11 juillet 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2605 du 11.07.2007

 archives : www.tunisnews.net


Comité des Familles des Victimes de la loi sur le Terrorisme: Communiqué Cour Européenne, Affaire Saadi contre l’Italie – Communique’ L’Audace: Interview exclusive de Cheikh Rached Ghannouchi Omar Khayyam : Une page sur l’autodidacte de Carthage
Bakchich.info :Un lycée s’éteint, un autre s’éveille Moncef ZID: Quelle Voie peut on choisir ? Luiza Toscane: Sarkozy en Tunisie – Un Franco-Tunisien dépose plainte contre Bernard Kouchner Le Figaro : Souhayd Belhassen : « La France doit aider la société civile tunisienne » Edito du Monde: Escapade maghrébine AFP: Al-Qaïda: des islamistes algériens refusent la réconciliation avec la France AFP: Bouteflika et Ben Ali « ardents défenseurs » de l’Union méditerranéenne (Sarkozy) AFP: Droits Homme: Sarkozy a évoqué des cas, mais parle de « progrès » Reuters: Sarkozy précise son idée d’Union de la Méditerranée AFP: Sarkozy: « pas l’ombre d’une brouille » avec le Maroc Reuters: Sarkozy sets November goal for Algeria energy push Reuters: Paris et Alger enterrent leur projet de « traité d’amitié » Reuters: Pas de brouille entre la France et le Maroc, assure Sarkozy Reuters: Sarkozy-Renouvellement des contrats GDF en Algérie « bien parti » Jeune Afrique :le poète tunisien associe impressions de voyage, réflexions sur l’art et sur l’actualité… Le Temps: Mémoire collective: Juillet 1957:Tahar Ben Achour :  » le discours de la méthode «  Le Conseil National de l’ATF :Déclaration du Conseil national de l’ATF :Jusqu’où peut aller l’instrumentalisation de l’Islam ?
 


Comité des Familles des Victimes de la loi sur le Terrorisme
 Communiqué
Le CFVLT informe que le prisonnier politique Mohammed Gueloui, actuellement détenu à la prison de Mornaguia, a commencé une grève de la faim mardi 10 juillet 2007, à cause de la dégradation de son état de santé et parce que ses demandes d’analyses prescrites par son médecin traitant pour vérifier qu’il n’était pas atteint d’un cancer sont restées lettre morte. Le prisonnier politique Aymen Dridi, actuellement incarcéré à la prison de Béja, est en butte à de multiples brimades de l’administration de la prison : privation de livres, de douche (alors que c’est l’été) et sa famille se voit interdire de lui remettre nombre de produits alimentaires lors de la visite. Quant à la visite, son temps est réduit à dessein par l’administration pénitentiaire. Le 10 juillet 2007, la chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis a procédé à l’appel de l’appel de l’affaire 9503 (Messieurs Mohammed Soussi, Mejdi Dhakouani, Yassine Jebri, Slim Elhajj Salah, Ali Ouni Herzi, Ibrahim Ouni Herzi, Saber Ben Kilani Hosni, Anis Bouzidi, Saber Ben Mokhtar Hosni, Sahl Beldi, Mohammed Amin Oune, Mahfoudh Ayari, Ghaith Ghazouani, Maher Beziouche) Des avocats ont demandé le report pour leur permettre de préparer les moyens de la défense et les plaidoiries. L’examen de l’affaire a été repoussé au 28 septembre 2007.
Pour le CFVLT Madame Zaïneb Chebli Mère de Khaled Arfaoui
(traduction ni revue ni corrigée par l’auteure de la version en arabe, LT)


COUR EUROPÉENNE DES DROITS DE L’HOMME 495 11.7.2007

Communiqué du Greffier AUDIENCE DE GRANDE CHAMBRE

SAADI c. ITALIE

 

La Cour européenne des Droits de l’Homme tient ce mercredi 11 juillet 2007 à 9 heures (heure locale) dans le bâtiment des Droits de l’Homme, à Strasbourg, une audience de Grande Chambre dans l’affaire Saadi c. Italie (requête no 37201/06).

Une retransmission de l’audience sera disponible à partir de 14 h 30 sur le site Internet de la Cour http://www.echr.coe.int.

Le requérant

L’affaire concerne le requérant, Nassim Saadi, un ressortissant tunisien né en 1974 qui réside à Milan (Italie). Il est le père d’un enfant, aujourd’hui âgé de sept ans, qu’il a eu avec sa compagne, une ressortissante italienne.

Résumé des faits

La requête concerne l’éventuelle expulsion du requérant vers la Tunisie où il affirme avoir été condamné par contumace en 2005 à 20 ans d’emprisonnement pour appartenance à une organisation terroriste agissant à l’étranger en temps de paix et pour incitation au terrorisme.

En décembre 2001, le requérant se vit octroyer jusqu’en octobre 2002 un permis de séjour en Italie pour « raisons familiales ».

Soupçonné entre autres de terrorisme international, M. Saadi fut arrêté et placé en détention provisoire en octobre 2002. Il lui était reproché de s’être associé avec d’autres personnes afin de commettre des actes de violence, dont des attentats, dans des Etats autres que l’Italie, dans le but de semer la terreur ; il était également accusé de falsification de documents et de recel.

Selon le requérant, le 9 mai 2005, la cour d’assises de Milan requalifia l’infraction de terrorisme international en association de malfaiteurs ; elle reconnut M. Saadi coupable de cette infraction, de faux en écritures et de recel, et le condamna à quatre ans et six mois d’emprisonnement. Elle relaxa l’intéressé de l’accusation de connivence avec l’immigration clandestine. Tant le parquet que le requérant interjetèrent appel de cette décision. La procédure est actuellement pendante devant les juridictions italiennes.

Le 11 mai 2005, le tribunal militaire de Tunis condamna le requérant par défaut à 20 ans d’emprisonnement pour appartenance à une organisation terroriste agissant à l’étranger en temps de paix et pour incitation au terrorisme.

M. Saadi fut remis en liberté le 4 août 2006. Cependant, le 8 août 2006, le ministre des Affaires intérieures ordonna son expulsion vers la Tunisie, en application de la loi du 27 juillet 2005 sur les « mesures urgentes pour combattre le terrorisme international ». Le ministre observa qu’il « ressortait des pièces du dossier » que le requérant avait joué un « rôle actif » dans le cadre d’une organisation chargée de fournir un support logistique et financier à des personnes appartenant à des cellules intégristes islamistes en Italie et à l’étranger. L’intéressé fut donc placé au centre de rétention de Milan dans l’attente de son expulsion.

M. Saadi fit une demande d’asile politique qui fut rejetée le 14 septembre 2006 et introduisit le même jour une requête devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. En application de l’article 39 (mesures provisoires) du règlement, la Cour demanda au gouvernement italien de suspendre l’expulsion du requérant jusqu’à nouvel ordre.

Le délai maximal de détention en vue de son expulsion expirant, le requérant fut remis en liberté le 7 octobre 2006. Cependant, le 6 octobre 2006, un nouvel arrêté d’expulsion vers la France (pays par lequel il était entré en Italie) avait été pris à son encontre si bien que le requérant fut immédiatement reconduit au centre de détention provisoire de Milan. Le requérant sollicita vainement l’octroi d’un permis de séjour et du statut de réfugié.

Le 3 novembre 2006, le requérant fut remis en liberté car de nouveaux éléments indiquaient qu’il était impossible de l’expulser vers la France.

Le 29 mai 2007, l’ambassade d’Italie à Tunis demanda au gouvernement tunisien une copie du jugement de condamnation qui aurait été prononcé en Tunisie ainsi que des assurances diplomatiques selon lesquelles, en cas d’expulsion vers la Tunisie, M. Saadi ne serait pas soumis à des traitements contraires à l’article 3 (interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants) de la Convention européenne des Droits de l’Homme, qu’il aurait droit à la réouverture de la procédure et serait jugé équitablement.

Griefs

Le requérant allègue que l’exécution de son expulsion vers la Tunisie l’exposerait au risque d’être soumis à la torture ou à des traitements inhumains et dégradants contraires à l’article 3 de la Convention. Invoquant l’article 6 (droit à un procès équitable), il dénonce l’iniquité de la procédure en Tunisie du fait de sa condamnation par contumace et par un tribunal militaire. Sous l’angle de l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale), le requérant allègue que son expulsion vers la Tunisie priverait sa concubine et son fils de sa présence et de son aide. Enfin, sur le fondement de l’article 1 du Protocole n° 7 (garanties procédurales en cas d’expulsion d’étrangers), l’intéressé considère que son expulsion n’est ni nécessaire dans l’intérêt de l’ordre public ni basée sur des motifs de sécurité nationale.

Procédure

La requête a été introduite le 14 septembre 2006. Le 29 mars 2007, la chambre à laquelle l’affaire avait été attribuée s’est dessaisie au profit de la Grande Chambre en application de l’article 301 de la Convention.

