11 février 2009

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TUNISNEWS

8 ème année,N° 3186 du 11.02.2009

 archives : www.tunisnews.net  


CNLT: Me. Maatar, un avocat défenseur victime de représailles fiscales Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie Liberté et Equité: Interpellation de l’étudiant Zyed Siala Reporters sans frontieres: . Tunisie : le ministère de l’Intérieur refuse la parution d’un nouveau journal indépendant « Tunisie, le courage d’informer » : Reporters sans frontières à la rencontre de journalistes sous haute surveillance “Tunisia, the courage to inform the public”: Reporters Without Borders meets journalists living under high-level surveillance IFJ Protests at Six Year Jail Term for Tunisian Journalist in Hiding Luiza Toscane: Badreddine Ferchichi restera en prison Samia Mouelhi & Slimane Ben Miled: Lettre ouverte à Monsieur le Secrétaire Général de l’UGTT Abdelli Jilani: La « Grâce » de la démocratie selon le plan prévisionnel : de 1956 à 2116 AP: Mauritania says it’s closed its embassy in Israel AFP: Conseil des droits de l’homme de l’ONU: Washington étudie une participation AFP: La Norvège revient sur l’autorisation du foulard islamique dans la police


Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com

CONSEIL NATIONAL POUR LES LIBERTES EN TUNISIE

Me. Maatar, un avocat défenseur victime de représailles fiscales

 
Tunis le 10 février  2009     Le CNLT est vivement préoccupé par la multiplication des actes de persécution qui ciblent ces derniers temps les avocats défenseurs, usant cette fois-ci de l’arme de l’étranglement économique. Après maîtres Ayadi, Hammami, Akremi, Bhiri et Jmour, c’est au tour de maître Abdelwahab Maatar, avocat défenseur des droits humains exerçant à Sfax, deuxième ville de Tunisie, d’être la cible de représailles fiscales sans précédent.    Le feuilleton des représailles contre Me. Abdelwahab Maaar, vient de connaitre samedi 7 février un nouveau développement ; Les autorités viennent de lancer un mandat d’amener contre lui. Ses avocats ont fait opposition contre cette mesure le lundi 9 février et l’affaire sera examinée le 25 février prochain.    La machine répressive s’est enclenchée le 18 juin 2008, lorsque maître Maatar recevait de l’administration fiscale un arrêté de taxation d’office d’un montant de  232.530.855 D T  (164 274 703 USD). Sans tarder, suivaient une saisie-arrêt sur ses comptes bancaires le 12 septembre 2008, une saisie conservatoire sur son domicile le 9 octobre 2008, une saisie exécutoire sur les voitures de sa famille le 10 octobre 2008 ; enfin le 24 janvier 2009, une saisie exécutoire cette fois ci sur son domicile lui était signifiée. Ce qui veut dire que la villa où il habite avec sa famille sera mise en vente dans les trois prochains mois.   Cette somme exorbitante jamais réclamée à un avocat pour seulement 2 années fiscales (2004 et 2005) se basait sur les montants portés au crédit du compte professionnel de Me Maatar où sont versés et tirés les montants dus à ses clients au titre de l’exécution de jugements rendus à leur bénéfice. Me. Maatar avait dûment produit aux agents du contrôle fiscal la preuve de l’origine des dits montants (jugements, PV d’exécution de l’huissier… ) et la preuve que ses clients ont bien reçu ces sommes qui leur revenaient ( chèques tirés par eux, reçus…)  comme d’ailleurs le démontrent les mouvements de débit bancaires de son compte. Au vu de ces documents les deux agents de contrôle chargés de son dossier l’ont assuré en février 2008 que son dossier va être classé, mais que la décision devra lui être confirmée par l’administration centrale (Ministère des finances). Background Maitre Abdelwahab Maatar est un avocat engagé dans la défense des droits humains et collabore étroitement avec de nombreuses ONG de droits humains, il est actuellement vice président de l’association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP) et assure bénévolement à ce titre la défense de nombreuses victimes de procès politiques.   Mais l’affaire qui semblerait lui avoir attiré les foudres des autorités, c’est la requête qu’il a déposé en mai 2002 au Tribunal administratif au nom d’une dizaine de personnalités publiques tunisiennes, contestant la légalité du référendum que Ben Ali avait organisé alors et qui débouchait sur la révision constitutionnelle de 2002 instituant la présidence à vie. Mais  le tribunal avait refusé de les enrôler durant six ans malgré les demandes écrites réitérées de Me Maatar ; ce dernier a alors fait  des démarches  auprès du haut commissariat des droits de l’homme et auprès de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples afin d’amener le Tribunal administratif  tunisien à statuer sur cette affaire. En avril 2008, Me Maatar  qui s’est rendu à Genève pour  assister à l’examen périodique de la situation des droits de l’homme en Tunisie (UPR) avec la délégation de la société civile tunisienne, avait  évoqué avec plusieurs délégations officielles et les rapporteurs spéciaux du Conseil  des  droits de l’homme, la question des requêtes relatives au referendum non encore enrôlées par le Tribunal administratif.  Le 20 mai 2008, Me. Maatar fut informé par le tribunal que ces requêtes ont été enrôlées sous les numéros de 26757 à 26766 et que l’audience de plaidoirie était fixée pour le 18 juin 2008 ; c’est ce même jour que sa  secrétaire à Sfax l’informait de l’arrivée d’un courrier de l’administration fiscale contenant l’arrêté de taxation d’office, alors qu’il était en train de plaider à Tunis devant le tribunal administratif. Le plus surprenant c’est que l’exécution de la taxation d’office se fait habituellement après un jugement définitif.  Or l’opposition à cette décision n’a pas encore été jugée au premier degré par le tribunal de première instance de Sfax. Et malgré les assurances données au bâtonnier par le Directeur général des impôts après une intervention officielle du barreau, pour surseoir à l’exécution contre Me. Maatar jusqu’à l’extinction des voies de recours, l’administration a déjà engagé sa machine de guerre visant à dépouiller l’avocat de tous ses biens et à affamer toute une famille. Le CNLT considère ce genre d’agissement comme indigne d’un Etat de droit et rappelle à l’Etat tunisien ses engagements internationaux en matière de droits humains et particulièrement la déclaration sur les défenseurs de l’ONU adoptée en 1998  qui stipule notamment que « L’État prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration. » (art 12.2). Appelle à la suspension de cette taxation d’office, comme étant une mesure punitive, qui cible son statut de défenseur de droits humains et vise à tarir ses ressources et affamer sa famille. Exige que cessent toutes les mesures policières visant à harceler maître Maatar et qu’il puisse bénéficier d’un procès équitable concernant le différend l’opposant à l’administration fiscale. Pour le Conseil La porte parole Sihem Bensedrine


