11 novembre 2010

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TUNISNEWS
10 ème année, N° 3824 du 11.11.2010
archives : www.tunisnews.net 


Association Ez-Zeitouna: Silence ! On torture, on VIOLE en Tunisie !!! AISPP: Cinq ans d’emprisonnement, pour avoir songé à rejoindre la résistance irakienne AISPP: Jendouba… nouvel épisode dans le ciblage des journalistes Liberté et Equité: Yassine Ferchichi : menaces en Tunisie, expulsion de la France, calvaire au Sénégal LTDH – Section de Kairouan: Agression d’étudiants à Kairouan Comité National de Soutien aux Populations du Bassin Minier: harcèlement du syndicaliste Adnane Hajji Collectif Nantais de Soutien aux Tunisien-ne-s de Redeyef: Redeyef Info Reuters: Vingt-trois condamnations en Tunisie pour terrorisme AP: Un Tunisien mort en 2005 à la frontière syro-irakienne condamné à 20 ans de réclusion AFP: Tunisie : plus de touristes, moins de recettes en 2010 Le Temps Suisse: Une décision qui pourrait «casser la culture du pillage» AFP: La Turquie discute maintenant du voile islamique à l’école Reuters: « Allah’s Tailors » gaining profile in Turkey


Association Ez-Zeitouna

La lettre ci-après a été envoyée à des instances juridiques, des ONG, des parlementaires et politiques européens.

Elle peut faire modèle d’action à qui il veut, sans copyright.

Silence ! On torture, on VIOLE en Tunisie !!!


 

Madame, Monsieur,

Permettez-moi de vous interpeller : Un très grand crime est perpétré massivement et sous silence en Tunisie :

La torture !

LES FAITS :

Au tribunal de première instance de Tunis, le 08.11.2010, affaire numéro 19635 contre Messieurs : Ali Hrabi, Ali Farhat, Ali Ben Oun et Sayfeddine Mahjoub tous en état d’arrestation et Messieurs : Mohamed Hechmi Ben Taleb, Aymen Ben Messaoud et Mohamed Hédi Ben Abdallah en fuite.

Chefs d’accusation : Réunion non autorisée, relance d’une organisation non autorisée (mouvement Ennahdha « Renaissance »), préparation d’un lieu de rencontre et collecte de dons sans autorisation !

À la barre, M. Ali Ben Oun, Ex-prisonnier du mouvement Ennahdha « Renaissance », a spécialement précisé qu’il a été :

1.   torturé,

2.   déshabillé et suspendu à 4 reprises,

3.   violé en lui introduisant une matraque et en l’obligeant à s’asseoir nu sur une bouteille cassée,

4.   filmé par des natels et humilié,

5.   giflé par son codétenu Sayfeddine Mahjoub, ce dernier a confirmé devant je juge les déclarations de M. Ali Ben Oun et a précisé avoir été obligé par les tortionnaires de le gifler à plusieurs reprises.

 

Madame, Monsieur,

voilà, ce contre quoi je vous appelle d’agir.

La terreur, la mutilation, la torture, l’humiliation, l’incarcération, la privation des droits fondamentaux … sont toutes d’énormes crimes, le VIOL va bien loin au-delà de tout ça.

La perte d’honneur est certes une grosseperte ; mais la perte de courage d’agir est la perteirréparable. Je sais que vous avez ce courage, ça vous coule dans les veines et vous l’avez manifestée à plusieurs reprises.

L’oppression d’un simpleindividu est l’oppression de tous et l’on ne peutvioler la liberté d’un seul sans violer la liberté de chacun. Les moyens et manières utilisés par le régime dictatorial tunisiens contre ses opposants reflètent clairement son vrai visage sanguinaire et urgent à les combattre.

C’est la pratique de la torture qui permet de distinguer à coup sûr l’Homme de l’animal, bien que l’animal n’a jamais torturé son congénère, et c’est la réaction vis-à-vis de cette pratique qui distingue la bravoure et le courage de la complicité.

Madame, Monsieur,

Quand le gouvernement tunisien viole les droits du peuple, et viole physiquement les activistes et les opposants, le plus sacré et le plus indispensable des devoirs est de dénoncer et d’agir contre et de ne pas laisser passer sous silence et se répéter ces atrocités et cette barbarie.

Il est du devoir de tout un Humain de se battre farouchement contre la torture afin de l’éradiquer définitivement et de trainer les tortionnaires et les donneurs d’ordre devant les instances juridiques compétentes nationales et internationales (la Cour pénale Internationale de La Haye, La cours européenne des Droits de l’Homme, les juridictions européennes …).

Il est aussi du devoir des politiciens d’agir et de faire pression sur cette dictature pourrie et de cesser de la laisser faire en toute impunité, pire encore des fois, de la soutenir et de maintenir des relations diplomatiques avec elle et parfois à chercher de la défendre et de lui accorder certaines faveurs économiques!!

