite-TV channel, which remains banned in Tunisia. In May 2006, Hajji was briefly detained by police who accused him of holding a “secret meeting at his home”. He was briefly held again in June 2006 for quoting a statement by a local human rights group about the alleged torture of a Tunisian prisoner in an article published on Al-Jazeera’s Web site.


 

Des cris, des larmes et… des morts à l’hôpital Mustapha Des images insoutenables

 
Rabah Beldjenna Dix heures quarante-cinq hier. Un immense bruit étrange replonge les Algérois dans la psychose. La très forte explosion a été entendue dans tous les quartiers de la capitale. C’est le siège du Palais du gouvernement qui venait d’être la cible d’un attentat kamikaze. Subitement, un gros nuage de fumée noire se dégageait du lieu de l’explosion alors que des sirènes des ambulances et des voitures de police retentissaient de partout. 11h passées, une file interminable d’ambulances affluaient vers l’hôpital Mustapha acheminant des blessés dont certains étaient dans un état grave. Certaines victimes étaient méconnaissables tant elles étaient totalement recouvertes de sang. Le service des urgences de cet établissement était submergé par un nombre important de blessés. Le staff médical semble être dépassé. Un climat morose est perceptible aux alentours du lieu où étaient pris en charge les victimes de cet attentat. Beaucoup de femmes fondent en larmes à la vue des corps. Au même moment, une personne appelle avec son mégaphone les bénévoles pour des dons de sang. L’accès à l’intérieur du service des urgences de l’hôpital est devenu impossible. « S’il vous plaît, y a-t-il des policiers parmi les victimes ? », interroge une femme. Un officier de police, visiblement dépassé par la foule nombreuse de personnes qui s’est déplacée pour s’enquérir des nouvelles de leurs proches, ne bronche pas. 11h30. Le ministre de la Solidarité nationale arrive sur les lieux. Approché, Ould Abbas nous informe qu’à ce moment il a été enregistré au niveau de l’hôpital un seul décès et une quarantaine de blessés. Le directeur de l’hôpital Mustapha, Dahar Yahia, annoncera une demi-heure après 3 décès parmi les 93 blessés acheminés vers son établissement. Les trois morts étaient tous des policiers. Notre interlocuteur a tenu à rassurer toutefois que l’ensemble du personnel médical, y compris les professeurs, a été mobilisé pour prendre en charge les blessés. Un officier de la Protection civile annoncera, pour sa part, que ses éléments ont dénombré huit morts sur la place où a eu lieu l’attentat, les Quatre canons. Cependant, ils était difficile de connaître le nombre exact de victimes tant le bilan pouvait à tout moment s’aggraver. Le chef du service des urgences de l’hôpital, Guerenik Mohamed, nous a d’ailleurs indiqué que le nombre de blessés graves avoisinerait la quarantaine. Kamilia, une enfant d’à peine trois années, se trouvait parmi les victimes. Elle s’en est sortie heureusement avec des blessures légères au niveau de la tête. Elle se trouvait au moment de l’attentat dans la crèche Esplanade située non loin du Palais du gouvernement. Selon une employée de cette crèche, deux enfants sont encore à l’hôpital dans un état critique. 13h, un jeune sort des urgences. Il était toujours sous le choc. Cet employé du ministère de l’Intérieur ne comprenait pas encore ce qui venait de se produire. « Je me trouvais à l’intérieur du ministère (ndlr, celui de l’Intérieur), soudain j’ai ressenti que tout me tombait sur la tête. » « J’ai cru à un tremblement », témoigne-t-il. Celui-ci, pouvant à peine parler, ajoute : « En tous cas, ce n’était pas une bombe, ça ne pouvait être qu’une voiture d’un kamikaze qui a foncé droit sur nous. » 13h passées, des sources de l’hôpital faisaient état de 5 personnes qui ont succombé à leurs blessures au niveau de l’hôpital. Ce qui faisait à la mi-journée d’hier au total13 morts au niveau du Palais du gouvernement. (Source : El Watan (Quotidien – Algérie), édition du 12 avril 2007) Lien : http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=65541

ANALYSE Une menace terroriste accrue dans l’ensemble du Maghreb

 
 Reuters, le 12 avril 2007 à 15h51 par William Maclean ALGER, 12 avril (Reuters) – Les attentats suicides perpétrés cette semaine en Algérie et au Maroc dénotent un renforcement de la menace incarnée par les groupes islamistes armés cherchant à établir un Etat islamique dans le Maghreb. Mercredi dans la capitale algérienne, deux attentats suicides ont fait 33 morts et 222 blessés. L’une des explosions a emporté une partie de la façade du Palais du gouvernement situé au coeur d’Alger. La veille, à Casablanca, trois kamikazes présumés s’étaient fait exploser à la suite d’une descente de police lors de laquelle un quatrième suspect a été abattu. Un cinquième membre de cette cellule d’activistes présumés a été interpellé ce jeudi. L’organisation Al Qaïda cherche depuis longtemps à s’implanter dans les pays du Magreb en raison de leur proximité avec le sud de l’Europe, qui en fait une base arrière idéale pour lancer des attaques contre des villes européennes. Depuis le début de l’année, on a constaté une recrudescence des activités des groupes islamistes au Maroc et en Algérie, donnant du poids aux affirmations d’Al Qaïda qui prétend avoir étendu son emprise sur l’ensemble du Maghreb. La Tunisie, habituellement calme, a été le théâtre en décembre et janvier derniers d’affrontements entre la police et des islamistes. Peut-on pour autant parler d’attentats coordonnés par une seule et même organisation ? Cela reste pour l’instant difficile à établir. Le ministre marocain de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, a affirmé mercredi soir que les attentats à la bombe perpétrés au Maroc et en Algérie étaient l’œuvre de différents groupes terroristes qui n’agissaient pas de façon coordonnée. PAS DE COORDINATION ? « Le gouvernement marocain a probablement raison de dire qu’il n’y a pas de lien clairement établi entre les explosions au Maroc et en Algérie mais cela ne peut pas être totalement exclu », estime Magnus Ranstorp, expert en terrorisme au Collège suédois de défense nationale. Selon Anne Giudicelli du cabinet de conseil Terrorisc, les groupes islamistes armés de la région partagent la même idéologie et poursuivent les mêmes buts mais rien ne montre qu’il existe des liens opérationnels entre eux. « Il existe des liens entre des personnes, elles se parlent et partagent le même point de vue (…) mais ce n’est pas opérationnel », explique-t-elle. En janvier dernier, le principal mouvement islamiste algérien, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), s’est toutefois rebaptisé Organisation Al Qaïda au Maghreb islamique et a annoncé un renforcement de ses liens avec la nébuleuse islamiste internationale. Au même moment, le groupe a modifié sa stratégie en optant pour des attentats spectaculaires dans des lieux publics. « Le lien avec Al Qaïda a donné au GSPC une légitimité pour fédérer différents groupes dans la région mais on ne peut pas parler d’une seule organisation », estime toutefois Giudicelli. De l’avis des analystes, les kamikazes d’Alger et de Casablanca se sont inspirés des mêmes modes d’emploi pour fabriquer des bombes disponibles sur internet et des mêmes DVD et CD contenant des sermons et vantant le martyre. Mais il existe des différences fondamentales entre les deux pays. La société marocaine est pauvre mais stable et les salafistes ciblent les jeunes au chômage vivant dans des quartiers déshérités. En Algérie, les groupes armés sont constitués de combattants aguerris, qui se cachent dans les montagnes et mènent depuis de nombreuses années une guérilla contre le gouvernement. REUTERS  

« Al-Qaida pour le Maghreb islamique » veut désormais s’inscrire dans le djihad globalisé