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 10 février 2009  

Nouvelles des libertés en Tunisie

  1)      Agression de Zakia Dhifaoui Zakia Dhifaoui a été victime d’une agression : à deux reprises, lundi 9 et mardi 10 février 2009, elle a été conduite au poste de police Charles de Gaulle à Tunis et déshabillée de force en présence de deux femmes policiers, soumise à une fouille au corps et menacée de voir ce scénario se répéter à chaque fois qu’elle serait appréhendée dans la rue si elle s’entêtait à rester dans la capitale au lieu de retourner dans sa ville natale de Kairouan. Madame Dhifaoui est harcelée depuis sa sortie de prison en raison de l’audace de ses écrits et de ses prises de position en tant qu’opposante.   2)      Harcèlement de la journaliste  Faten Hamdi La journaliste Faten Hamdi est en butte à des brimades perpétrées par  des agents de la police politique qui lui impose une surveillance rapprochée, des contrôles d’identité dans l’intention de la harceler, le tout assorti d’insultes et de menaces d’arrestation et d’emprisonnement. Pour le bureau exécutif de l’Organisation   Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction  ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 9 février 2009  

Nouvelles des libertés en Tunisie

  1)      interpellation de l’étudiant Zyed Siala Des agents de la police politique relevant du commissariat de Chihia à Sfax ont interpellé à neuf heures et demi du matin, lundi 9 février 2009, l’étudiant Zyed Siala après que ce dernier se soit rendu au poste en question pour se procurer un bulletin n°3. Ils l’ont informé qu’il faisait l’objet d’une recherche et l’ont conduit au district de police de Sakiet Ezzit où il a été interrogé par le chef de la brigade spéciale, le dénommé Taleb Arfaoui qui l’a menacé de l’arrêter quand il le voudrait s’il ne collaborait pas avec la police. Puis ils l’ont remis à un agent de la police politique, Khaled, qui a rédigé une fiche de renseignements et l’a remis en liberté à trois heures de l’après-midi. […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

10.02. Tunisie : le ministère de l’Intérieur refuse la parution d’un nouveau journal indépendant

Les autorités tunisiennes ont refusé de fournir l’autorisation à Khaled el Krichi de publier un nouveau journal en langue arabe,El Nassariya. Cet avocat, spécialiste des droits de l’homme et écrivain voulait lancer un nouvel hebdomadaire indépendant, dans un pays où la liberté de la presse ne fait pas bon ménage avec le régime.