Madame, Monsieur,

Montesquieu disait : « Plus d’Etats ont périparce qu’on a violé les mœurs que parce qu’on a violé les lois ». J’ai bien peur pour mon pays et veux faire quelque chose pour lui épargner le pire et je vous appelle à agir pour cette noble tâche : ÉRADIQUER DÉFINITIVEMENT LA TORTURE ET PUNIR AUSSI BIEN LES DONNEURS D’ORDRE QUE LES TORTIONNAIRES.

D’avance notre reconnaissance et notre gratitude.

Agissons, le silence est complice.

VIVE LA TUNISIE LIBRE, DÉMOCRATE ET SANS TORTURE.

 

Neuchâtel, le 11.11.2010

Président Association Ez-Zeitouna(*) – Suisse

Larbi Guesmi 

 

(*): L’Association Ez-Zeitouna (l’Olivier) est une ONG qui rassemble plusieurs dizaines de familles victimes de la dictature tunisienne. Elle milite pour la promotion des Libertés d’Expression et d’Organisation et pour le respect des Droits de l’Homme en utilisant des moyens pacifiques sans autres.


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques Aispp.free@gmail.com 43 rue Eldjazira, Tunis Tunis, le 10 novembre 2010

Cinq ans d’emprisonnement, pour avoir songé à rejoindre la résistance irakienne


·   Hier, mardi 9 novembre, la commission de la deuxième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Abdelmajid Chouchène, a rendu son jugement dans l’affaire n°2/21021 : –  Mohammed Ben Chedli Ben Ahmed Akkari, en état d’arrestation, 5 ans d’emprisonnement –  Mohammed Belhassen Ben Abdelkarim Ben Salah Ben Lamine, en état d’arrestation, 5 ans d’emprisonnement –  Mejdi Ben Mohammed Ben Saïd Zribi, en fuite, 20 ans d’emprisonnement –  Malek Ben Mustapha ben Ali Chrahili, en fuite, 20 ans d’emprisonnement –  Makram Ben Mohammed Ben Mahmoud Chiha, en fuite, 20 ans d’emprisonnement –  Mohammed Mountasser Ben Hassine Ben Habib Mami, en fuite, 20 ans d’emprisonnement.   ·   Aujourd’hui, mercredi 10 novembre 2010, la quatrième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Mehrez Hammami, a examiné l’affaire n°20940 dans laquelle sont déférés Faïçal Abidi […], Taïeb Bouthouri […], Issam Bouzazi […], Mohammed Khedhiri […], Aymen Mosbah […], Aymen Hosni […] Mohammed Abderraouf Yansi […], Hamza Mejri […], Bilel Riabi […], Lassaad Bouthouri […], Aymen Labidi […], Oualid Saïdi […], Mohammed Ouslati […], Oualid Hermi […] en état d’arrestation, ainsi que Seïfeddine Ben Gomra […], Ouejdi Arfaoui […] en liberté, et Bilel Chaouachi […], en fuite […]. Après la lecture de l’acte d’accusation le président de séance a procédé à l’interrogatoire des jeunes déférés qui ont nié ce qui leur était imputé. Puis la commission de la défense composée de Maîtres Farida Labidi, Lotfi Ben Youssef, Abdelfattah Mourou, Saïda Akrami, Mohammed Nasser Ben Boubaker, Imène Triki, Abdelhak Barchani, Karima Nefzi, Olfa Ben Romdhane et Othmane Labidi, a plaidé. A l’issue des plaidoiries, la séance a été levée pour les délibérations et le prononcé du jugement. L’un des accusés a été évacué de la salle d’audience pour avoir refusé de se lever devant la commission du tribunal. Pour la commission de suivi des procès politiques Le Secrétaire général Maître Samir Ben Amor (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques Aispp.free@gmail.com 43 rue Eldjazira, Tunis