 
Piotr Smolar Lorsqu’une multinationale change de nom, elle lance une campagne de communication. Lorsque le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), a annoncé officiellement, en janvier, qu’il devenait « Al-Qaida pour le Maghreb islamique » (AQMI), les spécialistes de l’antiterrorisme ont donc redouté le pire, en Algérie comme en Europe. Ces craintes viennent de recevoir confirmation avec les attentats kamikazes d’Alger. Selon une série de notes très récentes des services de renseignement français, dont Le Monde a eu connaissance, le changement d’appellation correspond à des intérêts mutuels entre la direction du GSPC et le noyau dur d’Al-Qaida : la première profite du prestige de la marque mondialement connue ; Al-Qaida, pour sa part, bénéficie des coups d’éclat de ses nouveaux représentants et développe ses réseaux dans le Maghreb. Dans la région, ces derniers mois ont été marqués par une activité islamiste intense, comme l’a illustré le suicide de trois kamikazes poursuivis par la police le 10 avril à Casablanca, au Maroc. « Nous sommes face à la troisième génération d’activistes, après le FIS (Front islamique du salut), puis le GIA (Groupes islamiques armés)-GSPC », explique le chercheur Olivier Roy, avant d’ajouter : « Le modèle GIA, reposant sur la lutte dans les maquis et la volonté de constituer un Etat islamique, ne fonctionne plus. La nouvelle génération n’a aucune stratégie de ralliement des masses ; elle s’inscrit dans un projet global, supranational. Ils sont beaucoup trop « modernes » pour avoir un projet politique élaboré. Ils veulent simplement frapper en ayant le plus grand impact médiatique. » L’une des cibles choisies, le siège du gouvernement, ressemble à un véritable défi et à une démonstration de force, qui intervient comme en réponse à la vaste opération militaire lancée depuis deux semaines dans la région de Bejaia, en Kabylie. « AQMI correspond à un vrai projet cohérent, explique un haut responsable français du renseignement : il s’agit pour eux de dépasser la dimension strictement algérienne de la lutte et de poursuivre aussi un agenda djihadiste. » TENTATIVE D’UNIFICATION La volonté de déstabiliser le régime d’Alger tout en s’inscrivant dans la mouvance islamiste internationale apparaît à travers les dernières opérations menées. Le mode opératoire – voitures piégées – des attentats simultanés en Kabylie, le 13 février, est une copie conforme de ceux conduits en Irak. Le 10 décembre 2006, l’attentat contre un bus transportant des employés de la société américaine BRC, une filiale de la compagnie publique algérienne Sonatrach et de Halliburton, a fait un mort à Bouchaoui, à l’ouest d’Alger. Outre le chauffeur algérien tué, l’attentat a fait neuf blessés dont huit étrangers. Ces techniciens victimes sont des ressortissants de pays engagés sur le front afghan ou irakien, soulignent les services, alors que le secteur économique visé est la clé de voûte du régime d’Alger. Abdelmalek Droukdal (« Abou Moussab », de son nom de guerre) le chef de l’ex-GSPC, essayerait, depuis quelques mois, de résoudre l’atomisation de son organisation en affirmant « sa volonté de centralisme démocratique », selon l’expression ironique d’un haut responsable français. Il chercherait notamment à fédérer des khatibas (compagnies) de différentes régions et à développer les contacts dans tout le Nord-Ouest de l’Afrique, sur un arc allant de la Mauritanie à la Libye. « La volonté d’unifier les forces djihadistes dans la région est claire, explique Louis Caprioli, conseiller de la société Geos et ancien sous-directeur chargé de l’antiterrorisme à la Direction de la surveillance du territoire (DST). Mais pour l’instant, il leur manque une âme, un coordinateur. Al-Zawahiri, le numéro deux d’Al-Qaida, n’a pas désigné Droukdal dans ce rôle. » Le chef de l’unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT), Christophe Chaboud, fait preuve de la même prudence. « Le lien éventuel qui existerait entre les islamistes dans ces pays est idéologique, et sans doute pas opérationnel, affirme-t-il. Même si on vient d’assister en quelques mois à des événements rapprochés, en Tunisie, au Maroc et en Algérie, on ne peut pas dire que tout est lié, qu’une espèce de direction centrale décide de frapper un jour là, un autre ailleurs. Au contraire, tout parait tellement déstructuré… » (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), édition du 13 avril 2007)

Edito du Monde Al-Qaida à Alger

 
A coups de bombes et d’actions-suicides, Al-Qaida tisse sa toile au Maghreb. Les sanglants attentats d’Alger, mercredi 11 avril, semblent confirmer que le changement de nom du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu Al-Qaida au Maghreb, correspond, au moins en partie, à une réalité.  Outre la revendication elle-même, plusieurs indices plaident en ce sens. Jusqu’à maintenant, à une exception près, aucun groupe algérien d’islamistes armés n’avait jamais eu recours à des kamikazes, alors que c’est le mode d’action habituel de la nébuleuse Ben Laden. L’une des cibles choisies, le palais du gouvernement, visé par une voiture bourrée d’explosifs, en plein coeur d’un périmètre très sécurisé au coeur d’Alger, semble témoigner d’une audace et d’une capacité logistique plus développées que celles de l’ancien GSPC, réputé par ailleurs ne s’en prendre qu’aux forces de sécurité, et non aux civils. La date choisie : le 11 avril, après le 11 septembre 2001 américain, le 11 mars 2004 espagnol et les attentats déjoués programmés dans des avions au-dessus de l’Atlantique le 11 août 2006, paraît aller dans le même sens. Ces attentats ont donc une double signification. D’une part, à un mois des élections législatives algériennes du 17 mai – dont on n’attend aucun changement politique majeur -, ils sont un camouflet et un défi au pouvoir algérien. Ils font voler en éclats la fiction d’une réussite de la politique de « réconciliation nationale », après le référendum qui, en 2005, était supposé tirer un trait sur la guerre civile des années 1990 et du début des années 2000. D’autre part, ils semblent confirmer qu’Al-Qaida applique désormais à l’Algérie une tactique déjà utilisée au Maroc : faire pression sur les gouvernements et devenir un acteur de la politique intérieure des pays du Maghreb, par le biais de groupes armés existants, désormais « franchisés », qui bénéficient en retour de la médiatisation d’Al-Qaida et de son aura dans une partie du monde musulman. Enfin, de manière plus indirecte, les attentats d’Alger rappellent à l’Europe, et en particulier à la France, déjà menacée par l’ex-GSPC, que le danger Al-Qaida est tout proche. L’implantation des disciples de Ben Laden au Maghreb, voire au Sahel, vise aussi à fournir aux terroristes des bases opérationnelles proches du continent européen. L’ex-GSPC semble d’ailleurs être un relais pour approcher une partie des populations sahéliennes. Le gouvernement algérien et le président Bouteflika ne sont bien sûr pas responsables de la dynamique d’Al-Qaida, farouche adversaire de toute démocratisation et modernisation des pays arabes. Mais l’immobilisme face aux problèmes sociaux et à la désespérance d’une partie de la jeunesse, la mise en place de démocraties de façade contribuent à fournir des prétextes à la violence islamiste, en Algérie comme ailleurs dans le monde arabe. (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), édition du 13 avril 2007)

Entretien Hamida Layachi : « Le GSPC et Al-Qaida ont conclu une alliance »

