Association Ez-Zeitouna: Silence ! On torture, on VIOLE en Tunisie !!! AISPP: Cinq ans d’emprisonnement, pour avoir songé à rejoindre la résistance irakienne AISPP: Jendouba… nouvel épisode dans le ciblage des journalistes Liberté et Equité: Yassine Ferchichi : menaces en Tunisie, expulsion de la France, calvaire au Sénégal LTDH – Section de Kairouan: Agression d’étudiants à Kairouan Comité National de Soutien aux Populations du Bassin Minier: harcèlement du syndicaliste Adnane Hajji Collectif Nantais de Soutien aux Tunisien-ne-s de Redeyef: Redeyef Info Reuters: Vingt-trois condamnations en Tunisie pour terrorisme AP: Un Tunisien mort en 2005 à la frontière syro-irakienne condamné à 20 ans de réclusion AFP: Tunisie : plus de touristes, moins de recettes en 2010 Le Temps Suisse: Une décision qui pourrait «casser la culture du pillage» AFP: La Turquie discute maintenant du voile islamique à l’école Reuters: « Allah’s Tailors » gaining profile in Turkey
Association Ez-Zeitouna
La lettre ci-après a été envoyée à des instances juridiques, des ONG, des parlementaires et politiques européens.
Elle peut faire modèle d’action à qui il veut, sans copyright.
Silence ! On torture, on VIOLE en Tunisie !!!
Madame, Monsieur,
Permettez-moi de vous interpeller : Un très grand crime est perpétré massivement et sous silence en Tunisie :
La torture !
LES FAITS :
Au tribunal de première instance de Tunis, le 08.11.2010, affaire numéro 19635 contre Messieurs : Ali Hrabi, Ali Farhat, Ali Ben Oun et Sayfeddine Mahjoub tous en état d’arrestation et Messieurs : Mohamed Hechmi Ben Taleb, Aymen Ben Messaoud et Mohamed Hédi Ben Abdallah en fuite.
Chefs d’accusation : Réunion non autorisée, relance d’une organisation non autorisée (mouvement Ennahdha « Renaissance »), préparation d’un lieu de rencontre et collecte de dons sans autorisation !
À la barre, M. Ali Ben Oun, Ex-prisonnier du mouvement Ennahdha « Renaissance », a spécialement précisé qu’il a été :
1. torturé,
2. déshabillé et suspendu à 4 reprises,
3. violé en lui introduisant une matraque et en l’obligeant à s’asseoir nu sur une bouteille cassée,
4. filmé par des natels et humilié,
5. giflé par son codétenu Sayfeddine Mahjoub, ce dernier a confirmé devant je juge les déclarations de M. Ali Ben Oun et a précisé avoir été obligé par les tortionnaires de le gifler à plusieurs reprises.
Madame, Monsieur,
voilà, ce contre quoi je vous appelle d’agir.
La terreur, la mutilation, la torture, l’humiliation, l’incarcération, la privation des droits fondamentaux … sont toutes d’énormes crimes, le VIOL va bien loin au-delà de tout ça.
La perte d’honneur est certes une grosseperte ; mais la perte de courage d’agir est la perteirréparable. Je sais que vous avez ce courage, ça vous coule dans les veines et vous l’avez manifestée à plusieurs reprises.
L’oppression d’un simpleindividu est l’oppression de tous et l’on ne peutvioler la liberté d’un seul sans violer la liberté de chacun. Les moyens et manières utilisés par le régime dictatorial tunisiens contre ses opposants reflètent clairement son vrai visage sanguinaire et urgent à les combattre.
C’est la pratique de la torture qui permet de distinguer à coup sûr l’Homme de l’animal, bien que l’animal n’a jamais torturé son congénère, et c’est la réaction vis-à-vis de cette pratique qui distingue la bravoure et le courage de la complicité.