Jendouba… nouvel épisode dans le ciblage des journalistes


La chambre correctionnelle du Tribunal de Première Instance de Jendouba (152 km au nord ouest de la capitale) a examiné, aujourd’hui 10 novembre 2010, l’affaire n° 3960 dans laquelle est déféré le journaliste d’El Maoukef, Mouldi Zouabi, accusé d’agression très violente ayant entraîné une incapacité de 20% et de diffamation publique en vertu des articles 218, 245 et 247 du code pénal à la suite de la plainte n°5877 déposée par un membre du parti au pouvoir, le Rassemblement Constitutionnel Démocratique, le dénommé Khalil Maaroufi, le 2 avril 2010. Le tribunal cantonal de Jendouba s’était désisté le 6 octobre 2010 de l’affaire en faveur du tribunal de Première Instance de Jendouba après que la personne prétendument lésée ait présenté une expertise médicale estimant une incapacité de 6%. Le journaliste Mouldi Zouabi a dit lors de son audition aujourd’hui par le tribunal qu’il avait été surpris le 1er avril 2010 par le dénommé Khalil Maaroufi qui sortait en tenue militaire d’une voiture aux vitres teintées. Il lui avait demandé s’il était Mouldi Zouabi. Lorsqu’il fut assuré de son identité, il le roua de coups et d’insultes et fit main basse sur une somme de 69 dinars et ses lunettes puis il prit la fuite, au motif qu’il avait porté atteinte à la réputation de son père à cause d’un article écrit par Mouldi Zouabi sur Internet sur les dépassements commis par le père de Khalil Maaroufi alors qu’il avait la responsabilité des scouts tunisiens à Jendouba. Mouldi Zouabi a porté plainte auprès du Procureur de la République de Jendouba, enrôlée sous le numéro 5860 après qu’un certificat médical lui ait prescrit un repos de dix jours, mais il a été surpris de se voir déféré en tant qu’accusé après avoir été odieusement attaqué en faisant son travail de journaliste. Après l’interrogatoire de Mouldi Zouabi en présence de ses avocats Rabeh Kharaïfi, Hédi Mannaï, Saïd Mchichi, Khaled Krichi, Choukri Belaïd, Mondher Dhib et Tarek Labidi, le tribunal a décidé de reporter l’affaire au 24 novembre 2010 […] La commission des procès équitables Khaled Krichi  (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation Indépendante de droits humains 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax : 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 1à novembre 2010-11-11

Yassine Ferchichi : menaces en Tunisie, expulsion de la France, calvaire au Sénégal


L’organisation Liberté et Equité a reçu un message daté du 4 novembre 2010 de Monsieur Yassine Ferchichi, vivant au Sénégal depuis presque un an, soit depuis son renvoi de France le 24 décembre 2009 par crainte de mauvais traitements en cas de renvoi aux autorités tunisiennes. Le positionnement humanitaire adopté par les autorités sénégalaises qui ont accueilli monsieur Yassine Ferchichi suppose des engagements tant légaux qu’humains lui garantissant sa dignité et ses droits civils dans l’attente d’un règlement de sa situation, pourtant ses conditions de séjour au Sénégal sont en constante détérioration en dépit de ses contacts répétés avec toutes les instances officielles concernées par son dossier. Il n’a pas de documents prouvant son identité, pas de ressources lui assurant une dignité et fait face à un futur inconnu menaçant sa sécurité et sa stabilité. Un an de calvaire : c’est une situation qui ne peut pas durer. Notre organisation s’est adressée par courrier aux autorités sénégalaises, en l’espèce aux ministères des Affaires Etrangères, de l’Intérieur et des Droits de l’Homme pour leur faire part de leur profonde inquiétude face à la grave détérioration des conditions de séjour de Monsieur Yassine Ferchichi et demander que sa situation soit réglée sans plus tarder sur les plans légal et humain. Elle suivra l’évolution de sa situation à travers l’ambassade sénégalaise à Tunis.   […] Pour le Bureau Exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Section de Kairouan
Le 11 novembre 2010 Information

Des militants de l’UGET de la région nous ont informés qu’ils étaient en butte aux provocations et aux agressions d’étudiants du Rassemblement Constitutionnel à l’intérieur de la faculté comme à l’extérieur, qui ont atteint leur apogée hier avec l’agression violente de deux étudiants : Lassaad Ben Zayed, quatrième année d’archéologie et Karim Falhi, première année d’archéologie. Ils sont arrivés sous protection sécuritaire au district de la Sûreté de Kairouan pour déposer plainte contre les agresseurs. Ils nous ont dit aussi que les agressions avaient continué aujourd’hui et avaient connu un nouveau tournant avec l’arrivée d’éléments extérieurs à la faculté qui attendaient les militants pour les agresser. […] Pour le comité de section Messaoud Romdhani (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Comité National de Soutien aux Populations du Bassin Minier 11 Novembre 2010 Information


Le comité national fait part de sa profonde inquiétude face au harcèlement dont est victime le syndicaliste Adnane Hajji depuis sa sortie de prison l’année passée. En plus du blocus sécuritaire étouffant de son domicile et lors de tous ses déplacements, les agressions verbales, les insultes et les menaces continuent sur son portable venant de numéros cachés. […] Comité national de soutien aux populations du bassin minier (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Collectif Nantais de Soutien aux Tunisien-ne-s de Redeyef