Conformément au Code de la presse tunisien, chaque personne désirant diffuser un journal doit en demander l’autorisation au ministère de l’Intérieur (cf. article 13). Khaled el Krichi s’est donc rendu au ministère de l’Intérieur le 9 janvier 2009, avec les trois membres de son comité de rédaction. « Cette décision n’est absolument pas une surprise pour nous. C’est normal dans notre pays » a-t-il regretté. Le comité de rédaction regroupe trois autres personnes, des militants des droits de l’homme et syndicalistes.

Khaled el Krichi envisage de publier El Nassariya sur Internet, et collabore par ailleurs avec deux publications d’opposition,el-Maoukif et el-Mouwatinoun.

Ce genre de refus d’autorisation de paraître de la presse indépendante n’est pas nouveau, et ces pratiques se répètent. Sihem Ben Sedrine avait ainsi déposé plusieurs demandes d’enregistrement auprès du ministère de l’Intérieur pour son journal Kalima depuis 1999, sans jamais l’obtenir. L’équipe deKalima est depuis obligée de publier ses articles sur Internet, depuis l’étranger.

Lire le rapport Tunisie 2009.

(Source: le site du « Reporters sans frontieres » e 10 fevrier 2009)


 

REPORTERS SANS FRONTIERES COMMUNIQUE DE PRESSE 11.02.09 Français/Arabe

TUNISIE « Tunisie, le courage d’informer » : Reporters sans frontières à la rencontre de journalistes sous haute surveillance

 

 
Six jours après la confirmation, le 4 février 2009, de la condamnation du journaliste indépendant Fahem Boukadous par la cour d’appel de Gafsa à six ans de prison, Reporters sans frontières publie aujourd’hui un rapport consacré à l’impossibilité pour les médias tunisiens indépendants du pouvoir mener leur activité d’information dans l’indépendance et la sérenité.   Ce rapport, intitulé « Tunisie, Le courage d’informer », fait suite à une mission d’enquête menée en novembre 2008, au cours de laquelle une délégation de l’organisation a rencontré des journalistes indépendants, qui continuent de travailler malgré les pressions incessantes des forces de sécurité tunisiennes.   Reporters sans frontières examine notamment la façon dont la presse d’opposition est utilisée par le président tunisien comme « élément de décor » pour afficher un pluralisme factice. La couverture du conflit social de Gafsa par le journaliste Fahem Boukadous constitue à cet égard un démenti à cet effort, et un défi historique face à la volonté des autorités d’imposer un black-out total de l’information sur cet événement. Face à ces difficultés, certaines voix continuent malgré tout de dénoncer les dérives sécuritaires et totalitaires du régime tunisien, faisant le pari de l’information, au péril, parfois, de leur liberté ou d’une vie pacifiée.   Reporters sans frontières rappelle que la Tunisie se situe au 143è rang de son classement mondial pour l’année 2008.   Téléchargez le rapport « Tunisie, Le courage d’informer »: http://www.rsf.org/article.php3?id_article=30271


 

REPORTERS WITHOUT BORDERS PRESS RELEASE 11.02.09 English / Arabic TUNISIA

“Tunisia, the courage to inform the public”: Reporters Without Borders meets journalists living under high-level surveillance

One week after an appeal court upheld a six-year jail sentence against independent journalist Fahem Boukadous, Reporters Without Borders today releases a report showing how independent Tunisian media find it impossible to freely and peacefully do its job of informing the public.   The report, entitled “Tunisia, the courage to inform the public”, follows an on-the-spot investigation in November 2008 in which a delegation from the worldwide press freedom organisation met independent journalists who continue to work despite the relentless pressure from the Tunisian security forces.   Reporters Without Borders also examines the way in which the Tunisian president uses the opposition press as “an ornament” of a bogus pluralism. Journalist Fahem Boukadous’s coverage of social unrest in Gafsa amounted to a negation of this effort and a historic challenge to the authorities’ determination to impose a total blackout on news about the disturbances there. Faced with these problems, some voices continue, despite everything, to condemn the Tunisian regime’s security and totalitarian abuses, accepting the gamble of news-gathering and putting themselves at risk of loss of liberty or of a peaceful life.   Reporters Without Borders ranked Tunisia 143rd out of 173 countries in its world press freedom index for 2008.  Download the report “Tunisia, the courage to inform the public” : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=30272


 