Composition de la Cour

L’affaire sera examinée par la Grande Chambre, qui siégera dans la composition suivante :

Jean-Paul Costa (Français), président,  Christos Rozakis (Grec),  Nicolas Bratza (Britannique),  Boštjan M. Zupančič (Slovène),  Peer Lorenzen (Danois),  Françoise Tulkens (Belge),  Loukis Loucaides (Cypriote),  Corneliu Bîrsan (Roumain),  Nina Vajić (Croate),  Vladimiro Zagrebelsky (Italien),  Alvina Gyulumyan (Arménienne),  Khanlar Hajiyev (Azerbaïdjanais),  Dean Spielmann (Luxembourgeois),  Egbert Myjer (Néerlandais),  Sverre Erik Jebens (Norvégien),  Ineta Ziemele (Lettonne),  Isabelle Berro-Lefèvre (Monégasque), juges,  Karel Jungwiert (Tchèque),  Ján Šikuta (Slovaque),   Antonella Mularoni (Saint-Marinaise), juges suppléants,    ainsi que Vincent Berger, jurisconsulte.

Représentants des parties

Gouvernement italien :

Nicola Lettieri, co-agent,

Emilia Mazzuco, Antonio Bella, Claudio Galzerano, conseillers ;

Requérant : Sandro Clementi, conseil ;

Gouvernement du Royaume-Uni (Tiers intervenant):

Derek Walton, agent,Jonathon Swift, conseil,

Stephen Braviner-Roman, Edward Adams, Amy Fitzgerald,

Anna Jackson, conseillers.

***

Après les débats commenceront les délibérations de la Cour, qui se tiendront en chambre du conseil2.

Contacts pour la presse

Emma Hellyer (téléphone : 00 33 (0)3 90 21 42 15)  Stéphanie Klein (téléphone : 00 33 (0)3 88 41 21 54)  Tracey Turner-Tretz (téléphone : 00 33 (0)3 88 41 35 30)   

La Cour européenne des Droits de l’Homme a été créée à Strasbourg par les Etats membres du Conseil de l’Europe en 1959 pour connaître des allégations de violation de la Convention européenne des Droits de l’Homme de 1950.

1.  Si l’affaire pendante devant une chambre soulève une question grave relative à l’interprétation de la Convention ou de ses Protocoles, ou si la solution d’une question peut conduire à une contradiction avec un arrêt rendu antérieurement par la Cour, la chambre peut, tant qu’elle n’a pas rendu son arrêt, se dessaisir au profit de la Grande Chambre, à moins que l’une des parties ne s’y oppose.

 

2 Rédigé par le greffe, ce résumé ne lie pas la Cour.

 


 

PRECISION :

L’Audace N° 149 – 150 actuellement dans les kiosques publie une interview exclusive de Cheikh Rached Ghannouchi (pages 10 et 11). Il se trouve que la 1ére version publiée dans le journal en vente actuellement souffre de quelques erreurs de traduction de l’arabe vers le français.

M. Slim Bagga, responsable de la publication a eu l’amabilité de faire parvenir à TUNISNEWS (en exclusivité) et à l’autoriser à publier l’interview définitive revue par l’intéressé, M. Ghannouchi.

RACHED GHANNOUCHI :

   « Le blocage actuel n’est pas une fatalité mais une phase exceptionnelle et passagère »

interview réalisée par Slim Bagga   « L’Audace » : Comment analysez-vous la situation politique actuelle ? Rached Ghannouchi : Malheureusement, le paysage politique tunisien demeure plutôt sombre. En effet, le pouvoir en place a beaucoup de peine à reconnaître ses échecs et continue à résister contre la volonté de changement qui est aujourd’hui plus forte et unanime que jamais. Il s’obstine dans sa politique d’exclusion, de répression et de gaspillage des richesses du pays. Mais la société civile, de son côté, continue, avec ténacité, à exprimer son désir d’une ouverture politique qui remettra le pays sur les rails du changement démocratique. L’opposition, malgré tous les obstacles, avance vers plus d’unité et plus d’efficacité dans sa lutte pour sortir le pays de l’impasse et imposer au régime les réformes nécessaires. Certes, notre pays est en retard dans sa marche vers la démocratie par rapport à son environnement et à la plupart des pays arabes, mais je suis confiant qu’il a toutes les chances de se rattraper. Le blocage actuel n’est pas une fatalité mais plutôt une phase exceptionnelle et passagère. Le pays est décidé à chasser le spectre de la guerre civile. La jeunesse et tous les partis d’opposition réelle ainsi que la société civile doivent prendre leurs responsabilités dans cette étape décisive de notre pays.   « L’Audace » : Ennahdha vient de sortir de son 8ème Congrès. Que pouvez-vous en dire ? R . G. : C’était un Congrès ordinaire. Malgré les contraintes de l’exil, notre Mouvement tient toujours à sa démocratie interne qui impose un renouvellement régulier de ses institutions en plus de l’établissement du bilan. En même temps, nous demeurons dans une situation exceptionnelle qui ne favorise pas des réformes radicales au niveau de notre organigramme ou de nos choix stratégiques. Nos discussions internes ont dégagé une volonté forte de renouvellement, mais quand on est passé au vote, le résultat n’a pas été toujours conforme à cette volonté. En fait, cela s’explique par le fait que les membres exilés ne veulent pas décider pour tout le Mouvement, d’où une volonté de repousser les réformes importantes jusqu’au jour où tout le Mouvement retrouvera son unité et reviendra sur la scène politique en Tunisie.   « L’Audace » : C’est dans cet esprit que vous étiez reconduit à la tête du Mouvement ? R. G. : Exactement, je suis allé au Congrès avec ma décision de ne pas accepter d’être reconduit à ce poste, et je l’ai exprimée fortement, mais j’étais obligé, pour une dernière fois de m’incliner au vote des congressistes (60% des voix).   « L’Audace » : Justement, à propos du rapport entre l’exil et l’intérieur, des rumeurs persistantes soutiennent qu’il existe des différends entre la direction de l’exil et les cadres de votre parti qui ont quitté la prison. Dans ce sens, ces mêmes rumeurs veulent que la direction du parti retourne en Tunisie. Est-ce vrai ? Qu’en est-il ? R.G. : Tout le monde veut que la direction du parti retourne au pays, et j’en suis le premier. C’est sa place naturelle. Mais ce retour dépend forcément de l’évolution de la situation politique en Tunisie. Actuellement, le Mouvement se gère à partir de l’exil sans lien organique avec l’intérieur du pays. Les frères, anciens cadres du Mouvement, bien qu’ils jouissent de notre solidarité, se comportent librement et sans rapport avec la direction. Nous ne sommes pas toujours en phase avec leurs actions. En même temps, il n’y a pas de grands différends entre nous.   « L’Audace » : Toujours dans le cadre des rumeurs, on parle de mauvaise gestion au sein d’Ennahdha. Que répondez-vous à cela ? R. G. : Nous ne prétendons pas à l’infaillibilité, mais nos institutions sont là pour constater les dérives que vous supposez.   « L’Audace » : Lorsque je vous ai rencontré à l’issue du Congrès de 2001, vous m’aviez dit que le Congrès a décidé d’adopter la transparence. 6 ans plus tard, les mêmes pratiques du secret semblent persister. D’où viennent ces résistances à la politique de la transparence ? R.G. : La transparence est en effet un choix stratégique pour le Mouvement . Il se trouve que le contexte environnant nous impose quelques réserves. Nous sommes à l’étranger et nous respectons les lois des pays d’accueil, ce qui nous impose un minimum de discrétion. Cependant, nous sommes toujours clairs en ce qui concerne nos positions et nos objectifs politiques.   « L’Audace » : Comment pensez-vous agir d’ici à 2009 ? Pourquoi Ennahdha ne prend pas d’initiative et semble s’accrocher à ce qui se passe à l’intérieur du pays au niveau des partis politiques qui n’ont pas baissé les bras comme le CPR, le Forum ou le PDP ? R. G. : Ce n’est pas qu’Ennahdha n’ait pas de projet. Mais il se trouve que nous avons décidé d’accompagner les mouvements démocratiques présents sur le terrain. Dans ce sens, ce n’est pas le pouvoir en soi qui intéresse notre parti, mais la démocratie dans notre pays. Nous ne cherchons pas le leadership de l’opposition, mais nous croyons à l’action commune qui se construit pas à pas mais sûrement.   « L’Audace » : Que répondrez-vous enfin à la pétition signée par une cinquantaine d’islamistes, dont Lazhar Abaab, Hechemi El Hamdi et autres, accusant Ennahdha d’avoir mené les islamistes et l’opposition à la dérive ? R. G. : Je pense sincèrement qu’il ne faut pas s’étaler et répondre aux insultes. Notre pays traverse une grave crise morale, politique et économique. Face à ce défi, chacun est responsable de ses paroles et de ses actes devant Dieu et devant les gens.  Ennahdha a fait son auto-critique et accepte d’être critiqué, mais s’attend en retour à ce que cette critique soit juste, équitable et non pas découlant d’une volonté de nuire pour nuire…

 


 