Madame, Monsieur,
Quand le gouvernement tunisien viole les droits du peuple, et viole physiquement les activistes et les opposants, le plus sacré et le plus indispensable des devoirs est de dénoncer et d’agir contre et de ne pas laisser passer sous silence et se répéter ces atrocités et cette barbarie.
Il est du devoir de tout un Humain de se battre farouchement contre la torture afin de l’éradiquer définitivement et de trainer les tortionnaires et les donneurs d’ordre devant les instances juridiques compétentes nationales et internationales (la Cour pénale Internationale de La Haye, La cours européenne des Droits de l’Homme, les juridictions européennes …).
Il est aussi du devoir des politiciens d’agir et de faire pression sur cette dictature pourrie et de cesser de la laisser faire en toute impunité, pire encore des fois, de la soutenir et de maintenir des relations diplomatiques avec elle et parfois à chercher de la défendre et de lui accorder certaines faveurs économiques!!
Madame, Monsieur,
Montesquieu disait : « Plus d’Etats ont périparce qu’on a violé les mœurs que parce qu’on a violé les lois ». J’ai bien peur pour mon pays et veux faire quelque chose pour lui épargner le pire et je vous appelle à agir pour cette noble tâche : ÉRADIQUER DÉFINITIVEMENT LA TORTURE ET PUNIR AUSSI BIEN LES DONNEURS D’ORDRE QUE LES TORTIONNAIRES.
D’avance notre reconnaissance et notre gratitude.
Agissons, le silence est complice.
VIVE LA TUNISIE LIBRE, DÉMOCRATE ET SANS TORTURE.
Neuchâtel, le 11.11.2010
Président Association Ez-Zeitouna(*) – Suisse
Larbi Guesmi
(*): L’Association Ez-Zeitouna (l’Olivier) est une ONG qui rassemble plusieurs dizaines de familles victimes de la dictature tunisienne. Elle milite pour la promotion des Libertés d’Expression et d’Organisation et pour le respect des Droits de l’Homme en utilisant des moyens pacifiques sans autres.
Cinq ans d’emprisonnement, pour avoir songé à rejoindre la résistance irakienne
· Hier, mardi 9 novembre, la commission de la deuxième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Abdelmajid Chouchène, a rendu son jugement dans l’affaire n°2/21021 : – Mohammed Ben Chedli Ben Ahmed Akkari, en état d’arrestation, 5 ans d’emprisonnement – Mohammed Belhassen Ben Abdelkarim Ben Salah Ben Lamine, en état d’arrestation, 5 ans d’emprisonnement – Mejdi Ben Mohammed Ben Saïd Zribi, en fuite, 20 ans d’emprisonnement – Malek Ben Mustapha ben Ali Chrahili, en fuite, 20 ans d’emprisonnement – Makram Ben Mohammed Ben Mahmoud Chiha, en fuite, 20 ans d’emprisonnement – Mohammed Mountasser Ben Hassine Ben Habib Mami, en fuite, 20 ans d’emprisonnement. · Aujourd’hui, mercredi 10 novembre 2010, la quatrième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Mehrez Hammami, a examiné l’affaire n°20940 dans laquelle sont déférés Faïçal Abidi […], Taïeb Bouthouri […], Issam Bouzazi […], Mohammed Khedhiri […], Aymen Mosbah […], Aymen Hosni […] Mohammed Abderraouf Yansi […], Hamza Mejri […], Bilel Riabi […], Lassaad Bouthouri […], Aymen Labidi […], Oualid Saïdi […], Mohammed Ouslati […], Oualid Hermi […] en état d’arrestation, ainsi que Seïfeddine Ben Gomra […], Ouejdi Arfaoui […] en liberté, et Bilel Chaouachi […], en fuite […]. Après la lecture de l’acte d’accusation le président de séance a procédé à l’interrogatoire des jeunes déférés qui ont nié ce qui leur était imputé. Puis la commission de la défense composée de Maîtres Farida Labidi, Lotfi Ben Youssef, Abdelfattah Mourou, Saïda Akrami, Mohammed Nasser Ben Boubaker, Imène Triki, Abdelhak Barchani, Karima Nefzi, Olfa Ben Romdhane et Othmane Labidi, a plaidé. A l’issue des plaidoiries, la séance a été levée pour les délibérations et le prononcé du jugement. L’un des accusés a été évacué de la salle d’audience pour avoir refusé de se lever devant la commission du tribunal. Pour la commission de suivi des procès politiques Le Secrétaire général Maître Samir Ben Amor (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Jendouba… nouvel épisode dans le ciblage des journalistes