IFJ Protests at Six Year Jail Term for Tunisian Journalist in Hiding

February 09, 2009  
 
The International Federation of Journalists (IFJ) today expressed its dismay at the six year jail sentence for Fahem Boukadous, a reporter for the satellite TV El Hiwar station, which was upheld by the Court of Appeal in Gafsa, Southern Tunisia . Boudadous had been convicted of membership of a criminal group following his coverage of demonstrations held in Gafsa last year. « This is an appalling miscarriage of justice against a journalist who was only doing his job covering the demonstration, » said Aidan White, IFJ General Secretary. « Our colleague should never have been put on trial in the first place as there has been no evidence to suggest he took part in these demonstrations. The authorities are seeking to silence their critics by cracking down on any coverage of anti-government activity using all means including sham trials. » According to media reports, the Court of Appeal last week confirmed the six year jail term handed to Fahem Boukadous and 37 other people on 11 December 2008 for « forming a criminal association liable to attack persons and their property ». The charges against them followed a demonstration in a mining area in Gafsa which Fahem had covered for TV El Hiwar. He has since been living in hiding and was convicted in absentia. The IFJ is further concerned about the safety of Ayman Arrezki, a journalist with El Hiwar Al Tounoussi TV who was arrested on Saturday at the headquarters of Attajdid, an opposition party in Tunisia . He had been covering a seminar for his station which broadcasts by satellite from Italy . The IFJ last week condemned a number of press freedom violations in Tunisia , including the arrest of Dhafer Otay, editor of Karima radio station by the security forces who had also laid siege to the station as well as the seizure of issue no 113 of Attariq Aljadid newspaper. « There is clearly a government-driven campaign of harassment against journalists and media in Tunisia , » added White. « We commend our colleague’s determination not to be intimidated and hold the authorities responsible for the safety of our colleagues. » For more information contact the IFJ at +32 2 235 2207       The IFJ represents over 600,000 journalists in 123 countries worldwide (Source: site de fédération international des journaliste le 9 /2/2009) Lien : http://mena.ifj.org/en/articles/ifj-protests-at-six-year-jail-term-for-tunisian-journalist-in-hiding
 


 Badreddine Ferchichi restera en prison

 Aujourd’hui, mercredi 11 février 2009, la Cour de Cassation a admis le pourvoi présenté par l’avocat général du Tribunal militaire de Tunis contre le non-lieu prononcé en faveur de Badreddine Ferchichi le 16 janvier 2008 et ce dernier attendra en prison le renvoi de son affaire devant le Tribunal militaire. Cette décision n’est que l’énième épisode d’un calvaire qui a commencé en 2006 après que les autorités bosniaques aient rejeté la demande d’asile de Badreddine Ferchichi. Alors qu’il vivait en Bosnie depuis huit ans, qu’il était marié à Senada, de nationalité bosniaque, et qu’il était père de quatre enfants, il a été expulsé de Bosnie le 29 août 2006 dans un petit avion spécialement affrété : la Bosnie n’a pas de liaison directe avec Tunis et une tentative précédente via Istambul avait échoué. Dès son arrivée à l’aéroport de Tunis, il a été arrêté et déféré devant un juge d’instruction militaire qui l’a fait écrouer à la prison du 9 avril à Tunis. Son procès devant le Tribunal militaire s’est ouvert le 16 janvier 2008. Il était accusé en vertu de l’article 123 du code des plaidoiries et sanctions militaires qui dispose «  Tout Tunisien qui se met, en temps de paix, au service d’une armée étrangère ou d’une organisation terroriste opérant à l’étranger est puni de dix ans d’emprisonnement avec interdiction d’exercer ses droits civiques[…] ». Le tribunal prononça un non-lieu et c’est toute sa petite famille, entre temps arrivée de Bosnie, qui s’est rendue à la prison pour l’accueillir à sa sortie de prison. La déception fut de taille. Badreddine Ferchichi n’est jamais passé la porte de la prison de Mornaguia, -l’avocat général s’était pourvu en cassation immédiatement après le prononcé du jugement. C’est ce pourvoi qui a été admis aujourd’hui; Badreddine Ferchichi restera en prison jusqu’à son nouveau procès devant un tribunal militaire. Luiza Toscane


 

Lettre ouverte à Monsieur le Secrétaire Général de l’UGTT

   

Tunis le 11 février 2009

Samia Mouelhi *

Slimane Ben Miled *   

Samedi 31 janvier 2009 à 9h30, j’ai assisté a un rassemblement au siège de l’UGTT, place Mohamed Ali, pour manifester contre la convention relative à des augmentations spécifiques accordées à l’enseignement supérieur. J’assiste rarement à ce type de rassemblement, je ne suis pas une militante active et je n’appartiens à aucun courant politique. Non pas que la vie de la cité ne m’intéresse pas mais j’ai toujours été partisane du libre arbitre et quand il m’arrive de m’engager pour une cause c’est parce que je la ressens comme étant profondément mienne.