Un lycée s’éteint, un autre s’éveille

 
Par Anthony Lesme   Peut-on faire disparaître un lycée du jour au lendemain ? En Tunisie c’est possible. Même si c’est un grand lycée ? Oui, le fakir Ben Ali l’a fait grâce à sa femme : Shéhérazade Leila Ben Ali.     Le lycée Louis Pasteur n’a pu résister au choc des plaques Ben Ali et du business triomphant comme l’expliquaient nos précédents articles (cf. Le Carthage bête in Bakchich # 39, et Avec Leïla, tout devient possiblein Bakchich #32). Le lycée de la fondation Bouebdelli, dirigée par une famille franco-tunisienne, était pourtant actif, voire effusif. 1400 élèves, 100 % de réussite au brevet et au bac. En 2005, des classes préparatoires aux écoles françaises annonçaient une passerelle privilégiée avec la France, une de trop sûrement pour les très arabisants Ben Ali.   Le 10 mai 2007, surprise ! Le Lycée Pasteur reçoit une lettre du ministère tunisien de l’Éducation : « Nous avons appris à travers des annonces publicitaires insérées par votre établissement dans les journaux quotidiens, que vous inscriviez des élèves au baccalauréat en vue d’étudier selon le système de la mission culturelle française en Tunisie. » La famille Bouebdelli accusée de déviance culturelle certifie avoir respecté toutes les clauses. L’administration tunisienne (déjà rien que le nom fait peur) assure ne pas avoir donné au lycée l’autorisation d’exercer depuis 2005, donc finito ! Circulez ! Brr ! Brr !   Faut dire que la famille Bouebdelli avait déjà titillé « bac – 3 » (surnom que l’on donne au Président). En septembre 2004, une élève apparentée au clan Ben Ali est refusée pour un dossier scolaire jugé insuffisant. Le truc à pas faire. La colère emporte le couple présidentiel qui fait annoncer la fermeture du lycée. En dépit des menaces, les élèves, suivis de leurs parents, marchent sur le palais présidentiel. Le pouvoir remet alors l’affaire à plus tard. Mais c’est oublier l’appât du gain. Des intérêts immobiliers auraient tout précipité. Selon Madeleine Bouebdelli dans une lettre envoyée à Nicolas Sarkozy, « l’intérêt poursuivi par des spoliateurs serait la mainmise sur un patrimoine immobilier couvrant plus de 10 000 m2 dans le meilleur secteur des affaires de Tunis. »   D’un autre côté, puisque la nature a horreur du vide… un projet 100 % tunisien a été commandité par l’épouse du Président, Leila Ben Ali et par Souha Arafat, la veuve de feu Yasser . « L’École internationale de Carthage » ouvrira ses portes en septembre dans la banlieue nord de Tunis. Sa formation sera privée et privilégiera autant la langue de Shakespeare que la langue de Molière. La francophonie paraît sauvée mais les programmes seront surveillés de près par les arcanes si cultivées du pouvoir. Faudra réviser ses classiques pour ne pas trouver d’auteurs français subversifs… Marc Lévy peut-être ? non restons sérieux, quand même.   Super Sarko va-t-il pouvoir faire quelque chose ? En visite éclair dans les trois pays du Maghreb les 10 et 11 juillet il transitera par à Tunis. Soutenant son projet de l’Union méditerranéenne, l’avenir du brillant lycée Pasteur passera certainement aux oubliettes. De France, l’ouverture sera seulement économique et puis la Tunisie, c’est surtout les plages de Djerba non ? Où est le problème ?   Commentaires des internautes à cet article:   10 juillet 2007, par tangerino   Alors, si j’ai bien compris, c’est un lycée tunisien, qui n’a rien à voir avec les missions françaises en Tunisie (Collège Caillou – Pierre Mendès France) ou au Maroc (Lycée Regnault de Tanger – Lyautey…) et qui a appliqué le programme strictement français… et qui va fermer.   Donc en gros ce n’est pas un lycée du ressort de l’ambassade de France…   Est-ce que ce lycée décernait des bacs français ? ou alors était-ce un baccalauréat tunisien mais reconnu par la France ?   Quoiqu’il en soit et c’est une question ouverte à tous… vouloir imposer un programme avec un peu plus d’arabe, du moins pour les lycées « locaux », va-t-il à l’encontre de la francophonie ? Commenter ce commentaire   *   10 juillet 2007, par Soufiene C’est bien ca la francophonie, mais je vois pas en quoi cela est utile maintenant. Il faut diversifier les programmes et les langues, notamment l’Anglais. Il faut vivre a son temps. Les anciens lycées Français sont devenus archaïques maintenant. O   11 juillet 2007, par tangerino   Certes, mais l’arabe ? Que les lycées soient français, ou anglais ou espagnols, le problème est le même. Nous parlons la langue des autres mieux que la notre (mis à part les dialectes bien évidemment). De plus, nous n’avons toujours pas d’écoles arabes à exporter.   Je pense que plus nous parlons de langues, mieux c’est pour les pays arabes. Mais quand même, ne pas délaisser La langue (et je m’excuse auprès des amazighofones).   Pour moderniser cette langue, il faut au moins qu’on la parle correctement.   Cependant, je ne comprends pas pourquoi Leila ou ZABA ont besoin de fermer un lycée pour en rouvrir un autre. Le marché des lycées est-il saturé ? Excusez ma naïveté, mais je ne pense pas que le déficit intellectuel de ces deux là soit le seul paramètre derrière comme le prétendrait le journaliste. O   11 juillet 2007, par D K Je pense que c’est la méthode assez brutale qui choque, plus que la refonte du programme en lui-même. J’imagine que des centaines de lycéens vont être obligés de se trouver un nouveau lycée l’année prochaine avec tout ce que cela engendre comme difficultés au niveau de la concordance des programmes, qui, d’après, ce que je comprends, ne sont pas identiques à ceux de l’enseignement public.   (Source : Bakchich.info (site satirique d’information – France), N° 40 du 10 juillet 2007) Lien : http://www.bakchich.info/article1400.html  

L’autodidacte de Carthage

UNE PAGE SUR L’AUTODIDACTE DE CARTHAGE

 
  Madame Leïla Trabelsi a un CV remarquable. Elle commence sa carrière académique comme apprentie-coiffeuse au salon de coiffure de Mme Wafa, rue de Madrid à Tunis. Le CAPC ( Certificat d’Aptitude à la Profession de Coiffeuse) en poche, elle se lance à la conquête du cœur du général Zine Ben Ali, à l’époque Super-Flic de Bourguiba. Elle réussit après le coup d’Etat du 7 novembre 1987 à evincer sa rivale, Mme Naïma Kefi, la première épouse du nouveau maître de Carthage.    » Quelle volonté ne lui faut-il pas pour réaliser lentement, obstinément un plan de si vaste envergure ? » (1)   Confortablement installée au Palais de Carthage, elle  » a parcouru du regard les innombrables livres qui tapissent les murs et [elle] a dû dire, à peu près comme Rastignac : ’ A nous deux, Science humaine’  » (2). Totalement désintéressée du pouvoir et des richesses matérielles, elle prépare assidûment son bac, aidée par des professeurs tunisiens bénévoles. Elle passe son bac au Lycée Carthage Présidence et le décroche brillamment. Le président « bac moins trois » digère mal la réussite scolaire de sa douce moitié mais il laisse faire.   Malgrè la jalousie à peine voilée de son mari, elle s’inscrit à un cours privé de droit public auprès du plus grand jursite du Maghreb, le docteur Abdelaziz Ben Dhia, éminence grisâtre du Palais. Mme Leïla, autodidacte de la meilleure espèce, ne trouve aucune difficulté à réussir ses examens et obtenir sa licence de droit.   L’appétit ( de savoir) de Mme Leïla est insatiable. Après deux mois de repos mérité au nouveau palais de Sidi Bou Saïd, elle se lance dans un travail de recherche académique qui prendra 99, 62% de son temps. Elle rédige en deux ans un mémoire de DEA ( Diplôme d’Etudes Approfondies) qui fera date. Elle a eu le courage d’aborder dans son travail un sujet brûlant dans la Tunisie de Ben Ali :  » Les lacunes de la législation et de la jurisprudence tunisiennes en matière de népotisme ».   D’après des sources proches des Palais de Carthage, Hammamet et Sidi Bou Saïd, Mme Leïla serait actuellement en train de préparer un doctorat d’Etat en sciences politiques. Comme elle en a l’habitude, la « présidente » doctorante n’hésite pas à aborder les thèmes tabous de la société tunisienne. En effet, ces mêmes sources confirment que la thèse de doctorat porterait le titre « La kleptocratie en tant que système de gouvernement ».   1- J-P. Sartre ; La Nausée, page 49 ( Gallimard, 1951)   2- idem.     O.K.   (La Haye, le 11 juillet 2007)   (Source : le blog de Omar Khayyam, le 11 juillet 2007) Lien : http://omarkhayyam.blogsome.com/2007/07/11/lautodidacte-de-carthage/


Quelle Voie peut on choisir ?

 

Le plus grand professeur de tous les temps , le plus grand éducateur de l’humanité à déclaré dans un discours  de très  très haute qualité «  détruire la maison de dieu 70 fois est plus acceptable pour dieu que d’humilier un homme ou une femme »

Tout projet , toute philosophie , tout parti , toute tendance qui ne prend pas en compte la valeur humaine d’une façon totale n’est qu’une ruine de temps et d’énergie.

Tout projet ou ébauche de projet qui ne rend pas à l’Homme son grand Héritage de respect , de dignité et  de liberté  , ne peut en aucun cas tracer la voie de liberté , de justice  et de vérité.

Tout projet et quelque soit l’idéologie qui le soutient  et qui ne prend pas en compte et qui ne mettra pas  le respect et la dignité de l’Homme au coeur de ses préoccupations ne peut en aucun cas tracer la voie à suivre  pour que les Hommes et les femmes de notre pays vivent pleinement leurs  Humanité.