 
Propos recueillis par Florence Beaugé Spécialiste de l’islamisme algérien, vous préparez un ouvrage sur le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), à paraître en septembre à Alger. Les attentats-suicides survenus, mercredi 11 avril, au cœur de la capitale algérienne, pourtant hautement sécurisée, étaient-ils prévisibles ?  Ils l’étaient. J’avais d’ailleurs évoqué cette hypothèse il y a un mois et demi dans un hebdomadaire arabophone algérien, de même que sur la chaîne de télévision France24. Pourtant, pendant toutes les années de terrorisme de la décennie 1990, l’Algérie n’a connu qu’un seul attentat kamikaze, perpétré contre un commissariat d’Alger par un jeune de 17ans. Après cette unique fois, on n’a plus entendu parler d’attentats-suicides. Mais, au cours des quatre dernières années, le GSPC a perdu quelque 4000 hommes. La dissidence de la khatiba [compagnie] Al-Roulaba, qui a opté, il y a deux ans, pour la réconciliation nationale [proposée par le président Bouteflika, en échange d’une amnistie], lui a porté un coup très dur. Le GSPC ne compte plus aujourd’hui qu’un millier d’hommes sur le terrain. Il a en outre perdu sa légitimité auprès de la population algérienne. Il lui fallait donc changer de stratégie. Il s’est réorganisé, a placé de nouvelles figures à sa tête. Son nouveau « conseil » est constitué de gens instruits sur le plan idéologique, formés pour la plupart en Afghanistan, d’où ils ont ramené de nouvelles méthodes. L’actuel émir [chef] du GSPC n’est plus Hassan Hattab, mais un intellectuel pragmatique, Abou Moussab, ingénieur, spécialisé dans les explosifs. Cet ancien « Afghan » a conclu une sorte de marché avec Al-Qaida : il est devenu le représentant du mouvement de Ben Laden au Maghreb et, en échange, il bénéficie de la médiatisation dont il avait besoin, en particulier de la part des médias arabes, tels Al-Jazira. Le numéro 2 d’Al-Qaida, [Ayman] Al-Zawahiri, n’a jamais caché, ces dernières années, tout l’intérêt qu’il portait au Maghreb. Le GSPC et Al-Qaida ont donc conclu une alliance… Il n’y a pas de doute. Quand Al-Zawahiri a annoncé cette alliance, il a publié l’organigramme du nouveau mouvement, de façon très officielle et très crédible. Ses travaux d’approche vers le GSPC ne datent pas d’hier. Dans les années 1990, il avait tenté cette unification, mais en vain. A l’époque, le GSPC faisait encore partie des GIA [Groupes islamistes armés]. Il s’en est séparé en 1996 avant de surgir, sous son appellation propre, en 1998. Longtemps, le GSPC a bénéficié d’une image relativement positive en Algérie. Il était supposé épargner les civils et ne s’en prendre qu’aux forces de sécurité algériennes… Ce temps-là est révolu. La stratégie du GSPC a changé. Il accentue son rejet absolu de toute réconciliation et signifie qu’il a désormais deux ennemis : le pouvoir algérien et l’Occident, en particulier la France. Dans l’un de ses derniers communiqués, dûment authentifié, il y a environ trois mois, il le dit clairement. Le choix de ses cibles, mercredi, ne doit d’ailleurs rien au hasard : le Palais du gouvernement est le cœur même du pouvoir algérien. C’est aussi un bâtiment qui date de l’époque coloniale française. Il abritait autrefois le siège du gouvernement général, autrement dit les représentants du pouvoir métropolitain, et surplombait le fameux « Forum ». C’est là qu’en 1958, le général de Gaulle a prononcé son fameux discours – « Je vous ai compris… » – qui a été interprété par les colons comme l’assurance que l’Algérie resterait française. La symbolique est donc double et particulièrement forte. Si le GSPC avait choisi de faire un millier de morts, il aurait envoyé ses kamikazes rue Didouche-Mourad [l’une des principales artères de la ville], par exemple. Il ne l’a pas fait, délibérément. Quelles conséquences ces attentats-suicides peuvent-ils avoir ? La première, c’est la fragilisation du processus de réconciliation voulu par M.Bouteflika. C’est un coup dur pour le président, et même un camouflet. La population algérienne est sous le choc. Le pouvoir va devoir réagir. Je ne crois pas qu’il puisse se limiter à une riposte purement sécuritaire. Je m’attends à un discours musclé sur le plan politique, peut-être même à une initiative. Les autorités vont être obligées de faire quelque chose pour tenter de débloquer les choses et de rétablir la confiance. L’Algérie doit-elle s’attendre à d’autres attentats de ce type, aussi meurtriers ? C’est à craindre, malheureusement. L’Algérie, le Maroc et même la Tunisie risquent d’être encore frappés. Il y a des liens entre les kamikazes algériens et marocains. Il a été prouvé que des terroristes tunisiens, récemment arrêtés et jugés en Tunisie, avaient fait le maquis avec le GSPC en Algérie. Les uns et les autres ont réussi à se coordonner au Maghreb, sous le label d’Al-Qaida. (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), édition du 13 avril 2007)


L’impasse du Maghreb

 
On dit que les dictateurs arabes font le lit du terrorisme mais le contraire est aussi vrai: les terroristes donnent de l’oxygène frais à des régimes usés par le temps. Les terroristes qui se font sauter au milieu la foule algéroise cherchent-ils vraiment un raccourci vers le paradis en tuant des innocents?  Ou bien sont-ils tout simplement animés par la haine, une haine terrible, sans limites envers soi-même et envers les autres?
 
Les Maghrébins de la diaspora, comme moi, ne savent plus à quel saint se vouer. On ne peut sympathiser ni avec les juntes autoritaires d’Alger et de Tunis ni avec les terroristes qui prétendent combattre le « taghout » (tyarannie) alors qu’il ne font que massacrer des civils et prolonger la vie de ces régimes corrompus et ainsi maintenir le statu quo.
 
Les attentats et les affrontements armés sont du pain béni pour des régimes comme celui de Ben Ali. Plus les bombes explosent et plus le silence de plomb s’installe. En outre, les démocrates et les militants des droits humains au Maghreb se sentent coupés des masses qu’ils sont senses défendre. Les raisons sont multiples mais je les résumerais en trois:
 
– Une majorité de jeunes Mahgrébins ne croient plus au changement intérieur et ne rêvent plus que d’Europe ou d’Amérique, et même – pourquoi pas? – d’un « bateau pour l’Australie » (1). Ils ne voient pas leur avenir au Maghreb alors pourquoi s’intéresser à ses problèmes?
 
– Ceux qui ont une situation sociale plus ou moins satisfaisante ne rêvent que de consommer à l’occidentale  et d’améliorer leur sort individuel ou tout au plus familial au prix d’un compromis avec le régime en place. Bref, ce sont ceux qui consomment et se taisent.
 
– La prédication religieuse satelliatire qui propage la peur de l’enfer (tarhib) sans oublier de promettre le paradis aux moutons dociles (targhib) transfère les désirs des couches populaires vers l’au-delà et non vers une vie meilleure ci-bas.
 
Ces masses composées de jeunes desperados, de petits-bourgeois apolitiques et d’aliénés religieux ne croient ni en la démocratie, car ils voient de leurs propres yeux à quoi ressemble la « démocratisation » de l’Irak,  ni aux droits humains surtout après les images d’Abou-Gharib et de Guantanamo sans parler du régime de l’Apartheid installé en Palestine par la soi-disant unique démocratie au Moyen-Orient.
 
Que faire? Se rallier aux autocrates en place sous pretexte du danger terroriste et remettre ses revendications aux calendes grecques? Continuer à prêcher  » la bonne parole » du haut de sa tour d’ivoire de Montréal, Paris, Londres ou La Haye?
 
Le grand écrivain Dostoïevsky voulait faire quelque chose, agir, « militer » mais ne savait par où commencer vu que les maux du monde étaient, et sont encore, innombrables. Il a avoué devant un philosphe russe son désarroi face à la misère du monde. Le philosophe lui a tout simplement dit:
 
– Commence par serrer la main de cet homme assis près de toi !
 
Quelle belle leçon de modestie pour ceux qui veulent changer le monde !
 
 
1- Un bateau pour l’Australie est le titre d’un skteche de l’humoriste algérien Fellag.
 
Omar Khayyam.


L’emeritat académique:une distinction ou

une faveur au profit des non-récalcitrants???