Monsieur le Secrétaire Général de l’UGTT je vous fais cette lettre, que vous lirez peut être si vous avez le temps, pour que vous sachiez clairement ce qu’a pu ressentir une travailleuse lambda au cours de cette réunion. J’ai vu des enseignants universitaires unis dans leur courroux, j’ai vu Monsieur Sami Aouadi, Secrétaire Général de la FGESRS, essayer tant bien que mal de ménager la chèvre et le chou. Mais j’ai surtout dû écouter, pendant trop longtemps le grotesque monologue de Monsieur Moncef Zahi, représentant du Bureau Exécutif, fermé au dialogue et sourd aux protestations de l’auditoire qui lui faisait face. A l’indignation de tous, il a, sur un ton suffisant, annoncé qu’il avait signé cet accord tout en sachant qu’il ne satisfaisait personne (entendez par là les enseignants universitaires et les médecins). Chercher l’erreur !!!

Submergé par son propre besoin de reconnaissance et son orgueil démesuré, cet homme n’a pas su ou pas voulu reconnaitre la blessure des enseignants universitaires. Alors que la situation exigeait un tant soit peu de retenue, ce représentant du BE de l’UGTT a, au contraire, comme on dit chez nous, ajouté de l’huile sur le feu. Dans une autre situation, j’aurais presque pu compatir à son mal être mais pas là. Trop c’est trop !!! Ma décision de vous écrire était antérieure à cette réunion mais cette dernière ingérence du BE de l’UGTT dans l’essence même de ce qui me définit fait déborder la coupe déjà remplie. Il y a toujours un moment ou l’on doit répondre de ses actes et de ses paroles et hélas ce jour-là le bureau exécutif a perdu une occasion d’apaiser les tensions. Pire même, il est arrivé à déclencher l’expression d’une personne appartenant à la majorité silencieuse. Aujourd’hui je vous dis : cela suffit, raz le bol, vous dépassez les bornes de ce que je suis capable de tolérer.

Je vous accuse Monsieur le Secrétaire Général d’avoir persisté dans vos décisions malgré la protestation.

Je vous accuse Monsieur le Secrétaire Général de m’avoir insulté personnellement en essayant de m’infantiliser.

Je vous accuse Monsieur le Secrétaire General de m’avoir sacrifié à l’autel de vos ambitions personnelles.

Je vous accuse Monsieur le Secrétaire Général d’avoir sapé la confiance que je plaçais dans l’UGTT.

Rappelez-vous que c’est l’existence de milliers de travailleurs lambda comme moi qui vous donnent votre légitimité. Un bon berger ne sacrifie aucune brebis (même égarée), il essaie de la ramener dans son troupeau car il sait que c’est chacune des brebis qui compose le troupeau. On ne gagne pas une cause en sacrifiant un groupe d’individus aussi minoritaire soit il mais en respectant toutes les individualités qui constituent l’ensemble. Cela s’appelle la cohésion sociale. Le syndicalisme ne va pas de pair avec le paternalisme ou la prise de pouvoir. Il est normalement un contrepoids décisif qui donne à la République et à la Démocratie ses lettres de noblesses. Vos amitiés et vos choix de vie personnels ne regardent que vous tant que vous êtes capable de faire la part des choses. Dès lors que vos actions agressent les droits de ceux que vous proclamez défendre ne soyez pas étonné qu’une simple travailleuse exprime son mécontentement.

L’effet Papillon établit qu’une infime variation d’un élément peut s’amplifier progressivement, jusqu’à provoquer des changements énormes au bout d’un certain temps. Appliquée aux sociétés humaines, cette notion voudrait dire que des changements de comportement qui semblent insignifiants au départ peuvent déclencher des bouleversements à grande échelle.

A un âge ou vous devriez vous rapprocher de la sagesse et faire le bilan de vos actions et engagements passés, reconnaissez Monsieur, qu’hélas, votre responsabilité dans la récente action du bureau exécutif n’engendre pas l’apaisement mais apporte trouble et confusion dans mon attachement à l’UGTT.

Cela étant, si vous aviez lu avec plus d’attention les travaux scientifiques concernant l’analyse de l’évolution de nos sociétés, vous auriez alors appris que dans le futur, les transformations sociales seront de plus en plus liées à quelques actions individuelles plutôt qu’à des phénomènes de masse.