Imaginez , juste imaginez  que tous ceux qui se positionnent comme des maîtres , des dirigeants , des leaders au dessus  des  hommes et des femmes de notre pays  et  qui se permettent de parler à temps plein à notre place et nous demandent  avec des moyens légales de la « boucler »  pour notre bonheur et pour notre prospéritéé , imaginez que ces  Leaders  (que ce soit un pouvoir officiel ou un pouvoir d’opposition déguiséé) subissent une mise en doute  minimale de leur capacité , de leur honnêtetéé , de leurs sincéritéé ou de  leurs paroles de la part d’un homme simple dans un café ou dans un taxi ou dans la rue  , quelle sera leurs réactionss envers cet Homme , la torture et la prison de la part du pouvoir. Et de  la part de l’opposition  ca sera quoi un pardon !!  , non  forcement c’est  de l’humiliation et du non respet en le traitant de traître et de …

La voie , notre voie , la voie des Hommes et des femmes libres ne peut se croiser avec ceux qui méprisent l’Homme avec un Grand H , quelque soit la philosophie qui justifie le mépris , une dictature policière , une dictature idéologique ou une dictature religieuse.

L’Homme avec un grand H était et il est toujours la victime et il  n’a jamais eu sa place qu’il mérite  dans notre pays.

Cette Homme N’a pas eu de place , ni au sein de ceux qui dirigent officiellement dans les palais et les châteaux   , ni ceux  qui dirigent virtuellement et sur les feuilles de brouillons dans les cafés et dans les brasseries !

La voie à prendre et à choisir doit se centraliser autour du respect de l’Homme :

–           Respect de ses idées.

–           Respect de sa parole.

–           Respect de sa la liberté.

–           Respect de sa volonté.

 

Un jour de mes 15 ans on m’a fait comprendre que la voie du pouvoir en place dans notre pays (PSD ou RCD) n’est pas conforme à nos trés fortes valeurs et notre grand Heritage illustré par des fortes actions et des Fortes Paroles d’un des Grands Leaders dans notre Histoire vivante «  si une mule se trébuche dans un coin quelconque dieu me posera la question pourquoi je ne lui pas préparer la route »

Sur ces fortes Valeurs ajoutés de Notre Histoire j’ai grandit avec un d’égout et une  méprise pour ceux qui sont toujours  prés à vendre méme  leurs « mamans » pour s’en sortir et pour gagner une place dans  l’enfer du pouvoir.

J’ai grandit au méme  temps sur une grande estimation et une image parfaite et totalement nette et sans aucune trace de doute du mouvement islamique. Une estimation  qui se rapproche de la stupidité ou plutôt de la folie.

J’ai toujours pensé qu’on est tous égaux « comme les dents d’une peigne » , qu’on est les plus honnêtes , les plus généreux , les plus fidèles , les plus justes , … et qu’on n’est pas des « Nombres » mais plutot on est des âmes et des vrais « organismes vivants ».

Malheureusement la vérité est complètement différente surtout dans les moments difficiles , dans les moments de peur et de besoins ,dans ces moments j’ai bien vu comme beaucoup d’autres réfugies , on est que des nombres , on n’est pas egaux pas de tout , on n’a pas la meme priorité  ni la meme valeur qu’un responsable , …

Mais quelle voie prendre et quelle voie Choisir :

–           la voie du bonheur individuel.

–           La voie de ceux qui vivent sur les  cadavres des autres.

–           La voie de ceux qui demandent la liberté pour eux  et la refusent pour les autres.

–           La voie de ceux qui souffrent pour le bonheur des autres.

Certes la dernière  voie est celle  des Hommes vraies et justes et celle qui mérite  tous les efforts et tous  les sacrifices pour qu’elle devienne la voie la plus fiable et la plus claire pour notre peuple.

 

 

                                                Moncef ZID

                                                France

 


 

Sarkozy en Tunisie Un Franco-Tunisien dépose plainte contre Bernard Kouchner

 
Hasard du calendrier, coïncidence ? Un Franco-Tunisien, Farid Ben Taieb, a déposé une plainte aujourd’hui, mercredi 11 juillet, contre le ministre des Affaires Etrangères, pour non assistance à personne en danger. La plainte a été déposée au poste de police de Cenon, près de Bordeaux, région où vit et travaille le plaignant. Ce dernier, directeur commercial d’une société de surveillance, s’était marié en septembre 2006 en Tunisie à une jeune Tunisienne, Sameh Harakati. Vivant en France, il faisait de nombreux allers et retours et comptait faire venir sa jeune épouse en France. Tous ses projets ont été ruinés par l’arrestation de cette dernière, le 7 novembre 2006, puis son emprisonnement. Sameh Harakati, incarcérée près de Tunis à la prison pour femmes de Mannouba, a vu son procès reporté à maintes reprises, le dernier report datant d’avant-hier, puisque le tribunal de Tunis a décidé lundi 9 juillet de reporter l’affaire au 28 septembre prochain. Profondément affecté par ce report qui prolonge une détention préventive qu’il estime abusive, Farid Ben Taïeb s’est présenté ce matin dans un poste de police pour déposer plainte. Car depuis des mois, il demande l’aide des autorités françaises et leur intervention dans ce dossier. Intimement convaincu de l’innocence de sa jeune épouse, persuadé qu’elle a été victime d’une dénonciation calomnieuse de l’un de ses co-inculpés, il a été choqué d’apprendre du cabinet de M. Kouchner ainsi que du consul de France à Tunis, que la nationalité tunisienne de son épouse les empêchait d’intervenir. Et « les trois otages afghans », « qui ne sont pas de nationalité française », « je ne comprends pas pourquoi il intervient », argumente-t-il à l’appui de sa plainte. Luiza Toscane

 


 

Souhayd Belhassen : « La France doit aider la société civile tunisienne »

 
Propos recueillis par T. O..  Publié le 11 juillet 2007 La présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) compte sur Nicolas Sarkozy pour défendre les libertés en Tunisie. La Tunisienne Souhayd Belhassen, 63 ans, a été élue, en avril, à la tête de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH). Elle est la première femme arabe à exercer une telle fonction. LE FIGARO. – Où en sont les droits de l’homme en Tunisie ? Souhayd BELHASSEN. – Nous espérions une amélioration après mon élection à la tête de la FIDH. Mais trois semaines après quelques signes d’ouverture, le harcèlement a repris. Une réunion de la Ligue tunisienne des droits de l’homme qui devait se tenir à Kairouan a été interdite et des syndicalistes ont été battus. À Tunis, Sihem Bensédrine, l’une des figures du mouvement de défense des libertés, a été molestée et ses bureaux saccagés. Nous sommes également inquiets du sort réservé aux personnes arrêtées dans les rafles massives qui ont suivi les affrontements entre une bande salafiste et les forces de sécurité en décembre près de Tunis. Nous dénonçons un usage répété de la torture sur les détenus. Le développement économique ne doit-il pas primer sur l’avancée des libertés ? La Tunisie a une population éduquée. Elle a la chance de bénéficier d’un Code, unique dans les pays musulmans, qui garantit les droits des femmes. Elle aspire à un mieux-être social et culturel. Cela rend encore plus indécent et révoltant le verrouillage des libertés. Nous n’avons pas le droit de nous organiser pour nous exprimer librement. Nous n’avons que le droit de nous taire. Notre bulletin de vote n’a aucune valeur. Il est scandaleux de voir le président Ben Ali réélu scrutin après scrutin avec 99 % des suffrages. On dit que le régime nous apporte la sécurité alors que nous sommes assis sur un volcan. Ce n’est pas en étouffant les libertés que l’on s’immunise contre le terrorisme. Bien au contraire. Qu’attendez-vous du président Nicolas Sarkozy ? Je veux croire au discours de politique étrangère qu’il a prononcé place de la Concorde, le soir de sa victoire à l’élection présidentielle. J’espère que le président de la France va aborder sérieusement les questions des droits de l’homme en Tunisie et plus généralement au Maghreb. Nous attendons d’abord un appui visible à la société civile. La France, comme d’autres pays européens, est sur ce point d’une lâcheté au-dessus de la moyenne internationale. Les représentants de l’ambassade de France à Tunis n’assistent plus à nos activités depuis l’agression contre le journaliste Christophe Boltanski en novembre 2005. Ils suivent une exigence écrite des autorités qui demandent aux diplomates de ne pas entretenir de contacts avec la Ligue des droits de l’homme sous prétexte d’une condamnation judiciaire de notre organisation. Une présence diplomatique à nos conférences publiques est pourtant importante, car nos locaux sont en permanence cernés par la police. La France ne veut pas regarder en face ce qui se passe chez nous : elle ferme les yeux. Il est temps que cela change. (Source : « Le Figaro »  (Quotidien – France), le 11 juillet 2007)

 


 