La chambre correctionnelle du Tribunal de Première Instance de Jendouba (152 km au nord ouest de la capitale) a examiné, aujourd’hui 10 novembre 2010, l’affaire n° 3960 dans laquelle est déféré le journaliste d’El Maoukef, Mouldi Zouabi, accusé d’agression très violente ayant entraîné une incapacité de 20% et de diffamation publique en vertu des articles 218, 245 et 247 du code pénal à la suite de la plainte n°5877 déposée par un membre du parti au pouvoir, le Rassemblement Constitutionnel Démocratique, le dénommé Khalil Maaroufi, le 2 avril 2010. Le tribunal cantonal de Jendouba s’était désisté le 6 octobre 2010 de l’affaire en faveur du tribunal de Première Instance de Jendouba après que la personne prétendument lésée ait présenté une expertise médicale estimant une incapacité de 6%. Le journaliste Mouldi Zouabi a dit lors de son audition aujourd’hui par le tribunal qu’il avait été surpris le 1er avril 2010 par le dénommé Khalil Maaroufi qui sortait en tenue militaire d’une voiture aux vitres teintées. Il lui avait demandé s’il était Mouldi Zouabi. Lorsqu’il fut assuré de son identité, il le roua de coups et d’insultes et fit main basse sur une somme de 69 dinars et ses lunettes puis il prit la fuite, au motif qu’il avait porté atteinte à la réputation de son père à cause d’un article écrit par Mouldi Zouabi sur Internet sur les dépassements commis par le père de Khalil Maaroufi alors qu’il avait la responsabilité des scouts tunisiens à Jendouba. Mouldi Zouabi a porté plainte auprès du Procureur de la République de Jendouba, enrôlée sous le numéro 5860 après qu’un certificat médical lui ait prescrit un repos de dix jours, mais il a été surpris de se voir déféré en tant qu’accusé après avoir été odieusement attaqué en faisant son travail de journaliste. Après l’interrogatoire de Mouldi Zouabi en présence de ses avocats Rabeh Kharaïfi, Hédi Mannaï, Saïd Mchichi, Khaled Krichi, Choukri Belaïd, Mondher Dhib et Tarek Labidi, le tribunal a décidé de reporter l’affaire au 24 novembre 2010 […] La commission des procès équitables Khaled Krichi (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Yassine Ferchichi : menaces en Tunisie, expulsion de la France, calvaire au Sénégal
L’organisation Liberté et Equité a reçu un message daté du 4 novembre 2010 de Monsieur Yassine Ferchichi, vivant au Sénégal depuis presque un an, soit depuis son renvoi de France le 24 décembre 2009 par crainte de mauvais traitements en cas de renvoi aux autorités tunisiennes. Le positionnement humanitaire adopté par les autorités sénégalaises qui ont accueilli monsieur Yassine Ferchichi suppose des engagements tant légaux qu’humains lui garantissant sa dignité et ses droits civils dans l’attente d’un règlement de sa situation, pourtant ses conditions de séjour au Sénégal sont en constante détérioration en dépit de ses contacts répétés avec toutes les instances officielles concernées par son dossier. Il n’a pas de documents prouvant son identité, pas de ressources lui assurant une dignité et fait face à un futur inconnu menaçant sa sécurité et sa stabilité. Un an de calvaire : c’est une situation qui ne peut pas durer. Notre organisation s’est adressée par courrier aux autorités sénégalaises, en l’espèce aux ministères des Affaires Etrangères, de l’Intérieur et des Droits de l’Homme pour leur faire part