 
Mourad Regaya
L’éméritat académique est considéré partout dans le monde,essentiellement les pays du Nord,ou dans les pays reconnaissant à sa juste valeur le mérite scientifique,culturel,intellectuel »vraie »et non de »pacotille,de chantage-marchandage »comme une distinction de fin de parcours,et un geste légitime de reconnaissance pour services rendus à la communauté du savoir en particulier,et à la communauté des mortels en général??? L’éméritat chez nous est objet de chantage,de marchandage occulte,car il est délivré au compte-gouttes,essentiellement aux « scientifiques souples,malléables »alignés sur les thèses »civilisationelles et avant-gardistes du pouvoir »vrai défenseurs des valeurs et de la nature ,des codes clairs ou cryptés nécessaires à l’émergence combien attendue de la Tunisie de demain??deux de nos éminents historiens,engagés »dignes »fuyant l’intimidation et le marchandage(accepté et combien convoité par leurs collègues???)reconnus mondialement pour leur vrai savoir,et leur clairvoyance intellectuelle n’ont pas mérité »l’éméritat »considéré comme »non mérité »pour n’avoir pas courbé l’echine,et dit ce que bon nombre de leurs collègues ne se permettent pas de le dire(meme pas à eux meme et en privé) de peur de devenir »immérites'(en fait ,ils le sont bien du fait des réseaux mafieux,du népotisme institutionnalisé???). Tout le monde « averti »essentiellement les avant-gardistes,et les défenseurs de la société civile:société de plein droit,refusant tout chantage,toute compromission de quelque nature soit-elle???académique,politique,personnelle, les respecte et les honore eternellement ,leur cursus politique à lui seul equivaudrait ou depasserait amplement leur cursus académique tout aussi grandiose et sublime. La majorité de notre corps universitaire »gangreiné »par le soin des »taupes académiques »aspirant à tort,et à mort à cette distinction,c’est pourquoi ils s’automutent de jour en jour,se rendant serviable et corvéable à qui le demande,se déplacant au péril de leur vie sur les routes non mises à niveau selon les normes européennes en vigueur,envahissant les médias, »emmerdant »les »bons et heureux tunisiens »par leur langue empoisonnée vempoisonnante,de feu et de bois??Ces »imméritants »cherchent »l’éméritat opportuniste  » réservés aux »sans saveur »aux »écrémés »aux »rampantset parasites »académiques chevronnés,aux mafieux du savoir,aux putchistes pseudo-scientifiques »notoires »??? En histoire,nous nous flattons et félicitons nuit et jour d’avoir des professeurs émérites que tout le collége(Z et B) essentiellement,honore et respecte pour leurs services rendus depuis la création de l’édifice universitaire tunisien,notre respect pour nos émérites chevronnés gagnerait en ampleur,s’ils prendraient à leur compte malgré leur àge avancé(age de la sagesse,de la clairvoyance??)de leur retraite déclarée;et du fait de leur présence symbolique àplus d’un titre,quoique épisodique dans les instances »pénales »universitaires:commissions doctorales,d’habilitation,de thèse,de recrutement administratif(essentiellement pour le collègeA)ou par l’edition de revues spécialisées,l’organisation de tables,de colloques;et en main la réforme »la vraie » du cursus académique. Nous croyons que cela ne dépasse en rien leurs prérogatives »confisquées » »convoitées »et memes »volées »par leurs propres disciples en ouvrant le débat direct « sans maquillage »aucun sur les mille et une maladie de l’université:essentiellement le népotisme,l’affairisme;le concubinage,l’hypocrisie,sans oublier bien sur et ça va de soi l’inégalité et la non transparence « criminelle »des chances, retardant à jamais l’avenement de l’ère universitaire démocratique??? L’éméritat n’est-il pas une responsabilité morale,bien plus que scientifique,est-il juste que nos émérites se confinent dans un role de second ordre face aux « vampires mutants » qui étaient jusqu’à un proche leurs disciples et leurs »obligés » obeissants par remote -control ou par charge electronique tels les portables actuels,alignés totalement ou partiellement sur leur école,et leur groupe de recherche,leurs options,et leurs points de vue sur tous les dossiers;aussi bien scientifiques,ou métaphysiques??? Une invitation cordiale est aussi lancée à nos deux émérites »méritants »non reconnus par l’autorité politique,mais combien respectés,et adorés par la société civile,et les vrais »scientifiques »non par les »taupesacadémiques »de participer à ce débat crucial sur le devenir scientifique base de toute renaissance politique vraie???Aurons-nous le droit et l’honneur à une participation de nos idoles vivantes,à rompre le « silence pathologique »des universitaires sinistrés par les réseaux mafieux,et leur népotisme criminel????  un universitaire libre des réseaux boycottant l »habilitation mafieuse » version tunisienne. HYPOCRISIE ET MANIPULATION »SCIENTIFIQUE » orchestrée par le collège »A » -filiere sciences humaines- Un passage en revue des »prouessesmafieuses » de nos »saints patrons » prenant en otage notre institution universitaire,la gérant à leur guise,la considérant comme un « legs perpétuel »,cherchant meme apres leur mise à la retraite de passer leur héritage »scientifique », »disciplinaire » à leurs enfants,ou à leurs ayant droit;formés en toute hate dans les universités étrangères,intervenant de par leur carriérisme »douteux »,exploitant les postes de pleine sagesse(conseillers,maitres de chaire,attachés auprès de détachés dans différents organismes officiels et officieux)pour les imposer aux commissions de recrutement »pleinement alignées »sur l’etat de droit??? Nos chers maitres exploitent leurs fonctions »nobiliaires »pour faire integrer leurs fidèles meme etant des »canards boiteux »,et pour éliminer les »anonymes » meme performants »non connectés »aux réseaux respectifs essentiellement celui du président( de la commission bien sur???),une symbiose mafieuse certaine explique(de leur point de vue bien sur???)les dérives et déboires enregistrés dans les différentes institutions  de notre pitoyable et abusée université tunisienne souffrant de mille et une maladie incurables??? Les dérives et les déboires sont nombreux et multiples tels un arc en ciel ou les parfums de la crème glacée: interventions et échanges de services »douteux » au sein des commissions(recrutement,doctorales,habilitation…….???). manipulation de mémoires de masters……??? évaluation non objective(partiale??) sur ordre de  caids confirmés;de dossiers par des non-spécialistes(médiévistes pour l’histoire moderne,moderniste pour l’histoire contemporaine………..??? changement de décision sur la gestion de dossiers(avis négatif devenu comme par hasard positif???). Certains de nos »saints patrons »monopolisent des aptitudes déevaluation tout terrain,hors normes,c’est pourquoi ils traitent les dossiers meme hors spécialité,l’essentiel c’est la survivance,et la perrenité des réseaux d’opportunisme et d’hypocrisie scientifique ,réseaux frauduleux.il se peut meme que dans un prochain jour,ils seraient chargés de certains dossiers brulants,de première importance comme celui du nucléaire iranien,du déséquilibre écologique,de la désertification(intellectuelle……??)ou meme de la grippe aviaire,rien n’est impossible,l’essentiel c’est de servir selon leurs normes,et au sein des réseaux frauduleux,d’opportunisme,et d’hypocrisie « scientifique »…..pardon »pseudo-scientifique??? Ce genre de pratiques codifiées par les « légataires du savoir universel « interesserait-il le tribunal pénal  international de l’hypocrisie universitaire????…….