REDEYEF INFO
NO 2, novembre 2010


Cette petite feuille d’information souhaite vous entretenir régulièrement des évènements, des femmes et des hommes qui, à Redeyef et ailleurs en Tunisie et même dans le Maghreb, résistent à l’oppression, s’opposent à l’injustice et défendent la liberté. Parce que lors du soulèvement populaire de 2008 à Redeyef, les nantais-e-s originaires de cette ville ont courageusement soutenu la lutte, des organisations et des personnes se sont constituées en collectif de soutien. Redeyef et Nantes ont des liens très anciens. Nombreux sont les nantais originaires de Redeyef installés depuis les années 70. Ils ont été recrutés par des entreprises nantaises en Tunisie même ! Nombreux aussi ceux qui fuyant le chômage et la répression, viennent à Nantes avec l’espoir de pouvoir y travailler mais se retrouvent condamnés à la clandestinité…Solidaire de tous ces combats, Redeyef Info espère faire de ses lecteurs des ami-e-s de Redeyef, ville emblématique de la lutte pour les droits humains.

            Pour nous écrire, nous donner votre avis, nous rejoindre : Collectif Nantais de soutien aux Tunisien-ne-s de Redeyef

                                                                              c/o AC ! Maison des Associations, 21 allée Baco 44000 Nantes

                                                                                   Redeyef.nantes@yahoo.fr

                                                           

Selon un rapport de la Cimade*, 95% des Tunisiens placés en centre de rétention sont expulsés. Depuis la fermeture pour travaux du centre de rétention de Nantes, les Tunisiens originaires de Redeyef sont retenus à Rennes. Début octobre, cinq jeunes gens qui partageaient le repas chez un ami au Sillon de Bretagne ont été cueillis par la police et conduits à Rennes.

Deux de ces jeunes gens, arrêtés pour la nième fois, ont de nouveau résisté et échappé à l’embarquement pour Tunis. Dans un premier temps. Pour être finalement expulsés de Paris et de Marseille.

Pour les jeunes de Redeyef réfugiés à Nantes, le Collectif, la FTCR, le MRAP, la LDH avaient, dès mars 2009, demandé au ministre E. Besson de leur accorder une régularisation exceptionnelle au vu de la répression dont ils étaient victimes.

Malgré tout la politique de reconduite à la frontière continue avec le soutien des autorités consulaires tunisiennes. Ces dernières, pour faciliter les « retours au pays » ne refusent plus aucun laisser-passer.

 Nous dénonçons la responsabilité de la France qui, après avoir exploité les mines de phosphate de Gafsa et y avoir prélevé la main-d’oeuvre nécessaire à la reconstruction de la France, refuse de protéger les enfants de Redeyef en danger dans leur pays.

Le Collectif Nantais de Soutien aux Tunisien-ne-s de Redeyef milite pour l’égalité des droits entre français et étrangers, droit à la circulation, droit de résidence, droit à la sécurité.

Dernière minute : 

        En grève de la faim, en prison, depuis le 8 octobre, Fahem Boukadous a besoin du soutien de tous et de toutes. Une pétition  circule. Signez-la !

        Sortis de prison mais toujours harcelés par le pouvoir, M. Rhim et A. Bouhjila, sont également en grève de la faim.

        Dans le cadre de la mise en oeuvre de l’accord franco-tunisien de «  gestion concertée des migrations… », le ministre des expulsions, Eric Besson, s’est accordé, du 14 au 17 octobre, une villégiature en Tunisie « amplement méritée ». A suivre…

        En Tunisie, les enseignant-e-s du secondaire ont fait une journée de grève le 28 octobre.

* Association de soutien aux sans papiers présente dans les centres de rétention


Vingt-trois condamnations en Tunisie pour terrorisme


Par Reuters, publié le 11/11/2010 à 15:36 Un tribunal de Tunis a condamné six ressortissants tunisiens pour avoir rejoint les rangs de l’insurrection en Irak et 17 autres pour avoir préparé des attentats en Tunisie, a annoncé jeudi leur avocat. « Le tribunal de première instance de Tunis a condamné six jeunes hommes à des peines allant de cinq à 20 ans de prison. Ils étaient accusés d’avoir rejoint les insurgés en Irak et d’avoir suivi une formation militaire en dehors du pays », a déclaré Samir Ben-Amor. Quatre des accusés ont été condamnés à 20 ans de détention, les deux autres à cinq ans. L’un des accusés, Mohamed Akkari, « a reconnu avoir combattu les forces américaines en Irak avant d’être capturé là-bas, puis relâché », a poursuivi l’avocat. Seuls deux des condamnés étaient présents au procès. Trois autres ont été jugés par contumace et le sixième, Mejdi Zribi, a été condamné à cinq ans de prison bien qu’il soit mort près de la frontière irako-syrienne dans des circonstances que l’avocat n’a pu préciser. Dans un autre procès, le tribunal a condamné 16 accusés à deux ans de prison chacun et un autre à dix ans pour avoir fondé « un groupe terroriste qui préparait des attentats dans le pays », a dit Ben-Amor. Depuis l’adoption d’une législation antiterroriste en 2003, les autorités tunisiennes ont renforcé la lutte contre les militants islamistes mais leurs adversaires leur reprochent d’utiliser ces lois pour museler l’opposition. Selon des avocats, environ 2.000 personnes ont été arrêtées en Tunisie en vertu de cette législation depuis sept ans mais le ministère de la Justice affirme que ce chiffre ne dépasse pas 400. Tarek Amara, Guy Kerivel pour le service français