de leur profonde inquiétude face à la grave détérioration des conditions de séjour de Monsieur Yassine Ferchichi et demander que sa situation soit réglée sans plus tarder sur les plans légal et humain. Elle suivra l’évolution de sa situation à travers l’ambassade sénégalaise à Tunis. […] Pour le Bureau Exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Des militants de l’UGET de la région nous ont informés qu’ils étaient en butte aux provocations et aux agressions d’étudiants du Rassemblement Constitutionnel à l’intérieur de la faculté comme à l’extérieur, qui ont atteint leur apogée hier avec l’agression violente de deux étudiants : Lassaad Ben Zayed, quatrième année d’archéologie et Karim Falhi, première année d’archéologie. Ils sont arrivés sous protection sécuritaire au district de la Sûreté de Kairouan pour déposer plainte contre les agresseurs. Ils nous ont dit aussi que les agressions avaient continué aujourd’hui et avaient connu un nouveau tournant avec l’arrivée d’éléments extérieurs à la faculté qui attendaient les militants pour les agresser. […] Pour le comité de section Messaoud Romdhani (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Le comité national fait part de sa profonde inquiétude face au harcèlement dont est victime le syndicaliste Adnane Hajji depuis sa sortie de prison l’année passée. En plus du blocus sécuritaire étouffant de son domicile et lors de tous ses déplacements, les agressions verbales, les insultes et les menaces continuent sur son portable venant de numéros cachés. […] Comité national de soutien aux populations du bassin minier (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Collectif Nantais de Soutien aux Tunisien-ne-s de Redeyef
Cette petite feuille d’information souhaite vous entretenir régulièrement des évènements, des femmes et des hommes qui, à Redeyef et ailleurs en Tunisie et même dans le Maghreb, résistent à l’oppression, s’opposent à l’injustice et défendent la liberté. Parce que lors du soulèvement populaire de 2008 à Redeyef, les nantais-e-s originaires de cette ville ont courageusement soutenu la lutte, des organisations et des personnes se sont constituées en collectif de soutien. Redeyef et Nantes ont des liens très anciens. Nombreux sont les nantais originaires de Redeyef installés depuis les années 70. Ils ont été recrutés par des entreprises nantaises en Tunisie même ! Nombreux aussi ceux qui fuyant le chômage et la répression, viennent à Nantes avec l’espoir de pouvoir y travailler mais se retrouvent condamnés à la clandestinité…Solidaire de tous ces combats, Redeyef Info espère faire de ses lecteurs des ami-e-s de Redeyef, ville emblématique de la lutte pour les droits humains.
Pour nous écrire, nous donner votre avis, nous rejoindre : Collectif Nantais de soutien aux Tunisien-ne-s de Redeyef
c/o AC ! Maison des Associations, 21 allée Baco 44000 Nantes
Selon un rapport de la Cimade*, 95% des Tunisiens placés en centre de rétention sont expulsés. Depuis la fermeture pour travaux du centre de rétention de Nantes, les Tunisiens originaires de Redeyef sont retenus à Rennes. Début octobre, cinq jeunes gens qui partageaient le repas chez un ami au Sillon de Bretagne ont été cueillis par la police et conduits à Rennes.
Deux de ces jeunes gens, arrêtés pour la nième fois, ont de nouveau résisté et échappé à l’embarquement pour Tunis. Dans un premier temps. Pour être finalement expulsés de Paris et de Marseille.
Pour les jeunes de Redeyef réfugiés à Nantes, le Collectif, la FTCR, le MRAP, la LDH avaient, dès mars 2009, demandé au ministre E. Besson de leur accorder une régularisation exceptionnelle au vu de la répression dont ils étaient victimes.