LE SAVOIR POPULAIRE

Houcine Ghali, Genève On apprend davantage dans un café populaire de Bab Souika ou d’un village tunisien que dans une faculté. Les gens simples ont une manière de raconter fabuleuse en utilisant les concepts d’un parler dont la portée du sens est inégalable. Le paysan de Jebeniana raconte dans des mots simples mais précis et sans la moindre forfaiture tout son savoir sur les oliviers, la culture des céréales, les différentes sortes de petit-pois, l’arrivée de la pluie en scrutant le ciel et les besoins des animaux selon leur comportement. Le pêcheur de la Louza connait les produits de la mer de sa région, sait quand il faut sortir pêcher ou pas, conseille les poissons de la saison et dénonce les multiples tracasseries des pouvoirs publics qui ne cessent de le spolier par les hausses abusives des taxes, l’augmentation vertigineuses des prix du mazout, le racket des policiers du port et les magouilles des acheteurs de ses produits. L’épicier du village est une source intarissable sur l’histoire de son quartier, la solidarité d’antan, les cérémonies de mariage à l’ancienne, le passage des Français et des Anglais à la poursuite des Allemands durant la deuxième guerre mondiale et le recours à la zoophie suite à une répression sexuelle immuable. Attablés autour de quelques bières dans un minable bar à Sfax, des villageois de la région font le procès du pouvoir tunisien en se référant à leur insupportable quotidien et en analysant leurs difficiles conditions de vie. Ils ne font référence à aucune idéologie, aucune connaissance livresque, aucune ligne politique. Leur vécu parsemé d’injustices leur sert d’unique sujet pour critiquer, argumenter et développer des idées simples et d’une justesse redoutable. Bchira et Mahsouna n’ont jamais fréquenté l’école et leurs enfants, devenus cadres après des études universitaires n’ont jamais penser leur apprendre ni à lire ni à écrire. Et pourtant, ces deux dames de la campagne tunisienne jouissent d’une culture acquise par la pratique et le savoir faire domestique riche de soixante ans. Elles expliquent aisément comment préparer tel ou tel plat culinaire, la manière la plus judicieuse de guérir une maladie ou une blessure et le comportement le plus adéquat face à la prépondérance de l’homme. Quant à la psychologie de la femme et aux rites du mariage, ellent en saqvent beaucoup plus que certains érudits. Les gens du petit peuple ont le mot facile mais juste et exprimant parfaitement leur pensée. Leur misère l’ attribuent au pouvoir ( el hâkem ) sans rentrer dans les détails et cela suffit. Ils ne trichent pas en racontant ce qu’ils savent parce qu’ils ne visent que le plaisir de communiquer sans le moindre profit personnel. Moins bâtardisés que les citadins, leurs références demeurent plus saines et leur conscience plus aigüe. C’est pourquoi les dirigeant destouriens et surtout les leaders de l’opposition aussi bien légale que non-reconnue devraient aller se ressourcer auprès des classes populaires pour comprendre leurs préoccupations et ensuite agir en connaissance de cause. Houcine Gahli, Genève 11 avril 2007

 

 

Voici les banques les plus chères et les moins chères !

 par : A.M. Un Observatoire des Services Bancaires vient d’être récemment créé en Tunisie, par la Banque Centrale. Cette institution qui devrait contribuer à faire améliorer les services rendus par les banques à leurs clients, vient de publier une première mini-étude très intéressante. Elle l’est d’autant plus qu’elle présente une comparaison des conditions bancaires de 11 institutions bancaires, publiques, privées et étrangères en Tunisie. On y retrouve bien sûr les trois plus importantes banques publiques du pays, la BNA (Banque Nationale Agricole), la Banque de l’Habitat et la STB (Société Tunisienne de Banque), mais aussi Attijari Bank récemment privatisée et rachetée par les Marocains, les privées Biat, Amen Bank, UBCI, UIB, BT, l’Arab Tunisian Bank et UIB et enfin l’Arab Banking Corporation qui sort petit à petit du particulier. Avant d’aborder cet intéressant comparatif des prix appliqués et des commissions que ces différentes banques prélèvent sur certaines opérations usuelles, l’Observatoire rappelle (car il n’est pas toujours évident de le savoir) que le secteur bancaire tunisien est tenu de fournir pas moins de 14 opérations à ses clients, GRATUITEMENT et sans aucune commission d’une quelconque sorte !  Faites attention ! Ne vous laissez pas faire !  Il en est ainsi de l’ouverture des comptes, de la délivrance du chéquier ou d’ un livret d’épargne, de tout retrait ou versement en espèce, du paiement par chèque, du virement de compte à compte dans une même agence, de la consultation de votre compte, de l’extrait de compte que vous pourriez demander ou du relevé de compte qu’on vous envoi par poste. Il en est aussi ainsi, c’est-à-dire des services rendus GRATUITEMENT par les banques à leurs clients, du retrait de billets des DAB ou GAB de la banque du porteur, du paiement par carte bancaire auprès d’un commerce en Tunisie, du règlement d’une facture via Internet, du changement de votre adresse et même de la clôture de votre compte. En principe, tous ces services doivent être GRATUITS pour les clients. En principe aussi et selon la Banque Centrale, ou plus exactement l’Observatoire des Services Bancaires, toute tentative de faire payer ces 14 services est de l’escroquerie !  Les banques les plus chères et les banques les moins chères !  L’Observatoire livre ensuite, dans cette mini étude (librement téléchargeable sur le site de la BCT), un intéressant comparatif des niveaux maximums des commissions prélevées par les banques sur les opérations usuelles. L’Observatoire en a choisi quelques unes, sans aller jusqu’à tout comparer. Il apparait ainsi, pour les frais de tenue de comptes, par exemple, que pour les comptes de dépôt l’ABC (60 DT de frais) est la banque la plus chère et que la STB, la BNA et Attijari sont les moins chères (20 DT de frais par an). L’assez exorbitant coût de cette opération chez l’ABC s’explique certainement par un choix de clientèle qu’elle s’est faite. Seconde banque la plus chère en frais de tenue de compte de dépôts, vient ensuite la Banque de Tunisie (40 DT par an). Même classement pour ce qui concerne les frais de tenue d’un compte courant où les banques publiques (sauf la BH qui demande 80 DT par an) et Attijari sont les moins chères (60 DT par an) et l’ABC (96 DT) reste en tête du peloton des plus chères ! Pour les chèques et lorsqu’il s’agit d’un encaissement par la banque de chèques remis à cet effet par le client et versement du produit à son compte, Attijari et la BT sont les moins chères et ne vous prendront que commission de 0,3 %. Toujours la plus chère, l’ABC vous le facturera à 0,7 %. Et lorsqu’il vous arrivera (A Dieu ne plaise) de donner un chèque sans provision, la banque qui vous facturera le plus en récupération de frais sur chèque sans provision, sera l’UBCI avec 80 DT, suivie de la Biat avec 70 DT. La BT sera plus cool et ne vous demandera que 25 DT. On ne pourra pas parler de tous les détails de cette mini-étude réalisée par l’Observatoire des Services Bancaires de la BCT et des différentes opérations qu’il vous facture. On finira par les cartes bancaires ( Télécharger l’étude entière ), pour dire que si les cartes CIB sont «vendues » par toutes les banques au même prix (5 DT pour la CIB nationale à piste et 10 DT pour la CIB nationale à puce), les autres cartes sont «vendues » au plus chère (150 DT) chez l’UBCI, suivie de l’ABC (120 DT) et la Biat (110 DT). Moins chère que la BH (50 DT) Attijari vous la donnera à 45 DT seulement ! Très intéressante donc cette étude et une première qui met ainsi entre les mains du client ordinaire un bon outil pour faire le bon choix de la meilleure des banques ! (Source: africanmanager.com (Portail – Tunis), le 8 avril 2007) Lien: http://www.africanmanager.com/articles/113099.html#