Edito du Monde Escapade maghrébine

LE MONDE | 11.07.07 | 13h39  •  Mis à jour le 11.07.07 | 13h39 Dès son premier voyage présidentiel au sud de la Méditerranée, Nicolas Sarkozy s’est heurté aux obstacles maghrébins. Les Marocains lui ont fait comprendre qu’ils n’entendaient pas être traités à la sauvette et visités en quelques heures, comme leurs voisins et rivaux algériens. Le chef de l’Etat voulait pourtant donner le coup d’envoi d’une nouvelle politique méditerranéenne qui se distingue, au moins implicitement, de l’action de son prédécesseur. Il n’y est parvenu qu’en partie. En Algérie, il a tiré un trait définitif sur le traité d’amitié cher à Jacques Chirac. Le texte, calqué sur le traité d’amitié et de coopération de 1963 entre la France et l’Allemagne, était prêt depuis des mois. Sa conclusion a buté sur l’exigence d’Alger d’une « repentance » française pour les crimes commis pendant la guerre d’Algérie. La preuve de l’amitié, ce ne sont pas les excuses, mais les projets d’avenir, a dit en substance M. Sarkozy au président Bouteflika. Et l’avenir, c’est l' »Union méditerranéenne », dont les Algériens attendent avec intérêt de connaître la substance. Même écoute « enthousiaste » à Tunis, de la part du président Ben Ali. Là, M. Sarkozy a mis ses pas dans ceux de son prédécesseur en restant très discret sur les violations des droits de l’homme dans un pays qu’il voit cheminer vers la démocratie. La Tunisie est avant tout considérée comme une alliée dans la lutte contre le terrorisme. Paris et Tunis vont renforcer la coopération de leurs services de sécurité, et, en ce qui concerne les « services », M. Ben Ali est imbattable. Pour sa première sortie internationale, la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, Rama Yade, a gardé un profil bas. Elle était visiblement mal préparée à un voyage inopiné, mais elle a promis de se rattraper en recevant la présidente tunisienne de la Fédération internationale des droits de l’homme… à Paris. Cette brève escapade maghrébine illustre la difficulté de mener cette « diplomatie des droits de l’homme » dont Nicolas Sarkozy semble partager l’ambition avec son ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner. A plusieurs reprises pendant la campagne et depuis son élection, le président de la République a mis en avant le respect des droits de l’homme comme l’un des critères de la politique internationale. Il avait même exprimé ses réticences à serrer la main des dirigeants étrangers qui n’en font pas grand cas. Mais la diplomatie a ses exigences. De l’autre côté de la Méditerranée, les partenaires potentiels de la France ne sont pas tous, loin de là, des parangons de vertu démocratique. Et c’est avec eux qu’il faut traiter pour faire progresser cette communauté méditerranéenne que la France appelle aujourd’hui de ses voeux. Dans l’espoir très téméraire qu’elle produira aussi des changements politiques. (Source: Le journal « Le Monde »  du 12 juillet 2007)

Al-Qaïda: des islamistes algériens refusent la réconciliation avec la France

AFP, le 10 juillet 2007 à 23h56
 DUBAI, 10 juil 2007 (AFP) – Le chef de la Branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), a condamné dans un message diffusé mardi sur internet les efforts menés pour améliorer les relations entre les pays d’Afrique du nord et la France. « Il reste toujours entre la France et les pays musulmans un mur de crânes et de membres, et une mer de larmes et de sang », a déclaré Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, chef de ce groupe islamiste algérien rallié à Al-Qaïda, dans un communiqué diffusé sur un site internet très souvent utilisé par les islamistes. Il a affirmé que le véritable islam interdit « l’amitié avec les infidèles ». Ce message a été mis en ligne alors que le président français Nicolas Sarkozy a rencontré mardi son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika pour discuter de la création d’un « partenariat » politique et économique concret avec l’Algérie, notamment énergétique. Alors qu’Alger demande à la France de reconnaître les « crimes » commis durant les 132 ans de la colonisation, M. Sarkozy a refusé une nouvelle fois le « repentir ». « L’histoire de la France en Algérie…est remplie de crimes et d’injustices, de domination et de tyrannie, de génocide et de meurtre, d’exil et d’expulsion », a écrit Abdelmalek Droukdel, appelant M. Sarkozy à « reconnaître que la France a commis des crimes contre les musulmans algériens de la même façon que l’Allemagne a reconnu ce qu’elle a fait aux Juifs ». Il a également appelé la France à cesser d’interférer dans les affaires algériennes et à retirer ses troupes d’Afghanistan et du Liban. Le GSPC, qui a fait allégeance à l’organisation terroriste Al-Qaïda, s’est rebaptisé Branche armée d’Al-Qaïda au Maghreb islamique en janvier 2007.
 

Bouteflika et Ben Ali « ardents défenseurs » de l’Union méditerranéenne (Sarkozy)

AFP, le 11 juillet 2007 à 03h41
 TUNIS, 11 juil 2007 (AFP) – Les présidents tunisien Zine El Abidine Ben Ali et algérien Abbdelaziz Bouteflika sont d' »ardents défenseurs » de l’idée d’Union méditerranéenne proposée par la France, a affirmé mardi soir le président français Nicolas Sarkozy. M. Sarkozy a effectué mardi une courte visite de travail en Algérie et en Tunisie notamment pour présenter son idée d’union des pays riverains de la Méditerranée. « Je crois pouvoir dire que le président Bouteflika est devenu un ardent défenseur de cette idée, de même que le président Ben Ali », a-t-il déclaré lors d’un point de presse dans la nuit de mardi à mercredi en marge de sa visite. Il a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une « initiative du Nord » ou d’instituer « un groupe pionnier de cinq ou six qui se poserait en directoire ». « On veut que ce soit le plus large possible », a-t-il dit en indiquant qu’il recevra « au tout début du mois d’août » le président égyptien Hosni Moubarak pour lui exposer ce projet. M. Sarkozy a expliqué qu’il souhaitait réunir « une conférence intergouvernementale de la Méditerranée au premier semestre 2008 » pour que ce projet « prenne forme avant la présidence française » de l’Union européenne au second semestre 2008. « Quatre sujets concrets » seront discutés: « l’environnement » pour « faire de la Méditerranée la mer la plus propre au monde », « une zone de développement » avec une éventuelle Banque méditerranéenne de développement, « une zone de sécurité » (terrorisme, lutte contre les trafics de migrants, etc) et une « zone de dialogue des cultures ».   AFP

 


 

Droits Homme: Sarkozy a évoqué des cas, mais parle de « progrès »

AFP, le 11 juillet 2007 à 03h43 TUNIS, 11 juil 2007 (AFP) – Le président français Nicolas Sarkozy a indiqué mardi soir avoir évoqué avec son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali des cas de violations des droits de l’homme mais a estimé que la Tunisie faisait des « progrès » sur la route de la démocratie. « Nous avons parlé de cas particuliers », a-t-il dit lors d’un point de presse, dans la nuit de mardi à mercredi, à l’issue d’entretiens et d’un diner de travail avec M. Ben Ali, dont le régime est accusé par les associatons de défense des droits de l’homme de nombreuses violations des droits de la personne. M. Sarkozy a souligné que « le président Ben Ali est le premier à reconnaître qu’il y a des tas de choses à améliorer. Nous en avons parlé, nous avons parlé de cas particuliers », dont celui de Me Mohamed Abbou condamné en 2005 à un an et demi de prison pour un article sur l’internet où il comparait les tortures infligées en Tunisie aux exactions de militaires américains dans la prison irakienne d’Abou Ghraib. « Cela n’empêche pas l’appréciation que je porte sur le développement économique de la Tunisie et le cheminement en progrès de la Tunisie vers la démocratie », a déclaré le président français qui a également salué la lutte que mène ce pays « avec une certaine efficacité contre les forces extrémistes du terrorisme ». M. Sarkozy a également indiqué avoir « parlé sécurité et lutte contre le terrorisme » avec son homologue tunisien et s’est dit « très heureux que l’on puisse reprendre une collaboration approfondie entre les services de l’antiterrorisme tunisien et français ».


Sarkozy: « pas l’ombre d’une brouille » avec le Maroc

 
AFP, le 11 juillet 2007 à 03h44  TUNIS, 11 juil 2007 (AFP) – Le président français Nicolas Sarkozy a assuré mardi soir qu’il n’existait pas « l’ombre d’une brouille » avec le Maroc, en affirmant en particulier que la position française sur le conflit du Sahara occidental n’avait pas changé. « Il n’y a pas l’ombre d’une brouille du côté français comme du côté marocain », a-t-il dit lors d’un point de presse dans la nuit de mardi à mercredi, en marge d’une visite de travail en Tunisie après s’être rendu en Algérie. Interrogé sur l’annulation par les Marocains d’une troisième étape prévue au Maroc, M. Sarkozy a expliqué que « le roi souhaitait que (sa) première visite au Maroc soit une visite d’Etat » qui doit être préparée « avec un cérémonial particulier ». Il a en particulier souligné que, sur le conflit du Sahara occidental, « il n’y a pas de changement » de la position française, jugée pro-marocaine. « je l’ai d’ailleurs dit au président (algérien Abdelaziz) Bouteflika », a ajouté M. Sarkozy. Le Maroc et le Front Polisario, un mouvement indépendantiste armé soutenu par l’Algérie, se disputent depuis 32 ans le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole annexée par Rabat en 1975. Le Maroc a soumis à l’ONU un projet de « large autonomie » pour le Sahara occidental, mais le Front Polisario a rejeté ce projet, revendiquant l’indépendance du territoire via un référendum d’autodétermination.    