Malgré tout la politique de reconduite à la frontière continue avec le soutien des autorités consulaires tunisiennes. Ces dernières, pour faciliter les « retours au pays » ne refusent plus aucun laisser-passer.
Nous dénonçons la responsabilité de la France qui, après avoir exploité les mines de phosphate de Gafsa et y avoir prélevé la main-d’oeuvre nécessaire à la reconstruction de la France, refuse de protéger les enfants de Redeyef en danger dans leur pays.
Le Collectif Nantais de Soutien aux Tunisien-ne-s de Redeyef milite pour l’égalité des droits entre français et étrangers, droit à la circulation, droit de résidence, droit à la sécurité.
Dernière minute :
– En grève de la faim, en prison, depuis le 8 octobre, Fahem Boukadous a besoin du soutien de tous et de toutes. Une pétition circule. Signez-la !
– Sortis de prison mais toujours harcelés par le pouvoir, M. Rhim et A. Bouhjila, sont également en grève de la faim.
– Dans le cadre de la mise en oeuvre de l’accord franco-tunisien de « gestion concertée des migrations… », le ministre des expulsions, Eric Besson, s’est accordé, du 14 au 17 octobre, une villégiature en Tunisie « amplement méritée ». A suivre…
– En Tunisie, les enseignant-e-s du secondaire ont fait une journée de grève le 28 octobre.
* Association de soutien aux sans papiers présente dans les centres de rétention
Vingt-trois condamnations en Tunisie pour terrorisme
Par Reuters, publié le 11/11/2010 à 15:36 Un tribunal de Tunis a condamné six ressortissants tunisiens pour avoir rejoint les rangs de l’insurrection en Irak et 17 autres pour avoir préparé des attentats en Tunisie, a annoncé jeudi leur avocat. « Le tribunal de première instance de Tunis a condamné six jeunes hommes à des peines allant de cinq à 20 ans de prison. Ils étaient accusés d’avoir rejoint les insurgés en Irak et d’avoir suivi une formation militaire en dehors du pays », a déclaré Samir Ben-Amor. Quatre des accusés ont été condamnés à 20 ans de détention, les deux autres à cinq ans. L’un des accusés, Mohamed Akkari, « a reconnu avoir combattu les forces américaines en Irak avant d’être capturé là-bas, puis relâché », a poursuivi l’avocat. Seuls deux des condamnés étaient présents au procès. Trois autres ont été jugés par contumace et le sixième, Mejdi Zribi, a été condamné à cinq ans de prison bien qu’il soit mort près de la frontière irako-syrienne dans des circonstances que l’avocat n’a pu préciser. Dans un autre procès, le tribunal a condamné 16 accusés à deux ans de prison chacun et un autre à dix ans pour avoir fondé « un groupe terroriste qui préparait des attentats dans le pays », a dit Ben-Amor. Depuis l’adoption d’une législation antiterroriste en 2003, les autorités tunisiennes ont renforcé la lutte contre les militants islamistes mais leurs adversaires leur reprochent d’utiliser ces lois pour museler l’opposition. Selon des avocats, environ 2.000 personnes ont été arrêtées en Tunisie en vertu de cette législation depuis sept ans mais le ministère de la Justice affirme que ce chiffre ne dépasse pas 400. Tarek Amara, Guy Kerivel pour le service français
Un Tunisien mort en 2005 à la frontière syro-irakienne condamné à 20 ans de réclusion