Mohamed Hasseinein Heikel: The wise man of the Middle East

 
From Khrushchev to Sadat, many world leaders have felt the venom of Mohamed Hasseinein Heikel’s acerbic commentary. Robert Fisk has an audience with the great Egyptian writer The cigar. I can never imagine Egypt’s greatest journalist – indeed, the Middle East’s most famous scribe – without the haze of blue smoke from his Havana moving past his lean, powerful, mischievous face. The adviser of Gamal Abdul Nasser, once editor of Al-Ahram – in the days when it was a great Arab newspaper, rather than the government mouthpiece it has become – Mohamed Hasseinein Heikel is the author of some of the most stylishly written historical works on Middle East history, as well as the archivist of the private papers of Nasser himself. « Acerbic » is how Heikel’s friends like to call his bitter criticism of the present Egyptian regime. Devastating might be a better word. I can almost see The Egyptian President Hosni Mubarak – who reads The Independent – sighing as he reads the next paragraph. « Our President Mubarak lives in a world of fantasy at Sharm el-Sheikh, » Heikel says. « Let us face it, that man was never adjusted to politics. He started to be a politician at the age of 55 when Sadat made him vice president before he was assassinated. Yes, Mubarak was a very good pilot » – he was commander of the Egyptian air force – « but to start off as a politician at the age of 55, that takes a lot of work. His original dream was to have been an ambassador, to be among the « excellencies ». Now it’s been 25 years he’s been president – he’s nearly 80 – and he still can’t take the burdens of state. » I remind Heikel that, shortly before he was assassinated at a military parade in Cairo, Sadat locked him up as a danger to the state and that when the new President Mubarak released him, Heikel was unstoppable in his praise of the man he now condemns. I had found Heikel after his release from prison, closeted with his family in a bedroom of the Meridien Hotel, thin and wasted, his clothes hanging from him after weeks in darkened cells, held alongside Islamists (who impressed him) and thieves. Mubarak had been a shining light to him then, the symbol of a new Egypt, the man who had freed him from captivity. « At that time, I though he [Mubarak] had learnt a lesson, » Heikel says. « I thought that because he had been beside Sadat when he was assassinated, he would have appreciated something. But more than anything else, it taught him ‘security’. » Indeed it did. Just round the corner from Heikel’s Nileside apartment – the carpets, the prints on the wall, the brocaded furniture, the carefully arranged flowers and the photographs of Heikel with Khrushchev and a host of other world alumni, suggest that history has not been unkind to Heikel – there is a street demonstration by two dozen Egyptians. They are members of the Kefaya (Enough!) movement – who are demanding an end to the state of emergency in Egypt and the president’s rule and Mubarak’s apparent desire to hand power, Caliph-like, to his own son Gamal, and new electoral laws which will deprive the Muslim Brothers of parliamentary protection – and they are outnumbered by at least 300 black-uniformed security police. While President George Bush continues to believe that Egypt is becoming more democratic, the new legislation approved by less than a third of the electorate is in effect transferring the « state of emergency » (a condition beloved of all Arab dictators) into ordinary and unalterable law. Egypt is not a happy place. « There is a state of polarisation, » Heikel continues. « Between the rich and the poor, between revolutionaries and conservatives, between the government and the people. This thing is tearing through the Arab world. When the boys in the universities learn to use computers, they will end at the mosque. « There is a sea between the authorities and the people – this is the wide sea which has opened. There is no wind now – but when the wind starts … » Heikel takes another puff on his Havana – I’ve always wanted to puff that blue smoke across his living room. For thirty years, I’ve been waiting for the author of Sphinx and Commissar; Cutting the Lion’s Tale: Suez Through Egyptian Eyes; The Road to Ramadan and Autumn of Fury (about Sadat’s assassination), to be offered one. Nikita Khrushchev was enraged by Heikel’s cigars. « Are you a capitalist? » the Soviet leader once demanded when he saw the Egyptian journalist lighting up. « Why are you smoking a cigar? » « Because I like cigars, » Heikel replied. So Khrushchev seized the wretched thing and crushed it out in an ashtray, snarling that « a cigar is a capitalist object. » The next time Heikel interviewed Khruschev, in 1958, he left his cigar outside. Khrushchev asked where it was. « I want to crush it again, » he said. You can see why Sadat wanted to crush Heikel. He is famous enough – with enough friends around the world – to be able to tweak the tale of the president often lampooned as la vache qui rit (the laughing cow) without expecting the security police to knock on the door of his elegant apartment. But like every other Egyptian, Heikel is both enraged and frustrated by the bureaucracy of dictatorship. He is starting a foundation for young journalists and duly sought to register his new institution with the Egyptian government. « My lawyer said we could register under a 2002 law – we sent the authorities a copy of the minutes of the first meeting of our board of trustees. But the Ministry of Social Affairs sent me a very strange letter saying, yes all right, we have permission – this permission was published in the official decrees – but that ‘according to instructions from security’ I must give details of what our students are doing, where they have come from. They said that ‘this is the procedure’ but I am not going to do that. The minister then said that ‘this is merely a convenience’. But the law I will obey. ‘Instructions’ I am not going to obey. We are talking to our journalists about freedom – and then I’m supposed to tell them when they arrive that I have to ask ‘security’ for permission to have them? » This is the same old Heikel that tweaked the tale of Sadat. Yet he is almost 83 – a little older than Mubarak – and those infamous intimations of mortality closed in on Heikel when he travelled to America to be treated for cancer of both prostate and kidneys. « My doctor, Dr Novik, asked me if I wanted to know what he was going to do. I said ‘no’. I told him that when you pass 75, you reach the corner of the ‘dark room’ and inside there are beasts waiting for us; they are asking: ‘Which one is next?' » Heikel picks up a copy of Sawt al-Umma, which means voice of the nation though one hopes profoundly that it is not. It’s a gossip sheet for the very rich. « Here is a wedding that cost $2m, » he says, blowing cigar smoke over the report. « Two thousand people were present – the ‘stars of society,’ the paper calls them – and the singer was paid $50,000! « There is something serious happening in Egypt. The pressure of the economy, political pressure – we never had it so bad for the poor. I go to the village behind my farm in the Nile Delta and try to help the people there. But some people have never had it so good. They have fabulous palaces. It’s amazing – in front of every rich quarter there is a slum. One of our friends, a doctor, was saying that one day each slum will march on its palace. No wonder that last Christmas the government instructed newspapers not to publish the prices of parties and weddings. » Heikel’s regular appearances on Al-Jazeera have earned him a new and unprecedented following, especially among the young, bringing him around 50,000 emails and letters a week. When he was editor of Al-Ahram he was lucky to receive 25 letters a week. It’s not difficult to see how his followers adore his freedom to say things which presidents would never utter. « The Americans have done great damage to this area. They’ve got Egypt out of the equation, made Saudi Arabia run after them. The Americans have failed in Iraq but our losses are much greater than theirs. I was dining with an American the other day and he was telling me about the democracy his country wanted to bring to the region. I asked: ‘If you want to start an experiment in democracy, why Iraq? And why do you push this Sunni-Shia thing?’ Iraq is collapsing under the Americans and this so-called ‘surge’ is just to buy time. Kissinger was always keen on what he called the ‘magic gap’. He knew the Vietnam war was failing but he wanted a ‘gap’. Now the Americans need a ‘gap’ in Iraq to gain time. They want to build a bridge to get out. Normally a bridge has two sides. But now the Americans are on a suspended bridge – it’s just half a bridge. They are waiting for the second part of the bridge. But it’s not there. » Lebanon occupies Heikel’s mind, though he prefers not to visit Beirut now. « Lebanon is a necessity for us, a very necessary Arab invention. We need it as a meeting place, a listening post, as a facade looking across the Mediterranean. You know, I never came across a country – and I’m talking about Lebanon when Rafik Hariri was the prime minister – where the prime minister says to me: ‘I am not Lebanese, I am Saudi.’  » This is a quotation that Hariri, who was born in Lebanon but held a Saudi passport, has no chance of denying – he was murdered in Beirut just over two years ago. « He was money asking for respectability and respectability asking for money. He told me one day: ‘The premiership of Lebanon – the cost of it is in billions of dollars.’ « I don’t go to Lebanon now. All my personal friends are on one side. All my political sympathies would be on the other side. I would have dinner with Ghassan Tueni [the newspaper publisher who supports Fouad Siniora’s government and whose editor son Jibran was killed by a car bomb] but then I would go to see [the Hizbollah leader] Nasrallah. « Siniora is a very nice man, a solid man, he’s kept his position. I think he’s now bigger than Hariri. He created a sympathy for Lebanon during last summer’s war when he cried. He played the sufferer. You were unfair to him, Robert. You said that Winston Churchill didn’t cry when he was at war in 1940. Siniora is not Churchill – but didn’t Churchill say all he had to offer the British were ‘blood sweat and tears’? » Heikel asks. And the future? The Arabs, he says, believe that the Americans are their enemies. « The US was once a promise to them. I sit with young people and try to differentiate between American policies and Americans. But the enemies of the Americans are not only the Taliban, Hamas, Hizbollah, but a wide sea of ordinary people who hate them because the Americans created the polarisations in their lives. They are between impotence and despair. This is a catastrophe. » Yet there is still optimism in Heikel. « I think there is something very interesting going on in Egypt, moving under the pressures of society. What is amazing about our students is not the standards of education – it’s their eagerness to acquire knowledge. The effect of mobiles, computers, satellites – there is a generation coming that is outside the traditional controls. Normally, generations recreate themselves. But something else is happening. The police are unable to prevent the political demonstrations. These are not very large – but by using phones, mobiles, the internet, SMS, they are starting a political form of guerrilla warfare in a new medium. Do you know that never before in our history in Egypt was the budget of our army less than the budget of our police? Now it is. What does that tell you? » Lessons from the great man. And, yes, that cigar. Without any hint, Heikel offers me one. At last, I can blow that blue smoke across his living room. I carefully place the brown and yellow band – Havana Trinidad, it says – inside the pages of my notebook. Just in case Khrushchev’s ghost is still hovering at the edge of the dark room. (Source: “The Independent (Quotidien – Angleterre), le 9 avril 2007) Lien: http://news.independent.co.uk/world/fisk/article2434980.ece