Un Tunisien mort en 2005 à la frontière syro-irakienne condamné à 20 ans de réclusion


AP: 11/11/10 19:01 TUNIS (AP) — Le tribunal de première instance de Tunis a condamné jeudi à vingt ans de réclusion un ressortissant tunisien mort il y a cinq ans à la frontière entre la Syrie et l’Irak, a-t-on appris auprès de l’avocat Samir Ben Amor. Etabli à Damas, Mejdi Zribi dirigeait une cellule chargée d’aider à l’infiltration en Irak de Tunisiens qui allaient combattre contre la coalition occidentale, selon l’avocat, spécialiste d’affaires liées au terrorisme. Son épouse, une Tunisienne, se trouve depuis 2005 en état d’arrestation en Syrie sans être jugée, a précisé l’avocat, membre de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP, non reconnue). Mejdi Zribi était jugé en même temps que cinq de ses compatriotes -dont trois par contumace- en vertu de la loi antiterroriste adoptée en 2003 par le Parlement tunisien. Agés de 24 à 35 ans, tous étaient accusés d' »appartenance à une organisation terroriste opérant à l’étranger et d’avoir reçu une formation militaire à l’étranger ». Outre Mejdi Zribi, trois ont écopé de 20 ans de réclusion et les deux autres de cinq ans, selon Samir Ben Amor. L’un d’eux, Mohamed Akkari, a déclaré avoir été jugé par le tribunal irakien de Ramadi et par un tribunal militaire américain qui l’ont innocenté. Lors d’un autre procès, 17 jeunes Tunisiens, âgés de 22 à 33 ans, ont été condamnés jeudi, l’un à dix ans de prison ferme et les autres à deux ans d’emprisonnement, pour avoir projeté de commettre des attentats en Tunisie, selon l’acte d’accusation. D’obédience salafiste, ils comptaient s’attaquer à « des institutions vitales » du pays, d’après l’accusation. La défense va interjeter appel de ces jugements, a rapporté Me Ben Amor. Plus de 2.000 personnes sont poursuivies ou ont été condamnées en vertu de la loi antiterroriste tunisienne décriée par des ONG et par plusieurs partis d’opposition, selon des avocats, alors que les autorités avancent un nombre « qui ne dépasse pas les 300 inculpés ». AP


Tunisie : plus de touristes, moins de recettes en 2010


AFP: 11/11/10 | 16:46 Les recettes du tourisme en Tunisie ont reculé de 0,2% en dépit d’une hausse des nombres de nuitées et des visiteurs britanniques et russes notamment, selon des chiffres officiels pour les huit premiers mois de l’année. De janvier à fin août, les revenus du secteur se sont chiffrés à 2,29 milliards de dinars (1,1 milliard d’euros) contre 2,53 milliards de dinars (1,3 milliard d’euros) à la même période de 2009. Le nombre des nuitées (nombre de nuits en hôtel) a atteint 28,07 millions en 2010 contre 27,28 millions en 2009, soit une hausse de 2,2%, selon un bilan détaillé publié par le mensuel « Profession tourisme ». Les Français sont toujours en tête des visiteurs européens avec plus de 1 million touristes en 2010 (+1,7%) suivis par les Allemands (330.312 visiteurs) et les italiens (295.701). Les touristes en provenance de Grande Bretagne, de Russie et des pays scandinaves ont été plus nombreux à se rendre en Tunisie, soit 28,9% de plus pour les Anglais, 46,3% pour les Russes et 30,5% pour les Scandinaves. Essentiellement pour le tourisme de santé qui sonnait un essor, la Tunisie a attiré jusqu’à fin août plus de 760.000 visiteurs algériens (+6,7%) et 1,3 million de Libyens (-8,1%). Premier pourvoyeur de devises, l’industrie touristique couvre 60% du déficit de la balance commerciale de la Tunisie et y représente 6,5% du PIB. Le secteur emploie plus de 350.000 personnes sur dix millions d’habitants. La Tunisie cherche à diversifier son tourisme très axé sur le balnéaire bon marché et table sur 15 milliards de dinars (8 milliards d’euros) de recettes pour 2014.