AP: 11/11/10 19:01 TUNIS (AP) — Le tribunal de première instance de Tunis a condamné jeudi à vingt ans de réclusion un ressortissant tunisien mort il y a cinq ans à la frontière entre la Syrie et l’Irak, a-t-on appris auprès de l’avocat Samir Ben Amor. Etabli à Damas, Mejdi Zribi dirigeait une cellule chargée d’aider à l’infiltration en Irak de Tunisiens qui allaient combattre contre la coalition occidentale, selon l’avocat, spécialiste d’affaires liées au terrorisme. Son épouse, une Tunisienne, se trouve depuis 2005 en état d’arrestation en Syrie sans être jugée, a précisé l’avocat, membre de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP, non reconnue). Mejdi Zribi était jugé en même temps que cinq de ses compatriotes -dont trois par contumace- en vertu de la loi antiterroriste adoptée en 2003 par le Parlement tunisien. Agés de 24 à 35 ans, tous étaient accusés d' »appartenance à une organisation terroriste opérant à l’étranger et d’avoir reçu une formation militaire à l’étranger ». Outre Mejdi Zribi, trois ont écopé de 20 ans de réclusion et les deux autres de cinq ans, selon Samir Ben Amor. L’un d’eux, Mohamed Akkari, a déclaré avoir été jugé par le tribunal irakien de Ramadi et par un tribunal militaire américain qui l’ont innocenté. Lors d’un autre procès, 17 jeunes Tunisiens, âgés de 22 à 33 ans, ont été condamnés jeudi, l’un à dix ans de prison ferme et les autres à deux ans d’emprisonnement, pour avoir projeté de commettre des attentats en Tunisie, selon l’acte d’accusation. D’obédience salafiste, ils comptaient s’attaquer à « des institutions vitales » du pays, d’après l’accusation. La défense va interjeter appel de ces jugements, a rapporté Me Ben Amor. Plus de 2.000 personnes sont poursuivies ou ont été condamnées en vertu de la loi antiterroriste tunisienne décriée par des ONG et par plusieurs partis d’opposition, selon des avocats, alors que les autorités avancent un nombre « qui ne dépasse pas les 300 inculpés ». AP
Tunisie : plus de touristes, moins de recettes en 2010
Une décision qui pourrait «casser la culture du pillage»
Par Philippe Bernard Un arrêt de la Cour de cassation autorise une enquête judiciaire française sur la manière dont trois présidents africains se sont constitué un important patrimoine parisien Audacieux, l’arrêt de principe rendu mardi par la Cour de cassation ouvre des perspectives nouvelles aux associations qui dénoncent la corruption et agissent pour en faire condamner les responsables, aussi puissants soient-ils. En relançant l’enquête sur les «biens mal acquis» par trois potentats d’Afrique, la plus haute juridiction judiciaire française peut aussi faire frémir quelques palais du continent. En filigrane, elle réaffirme aussi, dans une affaire sensible, la prééminence du juge d’instruction que Nicolas Sarkozy souhaitait supprimer. La Cour autorise l’ouverture d’une enquête judiciaire visant à élucider la façon dont trois chefs d’Etat africains ont acquis à Paris un impressionnant patrimoine, notamment immobilier. Elle le fait d’une façon nette, sans renvoyer le dossier devant une autre juridiction, devant laquelle le parquet, hiérarchiquement lié au Ministère de la justice, aurait pu continuer de faire obstruction. L’arrêt, salué comme «historique» par les associations anticorruption, leur donne satisfaction en jugeant recevable leur plainte visant le délit de «recel de détournement de fonds publics». Les organisations en question soupçonnent les présidents du Gabon (Omar Bongo, mort en 2009, et Ali Bongo, son fils et successeur), du Congo-Brazzaville (Denis Sassou-Nguesso) et de Guinée-Equatoriale (Teodoro Obiang), d’avoir financé sur fonds d’Etat leur patrimoine parisien. Ces organisations non gouvernementales (ONG), telle Sherpa, un groupe de juristes spécialisés dans la défense des droits de l’homme et Transparence International France (TIF), section française de Transparency International, considèrent que les biens en question n’ont pu être acquis qu’avec de l’argent public détourné, tant est grande la disproportion entre leur valeur et les revenus affichés par les chefs d’Etat. Les associations plaignantes réclament la restitution aux pays concernés des sommes utilisées dont, selon elles, les citoyens ont été spoliés. Mardi, les hauts magistrats ont cassé un arrêt de la cour d’appel