Sarkozy précise son idée d’Union de la Méditerranée

 
Reuters, le 11 juillet 2007 à 03h59   TUNIS, 11 juillet (Reuters) – Nicolas Sarkozy a précisé mardi soir son idée d’Union de la Méditerranée, après en avoir parlé aux présidents algérien et tunisien, Abdelaziz Bouteflika et Zine el Abidine Ben Ali. « Cette idée pouvait provoquer des malentendus (…) Je crois pouvoir dire que le président Bouteflika est devenu un ardent ambassadeur de cette idée, de même que le président Ben Ali », a déclaré à des journalistes le président français au terme de ce déplacement d’une journée en Algérie et en Tunisie. « Le président (libyen) Kadhafi avait envoyé son ministre des Affaires étrangères au président Ben Ali pour lui demander de nous interroger sur le contenu de l’Union de la Méditerranée. Ça montre que ça intéresse », a-t-il ajouté lors de ce point presse improvisé en fin de soirée à son hôtel. Nicolas Sarkozy a récusé l’idée d’un « groupe de pilotage » réduit à un petit nombre de pays pour lancer, dans un premier temps, cette nouvelle union. « Notre idée est de ne pas enfermer la discussion sur un groupe pionnier ou sur un schéma préétabli », a-t-il expliqué. « On a un objectif, c’est une conférence intergouvernementale de la Méditerranée au premier semestre 2008. » « Notre idée est, pendant les mois qui viennent, de faire du bilatéral pour expliquer l’idée », a-t-il ajouté. « On veut que ça soit le plus large possible. » Nicolas Sarkozy a ainsi précisé qu’il recevrait le président égyptien Hosni Moubarak « au tout début du mois d’août » pour lui en parler et qu’il avait envoyé un émissaire auprès du Premier ministre turc Tayyip Erdogan, en la personne de son conseiller diplomatique Jean-David Levitte. Il a en outre fait état, côté européen, d’un soutien « assez déterminé » des chefs de gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, et italien, Romano Prodi. La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement qui se tiendrait au premier semestre 2008 serait organisée autour de quatre sujets « concrets », a expliqué le président français : – l’environnement, avec pour objectif de « faire de la Méditerranée la mer la plus propre au monde » ; – la création d’une « zone de développement », éventuellement avec une « Banque méditerranéenne de développement » ; – la création d’une « zone de sécurité » (lutte contre le terrorisme, les trafics de migrants, etc.) ; – la création d’une zone de « dialogue des cultures ». « Après, il peut y avoir des idées sur le financement, sur la structure. On en a mais on ne veut pas avancer trop vite, on veut faire cheminer cette idée pour que des deux côtés de la Méditerranée on se l’approprie et que tout ceci féconde le premier semestre 2008 », a ajouté Nicolas Sarkozy. Pourquoi le premier semestre 2008 ? Pour que l’Union de la Méditerranée commence à prendre forme avant la présidence française de l’Union européenne, a-t-il expliqué.


Paris et Alger enterrent leur projet de « traité d’amitié »

 

Reuters, le 11 juillet 2007 à 04h41
ZERALDA/TUNIS, 11 juillet (Reuters) – Paris et Alger ont pratiquement enterré mardi le projet de « traité d’amitié » entre la France et l’Algérie pour privilégier une coopération sur des dossiers concrets, qui pourrait être formalisée lors d’une visite d’Etat du président français début décembre. « J’ai indiqué au président Bouteflika que (…) l’amitié se nourrissait davantage de projets, d’actions, que de traités, de discours ou de paroles, et je crois que sur ce premier point, nos montres ont marqué exactement et strictement la même heure », a déclaré Nicolas Sarkozy après un entretien et un déjeuner avec son homologue algérien à Zeralda, une résidence de l’Etat algérien à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Alger. « Je n’ai pas connu la guerre d’Algérie, je ne suis pas de cette génération où, naturellement, l’histoire pèse lourd. Je suis venu en Algérie en ami, avec la volonté de participer à une entente entre deux peuples souverains, indépendants, qui se respectent, qui ont eu une histoire mouvementée et qui veulent maintenant résolument se tourner vers l’avenir », a-t-il ajouté. Le projet de traité d’amitié n’a pas abouti en raison, notamment, des exigences d’Alger, qui demande à Paris des « excuses » pour les « crimes » commis pendant la période coloniale. Une « repentance » que Nicolas Sarkozy refuse d’envisager. « Il ne faut pas faire des des questions de mémoire un préalable car, dans ce cas, nous pénaliserions tous les Algériens et les Français qui attendent de nous des avancées rapides dans nos relations », a-t-il déclaré dans une interview accordée aux quotidiens algériens El-Watan et El-Khabar. « Je n’ai jamais pensé que le traité d’amitié était une solution », a-t-il renchéri lors de sa conférence de presse en présence d’Abdelaziz Bouteflika. « Quand on est amis, on n’a pas besoin de l’écrire, il faut le vivre (…). Alors ne divisons pas l’avenir en faisant renaître le passé. » Paris et Alger ont donc, semble-t-il, décidé de renforcer leurs relations sans passer par un traité d’amitié. « Nos deux ministres des Affaires étrangères et deux conseillers vont essayer de travailler pendant les trois mois qui viennent sur des choses très concrètes qui pourraient faire l’objet d’annonces lors de ma visite d’Etat du début du mois de décembre 2007 », a déclaré en fin de soirée Nicolas Sarkozy lors d’un point presse improvisé à Tunis, deuxième et dernière étape de son voyage (il avait auparavant déclaré que sa visite d’Etat aurait lieu en novembre).   ANTITERRORISME ET DROITS DE L’HOMME EN TUNISIE   Il avait dit à Zeralda que Bouteflika lui avait fait part de la volonté de l’Algérie « de préparer l’après-hydrocarbures et d’être considérée comme un partenaire économique, d’être un pays émergent », avec l’aide de la France. « J’ai dit au président la volonté de la France de coopérer avec l’Algérie en matière d’énergie, sur tous les aspects – l’énergie d’aujourd’hui, le gaz, mais aussi l’énergie de demain, le nucléaire civil -, en matière agroalimentaire, en matière d’industrie », avait ajouté le chef de l’Etat français. Il a également dit au président algérien que les entreprises françaises étaient « prêtes à investir massivement dans cette économie émergente qui est celle de l’Algérie, avec les moyens et la solvabilité de l’Algérie d’aujourd’hui ». Il a également évoqué avec Abdelaziz Bouteflika sa proposition d’une Union de la Méditerranée, « un projet politique extrêmement fort qui verrait les hommes de la Méditerranée construire la paix et le développement par une Union de la Méditerranée comme il y a 60 ans les Européens ont construit l’Union européenne autour de projets concrets », a-t-il expliqué. Abdelaziz Bouteflika a une « place centrale » pour porter ce projet, a ajouté Nicolas Sarkozy, qui souhaite que l’Union de la Méditerranée voit le jour au premier semestre 2008 lors d’un sommet de chefs d’Etats et de gouvernements. Nicolas Sarkozy, accompagné par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et la secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme Rama Yade, est ensuite allé à Tunis s’entretenir et dîner avec son homologue tunisien Zine el Abidine Ben Ali. Le chef de l’Etat a dit avoir parlé, avec le président tunisien, de sécurité et de lutte contre le terrorisme. « Je suis très heureux qu’on puisse reprendre une collaboration approfondie entre les services de l’antiterrorisme tunisien et les services français », a déclaré Nicolas Sarkozy. « Il y avait de la marge pour que ça aille mieux. » Il a également laissé entendre qu’il avait évoqué avec Zine el Abidine Ben Ali la question, sensible en Tunisie, des droits de l’homme – « On a parlé de tout (…) Nous avons parlé de cas particuliers », a-t-il dit.


Pas de brouille entre la France et le Maroc, assure Sarkozy

 
Reuters, le 11 juillet 2007 à 04h49   TUNIS, 11 juillet (Reuters) – Nicolas Sarkozy, qui a reporté au dernier moment la troisième et dernière étape de son voyage au Maghreb, Rabat, a assuré mardi soir qu’il n’y avait « pas l’ombre d’une brouille » entre la France et le Maroc. « Le Roi Mohamed VI souhaite que ma première visite au Maroc soit une visite d’Etat », a déclaré le président français lors d’un point presse improvisé, à Tunis. « Il n’y a pas l’ombre d’une brouille. » Le chef de l’Etat a rencontré mardi à Alger son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, puis à Tunis son homologue tunisien, Zine el Abidine Ben Ali. Le porte-parole de l’Elysée, David Martinon, avait déclaré la semaine dernière que le voyage au Maroc de Nicolas Sarkozy était reporté à la deuxième quinzaine d’octobre.  