« Aussi longtemps que les Etats-Unis protègeront Israël, il n’y aura pas de paix possible »

 
 de Robert Fisk L’intégralité du débat avec Dans un chat au Monde.fr, jeudi 29 mars, Robert Fisk, correspondant de « The Independant » au Proche-Orient et auteur de « Liban, nation martyre », A&R – Panama, annonce qu’il a reçu du « plus grand parti de l’insurrection en Irak » un plan de paix en cinq points., jeudi 29 mars, à 11 h . Katia : Quelles leçons tirez-vous du sommet de Riyad où les pays arabes ont essayé de relancer l’initiative de paix avec Israël qu’ils avaient adoptée en 2002 à Beyrouth ? Robert Fisk : C’est une bonne idée. Mais vraiment, comme toujours, je suis désolé de dire qu’Israël n’a pas accepté. C’est un mystère pour moi de comprendre pourquoi Israël n’a pas accepté l’initiative en 2002. Vraiment, cela donne à Israël la sécurité et la reconnaissance de la plupart des pays arabes. Mais le roi Abdallah d’Arabie saoudite est très angoissé car il pense que l’occupation américaine en Irak perturbe toute la région, et je pense que les Saoudiens veulent une résolution entre les Palestiniens et les Israéliens maintenant, avant que la grande tempête n’arrive de Mésopotamie. Joker : Comment l’Arabie saoudite peut-elle refaire exactement la même proposition qu’en 2002, sans en changer un iota, et en affirmant que cette proposition est non négociable ? Robert Fisk : Pour moi, je ne comprends pas comment c’est possible de changer leur initiative de paix, parce qu’elle inclut la résolution 242 des Nations unies, et je pense que les Saoudiens refuseront d’accepter un retrait par Israël qui ne revienne pas aux frontières internationales. Mais il faut comprendre que toutes les initiatives sont négociables. Tout le monde dit « notre proposition est non négociable », mais la vérité c’est ce que c’est seulement une position au commencement des pourparlers. tryert : Pensez-vous que le plan proposé par la Ligue arabe (frontières de 1967 contre reconnaissance de l’Etat d’Israël) soit acceptable pour le Hamas et Israël ? Robert Fisk : Nous savons bien qu’Israël veut garder ses colonies près de Jérusalem. Et il y a deux ans, le président Bush a accepté que « there are facts on the ground » (il y a des faits indéniables). Il voulait dire par là que les grande colonies existent et qu’il faudra que les Israéliens et les Palestiniens décident d’un échange de territoires dans le Néguev. Mais maintenant, nous avons besoin de regarder le nouveau gouvernement palestinien, car si les Israéliens refusent encore de parler avec la coalition palestinienne, il n’y a rien à discuter. Graphisto : Quelles sont les probabilités de paix aujourdhui ? Ehoud Olmert est-il à la hauteur ? Robert Fisk : Après la guerre de l’été dernier au Liban, Ehoud Olmert a montré sa faiblesse. La plupart des Israéliens ne le soutiennent plus. C’est toujours la même histoire : quand nous avons une chance pour la paix, nous découvrons que le gouvernement israélien est très faible et, quand le gouvernement d’Israël est très fort, nous découvrons qu’il y a une grande crise dans le gouvernement palestinien. Je répète que ce j’ai écrit dans un article dans mon journal il y a deux semaines, que nous avons besoin d’un gouvernement américain prêt à jouer un rôle neutre au Moyen-Orient. Mais aussi longtemps que les Etats-Unis insisteront pour protéger Israël d’abord et pour placer les Arabes au second rang, il n’y aura pas de paix possible. Pedro : Etes-vous favorable à moins de proximité dans les relations entre les Etats-Unis et Israël ? Faut-il que la stratégie américaine soit moins sensible aux demandes israéliennes ? Robert Fisk : Commençons par le discours de M. Obama. Il a dit il y a une semaine que la première priorité pour les Etats-Unis au Moyen-Orient, c’est la sécurité d’Israël. Pourquoi n’est-il pas possible pour lui de dire que la priorité, c’est la sécurité de tous les pays de la région, y compris Israël ? Pourquoi est-il toujours nécessaire d’avoir un interlocuteur valable qui dise « je suis neutre », mais aussi « je suis du côté d’Israël » ? Il y a beaucoup d’Israéliens qui veulent un vrai interlocuteur qui comprenne le besoin d’avoir une résolution juste du conflit. Mais tant que les Etats-Unis acceptent l’extension des colonies juives sur le territoire arabe, je ne vois pas comment il est possible d’avoir un Etat palestinien. Ours : Pensez vous que le Liban puisse sortir de la crise dans laquelle il s’enfonce ? Robert Fisk : Oui. J’ai dit de nombreuses fois que si les Libanais sont prêts à donner leur confiance aux Libanais, et non aux Etats-Unis, l’Iran, Israël, la France et tous les autres pays étrangers, peut-être que nous aurons une paix permanente. Mais après une résolution – si M. Siniora revient d’Arabie saoudite avec une solution –, il sera nécessaire pour le gouvernement libanais de répondre à la révolution sociale dans le sud du Liban. Car en réalité, le Hezbollah ne représente pas seulement une milice ou un mouvement politique, mais un peuple qui a été opprimé pendant de nombreuses décennies par le gouvernement central. Il est nécessaire au Liban de mieux redistribuer les richesses du pays. Maintenant, les Iraniens veulent utiliser le Hezbollah pour déclarer que le gouvernement de Siniora est une marionnette des Etats-Unis. Et les Etats-Unis veulent dire que le Hezbollah est un mouvement favorable à un coup d’Etat contre la « démocratie » au Liban. Il nous faut prendre nos distances avec les deux versions. Le problème est interne au Liban. Corentin : Selon vous, qui détient la plus grande responsabilité dans la détérioration de la situation au Liban ? Les Etats-Unis et la France ? l’Iran ? Israël ? le Hezbollah ? Les « zaïms » (chefs de clans) du gouvernement qui s’accrochent à leur pouvoir? Robert Fisk : Pour moi, comme toujours, ce sont les pays étrangers. Mais il n’est pas possible pour les Libanais de toujours dire : « nos problèmes viennent seulement des autres ». En fait, c’est la France qui a créé le Grand Liban – le travail du général Henri Gouraud – comme un Etat confessionnel. Et aussi longtemps que le Liban sera un Etat confessionnel, il sera impossible pour le Liban d’être un Etat moderne. Mais le paradoxe, c’est que si l’Etat du Liban n’est pas confessionnel, il n’y aura plus de Liban. Parce que son identité, c’est le confessionnalisme. C’est la tragédie de ce petit pays. Ramzi : Pourquoi le général Aoun s’est-il allié au Hezbollah ? Le voyez-vous comme président de la République ? Si