Monsieur le Secrétaire General, c’est pas pour vous fâcher, il faut que je vous dise, ma décision est prise je quitte l’UGTT. Je préfère placer mes espoirs dans l’effet Papillon.

Samia Mouelhi

Slimane Ben Miled

* Enseignants Universitaires et Militants syndicalistes de la région de Tunis

Source : Forums de « Démocratie Syndicale et Politique » et de « Infos Syndicales de l’Enseignement Supérieur »

Liens : http://fr.groups.yahoo.com/group/democratie_s_p/

              http://fr.groups.yahoo.com/group/infos_syndicales/


 

La « Grâce » de la démocratie selon le plan prévisionnel : de 1956 à 2116

 
Par : Abdelli Jilani   A nous en Tunisie, Dieu nous a octroyé deux faveurs :  La plus petite, c’est qu’Il nous a fait exister sur un point du globe terrestre très loin des catastrophes naturelles : ouragans, séismes, volcans et autres ; cette décision- oh, combien indulgente !- nous a sûrement épargné la disparition… La plus grande, c’est qu’Il nous a donné, dès l’époque coloniale, un Parti Unique, violent et oppresseur. Et dès lors nous dégustons sous sa tutelle la douceur du rassasiement, et quelle douceur ! Et comme cela, nous  avons bien mérité ces deux Grâces et notre chère Tunisie s’est trouvée bien récompensée par le Tout Puissant Créateur… Mais attention ! Nous avons été mis à l’épreuve par la présence d’une escouade d’opposants opportunistes, opiniâtres et malintentionnés, dont nous  avions mis un bon nombre d’entre eux, que nous avions sous la main, en geôles dans les corridors sombre et les camps de concentration… Plusieurs d’entre eux ont péri, d’autres attendent encore. Voilà ; nous vivons maintenant tranquilles et cois ; rien ne nous préoccupe ni « Tsunami » ni « Katerina » encore moins « Rita », car nous sommes sous la protection de Dieu… Aussi, ce qui s’est passé en Egypte, au Maroc ou en Mauritanie, ne nous fait guère peur, encore moins ce qui est arrivé à la Géorgie et à l’Ukraine. Car nous sommes aussi sous la garde vigilante du Parti Unique et que Dieu ne nous prive point de ses bienfaits et surtout de sa bénédiction. Le Parti Unique, Dieu vous garde, depuis que tout lui est revenu -hommes, biens et bêtes- a adopté la doctrine de l’unicité et de l’union et nous a enseigné comment l’état s’établit au sein du Parti Unique suivant le célèbre dicton d’Elhallej : « Il n’ya sous la soutane que Dieu ».   Et ses assauts se sont répandus dans tous les coins et les recoins, les régions et les contrées, à l’intérieur comme à l’extérieur, étendant ses ombrages, et ses miracles se sont étendus partout. Où que vous alliez, que vous vous trouviez               -Dieu vous protège- vous trouverez les cellules territoriales ou professionnelles du Parti Unique, des cellules comme des bougies étincelantes, par la grâce divine, dans toutes les régions et tous les quartiers !! C’est un Parti qui n’a rien laissé au hasard, et a tout mis à son service -êtres et choses- pour élaborer un plan conçu d’une façon minutieuse, avec une philosophie  distinguée et une stratégie progressive, avec des étapes parfaites. Je crois -et grâces à Dieu qui m’a aidé à comprendre- que ce plan se repartit sur trois étapes, chacune qui durerait une cinquantaine d’années sans prendre en considération son calcul pour des prolongations nécessaires.   La première cinquantaine révolue de: 1956 – 2005    Le Parti Seul et Unique s’est intéressé en priorité à l’édification d’une infrastructure  excellente et d’un Etat, fort effrayant (l’Etat ogre) ; la réussite a été, bel est bien, de sont côté… Allez voir, si vous aviez des doutes, les façades et les entrées des villes, les grandes avenues et les institutions et vous verrez des choses extraordinaires… Mais au nom de Dieu, désintéressez-vous des façades de derrière, des veines, des ruelles, des impasses et des quartiers de taules et gourbis délaissés, car leur entretien est programmé et leurs études sont prêtes mais il faut bien considérer les coûts élevés, ainsi que les délais d’exécution, Dieu seul les sait… Et  si quelqu’un  vous rappelle  le proverbe arabe qui dit : «Ce qui est décoré de l’extérieur comment va-t-il de l’intérieur ?», sus au compositeur de ce dicton, c’est sans doute un vil conspirateur  ou un pêcheur en eau trouble  et soyez