Une décision qui pourrait «casser la culture du pillage»


Par Philippe Bernard Un arrêt de la Cour de cassation autorise une enquête judiciaire française sur la manière dont trois présidents africains se sont constitué un important patrimoine parisien Audacieux, l’arrêt de principe rendu mardi par la Cour de cassation ouvre des perspectives nouvelles aux associations qui dénoncent la corruption et agissent pour en faire condamner les responsables, aussi puissants soient-ils. En relançant l’enquête sur les «biens mal acquis» par trois potentats d’Afrique, la plus haute juridiction judiciaire française peut aussi faire frémir quelques palais du continent. En filigrane, elle réaffirme aussi, dans une affaire sensible, la prééminence du juge d’instruction que Nicolas Sarkozy souhaitait supprimer. La Cour autorise l’ouverture d’une enquête judiciaire visant à élucider la façon dont trois chefs d’Etat africains ont acquis à Paris un impressionnant patrimoine, notamment immobilier. Elle le fait d’une façon nette, sans renvoyer le dossier devant une autre juridiction, devant laquelle le parquet, hiérarchiquement lié au Ministère de la justice, aurait pu continuer de faire obstruction. L’arrêt, salué comme «historique» par les associations anticorruption, leur donne satisfaction en jugeant recevable leur plainte visant le délit de «recel de détournement de fonds publics». Les organisations en question soupçonnent les présidents du Gabon (Omar Bongo, mort en 2009, et Ali Bongo, son fils et successeur), du Congo-Brazzaville (Denis Sassou-Nguesso) et de Guinée-Equatoriale (Teodoro Obiang), d’avoir financé sur fonds d’Etat leur patrimoine parisien. Ces organisations non gouvernementales (ONG), telle Sherpa, un groupe de juristes spécialisés dans la défense des droits de l’homme et Transparence International France (TIF), section française de Transparency International, considèrent que les biens en question n’ont pu être acquis qu’avec de l’argent public détourné, tant est grande la disproportion entre leur valeur et les revenus affichés par les chefs d’Etat. Les associations plaignantes réclament la restitution aux pays concernés des sommes utilisées dont, selon elles, les citoyens ont été spoliés. Mardi, les hauts magistrats ont cassé un arrêt de la cour d’appel de Paris qui, le 29 octobre 2009, avait déclaré irrecevable la plainte de TIF, empêchant l’ouverture d’une information judiciaire. Ils ont estimé que les délits reprochés, s’ils étaient établis, «seraient de nature à causer» à TIF «un préjudice direct et personnel en raison de la spécificité du but et de l’objet» de la mission de l’association. Dans le passé, des actions judiciaires visant la restitution de «biens mal acquis» ont été menées à terme au Royaume-Uni et en Suisse, mais elles avaient été ouvertes à l’initiative d’Etats spoliés (Nigeria et Haïti) après la chute de dictateurs et non à l’initiative d’une ONG internationale. Daniel Lebègue, président de TIF, salue, cette fois, «une décision de portée universelle». «Nous allons pouvoir agir par-delà les frontières et surmonter l’obstruction des Etats et des parquets», espère-t-il. Moins enthousiaste, l’avocat d’Ali Bongo, Me Patrick Maisonneuve, craint «une inflation de plaintes» et l’«instrumentalisation de la procédure pénale». Conséquence de l’arrêt, la désignation d’un ou plusieurs juges d’instruction devrait intervenir prochainement, ouvrant la perspective, lointaine sinon hypothétique, d’un procès. «C’est le début de la fin de l’impunité de ceux qui appauvrissent leur pays pour leur profit personnel», exulte Me William Bourdon, avocat de TIF et président de Sherpa. Il salue une décision qui «casse la culture du pillage» et «renforce les Africains qui, au péril de leur vie, luttent pour l’intégrité de leurs dirigeants». A Bangkok, en Thaïlande, où se tient le congrès de Transparency International, la décision française a été ovationnée, mardi. Gregory Ngbwa Mintsa, un militant gabonais qui fut associé un temps à la plainte de TIF, a salué «une grande victoire», estimant que les «détournements de fonds en Afrique sont responsables d’au moins un mort chaque jour». Quant à Marc Ona Essangui, autre figure gabonaise de la lutte anticorruption, il estime que l’arrêt français peut «pousser les responsables africains à réduire le phénomène de «main basse» sur les ressources, opéré au détriment des populations qui croupissent dans la misère». La décision de la Cour de cassation intervient au terme de trois années de bataille judiciaire entre les ONG et les autorités françaises, peu désireuses de voir mis en cause des chefs d’Etat considérés comme des «amis de la France». Une première plainte, déposée en 2007, reposait sur un rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) recensant les avoirs détournés par des chefs d’Etat. Elle avait donné lieu à une enquête préliminaire confiée à l’Office central de répression de la grande délinquance financière, menée en 2007, dont Le Monde avait révélé le contenu en février 2008. Il était ainsi établi qu’Omar Bongo et ses proches possédaient en France 33 biens immobiliers (appartements, maisons et hôtel particulier), ainsi que 11 comptes bancaires et une considérable flotte de voitures de luxe. Le président congolais Sassou-Nguesso, lui, détenait au total 18 biens. Sa fille et deux des enfants Bongo se partageaient un hôtel particulier parisien acheté 18,875 millions d’euros en 2007. Quant au président équato-guinéen Obiang, il se distinguait par les trois Bugatti à 1 million d’euros pièce fabriquées spécialement pour son fils Teodorin. C’est cette enquête sans précédent, stoppée à la fin 2007 par une décision de «classement sans suite» du parquet de Paris, qui va être rouverte.  