oui, qu’en pensez-vous ? Robert Fisk : J’ai écrit de nombreuses fois dans mon journal, The Independent de Londres, que le général Aoun est messianique. Souvenez-vous ce qu’il pensait, pendant sa guerre contre les Syriens il y a seize ans : il était le général de Gaulle ou Napoléon. Vraiment, il a perdu sa guerre. Un jour, il m’a dit que son ennemi, Selim El Hoss, qui était le premier ministre à cette époque, était Judas. Je demande au général Aoun : « Et si M. Hoss est Judas, vous êtes qui ? » En fait, je pense que pendant son exil à Paris, le général Aoun ne savait pas ce qui se passait au Liban. Par exemple, la reconstruction de Beyrouth par Rafic Hariri. Il a retrouvé Beyrouth comme il l’a quittée, comme un homme angoissé, avec un besoin de revanche. Et maintenant, oui, vraiment je pense qu’il croit que c’est possible pour lui d’accéder à la présidence. Mais le Hezbollah est trop intelligent pour avoir un renégat comme Aoun comme président. Il préfère un homme plus docile, comme par exemple le gouverneur de la banque centrale, M. Salameh, peut-être. Elie : Pensez-vous qu’on aura une troisième guerre du Liban ? Robert Fisk : Après l’assassinat de M. Hariri – et j’étais à 400 mètres de la bombe qui l’a tué –, je croyais que les fosses communes du Liban s’ouvriraient et que les fantômes de la guerre civile arriveraient encore à nous tourmenter. Mais la jeunesse du Liban, et spécialement la jeunesse éduquée à l’étranger, ne s’intéresse pas au confessionnalisme. Après les violences de janvier dont nous avons été témoins, quand j’ai personnellement vu des milliers de musulmans se combattre, quand les sunnites ont montré un grand portrait de Saddam Hussein pour provoquer les chiites, et quand, près de l’université arabe, j’ai vu pour la première fois après la guerre civile les milices combattre dans les rues de Beyrouth avec leurs fusils, j’avais vraiment peur que la guerre civile ne revienne. Maintenant, je connais bien deux familles chiites qui ont quitté leur domicile en zone sunnite. Et il y a deux semaines, dans le petit village arménien chrétien d’Andjar, ils ont découvert des affiches vertes qui disent : « Quittez votre domicile, cette terre appartient aux musulmans ». Maintenant, il y a 400 soldats de l’armée libanaise dans le village pour protéger les Arméniens. Cet événement montre bien la fragilité du Liban aujourd’hui. Scampee : Quelle serait, selon vous, la meilleure solution pour l’Irak ? Conserver l’unité de ce pays multiculturel ? Créer trois entités indépendantes ? ou une autre solution ? Robert Fisk : C’est le même problème que nous avons au Liban. Et j’ai écrit la même chose dans mon nouveau livre sur l’histoire du Liban, Nation martyre. L’Occident aime toujours diviser l’Orient. Regardez les cartes qui sont imprimées dans nos journaux. Dans la carte du Liban, les chiites sont toujours situés en bas, les sunnites un peu plus haut, et les sunnites et les maronites à Beyrouth, et les sunnites à Tripoli. Nous créons les mêmes cartes pour l’Irak : les chiites en bas, le « triangle sunnite » (ou un octogone !), et puis les Kurdes. Nous aimons toujours regarder l’Orient comme une collection de tribus. Mais jamais je n’ai vu une carte confessionnelle d’Aulnay-sous-Bois, ou de Marseille, ou de toutes les banlieues de Paris, ou de Birmingham, en Angleterre. Parce que notre grande civilisation est unifiée et forte. Vous voyez ce que je veux dire ? Pendant la guerre entre l’Iran et l’Irak, 70 % de l’armée irakienne était chiite. Mais ils ne se sont pas mutinés contre leurs camarades sunnites. Je ne pense pas que les Irakiens veulent une guerre civile. Mais quelqu’un veut une guerre civile. Pourquoi ? Pour diviser les Irakiens et détourner l’attention de l’occupation ? Vraiment, les Américains ont besoin de quitter l’Irak. Et vraiment, les Américains partiront d’Irak, mais les Américains ne peuvent pas quitter l’Irak. C’est l’équation qui change le sable en sang. Finalement, les Américains ont besoin de parler directement avec les chefs de l’insurrection. Et le plus grand parti dans cette insurrection a envoyé à mon journal, The Independent, à moi à Beyrouth, ses propositions pour un cessez-le-feu et un retrait américain d’Irak. Ils veulent 1) des négociations directes avec l’ambassadeur américain à Bagdad ; 2) des négociations directes avec le commandant en chef de l’armée américaine en Irak ; 3) ils veulent que le gouvernement américain désavoue le gouvernement irakien de M. Maliki ; 4) ils veulent une réparation financière de tous les dommages infligés à l’Irak depuis 2003 ; 5) ils veulent l’annulation de tous les lois et règlements de Paul Bremer, en particulier ils insistent sur le fait que l’or noir d’Irak appartient au peuple d’Irak, et pas aux étrangers. Je sais bien qu’il est impossible maintenant pour M. Bush de désavouer M. Maliki, mais les déclarations que j’ai reçues montrent bien que les insurgés veulent une solution négociée, pas seulement une victoire militaire. Scampee : Que pensez-vous de la possible intervention de l’armée turque dans le Nord irakien ? Robert Fisk : Après un retrait américain, je pense qu’il est très possible que l’armée turque arrive encore dans le nord de l’Irak à contrôler les Kurdes. Leur argument serait qu’ils veulent frapper le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Mais en réalité, ils voudront supprimer la possibilité d’un Etat kurde qui menacerait les secteurs kurdes en Turquie. Malheureusement, les Kurdes sont nés pour être trahis. André : A votre avis, comment la crise des marines britanniques va-t-elle se résoudre entre Téhéran et Londres ? Allons-nous vers une escalade ? Ou s’agit-il juste d’une tension liée au dossier nucléaire iranien à l’ONU ? Robert Fisk : Il y a deux mois, les Américains ont arrêté cinq diplomates iraniens dans le secteur kurde d’Irak, à Erbil. Les Iraniens ont insisté pour que les cinq hommes soient libérés. Les Américains ont refusé. Je soupçonne que les Iraniens veulent un échange – les diplomates contre les marines –, mais vraiment il est impossible de considérer la capture des marines séparément de la crise nucléaire. Il faut se souvenir que les Iraniens ont enlevé les diplomates américains à l’ambassade à Téhéran en 1980, et ils savent comment utiliser les otages pour obtenir des avantages politiques. Chat modéré par Philippe Lecœur et Gaïdz Minassian (Source : « lemonde.fr » (Site du journal « Le Monde » – France), le 4 avril 2007)

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