sûr, il est sous contrôle…   La  deuxième cinquantaine est celle de: 2006 – 2056   Nous croyons que ce Parti prodige, a bien  tracé ses programmes, édicté -par la grâce de Dieu- ses lois pour aplanir ses efforts, axer et concentrer ses programmes, pour édifier une économie grandiose qui ne sera guère ébranlée par les tempêtes et les crises, et faire de notre cher pays un paradis éternel où aucun ne connaîtra ni famine, ni froid, ni peine, ni maladies. Nous ne verrons -Dieu prolonge votre vie- les milles milliers de clochards et de marginaux, ces pauvres et ces nécessiteux. Vous ne verrez guère aucune trace de corruption, de népotisme, de délinquance, et de migration secrète. Oui, dans cette période, la cinquantaine prochaine, la prospérité dominera, la paix régnera puisque l’éternel Parti Unique a tout prévu en élaborant les causes de la réussite notamment les reformes économiques, le mariage avec la mondialisation et la privatisation du secteur public…  Que les citoyens soient heureux, l’avenir sera florissant avec le Parti Unique… !  Et que meure tous ceux qui ont bien de jalousie dans les cœurs !!       Enfin la cinquantaine finale de: 2056 – 2116   Ce qui est clair -et Dieu seul le sait- c’est qu’après avoir construit, édifié l’Etat et achevé les réformes économiques et les droits de l’homme,  le Parti Unique sera concerné  -s’il n’y a pas de contraintes- pour maintenir des bases fortes et des règles strictes pour la démocratie. Et bien sûr, les démocrates seront tranquilles et satisfaits : ·        Quand toutes leurs demandes seront admises, demandes  énoncées longtemps injustement, et qui par là, ont provoqué des troubles qui ont menacé la sécurité publique et conspiré contre l’Etat et la religion par des associations nuisibles. ·        Quand ceux qui ont survécu à leur lourde peine d’emprisonnement (s’ils sont bien sûr de la classe de dinosaures) seront libérés,  et quand on proclamera la grâce générale et qu’on réparera préjudice et dégâts pour les victimes, qu’on respectera les libertés individuelles et collectives, les droits à l’organisation, le financement, l’activité, l’expression et la rédaction … ·        Quand on cessera de surveiller les engagés et les locaux des partis et des associations non gouvernementales, de retenir les passeports, d’interdire les manifestations, soit les rassemblements, soit les congrès, soit les marches et de négliger les poursuites et les procès contre les militants. ·        Quand on ouvrira les portes de la participation, de la transparence, du questionnement, de la responsabilité, de l’égalité pour tous et  entre les membres de l’opposition et de ceux qui appartiennent au Parti autoritaire, seule  la compétence et l’honnêteté feront la différence.   Voilà -Dieu vous assure la vie et vous garde la patience- le plan fini, clair et suffisant avec laquelle le Parti Unique est toujours gagnant avec un pourcentage de 99,99 % dans toutes les élections, un plan ! Et quel plan ! Progressif, étudié et bien précis permet au Parti convenable à toutes les étapes historiques de fonder la République de l’Avenir comme il nous l’a  promis depuis longtemps. En mettant ce plan en place, le Parti Unique se sent bien à l’aise et peut- être il donnera le flambeau à quelqu’un des tunisiens, s’il existe et s’il a le discernement  et la compétence pour diriger. O ! Engagés ! Soyez raisonnables et compréhensifs, comprenez la politique des étapes et la philosophie de la progression !  Reportez vos programmes, vos propositions et vos participations ! Arrêtez les troubles, ne vous hâtez pas et attendez avec nous le siècle prochain qu’on vous a promis ! En bref, préparez-vous, chers démocrates, pour le siècle à venir et remettez-vous en à Dieu si vous êtes sincère et retroussez vos manches si vous êtes sérieux.   Que Dieu soutienne le Parti Seul et Unique, le Parti du passé, du présent et du futur !  Que Dieu lui assure la réussite pour son plan progressif ! Et que Dieu pardonne les engagés perturbants !  Et qu’Il absolve  leurs péchés du passé et du présent, eux qui ne jamais comprenaient la politique du Parti Unique, parti né pour gouverner les tunisiens du berceau jusqu’à l’éternité !!   Livre : Scènes et blagues Pages : 49, 50, 51, 52, 53  