de Paris qui, le 29 octobre 2009, avait déclaré irrecevable la plainte de TIF, empêchant l’ouverture d’une information judiciaire. Ils ont estimé que les délits reprochés, s’ils étaient établis, «seraient de nature à causer» à TIF «un préjudice direct et personnel en raison de la spécificité du but et de l’objet» de la mission de l’association. Dans le passé, des actions judiciaires visant la restitution de «biens mal acquis» ont été menées à terme au Royaume-Uni et en Suisse, mais elles avaient été ouvertes à l’initiative d’Etats spoliés (Nigeria et Haïti) après la chute de dictateurs et non à l’initiative d’une ONG internationale. Daniel Lebègue, président de TIF, salue, cette fois, «une décision de portée universelle». «Nous allons pouvoir agir par-delà les frontières et surmonter l’obstruction des Etats et des parquets», espère-t-il. Moins enthousiaste, l’avocat d’Ali Bongo, Me Patrick Maisonneuve, craint «une inflation de plaintes» et l’«instrumentalisation de la procédure pénale». Conséquence de l’arrêt, la désignation d’un ou plusieurs juges d’instruction devrait intervenir prochainement, ouvrant la perspective, lointaine sinon hypothétique, d’un procès. «C’est le début de la fin de l’impunité de ceux qui appauvrissent leur pays pour leur profit personnel», exulte Me William Bourdon, avocat de TIF et président de Sherpa. Il salue une décision qui «casse la culture du pillage» et «renforce les Africains qui, au péril de leur vie, luttent pour l’intégrité de leurs dirigeants». A Bangkok, en Thaïlande, où se tient le congrès de Transparency International, la décision française a été ovationnée, mardi. Gregory Ngbwa Mintsa, un militant gabonais qui fut associé un temps à la plainte de TIF, a salué «une grande victoire», estimant que les «détournements de fonds en Afrique sont responsables d’au moins un mort chaque jour». Quant à Marc Ona Essangui, autre figure gabonaise de la lutte anticorruption, il estime que l’arrêt français peut «pousser les responsables africains à réduire le phénomène de «main basse» sur les ressources, opéré au détriment des populations qui croupissent dans la misère». La décision de la Cour de cassation intervient au terme de trois années de bataille judiciaire entre les ONG et les autorités françaises, peu désireuses de voir mis en cause des chefs d’Etat considérés comme des «amis de la France». Une première plainte, déposée en 2007, reposait sur un rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) recensant les avoirs détournés par des chefs d’Etat. Elle avait donné lieu à une enquête préliminaire confiée à l’Office central de répression de la grande délinquance financière, menée en 2007, dont Le Monde avait révélé le contenu en février 2008. Il était ainsi établi qu’Omar Bongo et ses proches possédaient en France 33 biens immobiliers (appartements, maisons et hôtel particulier), ainsi que 11 comptes bancaires et une considérable flotte de voitures de luxe. Le président congolais Sassou-Nguesso, lui, détenait au total 18 biens. Sa fille et deux des enfants Bongo se partageaient un hôtel particulier parisien acheté 18,875 millions d’euros en 2007. Quant au président équato-guinéen Obiang, il se distinguait par les trois Bugatti à 1 million d’euros pièce fabriquées spécialement pour son fils Teodorin. C’est cette enquête sans précédent, stoppée à la fin 2007 par une décision de «classement sans suite» du parquet de Paris, qui va être rouverte.
La Turquie discute maintenant du voile islamique à l’école
« Allah’s Tailors » gaining profile in Turkey
* Muslim couture stores growing in number and in profile * Covered first lady’s headscarf more in public eye * Ban on headscarves at university may be lifted
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