Sarkozy-Renouvellement des contrats GDF en Algérie « bien parti »

 
Reuters, le 11 juillet 2007 à 04h56   TUNIS, 11 juillet (Reuters) – Nicolas Sarkozy a estimé mardi soir que le renouvellement des contrats d’approvisionnement à long terme de Gaz de France  en Algérie était « plutôt bien parti ». « La France a un problème de renouvellement de ses contrats d’approvisionnement à long terme sur 2013 et je crois pouvoir dire que c’est plutôt bien parti », a déclaré le président français lors d’un point de presse improvisé, à Tunis, à l’issue de son voyage d’une journée au Maghreb. Il a précisé que ce serait un des objets de la visite d’Etat qu’il doit effectuer en Algérie en décembre. « C’est un point très important pour nous », a-t-il ajouté. « Parmi les producteurs de gaz, vous avez la Russie, l’Iran, le Qatar où rien n’est libre jusqu’en 2009. Et donc, tout ça c’est quand même assez sérieux. »
 

Dans ce journal qui s’étend sur une vingtaine d’années, le poète tunisien associe impressions de voyage, réflexions sur l’art et sur l’actualité…

Tahar Bekri se souvient Tirthankar Chanda   C’est dans les studios de France Culture, alors qu’il participait à un débat sur la littérature tunisienne, que Tahar Bekri, poète tunisien exilé à Paris, apprit qu’un changement de régime venait d’avoir lieu dans son pays. « Pourvu que le sang ne coule pas, que tout évolue sans violence. Je me mets à espérer que la nouvelle situation me permettra de revenir en Tunisie, de revoir les miens, de mettre fin à l’exil qui a assez duré », inscrit l’écrivain dans son journal à la date du 7 novembre 1987. Les souffrances de l’exil, la nostalgie de la « palmeraie natale de l’oasis de Gabès », sont quelques-uns des leitmotive de ce journal qui s’étend sur une vingtaine d’années et qui vient de paraître dans une présentation soignée aux éditions Elyzad de Tunis.   Né en 1951 dans le sud de la Tunisie, Bekri a été contraint à l’exil dans les années 1970 après avoir participé à des manifestations pour plus de démocratie et de justice dans son pays. Interdit de séjour en Tunisie pendant treize ans, il s’est installé en France et a puisé dans son expérience de l’éloignement du pays aimé et de l’errance le matériau d’une œuvre poétique « digne et fraternelle ». Tahar Bekri est l’auteur d’une douzaine de recueils de poésie dont les thèmes vont de « la brûlante rumeur de la mer » à l’amour, en passant par la découverte de cet « ailleurs, qui est infini » et bien sûr les affres de l’exil.   Rien ne décrit mieux cette voix originale et puissante que cette phrase de Bernard Magnier, des éditions Actes Sud, désignant Bekri comme « un poète de l’élément plus que de l’événement ». Mais cet attachement du poète à la réalité élémentaire passe par la recherche du mot précis, car, ainsi qu’il nous le rappelle citant Rumi, « la parole est l’ombre de la réalité et son accessoire ».   Ce qui fait peut-être l’intérêt principal de ce journal, c’est ce qu’il révèle sur le parcours intérieur du poète, sur sa quête des lieux où s’incarner (ce sera la mer, les plages scandinaves « bordées de seigles de mer et de rosiers sauvages », le golfe de Gabès où la pollution est à l’œuvre…) et ses réflexions sur le sens et la portée de la poésie, plus généralement de la littérature. On verra le poète s’incliner devant ses premiers modèles qui ont pour noms Baudelaire, Flaubert, Gérard de Nerval.   L’auteur se pose aussi la question de l’engagement en littérature. La réponse qu’il cherche sans la chercher lui est peut-être fournie par le calligraphe irakien Hassan Massoudy, qui utilise « la calligraphie comme un moyen pour le dialogue entre les cultures ». Dialogue entre la banlieue et le centre, entre le monde arabe et l’Occident, entre l’art populaire et l’élitisme. La poésie comme passerelle, car « la mer est si loin » ! Conclusion en forme d’aphorisme : « L’essentiel est de dire son humanité, de participer à la culture universelle ».   (Source : « Jeune Afrique », (Magazine hebdomadaire – France), N° 2425 du 1er au 7 juillet 2007)

 


 

Mémoire collective: Juillet 1957

Tahar Ben Achour :  » le discours de la méthode « 

 
  Erudit et grand réformateur de la pensée islamique, le Cheikh Mohamed Tahar Ben Achour,  a œuvré durant  sa longue carrière à l’université Ezzeïtouna, à combattre un certain dogmatisme menant à l’obscurantisme religieux, et la   » fermeture de la porte de l’Ijtihad « ,    préconisant, à l’instar d’Ibn Khaldoune et du Cheikh Salem Bouhajeb, dont il était le disciple, la méthode de l’analyse scientifique de la connaissance.   Tahar Ben Achour, représentait tout un courant de pensée islamique,  érigé contre les fausses croyances et les interprétations erronées des préceptes de l’Islam. Le Cheikh Mohamed Abdou, en Egypte, ainsi que le non moins érudit  célèbre, le zeïtounien originaire du djérid tunisien, le Cheïkh Lakhdar El houssaine, avaient appartenu à ce même courant.   Cela ressort à travers les multiples œuvres du Cheikh Tahar Ben Achour, dont notamment  » Attahrir wattanwir  » où il préconisa une méthode rigoureusement scientifique de l’exégèse du Coran, ce qui lui valut de passer près d’une vingtaine d’années à la réalisation de cette œuvre considérable.   Il essaya avec la même ferveur, à inculquer cette méthode scientifique , qui fait appel à la raison, à tous ses élèves, que ce soit à l’université Ezzeïtouna, à la khaldounia ou au collège Sadiki.   Nommé une première fois, à la tête de la même université, durant l’ère coloniale, il essaya d’y entreprendre des réformes dans ce sens.  Cependant confronté aux cheikhs conservateurs de l’époque , il ne put aller jusqu’au bout de son projet, et fut même limogé, pour laisser la place à ceux parmi eux qui se complaisaient dans une situation, où l’obscurantisme et la médiocrité était de mise.   Il réalisa toutefois un ouvrage  » A Leïssa assobho Bi Karib  » dans lequel il faisait état de son programme de réforme de l’enseignement à l’université zeïtouniennne.   A l’avènement de l’indépendance , il fut nommé une deuxième fois en tant que recteur de l’université zeïtounienne, et put entreprendre certaines réformes en faisant introduire des matières scientifiques  et à cet effet une annexe à l’université a été érigée : La Cité zeîtounienne  » Al hay Azzaïtouni « .   Dans son tirage du 5 juillet 1957, le journal Assabah, avait reproduit le discours de fin d’année scolaire, qu’avait prononcé le Cheïkh Tahar Ben Achour, et dans lequel il annonçait un certain nombre de réformes, notamment en matière d’équivalence des diplômes incitait entre autres  tous les étudiants zeïtouniens, à acquérir à des connaissances scientifiques et à faire intervenir la raison en évitant tout dogmatisme et toutes les idées préconçues et non vérifiées. Il faisait remarquer entre autres que  » L’évolution de la pensée scientifique, est la base de toute connaissance.   La réforme de l’enseignement concerne tous les étudiants de l’université zeïtounienne, qu’ils soient Tunisiens, Algériens, Libyens, ou Arabo-musulmans quelles que soient leurs origines.  »   Dans ce discours , Tahar Ben Achour annonçait les réformes qu’il préconisait et exposait par là même sa conception progressiste fondée sur la raison et la connaissance scientifique.   Ahmed YOUNES   (Source: “Le Temps” (Quotidien – Tunis), le 11 juillet 2007)  

 


 

 

Déclaration du Conseil national de l’ATF :

Jusqu’où peut aller l’instrumentalisation de l’Islam ?