(Source: « Le Temps »  (Quotidien – Suisse) le 11 novembre 2010) Lien: http://www.letemps.ch/Page/Uuid/9442a21e-ed12-11df-b38b-d5dadb6ac7f8/Une_décision_qui_pourrait_casser_la_culture_du_pillage

 La Turquie discute maintenant du voile islamique à l’école


 

AFP, le 11 novembre 2010 Par Burak AKINCI   ANKARA (AFP) – Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a jeté un pavé dans la mare en s’abstenant de se prononcer sur le port du foulard islamique à l’école tout en affirmant que cette question brûlante constituera l’un des thèmes de sa campagne aux prochaines élections législatives.   « J’ai une conception très différente concernant les libertés » individuelles, a-t-il dit mercredi aux journalistes qui l’interpellaient sur des déclarations de la Première dame (voilée) de Turquie qui s’est opposée au port du foulard à l’école primaire, obligatoire pour les enfants de 6 à 13 ans.   Mme Hayrünnisa Gül porte depuis l’adolescence le « türban », qui couvre la tête et le cou, comme l’épouse de M. Erdogan, Emine, et les femmes et filles de nombre de dirigeants de son parti islamo-conservateur de la justice et du développement (AKP).   « Le voile ne peut-être porté à l’école primaire », a dit Mme Gül, s’en prenant aux parents « ignorants » de plusieurs élèves qui se sont présentées ainsi vêtues à leurs écoles ces derniers temps dans le but de défier la stricte interdiction frappant le couvre-chef islamique dans l’enseignement primaire.   Le président Abdullah Gül a aussitôt pris le parti de sa femme, défendant l’interdiction en vigueur dans une Turquie musulmane mais laïque.   Mais en refusant de dire ouvertement s’il était opposé ou au contraire partisan d’une libéralisation du port du voile à tous les échelons de l’enseignement, « M. Erdogan a vendu la mèche: il souhaite que le +türban+ soit autorisé à l’école », a commenté l’éditorialiste Mehmet Yilmaz dans le journal Hürriyet.   M. Erdogan, qui dirige la Turquie depuis 2002, a laissé entendre que le débat autour du foulard, que ce soit à l’université, à l’école ou dans la fonction publique, serait l’un des thèmes de campagne de l’AKP pour le scrutin parlementaire prévu pour juin 2011.   « Les prochaines élections législatives sont très importantes (…) Nous allons lutter avec notre peuple pour que cette question soit clairement prise en compte », a-t-il souligné, sans dire comment il espérait incorporer le sujet dans les lois.   La formation de M. Erdogan a payé cher deux ans plus tôt une loi qui visait à libéraliser le port du voile à l’université: la réforme avait été déclarée anticonstitutionnelle et l’AKP avait échappé de justesse à une dissolution pour « activités anti-laïques ».   Les laïcs, dont l’armée et la haute magistrature, considèrent le foulard comme un défi à la laïcité et craignent toute mesure qui assouplirait son interdiction dans les administrations et les écoles.   Selon les sondages, une majorité de Turcs sont pourtant favorables au port du voile à l’Université.   Fort du soutien populaire à ses modifications constitutionnelles pro-libérales adoptées par référendum en septembre, l’AKP a réussi récemment à assouplir de fait le bannissement à l’université grâce à une démarche du Conseil de l’enseignement supérieur, institution qui imposait autrefois une laïcité très rigide mais qui a été depuis remaniée par l’AKP.   Pour Kemal Kiliçdaroglu, le chef du parti républicain du peuple (CHP), sensible sur l’interprétation de la laïcité, M. Erdogan va « utiliser » la question du voile dans sa campagne électorale, qui pourrait déboucher en cas d’une victoire de l’AKP – qui n’a perdu aucune élection depuis 2002 – sur « la Constitution civile » qu’il a promis pour remplacer l’actuelle, dictée par les militaires après leur putsch de 1980. Un nouveau texte qui ouvrirait les portes au voile en Turquie.   