Mauritania says it’s closed its embassy in Israel

 
Associated Press, le 11 février 2009 à 15h10 NOUAKCHOTT, Mauritania (AP) : The head of Mauritania’s military junta says the West African country has closed its embassy in Israel. Gen. Mohamed Ould Abdel Aziz made the announcement late Tuesday. He did not say that Mauritania was severing its ties with Israel. Last month, Mauritania said it was suspending ties over the fighting in Gaza. Mauritania, which is overwhelmingly Muslim, has been one of only three Arab League countries to have diplomatic ties with the Jewish state. Associated Press

Conseil des droits de l’homme de l’ONU: Washington étudie une participation

 
WASHINGTON – L’administration du président américain Barack Obama est en train d’étudier la manière de « participer » au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, que l’équipe du précédent président George W. Bush avait boycotté, a indiqué un porte-parole du département d’Etat. L’organisation Human Rights Watch (HRW) avait appelé la semaine dernière les Etats-Unis à faire entendre leur voix dans cette organisation de l’ONU créée en 2006 dont ils ne sont pas membres, afin de pouvoir se prononcer sur les abus en matière de droits de l’homme dans des pays comme la Chine. Robert Wood, porte-parole du département d’Etat, a dit mardi que l’administration Obama étudiait la question. « Nous sommes en train de revoir notre politique et notre stratégie vis-à-vis du Conseil des droits de l’homme » de l’ONU, a-t-il dit. « Nous voulons voir comment nous pouvons nous engager dans le Conseil des droits de l’Homme » de l’ONU, a-t-il expliqué, ajoutant: « cela prends du temps ». La Chine doit présenter lundi à Genève son rapport sur les droits de l’homme devant les 47 pays membres du Conseil des droits de l’homme, tandis que la Russie a présenté le sien la semaine dernière. Les Etats-Unis avaient refusé de faire partie des membres du Conseil de l’ONU comme membre votant lors de sa création en 2006 et ont limité leur participation à un rôle d’observateurs. Ils accusent le Conseil, qui a remplacé la Commission des droits de l’Homme, de se focaliser presque exclusivement sur Israël et de ne pas s’occuper des violations des droits de l’Homme dans des pays comme la Birmanie, le Zimbabwe, la Corée du Nord, le Bélarus ou Cuba. « Si les Etats-Unis sont véritablement décidés à combattre les violations (des droits de l’homme, ndlr) et à se réengager dans le monde, ils devraient faire entendre leur voix au Conseil des droits de l’Homme », a estimé HRW dans un communiqué. Mme Clinton doit se rendre en Chine à la fin de la semaine prochaine dans le cadre d’une tournée en Asie qui va la conduire notamment au Japon et en Corée du Sud. « Au cours de ce voyage, les droits de l’homme seront une question importante. La secrétaire (d’Etat) abordera la question en temps voulu, lorsqu’elle considèrera qu’elle aura le plus d’effet », a assuré M. Wood. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU compte notamment dans ses rangs des pays comme l’Arabie saoudite, Cuba, le Pakistan ou le Nigeria. (©AFP / 11 février 2009 15h16)

 

La Norvège revient sur l’autorisation du foulard islamique dans la police

 
AFP, le 11 février 2009 à 14h18 OSLO, 11 fév 2009 (AFP) – Le gouvernement norvégien est revenu sur sa décision, annoncée la semaine dernière, d’autoriser le port du foulard islamique (hijab) par ses fonctionnaires de police musulmans féminins, une initiative qui avait soulevé de vives critiques dans le pays. Le ministre de la Justice Knut Storberget a indiqué mardi soir que la question ferait l’objet d’une nouvelle réflexion. « Eu égard aux débats qui ont émergé (…), notamment aux réactions de Politiets Fellesforbund (le principal syndicat policier, ndlr), j’estime nécessaire de reprendre le processus à zéro », a annoncé M. Storberget lors d’un débat télévisé sur la chaîne TV2. Ses propos confirment un communiqué de son ministère. Mercredi dernier, le gouvernement de centre-gauche avait officiellement donné son feu vert au port du hijab, suivant un avis de la Direction générale de la police selon laquelle cela faciliterait le recrutement de femmes musulmanes. La décision avait provoqué un mini-tollé. La droite populiste, principal parti d’opposition, avait dénoncé « l’islamisation progressive » du pays scandinave et le syndicat Politiets Fellesforbund avait exprimé son hostilité, répétant son attachement au principe de la neutralité de l’uniforme. De nouvelles consultations vont maintenant être entreprises, a affirmé M. Storberget. Pour l’instant, « on ne dit pas non, (…) on ne dit pas oui non plus », a-t-il dit. Le port du foulard islamique et d’autres attributs religieux est autorisé dans plusieurs pays tels que la Grande-Bretagne et la Suède. AFP  

 

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