 
  «La méchanceté est l’esprit de la critique, et la critique est à l’origine du progrès et des lumières de la civilisation» Thomas Mann, 1875-1955   Jamais l’Islam n’a bénéficié dans l’histoire contemporaine d’une présence aussi forte dans l’actualité. A aucune autre époque il n’a eu autant de présence comme sujet de polémique.   Comme toute religion, L’Islam,  est instrumentalisé : soit pour arbitrer les débats de sociétés soit  pour légitimer et alimenter les conflits internationaux (par les fanatiques pro et/ou anti-Islam). Cependant, dans les sociétés arabo-musulmanes, l’Islam est devenu depuis quelques décennies un important support idéologique aux doctrinaires du retour à la «pureté morale» qui cherchent à imposer aux musulmans un nouveau type de rapports entre eux et avec le reste des peuples du monde et à réglementer leurs vies privées allant jusqu’à l’édiction de  normes qu’ils veulent universelles (telle que la norme vestimentaire pour les femmes).   A l’image de l’ambiguïté de son message,  l’Islam, présenté comme la religion des plus démunis et des plus faibles, sert paradoxalement de paravent aux lois les plus liberticides et les plus inhumaines, au nom d’une morale rétrograde.  Les  «instrumentalisateurs »  de l’Islam ont profité de la versatilité du champ d’interprétation du Coran pour présenter sa doctrine, selon leurs besoins,  aussi bien comme une idéologie de libération des dictatures et des puissances colonisatrices que comme un dogme qui impose aux peuples l’ordre moral et la soumission inconditionnelle aux théocrates islamistes.   À la lecture des différentes interprétations historiques de l’Islam, force est de constater qu’il a toujours été soumis à des lectures très contradictoires et très controversées. Cependant, « la fin des idéologies » a exposé l’Islam à une instrumentalisation accentuée et sans précédent par, d’un coté, les fanatiques de la domination du monde et de l’anéantissement de toute résistance et, de l’autre coté, les chantres de la terreur et du terrorisme, tous deux habités par deux visions fortement antagonistes et dangereuses. Le premier camp considère que l’Islam incarne la source essentielle de tous les maux et malheurs de l’Humanité, tandis que le deuxième le présente comme la seule et unique solution aux problèmes du monde contemporain. Ce positionnement de l’Islam au cœur des conflits d’ambitions barbares est ainsi en train d’installer durablement une bipolarité de lectures extrêmement contradictoires et dangereuses et risque de façonner pour une longue période la géopolitique mondiale et de briser durablement la cohésion sociale au sein des pays multiculturels.   Dans les pays arabes et islamiques les indicateurs de la montée de l’Islam politique sont frappants. Ces pays sont dirigés dans leurs majorités par des régimes forts qui tirent principalement leur légitimité du maintien de la « stabilité » locale et jouissent du soutien des grandes puissances au prix d’une soumission aux règles d’une mondialisation dévastatrice et unipolaire. Dans l’ensemble de ces pays, sans faire, désormais d’exception, la présence de l’Islam ne se limite plus, à la sphère du spirituel. Le fondamentalisme tente de régir progressivement toutes les sphères publiques et privées. Avec l’échec des projets nationalistes et socialisants de la région et le refuge progressif de larges couches sociales dans les idées inspirées par la religion, l’Islam devient, comme il ne l’a jamais été auparavant, la référence. Les jeunes, particulièrement, sont de plus en plus séduits par le modèle conservateur régi par « La charia » d’autant que celle-ci est brillamment véhiculée par les médias Arabes les plus puissants et qui apparaissent les plus « audacieux ». Il en résulte que ce sont les Islamistes, (avec leurs différentes variantes locales), qui se présentent actuellement comme les forces alternatives les plus sérieuses à tous les régimes arabes et islamiques en place. L’absence des libertés dans la quasi-totalité des pays Arabes et Islamiques, les pratiques autoritaires et la mal gouvernance des régimes dits « laïques » n’ont fait qu’accentuer l’islamisation de la rue.   Dans ces pays, les modernistes qu’ils soient libéraux ou de gauche sont vulnérables et  deviennent de plus en plus inaudibles. Ces modernistes, qui voient leur nombre se rétrécir jour après jour, souffrent de handicaps communs liés à leur environnement social et politique marqué par  l’absence d’espaces de libertés, cadre vital à tout débat rationnel de société mais sont  aussi handicapés par leurs contraintes spécifiques: Les libéraux, considérés comme des pro-occidentaux, sont accusés de cautionner la domination coloniale de l’occident, quant aux forces de gauche, qui vivent un effritement dramatique, elles se trouvent paralysées par une profonde crise d’idéal. Faute de pouvoir peser sur les questions sociales et de pouvoir mobiliser pour lutter contre la précarité et les injustices, elles apparaissent comme des « Laïcards » dont les échos se limitent à quelques cercles d’élites.  Le projet de société proposé par les Islamistes trouve ainsi plus que jamais un champ propice à son expansion d’autant qu’il se nourrit d’un contexte régional et international favorable. En effet, le comportement d’Israël en Palestine et le rôle que jouent les États Unis dans la région, particulièrement en Irak, en organisant le pillage de la région et neutralisant touts les régimes arabes ont favorisé l’émergence de nouveaux  groupes  Jihadistes qui ont pris la charge de la résistance comme principal tremplin pour propager les idées les plus rétrogrades et les plus obscurantistes à une jeunesse déboussolée de Marrakech au Bahreïn.   Le contexte international et régional n’a pas influé que sur les masses, aveuglées par l’injustice du système et les actes « héroïques » des forces islamistes, il a aussi affecté certaines élites et remis en cause les identités des forces politiques. La bataille que mènent le « Hamas » en Palestine et le « Hezbollah » au Liban (mouvements portant des projets de sociétés clairement rétrograde) pour résister à l’occupant, Israël, n’a laissé aucune formation politique (toutes couleurs confondues) indifférente. C’est  dans ce contexte, que certaines formations politiques de gauche ou libérales n’ont pas trouvé d’inconvénient à tisser des alliances avec les Islamistes pour faire face aux dictatures en abandonnant les projets de société modernes et de progrès, jadis défendus comme projets alternatifs aux régimes en place (par exemple le cas de plusieurs forces politiques de gauche en Tunisie).   En Europe, bien que la polémique autour de l’Islam prenne une dimension différente, l’enjeu n’est pas de moindre importance. D’un coté les organisations islamistes prennent appui sur  la quête identitaire  et sur la misère d’une immigration maltraitée pour endoctriner la jeunesse et exercer un contrôle social sur « la communauté musulmane ». De l’autre coté, les Faucons, version Française, les assimilationnistes et l’extrême droite s’appuient sur des médias  complaisants pour mener une campagne en profondeur et liquider une expression sociale et politique émergeante en France qui devient, bien que laïque, trop gênante.  Entre ces deux forces, l’immigration Maghrébine devient un terrain d’affrontement et un enjeu ce qui risque de la faire basculer dans le communautarisme et l’exposer à d’avantage d’exclusion, de marginalisation et d’atteinte à ses droits.   En France comme dans les autres pays d’Europe, la place de l’Islam et des Musulmans est de plus en plus évoquée dans les médias. Des faits divers des journaux télévisés aux tribunes politiques et intellectuelles en passant par les variétés, Islam et Musulmans ne cessent d’être sujets de polémiques. Cependant, ces sujets ne sont traités dans les médias, ni  comme thèmes de débats  pour faire connaître ou  pour valoriser la présence d’une population de confession musulmane, relativement importante dans l’hexagone, ni pour dénoncer les conditions dégradées dans lesquelles bon nombre de musulmans exercent leurs cultes (mosquées, carrés des cimetières etc.…). C’est plutôt la « barbarie » de ces Musulmans de France trouvant son origine dans « la haine et la violence qui habitent le Livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran » qui ne cesse d’être invoquée pour expliquer les actes de violence de certains jeunes « d’origine Maghrébine » ou le discours de tel ou tel fondamentaliste illuminé. Figés malgré eux dans la « communauté musulmane en France », tous les citoyens originaires des pays musulmans seraient désormais victimes du même regard. Fanatique, prêcheur, fidèle, pratiquant et simple croyant sont de plus en plus traités en blocs dans certains médias sur la base de généralités et des raccourcis simplistes. Les laïcs, les agnostiques et, les athés, sont  quasiment sommés de se justifier et de faire leurs preuves à chaque occasion. C’est en traitant la question de la progression de l’Islam politique, question non seulement légitime mais nécessaire, que beaucoup de médias ont choisi de mettre toutes leurs tribunes au service de certains intellectuels hyper médiatisés et qualifiés de « nouveaux réactionnaires » en France. Ces « intellectuels » qualifiés, à juste titre, de « Néo conservateurs Français »  n’hésitent pas à « expliquer » le « décalage entre les valeurs des musulmans en France avec celles de la république » sont connus par leurs analyses inscrites tantôt à Gauche tantôt ultra-libérales mais surtout habités par les idées d’extrême droite prêchant la guerre des civilisations. Dans des débats et émissions télévisés, ces champions de la haine anti-musulmane ont glissé consciemment de la lutte contre l’intégrisme à la propagande anti-Islam et à la banalisation des thèses islamophobes.  Ils mènent ainsi une campagne dont le caractère idéologique est indéniable. La défense de la liberté d’expression, cause à laquelle tout défenseur de la modernité et du progrès doit être attaché, est utilisée par eux comme paravent pour accentuer la stigmatisation et instaurer un climat d’incompréhension entre les composantes du peuple de France. Ainsi, l’ampleur et le caractère multiforme de l’instrumentalisation de l’Islam à des fins idéologiques, dans la région arabe, en Europe et à l’échelle internationale nous interpellent et légitiment notre inquiétude sur ses conséquences d’un tel phénomène, dans l’avenir, sur la place de l’immigration issue des pays musulmans en Europe, sur  les sociétés arabes et sur l’avenir du rapport Orient-Occident et Nord-Sud. Les musulmans laïcs sont encore qualifiés par plusieurs analyses sociologiques de « Majorité silencieuses ». Cependant, force est de constater que faute d’une dynamique forte de résistance contre le fléau de l’instrumentalisation de l’Islam et contre l’enfermement indentitaro-communautaure, les Musulmans laïques, ne seront plus majoritaire à moyen voire à court terme. C’est en combattant à la fois l’instrumentalisation de la religion musulmane et les multiples discriminations que subissent les musulmans que l’on peut favoriser et renforcer l’enracinement des valeurs de laïcité et de respect chez les citoyens musulmans en France. C’est aussi en adoptant une démarche pédagogique  pour convaincre  face à l’impact de l’actualité internationale, et pour faire face aux thèses véhiculées par les « barbus »  qui proposent une alternative rétrograde et puritaine à l’arrogance de l’occident dominateur que nous pouvons renforcer cette dynamique de résistance.  C’est pour toutes ces raisons que l’ATF, -association laïque, attachée aux valeurs de progrès et de démocratie qui fondent son action pour l’égalité des droits et l’égal accès aux droits,  pour l’égalité hommes/femmes,  pour le respect des droits de l’homme, de la dignité humaine,  contre tous les racismes, l’islamophobie et l’antisémitisme partout dans le monde, contre les exclusions et le repli identitaire tant en France que dans les pays arabo-musulmans-,  propose de lancer avec ses partenaires associatifs et intellectuels une dynamique de réflexion  et d’action dont l’objectif fondamental est de renforcer la résistance contre les adeptes, de tous bords,  de la guerre des civilisations. A cet effet, nous proposons d’engager  ensemble un processus de réflexion et d’actions qui,   porté par un engagement intellectuel et militant clair autour de valeurs partagées, doit s’inscrire dans la durée, nous  permettre approfondir le débat sur l’Islam en nous en donnant les moyens  en associant des intellectuels, des chercheurs, des politiques et des associations partenaires et de formuler,  à terme des perspectives.    Le Conseil National de l’ATF Paris, le 11 juin 2007


 

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