« Allah’s Tailors » gaining profile in Turkey


  * Muslim couture stores growing in number and in profile * Covered first lady’s headscarf more in public eye * Ban on headscarves at university may be lifted

 
Reuters, le 11 novembre 2010   By Alexandra Hudson   ISTANBUL, Nov 11 (Reuters Life!) – Along Istanbul’s busy Eminonu waterfront women swathed in dark coats and scarves knotted once under the chin jostle past others clad in vivid colours and head coverings carefully sculpted around the face.   Two decades ago such a polished, pious look scarcely existed in Turkey. But today it has the highest profile exponents in First Lady Hayrunnisa Gul and Prime Minister Tayyip Erdogan’s wife Emine, and the brands behind it plan ambitious expansion.   The headscarf remains one of Turkey’s most divisive issues. Everything from the way it is tied and accessorised, to the poise and demeanour of the wearer, is laden with meaning in this majority Muslim but officially secular country of 74 million.   From a simple headcovering, stigmatised in the early days of the Turkish Republic as backward and rural, it has become, in the last decades, a carefully crafted garment and highly marketable commodity, embodying the challenge of a new class of conservative Muslims to Turkey’s secularist elites.   « It was hard to find anything chic for the covered women 10 years ago, but fashion for pious women has made huge progress in the last 6-7 years, » said Alpaslan Akman, an executive in charge of production and marketing at Muslim fashion brand Armine.   Armine is known for its high-impact campaigns. Huge posters have hung in the heart of Istanbul’s bar and nightclub district — the serene models contrasting with the commotion below.   The brand teams colourful scarves with figure-skimming coats, pert collars, big buttons and ruffled sleeves.   A coat typically sells for around 200 Turkish lira ($143.2), while scarves retail for around 50 lira.   « We are much luckier than previous generations, we have more designs and colours of scarves to choose from, » said 30-year-old Filiz Albayrak, a sales assistant in an Istanbul scarf shop.   Around 69 percent of Turkish women cover their heads in some form, with 16 percent using the more concealing and self-consciously stylish « turban » style scarf, which tightly covers the hair and neck, according to a 2007 study.   Getting it to sit right takes much time and effort, and usually requires an under bonnet to first provide a stiff base.   GROWING CONFIDENCE   Turkey’s first lady, who wears a turban, co-hosted Republic Day celebrations with her husband for the first time last month, in a sign of confidence among the pious establishment.   Encountering Hayrunissa Gul in her headscarf in the Presidential Palace was too much for the staunchly secularist military however, who refused to show up.   Mustafa Karaduman, founder of Islamic fashion house Tekbir in 1982 and nicknamed « Allah’s Tailor » in the Turkish media, sees the changes in society and is hopeful of further growth.   « Our work was quite amateur in the first decade. Then in 1992 we organised the very first headscarf fashion show, which brought us global attention. Now Islamic style clothes are on the agenda everywhere around the world, » he said.   He plans to add to his 90 stores in Turkey and 10 abroad. Armine, like Tekbir also has ambitious expansion plans.   « We are very aggressive in terms of targets…I’ll say we are successful when the day comes that people think ‘Who’s Armani? It must be fake Armine,' » joked Akman.   Turkish daily Milliyet estimated the Islamic clothing market to be worth $2.9 billion.   Despite its presence on the streets, women students and civil servants are banned from wearing the scarf in the institutions of the secular state, a rule the governing AK Party, led by conservative Muslims, has pledged to end.   The secular establishment fears any change to the ban could see uncovered women feel pressure to cover their heads.   An attempt by the AK Party to remove the ban three years ago was blocked by the Constitutional Court and nearly saw the party closed down for anti-secular activities.   Continued discussions over the headscarf mirror Turkey’s socio-economic development and the struggle over the defining line between the country’s political and religious characters.   Rapid economic growth has given many people more income to spend on themselves, while rising political consciousness among an ascendant class of pious Muslims has led to highly visible veiling as they stake a claim in society.   Religion became more prominent in society after a 1980 military coup, and was tolerated as a foil to leftist ideologies. Young urban women started wearing home-made baggy coats and large scarves as a political statement, according to Ozlem Sandikci, assistant professor of marketing at Ankara’s Bilkent university.   Garments gradually became more shapely and colourful, as pious women wanted to be seen and acknowledged, she said.   « Turkey already had the textile know-how. So as women started to cover it is obvious that business would emerge and start to supply them. These small companies began to grow and have become increasingly influential players, » she said.   Today the most conservative Muslims frown on the Islamic fashion industry’s commodification of the headscarf, while staunch secularists say the clothes are ostentatious and betray little of the modesty that wearing a headscarf is supposed to express.   « Modesty is a requirement but it is not the only requirement, » Sandikci said. « Women are also supposed to demonstrate a pleasant look so as to act as a role model, and a positive example of Islam ».   

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